DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES MUSICIENS. TOME I. A-L DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES MUSICIENS ARTISTES ET AMATEURS, MORTS OU VIVANS, ^UI SE SONT ILLUSTRÉS EN UNE PARTIE QUELCONQUE DIS LÀ tfUSIQVS ET DES ARTS QVI Y SONT ll£LAT|r$, Tels que Compositeurs , Ecrivains didactiques , Théoriciens f Poètes, Acleurs lyriques, Chanteurs, Insirumentistes, Lu- thiers, Facteurs, Graveurs, I?npriîneurs de musique, etc.; avec des renseignemens sur les Thé4tres , Conservatoires, et autres élablissemens dont cet art est l'objet. niEcÉDÉ d'un sommaire de l'histoire de la. musique^ Par Al. CHORON et F. FAYOLLE. Dignos laude viros Musa vctat mon\ HoR. Od. » TOME PREMIER, PARIS; r\.^n- { ^^^^^ï>E5 Imprimeur, rue Coquillière , n«. s.'ji \ i^ENORMANT,rue de Seine, faubourg St,-Germain, xi\ Décembre l8lO. L_/ lÀfi :^. .fl ":: I K AVANT-PROPOS. Vers la fin de l'année i8og , M. Choron, qui avait amassé les matériaux d'un DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE Musique, annonça, par un prospectus^ l'intention où il était de publier incessammeiit cet ouvrage. Sur cet avis , M. Fayolle, homme de lettres et amateur très -zélé de musique , qui de son côté avait préparé un travail du même genre , vint le trouver et lui fit part de ses disposi- tions. Dès les premières communications, les deux auteurs^ au lieu d'établir une rivalité, également contraire à leurs intérêts et à ceux de l'art , convinrent ensemble d'unir leurs efforts et de fondre leurs travaux en un seul ouvrage* Bientôt la santé de M. Choron ayant éprouvé un dérange- ment assez long et assez violent , par suite d'une application trop forte à des occupations multipliées, M. Fayolle resta seul chargé du travail, et le fit presqu'en entier; ensorte que , si l'on excepte l'introduction et un très-petit nombre d'articles , cet ouvrage est devenu le sien , et c'est à lui que l'on en doit l'hommage et la reconnaissancCé A cette déclaration, dont l'équité nous faisait une loi; nous nous contenterons d'ajouter quelques détails som- maires sur le but que nous nous sommes proposé en entre- prenant ce Dictionnaire , sur le plan que nous nous sommes tracé , sur l'esprit qui nous a dirigés , enfin , sur les moyens et le mode d'exécution que nous avons itdoptés. Le premier but de notre entreprise a été de rendre plus familières , au grand nombre des amateurs et des artistes , les cor naissances les plus indispensables de l'histoire de a îj AVANT-PROPdS. Fart en gênerai , objet important , trop négligé parmi nous , et sur lequel nous ne possédons pas encore , en notre langue , un seul ouvrage ayant même les honneurs de la médiocrité. Plus heureux que nous en ce point , les Anglais jouissent de 1 élégante histoire du docteur Burney, et TAllemagne espère de voir bientôt paraître le dernier volume du savant ouvrage de M. Forkel , de Gœttingue. Peut-être un jour, s'il dépend de nous, la France n'aura sous ce rapport rien à errvier à ces deux nations; mais en attendant qu'il nous soit possible de réaliser nos pro- jets à cet égard , nous nous sommes surtout proposé , dans cette circonstance , de recueillir et de conserver les noms des personnages qui ont acquis quelque célébrité dans la musique et dans les arts qui y sont relatifs; de faire connaître quelles ont été leur patrie, l'époque à la- quelle ils ont appartenu , l'école où ils se sont formés, les ouvrages qui les ont illustrés; en un mot, de donner sur leur personne et leurs travaux les renselgnemens qu'il est naturel de désirer, et qu'il nous a été possible de nous procurer. Le plan que iious avions à suivre était entièrement tracé dans le tableau du système général des connaissances musicales : tableau qui doit non-seulement comprendre toutes les pnrties de l'art, mais indiquer encore toutes les sciences et les arts qui s'y rapportent. Ainsi, non-seule- ment nous avons embrassé dans notre plan les composi- teurs, les cxécutans et les auteurs didactiques de musique, qui venaient s'offrir naturellement à nous ; mais nous leur avons associé le poëte lyrique, qui, dans la composition vocale, la plus importante de toutes , fournit au musicien le sujet de ses travaux ; nous leur avons associé le géomètre et le physicien , qui , par leurs recherches sur la nature et AVANT - PROP O s ilj les propriétés du son, tendent à lui faire connaître, jusque dans leurs derniers clcmens, les matériaux qu'il met en œuvre. Nous avons cru ne pas devoir omettre le luthier et le facteur, qui, par leur habileté à construire les instru- mens, ces organes du discours musical, procurent un plus vif éclat au talent du virtuose et donnent un nouveau charme à la pensée du compositeur. Enfin, parmi les graveurs, imprimeurs de musique, et autres qui con- courent à l'exécution typographique et à la distribution des productions de l'art, nous avons fait mention de ceux qui se sont distingués par leurs talens et rimporlance de leurs entreprises. Et quoique dans des ouvrages de la nature de celui-ci , une juste délicatesse porte ordinairement les auteurs à s'abstenir de parler des vivans , néanmoins , comme dans l'espèce particulière qui nous occupe, les occa- sions de publication sont généralement difficiles à ren- contrer , nous avons cru devoir profiter de celle qui se présentait, pour prévenir, dans l'histoire de l'art et des artistes, une lacune qu'il n'eût pas été aisé de remplir. C'est sans doute une semblable considération qui, dans le tems, a déterminé Printz et AValther, et tout récemment M. Gerber, auteurs allemands de Biographies musicales, à prendre une semblable résolution : et si ce motif très- réel dispose le lecteur à excuser une témérité apparente , nous espérons qu'il y sera entièrement décidé , lorsqu'il reconnaîtra avec quels ménagemens et quelle circonspec* tion nous avons cherché à nous acquitter d'une tâche aussi délicate et aussi dangereuse. Car c'était sans doute la partie la plus épineuse de cette entreprise que d'avoir à parler de personnages dont les uns sont encore vivans; dont d'autres sont morts depuis peu, mais vivent encore par les souvenirs qu'ils ont laissés ; a 2 ïV AVANT-PROPOS. d'autres, enfin , ont vécu à une époque plus reculée , tnaî^ appartiennent à des écoles toujours subsistantes, et dont les adeptes regardent comme leur étant en quelque sorte personnel tout ce qui s'adresse à ceux qu'ils reconnaissent pour leurs maîtres ou leurs modèles. Le parti que nous avons pris dans cette circonstance , nous a , comme on le jugera facilement , procuré l'avantage , sinon de résoudre, au moins d'éviter la difficulté : c'est, au lieu de nous ériger en juges , de nous considérer comme de simples narrateurs; de donner sur chaque artiste les détails incontestables qui le concernent , détails qui prennent un degré d'intérêt proportionné à celui que le sujet inspire ; de faine connaître les qualités qui caractérisent ses productions; quels ont été ses travaux , ses succès; le genre et le degré d'estime qu'il a obtenu. Cette méthode pouvait ne pas produire un ouvrage très-piquant; mais nous avions moins pour objet d'amuser que d'instruire : elle était plus dans la nature d'un ouvrage historique , et , bien exécuté , ce système était préférable à une critique appuyée sur des principes souvent arbitraires , et dont l'application est toujours très-incertaine. Nous avons donc , autant que nous en avons été les maîtres, toujours opéré selon ce principe, et si nous-nous en sommes écartés , nous sommes prêts , chaque fois qu'on nous le prouvera , à nous reconnaître coupables de distrac- tion ou de faiblesse ; mais ce dont nous nous défendrons toujours , c'est de l'intention presqu'également blâmable ou de chercher à affliger la sensibilité par des critiques injustes et amères, ou de flatter la vanité par des louanges fausses et exagérées. Notre plan ainsi arrêté , nous avons procédé par tous les moyens possibles à le remplir d'une manière satisfai- sante. En ce qui concerne les artistes anciens ou morts, AVANT-PROPOS. Y nous avons consulté tous les recueils qui ont pu nous fournir quelques matériaux ; nous les avons comparés , coordonnés entr'eux et disposés avec ordre. Nous plaçons à îa suite de cet avant-propos le catalogue de ces recueils. Mais, de tous ces ouvrages, aucun, nous devons le dé- clarer, ne nous a été plus utile que celui de M. E.-L. Ger- ber, publié en 1791 , à Leipsick , sous le titre Historisch^ BiograpJdsçhes Lexicon der Tonkunstler, Malgré les nombreuses erreurs qu'il renferme,'et que nous avons, comme de raison , rectifiées, ce lexique nous a rendu les plus grands services , et il y a lieu de croire que sans lui notre ouvrage n'aurait jamais eu l'existence. En ce qui concerne les auteurs vivans, c'est d'eux-mêmes que nous avons cherché à obtenir les renseignemens qui nous étaient nécessaires. Quelques-uns , par négligence , ont omis de nous les fournir, après nous les avoir vingt fois promis et nous les avoir fait attendre des mois entiers; quelques autres les ont refusés avec opiniâtreté ; mais le plus grand nombre, nous sommes glorieux de le dire, et lés plus distingués , ont acquiescé avec beaucoup de grâce à notre demande , et nous ont fourni des notices très-exactes, très-bien faites, rédigées avec beaucoup de sagesse et de simplicité , telle- ment que dans la revision que nous en avons faite ensuite pour les réduire sur un même plan , et dans l'esprit de notre opération , il s'en est trouvé plusieurs auxquelles nous n'avons pas eu un seul mot à changer. Quant au mode d'exécution, désirant , en général, pour l'instruction des lecteurs ,. plutôt multiplier qu'étendre ' les articles , nous avons été concis dans tous ceux qui ne sont pas d'un haut intérêt ; mais nous n'avons point été avares de détails dans ceux des grands maîtres, lorsque les reoseigoemens ne nous ont poiijt manqué. Quant au. style, vj AVANT - PROPOS. ' nous l'avons, autant que nous l'avons pu, rendu également simple et correct. Il est cependant un genre de fautes pour lequel nous avons à réclamer Tindulgence de nos lecteurs. Continuellement fixés sur les écrivains allemands , qui nous ont fourni la presque totalité de nos matériaux, nous nous sommes aperçus en relisant nos traductions, qu'il nous était échappé quelques Germanismes. Mais, une innovation que nous devons à ces mômes auteurs , et pour laquelle nous sollicitons l'approbation des gens de lettres, est celle que nous avons essayé d'introduire dans la dénomination des - divers ^quvqs à' instrumentistes \ c'est ainsi que, d'après la tentative faite , il y a plusieurs années , avec succès, par un des auteurs du Dictionnaire de Musique de l'Encyclopédie méthodique , on désigne , en général , tous les joueurs d'ins- trumens. Du reste, notre langue, en cette partie, manque en même tems de richesse et d'analogie : il est un certain nombre d'instrumens dont le nom est commun à eux et à leurs exécutans ; ainsi, le nom de violon indique en même ^ tems l'instrument et celui qui le joue : il en est d'autres , au contraire , du nom desquels on a dérivé celui de leurs / exécutans; ainsi , de harpe, on a fait harpiste^ de guîttare, guittariste ^ etc. Encouragés par ce premier pas et par l'exemple des Allemands , nous avons étendu cette analogie au reste des voix et des instrumens ; et , de soprane , de ténor , de violon , de violoncelle , etc. , nous avons fait sopraniste , tcnorisîe , violoniste , violoncelliste , etc. Si ces dénominations, qui sont en effet très-commodes, paraissent d'abord étranges, on doit sentir qu'étant fondées sur l'ana- logie, l'usage, qui par-là même en deviendra plus facile, fera bientôt disparaître l'air de singularité qu'elles offrent au premier coup-d'œil. Tels ont été , pour le dire en peu çle rnots , notre but , / A VANT - FROPOS. vij noire plan, nos intentions et la marche que nous avon>s, suivie. Du reste, quels qu'aient été nos soins , nous sommes, bien loin de nous flatter d'avoir entièrement réùvSsi sur tous les points. Nous nous attendons à un grand nombre d'objections ; mais nous ne nous arrêterons pas à les dis- cuter ici , persuadés que dans ce que nous venons de dire, nous avons répondu d'avance aux reproches les plus im- portans. A toutes les critiques, quelles qu'elles puissent être, nous ferons cette réponse unique , et que noias croyons propre à satisfaire tous les lecteurs : c'est que cet ouvrage , le premier dans son genre en notre langue, doit être regardé comme un essai , un appel que nous faisons à tous les amis de l'art musical; que nous accueillerons avec empresse- ment et reconnaissance tous les avis, observations et ren- seignemens que l'on voudra bien nous transmettre , et que nous en profiterons pour le rendre, soit à l'aide d'un sup- plément, soit dans le cas d'une nouvelle édition, moins indigne de la littérature de l'art qu'il doit enrichir , et des hommes célèbres dont il doit consacrer la mémoire. VÎij CATALOGUE ©ES OUVRAGES CATALOGUE DES OUVRAGES 9U'OîJ A PRINCIPALEMENT CONSULTES POUR CE DICTIONNAIRE. Gerbers ( Ernst-Ludwig ) Historisch-Biographisches Lexicon der Tonkunsttler, 2. vol. in-S". Essai sur la Musique ancienne et moderne , par Laborde, 4 vol, in-40. Burney's A gênerai History of Music , 4 vol. in^*** Burnej's The présent state of Music in France and Italy , etc. , 3 vol. in-S», YivNVSxi^ ^ A gênerai History ojthe science and practice of Mu» sic , 5 vol. in-4". Elogii Jtalianiy tome VIII. Scriptores EccJesiastici de musîcâ sacra potissimum ( par Martin Gerbert), 3 vol. in-4°. JDe cantu et musicâ sacra ( par le même) , 2 vol. in-4*'r Mârpurgs , Beytrœge^ 5 vol. Desselben Kritische Briefe , 3 vol. Atllungs Musikalische Gelahrtheit. Artarias Musikvêrzeichniss, Bosslers Musikalische Reaizeifung, Cramers Musikalisches Magazin. Le Rei^ohizwni del teairo musicale italiano (par Arteaga), 3 vol. in-ia. Ebelings Musikalische Bibliothek, Eschstruts musikal. Bibliothek. Forkels Musikalische Bibliothek , 3 vol. in -8*. Fôrkels Musikalische Almanache. L'Almanach des Spectacles de Paris, par Grimm , depuis 17 5a jusqu'en 1788. Forkels Geschichte der Music ^ tome I et II. Grubers Biographien, Grubers Beytrœge zur rnusikalischen Liiteratur, Hertels musikalische Schrijten , 2 vol. Hillers Lebensbeschreibungen berilhmter Tonkilnstler ^ tome l, Hillers Nachrichten ^ 5 vol. Hillers JSaçhricht yon der Auffûhrung des Messias in Ber-' CONSULTÉS POUR CE DICTIONNAIRE, ix Hafners Musikverzeîckniss, Malthesons Ehrenpforte. Malthesons Lebensbeschreibung von HœndeL Desselben Critica musicu ; Plus ultra ; Freuâen Akadem ; Panaceen; 7 Gesprœche der weisheit; MUthridate; Volïkommenei»^ JCapellmeister. Mejers Musiksaal. Mitzlers Musikalische Bibliothek , 3 vol. Meusels Kûnsiler Lexicon. Desselben Miscellan. Artistichen, pesselben Muséum. Œlrichs Nachrichten von Akad. Mus. Wûrden. Petri Anleltung zur praktischen musik, Vvm'L Geschichte der sing und Klingkanst, Beichardts Theaterkalender, Reichardts Kunstmagazin» Desselben Briefe. Sponsels Orgelhistorie. Wesphals Musikverzeichniss , von ijSz bis grgenwœrtig. Woffs Reise, IjC Glorie délia poesia et délia musica , i vol. in- 13. Forkels Allgemeine hiiteratur der musik , i vol. in-8*^. Le Dictionnaire Historique de Chaudon et de Landinè , i3 vol, in-S". Le Dictionnaire Historique des Artistes , de Fontenay , 2 vol. m-80. Le Parnasse Français, de Titon-du~Tillet , 2 vol. in-4^. Le Dictionnaire portatif des Beaux-Arts, et le Spectacle des Beaux^Arts, par Lacombe. Les Essais sur la Musique , par Grétry , 3 vol. in-8°. Acta Ervditormn. Les Mémoires des Académies des Sciences de Paris , de Berlin , de Pétersbourg, de Turin, etc. Le Journal des Savans. Le Journal Encyclopédique, JLe Mercure de France. L'Esprit des Journaux. Le Journal de Paris. Le Magasin Encyclopédique. Le Journal des Arts. Les Quatre Saisons du Parnasse , 16 vol. in- 12. Le tome premier de la Musique , dans l'Encyclopédie Mé- thodique. Le Journal de Musique , de 1770 , 1771 ? etc. La Correspondance des Professeurs et Amateurs de Mu-- sique , de 1802 a 1804. Les Archives Littéraires , 17 vol. în-S". , î^e Journal des ïl^éâtre?, de Ducray-Duminil , 1799. X CATALOGUE DÈS OUVRAGES CONSULTÉS ," etc. Le Calendrier Musical universel. I^*Almanach Musical pour les années iy8i , 1782 et lySS. Etat actuel de la Musique du Roi et des trois Spectacles de Paris. - Almanacco de Teairi di Torino per Vanno 1798. L'Annuaire Dramatique de madame Cavanagh. Aîlgemeine Musikalische Zeitung ^ depuis le mois d'octobre 1798 jusqu'en 1810, INTRODUCTION. / SOMMAIRE DE L'HISTOIRE DE LA MUSIQUE, , lli N essayant de placer à la tête de ce Dictionnaire un précis de l'Histoire de la Musique , je ne me propose pas d'embrasser l'ensemble de cet art , ce qui me mènerait beaucoup trop loin ; mais uniquement le système euro- péen moderne, considéré dans ses parties essentielles et constitutives, ce qui comprend l'ordonnance des tons, le rhythme , la séméiotechnie ou système des signes , et la composition, qui est tellement jointe à ces objets, qu'il serait difficile de l'en séparer sans nuire beaucoup à la clarté et à l'intérêt. Je parlerai donc , quoique très- sommairement, de toutes ces parties à la fois, et cette réu- nion sera d'autant plus facile que leurs progrès , qui sont simultanés, sont souvent consignés dans les mômes écrits, étant ordinairement l'ouvrage des mêmes auteurs. Quoique rien ne se fasse , dans les arts, subitement/et sans préparation , et que toutes les découvertes y soient amenées d'une manière tellement graduée , qu'elle est presqu'insensibîe, cependant, il y a des tems où des obser- vations accumulées et des besoins généralement sentis , con- duisent des hommes plus heureusement organisés ou placés dans des circonstances plus favorables, à saisir des rapports plus étendus , à créer des méthodes plus puissantes , dont la supériorité, reconnue généralement, donne ,au bout 4'un certain ten^s , une direction nouvelle au:?v idées et aux XÎ; SOMMAIRE habitudes de la masse entière. Ces momens rares , maïs qui cependant se renouvellent de tems à autre , sont ce que l'on nomme époques. Elles sont plus ou moins remar- quables, selon qu'elles ont pour objet un point plus ou moins important. Quel qu'en soit le nombre, et quel que soit le système d'idées dont il soit question , elles peuvent toujours se ramener à quelques unes d'entr'elles , que Ton regarde comme principales , et que Ton désigne par le terme d'âges. On peut en distinguer cinq, savoir : celui de for(nation auquel on peut rapporter l'origine, ceux de dé- veloppement, de perfectionnement, de permanence et de déclin. Dans l'espèce dont il s'agit, je crois n'avoir à exa- miner que les trois premiers. L'état actuel des cbose« me paraît appartenir au quatrième , et je crois ne devoir point en parler, afin que l'on n'ait point à me reprocher de m être érigé en arbitre , et de m'être chargé mal à propos d'apprécier le mérite de ceux que la postérité seule a le droit de jugen P. ORIGINE ET FORMATION DU SYSTÈME MODERNE, Ainsi que tous nos autres arts , notre musique nous vient en partie des peuples qui nous ont précédés , et , comme on dît que notre langue n'est qu'une corruption ou dérivation de celle des Grecs et des Romairis , de même on peut dire que notre musique n'est qu'une corruption ou dérivation de celle de ces mêmes peuples, qui probablement devaient aussi la leur à quelques peuples plus anciens. Je ne veux cependant pas dire par-là que , si les Grecs et les Romains n'eussent pas existé, nous n'eussions pas eu de langue, ni d'arts , ni de musique , comme quelques personnes semblent en être persuadées. La nature donne à tous les hommes les mêmes facultés ; mais , en supposant que toutes les races en soient douées au même degré , ce qui paraît fort douteux , toutes ne sont pas placées dans des circons- tgncçs également propres à leur développement : et , s'il t)E l'histoire de la musique. Xuj arrive qu'une race tardive vienne à se mêler avec une race plus avancée , il se forme nécessairement de ce mélange des systèmes mixtes dans toutes les parties des connais- sances. C'est précisément ce qui est résulté en Europe des invasions qu'opérèrent , dans les premiers siècles de l'ère chrétienne , les peuplades entières de barbares qui vinrent inonder les provinces de l'Empire Romain. Comment s est accompli ce mélange, et qu'en est-il résulté ? voilà l'impor- tante question qu'une plume habile doit traiter dans le plus grand détail , mais que la brièveté de cet écrit me permet seulement d'ébaucher. Dans l'origine et la formation du système moderne , Je crois reconnaître quatre époques principales , que je dois parcourir successivement : l'antiquitéi; l'introduction du chant dans les églises chrétiennes; les constitutions Am- broisienne et Grégorienne ; l'irruption des barbares. De V Antiquité, Quoiqu'il nous reste un asssez grand nombre d'ou- vrages sur la musique des anciens , l'obscurité qui règne dans ces écrits , les contradictions qui les divisent , et surtout le défaut de modèles, font que nous n'avons pas jusqu'à ce moment de notions très-claires et bien arrêtées sur cette matière. Au rapport d'Aristide Quintilien , qui nous en a laissé le traité le plus complet, les uns la défi- nissaient : la science du chant et de tout ce qui y est relatif; d'autres : l'art contemplatif et actif du chant parfait et or- ganique ; d'autres : l'art du beau dans les voix et les mou- vemens. Quant à lui, il regarde la définition suivante comme la plus parfaite : la science du beau dans les corps et les mouvemens yvaa-iç m TrùBTrovroç ev (TMjjLcta-t Kct) Kvvîo-iciv. Voilà une définition bien générale ; c'est peu de chose encore en comparaison de quelques autres , d'après lesquelles la musique n'est rien moins que la science universelle. Ce- pendant l'auteur, s'humanisant ensuite, daigne la réduire à l'étude de la voix chantante et des gestes qui l'accom- pagnent. Et, pour donner une idée de sa doctrine, je XÎV iîOMMAlRÈ rapporte Ici ses principales divisions , dont j'aî formé le tableau suivant , auquel je joins quelques observations* TABLEAU DES PRINCIPyVLES DIVISIONS DE LA MUSIQUE, SELON ARISTIDE QUINTILIEN. T^T X 11 f Générale. Naturelle. ./ \ Arithmétique. Contem-' plative Artificielle. Musique Harmoni que Rhjthmique. Métrique. Sons. Intervalles* Système, Genres. Tons. Mutations. Mélopée. Mélopée. Usuelle. . . <[ Rhjthmopée. Poésie. Activé ou Eruditive Enonciative. Organique* Odique, Hypocritique. L'auteur divise la musique en contemplative et en active. L'une pose les principes et en recberche les causes; l'autre en fait Tapplicatlon et lemploi. Ce qui nous intéresse seu- lement de ce tableau est la subdivision de la musique contemplative, que l'auteur nomme ^/-///za^//^ , laquelle xr Di5 LÏIISTOIRE DE LA MUSIQUE. traite de Tharmonle, du rhylhme et du mètre, et à laquelle il consacre le premier livre de son traité. On remarquera que, par le mot d'harmonie, sur le sens duquel tous les auteurs sont d'accord , les anciens entendaient ce que nous nommons intonation ou arrangement des sons du système. Cela posé, ils distinguaient les trois genres que nous connaissons, c est-à-dire le genre diatonique, le chro- matique et l'enharmonique. Le genre diatonique , dans un espace de deux octaves_et demie, comprises depuis le là au-dessous de notre clef ào. fa (exemple i ) Jusqu'au/-^' de la cinquième ligne, en clef dW première ligne (exemple 2), ce qui est l'étendue de la voix des hommes, contenait dix- huit cordes, qui portaient des noms fixes. (0 :a: I L'exemple ci-dessous fait voir comment ces cordes , à partir de la deuxième, étaient distribuées en tétracordes, c'est-à-dire , assemblages de quatrexordes, marchant par un demi-ton et deux tons. A présent on concevra que chacune d'elles pouvait être la finale d'un chant, ce qui donnait autant de modes, et chaque mode était supérieur ou inférieur, selon que le chaut s'étendait entièrement au-dessus de la note , ou selon qu'elle en occupait le milieu. Chaque note était représentée par un signe particulier , selon le mode et selon le genre. Il faut observer que le genre introduisait un grand nombre de nou- velles cordes, représentées elles-mêmes par des signes dilTé- rens, selon chaque mode ; ce qui rendait cette nomencla- ture excessivement nombreuse; et, comme lanalogie n'en avait pas dirigé la formation, rien n'était plus confus, et la lecture de la musique était d'une diffirulté excessive. Quant au rhythme et au mètre, ils étaient subordonnés à ceux de la poésie. &VI SOMMAIRE A Tégard de la composition musicale, il est presque certain qu'elle se réduisait à la mélopée ou composition du chant ; car les auteurs anciens ne parient jamais de compo'- sition qu'en traitant de cette partie, et il est impossible de rencontrer chez eux un seul précepte relatif à l emploi des intervalles, comme harmoniques, ni même un passage qui prouve clairement qu'ils en fissent usage en cette sorte. On peut donc conclure que notre harmonie était inconnue aux anciens, et Ton en sera encore plus convaincu, si l'on fait attention que nous connaissons, de la manière la plus po*- sitive, l'origine et les progrès de cet art; et c'est ce que fera voir la suite de cette introduction» Premiers siècles de l'ère chrétienne, La musique, très-cultivée che^ les Grecs, fut très-estimée chez les Romains sous Iç règne des premiers Empereurs ; et nous voyons même que plusieurs d'entr'eux , entr'autres Caligula et Néron, se piquèrent d'y exceller, et en dispu- \ tèrent le prix. Quel dommage de tuer un si bon musicien ! disait ce dernier, prêt à se poignarder pour échapper au supplice qui le menaçait. On sait qu'il entretenait à ses frais cinq mille musiciens. Après sa mort , ils furent tous chassésde la ville , et la musique qui, sous son règne, avait joui du plus haut éclat, éprouva un déclin sensible. Ce qu'il nous importe surtout de remarquer fut l'influence qu'exerça sur elle l'admission que lui donnèrent , dans Us cérémonies de leur culte , les premiers chrétiens , par qui nous a été transmis ce qui nous reste de la musique des anciens. On sait que, dans leurs assemblées, ils chantaient en commun toutes les parties de la liturgie , c'est-à-dire , les hymnes, les psaumes, etc.. Ces chants ne pouvaient être que fort simples , étant destinés à être chantés en chœur, sans aucune préparation , par des personnes qui , la plupart, n'avaient aucune teinture de musique, et qui, d'ailleurs , faisaient profession en toutes choses de la plus parfaite simplicité. Une autre cause, qui contribua à dénaturer cette espèce de musique, fut l'application que l'on en fit, pour la première fois sans doute, à une prose à demi -barbare DE l'histoire de LA MUSIQUE. Xvi) OU à des vers qui étaient encore plus mauvais. Il résulta de là que la musique qui n'avait de rhythme que celui du discours, n'en conserva qu'une faibie apparence , et le plus souvent se traîna, à pas lents et égaux, sur un langage sans harmonie. Néanmoins, dans cet état de dégradation, elle conserva encore des règles constitutives et une certaine variété dans les tours et le caractère , qui la rendait sus- ceptible d'être appliquée^ des pièces de différens genres. CONSTITUTION DU CHANT ECCLÉSIASTIQUE. Sainl Amhroîse , saint Grégoire. On ne sait point au juste quel fut l'état de la musique durant les quatre premiers siècles de l'Eglise. Les principes étaient toujours les mêmes, si l'on en juge d'après un traité que nous a laissé saint Augustin ; mais il parait que la pra- tique du chant ecclésiastique tomba dans un grand désordre, et oe fut là ce qui porta saint Ambroise, archevêque de Milan, qui vivait vers la lin du quatrième siècle, à lui don- ner une constitution fixe. Ces deux saints docteurs étaient , ainsi que l'attestent leurs œuvres, très-grands amateurs, et nous possédons même dans l'église latine une pièce de leur composition, musique et paroles, qui, de touttems, a eu un succès dont se glorifieraient les chefs-d'œuvre des plus habiles maîtres : le célèbre cantique du Te Deum. Du reste, on ne sait pas précisément en quoi consistait la cons- titution Ambroisienne. Si l'on examine le chant de l'église de Milan , on n'y trouvera pas de différence sensible avec celui du reste de l'église. Il paraît cependant que saint ^ Ambroise avait laissé quelque rhythme ; mais saint Gré- goire, pape, qui vint environ deux cents ans après lui, acheva de le lui enlever. Ce pontife donna au chant de léglise la constitution que nou^ avons exposée aii sixième livre des Principes de composition des écoles d'Italie. Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit alors , et nous observerons seulement que, dans la vue de simplifier,' saint - Grégoire, aux notes grecques, si compliquées, substitua les lettres romaines. 11 désigna par A , B , C, D, E , F, G,, b Xvîîj SOMMAIRE les sept notes de l'octave la plus grave, quî commence etl la; et par a , b , c , d , c , f, g , celles de l'octave supérieure j par les mêmes lettres redoublées , celle de la troisième oc- tave. Il s'occupa aussi de la confection du rituel, qu'il composa de pièces choisies dans les meilleurs restes de l'antiquité; et ,de tout ce travail, il forma le système connu sous le nom de chant romain ou chant Grégorien, qui subsiste encore aujourd'hui tel quKl Ta établi. Non content d'avoir formé un corps de doctrine, iît prit les rnoycns de le maintenir et de 'le propager, par l'établissement d*une école, où l'on élevait à la science du chant de jeunes orphe- lins, et qui servait à fournir des chanteurs aux diverses églises de la chrétienté. îm'Qsion des barbares. Afni de pouvoir continuer l'histoire de la musique; Il est nécessaire de faire entrer sur la scène les peuples qui vont y jouer maintenant le principal rôle. Long-tems avant l'époque dont nous venons de parler, ou , pour mieux dire, dès le tems de la république, et pendant tout&la durée de l'empire romain, diverses nations barbares avaient essayé de faire des irruptions sur son territoire. Tant qu'elles ren- contrèrent un gouvernement sage et vigoureux, leurs ten- tatives furent inutiles; mais lorsque, avec les enfans de Théodose , la sottise et la lâcheté furent montées sur le trône, ces peuples ne trouvant plus que de faibles obstacles inondèrent les provinces de l'empire, qui bientôt devinrent leur domaine. Dès les premières années du cinquième siècle, les Goths ravagèrent l'Italie; Rome fut prise et sac- cagée par«Alaric. Les Vandales traversèrent les Gaules et l'Espagne, et pénétrèrent jusqu'en Afrique, les Huns en Italie; et les Francs , sous la conduite de Pharamond, s'em- parèrent, en 49^' ^^ nord de la Gaule , que ses successeurs possédèrent bientôt toute entière. En 4?^» Odoacre, roi des Hérulcs, renverse l'empire d'occident. Bientôt après, il est pris et tué, dans Ravenne, par Théodoric, qui fonde, en 49^ » le royaume des Goths d'Italie. On pense bien que, au milieu de toutes ces révolutions , les arts durent être i)È l'histoire de la musique. xîx entièrement oubliés. La musique souffrit comme tous les autres, et lorsque, au commencement du sixième siècle, tout l empire d'Occident fut devenu barbare, elle se trouva réduite ail chant de l église et aux chant nationaux de ces peuples; mais les Goths d'Italie cultivèrent les arts, et prirent les mœurs àes peuples qu'ils avaient subjugués. L'école romaine de musique brilla dès-lors d'un assez vif éclat, et, vers le môme lems, nous voyons Clovis , roi des Français, demander un musicien à Théodoric, qui, dé- sirant lui complaire, lui envoie le chanteur Acorède, choisi sur son invitation , par le savant Boëce, que depuis il fit décapiter. A) la çanue de ce musicien et joueur d' inst ru- mens, dit Guillaume du Peyrat , dans ses Recherches sur la Chapelle du Roi , les prêtres et chantres de Clons se façonnèrent et apprirent à chanter plus doucement et plus agréablement et, ayant appris à jouer des instrumens, ce grand monarque s en servit depuis pour le service divin; ce qui a continué sous ses successeurs et jusqu'au déclin de sa lignée^ que la musique a toujours été en usage à la cour de nos premiers rois. Le chant romain fut de même introduit en Angleterre, par le moine saint Augustin , que saint Grégoire y envoya, vers l'an 590, pour y prêcher la religion; et plus tard, il fut porté en Allemagne par saint Boniface de Mayence, qui est regardé comme l'apôtre de ce pays. Mais, chez ces divers peuples, le goût national ne tarda pas à corrompre et à dénaturer la pureté primitive du chant • romain. Nous en avons la preuve, en ce qui concerne la France , par le récit, inséré dans ]es Annales des Francs , d'un fait arrivé sous Charlemagne. Ce prince étant venu à R.ome , en 787, pour y célébrer les fêtes de Pâques, il s'éleva , durant son séjour en cette ville, une querelle entre les chantres romains et \es chantres français; ceux-ci pré- tendaient chanter mieux que les premiers, qui, au contraire; les accusaient d'avoir corrompu le chant Grégorien, La dispute ayant été portée devant l'Empereur : J)é durez-nous^ dit ce Prince à ses chantres , quelle est la plus pure de Veau que Von prend à la source même ou de. celle que Von prend au loin dans le courant? Celle de la source^ h 2 XX SOMMAIRE répondirent les* chantres. Eh bien ! dit le Roî , remontez donc à la source de saint Grégoire , dont ^ous açez évidem^ ment corrompu le chant. Alors ce Prince demanda au Pape des chantres pour corriger le chant français, et le Pape lui en donna deux très-instruits , nommés Théodore et Benoît, avec des Antiphonaires notés par saint Grégoire lui-même. De ces deux chantres , le Roi en plaça un à Soissons , l'autre à Metz, ordonnant à tous les chantres français de corriger leurs livres, et d'apprendre d'eux à chanter, ainsi qu'à s'accompagner des instrumens; ce qui s'exécuta avec plus ou moins de succès , tant à cause de l'entêtement que de l'incapacité d'un grand nombre de chantres français» Néanmoins , le chant romain , établi en France par Charle- magne, y subsista assez généralement jusqu'au commence- ment du dix-huitième siècle. Vers cette époque , la plupart des évêques français se mirent en tête de réformer leur liturgie , et par conséquent leur chant. Cette opération réussit, quant au chant, de la manière la plus pitoyable. Confiée presque partout à des gens sans goût et ignorans , et même, en certains endroits,, à de mauvais maîtres d'école, on substitua au chant romain, qui, dans son ex- trême simplicité, a conservé de la phrase et du nombre, on substitua , dis-je , des plains-chants maussades et insi- pides, qui, la plupart, n'ont du chant que le nom. J'oserai émettre ici mon vœu pour qu'au moment de la réforme décrétée de la liturgie française , qui doit s'opérer tôt ou tard, le plain - chant romain, substitué à ces composi- tions difformes, soit pour toujours rétabli dans des droits qui n'eussent jamais dû lui être enlevés. Ce fut vers le même tems, c'est-à«-dire sous le règne de Pépin , père de Charlemagne , que l'on commença à voir des orgues en Occident. En ySy , l'Empereur d'Orient ( Constantin Copronyme) en envoya un à ce Prince, qui en fit présent à l'église de Saint-Corneille, df Compiègne. L'usage ne tarda pas à s'en répandre dans toutes les églises de France , d'Italie et d'Angleterre. Cet instrument était alors bien peu étendu , puisqu'il était borné au seul jeu de la régale^ qui même n'y existe plus; mais son introduction n'en est pas moins remarquable, à raison de l'influence DE LHISTOIRE DE LA MUSIQUE. xxj qu'il a exercée sur les J)rogrès de lart, comme on va le voir incessamment. IP. DÉVELOPPEMENTf DU SYSTÈME MODERNE. Nous venons d'indiquer comment le mélange des no- tions m.usicales des peuples barbares avec les restes de la musique des Grecs avait donné naissance au système mo- derne ; nous allons voir maintenant s'opérer graduellement le développement de ce système. Ce développement peut se rapporter à trois époques principales : i^. la création de la gamme et de la notation moderne ; 2^. l'invention du rbythme moderne ; 3^. la fixation des valeurs et du contre- point. Aces mêmes époques se rapportent l'origine et les progrès de la composition ; c'est pourquoi nous les trai- terons simultanément , selon le pian que nous nous sommes tracé. Invention de là gamme : Origine du contrepoint. , L'établissement de la gamme suppose un certain degr^ d'avancement dans le système, de la même manière que celui de l'alphabet suppose l'existence de la langue. Je lais cette remarque pour que l'on ne confonde pas l'une ave© l'autre; ce qui pourrait très-bien airriver, Ce fut dans le commencement du onzième siècle ( en l'an 1022 ) que l'échelle musicale prit la forme qu'elle a conservée jusqu'à ce jour. Cette révolution est principale- ment due à Guido , bénédictin du monastère de Pomposa, né, vers 990, à Arczzo, petite ville de Toscane; ce qui l'a lait nommer vulgairement parmi nous Guy d'Arezze, Pour apprécier au juste ce que l'art doit à cet homme célèbre , il iaut se rappeler ce que nous avons dit concernant les tétra- cordes des Grecs et la réforme de saint Grégoire , et savoir que, dans l'espace de tems qui s'écoula depuis la mort de ce grand pontife jusqu'à l'époque dont nous parlons , il avait été fait plusieurs tentatives pour améliorer la notalioa xxij SOMMAIRE musicale. On conçoit, en effet, que des lettres placées sur les syllabes, pour indiquer les sons, ne pariant que faible- ment à l'imagination , on dut chercher des moyens de les rendre plus significatives. Celui qui se présentait le plus naturellement était de placer ces lettres à des degrés de hauteur analogues à ceux d'élévation et d'abaissement de la voix , et de marquer ces degrés d'une manière plus pré- cise , au moyen de lignes parallèles. Tel était le moyen que l'on employait avant Guy, et qu'iT ne fit que simplifier et régulariser. En effet, au lieu de répéter la lettre , Guy se contenta de l'écrire au commencement de la ligne , et chaque ibis que la lettre revenait, il marquait un point sur la ligne. Peu après, il simplifia encore, en plaçant des points dans l'in- tervalle des lignes; et, se servant ainsi de ces intervalles pour désigner des degrés, il réduisit l'étendue de la portée^ qui devint par-là plus facile à saisir. Outre cela , Guy, au système ancien , ajouta une corde au grave répondant au sol, qui occupe la première ligne de la clef de Ja ; il la désigna par le gamma des Grecs (r ) , et c'est de ce signe que la série des sons du système prit le nom de gamme. A ces inventions, il enjoignit encore une autre; ce fut de compter par hexacordes au lieu de compter par tétracordes, et de désigner par les syllabes ul , ré, mi, fa, sol,, la ^ l'hexacorde majeur sur quelque degré du système qu'il soit placé : ce qui est la base de sa méthode de solmisation , que je n'entreprends pas d'expliquer ici. V.son article. Voilà à-peu>près l'objet des travaux de Guy relativement au perfectionnement du système. On lui attribue aussi , mais sans aucun fondement, l'invention du contrepoint. Il est vrai qu'il est un des premiers écrivains qui en aient parlé , mais il n'en est point l'ij^venteur. Cet art , alors peu avancé, était né quelque tems avant lui , et voici quelle fut son origine ; Nous avons dit, il y a quelques momens, que l'orgue, introduit en France vers l'an ySy , se répandit bientôt dans toutes les églises d'Occident. L'usage s'établit aussitôt d'en accompagner le chant. Cet accompagnement se fit d'aboyd \ l'unisson ; mais la facilite qu'il procurait de faire entendre DE l'histoire de LA JMUSIQUE. xxiij plusieurs sons à la foïs , fit remarquer que , parmi les di- verses unions de sons, il s'en trouve d'agréables à l'oreille. Une des premières dont la douceur se fit remarquer fut la tierce mmeure; aussi l'erhploya-t-on , mais seulement dan* les terminaisons , comme on le voit dans cet exemple : I I I I I — al — é — bI — :ih—ri le lu ia. et cette méthode fut ce qu'on nomma organiser, 11 y en avait plusieurs autres manières; telle était celle de placer l'orgue en tenue au-dessous du chant, ou de le faire mar- cher en quarte au-dessous ou en quinte au-dessus, et quel- quefois des deux manières ensemble, ce que l'on appelait organisation double. De l'orgue , cette méthode passa aux voix : de là, vinrent les termes de discant ^ déchant ou double chant ^ de triple^ quadruple, de médius, de motet, de (juintoyer, de quar- ter, etc., qui tous précédèrent celui de contrepoint. Une suite non interrompue d'écrivains , antérieurs à Guy, tels que Notker, Rémi d'Auxerre, Hucbald, Odon de Cluny, attestent l'origine et les progrès de cet art, et démontrerJt historiquement qu'il est d'une invention moderne, et qu'il était entièrement inconnu aux anciens. Leurs écrits, ainsi que ceux de Guy et de J. Coton, son commentateur, sont renfermés dans la précieuse collection que M. le prince- abbé Martin Gerbert a publiée , sous le titre de Scriptores Ecclesiastici i poiissimum de musicâ sacra, etc. Naissance du rhythme maderne. Comme le plaln-chanf va toujours par notes égales , et que, jusqu'au tems dont nous parlons, c'était la seule mu- sique qui eût attiré l'attention des savans, ils n'avaient fait aucune mention idu rhythme , parce qu'il était tellement nul qu'il-ne pouvait être l'objet de la spéculation ; mais alors, soit que la musique vulgaire, qui portait un rhythme plus marqué, eût pris quelque nouveau degré d'importance, XXIV SOMMAIRE soit que l'on eût senti la nécessité de la mesure pour faire marcher ensemble l'orgue et les diverses parties de chant , on commença à s'occuper de cet objet. Le premier qui ait écrit sur cette matière est Franco^ nommé par les uns Franco de Cologne , par d'autres Franco de Paris. Cet auteur, dont la patrie est, comme on le voit, incertaine, était, à ce que l'on croit, scholaslîque de la cathédrale de Liège en 1066, c'est-à-dire en l'année où Guillaume, duc de Normandie, à la tôte de quelques Français, conquit l'Angleterre, et porta dans ce pays, encore barbare, le germe des mœurs et de la civilisation. Avant Franco, on avait déjà fait, ainsi qu'il le déclare lui-même, plusieurs tentatives; mais il fut, à ce qu'il paraît, le premier qui rédigea en un corps de doctrine les règles établies avant lui, les étendit, les corrigea, et mérita d'être regardé, sinon comme l'inventeur , du moins comme le premier auteur classique en cette matière , et d'être la source oii puisèrent, pendant long-tems , ceux qui écrivirent après lui. L'ouvrage de Franco, portant le titre suivant : Franconis Musica et cantus mensurabilis , est inséré tout entier dans le Recueil de M. Gerbert. Il contient une introduction et treize chapitres : les dix premiers, excepté le second, sont relatifs au rhythme ; le second et les trois derniers sont relatifs au déchant. Sans en faire l'analyse détaillée, j'es- sayerai de donner une idée suffisante de sa doctrine. Xfa musique mesurée, qu'il mot bien au-dessous de la musique plane, est, dit-il, un chant, mesuré par à(is tems longs et brefs; ces tems peuvent être exprimés par la voix ou par les silences. Les détails oii il entre ensuite font voir clairement que c'est à l'orgue et à l'organisation que cette m,usique doit son origine. Il dij|^gue trois degrés de du- rée : la longue, la brève et la semi- brève. La longue peut être parfaite, imparfaite ou double. Elle est parfaite quand elle vaut trois tems; car, dit ce pieux docteur, le nombre trois est le plus parfait, parce qu'il e^t l'emblème de la Sainte-Trinité; elle est imparfaite, lorsqu'elle vaut deux tems; quant à la double, cela s'entend de soi-même. La trêve est également de deux espèces , qu'il ne décrit pas. DE l'histoire de LA MUSIQUE. XXV tiasemî -brève est majeure ou mineure. Quant aux figures de ces notes , les voici : la longue se marque ®| ; la double longue *■! ; la brève ® ; la semi-brève ^. Outre leurs valeurs propres , elles en ont un grand nombre d'acciden- telles , que je ne décris pas , pour abréger. Il donne aussi le signe des pauses relatives. Il distingue ensuite cinq modes ou élémens de rhythme; le premier, qui ne contient que des longues ou une longue suivie d'une brève; le second, dans lequel la longue est précédée d'une brève; le troisième, composé d'une longue et de deux brèves; le quatrième, de deux brèves et d'une longue ; et enfin , le cinquième , de deux demi-brèves et deux brèves. Voilà les élémens de sa rhythmopée. Quant au dèchant^ il le définit l'union de plusieurs mélodies concordantes en- tr'elles , et composées de diverses figures : il en distingue quatre espèces; le discant simple; \q prolat {^prolaius ); Je tronqué ( troncatus ), qui admet les hoquets et le discant copule, Kces quatre espèces conviennent les consonances et les dissonances. Les consonances sont de trois espèces : parfaites, imparfaites, moyennes. La première espèce con- tient celles dont les sons semblent se confondre , telles sont l'octave et l'unisson; la seconde, celles dont les sons se distinguent fortement, telles sont la tierce majeure et mi- neure ; la consonance moyenne renferme la quinte et iâ quarte. Les dissonances sont de deux espèces : parfaites et imparfaites ; les premières sont le demi-ton , le triton , Ja tierce majeure ou mineure avec quinte; les imparfaites sont la tierce majeure et mineure. Il parle ensuite de l'usage des consonances : il en donne les règles , mais elles sont difficiles à comprendre, à cause de l'imperfection des exem- ples.. On y aperçoit néanmoins un progrès sensible, et l'on y remarque surtout l'usage de la sixte majeure ou mineure entre deux octaves; c'est le premier exemple qu'en pré- sente l'histoire de l'art. Après Franco , la musique sembla demeurer au même i . \ jiXVi SOMMAIRE point , surtout quant à rharmonie , pendant plus d'un siècle ; ce qu'il faut attribuer «ux immenses distractions qu'occa- sionnèrent en Europe les croisades qui eurent lieu à cette époque. Je ne Ferai donc que nommer, en passant, YV^alther Odington, bénédictin d'Evesham , en Angleterre, qui vi- vait en 1240, et dont l'ouvrage de Speculatione musicœ ne renferme qu'un commentaire de la doctrine de Franco , enrichie de quelques développemens relatifs a la mesure. J'en dirai autant de celui de Robert de Handlo , autre écrivain anglais , intitulé Regulœ cum maximis Magisiri Franconis , cum additionibus aliorum musicorum , corn- pilatœ à R. de H., en date de Tannée i326; mais, pour donner une idée de la composition de ce tems, je cite un exemple tiré d'un manuscrit du XIII^ siècle. :0=ozë=o=ê:::ë==ô=^cr:OzDz§rôZOz©z?=?=c^c I ta mun di mi se re re no bis. Ce déchant est fait sur cette règle , alors en vigueur : Quisquis vaut déchanter il doit regarder si le chant monte ou avale. Se il monte ^ nous devons prendre la double note ; se il avale , nous devons prendre la quinte note. Nous trouvons, à la fia de ce siècle, un commentateur de Franco , plus intéressant que les autres , et qui peut même, à quelques égards, être cité comme inventeur. C'est Marchetti, de Padoue, auteur de plusieurs ouvrages, dont l'un , qui traite de la musique plane, est daté de Vérone , en 1274. 11 paraît qu'il le rédigea fort jeune; car on en a de lui, sur la musique mesurée, un autre qui est dédié à Robert, roi de Naples, et ce prince régna de i3oc) à i344* \sk lectiu'e de ces écrits fait voir qu'à cette époque , on vivait ad^iis un nouveau degré de subdivision , et qu'aux DE l'histoire de LA MUSIQUE. xxvîj trois valeurs, on en avait ajouté une quatrième : la minime qui est noire blanche. Le déchant ■àYaxt aussi fait quel- ques pas; on y trouve les premiers passages chromatiques qui aient été pratiqués; on [qs voit dans ces exemples ; '=œzj^=R=g^ SizzzzzzzzzzzzazzzzzzziizziiZQ-zzozzêz-itl L'auteur en donne la théorie , et traite du genre chroma- tique et enharmonique avec assez d'étendue. Enfin , il devient évident que l'art a éprouvé un avancement sen- sible. Cette remarque est confirmée par la lecture des écrits de Jean de Mûris, docteur de Sorbonne, que Irs uns ont dit Anglais, les autres Parisien, et d'autres Normand, ce qui est le plus probable. Il a pendant long-tems été regarda comme l'auteur de toutes les inventions que nous venons de décrire, particulièrement de celle du rhythme et de la figure des notes ; et probablement il aurait encore cette réputation, si les recherches de M. Gerbert et de M. le docteur Burney, ne nous avaient donné des notions plus \ exactes. Il paraît même qu'il a peu avancé la notation "^rnusicale; mais on lui doit beaucoup du côté de 1 harmonie. C'est dans ses écrits que l'on trouve, pour la première lois, la défense de faire deux consonnances parfaites de suite par mouvement semblable, et une foule d'autres pré-r ceptes , sur la succession des intervalles, que Ton suit encore aujourd'hui. On y trouve, pour la première fois , le terme de contrepoint au lieu de celui de déchant. Il paraît qu'à cette époque il régnait une fermentation singu- lière en cette partie, car ce docteur se plaint des variations continuelle^ que fart éprouvait; et, dans le même tems , c'est-à-dire en l'année 1022, le pape Jean XXll donna xxYÎîj Sommaire une bulle pour défendre dans les çglîses lemploi du dê^ chant, qui était dégénéré en abus , et qui semblait ne plus reconnaître de principes. On croit que Jean de Mûris vi- vait encoi:e en 1 345. Il eut, ainsi que Franco, plusieurs commentateurs : Philippe de Vitry , dont on n'a retenu que le nom, et Prodoscimo de Beldomando, de Padoue, qui professait en cette ville en l'an 1422, mais dont les écrits ne sont pas connus. Il existe jusqu'à ce jour dans l'histoire du contrepoint une lacune^immense , qui s'étend depuis le XIIP jusqu'à la fin du XV^ siècle. On croit communément qu'il ne subsiste aucun vestige des compositions de cette époque' Mais au moment 011 j'écris , M. Perne vient de découvrir dans les manuscrits de la bibliolhèque impériale, des matériaux assez importans pour lui laire concevoir l'espérance de rem- plir cet intervalle. ( Voy. son article, au second volume. ) Fixation du système des valeurs et des principes dw contrepoint. Ce fut vers la fin du quatorzième siècle que Ton com-. mença à abandonner les pieds rhythmiques déterminés par Franco , et à introduire, dans la mesure, autant de sons que pouvaient en lournir les divers ordres de subdivi- sion des tems. Il fallut de nouvelles figures pour représenter^ ces nouvelles valeurs : la création s'en fit à la fin du, quatorzième et au commencem.ent du quinzième siècle. Ce n'est pas que nous en trouvions des ti'aces dans les écrivains de cette époque. Il ne parait pas que Prodoscimo, qui écrivait en i4i2, en fasse mention; mais nous trouvons l'institution entièrement formée et régularisée dans les au- teurs plus modernes, et premièrement dans Jean Tinctor, qui fut d'abord maître de chapelle du roi de Naples Ferdi-r nand, puis chanoine et docteur à Nivelle, en Brabant , et qui par conséquent vivait dans la seconde m.oitié du quin- zième siècle. Cet auteur a laissé plusieurs ouvrages, parmi lesquels on remarque le premier Dictionnaire de Musique qui ait été fait. Il l'a publié sous le titre Definitorium îer^ minorum musicçe ^ et j'observe que c'est le meilleur titre quQ Von puisse donner à un Dictionnaire : ces sortes d'ouvrages î)É l'histoire dé la musique. xxÎx devant être simplement des recueils de définitions, et non des traités alphabétiques. La doctrine exposée dans J. Tinctor se trouve beaucoup mieux développée dans les ouvrages de Francliino Gafforio. Cet écrivain , né à Lodi le i4 janvier i45i , et nommé , en i4^4' ïiiaître de chapelle de la cathédrale de Milan, et professeur de l'école publique de musique fondée en' cette ville par L. Sforce , fait une véritable époque dans l'histoire de lart, autant par l'étendue que par la stabilité de «a doc- trine. Des cinq ouvrages qu'il a laissés , ou qui nous sont parvenus, le plus important est celui qui porte le titre Pratica Musica , imprimé à Milan en 1496 » et l'un des premiers traités de musique qui aient été publiés par la voie de l'impression. 11 est divisé en quatre livres. Le premier traite de l'harmonie; c'est-à-dire de l'intonation, car à cette époqu.e le mot d'harmonie avait encore la* même signipcation que chez les anciens : le second, du chant mesuré*: le troi- sième , du contrepoint : le quatrième , des proportions mu- sicales. Le second et le troisième livre sont \^s seuls qui nous intéressent, parce que le premier n'offre rien de nou- veau. Relativement aux valeurs, Gafforio considère cinq figures essentielles , qui sont les cinq principales notes et les silences qui leur correspondent, savoir : la maxime (i), la longue (2), la brève (3), la semi-brève (4), et la minime (5). Il y a en- suite des figiires moindres , telles que la semi-minime , qui est de deux espèces, la semi-minime majeure (6) et la semi- minime mineure (7). Chacune de ces notes a un silence qui lui correspond; la longue en a deux, un pour la perfec- tion {a) , l'autre pour l'imperfection {b'). (I) (2) (3) (4) (5) (6) (7) n n ^ 11, lî {a) [h) 5: l XXX SOMMAIRE Les rapports de ces notes entrelles prennent des noms fllfférens. Le rapport de la maxime à la longue sappelle mode majeur ; celui de la longue à la brève, mode mineur; celui de la brève à la semi-brève se nomme le tems : celui de la semi-brève à la minime , prolation. A une époque un peu plus reculée , celte prolation fut nommée prolation mineure, et le rapport de la minime à la semi-minime, prolation majeure. Chacun de ces rapports peut être par- fait ou imparfait, c'est-à-dire triple ou double; et cette quotité se désigne par des signes différens. Outre cela , ces rapports sont indépendans, ce qui dorme lieu à un grand nombre de combinaisons. Les plus usitées , comme nous l'apprend Glaréan, sont : i^. celles où tous les rapports sont doubles; 2P, celle dans laquelle tous sont doubles à l'exception du tems. Ce qui est : 1^. notre mesure à deux tems; 2®. notre mesure à trois tems, en prenant des figures de double valeur. Les autres rentrent dans nos mesiiVes com- posées , avec la même modification. On voit donc ici que le système des valeurs est 'iviô,. sauf quelques légères modifica^ tlons, dont nous rendrons compte par la suite. Le second livre est divisé en quinze chapitres. Les deux premiers traitent, en général , du contrepoint et de ses di- verses espèces; le troisième renferme huit règles sur la suc- cession des consonnances , qui sont à-peu-près celles que Ton suit aujourdhui ; le quatrième traite des dissonances, et fait voir que , dès ce tems , on employait ces inter- valles , > , t)E l'histoire de la musique. . %XX] îîiàis avec beaucoup de réserve et de timidité, seulement de la valeur d'une minime (blanche), en passage et par syn- cope, et cela même fort rarement. Là-dessus, il cite plu- sieurs compositeurs \jui en ont usé sans scrupule, tels que Dunstable, Binchois,.Dufay , Brasart, et finit par convenir qu'il est plusieurs de ces intervalles que Ton peut très-bien employer. Les chapitres V et VI traitent de la quarte, et font voir de quelle manière on l'employait alors; le septième traite de la sixte et de la tierce; les autres sont relatifs à la disposition des parties. L'avant-dernier est remarquable par la citation d'un morceau singulier, tout en dissonances, qui se chantait, la veille des morts, dans l'église de Milan , et que l'on nommait Litaniœ mortuorum discordantes. En voici un verset : b®i|zoi|=?ozQ::|ztez«Q=*ai|=?oz?oz Galïbrio observe avec raison qu'il est absolument contraire au bon sens et à toute espèce de goût. Content d'avoir posé les préceptes généraux, Gafforîo n'entre dans aucun détail sur la forme des pièces, ni sur les compositeurs de son tems. On trouve quelques rcnsei- gnemens de plus dans J. Tinctor, et l'on y voit que dès- lors les canons étaient en usage , et qu'on les désignait même par le terme de fugue ; on voit même qu'il connais- sait les canons énigm.atiques. On y trouve aussi la distinc- tion de la musique , en musique spirituelle , que l'on nom- mait motet, et en musique mondaine, appelée caniilena. Les recueils de ce tems , et d'autres, un peu plus modernes, offrent un choix de compositions, et désignent des com- positeurs dignes de notre attention. C'est ce dont nous allons nous occuper, en reprenant les choses de plus haut. Nous avons vu précédemment que, lorsque les irrup- tions des peuples du nord eurent consommé la destruction et le démembrement de l'empire d'Occident, la musique se jcxxij 3 0 M M AIRE trouva réduite au chant ecclésiastique et aux chants natî'<î- naux de ces barbares, auxquels il faut ajouter ceux dcvS peuples qu'ils conquirent. On rémarque aisément dans ces deux genres de chant le germe de la distinction du style sévère et du style idéal. Un recueil des chansons populaires du moyen âge , composées la plupart par les troubadours, successeurs des anciens Bardes, ou par des poëtes et musi- ciens du même tems, tels que Raoul de Coucy, Thibaut, comte de Champagne, et autres, donnerait une idée de l'état du premier; quant a l'autre, il était borné auplain- chant et aux contre-points que Ton composait dessus. Mais, à l'époque que nous parlons, ils prirent un accroissement considérable : l'invention des canons amena bientôt celle de la fugue et d'une foule de compositions artificieuses , et la révolution fut si prompte et si entière que l'art du contrepoint parut un art nouveau. ^ Selon le témoignage des anciens écrivains, les compositeurs qui paraissent avoir le plus contribué à cette révolution fu- rent, en premier lieu, J. Dunstable, Anglais, qui mourut en 1453 ou 1458, et que^ à cause de la ressemblance du nom, on a confondu avec saint Dunstan, qui vivait au» onzième siècle. Il eut pour contemporains, en France, Dufay et Binchois. A ceux-ci , succédèrent immédiatement Oken- heim, Busnois, Régis et Caron. Voilà ce que dit ïinctor, qui regarde mal-à-propos ce J. Dunstable comme l'inven- teur du chant mesuré. En cela, il a été copié littéralement par Séb. Heyden, qui écrivait en lôSy ; puis par J. Nucius, qui, à Okenheim , Busnois, etc. , joint un grand nombre d'autres compositeurs , tels que Josquin Deprez, H. Isaac , L. Senfel, B. Ducis, etc. ; mais ceux-ci sont d'une époque postérieure. Voyez l'art. Dunstable. Il ne reste, à ce que l'on croit, rien des compositions de Dufay, de Busnois, non plus que de Régis, Caron et Binchois, qui vécurent au commencement et au milieu du quinzième siècle. On n'a de ce tems qu'un seul canon à six parties , assez bien fait , que l'on peut voir dans l'ouvrage de M. Bur- ney ( A gênerai History qf Music, tome II , page 4o5 ) ; mais il en reste beaucoup des anciens maîtres de l'école ^E l'histoire de la musique. XXXÎÎ; flamande et de l'ancienne école française, qui fleurirent vers 1480, et depuis. Ces deux écoles eurent à cette époque un très - grand éclat. L'école flamande fut la plus ancienne, et, ainsi que l'attestent Guichardin et autres, elle fournissait toute l'Eu- rope de chanteurs et de compositeurs. Parmi ceux ci , les plus célèbres furent Jacques Obrecht ou Hobrecth, J. Oc- kenheim, et surtout Josquiii de Prez. Le plus ancien des trois fut Obrecht; il Fut maître de musique du célèbre Erasme, né en 14^7. Il avait, dit-on, tant de fiacilité, qu'en une nuit il composait une belle messe ; et cela doit être regardé comme un tour de force ; si l'on remarque que ces com- positions étaient d'une excessive diffieulté. Il a vécu dans la dernière génération du quinzième siècle. Jean Ockenheim, un peu plus moderne, avait composé une messe à neuf chjEurs, à trente-six parties , toute pleine de compositions artificieuses. Il eut pour élève le célèbre Josquin de Prez , regardé unanimement, par tous ses contemporains, comme le plus habile compositeur de ce temâ. On a de cet homme célèbre un grand nombre de compositions qui attestent le plus profond savoir. Il fît successivement chanteur à Rome> maître de chapelle de Louis XII, et mourut vers l'an i52o. Voyez l'article Joscjuin. On nomme , après lui , Pierre de la Rue, B. Ducis, et autres compositeurs, qui, jus- qu'à Oriande de Lassus , maintinrent la gloire de cette école. • L'ancienne école française, aussi très- célèbre, nomme pour chef Ant. Bromel , élève d'Ockenheim , et contempo- rain de Josquin. On remarque Févim , d'Orléans ; J. Mou- ton , maître de chapelle de François P"" ; Arcadet ; Verdelot , Lhérltier ; Goudimel ; et autres que je ne puis nommer. En Allemagne, on remarque^ à la môme époque, H. Finck, H. Isaac , L. Senfel , et autres. V. l'art. H. Finck. Les recueils de Peutinger, Bodenschaft, et divers autres ^ font connaître les noms et les œuvres de plus de denx cents compositeurs, qui ont fleuri depuis i45o jusqu'en i58a- environ , et qui se jouaient avec la fugue et les compositions , les plus difficiles , les écrivant avec autant de correction que de facilité. Le Dodédacjiorde de Glaréan renferme un ê XxxiV SOMMAIRE choix des chef-d œuvres de ces hommes habiles capables del contenter la curiosité des lecteurs ; je me propose moi- même , en y consacrant un cahier de ma Collection des clas- siques, de rendre un juste hommage -à la mémoire de ces patriarches de Tharmonie. im. PERFECTIONNEMENT. L'époque oii nous arrivons est la plus importante de toutes, parce qu'elle est le but et le résultat de tout ce qui la précédée. Elle semble offrir la fixation de plusieurs par- ties de Fart , tant en ce qui concerne le fond du système qu'en ce qui regarde les différens genres de composition musicale. En effet, lorsque nous voyons des dogmes établis invariablement depuis près de trois siècles, et regardés comme des principes fondamentaux; lorsque nous voyons des chef-d'œuvres admirés depuis le même tems , et re- gardés comme des modèles qu'il est impossible, je ne dis pas d'effacer, mais même d'atteindre, il est permis de croire que, dans ces diverses parties, l'art a atteint sa limite; que s'il ne reste au même point , il ne peut que rétrograder : à moins d'éprouver une révolution qui change entièrement le sys- tème, ainsi qu'il est déjà arrivé relativement à celui des an- ciens. Pour procéder avec ordre , je diviserai ce chapitre en deux parties. Dans la première , je parlerai de l'art en lui-même et de ses progrès, sans acception expresse des individus ni des nations qui ont contribué à son avancement ; dans la seconde, considérant la question sous le point de vue in- verse , je parlerai avec plus d étendue et plus particulière- ment des écoles et des individus. Ire. PARTIE. DE LART EN LUI-MÊME. Ce que nous avons à dire sur l'art considéré en lui-même , se rapporte à deux points principaux, savoir : le système musical proprem<'nl dit, et les genres de composition : -cç sera la matière des deux sections suivantes. i)E l'histoIre de la Musique. xxxv l/*^ SECT. DU SYSTÈME MUSICAL* ÎDans la multitude de combinaisons qui résultaient de la perfection où de l'imperfection des modes, du tems et des prolatîons; il en est une qui, au rapport de Glarëan, et autres auteurs, fut de tout tems la plus usitée; c'est celle oii toutes ces valeurs étaient imparfaites, c'est-à-dire à rai- son double ou sous- double* A la longue, cette combinai- son prévalut tellement qu'elle devint en quelque sorte exclu- sive et fut regardée comme la base de tous les rapports. A cette première simplification du système des valeurs , suc^ cédèrent diverses modifications, qui furent amenées par l'emploi des barres de mesure. Autant que je puis le croire, cet usage fut introduit par des compositeurs qui , voulant , dans le travail de la composition , se Taciliter le calcul des, valeurs correspondantes, imaginèrent de renfermer dans une même case toutes les notes de la partition qui répondaient à une même note d'une très-grande valeur , telle que la maxime ou la longue ;di\\sû^ dans l'origine, ne tira-t-on des barres que de huit en huit ou de quatre en quatre mesures. C'est de cette manière qu'elles sont employées dans les ou- vrages imprimés vers 1600, les premiers où l'on en rencontre, et l'usage n'en devint général qu'environ cent ans après. ^ Peu à peu, on rapprocha ces barres à la distance d'ure mesure , et tel est en général l'usage de nos jours , qui n'ad- met d'exception que pour la mesure à capella ^ c'est-à-dire celle à deux tems, en rondes, mouvement rapide, et dans la- quelle on ne les tire que de deux en deux , pour ne pas trop les multiplier; encore, n'est-ce plus guères aujourd'hui qu'en Italie que cette restriction s'est maintenue : les Français et les Allemands ayant la plupart soumis cette mesure à l'u- sage général. L'introduction des barres de mesure et leur multiplica- tion a produit un effet qui devait en résulter naturellement ; c'est de faire tomber l'usage des notes de grande valeur , et de nos jours , on ne se sert pas de valeurs plus grandes que • la ronde ou semi - brève , si ce n'est quelquefois de la brève dans la mesure à capella. Quant à la longue et à c a XXXVJ SOMMAIRE la maxime , elles ne sont plus connues que des ërucîîts. Maiâ, en revanche, on a singulièrement multiplié les figures di- minuées, et rien n'est plus commun que l'usage des simples et doubles croches, qui autrefois ne paraissaient que dans la musique instrumentale, et même fort rarement. La figure de ces notes diminuées a encore éprouvé une variation qui mérite à peine d'être mentionnée. Autrefois la ' tête était de forme losange ; vers le milieu du dix-septième siècle , on a employé la forme ronde ou celle d'un ovale plus ou moins incliné ; environ cent ans après , cette forme a entièrement prévalu , et c'est la seule usitée de nos jours. Si le rhythme n'a, comme on vient de le voir, éprouvé que des variations de peu d importance , il n'en a pas été de même de la tonalité, et, par suite, de Iharmonie et du contrepoint. Jusqu'à la fin du quinzième siècle, les tons dégénérés des Grecs, tels qu'ils sont conservés dans le chant de Téglise romaine , non-seulement avaient servi de base au chant ec- clésiastique et aux travaux des compositeurs qui cherchaient à placer de l'harmonie sur ces chants ou à composer selon le même système ; mais il paraît même , d'après un assez grand nombre de chansons du moyen âge, qui sont parve- nues jusqu'à nous, et dont quelques-unes mêmes sont en- core aujourd'hui des airs populaires, il paraît, dis-]e, que les chants vulgaires rentraient dans les modes ecclésiastiques. Mais, dans le courant du seizième siècle, il se manifesta un mouvement qui amena enfin les choses au point oii elles sont aujourd'hui. Pour dissiper ce que cet énoncé peut avoir de vague et d'obscur, il est nécessaire de donner une idée claire de ce que Ton entend en musique par ton ou mode, et, d'après cela , de faire vot quels rapports il y a entre les modes mo- dernes et les modes ecclésiastiques. Il n'est personne, doué de l'organisation musicale la plus ordinaire et capable de l'attention la plus faible, qui n'ait observé que toute pièce de musique tend à se terminer sur «ne certaine note ou sur un certain son; et ce son est tel que, si Ton essaie d'en substituer un autre, le ch^nt ne DE L*HISTOIRE DE LA MUSIQUE. xxxvîj paraîtra pas terminé. C'est une expérience qa'îl est très- îaciie de faire sur le premier et le plus simple air connu. Or une pièce de musique est dite dans le ion d'une note lors- quelle tend à se terminer sur cette note ou son, que Ton nomme note principale ou tonique. Or, si 1 on décompose une pièce d(i musique que Ton suppose toute entière dans le même ton , on reconnaîtra qu'elle est formée de la com- binaison d un certain nombre de sons ayant, chacun, avec le son principal un rapport constant. L'ensemble ou le système de ces rapports est ce qui constitue le mode musical , et si l'on range entr'eux, dans l'ordre le plus im- médiat, à partir de la tonique, la partie de ces sons com- pris dans lespace d'un oclave, on aura l'échelle du mode. On conçoit, comme possibles, un très- grand nombre de modes dilïérens , dont on peut former divers systèmes. Chacun de ces systèmes de modes constituera essentielle- ment autant d'idiomes ou langages de musique, qui appar- tiendront à des races d'hommes différentes. C'est ainsi que les peuples dii levant paraissent avoir une 7720â?^///.! SOMMAIRE du sentiment et de l'expérience l'emportèrent sur des raî- sonnemens vagues et abstraits. A la vérité , on n'appliqua dabord les nouvelles méthodes qu'aux chants modernes et profanes , et l'on continua de traiter les tons ecclésiastiques selon les règles des anciens, mitigées à la manière de Pa- lestrina et de l'école romaine; mais, dès la (in du dix- septième siècle, on commença, en pratique, à ne plus regarderies tons de l'église que comme une formule pour enchaîner les tons modernes, et , d'après ce principe, un y appliqua Iharmonie tonale. C'est de cette manière que l'école de Naples, et notamment Durante, les ont consi-^ dérés , et cette manière est aujourd'hui la seule en usage. La pratique , dans les arts, a toujours été en avant de la théorie , ou , pour mieux dire , de la didactique ; et c'est ainsi qu'il doit toujours en être, puisque la didactique ne doit faire autre chose que d'observer et de réduire en principes les opérations du génie, et qu'elle ne peut essayer d'aller en» avant sans s'exposer à se voir démentie par lexpérience. Si l'on examine les didactiques qui se sont succédés dans la période que nous parcourons , on aura une nouvelle preuve de la vérité de ces observations. P. Aaron , L. Fogliani , et tous ceux qui écrivirent pendant les deux premières géné^ rations du seizième siècle ajoutèrent peu de chose à ce qu'avaient laissé les écrivains du quinzième. Zarlin, qui publia, en 1671, ses Institutions harmoniques , recueillit et développa tous les théorèmes, tous les préceptes établis jusqu'à lui, et son ouvrage fut dès-lors, et long-tems après, regardé comme le plus éminemment classique. Mais bien loin d'être en avant des compositeurs de son siècle, il semble n'avoir pas connu Palestrina, qui florissait dès i552. Il a établi toute sa didactique sur la pratique des maîtres de l'école flamande, dont il était lui-même élève. Il fut imité par Artusi , Zacconi , et autres , qui écrivirent avant la fin du seizième siècle. D.P. Cerone, qui publia à Naples, en 161 3, son Mdopeo y Maestro ^ recula les bornes de la didactique. Il modifia son enseignement d'après Palestrina et les maî- tres de l'ccoie romaine. Galcazzo Sabbatini, qui donna, DE l'histoire de la MUSIQUE. xlj en 1644» les règles de la basse continue, écrivit sur les mêmes principes. Mais , ce ne fut que dans les traités de Berardi , de Bononcini et de Gasparini, qui écrivirent vers la (in du dix-septième et le commencement du dix huitième siècle, que l'on vit réduire en préceptes la pratique intro- duite dès la Bn du seizième, et depuis ce tems la didac«* tique est demeurée à-peu- près au point où l'ont amenée ces derniers auteurs. Dans ce que je viens de dire, je n'ai point cité les auteurs français et allemands, parce que, dans tout le cours des siècles que je viens* de traverser , ils furent, en général , en arrière des didactiques italiens, et que je ne m'occupe ici que des progrès de l'art, et non de Thistoire des écoles. Mais, vers le commencement du dix-huitième siècle , un écrivain français donna à la didactique une commotion assez sensible. Je veux parler ici de Rameau, qui soutint que toutes les règles données jusqu'à lui n'étaient que des traditions aveugles, sans liaison et sans fondement , et qui se proposa de les ramener toutes à un petit nombre de principes, qu'il prétendit déduire des lois, bien ou mal entendues , de la physique. Comme les opinions de cet homme célèbre ont eu beaucoup de cours en France pen- dant un assez long espace de tems , et qu'elles ont exercé une influence utile sur certaines parties de la didactique, je ne puis me dispenser d'en donner au moins une idée. Si Ton examine les divers accords employés dans l'accom- pagnement, on reconnaîtra qu'ils peuvent tous se ramoner aux diverses combinaisons de certains groupes de sons. Par exemple, les accords Ul-mi-so/, Mi-sol-ut, Sol'Ut-mi,uQ sont évidemment que trois combinaisons des sons ut, mi et sol ; les accords Sol-si-ré-fa , Si -ré-fa-sol, Ré-fa-sol-si ^ Fa - sol - si - ré , sont quatre combinaisons des sons sol ^ SI, ré ^ fa ; dans lesquelles chacun des sons est successive- ment pris pour base , l'arrangement des sons supérieurs étant absolument indifférent. Or, si on regarde un de ces accords qui sont composés des mêmes sons comme étant l'accord principal , les autres pourront être considérés comme en étant des dépendances. C'est ce qu'avaient dit les anciens, qui regardaient comme accord principal celui y^\} SOMMAIRE dans lequel tous les sons se trouvent dans Tordre des tierces, et qui regardaient les autres accords composés des mêmes sons comme des renversemens du premier. Des écrivains îgnorans ont attribué cette considération à Rameau ipour se convaincre de la fausseté de leur assertion , il sufiit de jeter les yeux sur Zarlin , Berardi, et autres, on verra que cette considération, qui d ailleurs est très-vraie , était lami- lière aux anciens. Mais , ce qui appartient à Rameau , c'est d'avoir prétendu ramener toutes les lois de Tharmonie à celles qui règlent les accords principaux. Pour cet elfet , n nomme ces accords accords fondamentaux , fonda^ mentale la note qui leur sert de basse, et enfin, basse fon- damentale une basse hypothétique lormée des seules notes fondamentales. Cela posé, il prescrit les règles d'après les- quelles peut se former cette basse, c'est-à-dire d'après lesquelles les accords fondamentaux peuvent se succéder: et selon lui , Iharmonie sera régulière toutes les fois tjue les accords dont elle est formée, étant ranimés à leurs accords fondamentaux , les successions de ceux-ci se trouveront conformes aux règles qu'il a établies. Par malheur, rien n'est plus faux que cette prétentiori : l'expérience et le dénombrement des cas font voir: i®. qu'une succession fondamentale, conforme aux règles de Rameau, peut avoir des successions dérivées très-mauvaises; 2'^. que, au contraire, des successions dérivées, très-bonnes et genér ralement admises , proviennent souvent de successions ibndamentales qu'il rejette comme vicieuses. A ces consi- dérations , ajoutez encore que plusieurs accords , universel- lement reçuî», ne trouvent pas de case dans les cadres de Rameau, et qu'il ne peut expliquer leurs successions. Par toutes ces raisons, le système de Rameau n'obtint fappro- bation d'aucun habile praticien : il eut quelque tems , en France, quelque succès; mais, aujourd'hui, il est entièrement abandonné, et n'a eu d'autre utilité que d'atlirei*^ l'attention des didactiques sur la théorie des renversemens , et de nous procurer quelques catalogues, plus ou moins complets, des accords envisagés sous ce point de vue. Tels sont ceux de Marpurg, deKnecht, de Sabbatini, etc. Voyez, ci-après, Ecole Française. DE l'histoire de LA MUSIQUE* xliij L'habitude que l'on avait prise en France de considérer rharrnonie sous un point de vue systématique a produit, en dernier lieu , un avantage beaucoup plus important. Lorsque le Conservatoire , établi à Paris vers ia fin du dix- huitième siècle, eut résolu, pour enseigner à ses élèves l'harmonie et laccompagncment, de créer et d'adopter, à cet effet , un ouvrage élémentaire , un professeur de cet établissement ( M. Catel ) proposa un traité d'harmonie qui, de tous ceux que l'on a^publiés jusqu'à ce jour, se rapporte le mieux à la pratique que l'on suit depuis près de deux siècles. Il y considère comme accords naturels ( ce qui par le fait équivaut a consonnans) tous les accords que vulgairement on appelle consonnans et les accords disson- nans qui s'employent sans préparation : il examine som- mairement leurs principales successions, et fait voir com- ment, par les anticipations, retards et altérations dont ils sont susceptibles, on engendre tous les accords artificiels ou dissonnans proprement dits. Cette doctrine , déjà indi- quée par l'école de Durante, ainsi que l'atteste l'opuscule de FcmroVi (Begole per H principianti ^ etc.), déjà établie en Allemagne , comme on peut le voir dans l'Histoire de M. Forkel (Introd. art. 67 ); mais, présentée par M. Catel d'une manière plus nette et plus prononcée, a été adoptée en France par tous les bons esprits , et doit être regardée comme un pas très-important fait dans la didactique har- monique. Il est possible, je crois, d'en faire encore de nouveaux; mais, pour cela, il est nécessaire de dissiper quelques erreurs qui obscurcissent la théorie de la to- nalité, et ce n'est point ici le lieu de parler de ces ma- tières. A présent, si nous embrassons d'un coup-d'œil l'état passé et l'état présent de la science, nous verrons assez clairement comment notre système a succédé à celui des Grecs, dont il est un cas particulier en ce qui concerne la modalité, et une extension en ce qui concerne le rhythme; comment il a pris successivement ses accroissemens et esÇ arrivé au point où nous le voyons aujourd'hui. Nous verrons comment les règles de l'art , établies dans l'origine sur l'ancien système, et sans avoir égard , sinon faiblement xîiv SOMMAIRE et comme par condescendance, aux développemens du nouveau » ont subsisté en partie jusqu'à nos jours et exercé une influence gen ;>rale. De même que, de nos j(jurs cnccre, la plus grande partie des grammaires de nos langues mo- dernes sont calquées sur celles des langues anciennes, mal- gré la diflérence qui existe dans le génie et la structure des unes et des autres. De cette conviction , acquise par l'analo- gie et l'observation immédiate, nous conclurons que la di- dactique musicale attend un maître, qui, d'une tète saine et d'une main vigoureuse, sache établir les limites des divers systèmes , des divers styles, et déterminer ce qui convient à chacun d'eux. Ce que nous alloiis dire concernant les dif- féreras genres de composition pourra fournir quelques uou- velles lumières sur cet objet. Ii«. SECT. DES GENRES DE COMPOSITION. Si nous avons différé jusqu'à présent à parler des genres de composition, ce n'est pas que nous pensions qu'ils aient seulement pris naissance à l'époque dont nous traçons en ce moment 1 histoire. De tout tems les germes des différens styles ont existé, et quoique, dans leurs développemens, ils aient exercé une influence réciproque , il a toujours existé entr'eux des différences constitutives et caractéris- tiques; mais c'eût été un travail trop pénible, et qui d ail- leurs nous eût menés beaucoup trop loin, que de reehercher l'origine et les progrès de chacun d'eux. Nous avons donc réservé pour l'instant actuel le peu que nous nous propo- sons de dire sur cette matière, sauf, s'il est nécessaire, à repreodre les choses dé plus haut. On connaît, en musique, quatre genres principaux : le genre d'église, le genre de la chambre , le genre dramatique, et le genre instrumental ; ce sera fobjet des quatre articles suivans. Art. 1*^ Musiquj d'église. Le genre d'église admet, comme ou sait, quatre espèces DE l'histoire DÈ LA MUSIQUE. xW bien distinctes : l'espèce à capella , le style accompagné, le style concerté , et , enfin , l'oratorio. De toutes les espèces , celle qui appartient le plus essen- tiellcmenf à l'église est sans contredit [espèce à capella. On nomme ainsi un genre de composition écrit ordinairement sur les tons du plain-chant, dans la mesure à deux tems, et pour les voix, sans accompagnement; celte espèce admet quatre sortes : le plaiu-chant , le faux-bourdon, le contre- point sur le plain-chant, et le contrepoint ecclésiastique fugué. De ces quatre sortes, il en est une (le plain-chant ) dont nous avons déjà suffisamment parlé. Cette partie n'ayant point, à proprement parler, éprouvé de variation depuis saint Grégoire, nous n'avons rien de plus à dire sur ce qui la concerne. Quant au faux-bourdon, on a déjà vu comment il prit naissance; c'est en lui que se trouve l'origine de la compo- sition à plusieurs parties. Ce genre, le plus simple do tous, et qui consiste dans un contrepoint de notes conire notes, où la basse ne porte jamais que des accords parfaits , n'a dû éprouver aucuns changemens depuis l'époque oii les règles de la composition simple ont été fixé<^s d'une ma- nière invariable, ce qui remonte même au-delà des jours de l'école flamande. Il sVst conservé de nos jours; mais seulement dans la psalmodie et dans quelques cantiques 'très- usités. On a souvent compris sous le nom de faux-bourdon et confondu avec ce genre celui du contrepoint sur le plain- chant, qui y succéda immédiatement, et c'est sans doute en ce sens qu'il faut entendre la fameuse bulle du pape Jean XXïI, qui défend l'usage du faux bourdon , comme produisant dans l'office divin la confusion et le scandale. Ce genre, qui consiste à introduire sur le plain chant, conservé sans altération dans une des parties, un grand nombre d'autres parties , offrant tous les artifices du contre- xtvj SOMMAItiÈ point, tels qu'Imitations, fugues, canons, etc., a encore s m histoire liée avec celle de la composition elle-mêmci Il fut porté à un très-haut degré par les maîtres de l'école flamande, qui ont laissé toutes sortes de très-belles produc- tions en ce genre. Mais ils ont été encore surpassés par ceux de l'école italienne , qui ont su y mettre plus de goût et de grâce. C'est principalement dans le seizième siècle que Ton en a vu les plus beaux modèles. Depuis cette époque , on s'en est peu occupé, et loin de se servir des richesses que l'on y possède, on y a substitué un contrepoint ^//^ rnentOy qui se lait à l'improviste, par des chanteurs réunis autour du pupitre d'un chœur, et que l'on nomme chant sur le livre. Le père Martini dit en avoir entendu de très-bon et de très-bien lait. Nous n'avons jamais eu cet avantage, et ce que nous connaissons en ce genre est tout ce qu'il y a en musique de plus dégoûtant et de plus horrible. Voyez, ci^ après , Ecole de France. Dans ce genre de composition, les contrapuntistes du quinzième et du seizième siècles ne s'assujétissaient pas tou* jours à prendre pour base de leur composition un chant tiré des livres de 1 église ; souvent, ils prenaient un plain-chant de fantaisie ; souvent même , on les vit prendre pour base des chansons vulgaires, et, pour le remarquer en passant, des chansons françaises, dont quelques-unes eurent beaucoup de cours en ces tems-là. De ce nombre fut surtout la la- ineuse chanson de l'homme orme ^ que l'on croit être l'an- cienne chanson de Roland, sur laquelle les plus célèbres compositeurs de ces deux siècles se firent un devoir de composer des messes hérissées de science et de difficultés. Bientôt, on ne s'astreignit même plus à conserver dans une partie le chant principal , et l'on se contenta de prendre pour thèmes successifs les principaux traits de la chanson ou du plain-chant , et de faire entrer toutes les parties avec des imitations de toute espèces : telle fut l'origine du style fugué. Dans ce genre de composition , il ne fut plus ques- tion de l'expression des paroles, on s'attacha uniquement à faire parade de science , et à faire briller l'habileté des chanteurs; le scandale fut porté au point que le concile de DE l'histoire de la musique; xWîj Trente délibéra sur la suppression de la musique dans les églises, et s'il ne porta pas le décret, c'est qu'il fut retenu par des considérations locales et particulières. Enfin, l'abus étant porté à son comble, le pape Marcel II, qui régnait en i552, avait pris la résolution de réduire la musique au chant grégorien simple, lor.^-qu'un jeune compositeur , jus- qu'alors peu connu ( Paiestrina), présenta au souverain pontife une messe composée dans un goût tout différent de ce que l'on avait entendu jusqu'alors. Les formes étaient du même genre que celui dont nous venons de parler, mais, au lieu du fracas et du bruit, cette composition offrait un style noble et religieux, une harmonie pure, une expression douce et majestueuse : tels sont les principaux traits. qui caractérisent le style alla Paiestrina , et qui le distinguent du style fugué de ses prédécesseurs. Ajoutons encore que le sentiment des tons modernes s'y fait reconnaître d'une manière plus marquée, sans cependant y faire oublier les anciens. C'est à la réunion de toutes ces qualités que cçt auteur dut d'en être regardé comme l'inventeur, quoiqu'il n'ait fait autre chose que de le perfectionner , et par-là même de le fixer, ce qui, dans le fait, est un avantage bien plus réel. Aussi Paiestrina fut-il, pour ses successeurs, un modèle qu'ils désespérèrent à jamais d'atteindre, et cette conviction, jointe au mouvement qui continuait à se faire- dans le fopd du système, engagea bientôt les compositeurs à renoncer à un genre oii ils ne pouvaient plus acquérir qu'une gloire et des avantages médiocres. Aussi, quoique très admiré, ce style est-il de nos jours tellement peu prati- qué, que l'on aurait probablement bien de la peine à trouver, dans l'Europe entière , 'trois compositeurs en état de le trai- ter d'une manière convenable. L'abandon dans lequel tomba le style de chapelle , dont toutes les sortes avaient été, dans le courant même et avant la fin du seizième siècle, amenées à un degré d'élévation qu'elles n'ont pas dépassé depuis ^ fut utile aux antres genres de composition ecclésiastique , et d'abord au style Xlviij SOMMAIRE accompagné et au style concerté. J'ai appelé style accom- pagné celui dans lequel les voix sont accompagnées seule-» ment de l orgue, et tout au plus de quelques instrumcns graves pour renforcer les basses; et style concerté celui ou elles sont accompagnées de tous les instrumcns, tant aigus que graves. Il est assez difficile de fixer d'une manière pré- cise l'origine de ces styles et d'en tracer la marche. Il n'y a là-dessus rien de bien général dans l'usage. Il parait que de tout tems on a employé soit l'orgue, soit les instrumcns^ soit l'un et l'autre réunis pour accompagner le chant dans les églises ; mais il y a eu à cet égard une infinité de varia- tions , soit par rapport aux tems, soit par rapport aux lieux ; ce que nous nous bornerons à dire à ce sujet, c'est que ces deux genres, en ce qui concerne l'église, n'ont guèrcs eu une marche et un développement qui leur fussent propres* Le premier s'est beaucoup ressenti des progrès du style madrigalesque ; gX le second de ceux du style de théâtre > dont nous ne tarderons pas à parler, et nous y ajouterons cette simple observation, c'est que , autant nous croyons le premier de ces styles, c'est-à-dire celui qui est accompagné de l'orgue et des instrumcns graves, convenable à l'église, autant l'autre, c'est-à-dire celui qui est accompagné de tous les instrumcns, nous y paraît-il déplacé et propre unique- ment à produire la confusion et le scandale, tant à cause de sa nature, qui le ramène continuellement au genre dra- matique , qu'à cause des circonstances qui en accompagnent l'exécution. Les réflexions que nous venons de faire s'appliquent entièrement au genre de composition que l'on nomme Oratorio. On appelle ainsi un espèce de petit drame, dont le sujet est une action choisie dans l'histoire sainte , souvent même une pieuse allégorie , et qui est destiné à être exécuté dans l'église par des chanteurs représentant les différens personnages. On voit par-là en quoi il diffère du drame sa- cré , qui peut avoir un sujet du môme genre ; mais qui est destiné pour le théâtre. On attribue communément l'inven- tion de l'oratorio proprement dit à S. Philippe de Néri , ne DE l'histoire de LA MUSIQUE. ^\ix en i5i5, et qui fonda en i54o, ^ Ronle , la congrégation de l'Oratoire. Ce saint prêtre voulant diriger vers la religion la passion que les habitans de Rome montraient pour le spectacle, et qui » pendant les jours du Carnaval surtout, les éloignait de 1 église, imagina de faire composer par de très-bons poë^^es ces sortes d'intermèdes sacrés, de les faire mettre en musique par dhabiles compositeurs, et de les faire exécuter par. d'excellens chanteurs. Son projet ent tout le succès qu'il pouvait désirer. La foule^accourut à ses concerts, et ce genre de drame prit le nom d'oratorio de l'église de l'Oratoire, où ils étaient exécutés. Les premiers oratorios furent des poëmes très-simples et de fort peu détendue : peu-à7peu,ils acquirent plus d'im- portance; enfin, ils sont venus au point d'être de véritables drames, à la pompe près du spectacle, que la localité ne permet pas d'y adapter. Les poètes les plus célèbres se sont exercés en ce genre aus.si bien que les compositeurs les plus distingués. Giov. Animuccia, l'un des compagnons de saint Philippe, fut le premier compositeur d'oratorios. On ferait une liste fort longue des poëtes et des compositeurs , tant allemands qu'italiens, qui, depuis l'origine de ce genre jusqu'à Métastase et Jomelli , se sont distingués en ce genre. Le style de l'oratorio fut d'abord un mélange du style madrigalesque et de la cantate; mais depuis que le style dramatique moderne a remplacé tous les autres, le style de l'oratorio ne diffère plus de celui du théâtre : et cela ne doit pas étonner, puisque la musique de l'église n'en diffère elle- même aujourd'hui qu'en ce qu'elle est, s'il est possible en^^ core^ plus minaudièrè. et plus maniérée. • Art. 3. 'Musique de chambrer Les auteurs didactiques , tels que Berardi et le P. Mar- tini , distinguent ordinairement trois espèces de style de chambre : les madrigaux simples , les madrigaux accom- pagnés et les cantates. A ces trois espèces, j'ai cru devoir en ajouter une quatrième, qui, sous le titre de pièces : . ' ' ■'''■ ' , d 1 SOMMAIRE fugitives^ contient une .multitude immense de sortes et de Yariétés. * Le madrigal est un genre de composition qui tient beau- coup de la forme de la fugue; mais dont le style, moins aride , est susceptible de se prêter à tous les genres d'expres- sion. On la ainsi nommé , parce qu'il se pratiquait ordi- nairement sur une espèce de petit poëme qui porte le même nom. On en distingue deux espèces : les madrigaux simples, c'est-à-dire , ceux qui s'exécutent par des voix seules sans aucun mélange d'instrumens, et les madrigaux accompa- gnés , c'est-à-dire , ceux dans lesquels les voix sont soute- nues de l'orgue ou du clavecin; car, en ce genre, on n'emploie pas d'autres instrumens avec les voix. Les madrigaux simples paraissent avoir été inventés les premiers. Il est absolument impossible de dire quel en a été rinventeur. Plusieurs auteurs ont regardé Jacq. Arcadet , maître de chapelle du cardinal de Lorraine, qui florîssait vers la fin du seizième siècle, comme le premier qui ait composé en ce genre; mais cette assertion est évidemment erronée : si l'on prend la peine de lire P. Aaron et les auteurs didactiques de ce tems et des tems postérieurs, on y verra citer les madrigaux de maîtres plus anciens, et même de ceux de l'ancienne école flamande. On doit donc conclure de là que les madrigaux simples sont une invention du commencement du seizième siècle. Ce genre fut singuliè- rement cultivé pendant tout le cours de ce siècle et du "suivant; mais il a été entièrement abandonné dès le com- mencement du dix-huitième, tant à cause de l'impossibilité reconnue d'égaler les anciens en ce genre , qu'à cause de l'attention que l'on a donnée exclusivement au genre dra- matique et à la musique instrumentale, qui sont en quel- que sorte les antipodes de ce système. Du reste , dans le coui:»^e sa durée, ce style a éprouvé de fréquentes varia- tions. Si , comme le dit Berardi , on examine les madrigaux des premiers auteurs en ce genre, on y trouvera peu de différence pour le style avec celui de leurs compositions DE l'histoire de LA MUSIQUE. Ij sacrées; mais , à mesure que l'on avance, on voit ce genre prendre un style et des tournures qui lui sont propres; cet avancement se fait sentir surtout dans L. Marenzio, au- teur un peu postérieur à Palcstrina , et qui s'est acquis une grande réputation en ce genre; il se fait encore sentir suc- cessivement dans C. Gesualdo^ prince de Vénouse, dans Montfverde, dans Mazzochi ; et enfin , il semble atteindre sa limite dans le célèbre Alessandro Scarlatti, le dernier grand compositeur dont on cite des compositions dans le style madrigalesque. Les madrigaux accompagnés sont nécessairement d'une invention un peu plus moderne : ils n'ont pu exister que depuis le moment où l'usage s'est introduit de placer sous les voix une basse instrumentale différente de la bavsse vocale. Cet usage, comme nous l'avons vu, l'emonte au commencement du dix-septième siècle. On cite un grand nombre d'auteurs en ce genre; mais les plus célèbres ont fleuri depuis le milieu du dix-sep)tième jusqu'au milieu du dix huitième. Ce sont Frescobaldi, Carissimi, Lotti , Scar- latti, Clari , Marcello et Durante : ces trois derniers auteurs surtout ont laissé en ce genre des chefs-d'œuvre , qui sont entre les mains de tout le monde: mais, depuis eux, per- sonne n'a cherché à s'exercer en ce genre , non-seulement parce que le goût et la direction des idées ont changé; mais, il ne faut pas craindre de le dire, parce qu'aujour- d'hui les études de composition sont généralement ou faibles ou mauvaises; En effet, à peine un élève a-t-il appris à plaquer sur une basse une harmonie, souvent systématique et incorrecte, et à glisser sous un chant dif- forme une basse, tant bonne que mauvaise , qu'il se croit un compositeur, et qu'il grille de s'élancer au théâtre , sur les, traces de son maître, qui n'en sait pas plus que lui. Les anciens étaient persuadés que , pour former un compositeur et mériter le titre de maître, il fallait employer de longues années à parcourir tous les degrés de la science, à s'exercer péniblement sur chacun d'eux , à méditer atten- tivement tous les modèles , et, par ce moyen, se rendre capable de traiter avec une égale facilité tous les genres de d 3. îîj SOMMAIRE musique. Aujourd'hui, le musicien borne toute sa gloire à la composition d'une ariette ou d'une chansonnette, et l'on ne rougit pas d'étaler en tête de semblables fadaises les litres pompeux d'élève et même de professeur d'une école en ré- putation. La cantate est un petit poëme qui , à le considérer sous le rapport littéraire , n'a point de caractère bien déterminé ; néanmoiiis c'est le plus souvent le récit d'un fait simple et intéressant , entremêlé de réflexions ou de l'expression de quelques sentimens. Du reste, elle peut être de tous les genres et de tous les caractères , sacré , profane : héroïque, comique , et même bouffon : admettre un seul ou plusieurs personnages; et l'onconçoit qu'il est des cas où elle rentre dans le genre de l'oratorio, telles sont la Passion de Ramier, la Création d'Haydn , et autres. La cantate tire son origine du drame lyrique. On fait remonter l'époque de son invention au commencement du dix - septième siècle (vers 1620). Poliaschi, de Rome; Loreli Vittori) , de Spolete; et B. Ferrari, del Reggio , appelé Ferrari du ihéorbe , à cause de son habileté &ur cet instrument , sont les premiers auteurs que l'on cite comme ayant acquis quelque réputation en ce genre. On nomme après eux , T. Merula , Graziani , Bassani , et surtout Carissimi. Vers le milieu de ce même siècle, M. A. Cesti , son élève , qui perfectionna le récitatif; L. Rossi; Legrenzi; et enfin, le célèbre A. Scarlatti, (jui surpassa tous ses pré- décesseurs autant par la fécondité que par l'éclat de son génie. Au commencement du dix-huitième , on remarque Fr. Gasparini; Giov. et Ant. Bononcini; le célèbre B. Mar- cello , qui a composé plusieurs cantates très - estimées; Pergolèse, dont l'Orphée est cité comme un chef-d'œuvre; "Vivaldi, connu par ses œuvres de violon; enfin, le baron d'Astorga et le célèbre N. Porpora, qui ont laissé l'un et l'autre des recueils qui sont considérés comme ce qu'il y a de plus classique en ce genre. Nous avons malheureusement à faire sur la cantate la môme réflexion que sur les madrigaux : c'est encore une es- DE l'histoire de LA MUSIQUE. Kij pJce de composition abandonnée et négligée depuis près de deux générations, au point que les amateurs instruits sont les seuls qui daignent étudier les chefs- d'œuYre que nous ont laissés les générations précédentes. La pièce fugitive renferme, ainsi que nous lavons dit , lin grand nombre de sortes et de variétés. Chaque nation en a qui lui sont propres. L'Italie a la canzonneite ^ la nllanelU, la Jlotole , Xesiramhotte ^ etc.; l'Espagne ^ le loiero , etc. ; la France a la romance, le vaudeville, etc. L'histoire -de cette branche, si peu importante en appa- renoe , est potjr celle de l'art en général d'un intérêt plus grand qu'on ne le croirai.!; au premier coup-d'œil. Première- ment, parce que le caractère musical de chaque nation se peint dans ses chansons; en second lieu , parce c'est d\îns ce genre que l'on trouve, ainsi que nous l'avons déjà ob" serve, les germes du style idéal et les élémens du système moderhe. Cest ce qui nous fait voir avec regret. que les Limites dans lesquelles nous sommes, renfermés ne nous permettent d'entrer ici dans aucuns détails sur celte matière. Laborde, dans son volumineux Essai sur la musique, a fait un recueil de chansons de différentes nations et de dif- férens âges; mais ce recueil est très-infîdèle , i*^. parce que les chants y sont altérés, souvent même remplacés par àes chants modernes; 1^. parce qu'ils sont surchargés d'une harmonie également mal choisie et mal écrite. Ce recueil pe mérite donc aucune considération. Art. 3. Musique dramatique. L'invention du drame lyrique parmi les modernes rc* monte à une époque très-reculée, si, par drame lyrique on entend toute représentation accompagnée de musique. Et en effet, quoique ces représentations diffèrent singulière- ment des drames lyriques de nos jours, à raison tant des variations qu'a éprouvées la musique en général, que de celles qu'a subies l'espèce particulière dont il s'agit, on ne ViV SOMMAIRE peut gu^res s'empêcher de reconnaître dans les premières le germe et le principe de ceux-ci. Les anciens écrivains parlent de représentations, tant sa- crées que profanes , exécutées dés le treizième siècle. On cite un Or/eo , d'Ange Politien, composé vers i475. On parle d'une tragédie en musique exécutée , à Rome , en 1480. On prétend que, en i555 , Alfonso délia Viola mit en musique, pour la cour de Ferrare, 1/ sagri/izio , drame pastoral d'Agostino Beccarî ; et que, en 1^74, on joua à Venise un opéra pour la réception d'Henri III, lors- que , revenant de Pologne, il passa par cette ville pour aller prendre possession de la couronne de France, vacante par la mort de son frère Charles IX. Mais tous ces faits sont trop éloignés, et il en reste trop peu de vestiges pour que l'on en puisse tirer rien de positif sur l'état de celte partie de fart musical à cette époque , qui cependant n'est pas reculée, puisqu'elle ne remonte guère au-delà de deux cent cinquante ans. La seule remarque qu'il soit permis de faire , c'est que, jusqu'alors, le drame lyrique n'avait pas de mu- sique qui lui fût propre; il empruntait celle qui était alors en usage pour l'église, le madrigal et les chansons vul- gaires. La véritable époque à laquelle il convient de fixer la nais- sance de la musique dramatique proprement dite , est celle de l'invention, du récitatif ou musique parlée , qui donna au drame lyrique un langage et une constitution particulière. Voici, dit-on, quelle en fut l'origine. Trois gentilshommes florentins J. Bardi , P. Strozzi et Jacq. Corsi , amateurs des arts , peu satisfaits des essais faits jusqu'alors pour perfectionner la poésie dramatique, ima- ginèrent de faire composer un drame lyrique par le meilleur poëte lyrique et le meilleur compositeur de musique qu'il fat possible de trouver. En conséquence, ils choisirent Ott. Rinûccini et Jacq. Péri , tous deux Florentins : le pre- mier fit un poëme de Daphné , auquel le second appliqua une sorte de déclamation notée , qui avait les tons de la musique , sans en avoir le soutien et la mesure. Cet ouvrage, ainsi disposé, fut exécuté ea iS^y, dans la maison de DE l'histoire DjE LA MUSIQUE. Iv Corsî , et obtint le plus grand succès. Ce succès détermina Rinuccini à écrire deux autres ouvrages du même genre ^ savoir : Eurîdice et Ariane. Dans la même année où Ariane fut exécutée à Florence, on exécuta à Rome un oratorio du même genre, composé par Emilio de! Cavalière , intitulé V Anima e'I corpo. Son ouvrage et celui de Péri furent imprimés en 1608; et, dans leurs préfaces, les deux auteurs réclament l'honneur de l'invention du récitatif, qu'ils prétendent^ l'un et l'autre être le renouvellement de la déclamation chantante des Grecs. Chacun d'eux cite à l'appui de sa réclamation des ouvrage» faits antérieurement aux époques que nous venons de rapporter, et notamment Emilio fait mention d'un drame de sa composition ( la Disperadone del Satiro) , composé et exécuté, en particulier, dès lôqo; et // Gioco délia cieca , représenté en 1695. Si l'on en croit J. B. Doni, elle n'appartiendrait nî à l'un ni à L'autre ; mais à Vincent Galilée , père du célèbre Galilée , qui frappé , ainsi que Bardi , et les autres amateurs de Florence , à^.^ défauts de la musique de son tems, pleine de recherches artificieuses , jS 'occupait de retrouver la déclamation chantante des Grecs, et qui, ayant imaginé le récitatif, en fit l'application à l'épi- sode du comte Hugolin (du Dante). Il composa , dans la même manière , les Lamentations de Jérémie, et les chanta lui même, avec accompagnement de viole ♦ devant une nombreuse assemblée, Jules Caccini , de Rome , jeune chanteur, qui fréquentait, comme beaucoup d'autres, la maison de Bardi , s'enthousiasma de ce genre , et se mit à y composer plusieurs pièces, mais dans un goût très-supé- rieur. Bientôt il eut pour rival J. Péri, et tous les deux, selon Doni, concoururent à mettre en musique la Daphné de Rinuccini. Ensuite Péri composa Euridice; et Caccini l'Enlèvement de Céphale. Ces pièces furent suivies d'Ariane, qui fut aussi mise en récitatif par Cl. Monteverde, dont nous avons déjà parlé. Quoi qu'il en soit, de tous ces ouvrages, l'Euridice de Péri fut le premier que Ton joua publiquement. Celte repré- sentation se fit en iGoo, à Florence, à l'occasion du ma- riage d'Henri iV, roi de France , avec Marie de Médicis. Ivj SOMMAIRE J)ans la préface du poëme', qui fut imprimé la même année, Rinuccini dit que la musique composée par Perl , ^ur sa Daphné , avait fait cesser la crainte où il était de ne jamais voir renaître la xiéclamation chantante des anciens.... Au reste, cet ouvrage est presque tout en récitatif; et on a de Ja peine à trouver ce qu'ont de particulier les passages en tête desquels se trouve placé le mot Aria. On peut en dire autant de tous les ouvrages qui furent composés Jusqu'au milieu def ce siècle. C'est seulement dans l'opéra de Jason , de Cicognini, mis en musique, en 1649» P^"^ Cavalli , que l'on commence à voir des airs ayant une mélo- die un peu différente de celle du récitatif , quoique cepen- dant ces airs soient généralement insipides , et ne soient, pour en donner une idée , que des espèces de menuets , écrits généralement dans une mesure trois-deux ., très-sujette à des variations. On aperçoit un nouveau progrès dans les opéras de Cesti, qui, dans sa Dorie , composée en i663, com- mença à introduire des airs propres à faire briller le talent du chanteur. Mais ce que l'on remarque à cette époque , c'est que l'opéra commença à dégénérer en un spectacle pour les yeux , au point que dans l'impression des ouvrages représentés dans la fin du dix-septième siècle, on ne faisait mention ni du poëte , ni du compositeur, ni des chan- teurs , mais seulement du machiniste et du décoratr^ur. Cela n'empêcha pas une multitude immense de compositeurs de s'adonner à ce genre. Le nombre en est si grand qu'on ne pourrait entrer là-dessus dans quelques détails sans risquer d'être entraîné fort loin. Parmi ces compositeurs , il y en eut plusieurs qui eurent beaucoup de science et de génie. Pour en donner la preuve, il suffit de nommer Fr. Gasparini , Perti , Colonna , ^otti , mais surtout le célèbre Alessandro Scarlatti , auquel on attribue généralement l'invention du récitatif obligé. Ce qui caractérise ces hommes célèbres comme compositeurs d'opéras , c'est principalement la science qu'ils mirent dans leurs ouvrages ; et peut-être ëtaitrce tout ce qu'ils pouvaient faire à une époque telle que celle oh ils écrivaient. Au milieu de ce fracas, quelques-uns d'entr'cux, et no- tamment Scarlatti, avaient senti la nécessité de ramener la DE L'HISTOIPiE DE LA MUSIQUE. îvij mélodie vei*s lexpression de la parole, et ils avaient fait en ce genre des essais souvent fort heureux. Mais ce nouveau genre d'amélioration ne fut conbomnic^ que dans les pre- mières générati^ms du dix - huitième siècle, et t'est ^iUK ilhistres éièves de Scarlatti , c'est-à-dire à Léo, Vinci, Sarro, Hasse, Porpora , Feo , Abos , et surtout Pergolèse, qu'est dû ce premier perfectionnement. Ils lurent parfaitement secondés par les poêles de leur époque , surtout par Apos- tolo Zeno, et son élèye Métastase, qui leur offrirent des poëmes écrits avec pureté et élégance, et remph's de situa- tions intéressantes. On peut compter trois générations qui ont marché dans le même système en profitant des embel- lissemens successifs de la mélodie et de l'orchestre. La pre- mière comprend les hommes que nous venons de nommer; la seconde présente des noms qui ne sont pas moins célèbres, ce sont ceux de Jomelli , de Piccini , de Sacchini , do Gugliehni , de 1 raetta , d'Anfossi , de Terradellas , et autres. Enfin, la troisième, formée des élèves de ces derniers, a été illustrée par Paisiëllo elCîmarosa. Cette époque, quelque brillante qu'elle soit, ne fut pas exempte de quelques taches; d'abord, si les poëmes pré- sentaient'de fintéret et des situations dramatiques, on peut leur reprocher des défauts essentiels dans ^eur structure en général, et dans la forme même des parties de détail , où les convenances dramatiques étaient souvent sacrifiées à la musique; outre cela , les chanteurs , qui dans ce tems même déployèrent une habileté inconnue jusqu'alors, exigeaient généralement du poëte et du compositeur des positions où ils pussent faire briller leur talent; il résulta de là que, malgré que la musique dramatique fut créée, le drame lyrique n'existait pas encore. Ces abus, bien sentis et pro- clamés par les meilleurs poëtes lyriques ( par B. Marcello et par Métastase lui-même), portèrent des hommes du pre- mier talent à faire des efforts pour créer enfin un dr^me véritablement lyrique, c'est-à dire un drame fait selon toutes les règles du genre, et dans lequel la musique serait entière-- ment subordonnée à l'action. Les premiers essais en ce genre furent faits par B. Marcello, qui, dégoûté des tra- casseries qu'il éprouva à 0(2 sujet qu théâtre, se contenta de JviiJ SOMMAIRE consigner ses principes dans ses écrits, et d'en donner des modèles dans sa sublime collection des Psaumes , chei- d'œuvre incomparable de mélodie, d'harmonie et de vérité dramatique ; mais elle fut consommée au théâtre par le célèbre Gluck, qui, sans avoir, comme compositeur, ni toute la profondeur, ni toute l'élégance des grands maîtres italiens et allemands, eut assez de talent et de génie pour achever, vers le milieu du siècle dernier ( en 1764), cette importante révolution. Il fut parfaitement secondé par le poëte Calzabigi, qui le premier écrivit un poëme lyrique essentiellement dramatique ( son Orfeo ) ; et il servit , en ce point, de modèle à ses contemporains , dont plusieurs, tels que Piccini , Sacchini , et autres , marchèrent sur ses traces. Après d'aussi heureux travaux, l'art semblait fixé pouf toujours, sauf les changemens que devaient lui laire éprou- ver les variations de la mélodie , qui , jusqu'à ce jour , a subi des révolutions dont il est impossible de prévoir le terme. Cependant , vers la fin du dernier siècle , les progrès de la musique instrumentale ont occasionné un mouvement sen- sible dans la musique dramatique; quelques compositeurs ayant essayé de transporter dans l'accompagnement les richesses de la symphonie. C'est sur ce système qu'ont tra- vaillé Haydn, Mozart, Chérubini , et toute leur école. Ce système très brillant a de très -grands avantages, mais il en résulte naturellement un inconvénient difficile à éviter, c'est que la partie essentielle , la partie vocale, en suppo- sant même qu'elle ait toutes, les qualités requises, est sujette à se voir éclipsée, et quelquefois même à paraître moins importante qu'une partie accessoire. En récapitulant ce qui précède, on voit que Ton peut compter , dans l'histoire de la musique dramatique , au moins six époques dans l'espace d'environ deux siècles. La première, que nous nommerons celle du récitatif, sous Péri, JVIonteverde , cl leurs imitateurs; la seconde, qui est •celle de la naissance de la mélodie dramatique, sous Cavalli, Cesti, etc.; la troisième, celle de la science, sous Perti , , Colonna, Scarlatti ; la'quatrième , celle de l'expression, sous yinci, Porpora , Pergoièse , et les autres élèves de Scarlatti ; DE l'histoire de LA MUSIQUE. lix la Cinquième , celle du drame lyrique proprement dit, sous Gluck et ses imitateurs; enfin, la sixième, de la sym- phonie dramatique, sous Haydn, Mozart, etChérubini; sauf les retards , déviations et modifications de tout genre , dont nous nous occuperons en traitant des écoles et même des individus. Dans tout ce que nous venons de dire, nous avons eu principalement en vue le drame tragique, ou, pour mieux dire, la tragédie lyrique. On conçoit facilement que, en ce qui concerne le langage mélodique, le drame comique, autrement dit comédie lyrique-, opéra comique, opéra bouffon, intermède, etc., doit avoir éprouvé les mêmes révolutions; aussi n'en parlerons-nous que d'une manière très-sommaire , pour indiquer celles qu'il a pu éprouver dans sa constitution propre, et pour faire connaître les personnages qui s'y sont le plus distingués. L'invention de la comédie lyrique remonte aussi haut que celle de la tragédie lyrique. Ûorigine de l'une et de l'autre se perd dans les ténèbres du moyen âge , et peut-être doit-on la chercher dans ces farces, moralités et mystères, dont, au quatorzième et quinzième siècles, on amusait nos aïeux. Les plus anciennes coméfiies lyriques dont on fasse expressément mention , appartiennent au seizième siècle. De ce genre, on cite le Sacrijicio, de Beccari, mis en mu- sique en i555 , par Alfonso délia Viola ; 1 pazzi amanti , en 1669; la Poesia rappresentaiiva,ç,x\. 1674; '^^ Tragedia ai Frangipani , musique de Ci. Merula ; la Poesia repre- sentata , etc. , i SyS ; // Ré Salomone , i SyQ ; Pace e Vit- ioria , i58o ; Palladè ^ i58i, etc.; Lanji ^ Parnasso , d'O. Vecchi, 1597 : tous représentés à Venise. La mu- sique de ces ouvrages était absolument du style madriga- lesque : et si elle en avait les beautés, elle en avait aussi les absurdités , bien plus choquantes au théâtre, ou rien ne dis- pense d'être vrai. De ces inconvéniens , nous citerons , comme un des plus remarquables, l'usage des monologues chantés à plusieurs voix, à cause du défaut d'inslrumens pour l'accompagnement. On ne sait point au juste quand on a commencé à Ix SOMMAIRE appliquer le récitatif à la comédie lyrique; on a connaîsV sapce de plusieurs opéras comiques exécutés dans le cou- rant du dix-septième siècle ; mais sans nous arrêter à des objets sur lesquels les détails nous manquent , nous nous Làtons d'arriver à l'époque où Scarlaltl et ses élèves intro- duisirent l'expression dans la musique dramatique, et, parmi, eux, nous remarquons Pergolèse, qui se distingua par son talent à faire passer dans la mélodie les inflexions déclama- toires. On remarque aussi Logroscino, qui , par linvention, des finales,, donna à la mélodie dramatique un nouveau genre de développement, et quoique, dans les deuxgéaéra- tions que nous "avons indiquées comme ayant succédé à celle-ci, la plupart des hommes qui les ont illustrées ayent cultivé la comédie lyrique en même tems que la tragédie , il en est néanmoins plusieurs qui se sont particulièrement dis- tingués dans lecomiqiie, tel est N. Piccini, dont Va Buona figliola f chef-d'œuvre de grâce et de vérité, annonça le compositeur qui devait surpasser ce modèle. C'est à cette même génération qu'appartiennent l'illustre Grétry, qui s'attacha spécialement à suivre Pergolèse, et les composi- teurs qui marchant à ses côtés ou sur ses traces, ont donné à la France la vraie comédie lyrique. Enfin, la musiquç comique, après avoir encore été emhellie par le génie de Guglielmi, de Paisiëllo, de Cimarosa, et des autres élèves dç Piccini et de ses contemporains, n'a pu se soustraire aux invasions de la Symphonie : elle en a subi le joug sous le règne de Mozart et de ses imitateurs. Ne nous récrions pas contre une innovation quia produit des cheis-d'œuvrc d'uij genre nouveau; mais persuadons à tous ceux qui seraien.t tentés de le prendre pour modèle que, pour légitimer une pareille usurpation , il faut le m.ême génie et les même^ succès, Art. 4« Musique insirumeniale. Les înstrumens de musique doivent être considérés sous deux rapports : i^. Quant au principe sonore qui fait la base de chacun d'eux; 2^. quant au mécanisme d'exécution. Qu^nt au principe sonore ; les instrumens peuvent être à BE l'histoire DE LA MUSIQUE. Ixj corde , à vent, à timbre , etc. Quant à leur nnëcanîsme, on les divise en six classes, savoir : i^. instrumens à archet; 2^. instrumens à souffle; 3*^. instrumens à touches; 4*^. ins- trumens pinces; 5^. instrumens de percussion ; 6^. et enfin, instrumens-machiiies. A la tête de ces six divisions , il faut placer Ja voix humaine, le premier j le plus beau de tous les instrumens, et celui qui sert de type à tous les autres^ . Tous les instrumens n'ont pas toujours été en usage, non-seulement chez les divers , mais encore chez les mômes peuples; chaque nation , chaque siècle ont eu les leurs. Sans entrer ici dans des détails , qui nou« mèneraient trop loin , je me bornerai à dire quels sont aujourd'hui les ins- trumens les plus en usage chez les nations auxquelles notre système musical est commun. Ce sont : i^. Parmi les instrumens à archet , le violon , la viole* ( autrement dite quinte ou alto ), le violoncelle ou basse , et la contrebasse ; 2°. parmi les instrumens à souffle , la flûte traversière, la clarinette, le hautbois , le basson, le cor, la trompette, le trombonne , le serpent, le galoubet, le fifre et le flageolet; 3^. parmi les instrumens à touches, le clavecin , l'épinette, le forte-piano et l'orgue; 4^. Parmi les instrumens pinces, la harpe, la guittare, le cistre et la mandoline'; 5^. parmi les instrumens de percussion, le tambour de diverses sortes, les cymbales et le tam-tam; 6^. enfin, dans les instrumens mécaniques, la serinette et l'orgue de Barbarie. Pour abréger cette introduction , déjà trop étendue , nous ne parlerons point ici de l'histoire des instrumens ; nous nous réservons, si les circonstances nous le per- mettent, d'en traiter en un dictionnaire particulier, que nous placerons à la fin de notre second volume. La musique instrumentale n'est autre chose qu'une mé- lodie ou un système de mélodies, appropriées soit à un instrument, soit à une réunion quelconque de plusieurs instrumens , ce qui donne lieu de l'envisager sous deux rapports : i^. comme musique particulière; 2^. comme musique d'ensemble. Ixlj SOMMAIRE La musique particulière est celle que l'on considère comme propre à un seul instrument , soit que cet instru- ment exécute elfectivement seul, soit que, pour le faire briller davantage, on l'accompagne dun ou de plusieurs autres qui lui sont entièrement subordonnés; ce qui donne le solo proprement dit, et le solo accompagné, dont le concerto est le plus haut degré. Cette musique admet au- tant de sortes qu'il y a d'instrumens ; mais , dans l'impossi- bilité où nous sommes d'entrer dans tous les détails que présente cette matière , nous rapporterons ce que nous nous proposons d'en dire , à celle du violon , que l'on re- garde , avec raison , comme le premier de tous les ins- trumens. La musique des solos , soit simples, soit accompagnés , comprend, sous les noms d'études, de fantaisies, caprices, etc., sonates, etc., et de concerto, une infinité de pièces de ibrme et de caractère dilTérens. On n'attend pas que nous en tracions ici l'histoire détaillée , et nous nous bornerons à quelques renseîgnemens historiques relatifs à leur consti- tution , à l'exécution et au style de composition. ^ La constitution des solos , soit simples, soit accompagnés, comprend leur forme mélodique et le choix des instrumens, objets qui ont subi de nombreuses variations avant d'arri- ver au point où nous les voyons. La forme surtout en éprouve chaque jour de nouvelles, au point qu'il semble n'y avoir rien de fixe en cette partie. Quant aux choix des ipstrumens , ce qui concerne toute la série des solos accompagnés depuis la sonate , qui est la plus simple de toutes , jusqu'au concerto , il y a également beaucoup de variations en cette partie. La sonate ébauchée dans le cou- rant du dix- septième siècle , a été fixée, à plusieurs égards , par Corelli; le concerto, inventé parTorelli, son contem- porain, sous le nom de concerto grosso, ne contenait d'a- bord que cinq instrumens, savoir : le quatuor et la partie principale. Fr. Benda et J. Stamitz y ajoutèrent les instru- mens à vent , et en firent une sorte de symphonie. En ce qui concerne la musique instrumentale, considé- rée par rapport à lexécution , il est surtout important d(5 relever une erreur assez commune , et qui consiste à croire -^ .... . . V... * * BE l'histoire de LA MUSIQUE. Ixiij que la musique était autrefois d'une grande simplicité et d'une exécution très-facile. Cette erreur vient de ce que les anciens se servaient communément de très-grandes valeurs ; mais on ne fait pas attention que ces valeurs s'exécutaient avec une très-grande vitesse; en sorte que celles qui , de nos jours, ont quelque durée, n'en avaient pas plus alors que les moindres de .celles dont nous nous servons aujour- d'hui. Outre cela, si l'on jette les yeux sur les recueils de pièces qui nous restent du siècle précédent , par exemple , sur le livre virginal de la reine Elizabeth, publié en lôyS, on y trouvera des difficultés capables d arrêter aujourd'hui nos plus habiles virtu'oses. La musique instrumentale a éprouvé, quant au goût et quant au style, les mêmes révolutions que le chant : elle a toujours été soumise à l'influence du genre de composition dominant. Sans parler des tems antérieurs au dix- septième siècle, sur lesquels nous n'avons que peu ou point de ren- seignemens, nous savons que pendant les deux premières générations de ce siècle , elle fut entièrement du siyle ma- drigalesque. Sous Corelli , contemporain des Perti , des Colonna , des Scarlatti, oij la musique dramatique com- mença à dominer, elle fut savante et un peu aride. Gemi- niani commença a l'enrichir du côté de l'expression ; mais ce fut surtout sous Tartini, contemporain des Léo. des Jo- melli , qu'elle s'éleva au plus haut degré d'expression, tant par rapport à la composition qu'à l'exécution. Peu après cette époque, le concerto , en particulier, reçutun accroisse- ment considérable entre les mains de l'élégant Jarnovick; du gracieux Mestrino ; mais l'un et fautre furent surpassés par Viotti , qui donna à ce genre le caractère qui seul semble lui convenir, et le porta à un degré qu'il paraît difficile de dépasser. Ce que nous venons de dire concernant la musique par- ticulière, s'applique à la musique d'ensemble ou musique concertante, et par ce terme nous entendons la musique instrumentale à plusieurs parties , dans laquelle les instru- mens sont tous également (?i5//^') Depuis i55o. t)E l'histoire de la musique. Ixv dt?courager , en nous donnant lieu de penser qu'il ne reste plus rien à faire , puisque tout est perfectionné , nous de- vons , au contraire ^ nous féliciter d'arriver à une époque cil nous pouvons jouir d'une multitude infinie de chefs- d'œuvre en tous genres, et où nous avons pour modèle des ouvrages marqués au coin de l'immortalité. Après. avoir tracé l'histoire de l'art, il nous reste main- tenant à parler de celle des écoles; et c'est ce que nous allons essayer de faire le plus succinctement qu'il nous sera possible. Ile. PARTIE. DES ÉCOLES. Quoique toutes les nations de l'Europe auxquelles est commun notre système de musique aient chacune un goût, des habitudes et des principes qui leur sont propres, et que , en ce sens, chacune d'elles ait une école particulière, néanmoins on ne peut, relativement à l'art en général, considérer comme ayant une école que celles qui ont con- tribué d'une manière sensible ^u:^ progrès de fart, soit en proposant des principes ou des méthodes universellement adoptés , soit en créant des productions universellement regardées comme des ouvrages classiques. En ce sens, il n'y a réellement en Europe que trois écoles : l'école ita- lienne, lecole allemande , l'école française, et leurs dépen- dances : et nous devons avertir ici que nous circonscrivons le territoire de chaque école aux contrées où se parle la langue dont chacune d'elles tire sa dénomination. Cela posé , je me propose , dans cette dernière partie , d'examiner succinctement les droits de chaque écule , et d'indiquer sommairement la part que chacune d'elles a successivement apportée et reprise dans le fond commua àes connaissances musicales pendant la période dont nous achevons d'ébaucher l'histoire. Pour procéder avec ordre, je subordonnerai ce que j'ai à dire sur cette matière à quelques chefs principaux , savoir : leur histoire générale , les prin-^ cipaux traits qui les caractérisent, ce qu'elles ont fait re- lativement aux diverses parties de l'art, rapportées à quatre points, qui sont ; i^. le système en lui-même et les prin- Ixvj SOMMAIRE cipes généraux ; 2^. les quatre genres de compositions pré-* cédemment développés; 3°. l'exécution tant vocale qu'ins- trumentale; 4^. la culture musicale, et, sous ce dernier terme , je comprends l'état de l'enseignement et la littéra- ture de l'art; ÉCOLE D*ITALIE. Selon le P. Martini (*),. on compte présentement en Italie cinq grandes écoles , qui se divisent en un grand nombre d'écoles particulières, savoir : 1^. l'école romaine, qui comprend celles de Palestrina , de J,-M. et de J.-Bern. Nanini, d'O. Benevoli , et de F. Foggia; 2^. l'école de Venise, divisée en celles d'Ad. AVillaert , de Zarlin, de Lotti , de Gasparini , et son élève B. Marcello ; 3^. celle de Naples , qui a pour principaux maîtres Rocco Rodio , D.-C. Gesualdo , Prince de Venouse, Leonardo Léo, et Fr. Durante; 4^. l'école de Lombardie , qui comprend celles du P. Const. Porta, de Cl. Monteverde , tous les deux de Crémone; de P. Pontio Parmigiano, d'O. Vecchi, de Modène; 5^. Enfin, l'école de Bologne, dont les maîtres sont And. Rota, D. Gir. Giacobbi , Giov.-P. Colonna , et Ant. Perti ; auxquels il faut ajouter Sarti et le P. Martini lui-même. Ce savant historien de la musique ne cite point celle de Florence , mentionnée par différens écrivains > sans doute parce que ceux qui l'ont illustrée par l'invention du récitatif étaient de simples amateurs, et que les hommes habiles qu'elle a produits depuis sont la plupart élèves de celles de Rome ou de Bologne. Quoi qu'il en soit , on considère ordinairement toutes ces écoles comme appartenant à trois régions, savoir : la haute^ la moyenne et la basse Italie. La première comprend les écoles vénitienne et lombarde ; la seconde , celles de Rome et de Bologne ; la troisième , celle de Naples. Les traits qui caractérisent toutes les écoles d'Italie sont le sentiment exact et la connaissance approfondie des prin- (*) So^gio di Contropunfo , parfc I/, p. 2f}4- DE L*H1ST0IRE BÈ LA. MUSIQUE; Ixvîj eîpes essentiels et constitutifs de l'art joints à la grâce et à l'expression; mais, indépendamment de ces traits géné- raux , chacune de ces écoles a encore des traits particuliers qui lui sont propres; celle de la basse Italie a plus particu- lièrement la vivacité, et la vérité d'expression; celles de la moyenne Italie , la science, la pureté du dessin et le gran- diose; celles de la haute Italie, l'énergie et la force du coloris. De tout tems il y a eu des écoles en Italie , mais elles n'ont pas eu en tout tems la même célébrité : il y a eu à cet égard plusieurs variations. Nous avons vu, que du tems de saint Grégoire et de Guy d'Arezzo, l'Italie était la source de la musique; mais il paraît que les guerres horribles dont, pendant le moyen âge , ce pays fut le théâtre , y éteignirê^ les arts , et principalement la musique. Aussi voyons - nous que , depuis le treizième siècle jusqu'au seizième, les progrès les plus importans sont dûs à des Français ou à des Flamands. Ce dernier peuple surtout mérite une considération particu- lière pour avoir formé , pendant la dernière moitié du quin- zième et la première du seizième siècle, une école, que les guerres de la fin de ce siècle détruisirent, mais qui a été la tige de toutes celles qui subsistent aujourd'hui en Europe. Les Français furent les premiers qui, à raison de la proxi- mité et des relations habituelles, participèrent à l'impulsioii qu'ils avalent donnée. A cette époque , les chapelles des papes et des princes d'Italie étaient pleines de chanteurs flamands et picards; on chantait par toute l'Italie , et même à Rome , la musique des compositeurs flamands et français ; l'on tirait même de ces pays des professeurs pour Naples et Milan (voyez les articles Muratori, Tinctor, "Willaert), et il y avait alors une telle uniformité entre toutes les nations de l'Europe qu'elles semblaient ne former qu'une seule école. Les Italiens suivaient la même doctrine , et il fallait que ce fût avec bien peu d'avantage , puisque Ton ne cîte pas d'eux une seule composition de ce tems , tandis que l'on en montre une quantité considérable des compositeurs fla- mands , français et allemands. Mais , vers le milieu du sei- zième siècle, \qs écoles d'Italie commencèrent à paraître sur la scène. La plus ancienne est celle de Home, qui ^?* kvilj SOMMAIRE regarde comme cbef Palestrlna , élève de Goudîmel, sous lequel il vint en France étudier la composition ( voyez Pa- lestrina ). Adrien "Willaert , élève de Josquin et de J. Mou- ton, est fondateur de celle de Venise : C. Porta, son élève, ionda celle de Lombardie : celle de Naples , aussi ancienne que les précédentes, fut célèbre au seizième siècle, sous Gesualdo ; mais sa principale gloire date de Scarlatti : l'école de Bologne n est guère qu'une émanation de celle de Rome. Mais ce qu'il faut remarquer , c'est que depuis leur origine ou leur renouvellement, ces écoles se sont montrées avec une supériorité , que , dans presque tous les genres , elles se sont assurée à jamais : c'est ce qui résulte de l'examen de leurs travaux en chaque partie. D'abord , quant au fond du système et aux principes gé- néraux , les Italiens ont toujours été en avant de toutes les autres nations. Après avoir reçu des Flamands et des Fran- çais le vieux contrepoint ecclésiastique , ils y ont les premiers introduit le sentiment des tons modernes : Ils ont enfin déterminé et Eixé ces tons; ils ont créé la phrase et la pé- riode mélodique ; ils ont créé l'harmonie tonale; ils ont même été tellement en avant sur ce point que l'accord formé par la seconde et la sensible du mode mixte a long- tems été nommé sixte italienne , parce qu'il était constant qu'ils en étaient les inventeurs. Ils ont perfectionné toutes les parties du contrepoint ou dessin musical : la fugue et les contrepoints intrigués leur doivent leurs plus belles formes. Toutes les écoles d'Italie ont concouru simultanément à ces . progrès; mais , en ce point, l'école de Rome et celle de Naples, surtout, semblent avoir un mérite particulier. Quant aux diverses branches du style d'église, depuis le plain-chant jusqu'aux genres les plus riches d'ornemens , c'est en Italie qu'elles ont reçu tous leurs développemens. En effet, si nous les parcourons successivement, nous ver- rons que, dans le style à capella, le plain-chant lui-même nous vient des Italiens; que les micilleurs faux-bourdons sont ceux qui, de tems immémorial, s'emploient à la chapelle Sixtine. Dans le contrepoint sur le plain-chant , ou ne connaît rien de mieux que ceux du P. Constanzo Porta , de l'école de Lombardie. Le style fugué, en conservant le DE l'histoire de LA MUSIQUE. îxtx nom de Palestrina, annonce le maître et l'école qui l'ont perfectionné. Le style accompagné doit encore à lecole romaine ses plus beaux modèles. Quant au style concerté^ quoiqu'il y ait eu dans tous les tems de très-beaux ou- vrages en ce genre produits par toutes les écoles d'Italie, néanmoins, comme il tient plus que tous les autres du style dramatique, c'est surtout dans celle de Naples qu'il iaut en chercher des modèles. Le style de chambre est tellement propre à l'Italie , dans ses principaux genres , qu'il semble lui appartenir exclusi- vement. Ce n'est qu'en Italie que l'on trouve des madrigaux, soit simples, soit accompagnés. Dans le premier genre, c'est encore l'école romaine qui emporte la palme : celles de Venise et de Lombardie possèdent ce qu'il y a de mieux dans le second. L'école de Naples a produit les plus belles cantates : celles de Scarlatti, de Porpora, d'Astorga. Dans le genre fugitif, chaque peuple de l'Italie possède des canzoni à^_ différens genres , qui sont remplis de grâce et de charme. Le style de théâtre appartient presqu'entièrement à l'Ita- lie : c'est à Florence qu'il a été inventé; c'est à Naples qu'il a été perfectionné, après avoir été essayé par toutes les autres écoles. Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit là-des- sus. ( Voy. ci-devant , p. LUI, et ci-après école Française.) Que les Italiens aient perfectionné tous les genres de la composition vocale, c'est ce dont tout le monde est d'ac- cord ; mais ce à quoi l'on ne fait pas généralement attention, c'est que ce sont eux qui ont enseigné à toute l'Europe la composition instrumentale : c'est à eux que l'on en doit les premiers et les plus beatix modèles. Ce sont eux qui ont inventé presque tous les genres de pièces instrumentales que nous avons nommées particulières , depuis la sonate jusqu'au concerto. Dans la musique de violon , Corelli , Tartini , et leurs élèves , ont précédé les compositeurs de toutes les autres nations de l'Europe et leur ont servi de modèles. Il en a été de môme de celle du clavecin , depuis Frescobaldi ( voyez son article ) jusqu'à démenti. Toutes les autres mu- vsiques particulières ont été faites sur celle de ces deux instrurpens. Dans la musique d'ensemble ou concertée , \?,s «coles d'Italie ont encore fourni des chef- d'œuvres jusqu'au l;iX SOMMAIRE qulntetti inclusivement , genre que l'on ne peut nommer sans penser à Boccherlnl. Mais, dans la symphonie pro- prement dite, les Italiens sont à-peu-près nuls; ils n'ont même aucune prétention à cet égard , et se contentent de re- marquer que , en fait de musique d'ensemble , la symphonie ne diffère des autres pièces que par des effets ajoutés aux formes et aux idées, qui sont l'objet essentiel, et dont per- sonne ne songe à leur disputer la supériorité. C'est ainsi que , dans la peinture, ils se reconnaissent généralementjnférieurs, quant au coloris , aux peintres flamands, qu'ils surpassent d'ailleurs sous tous les autres rapports. Dans l'exécution musicale , les écoles d'Italie ont eu de tout tems une supériorité marquée sur toutes celles de l'Eu- rope : 1^. Quant au chant, on ne saurait dénombrer la "multitude de chanteurs et de cantatrices excellens qu'elles ont produits: leur supériorité en cette partie tient à trois causes , dont les deux premières leur appartiennent exclusivement; la troisième est une conséquence des deux autres : le climat, l'organisation de ses habitans et l'excellence àes principes. Je ne puis entrer ici dans de grands détails; mais je me conten- terai de remarquer, en ce qui concerne la première de ces causes , que le célèbre Haydn , avait observé que le climat de l'Allemagne était contraire à la voix des chanteurs ita- liens, et il renvoyait de tems en tems ceux de la chapelle du prince Estherazy en Italie , pour y refaire leur organe. 2°. Quant aux instrumens , notamment quant au violon ot au clavecin , ce sont, pour le premier, Corelli, Tartinî et Viotti, encore vivant aujourd'hui, qui l'ont enseigné à toute l'Europe : l'école de Frescobaldi a eu le môme effet pour le clavecin, et celle des Bezozzi pour le hautbois. Ce sont les Italiens qui ont inventés le clavecin, le basson , le trombonne , ainsi que plusieurs autres instrumens , et qui en ont enseigné l'usage. Terminons cet article par quelques observations sur la littérature de l'art et sur sa culture en Italie. Les siècles précédens virent naîtres sur les diverses par- ties de l'art des ouvrages très-estimés et estimables à beau- coup d'égards, quoique, d'après ce que j'ai dit précé- demment, ils fussent constamment en arrière de la pratique; DE l'histoire de LA MUSIQUE. Ixxf j aï cléjà fait connaître les principaux. Le dix - huitième siècle a été moins productif, et en voici la raison : c'est que dans ces derniers tems les progrès de l'art ont été encore plus rapides que par le passé ; que ces progrès ont eu lieu dans un genre beaucoup moins susceptible d'être analysé et réduit en règles. Aussi , la plupart des traités de com- position, et autres qui existent en Italie, sont-ils générale- ment surannés. Mais les conservatoires d'Italie possèdent des recueiis très-bien faits de modèles, et les principes s'y donnent par l'enseignement oral, les maîtres ayant reconnu? que ce n'est pas avec des livres, mais avec des leçons sui~ vies, que l'on forme des artistes capables d'opérer. Les livres sont utiles, néanmoins, mais c'est surtout pour finstruc- tion des maîtres qui ont déjà acquis par l'enseignement oral^ cette partie du talent qui ne peut s'acquérir autrement. Quant à la culture de l'art en Italie , elle a de tout tems eu le même objet : i^ en ce qui concerne l'exécution , les Italiens s'adonnent beaucoup au chant, qui, dans le fait, est l'objet essentiel. Le nombre d'amateurs et d'artistes en ce genre est très-considérable; l'exécution instrumentale y est beaucoup moins cultivée ; et , malgré l'excellence des principes , le plus grand nombre en ce genre ne dépasse pas la médiocrité. Les instrumens ne sont considérés, en Italie^ que comme des moyens d'accompagnement, et les partitions étant toujours très-claires, les instrumentistes n'ont pas besoin d'être fort habiles ; aussi , le sont-îts très- peu, et peut-être serait-il fort difficile de faire exécuter une symphonie en Italie : je ne crois même pas qu'on ait jamais essayé d'en exécuter dans la moyenne et la basse Italie. Mais ces faibles symphonistes sont de parfaits accompagnateurs. La composition est très-cultivée en Italie. Le nombre des compositeurî» de tout genre y est immense. Les plus super- ficiels ont du moins le mérite du style ; mais il s'en trouve beaucoup qui sont très - instruits dans toutes les parties de la composition. La théorie musicale y est peu cultivée; l'érudition l'est un peu davantage; mais seulement par quelques amateurs instruits , le commun des artistes étant fort ignorant. 11 faut aussi déclarer que dès les dernières années àof Jxxij SOMMAIRE siècle qui vient de finir , la musique a éprouvé en Italie uï\ déchet sensible , et qu'elle n'y est plus ce qu'elle y a été dans le courant de ce siècle et des deux précédents, sinon quant au nombre , du moins quant à la qualité des artistes. Autre- fois , on trouvait coUvStammcnt en Italie douze chanteur-s du premier ordre , tels que les Farinelli, les Pacchiarolti , ]es Guadagni, les Marchesi , et soixante à quatre -vingt chanteurs du second rang, tels que les Mandinl, etc. On y voyait également à la fois plusieurs maîtres du premier rang tels que les Scarlatti , les Durante , les Léo , un très grand nombre de talens du second ordre, puis une multitude do compositeurs subalternes, et ainsi du reste. Aujourd'hui , on aurait bien de la peine à trouver deux chanteurs du pre- mier ordre, cinq ou six du second , il en est de même pour la composition et les autres parties de l'art. Quelle est la cause de cette dégradation? C'est, autant que nous pouvons le croire , la préférence universellemeut accordée au genre dramatique , genre dans lequel on peut avoir de grands succès avec une très-mince connaissance de l'art; mais ce que nous devons dire aussi, c'est que, malgré cette déca- dence très-sensible , nous croyons que l'Italie garde toujours la supériorité sur les autres nations de l'Europe; ce qu'il est facile de prouver , tant par les principes que par le dénom- brement des artistes dont les talens l'honorent encore au- jourdhui. Outre cela, l'école y est toujours excellente quoique l'instruction publique y soit faible , on y trouve en- core un grand nombre de savans maîtres : on y trouve tous les modèles laissés par les générations précédentes : en un mot , et c'est toujours là que se trouve le meilleur enseigner ment pour ceux qui savent étudier. E C O J. E D'ALLEMAGNE. On connaît en Allemagne , ainsi qu'en Italie , plusieurs écoles; il y en a , à proprement parler, autant que de capi- tales. Dans une histoire détaillée de la musique, il convien- drait de tracer l'histoire de chacune d'elles , et nous espérons que M. Forkel de Gccttingue s'acquittera parfaitement do celte lâche dans le troisième volume de soa Histoire de la Î)E l'histoire de la musique. lx:s.iij musique , qu'il consacre à celle de cet art en Allemagne , depuis le seizième siècle. Dans celte esquisse, nous sommes obligés de nous bornera une simple indication pour toutes les écoles en masse. Les Allemands sont à beaucoup d'égards dans la musique ce que les Flamands sont dans la peinture; moins scrupu-» Jeux sur le dessin, ils recherchent l'effet des couleurs; c'est- à-dire , qu'ils aiment parmi les accords ceux qui ont le plus d'éclat, et parmi les instrumens ceux qui sont les plus sonores , tels que les instrumens à vent ; ce qui les fait passer pour les harmonistes par excellence auprès des personnes qui confondent la sonorité avec l'harmonie. Celte science, qui consiste dans l'emploi simultané des sons est la même par toute l'Europe : c'est peut-être la partie de l'art sur laquelle toutes les nations musicales soient le plus d'accord au fond , malgré la diversité de langage ; mais le choix des instrumens, et par xonséquent les effets, diffèrent dans chaque, nation. Ainsi les Italiens aiment l'harmonie pure^ les Allemands l'harmonie brillante, et les Français, qui s'autorisent à tort de l'exemple de ces derniers , sont gêné-, ralement accusés d'aimer un peu le bruit. L'origine des écoles d'Allemagne remonte aux Jours de l'école flamande ; on cite de cette époque plusieurs maîtres allemands qui allaient de pair avec \ts Flamands et les Français; et sous ce point de vue, les écoles Allemandes doivent partager l'antériorité relativement à celles d'Italie. Mais \ç^s, guerres qui dévastèrent l'Allemagne pendant la fin du XVF. et le commencement du XVIP. siècle , et surtout ]a terrible guerre àe trente ans , pendant laquelle on vit cinq grandes armées , traverser en tout sens ces malheu- reuses contrées, et porter en tous lit.ux la désolation et le ravage : toutes ces guerres anéantirent les arts , qui ne peuvent fleurir qu'au sein du bonheur et de la paix. Il est certain que dans cet espace de lems l'école d'Allemagne fut sensiblement en arrière de celle d'Italie ; il paraît même que l'école de France, alors très-dégénérée, com- mença avant elle à sortir de la nullité. Ce fut seulement, à ce qu'il semble, vers la fin du dix - septième siècle qu'elle reçut une impulsion marquée par les travaux de Ixxur SOMMAIRE Keyser, le premier compositeur allemand quî, depuis îe renouvellement, ait montré un talent original et supérieur. La suite de ce tableau fera voir les progrès que la musique a depuis fait en ce pays; et, pour le rendre plus complet et plus facile à comparer , nous suivrons absolument ici le mcme ordre que dans l'article précédent. En ce qui concerne le fond du système, les Allemands n'ont, comme tous les autres peuples , fait autre chose que de suivre les Italiens ; jamais ils n'ont pu les rejoindre en ce qui concerne la mélodie , surtout la mélodie vocale ; Car\ quant à la mélodie instrumentale , l'x^llemagne possède des chefs-d'œuvre du premier ordre. Ils ont de même été imi- tateurs , quant à la fugue , aux canons , et à toutes les formes du dessin musical ; et outre cela , ils ont plutôt con- sidéré le contrepoint par rapport aux instrumens : il ré- sulte de là que souvent les voix chantent mal dans leurs compositions, parce qu'elles affectent des routes et des in- tervalles qui sont contre leur nature. Quant aux diverses branches des styles , et premièrement du style d'église , ils ont reçu d'Italie le chant grégorien ; ils en ont composé de particuliers à plusieurs parties en faux-bourdon, qu'ils nomment chorals^ qui sont chantés par toute la masse du peuple, et qui sont du plus bel effet : ce genre , ou emploi du genre, leur appartient, et il serait a désirer que les autres nations les imitassent. Quant aux contrepoints, sur le plain-chant et au style fugué, ils en possèdent , sans doute ; mais ils ne valent pas ceux de l'Ita- lie. Dans les autres genres de musique d'église , c'est-à-dire dans le style accompagné et le style concerté , ils ont , depuis long-tems , de fort beaux ouvrages de leurs meilleurs maîtres, dans lesquels ils ne sont pas inférieurs aux Italiens : telles sont les messes de Graun, d'Haydn , de Mozart ; seu- lement on doit remarquer qu'elles appartiennent au genre du drame symphoniqae. Ils possèdent des oratorios de la plus grande beauté ; tels sont l'Ascension et les Israélites de Bach^ la mort de Jésus de Graun , le Messie d'Handel , et plusieurs autres. Dans le style de chambre ou de concert : en madrigaux , ils n'ont rien de remarquable; dans la cantate, ils ont de IDE l'histoire de LA MUSIQUE. Ixxv très -beaux ouvrages, à la tête desquels il faut mettre les cantates, mal-à-propos nommées oratorio de la création et des saisons d'Haydn. Ils ne paraissent pas exceller dans les pièces fugitives , ce genre demandant une simplicité et une pureté de mélodie qui ne leur sont pas familières ; ce que nous connaissons d'eux en ce genre n'est généralement pas satisfaisant. Le théâtre allemand a une origine fort reculée quoique postérieure à celle du théâtre Italien ( V. Opitz. ); mais il ne commença à avoir d'éclat que vers la fin du dix-septième siècle, lorsque Keyser se mit à composer pour le théâtre d'Hambourg , alors très-florissant. Comme il ne reste que peu de chose des ouvrages de cet auteur, nous ne pouvons rien dire de son style ; mais dès le commencement et dans le cours du dix-huitième , les compositeurs de l'école de Naples, ou des compositeurs allemands, formés dans cette école, tels que Hasse, etc. , en transportèrent le style en Allemagne ; il devint dominant , et donna le ton à tous les autres. Ce fut le style allemand , amélioré par ce mélange , qui devint celui de Graun , de Nauman , de Gluck , et même de Haydn et de Mozart, qui ne firent qu'y ajouter quelques modifications selon l'impulsion de leur génie , et d'après les derniers progrès de la musiqu^ instrumentale. Je viens de nommer Gluck : il semblerait que ses tra- vaux appartiennent à l'Allemagne, on verra qu'ils appar- tiennent bien plutôt à la France; et quoiqu'estimé dans son tems par quelques gens de mérite en Allemagne, la masse de la nation ne sut nullement l'apprécier; c'est aujourd'hui seulement que ses ouvrages français, traduits en allemand, sont joués sur tous les théâtres, et y opèrent la révolution qu'ils firent en France il y a trente ans , au grand scandale des partisans du drame symphonique , qui s'indignent de voir leurs compatriotes abandonner le brillant Mozart pour le dramatique Gluck. (V. Allg. Musik. Zeit. année 1809.) La plus grande gloire de l'Ecole allemande est celle qu'elle tire de ses travaux dans la musique instrumentale. D'abord, dans la musique instrumentale particulière et 1®, dans celle du violon, quoique les compositeurs qu'elle a produits , n'aient fait que marcher sur les traces de Co- Ixxvj SOMMAIRE reiii, lis Font fait avec tant de succès, qu'ils méritent une mention particulière. Ainsi, dès l'époque de Corelli, tan- dis que Locatelli et Geminiani , les deux meilleurs élèves de ce grand maître, répandaient son école, l'un en Hollande, et l'autre en Angleterre , nous remarquons en Allemagne Fr. Beiida et J. Stamitz , formés sur ses ouvrages. Leurs successeurs, enchérissant sur leurs travaux, se sont créé une Ecole particulière , à la tête de laquelle on place Léop. Mozart, Fracntzl et Cramer, qui se rapprocha de Tartini , son contemporain. Dans la musique de clavecin , ils ont produit depuis Kerl et Froberger, qui se formèrent à l'école des Italiens et des Français , { Voyez leurs art. ) une multitude d'excellens compositeurs, qu'il suffit de nommer pour faire connaître les titres de l'école d'Allemagne, ce sont : J. S. Bach et ses enfans; Haydn, Kozeluch , Mozart, Dussek, Cramer et d'autres que je ne puis nommer. Il en est de même de la musique des instrumens à vent, genre qui appartient pres- qu 'exclusivement à l'Allemagne et dans lequel elle possède une foule immense de très-bons compositeurs. Elle n'a pas de moindres titres dans la musique instrumentale , d'ensemble. Nous avons déjà cité les quatuors d'Haydn , les trios et les quintetti de Mozart ; mais Haydn , en portant la grande symphonie à un point de perfection qu'il semble impossible de dépasser, a lui-même porté au plus haut degré sa gloire et celle de sa nation. L'exécution musicale en Allemagne est mêlée de bien et de mal , le chant y est généralement médiocre ; on ne cite point un chanteur allemand ayant quelque réputation hors de son pays. L'exécution sur les instrumens à cordes , et principalement sur le violon, a de la solidité; mais elle passe pour manquer en général de grâce et d'expression. Celle des instrumens à vent, paraît y jouir d'une grande supériorité; l'Allemagne possède surtout une grande quantité d'excellens organistes , genre dans lequel aucune nation ne peut lutter avec elle. Les orchestres sont estimables, mais ne sont pas tout ce qu'ils pourraient être , surtout dans leur* proportions. La littérature musicale d'Allemagne est excessivemen!;. DE l'histoire Dé LA MUSIQUE. Ixxvî/ riche : elle possède sur toutes les parties de l'art une quan- tité prodigieuse d'excellens ouvrages, publiés dans le cou- rant du XVIIP. siècle, tels sont ceux de Fux, Matlheson , Marpurg, Kirnberger, E.Bach, Knecht , Vogler, Al- brectsberger, Forkel , M. Gerbert, Nickelman , Koch, et une quantité d'autres que je ne puis citer. Elle est sans contredit, et sans aucune comparaison, la plus riche de TEurope. La culture musicale est étonnante en Allemagne , jusques dans les moindres écoles de charité ^ on enseigne publique- ment la musique; aucun maître d'école n'est admis à exer- cer sa profession , à moins qu'il ne sache enseigner \^2» élé- mens de cet art, et quelques instrumens. Il y a , outre cela , dans les principales villes , des écoles publiques et spéciales, où chacun est admis sans conditions , et dans lesquelles on enseigne toutes les parties de la composition. Outre cela , comme les moyens d'éducation ordinaire sont très- multipliés et à la portée de toutes les classes, l'artisan, l'homme du peuple même , pour peu qu'il n'ait pas besoia du travail de son enfant , peut lui faire , sans frais, donner une bonne éducation. De toutes ces causes réunies, il résulte que généralement en Allemagne, les musiciens sont très-nombreux et très-instruits. Les méthodes d'enseigne- ment sont d'ailleurs les mêmes que celles d'Italie , sauf quel- ques modifications : elles vont directement au but. Voilà, en peu de mots, l'histoire et l'état musical de r Allemagne , qui, comme on le voit , n'a pas à se plaindre de ,son partage. ECOLE FRANÇAISE. Si les Italiens ont été inventeurs dans toutes les parties de l'art musical, s'ils les ont perfectionnées presque toutes, et que les Allemands aient mené au même point celles que les premiers avaient laissées imparfaites , qu'ont donc lait les Français? se demandera-t-on, et quels droits ont-ils à figurer comme école à la suite des peuples qui semblent avoir tout achevé ? le voici en peu de mots. Les Français ont été inventeurs en quelques branches particulières, et ont Lxxvîij SOMMAIRE en cela exerce une influence réelle ; ils ont éti en plusieurs autres bons imitateurs , ils ont mêlé dans leurs imitations un sentiment et style qui leur appartiennent , et ils ont mis dans leurs propres compositions un ordre et un respect des convenances , que les autres peuples ont généralement négligé; sous ces rapports , ils ont mérité de servir de mo- dèles et d'être , par conséquent , considérés comme ayant , è plusieurs égards, une école qui leur est propre. Les Français, ainsi que nous l'avons déjà dit en plusieurs occasions , furent , à l'époque de la renaissance des arts , les premiers à suivre l'exemple des Flamands. Plusieurs compositeurs français, tels que Régis, du Fay, Caron, Binchois et autres , sont même cités comme les ayant précé- dés; mais nous n'en parlons pas ici , parce qu'il ne reste rien de leurs compositions; d'autres, tels que Bromel, J. Mou- ton , Fevim , etc. , sont désignés comme ayant marche à côté des Flamands; enfin, N. Gombert, dont le nom est évidemment français, est distingué par H. Finck, comme ayant surpasse son maître, le fameux JosQUlN, et comme ayant avancé l'art de la fugue. Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit précédemment (page xxxiij ) , et nous re- marquerons que cet éclat de l'école française dura tout le tems du règne de François P^ ; mais les troubles de religion qui commencèrent vers iS5o, et qui se prolongèrent jus- que vers la fin du règne dd Henri IV , les guerres sanglantes et exterminatoires qu'ils occasionnèrent , la profanation de la plupart des églises, alors seuls asiles de la musique , por- tèrent à l'art un coup destructeur, autant par la mort d'un grand nombre d'artistes que par la perte de leur emploi. Henri IV s'occupa peu de la musique; Louis XIII aima beaucoup Cet art ; ( voyez son art. ) mais le sombre et tyran- nique Richelieu , qui régna sous son nom , ne le rangea pas au nombre de ceux qu'il crut devoir protéger. Les troubles de la minorité de Louis XIV furent encore plus funestes aux arts. Il s'écoula donc tm espace de plus de cent ans, pendant lesquels la musique, non-seulement ne fut aucunement protégée en France, mais fut contrariée en toutes sortes de manières. Aussi l'école française resta-t-elle, durant tout ce tems, considérablement en arrière de celle DE l'histoire de LA MUSIQUE. Ixxîx d'Italie. Elle ne produisit que fort peu d'artistes , et les plus vantés atteignirent à peine la médiocrité. Enfin Louis XIV, régna, et ce prince, qui aimait beaucoup la musique, qui chantait et jouait fort bien delà guittare, accorda une protection signalée à un art qu'il cultivait lui-même. Lully , florentin , apporta ,1a musique italienne au point où elle était de son tems en Italie; elle sembla alors recevoir une nouvelle existence. Elle se rétablit dans les églises, dans les théâtres , dans les concerts , et depuis ce tems elle n'a cessé d'être cultivée avec plus ou moins d'avantages, comme on pourra en juger par le détail que nous allons faire des progrès des Français dans les diverses parties de l'art. Quant au fond du système , les Français ont simplement suivi la trace des Italiens; ils les ont encore suivis de plus loin, quant à la mélodie. En effet, quoique les Français,, en se livrant à leur impulsion naturelle, aient un genre do mélodie qui leur est propre, et qui est intéressant par sa franchise et sa naïveté , il leur est arrivé , à l'époque dont nous parlons, une déviation bien étrange, et qui malheu- reusement les a long-tems entraînés bien loin de la véritable route. Arrivé jeune en France, avec la mélodie des Gavalli et des Cesti, Lully, homme de goût et d'esprit, l'intro- duisit dans la mélodie française, et forma des deux une mélodie mixte , estimable à beaucoup d'égards, surtout à raison de sa simplicité. Bientôt on se lassa de ce genre , et les successeurs de Lully, qui n'eurent ni assez de goût pour perfectionner son ouvrage, nî assez de bon sens et d'ins- truction pour suivre les pas de l'école italienne, qui se per- fectionnait sous Scarlatti et ses élèves, cherchèrent , par des ornemens pleins d'afféterie, à cacher la pauvreté de leur chant. Le mauvais goût qui se fit sentir à cette époque dans la peinture sous les Coypel , les Lemoyne , les de Troy , et autres, successeurs de Lebrun, se manifesta dans la mu- sique. La corruption fut portée encore plus loin sous Ra- meau , qui pour la science et le goût fut absolument dans cet art ce que les Boucher et les Vanloo , ses contemporains^ furent dans la peinture. A moins d'avoir entendu cette mu- sique, il est impossible de s'en faire une idée; lorsqu'enfin l'on est parvenu à ce point, on se laemande par quelle route îxxx SOMMAIRE on a pu arriver a une semblable dépravation , et 1 ôri est Icntë d admirer les efforts prodigieux qu'il a fallu faire pour pro- duire quelque chose d'aussi absurde et d'aussi monstrueux. Une lutte violente s'engagea dès le commencement du dix- septième siècle, entre la mélodie française et la mélodie ita- lienne, et se prolongea presque durant tout ce siècle ; et il faut le déclarer, à la honte de fart , deux fois la mélodie fran- çaise, soutenue de tous lessuppôts de l'ignorance , de la pé- danterie ; deux fois la mélodie française dégénérée triom- pha , malgré la clameur publique, dans le théâtre de l'Opéra et dans » les cathédrales de France. Enfin après plus de soixante ans de guerres musicales, le goût na- tional triompha de l'opiniâtreté de quelques individus inté- ressés à soutenir un faux système. Les travaux des Duni, des Philidor, desMonsigny, des Grétry, de Gluck, de Piccini , de Sachinl et de quelques autres , ont donné à la France une mélodie d'une caractère particulier , dans lequel la grâce italienne s'allie , autant qu'il est possible , à la sagesse fran^ çaise. Il faut espérer que cet ordre de chose se maintiendra long-tems î Quant à l'harmonie pratique , si par ce terme on entend non pas l'art d'étourdir par un remplissage confus et par un bruit assourdissant , mais celui de déterminer les accords qui conviennent le mieux, selon l'état de la modula- tion , de choisir et de disposer les sons de ces accords de ma- nière à en obtenir l'effet le plus pur et le plus flatteur; les Français ont long-tems été en arrière des Italiens et des Allemands. Laborde lui-même, tout en soutenant l'opinion contraire, et J.-J. Rousseau donnent la preuve de cette asser- tion , en déclarant que personne n'entend mieux que les grands maîtres d'Italie le choix des notes de la basse et celui des notes des accords les plus propres à revêtir l'harmonie de Teffet qui lui est dû. Les Français ne savent point , en gé- néral^ aussi bien écrire que les Italiens et les Allemands, et tout cela vient de la différence des méthodes : expliquons ceci. - En Allemagne , ainsi qu'en Italie , pour enseigner la composition, on va dire(^mentau but; on commence par présentera l'élève des basïbs très-simples, mais bien faites. DE l'îÏISTOIRÈ IDE LA MUSIQUE. Jxxx| ^t convonablemeiU moduiées : on lui fait rénuméralîon de tons les cas que peut présenter une basse , on lui apprend ^uéls accords <:onvlennent le mieux à chaque cas , et on l'exerce long-temsà accompagner au clavecin A^spartimenti ou basses chiffrées. Après cette première étude , on lui donne un chant , on lui enseigne quelles sont les meilleures basses à placer sous ces chants , selon les cas dont le dé- nombrement est bientôt fait ; puis, ayant placé Tharmonie sur cette basse, selon les règles qu'il sait déjà , on lui en- seigne à écrire cette harmonie à deux, trois, quatre, ou tin plus grand nombre de parties, dans toutes les espèces du contrepoint simple; il parcourt de même les contre- points supérieurs, la fugue et les styles : le tout sans discus* sioUvCt sans perdre de tems en de mauvais raîsonnemens» Cette méthode a ce double avantage qu elle a toute la rapidité possible , et qu'à quelque époque que les études soient in- terrompues , ce que l'on sait peut être de quelque utilité. Le seul reproche que l'on puisse faire aux professeurs italiens et même aux allemands est de ne pas toujours motiver suf- fisamment les préceptes , et de ne pas donner, comme il Serait aisé de le faire, des raisons tirées de la pratique elle- même. Cela rend l'étude pénible et quelquefois rebutante, et donne un air de routine à une méthode qui est excel- lente quant à sa marche générale et quant au fond des principes. Mais lorsque l'élève a du courage , cet incon- vénient ne l'arrête pas , et il est bien dédommagé de sa peine par l'avantage qu'il trouve dans cette méthode d'ac- quérir du style et une grande facilité d'écrire. En France, au contraire, on donne généralement dans l'excès tout-à-faît opposé. Car, quoique dans l'origine la méthode que nous venons de décrire nous fût commune avec les Italiens et les Allemands , les mêmes erreurs qui retardèrent parmi nous les progrès de l'art, influèrent sur les principes de l'enseignement. Lorsqu'après la réforme opérée i)ar Lully, on voulut se mettre à marcher sur ses traces, es méthodes se trouvèrent réduites à quelques traditions ëparses, devenues tout-à-fait insuffisantes et qui le semblèrent encore davantage, lorsqu'elles furent consignées dans des ouvrages mal conçus et mal rédigés, tels que; ceux de Paran^ Uxxîj SOMMAIRE de Mignot , de Madin et autres. On dut alors faire dc« efforts pour se créer des méthodes plus appropriées à letat de la science; mais au lieu de les chercher dans la méditation des chefs-d'œuvre des grands maîtres , et d'établir la gram- maire musicale sur le bon usage , on recourut à des sciences étrangères , qui n'ont avec la musique que des rapports éloignés. Rameau qui flarissait à l'époque oii le goût de la physique et des mathématiques commença à devenir général en France, ayant lu quelque part ou entendu dire qu'un corps sonore mis en vibration faisait, outre le son prin- cipal entendre, sa 12^. et sa 17^ , essaya de fonder sur ce phénomène la théorie des renversemens d'harmonie que nous avons décrite précédemment (page xli). Nous n'en- trerons pas ici dans de plus longs détails sur cet article, et nous nous contenti rons de dire que , dans le manque ab- solu de livres élémentaires rédigés selon de bons principes ^ ceux de Rameau, commentés, simplifiés et vantés par des auteurs célèbres, curent beaucoup de vogue. En consé- quence, d'après la méthode introduite par lui, il est encore aujourd'hui un grand nombre de professeurs qui , pour montrer la composition , commencent par étaler à leur élève des propositions de physique et de géométrie , aux- quelles il n'entend rien , et qui , d'ailleurs, n'ont, en cons- cience, aucun rapport à la question. Il faut, malgré cela, iqu'il veuille bien se persuader que toutes ces sornettes sont le fondement de la haute , de la sublime science de l'har- monie. x\près lui avoir surchargé l'esprit de ce premier fatras , on lui donne la définition de l'harmonie , qui est la science des accords. On lui définit les accords ; on les lui décrit; on lui en fait apprendre un catalogue, dont la mé- înoire la plus heureuse ne peut pas se meubler en moins d'une année. On lui apprend toutes les manières dont ils se succèdent et s'enfilent ; on l'accoutume à voir toute l'har- monie dans les accords directs , les seuls pour lesquels on lui prescrive des règles de succession; ce qui l'oblige à faire continuellement le calcul incommode des renversemens ; outre cela , ces règles sont elles-mêmes si vagues, si in- complètes et si peu susceptibles d'application dans le plus grand nombre des cas, que si au bout d'un an ou deux d'une DE LHISTOIRE DE LÀ MUSIQUE. Ixxxîij pareille étude , on présente à ce malheureux élève la basse la plus simple, il n'est pas en état d'y placer l'harmonie qu'un élève d'Italie ou d'Allemagne y mettrait , sans hésiter, au bout de quelques semaines. Qu'arrlve-t^il au bout de cela? Qu*il s'ennuie et se dégoûte; qu'il renonce à l'étude, et que, si sa profession ou son goût le ramènent à la com- position, il se dépêche d'acquérir, comme il peut, d'après de mauvais principes, une certaine habitude du métier suf- fisante à son usage , et jamais il ne connaît le fond de son art. Voilà le résultat le plus incontestable qu'ait produit le système de la basse fondamentale, si vanté par des personnes entièrement étrangères à la musique, comme devant faci- liter les moyens d'apprendre cet art ; il vaudrait mieux dire , d'en déraisonner sans y rien entendre , comme l'ont fait Roussier , Béthisy, et tant d'autres commentateurs de Rameau. J'ai parlé précédemment du seul avantage qu'ait produit ce système , relativement à la classification des accords; je n'en dirai rien de plus ici. (V. l'art. Rameau). Du reste, nulle étude du contrepoint: tout au plus celle du placage harmonique; aucune étude des styles; nulle con- naissance des modèles dont les noms sont même ignorés : telles sont , en abrégé et sans aucune exagération , les études ordinaires de composition musicale, dans toute l'étendue de la France. Il faut cependant déclarer que la marche d'enseignement adoptée par le Conservatoire de Paris, et celle que se sont formée plusieurs professeurs d'après l'étude qu'ils ont faite des méthodes italiennes et allemandes, est exempte d'une partie de ces inconvénlens ; mais on ne peut s'empêcher de reconnaître que, retenus par des considérations locales et par la crainte de heurter des préjugés, ils n'ont pas fait encore , à cet égard , tout ce qu'ils eussent peut-être désiré de faire. Voilà ce qui concerne la France , quant aux principes et quant au fond du système. Voyons ce qu'elle a fait quant aux genres de composition. Premièrement dans les diverses branches de style d'église. D'abord , dans les diverses espèces du style à capella; après. IxXXÎV SOMMAIRE avoir reçu de Saînt-Grëgoîre le chant romain, reste pré* cieux de la" musique des Grecs , et y avoir fait des ahcra- lions successives , elle a fini par l'abandonner pour dab-' surdes plains-chants, composés à Tépoque de la plus grande dépravation de l'art en France, et qui, la plupart, sont marqués au coin de l'ignorance et du mauvais goût. ( Voyea plus haut , page xx , et voyez aussi le Traité pratique et théorique du chant ecclésiastique , Paris, iy52 ). Ses faux bourdons sont à-peu-près les mémea que ceux qui sont usités en Italie; mais c'est relativement au contrepoint sur le plain-chant que l'école française mérite de graves re- proches. Elle n'en possède point d écrits ; et cela n'est pas étonnant , les maîtres de chapelle français connaissent si peu le plain-chant, que j'ai vu des plus expérimentés, soi-disant, se tromper sur l'indication des tons. En outre, on n'enseigne point en France à écrire en ce genre; mais au lieu de cela , on pratique dans les cathédrales un contre- point qui se fait à la première vue, et que l'on appelle chant sur le Iwre: Pour en avoir une idée, figurez- vou& quinze ou vingt chanteurs de toutes sortes de voix, depuis la basse jusqu'au soprano le plus élevé , criant à tue-tête , chacun selon son caprice , sans règle ni dessein , et faisant entendre à-la-fois sur un plain- chant exécuté par des voix rauques , tous les sons du système , tant naturels qu'altérés ; vous commencerez à concevoir ce que peut ôtre le contrepoint sur le plain-chant, appelé en France chant sur le livre. Mais ce que vous aurez sans doute plus de peine à comprendre, c'est qu'il se trouve dès prévôts de chœur, des maîtres de chapelle assez dépravés pour admirer, pour maintenir au sein des églises un aussi horrible et aussi scandaleux charivari. En vérité , ces gens- là font de la maison de Dieu une caverne de voleurs; cest^ on peut le dire , l abomination de la désolation dans le Heu saint, La musique d'église , accompagnée des instrumens, a , en- France , comme partout, subi les révolutions de la musique dramatique , avec laquelle elle a toujours eu de grands rapports. Les Français ont eu long^tems la préten- tion d'y exceller et d'y surpasser toutes les autres nations. Quoique la fausseté de cette préteption soit aujourd'hui DE l'histoire PE LA MUSIQUE. IxxXT bîen reconnue par ceux même qui la soutenaient, il y a encore quelques années, cependant on doit aussi recon- naître que , dans ce genre, en effet , les Français ont beau- coup de mérite. Malgré quelle se soit ressentie des varia- tions de la mélodie , il y a eu à toutes les époques des com- positeurs français qui s'y sont acquis une juste réputation. Les principaux sont à compter de Lully , ce compositeur lui-même, Campra , Le Sueur de Rouen, La Lande ^ Blanchard, Mondonville ; et parmi les modernes, Gossec, D'haudimont, Giroust , Roze , et enfin M. Le Sueur, di- recteur de la musique de l'Empereur, qui , en ce genre , a donné des ouvrages oii l'on trouve des beautés du premier ordre. Dans la musique de chambre : les Français n'ont rien en madrigaux , sinon ceux de quelques maîtres contemporains des Flamands, mais tous ces ouvrages sont oubliés aujour- d'hui ; ce genre florissait en Italie , à l'époque des troubles de la France, pendant lesquels la musique ne fut point cultivée. Dans la cantate, on cita autrefois celles de Clé- rembaut et celles de Dernier , élève de Caldara. Les pièces fugitives sont un des genres où les Français réussissent le mieux; ils' en possèdent de charmantes de tous les genres et de tous les caractères, et peut-être aucune nation de l'Europe n'est elle mieux assortie en cette partie. Mais la plus grande gloire de l'école française est dans la musique dramatique. Ce n'est pas qu'elle y soit précisé- ment inventrice; mais, en empruntant des Italiens leur mélodie dramatique, et la combinant avec la mélodie na- tionale, elle en a formé, ainsi que je l'ai dit, une mélodie qui lui est propre, et d'un excellent caractère ; et en l'appli- quant à dés poënies bien conçus et bien écrits, elle a donné naissance au drame lyrique proprement dit, qui est sa pro- priété , en quelque sorte , exclusive. Ce ne fut néanmoins qu'en suivant, dans l'origine l'exemple des Italiens, qu'elle arriva à ce brillant résultat. En effet , on sait que Marie de Médicis , épouse d'Henri IV, en venant en France, amena avec elle le poëte Rinuccini; et que , dès ce tems , il y eut à la cour des représentations .lyri(jues. On rie fait pas mention de celles qui purent avoir Ixxxvj SOMMAIRE lieu sous Louis XIII; son ministre Richelieu donna touW son attention au drame français. L'Italien Mazarini, qui lui succéda , et qui apporta en France les goûts de son pays, fit jouer au Louvre , en 1646, le premier opéra italien que l'on eût entendu dans ce pays. En 1670, Perrin , poëte , et Cambert , musicien , firent jouer , aji jeu de paulme de la rue Mazarine , Pomone , le premier opéra fi-ançais. Deux ans après, Lully leur enleva le privilège , et en jouit jusqu'à sa mort, arrivée en 1687. Nous avons déjà fait connaître le genre de musique qu'il appliqua aux poëmes fi:*ançais de Quinault; nous avons fait voir comment s'égarèrent ses successeurs , parmi lesquels on distingue Campra , Des- fouches et Monteclair. Rameau , qui débuta , en 1733 , par Hypolite, et Aride substitua aux récitatifs vrais, aux airs sans doute trop simples et la plupart surannés , aux accom- pagnemens mesquins de Lully , un récitatif emphatique des airs plus brillants , mais souvent baroques et de mauvais goût, un orchestre plus orné, mais souvent mal écrit, quoique dans tout cela , il se trouvât souvent des traits et des pièces qui démontraient de la science et du génie. Il eût des successeurs qui régnèrent après lui sur la scène lyrique française, jusqu'en 1776 environ; maisdès 1750, l'opéra comique prit naissance en France sur le modèle des Inter- mèdes et des opéra bouffons , alors en vogue en Italie. Ce fut par ce genre que la mélodie française commença à se régénérer entre les mains de Dauvergne , de la Borde de Floquet, de J. J. Rousseau , de Duni et de Philidor ; après eux vinrent Monsigny, Gossec, Grétry, qui achevèrent de perfectionner le genre de la comédie lyrique française. Ils eurent pour Imitateurs, parmi leurs contemporains, Mar- tini, Dalayrac, Champein, et plusieurs autres. La réforme opérée par eux dans la comédie , et préparée par eux dans la tragédie lyrique, fut consommée par Gluck, qui , en 1774» donna à Paris son Iphigénie , et peu après plusieurs autres ouvrages, dont II enrichû la scène française. Il eut pour ri- vaux PiccinI et SacchinI , qui, en se proposant le même but , essayèrent de conserver à la mélodie ses formes es- sentielles, plus que n'avait fait Gluck. Cette diversité de pré- sentions occasionna de vives querelles, qui sont aujourd'hui DE l'histoire de LA MUSIQUE. Ixxxvij à peu près tertninces. On vit marcher sur les traces de ces grands maîtres , Vogel, Lemoyne, et autres. Cette géné- ration d'hommes célèbres a eu pour successeurs, parmi les Français, des compositeurs dignes, après eux, de manier la lyre; les principaux sont, dans la tragédie, Berton, Catel , Le Sueur , Méhul , et dans la comédie , les mêmes, auxquels il faut ajouter Boyeldieu , Eler, Gaveaux, Kreut- zer, Plantade, Persuis et Solié. Plusieurs auteurs italiens et allemands, venus récemment en France, se sont aussi essayés, avec succè^ , dans le genre dramatique français; les principaux sont Chérubini, Dellamaria , Nicolo , Steibelt, Spontini, Tarchi et Winter. Quelques compositeurs de cette génération ont entrepris d'introduire dans le drame lyrique les effets de la sympho- nie; mais ils paraissent avoir fini par sentir les abus du genre , et avoir pris le parti d'y renoncer. C'est à la supériorité de son théâtre national que la France doit la supériorité de son drame lyrique. La fréquentation du théâtre français, le plus parfait de tous, a rendu telle- ment général le sentiment des convenances dramatiques , que le spectateur français ne pourrait supporter un ouvrage où elles ne seraient pas observées, quelque fût d'ailleurs le mérite des accessoires. Pénétrés du même sentiment, imbus des mêmes principes , les poètes lyriques français et les compositeurs, soit nationaux, soit étrangers, dirigés par eux, ont, d'un commun accord , constamment travaillés dans le même système. Il serait sans doute à propos en es-' quissant l'histoire de notre théâtre lyrique , de donner une idée de ses révolutions , considérées quant au drame en lui- même , et de faire mention des poëtes qui ont le plus con- tribué à ses progrès; mais, forcé de me restreindre, je me contente d'indiquer les plus célèbres en citant les noms de ,Quinault, de Lamotte-Houdart , de Fontenelle, Labruère, G. Bernard, Sedaine , Favart , Marmontel , MarsoUier, Monvel , Duval , Guillard , Bouilly , Hoffman , Picard , Etienne, Dupaty, et je renvoie le lecteur à leurs articles. Les Français ont encore des titres dans la composition instrumentale , quoiqu'en ce genre ils aient été de simples lipitateurs} et d'abord, dans la musique particulière, on Ixxxvnj SOMMAIRE cite avec raison Leclaîr , Guignon , Guillemaîn , Mondon* ville, Gaviniés, Leduc laîné , Bertheaume, Lahoussaye. Dans la musique d'ensemble, on a cité les quatuors de Davaux , enfin les symphonies de Gossec , qui ont précédé , en France , celles d'Haydn , et dont il en est qui s'entendent toujours avec beaucoup de plaisir. Depuis cette dernière ëpoque , il a été fait en ce genre de nouvelles tentatives; mais il faut attendre quelque tems encore pour en parler convenablement. L'école française a surtout de grands mérites dans les diverses branches de l'exécution. Si nous commençons en cette partie l'examen par le chant, nous distinguons. trois époques : celle de Lambert, du tems de Louis XIV; celle de Rebel et Francœur, du tems de Louis XV, qui eut tous les ridicules et toute l'af- fectation de ce tems; enfin l'époque moderne , qui est d'un genre analogue à celui de la mélodie; c'est-à-dire un genre italien tempéré et approprié à la langue françoise, dont les principes sont consignés dans l'excellente méthode de chant du Conservatoire. Chacune de ces époques cite des chanteurs célèbres; la première , Boutelou ; la seconde, Jelyotte;la troisième, Garât, Chardini, Lays , Martin, auxquels je joins Elleviou, pour la grâce et l'élégance, unies à l'expres- sion et à la vérité dramatique. Mais en fait d'exécution , le genre où les Français ont un mérite bien réel, bien incontestable , et même une supé- riorité marquée en divers points, c'est l'exécution instru- mentale en général , et surtout celle- du violon. A cet égard , les Français ont toujours eu de grandes prétentions et souvent des droits réels. On parla dans le dix-septièn: , siècle avec éloges de la supériorité des vingt-quatre petits nolons de Louis XIV , formés par Lully , et généralement des violonistes français. Je ne sais cependant comment concilier ces faits avec celui-ci , que je trouve dans Corette, préface de sa méthode d'accompagnement, publiée à Paris vers 1760. M Au commencement de ce siècle, la musique était fort triste et fort lente , etc ; lorsque les sonates de Corelli arrivèrent de Rome (vers 171S) personne à Paris ne put les exécuter. Le duc d'Orléans , régent, grand DE l'histoire de LA MUSIQUE. kxxîx amateur de musique , voulant les entendre , fut obligé de les laire chanter par trois voix; les violonistes se mirent à les étudier, et au bout àe quelques années, il s'en trouva trois qui Furent en état de \^^ jouer. Baptiste, l'un d'eux, alla même à Rome pour les étudier sous Corelli , Quoiqu'il en soit , depuis cette époque , on s'est mis en France avec beaucoup d'ardeur à l'étude de la musique instrumentale, et l'on y a lait des progrès extraordinaires. La France a une excellente école de violon , formée sur celle d'Italie., Nous en avons nommé précédemment les principaux maîtres, en parlant de la composition instrumentale ; il faut y joindre Pagin, illustre élève de Tartini ; enfin M. Viotti , qui a 5éjourné en France pendant plusieurs années, y a formé un grand nombre d'excellens élèves , à la tête desquels on cite Rode; ceux ci ont à leur tour communiqué leur talent à une infinité d'autres ; et les violonistes français sont , pour le nombre et le talent, les premiers de l'Europe. Les artistes qui y jouissent de la pliis haute réputation sont Baillot,, Grasset , Kreutzer , Lafont et leurs élèves , Habeneck , Mazas, Fontaine, etc. On peut en dire autant de la plupart des autres instrumens, principalement du piano-forte, dans lequel nous citons comme les principaux maîtres ou vir- tuoses, Adam, Rigel, Jadin , Boyeldieu, madame de Mont- geroult, Pradher son élève , etc.; mais l'orgue, qui se glorifia autrefois des Couperin , Ats Marchand, des Cal- vière , des Daquin , est tombé en décadence : on ne peut guères citer aujourd'hui que Séjan , qui marche sur leurs traces. Enfin, pour terminer cet article par un éloge aussi vrai qu'important , ce qu'on ne peut trop admirer en France, c'est l'excellence des orchestres dans l'exécution de la sym- phonie ; ils surpassent de beaucoup, je ne dis pas ceux d'Italie, qui sont nuls à cet égard, mais ceux de l'Alle- rnagne , où la musique instrumentale est en si grand honneur. C'est un fait que je consigne ici comme étant avoup par les étrangers les plus remplis de préventions nationales. La littérature musicale de France est à-peu-près nulle. Parmi les ouvrages qu'elle possède , les uns faits par des ar- tistes qui ne savaient ni penser ni écrire , sont aussi vi(iîeux pour le fond que |)our la fornie, et il est impossible de s'cil XC SOMMAIRE servir pour l'étude ; les autres, rédigés par des savans ou des littérateurs étrangers à l'art , n enseignent que des systèmes et des erreurs. Il faut cependant excepter de cette condam- natfon, i^. en ce qui concerne l'exécution, plusieurs mé- thodes , et notamment celles que le Conservatoire a pu- bliées, 2®. en ce qui concerne la composition, le petit traité d'harmonie de M. Catel, qui offre une bonne introduction à l'étude de l'accompagnement, et, je pense, lés Principes de composition des écoles d'Italie , que j'ai formés de la réu-- nion de ce que j'ai pu trouver de mieux en notre langue et en diverses autres, qui sont le seul ouvrage authentique et complet dans lequel on puisse étudier cet art, et, malgré quelques justes reproches (V. Sala), le moins imparfait de tous ceux qui existent en ce genre. ' Des trois nations dont nous venons de parler, la France est celle oii la musique est le moins généralement cultivée, et, de tous les beaux -arts, c'est aussi celui qui y est le moins cultivé ; c'est le seul pour lequel il n'y ait point de cours publics, et la France est le seul pays où la musique soit privée de ce bienfait. Avant la révolution , elle était enseignée particulièrement dans les maîtrises; mais , malgré le nombre de quatre mille élèves, qui y étaient constam-* ment alimentés , ces établissemens s'étaient tellement res- sentis de la décadence et de la corruption de l'art en France j pendant le dix-septième et le dix-huitième siècles, que, dans tout cet espace de tems , ils ont produit tout au plus cinq ou six chanteurs , et autant de cornpositeurs dignes d'être cités. Leur rétablissement s'est fait en dernier lieu sur un pied plus mauvais encore. Les anciens maîtres de chapeile étaient du moins compositeurs; mais, dans ces derniers tems, faute de sujets, il a fallu, à peu d'exceptions près, prendre les premiers çenus. Ici, c'est un chantre de paroisse; là, un maître de violon; ailleurs même, un trom- pette, ou quelque chose de semblable, qui sont chargés de former des chanteurs. Aussi, y a-t-ll tout lieu de croire que les maîtrises, ainsi organisées , produiront encore moins que par le passé; et jusqu'à ce jour, on aurait bien de la peine , dans les deux à trois cents élèves qu'elles renferment , à en tï'ouver un qui soit capable de chapter les sept notes di^ DE l'histoire de LA MUSIQUE. XCj lechelle sans en fausser quatre ou cinq. Le Conservatoire établi depuis la révolution a produit une quantité considé- rable d'instrumentistes , et plusieus chanteurs et cantatrices. (Voyez son article.) Autrefois , le plain-chant , du moins , était enseigné dans un grand nombre d'écoles primaires ; aujourd hui , on n'y enseigne plus ni piain-chant ni musique , et la m:îsse de la nation est étrangère à cet art. Les classes aisées de la société le cultivent davantage ; les amateurs s'adonnent surtout à la musique instrumenlale. En géqéral , le chant est négligé; et rien n'est plus rare en France que les bons chanteurs. La composition est peu cultivée; les études en sont généra- lement vicieuses, ainsi que nous lavons déjà expliqué; et fort dispendieuses. En outre, l'état de compositeur ne mène à rien : il n'y a pas d'emploi de leur talent, point de cha- f)elle ; un seul théâtre pour toute la Fiance, occupé en partie par des étrangers. Dans un pareil ordre de choses ^ il ne peut que difficilement se former des compositeurs; aussi, sontrils rares en France: la liste de ceux qui ont eu, dans le genre dramatique, le plus cultivé de tous, des succès non contestés, est peu considérable; plusieurs d'en- tr'eux sont d'un âge mûr, et il se présente peu de succes- seurs. La théorie est peu connue en France ; l'érudition musicale est encore plus rare , à peine est-elle connue de nom. De cet examen de l'école française, îl résulte néanmoins qu'elle tient, parmi les autres écoles, un rang beaucoup plus distingué que ne le prétendent des étrangers aveuglés par des préventions nationales, et que ne le croient-quelques français eux-mêmes trop faciles à se laisser persuader par leurs présomptueuses clameurs : qu'elle possède une pré- éminence marquée dans deux parties essentielles, le drame lyrique et l'exécution instrumentale ; que malgré ses écarts dans la didactique , elle a rendu à l'art de grands services en cette partie; que l'infériorité oii elle se trouve en ce moment , en plusieurs autres , résulte de circonstances , qui , en d'autres tems , ont produit les mêmes effets chez les nations qui paraissent aujourd'hui mieux partagées iccî; SOMMAIRE DE l'hiSTOÎRE DE LA MUSIQUE; qu'elle. L'histoire démontre qu'elle a, à certaines époques^ obtenu sur ces mêmes nations une supériorité générale; et prouve qu'en prenant de sages mesures , il serait aisé de la remettre au même niveau. A présent , si Ton prend la peine de comparer, article par article , Jes travaux des trois écoles , dont j ai tracé le tableau avec autant d'exactitude et de symétrie que d'im- partialité et de bonne foi, on sera à portée de juger du mérite de chacune d'elles; on se garantira de cet esprit de parti , de ces préventions ou de ces antipathies nationales ^ qui sont toujours empressées d'attribuer tout aux uns, et de refuser tout aux autres. On cherchera le bon , l'excellent partout oii il est ; et l'on saura en jouir , quelque part qu'on le trouve. Après avoir aînsî retracé la marche de toutes, les parties de l'art dans le long trajet des siècles qui lont amené jus-* qu'à nous, après avoir fait connaître les principales écoles et les grands maîtres qui les ont illustrées, nous allons entrer dans le détail des mérites individuels et particuliers, dont nous parlerons avec la même simplicité et la même impartialité. Le lecteur qui sera bien pénétré de tout ce que nous venons de dire, qui aura bien présent le tableau que nous venons àh lui présenter , sera en état de connaître lui- même la place et le rang qui convient à chacun des per- sonnages, sans que nous prenions môme le soin de le lui indiquer. ^ Noia, Ii€s «xempks àe musique, pag. xxiij, xxvj, xxvîîj, xxxj , et la basse de Texemple p. xxx , doivent être sur la clef 4]Ut , en 4.«. ligne* DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES MUSICIENS, A A JVARON, abbé de Saint-Martin et Saitit - Panlaléon de Cologne , lié en Ecosse, vivait dans le quin- zième siècle. On trouve de lui, dans la bibliothèque de Saint- Martin, un" tnanuscrit intitulé : De utilitate cantusvocalis el de modo cantandi ûtque psallendi. V. Ollv.LegipoTi' tii,' dissert, philolo g. , p. 3i2. C'est lui qui, le premier, a transportéd'Iia- lie en Allemagne, en l'introduisaut dans son monastère, le chant appelé chant Grégorien de nuit, qu'il avait obtenu du pape Léon IX. AARON ( PiETRo ) , moine de Tordredes Porte- Croix de Florence, me en cette ville vers la fin du quin- aième siècle, a été chanoine de Ri— mini. Il a publié plusieurs ouvrages, qui sont itrtéressans en ce qu'ils pré- sentent assez bien l'elatde la théorie el de la pratique, à Tépoque oi!i il écrivait 5 en voici la note : i**. Libre très de institutione harmonica , in- terprète J'-A. Flaminio , Foro- Cornelitano : Bononiœ , i5i6 / Z^Trattato délia nutura e délia co- gnizlone di tutti gli tuoni nel canto Ji^urato. Vinegia, iSaS. 3"^.// Tos- canello délia musica i52.5 , 1529, iSSg, etc., rare et important. Cèst un des premiers auteurs qui aient mis de i oidre dans Pexposition des régies du contrepoint. On remar-' ^uera, comme uce singularité, qui d'ailleurs est bieudansl',esprilde oe tems-là, la préteniiop que l'auteur a'eue de rapporter toutes les règles do la musique à dix grands préceptes en riionneurdesdix commandemens de Dieu , et à six autres , moins im- portans, en l'honneur des comman- demens de l'église. Tous ces préceptes sont inscrits sur des tables de la forme que l'on attribue à celles dites de la Loi. ABBATINI ( Ant.-Mar.) , né à Tiferno, habile compositeur, publia à Rome en i638 des motets. Il fut successivement maître de chapelle de Saint-Jean-de-Lairan, de Saint* Laurent et de Sainte-Marie-Ma-. jeure* ( Walther ). ABDULCADIR, fils de Gaibus de Magara. On a de lui un manus- crit, en langue persane, sous le titre;" Prœcepta compositionis musicœ et metri , cum Jig. eo spectantibus, V. le catalogue de Leyde, pag. 453, n'*. 1061. ( ABEILLE ( Louis ) musicien du duc de Wiirlemberg, a fait graver en 1783, à Erlang, deux sonates pour le clavecin avec violon. A B E L. On connaît plusieurs musiciens de ce nom. L'un d'eux, • violoncelliste d-e la chapelle d'An- hait- Cœthen ., avait servi sousi Charles XII , dans sa jeunesse. Les deux suivans furent seseat'ans. .A L»aîné, Léopold-Auguste, né a Cœihen en 1720, élève de Benda . pour le \iolon , fut d'abord employé arorchesiredeNicoliniàBrunswick. En 1758, il devint maître des con- certs du prince de Schwarzhourg , a Sondershausen ; en 1766, du mar- grave de Schwedt; et, quelque tems après, du duc de Sch\rerin. • Charles-Frédéric, frère cadet du précédent, naquit comm^i lui a Cœ- Jhen. Il fut directeur de la chapeJîe delà reine d'Angleterre, avec un traitement annuel de douze cents écus (environ quatre mille huitcents francs ) ; en cette qualité, il tenait le piano dans les concerts. On le re- garde généralement comme le pre- mier joueur delà viola da gamba qufr le siècle dernier ait produit. Il fut d'abonl membre de la cha- pelle royale de Dresde: une difficulté qu il eut avec Hasse, premier maure de chapelle, fut cause qu'il la quitta, éti 1760, et se rendit à Londres , ou il séiournR, sans interruption , jus- qu^en 1783. Le désir de revoir son frère et sa patrie le ramena à cette époque en Allemagne. Ce fut pen- dant ce voyage, que, maigre son âge avancé , il donna , à Berlin et a Ludwigslust, les preuves les plus éclatantes de ses talens. Une expres- sion forte, un jeu net, doux et harmonieux, commandaient 1 ad- miration générale. Le roi Frédéric- Guillaume, encore prince royal , devant lequel il se fil entendre, lui it présent d'une tabatière fort riche €t de cent pièces d'or. Peu d'années après, le dérangement de ses affaires l'obligea de séjourner quelque t<;msà Paris 5 niais il ne tarda pas à retour- ner à Londres , oil il mourut le 22 luin 1787,-. après un sommeil de trois jburs, et sans ressentir la moindre douleur. ,, », , j- Les composilions d Abel se dis- tinguent par un chant pur , une har- monie douce, quoique correcte et bien nourrie. L'on trouve la liste des vingt- sept œuvres qu'il a publiés depuis 1760 jusqu'en 1784, tant à Londres qu à Berlin, à Amsterdam ^ et Paris, dans le premVr volume de la Bibliothèque de M . le baron d'Es- chenlruth. Ils consistenten ouver- itires, en quaiuors, et en trios pour le violonct la fli\te. On ytrouveaussi . ^^uelcjues concerto* et trios pour Iç B clavecin, t^resqne tous cm œuttef renferment six pièces. ABEL ( Cla^^or-Henri ) , musi- cien de la Chambre à Hanovre, né en Westphalie. La première partie de ses ouvrages parut en 1674, * Francfort-sur le iVfein, sous le litre; Erstlinge musicalischer Blumen, Le second volume ne fut publié qu'en 1677. Voy. Walther. ABÉLARD (Pierre), amant d'Hél«>ïse, a composé un grand nom- bre d'hymnes, paroles et musique ; il a dirigé tous les chants qui s'exé- cutaient à l'office du Paraclet , et il a fait le Bréviaire usité dans ce mo- nastère. ABICHT ( Jeak-Georges^ , théo- logien-protestant, mon à Wurtem- berg le 5 juin T 749. a publié plusieurs ouvrages import ans, dans lesquels il a cherché à expliquer le chant et les notes des Israélites, p|fr leurs ac- cens. Ses ouvrage» sont : i<*. Accentus Hehraïci ex antiquissinio usu lec- lorio vel inusico explicati. Lip- siœ y 1715, in-ï)**. 2*^. Dissertât de Hebrœorum accentuant genuino ofjlcio , dans la préface de Frankii diacrit. sacr. 1710, in-4*'. 3**. Fin- diciœ asus accentuuni musici et oratorii , Joh. Franckio opposUœ. 1713 , ir-4**. 4^. Excerpta de lapsu murorum Hierichuntinoruin. Ce dernier ouvrage se trouve in Ugo- Uni Thés. ant. sacr., tome iia , page 837- ABINGDON ( Lord ) , amateur de musique à Londres, jouait très- bien de la flûte , et composait pour cet instrument. En 1783, il se lrt>uva à la tête du grand concert de Lon- dres, auquel on a donné son nom. C'était peut-être le concert le plus brillant de toute l'Europe à cette époque, par le grand nombre et la supériorité des artistes qui s'y fisent entendre. Graf d'Ausbourg dut sa célébrité aux concertos qu'il com-» posa pour celte réunion. ABmGTON ou ABYNGDON ( Henri ), l'un des premiers chan- tf^urs et musiciens de son leras en Angleterre, fut d'abord organiste d* l'é-lise deVels, dans le comté d« Soramerset, puis de la chapelle royale de Londres, où il mouruivcrS l'au i^^o. Thomas Morus s'^*'^^ A C femateur de musique , lui fît deiix épi- taphes V. Ph. Lahhe Tkts. Epit. ABIINGTON ( JosEiH),lf^caaet, Anrjais, membre de la chap: lie royale et organiste de Saint-Martin- Ludgate , en 1740- ABOS , maître de chapelle au Conservatoire de la Pieta à INiples , vers 1760, a compose plusieurs ou- vrages, tant pour le théâtre que pour iV'glise. qui attestent Sv.u laleut. ABRAHAM, professeur e mu- sique à Paris, mort Vers i8o5 , a arrangé , pour divers instrumens , xin très grand nombre d'ouvertures tt d'airs d'opéras. ABR AMS ( Miss et misslr.), deux très- onncs cantatrices anglaises, concoururent singulièrement, avec madame 'Mara, a embellir les con- certs donnes à T,ondrts en 17 4 et 1785 , pour la commémoration dHandel. ARUNASR - MUHAMMED , Arabe, fils de Farabus , a laissé un traité de Musique, théorique et pra- tique, vocale et instruuieniale. V.le calalogu-'de Leyde, p 4*^3, n** iu6. ACADÉMIES DE MLSlQUE C'est le nom que prennent, avec ])lus ou moins de raison , plusieurs sortes d'institutions relatives à la musique. Les unes sont, selon la véritable acception dû mot, des so- ciétés savantes qui s'occupent sp •- cialement de cetart j d'autres, sont des réunions d'ariisles ou d'amateurs qui ont pour objet (rexécuter des ceuvresde musique, soit eulr'cux, soit en présence d'auditeurs , admis gra- tuitement ou moyennant une rétri l)uiion : ce sont, à proprement par- ler, des concerts. Enfin, quelques- unes sont de simples théâtres , qui prennent abusivement le nom d'aca- démie. Nous parlerons de ces deux dernières sortes aux articles de théâ- tre et de concert. Il y a en Europe plusieurs acadé- tnies proprement dites de musique j elles sont surtout multipliées en Ita- lie , on il n'est pas rare d'en rencon Irer plusieurs en une même ville. La plus ancienne de toutes est celle de Vi- cence, fondée vers i5oo, sous le tiuc d'Académie des Philharrùoniqucs ^ la plus célèbre est celle qui existe à Bologne sous le même nom. 11 y a en Allemagne plusieurs académies de musique ; la Suède se o O glorifie de celle de Slockôlm. Nous ignorons s'il en existe en Angla^ terre, en Espagne, ni en Portugal. La France n'a point tI';nitilu;ion de ce genre j elles y sont en ])ariie supplées par le CoUscrvatoiie et par l'Institut. La quatrième classe de cette dernière société est di irisée en cinq sections, dont la cinquième, qui est celle de musique et de décla- mation, est composée de six meru— hres , trois acteurs et trois compo- siteurs. Ainsi, la musqué n'a à l'Institut que trois membres, tandis que la pointure en a huit, la sculp- ture et l'architecture chacune six. Cette distribution, injuste en elle- même, a, relativemeut à l'art, des inconvéaieus plus graves encore, mais que nous ne jugeons pas à pro- pos de. relever ici. ACC^IAJUOLI , a mis en musique les pièces suivantes : // Girello, 1^75 ; Duîuira placata, 1680, Ulisse in Feacia , .GSi. ' ACCORIMBONI, né à Rome, donna, en 171S4, avec succès, au théâtre délia P< rgola de Florence , uij opéra burlesque : // regno délie Amazoni ( TErapire des Amazo- nes ). adalrertus woytièchus, évêque de Prague , dans la dixième siècle. On trouve de lui, dans le traité de Gerbert de Cantu €l Musicâ sa- cra ( du C'iant et de la Musioue ecclésiastique ), 1. 1 , p. 348, un chant en forme de litanies , en langue cs- clavonne, avec une traduction la- tine. — La bibliothèque de Zalnski que Jonozki a publiée à Dresde , en 1747, fait aussi mention d'Un chant, dont ce même Adalhertus- a élél'au-- leiir, et que les Polonais avaient coutume de chauler avant de livrer baiaiU". ADAM DE FULDE, moine de Franconie, a rédigé , en 1490, un traité de musique , qui était conservé en manu dit à la bibliothèque de Strasbourg. M. Gerbert l'a inséré daivf ♦on recueil : Scripiores eccle- siastici potissimum de musicâ sa' crd. ADAM DE SAINT-VICTOR, chanoine de Saint-Victor , à Paris, où il mourui le 8 juillet 1177, est connu par dff-rens ouvrages dans 'a musique d'église ADAM (isAN), violiste d« la cha- j. A D pelle royAlo et compositeur île ballets fl Drescle, du lems de. Hasse, était né à Dresde , et vivait encore en 1772. Il r>ul)lia en 1,756 : Recueil d'airs à clanser exé<"u(és sur Je théâtre , à Lei^isick, chez Hreiikopf. On trouve tncore dans le même itiaij;asin plu- sieurs concertos pour le hautb-is, le clavecin , et plusieurs simphonies en manuscrits. ADAM ( Loris ) , né vers 1760 à ÎVlicttersholtz , dépariem-^nt du Bas- Ehin, eut d'abord pour maître de clavicorde un de ses parens , excel- lent amateur ; il eut ensuite queUfues mois de leçons de piano d'un bon orfifaniste de SirasiKurg, nommé Hepp , mort vers 1800^ mais c'est surtout à l'élude qu'il a faite, par lui-même, des écriîs d'Emm. Bach , des œuvres de Handel , de Bach , de Scarlatli, de Schobert, et, plus ré- , cemment, de CIcmenii et de Mozart , qu'il doit la scienc? et le talent qui l'ont placé au premier rang parmi les virtuoses et les professeurs de son ins- trument. M. Adam a aussi, dans son enfance , étudié sans maître le violon «tla harpe; il ne doit non plus qu'à lui même st s connaissances dansla com- position , qu'il a apprise par l'élude ^ des écrits de Mattheson , de Fux, de Marpurg, et autres didactiques ^al- lemands. Arrivé à Paris à l'âge de dix-sept ans , pour y professer la musique , il débuta par deux symphonies concer- tantes pour harpe et piano avpc vio- lon, qui fvirent exécutées au concert spirituel, et qui étaient Irs premières que l'on eût entendues en ce genre. | Depuis ce tems, il se livra à l'ensei- gnement et à la composiiioti. En 1797 , il fut nommé professeur au Conservatoire ; là , il a formé un grand nombre d'excellens élèves; les plus connus sont MîVî.Kalkbrenuer. F. Chaulieu , Merlf>nnri le Moine, mesdemoiselles Beck,Gasse et Eenaud d'Alen , qui ont successive- ment remporté les premiers prix rlu Conservatoire; He^ old, pè e et Cls , Calli:\Sj Rougeot, Breval fils, mes- demoiselles Besson eld(>S;«iiit-Belin, et une foule d'autres, tant amateurs que professeurs , étaient aussi ses e'ièves. Les ouvrages de M. Adam sont : nne Méthode de doigté pour le forle- piano i une Méthode drf^ piano, adop- tée par le Conservatoire et d»ni toutes les écoles de musique de France; onze œuvres de sonates de piano , et plusieurs sonates séparéesj de> airs variés , notamment celui du roi Dagobert; des quatuors d'Haydn et de Pleyel , arrangés pour le forte- Piwnoj un recueil de romances; la ccjlleciion entière des délice d'Eu- terpe; et U; Journal d'ariettes ita- liennes des demoiselles Eiard. ADAM ( D. Vicsnte) , mnsicicii à Madrid , y publia en 1786 : Docu^ nientos p ra inslruccio de Muslcos JT afflcionados, etc. , in-folio, quatre feuilles de texte impriiuées et dix- neuf feuilles de notes grav. es ( Ins- truction pour les musiciens et ama- teurs de musiquequi veulentsc livrer à l'art de la composition , par D. Vi- ctvnle Aênm).y. Litteratar Zeilung de 1788, n«. 283. ADAMI DA BOLSENA (An- dréa ) un des maîtres de chapelle fl« Pape. On a de lui une Histoire de la Cfiapelle Pontificale, qui ren- feriue beaucoup de particularités; elle a paru à Rome, en 1711, sous le tiîre: Osservazîo i pej ben re go- lare il oro de i canlori délia *:a~ pella pontificia , tanto nelle fun— zioni ordinarie che straordinnrie ( Instruction pour bien diriger le choeur des chanteurs de la chaps Ile pontificale^ tant pour 1- service or- dinaire qu'extraordinaire), in 4*^* On trouve dTlns cet ouvrage douze portraits des principaux chanteurs de celle chapelle, avec leurs biogra- phies. AD AMI (Ernfst Dantei, )5^f»-. gister , et depuis : 765 pasteur à Pom- mesw^itz , près ]\, abbé de l'ordre de Cùeaux , dans un monas- tère prèsd'Hereford , en Angleterre, a écrit , en 1200 : Rudimenta uxu- sices. ( W. ) ADIMARI (Alessanduo), connu par sa belle traduction de Pindare , a fait les paroles des' cinq opéras snivans r // pianto d'Ezechia -^ La cotntessn d' Uranùi ; Il ralto dï Proserpina j // simplice amante , et Jfidi amici. ADIMARI(LuiGî), gentilhomme florentin, mort en 1708, a laissé un drame en musique , intitulé Ro- berto. ADDlSSON(JosEPH),néen 1671, à Lichtfieîd, mort à Londres le jy juin lyi-.), après avoir donné sa dé- mission de la cliarge de secrétaire d'état, qu'il avait exercée pendant plusieurs années, est l'auteur du pre- mier opéra anglais proprement dii. Avant lui, on se contentait de tra- ductions parodiées , comme faire se pouvait, sous la musique d'opéras italiens. En 1707, Addisson dohua sou opéra de iiosemonde , sur lequel Thomas Glayton composa de la mu- sique dans le goût italien; mais l'ou- vrage fut mal accueilli, et si le poème fut jugé peu convenable , la musique parut encore plus méiliocre. En i73o, le docteur Arne en fit une nouvelle qui fut très bien reçue. Addisson parle quelquefois, dans le Spectateur ?.n?;lais. de Tctat où se trouvait alors la musique en Angle- terre; ce qu'il dit sur cette matière fait voir qu'il y était entièrement étranger. ADELPHUS ( Jeatv ), médecin de Strasbourg , au seizième siècle, publia en i5i3, entr'autres ouvrages; Serjuentiœ commentariis illustra" tœ. V. Gerbert, ADELPOLDUS, savant de la Frieslande , mort le premier décem- bre 1027» On a de lui , entr'autres •uvrages , un manuscrit de musîcâ. que le prince-abbé Gerbert a inséré dans son ri cneil. aDLUNG ( J.4COUES), membre de i'Aca lémie d'Erfuri , prof, sseur au Gvmnase , et organiste à Téglise luthérienne, né en ifjc^gà Bindrrsle- ben , près Erfurt, dut selon son propre aveu, tout ce qu'il fi(|t, comme artij-te, aux soins de Ghrélieu liei- chard , alors organiste- à Erturt, qui, en 17-ir, le nc^t dans sa mai^ou lorsqu'il nV'lait encore qu'étudiant. Ce fut dans l'élude des Iivrt^s qut; lui« prêtèrent Reichard et Walther de Weimar qu'il puisa les principes qu'il a développés dans son ouvrage Musicalischc ^elurtheit ( Science musicale ) , ouvrage indispensable à tout organiste qui ne veut pas exer- cer son art en simple praiicien. H mourut à Erfurt le 5 janvier ly^^a. Il a, pendant trente - quatre ans,^ forme deux cent dix-huit élèves da clavecin , outre deux cent quatre- vingt quatre qu'il instruisit dans Its langues, et cela ne l'empêcha jjas de construire un grand nombre de cla- vecins. On a de lui : 1'^. Anleitung zur musicalisehen gelartheit (Introduc- tion à la science musicale y, avec fig. Erfurt , i75(S , in-8'*. La seconde édi- tion de cet ouvrage parut . en 1783 , Esr les soins de M. Ch. Hiller , de^ eipsick, qui l'augmenta du premier chapitre. :^'^. Musica inecanica or- ganœdi d. i. grundiicher unterricht rfon der strudur , gehrauch and erhaltungj der orgeîn , claviccnibet u. s. w. mit zusœlzen vo?n hof koni- ponisten Agricola , und zum druck befœrdert, von Mag. J. L Alhrecht ( Instruction sur la construction > l'nsageetia conservation des orgues, clavecins , etc. , avec des augmenta- tions par J. F. d'Agrioola. composi- teur delà cour),av< c fig. i 68, in-^*^. 3^. Masichalisches siebengestlm ( Les sept étoiles musicales ). Berlin, 1768, in-4'*. Ce dernier ouvrage con- tient les réponses à sept questions sur des ob'ets relatifs à l'harmonie. Ces deux derniers ont été publiés ))ar {es soins de M. J. Laur. Arbrecht. Outre ces ouvrages, les manuscrits suivans ont été perdus par nn in^m- die : 1^ . Anweisiuig zum gênerai-^ bass ,• 2**. Anweisaiig zur italicc^ nischen tnbulatar ,■ 3*^ Anwc:sung zur Fantasia und Fu^^c. Sa vie A G écrite par îni-mémc, se trouve dans i ]a préface de sa Musica mechanica organœdi. Elle a été insérée dans le second Tolurne de* Lettres critiques, p. 45i- ADOLFATI. élève du célèbre Galuppi , est connu par plusieurs opéras.Eni75o,iltiiàGrênesunessai de mesure a deux leras inépaux, l'un composé de deux nol^s , ei Vautre de trois. Ce morceau fit de IVlfet et fut applaudi. * dolfali Tavait imité de Btnedclto Marcello. ADR.iSTUS Péripatéticien de Philipopolls et disciple d"'Aristote, a laissé un manuscrit, en trois livres, sur l'harmonie ; cet ouvrage est resté enfoui jusqu'à nos jours,; les uns prér tcn faient qu'il était perdu ^ d'autres qu'il se trouvait à la bibliothèque du Vatican ; ce ne fut qu'en 1788 que l'on annonça, dan > divers papiers pu- blics, que cet ouvrage, bien conser- vr , bien et dishnctement écrit sur du beau velin, et décoré de fi -ures géoraé.'riqu; s bien dessinées, s'était liouvé parmi les maouscrits de la bibli thèque du i oi de Sicile, et que M. Pascal Paffy , bibliothécaire, jeune liomm>. d'une grande érudition et d'une activité proligieuse , avait été c' avgé de sa traduction. ADRIEN. On connaît m mu- sique , depuis 1780 ou environ , trois frères de ce nom , dont nous n'avons pu obtenir aucuns renseignemens 1 ' L'aîné , chanteur agréable et com- Eosileur, a fait un assez grand nom- re de roma ces, dont plusieurs ont eu du succès Le second , le plus généralement connu , enlra , en 178, , a l'Acadé- m^io Impériale, où il rem; lissait les rôles de tyran, de prêtre, de roi. TLJn iq;rand nombre de personnes fai- sait cas de son jeu; mais les fatigues du théâtre ayant entièrement ruiné sa voix , il s'est, quoique jeune et très-robuste encore, retiré du théâ- tre et il a obtenu remploi de maître des e^œurs de l'Académie. Le bruit avait couru quïl devait entrer au Théâtre-Français. Nous croyons que ç''eùt été une très-bonne ^acquisition pour Cf. théâtre. Le troisième est maître des cliœurs pour la partie ilalienue au théâtre de la cour. AEGIDIUS ( Jean ), rccolet es- pf^gnol, de Zamora, vp'cut vers Ja fin dn troiaième siècle. Le roi AI-. phonse X le nomma gonverneur de son prince Saneio. Parmi quantité d ouvrages savans qu'on lui doit, on distingue son ^rs Musîca , conservé en manuscrit «lans la bibliothèque du Vatican. Le prince abbé Gerbert l'a publié aussi dans sa CoUectiou des auteurs de musique, tome II, page 369. AELRÈDE ( ^aint) , disciple de saint Rernard , vivait au douzième siècle; il a écrit fortement contre la musique de son teras, qui changeait les lieux de prières en des lieux do spoctaeles. Dès ce tems-1.?. , les cathédrales avaient leurs mîlres de musique; on battait la mesure comme aujour- d'hui ; l'on commençait à unir les insi rumens aux voix, et Ton y ajou-!- tait de petites sonnettes, d'où nos carillons ont pris naissance. L'étude de la musique comprenait alors celle du chant ecclésiastique , dont on prenait des leçons dans les cathé- drales ou collégiales et dans les mc^ nastères. AEMINGA I Stegp C«so ) , était recteur de l'Aeadémie àGreifswalde, et y fit imprimer, en 1749 1 un pro- giamme de Mtisicâ insiritmentali J'estvâ. dans lequel il parle beau- coup de la musique d'église. AFFABILI - WESTENHOLZ , née Q Venise en 1725, vint vers.l'au itSG, avec une société d'acteurs ita- liens, à iubeck, et de là à Schwe-p rin , en qualité de eaniatrice de la cour. Fendant la guerre de sept ans, elle passa la plupart du tems à Ham.f bourj» , où elle se fit plusieurs fois entendre à la satisfaction générale. Elle (îpousa dans la suite le maître de la chapelle de Schwerin, Wes— tenholz , et mourut dans cette ville en 1776. On fait beaucoup d'éloges de la netteté, de Tégalit.'^ et de l'étendue de sa voix; à ces qualités naturelles, elle joignit la meilleure exécution «lans les adagios ,et, à force de tra- vail , elle parvint à vaincre toutes les difficultés , même celles que la prononciation distincte du texte al- lemand devait nécessairement occa~ sionner à une Italienne. AFIANO. V. Albonesio. AGATHON, Grec, avait une A G ▼oix elun chant si agréables qu'ils étaient ]:)assé.s en prov rbe-s. AGAZZARl ( AuGusTiNo), ama- teur, a doDTié à Sienne, en i66S , la Musica ecclesiastira do^'e si conticne la vera dijfinitione délia musica conie scienza , ?ion piit 'vedula , e sua nohiltà , in-^'*. AGAZZI, a publié trois duos ^ Amsterdam, en 1784- AGELAUS , de re veterum musicâ. Il mourut ea 1672. V. Walther. ALBAINÈZE , sopraniste , élevé au cons(3rvaloire de Naples , vint à Paris en 1747 , à l'âge de dix-huit î>ns, et entra aussitôt à la chapelle du roi. Il fut premier chanteur au concert spirituel , depuis 1752 jus- qu'en 176:2. 11 est mort Tcrs i8oo« A Ji »0 II a composé nue foule d'airs et de duos cliarmans ^ dont qnelques- tins ont été faits en société avec ■M. Mnn^enot ALBERGATI ( Le comte), d'une illustre maison de Bologne , ama- teur ei coî! :{)osileur de mu.siquc fort estimé , vivait au ommenc mrntd»i d x-fiuitit'me siècK'. On connait.3i la place d'i^rga- niste , .ty mourut en 16b >. Il est l'auteurde plu^ieurs comiques -ju'on cbanteeuc rt aujourd'huien Prusse» et qu'il a lui-même mis en musique. V. Walther. ALBERTI (Jeaw -FRÉDÉRIC ) , organiste de la cour d<: Saxe et de la cathédrale de Metsebourg ; né à Tonningen , dans h duché de Hols- tein , le I i janvier 1642 , fil ses pre- mières études au gymoase d^ Stral- sund. Il y rencontra le célèbre maî- tre de chapelle Vincenzo Albrici^ que Is reine Christine de Suède avait amené , quelque tems auparavant , d'Italie, et dont les chefs-d'œuvres éveillèrent en lui le goût de la mu- sique. Après avoir fait un voyage en France et en Hollande, Alberti se rendit à l'académie de Rostock, où il fit un cours de théologie de deux ans , et où il prêcha même plusieurs fois. La faiblesse de son organe l'o- bligea d'abandonner la théologie et de se livrer à l'étude de la jurispru- dence. Il partit en conséquence pour Leipsick , et au bout de cinq ans , il fut en état de soutenir deux dis- putes publiques La jurisprudence ne lui fit pas cependant oublier la musique , et il se perfeclionna'telle- ment dans cet art . par les leçon» de Werner Fabricius, organiste à réglise de Saint-Nicolas , qu'il égala bientôt son maître, si toutefois iji ne le surpassait pas. Ses talens éminens lui attirèrent l'attention de Chrétien premier , duc de Saxe , qui le nomma organiste de cour et de chambre , et l'appela en cette qualité à Mersebourg, avec promesse d'avoir soin de sa fortune. Alberti accompagna quelque tems après le duc dans son voyage a Dresde. Il y trouva une seconde fois Albrici , son premier maître , qui venait d'arriver de jFrance , pouf prendre possession de la charge de maître de chapelle , que Télecteur " lui avait conférée. Alberti prit de lui les leçons régulières, tant de clavecin que de co763, iïi*4*'- L'on trouve sa biographie détail- lée dans b^ troisième voluaic des Jucltres Cl iti.iues , p. i. ALBRECl'lT (Jean-Mathieu), était né le premier mai 1701 ,-à Aus- tcrbehrit)' "-n , en Thuringe ; il re- recut a Gotha b s premières leçons iie musique de Witien , maître de chapelle. 11 eut dans la suite occa- sion d"'cntendrc en France plusieurs «les premiers virtuoses, tels que Cal- vière. Marchand , Daquin , etc. , et de se fornur diaprés cts modèU^s au point qu'il fut nmimé , après son retour dans sa ]>atrie, organiste à l'église de Sainte - Catherine,, à Francfort sur le Mein. Dans celte place , il sut si bien mériter l'ap- probation générale , qu'on lui con- féra non-seulement la place d'orga- niste chez les récolets , mais qu on lui lit construire , en 173.^, un nou- vel orgue de quarante- huit ieux_, par le célèbre Jean Conrad Weg- mann , de Darmstadt. De se, ouvrages rien n'a été im- primé 5 mais on connaît plusieurs concertos pour le clavecin avec ac- compagnement , qui ont été fort applaudis, ALBRECHT (Jean-Guillaume), docteur et professeur en médecine , à Erfurt , né dans cette ville en 1703 , fit ses études aux univer- jsités d'Jena de Wurtemberg. Il fit imprimer, en 1734 ^ ^ Lcipsick : Fractatu^ physicus de effectif, mu~ sices in corpus animaturn. Il fut dan» la suite professeur à Goet- lingue , et y mourut le 7 janvier 1736. M, Kasstner dit de son ou- vrage <( que l'auteur y traite une » foule de su'fits beaucoup mieux » que celui qu'il s'y était proposé.» ALBRECHTS-BERGER ( Jeait- Geobg. ) né à Kb'Sier - T'-^eubwr» entra le 3 février 1736 , à l'âge de j ans dans le chapitre de cette ville pour y chanier le dessiisj delà il passa à Pal/baye de Mcelk où il fut chargé de la conduite d'une école ou gyin- nase. Il apprit l'accompagnement et la coniposi;ion sous Monn , orga- niste de la cour ^ il fut nommé or- ganiste lui-même , d''a!iord à Raab , puis à Maria Taferl. Il fut ensuite , pendant douze ans , organiste à Mœlk. En 1772 , il fut nommé or- ganiste de la cour et mt mbre de l'a- cadémie musicale de Vienne • ea 1793, il devint maître de chapelle de réglise cathédrale de Saint- Etienne de Vienne , et en 1798 de l'académie de musique de Stockolm. Albrechls-Berger était un des pins savans contrapunlistes modernesjila formé un grand nombre d'élèves, par- mi lesquels on distingue M. Beetho- ven. Haydn avait pour lui la plus. gran.de estime et le consultait , dit- on _, sur ses ouvrages. 11 est mort, le 7 mars i8o3. Il a composé, pour l'église, un oratorio allemand, à quatre voix,, avec accompagnement d'inslrumcns;, et , pour la société de musique de Vienne , vingt motets et graduels en langue latine , avec ou sans vio- lons , mais tous avec accompagne- ment d'orgue. On a encore plusieurs autres ou- vrages de sa omposition , dont une partie a été gravée . savoir : six. quatuors fugues , pour le violon ; op 1 , gravé • six ide/n op. 2 et3 ,. en njanuscrit ; douze fui^ues poijr l'orgue, op 4' §!"^^'<^5 S''^ idem, op. 5, gravé à Vienne ; douze pré- ludes et une fugue , op 6 ,, gravé à Berli n 5 une fugue pour l'orgue , gra- vée à Vienne. Un concerto léger pour le clavecin , avec accompagnement de deux violons et basse, op. 7, gravé à Vienne; des fugues pour Torgue ,^ op. 8; quatre préludes avec cadences, op. 9 ; six quintetti fugues pour trois violons, viole et basse , op. 10 ; six quatuors (ugués pour le vio- lon , op. 11 ; six trios fugues pour deux violons et bî^sse , op. 12; six idem y op. i3. Tous ces ouvrages, depuis le huitième juscju'au trei- zième , Sont encore en manuscrits. Six quatuors et galanteries pour -deux violons , Tiole cl basse , op. 14» ont été gravés à Presbourg. Son traité élétnetiiaire de compo- sition , publié en 1790, à Leipsick ( Grundliche yinwetsung zur coin- jjositioii), un des meilleurs ouvrages «n ce genre, est, relativement à la tonalité, à l'harmonie et au contre- point modernes, ce que le Gracias de Fux est aux anciens ; mais il est beau- coup plus méthodique et beaucoup mieux rédigé que l'ouvrage de ce der- nier. ALT^RICI (Valentinj) , célèbre compositeur italien , au couiraence- mpnt du dix - huitième siècle , a laissé un Te Deum à deux chœurs , chacun à cinq voix , à grand or- chestre. V. le cat. de Brjgitkopf. ALBUJIO , compositeur et chan- teur, vécut vers l'an 1760, à Ber- game. On rencontre quelquefois des airs d'opéras de sa composition. ALBUZZI TODESCHINI (Thé- rèse ) , célèbre cantatrice et haute- contre, née à Milan : elle joua , pen- dant long-tems, les premiers rôles à la cour de Dresde , elle mourut pendant la guerre de sept ans , à Prague. ALCÉE , poète lyrique de My- lîlène , natif de l'île de Lesbos , cé- lèbre par l'invention du rhythme Alcaïque , vécut 6ol) ans avant Jé- sus-Christ. Athénée l'appelle , lib. i4 , p. "i. 627 j musices scientis- sitniis. ALQDAMAS , rhéteur habile , écrivit sur la musique. V. les Tus- culanes de Cicéron. ALCIDAMAS , d'FJée , philo- sophe et orateur, était disciple de Gorgias de Léonce , dans la quatre- vingt huitiè ne Olympiade. Suidas , dit qu'il avait écrit des livres fort élégans sur la musique , elegantis- si/nos libros. ALCOGK , musicien de Londres, y «publié, vers l'année 1780, six concertos pour le violon. ALCUïN , savant anglais , ins- tituteur de Gharlema':;ne. Le Prince- Abbé Gerbert a inscrit dans sa col- lection , t. I , p. 26 , un manuscrit , ccrit iur papier , conservé depuis trois-cents ans dans le bibliothèque de Vienne , «pii lui est attribué. II est cependant fort douteux que ce fragment soit son ouvrage , parce au j)sal- térion . à la harpe , etc. ALEXANDRIDES, musicien de l'ancienne Grèce , fut le premier qui parvint à produire surlemi-me instrument à vent des tons élevés et bas. V. Aihen. lib. 14. Ce fui par le moyen des trous ; il paraît qu'a- vant lui on ne connaissait en ce genre que: la fliitede Pan. ALFRED, ditle ])hilosophe sa- vant aui^^lais , fut célèbre , au trei- zième siècle , en France , en Italie , en Angleterre , et séjourna long- lemsà Rome ^ il retourna , eu 1268, à la suite du légat du papp, en An- gleterre , oi!i il mourut peu de teras après. Parmi s s ouvrages , il s'en trouve un , de inusicâ. ALGAROTTI (François , comte d* ) , né à Venise en 17 12 , fut très- estimé du roi de Prusse, Frédéric il, 41 mourut à Pise en 1764. Il a laissé un ouvrage intitulé Sagglo sôprA l'opéra in muslca^ Essai sur l'opéra en nausiqut! , dans lequel il s\ lève avec force contre les abuî» «lui d'és- honorcnt l'opéra italien , tt lt> ré-» duiseni à être un long et ennuyeux concert. Cet ouvrage a été traduit en allemand par Hilh-r, et en français par ie mar t ALTENBUFiG (Michel), pas- teur luthérien àErfurt, où il mou- rut le 12 février 1640. 11 a publié, Intradue , espèce particulière de chansons 5 Musik auf die gebujrt christi , und a ifs neuc Jahr ^- Mu- sique pour la fête de la Nativité de notre S'igneur, et pour le jour de l'an : Cantiones de adventu Domini nosfri J.^su-Christi ,- et enfin la mé- lodie pour le cantique allemand: Herr gott nun schlenss den HiiruneL auf. V . Jœcher et Walther. ALïHAN ( Adolphe , comte d'), capitaine à la cour de l'empereur Charles VI, à Vienne, amateur de musique , était connu pas sa grande habileté' sur le luth, ALTNIKOL , organiste àNaura- bourg en Saxe, disciple et gendre du grand Jean-Seb. Bach 5 vivait encore en 1768 , et jouissait de la réputation d'être un des plus forîs organistes de son tems. Dans le ma- gasin de Breitkopf , il existe de lui , en manuscrit, un Magnificat et plu- sieurs cantates , toutes à grand or- chestre ALYPIUS , né à Alexandrie en Eqypte , vivait vers l'an de J. G . 36o. Son manuscrit sur la musique est conservé dans la bibliothèque de Saint-Sauveur de Bologne. Sans ce manuscrit , nous n'auiions ja- mais su dequelle manièrelesanciens écrivaient leur mufique. Leurs ca- ractère» musicaux étaient au nom • bre de seize cent ving' , comme on 1© voit par les tables d Alypius. Son traité fait partie delà collection d« Meibonaius, A M AMABIO (Càrolo), publia les trois drames suive ns : p^enere invi- diosa, J Due CoraLbi , la Fida mora. Il florissait en 1669. AMADORI (Joseph ), e'iève da fameux Bernacchi , était chef des compositeurs de Técole romaine dans le même leras que Porpora , Léo et Vinci étaient les chefs de réçole napolitaine. On a de lui le Martyre de Saint -Adrien , oratorio , donné à Rome en 1^02. On trouve encore un Amadori, qui chanta, en iy54 , à Berlin • mais il est probable que ce fut un autre que celui dont nous venons de parler. AMALARIUS ( Fortunatus) , diacre à Metz , vers Tan 83o 5 est au- teur de Touvrage : De ordine anti- phonorii , que l'on trouve dans la Bibliotheca patruin. Yoy. Martini. Slor. AMANTIINI, chevalier, et pre- mier sopraniste de la reine de France, vers Tan 1783. AMANTIUS a écrit un traité de musique, en lalin, cité par L.Alard, de Musica ojeterum , p. 87. ( "W. ) AMATI (André) , excellentlu- thier de Crémone, le plus fameux nant messe, vêpres et compiles à quatre et c.nq voix. Il mourut le 29 juillet 1670. (W.) AMBRE VILLE (Rose ) , épouse de Peroni , violoncelliste , naquit en Italie. Elle figura en lySS , comme première cantatrice au grand opéra Conscan-^a e Forteiira , du premier maître de chapelle Eux , représenté â Prague , dans la place publique , par cent chanteurs et deux cents instrumens , excellens au dire de Quanz, Rose Ambreville brilla datrt la suite à la cour de Modène. V.Bo* rosini. AMBEOSmE, était, vers l'an 17:^2 , une excellente cantatrice de haut- dessus, au conservatoire de la Pietà , à Venise j elle avait la voix et l'expression admirables. V. Crit. mus.de Maiheson . t. 1, p. 18S. AME, était , vers Tan 1760, pre- mier violon a l'orchestre dvi lliéâtre Italien à Paris. En lySo , on y pu- blia successivement troi5 conceitos pour la flûte , dont le troisième était désigné comme le septième des ou- vrages d'Ame. AMELINGUE, luthier de Paris, est principalement renommé pour la facture d«s clarinettes. AMERIGHI ( la signera ) , de Bologne , cantatrice d'un mérite ex- traordinaire , eut de la réputation à IXaples, à côté de la célèbre Faus- tina. AlVtÉTOR, étaitun musicien grec, qui le premier , au rapport d'Aihé- née , chanta sur la lyre des chansons amoureuses. AMICIS ( Anne de ) , après avoir excellé dans le chant comique , a passé au sérieux . où elle s'est fait admirer par son jeu , qu'elle avait perfectionné en France. AMICOjNI , compositeur d'Italie qui de nos jours, y jouit d'une grande réputation , et S'est fait connaître principalement par ses compositions pour le théâtre. AMIOT ( Le père) , missionnaire français à Pékin , a traduit l'ouvrage de Ly-Koang-ty , que les Chinois regardent comme le meilleur qui ait paru chez eux sur la musique. 11 envoya cette traduction , en manus- crit, vers 1754, au secrétaire de TAcadémie dis inscriptions , M. de BoHgainville , qui le déposa à la bibliothèque royale, où on le trouve encore parmi les manuscrits Araiola égalemt ntenvoyé à Paris son Traité sur la nouvelle musique des Chinois, et sur leurs instrumens. Lahorde en a tiré paili dans le tome premier de l'Essai sur la mu- sique ancienne et moderne. On a lieu de regretter que l'auteur ail été engoué des systèmes de l'abbé Rous- sier j ce qui nécessairement a du in- fluer sur rexaclitudc de ses obseï va- lions. A N l 1VMMËRBACHËR (J.-Gasp.), j chanteur à Nordlingen , a publié , en 1717, à Nuremberg, une petite méthode de chant, sous le titre : Kurze und grundliche anweisung S>ur 'vocal niusick. AMMON ( J.-GHBist ) , prédi- canl à Ensheira , en Franconie , a inséré en 1746, dans les Journaux savans de Ralisbonne, une disserta- tion, où il essaie de prouver que dans ]a vie éternelle il y a réellement une musique excellente. Voyez Biblioth. de Mitzler, t. III, p. 58r. AMMON (Magist.-Wolfga.wg), Ïtublia en i583 , à Francfort, un ivre de cantiques , imprimés d'un côté en allemand , et de Fautre en latin, et précédés des airs qui ap- partiennent à chacun d'eux. AMMON ( Blaise )y Tyrolien , habile inuttrc du seizième siècle, a ublié, à Munich, plusieurs recueils e musique sacrée, à quatre, cinq et six voix, en iSgoetannées suivantes. Il est mort vers ce même tems. (W.) AMŒBUS, contemporain 4e Ze- non, était joueur de harpe à Athènes. V. Plutarque. AMON, est un compositeur connu principalement en Allemagne, de- puis 1790 ou environ, par un grand nombre d'ouvrages , la plupaxt pour le violon. AMOREVOLt ( Anoelo ) > né h. Venise , basse • contre au théâtre Ae Dresde , en 1740 , avait la voix très- flexible , et aimait les triolets. Il vivait encore en 1781. AMPHION , thébain , adoucit par les sons de sa lyre les mœurs sauvages des premiers habitans de la Grèce , et les engagea à bâlir des, villes. Il est l'inventeur de la poésie citharistique et du mode Ly- dien. On lui doit aussi l'usage de s'accompagner en chantant. Voyez Plutarque. ANATOLIUS , d'Alexandrie , sa- vant évêque de Laodicée , vers la fin du troisième siècle , a composé les mélodies de plusieurs hymnes.V* Triod et Jœchcr, ANAXENOR était un fameux joueur de luth , à qui" Marc-An- toine donna des gardes et le re- venu de quatre villes. ANAXILAS, tyran de Messine, 476 ans avant Jésus- Christ, zèle par- J. 17 tisant de Pythagore ; il soutînt que vingt - quatre sons principaux for- maient la base de J a musique • qu«» de ces vingt-quatre sons dérivait une quantité innombrable d'autres^ au moyen desquels un musicien pou- vait opérer des prodiges. Le livre qu'il a écrit sur la musique est intitulé : In Lyraruin opijice. ANDERLE (François-Joseph ) , virtuose sur lé violon , était fils d'un brasseur de Podiébrad , en Bohême , et exerça d'abord lui- même cette profession , mais 'l'en- thousiasme qu'il avait pour son ins« trument le porta bientôt à la quit- ter , quelque lucrative qu'elle fut. En 1762 , il abandonna sa femme et ses enfans , et s'éloigna un jour, à rinsu de tout le monde, et sans prendre congé de sa maison , n'em- portant avec lui que sou violon , quelqugs ducats et un peu de linge. Après avoir parcouru la Pologne, il se rendit en Hongrie où il s'éta- blit ; il y fit sa fortune , près des magnats , par ses talens extraor- dinaires. V. Matériaux pour la Sta-- tistique de la Bohême , septième cahier. ANDERS( Henri), allemand, organiste à Amsterdam , y publia , vers 1720, des sonates pour plu- sieurs instrumens. (W.) ANDRÉ (Jean) , né à Offenbach le 28 mars 1741, fut d'abord destine au commerce par ses parens qui te-» naient en cette ville une fabrique de soieries. En conséquence , ils ne lui firent point étudier la musique; et le jeune André , que son goû* entraînait vers cet art , n'eut pour tout secours , jusqu'à l'âge de douze ans , que les avis d'un de ses petits camarades qui allait à Fraticfort prendre des leçons de violon qu'il lui transmettait à son tour. Il ap- prit aussi , sans maître, à toucher du clavecin ; et le choral-buch de Kœnich lui servit à étudier l'art de l'accompagnement. Jusques à l'âge de vingt ans, An- dré n'avait composé que des pièces fugitives de chant ou de musique instrumentale j mais se trouvant vers 1760 , à Francfort , il y entendit des opéras comiques français et des opéras bouffons italiens qui lui don- nèrent ridée de travailler paur I« i8 A N théâtre. Son premier ouvrage en ce genre , der Tœpfer y le Portier , représente' à Francfort , plut par la gaieté et le naturel qui y re'gnaient, et le conseiller Goethe lui confia son ope'ra d'Erwin et Elmire. Il le mit en musique avec un égal suc- cès , et ces deux ouvrages ayant été représentés peu à près à Ber- lin , celui qu'ils obtinrent , en cette ville , mérita à leur auteur d'y être appelé pour diriger le grand théâtie. André vendit alors sa fa- brique de soieries, et se rendit à Berlin avec sa femme et ses enfans, pour se charger de cette direction , et pour apprendre la composifiou dont il n'avait point encore fait d'e~ ludesrégulières.Là, il fit la connais- sance du célèbre Marpurg , et l'on doit présumer tout ce qu'il dut ac- quérir sous un si savant et un si ha- bile maître. Durant le tems qu'il passa à Ber- lin , André composa un assez g^and nombre d'ouvrages pour le théâtre qu'il dirigeait. Il resta plusieurs an- nées dans cette ville , et probable- ment il s'y fût fixé pour toujours s'il eût pu y transporter une fa- brique de musique qu'il avait éta- blie à Offenbach peu avant son dé- part? mais, n'ayant pu liniroduire à Jerlin à cause du privilège d'Hum- mel, et ses affaires ayant été, mal conduites en son absence, il prit, en 1784 , le parti de retourner à Of- fenbach, pour diriger par lui-même une entreprise qu'il jugeait plus avantageuse que la direction du théâtre. Les succès de M. André , comme fabricant de musique, réçon- dirent à ses espérances, et son éta- blissement est devenu un des pre- miers de l'Europe en ce çenre. Avant de quitter Berlin, il reçut de S. A. R. le uargrave de Brand.«- bourg -Schwedl, qui le vit partir avec beaucoup de regrets, le di- plôme de maître de sa chapelle. Voici la notice de ses ouvrages par venus à notre connaissance : Der Tœpfer ,• Eiwin et Elmire 5 ariette pour le Barbier de Séville; H^rzog Michel (Le duc Michel) ; Bcr al te /rerer( L'amoureux suranné ) \ Pe- ler und Hannchen,- Der fars t in Jxotchsten glanze,- Laura Ficseti ,• Cluudina, VAlchimisle j les Grâcesj Dûs TartariscJie gesetz (La loi dei ïar tares ) j Das jriedensfeyer ( La fête de la paix) ]Ùie schaden/reude (L'envie); Kurze thorheit ist die Leste (La meilleure folie est celle qui dure le moins ) ; Das wut— hende heer ( L'armée errante ; ; Elmire, extrait pour le clavecin, imprimé en 1782, un des meilleurs ouvrages d'André ; Das automat ( L'automate ) ; Der barbier von Bagdad (Le barbier de Bagdad). Sa composition de la romance de Léo- nore, par Burger , eut deux éditions avant 1790. Ce fut dans cette année, que M. André en publia une troi- sième avec des corrections. Le cadre étroit que nous nous sommes pres- crit ne nous permet pas de donner ici l'énumération d'un* quantité d'a- riettes, de chansons et de i!uos, ni des quatuors pour le violon , par Regel, qu'il a publiés avec Autant de goût que de jugement. Le théâtre «llemancl doit encore à M. André la traduction de plusieurs opéras co- miques français, dont il a adapté le texte à la musique originale. M. André est mort vers 1800. ANDRÉ ( Jeaiv-Antoine ) , troi- sième fils du précédent, né à Berlin en 17^6, a de bonne heure annoncé du goût et du talent pour la compo- sition. Dés 1789 (à l'âge de dix-huit ans) , il donna une sonate avec ac- compagnement de violon obligé. Il a depuis publié un grand noinbre d'ouvrages , dont plusieurs sont connus , même en France , où ils ont eu du succès; ils sont au nombre de trente-trois, dont neuf pour le forte-piano; trois pour le violon^ dort une méthode, plusieurs sim^ phonies à grand orchestre et des con- certos pour flûte, cor, hautbois et autresinstrumeus, etplusicurs pièces ' de musique scoîastique, entr'autres «ne fugue , avec des explications sur ce geore de composition ; enfin , des cantates et autres compositions vo- cales. M. André a succédé, en 179g, à son père dans la direction de sa fabrique de musique; il possède un fonds trèS'Considérable , contenant plus de trois mille ouvrages. Il y a , vers l'année 1802 , introduit avec succès la lithographie musicale. Il est le premier qui ait organisé en fa- brique ce genre de typographie. I A N ATVDRÉ, âe Modène, religieux r^collet, a publié en 1690 : Canto armonico , o canto fenno, ANDRÉ (Le père Yves-Marie), jésuite , né à Caen en 1675, a traité du beau musical dans le premier cha- pitre de son Essai sur le beau. ANDRÉ (Lucrèce d'), surnom- mée Caro , cantatrice fort célèbre de ritaiie, du commencement du siècle passé ; elle était au service du grand- duc de Toscane, ANDRÉ AS-CRETENSIS, arche- vêque de Crète , surnommé le Jéroso- Jjmilain , mort le i4 juin 724 , a composé un ouvrage sous ce titre : Canon magnus , et plusieurs can- tiques avec les airs, que l'on chante encore dans l'église grecque. Voyez Triod et Jœcher. ANDRÉAS PYRRHUS ou RU- FUS, moine grec et musicien du sep- tième siècle, est Fauteur de plusieurs hymnes pour l'église, avec leur mé- lodie. V. Triod. ANDRÉAS-SYLVANUS, grand contrapuntiste vers l'an i54o. Gla- réan cite de lui, dans son Dodeca- chorde , quelques morceaux d'une messe d'une composition très-intri- 9 ïviee. ANDREINI ( François ) , auteur et acteur, né à Pistoie, eut de grands succès vers la fin du seizième siè- cle* ANDREINI ( IsABELLA ) , célèbre actrice , née à Padoue en iSSi, chan- tait et déclamait supérieurement , et jouait 1res- bien de plusieurs instru- raens ; à tous ces talens , elle joi;:rnait celui de la poésie, et fut reçue à l'académie des Intentf de Padoue. Elle demi ura îong-tems en France, où elle jouit (l'une grande réputation. Elle mourut, d'une fausse couche , à Lyon en i6o4. ANDREOZZI (Gaétaw), maître de chapelle à Naples, y jouit d'une réputation extraordinaire. 11 est pa- rent et disciple du grand Jomelli. II a travaillé pour presque tous les théâtres d'Italie. Parmi ses ouvrages, ondoitd stiuguer les opéras sui vans: VArbace ; Olympiade ^ Catone^ Flo- rence, 1787. Ag(isilao,y cx\\se.,i''j^^. Il a aussi mis en musique la Pas- sîone diGieiuC/irislo. L'on trouve encore de lui, en Allemagne, six duos pour deux sopranos et basse, lin 1782; on publia encore à Flo- rence six quatuors pour le violon, de sa composition. Tout le monde con- naît son bel air JYo ^ questa anima non speri. ANDRIGHETTI ( Antonio - LuiGi ) , publia en 1620 , à. Padoue, un ouvrage in 4^, sous ce titre : Raguaglio di Parnasso della gara naLa trà la inusica et poesia ANDRON ou ANDR^NIS, joueur de flùie, né à Caianc , en Sicile, in- venta, dit-on, les oiouvemens du coips et la cadence pour ceux qui dansaient au son des instrumens. V. Athénée, 1. ^l^. ANDROPEDIACUS ( Licort.- PsELLioNOR ). bous cc nom , parut à Nuremberg , sans date , un ouvrage in-8**, intitulé : Kurzer bericht vo/n ura!tenherkommen,/ortpflanzungy und nutzen des alten deutschen meistergesunges (Relation de l'ori- gine, de la propagation et de l'uti- lité des anciennes ballades alle- mandes. ANDROT ( Albert- Auguste ), naquit à Paris en 1781. Jl fut admis en 1796 au Conservatoire de mu- sique , à l'étude du solfège. En 1802 , il remporta le prix de composition que donne le Conservatoire , et coiî- courut pour le grand prix de compo- sition musicale proposé parla classe des beaux-arts de l'Institut, qui lui fut de'cerné dans la séance publique du 3o septembre i8o3. Arrivé à Bome au commencement de rhiver , il se livra avec ardeur à Tétudc.avec trop d'ardeur peut-être.' Charmé de son zèle et de ses dispo- sitions, Guglielmi, maître de cha- pelle du Vatican , le prit en affection et Faida de ses conseils. Androt composa un morceau de musique d'église , qui fut exécuté pendant la semaine sainte de i8o4 et qui eut un tel succès que ]a di- rection du principal théâtre de Rome le sollicita de fairr un grand opéra pour rautorne. Le jeune composi- teur expira, comme il venait déter- miner cet ouvrage, le 19 aoAt ibo4 avant d'avoir atteint sa vingt- troi- sième année. Peu de jours avant sa mort, il avait composé un de pi'o/undis , qu'on a exécuté ep son ho-ineur à la cérémonie religieuse qui eut tif u au mois d'octobre i8o4, dnns l'église de" ôaint-Lorenzo in hucina , à Rome 2. 20 • AN A'NÎIAU ( Barthélémy), est au- teur d'un livre contenant des noëls , et la quatrième églogue de Virgile en musique. Ce livre a été imprimé à L>on , en iSSg et en iSScj. A3NERIO ( FÉLicE )", céjèbre compositeur romain, vers la fin du seizième Siècle et le commencement du dix-septième siècle^ était disciple de Maria Nanino. Il a laissé plusieurs madrigaux et chansonnettes. Voyez Walter. AjNFOSSI (Pascal), ne' vers lijSô, fut élevé pour le violon aux conservatoires de Naples. Après avoir pratiqué cet instrument pen- dant plusieurs années, il se mit à étudier la composition sous l,es le- çons de Sacchini et de Piccini, Ce dernier le prit en affection , et lui procura en 1771 , un premier enga- gement pour le Ûiéixixc Délie Dame , à Rome. Quoiqu'il ne réussit pas , il lui en procura un semblable pour l'année suivante , et malgré le mau- vais succès de celui ci, un troisième pour l'année d'après. Cette fois , Anfossi fut plus heureux. L'Incon- nue persécutée , qu'il fil jouer en 1773, obtint un succès d'enthou- siasme ; la Fintq, Giardiniera^ en 1774, et // Geloso in cimento . en 17751, n'en eurent pas moins; mais r01> mpiade , donné en 1776 , tomba entièrement , et les désagrémens que l'auteur éprouva à celle occasion , le décidèrent à quitter Rome. Il par- courut l'Italie, et, vers 1780, il vint en France , avec le titre de maî- tre du conservatoire de Venise, où il avait, dès 1769, fait représenter l'opéra de Caius-Marius. A TAcadé- tnie royale , il essaya de faire enten- dre l'Inconnue persécutée; mais cette musique gracieuse et délicate , ap- Y>liquée à un poème froid et exécuté selon un syslèrae qui lui était étran- ger , n'eut pas en général le succès qu'elle méritait. De France , Anfossi passa à Londres: il était en 1788, directeur de la musique au théâtre italien de cette ville. En 1787 , il revint à Rome , où il donna plu- sieurs ouvrages dont le succès lui fit oublier ses anciennes disgrâces , et lui procura un crédit et une consi- dération extraordinaire, qu'il a con- servés jusqu'à sa mort, arrivée vers 1790. Anibftsi a peu d'invention et de variété. Sies ebmpositîoiis rappellent sans cesse celles de Sacchini et de Piccini , sur lesquels il a f «rmé son style et sa manière ; mais c'est un auteur estimable pour le goût l'ex- pression et l'art des graduations et des développenlens. Plusieurs de ses finales sont des modèles en ce genre ; sa partition claire et bien écrite a de l'éclat et de l'effet. Sa fécondité prouve qu'il travaillait avec faci- lité ; nous avons fait connaître ses ouvrages les plus remarquables; il faut y joindre VAvaro, que quel- ques personnes regardent comme le meilleur de tous. La plupart ont passé d'Italie sur les principaux théâtres des autres nations de l'Eu- rope , soit en parodie soit en origi- nal. Parmi ses oratorio , on cite fa BetuliiZ liherata comme un chef- d'œuvre. , ANGARÈS é'ait l'un des plus habiles musiciens d'Aslyage. ANGELETTA , excellente can- tatrice et habile claveciniste du con- servatoire de Venise , en 1726 ; ayant épousé un riche banquier de cette ville, elle continua de cultiver les arts, et se servit de sou crédit pour rendre service aux artistes. ANGEL1(Le P. François-Ma- rie) , tordelier , a publié, en 1691, Sommario del contrappunto, ANGELI ( Giovanni Vincenzo d' ) , habile chanteur, mort vers 1600. ANGELO(le comte d'), a fait plusieurs drames en musique, en- tr'autres , V Euridainante , la Cleo' patra , Il Demetrio , l'^ureliano , joués à Venise , en i654- ANGELO DA PICITOIME. fran- ciscain , était un organiste célèbre. l! publia à Venise , en l'an i547, un ouvrage in-4°., ayant pour titre .-^ I^ior angelicô dï tnusica : nuova- îiiente dal R. P. frate Angelo da Picitone , conventuale d'elV ordine minore , organista prœclarissi ino , composta , que ie P. Martini cite souvent. ANGELO ( Michel ) , castrat , né à Bolog^ne, était en 1786 à la chapelleélectoralc à Munich, comme sopraniste , et jouait les premiers rôles au grand tnéâlre de l'opéra de celle ville. ANGELRAMK, abbé de Saint- Richard, vers le comuicncemenldu dixième siècle. L'on prétend qu% c'est lui qui a composé la musique pour l'ofhce de baint-Valérien et Saint-Wuliran. AfsGERlVlANN, organiste à Altenbourg , vers Tan 1740* On le coiuplaiLen même tems parmi les preuiicrs compositeurs. Yoy. Ma~ tiieson. AJXGLEBERT ( Jeak-Henrt ) , musicieu de Ja chambre du roi de France , et organiste qui , vers Pau 1679, jouissait d'une grande repu taiioD. la publié un volume d'ex- traits pour le clavecin, des ouvrages de Luily. Outre cela , on a encore de lui quelques fugues pour l'orgue. ANGLERlA (Le P. Camille) , de Crémone , a donné Revoie del contrapunto. Miluno , i^iti. A]NGî;.TENBERGER( Michel), croix de l'eioile rouge, et commen- deur à Saint Charles à Vieune , né à Keichsiadt en Bohême ; composa dans sa jeunesse pour l'église , de la musique dans le goût deLotti , dont on faisait grand cas , à cause du feu et de l'expression qui la caractéri- sent. V. Statistique de la Boiicuie , caJi. 7. ANIMUCCIA (Giov.), c^e Flo- rence , maître de la chapelle du pape , prédécesseur du célèbre Pa- îesuina , est mort en i5t>9 oa en 1571. Il a composé un très-grand nombre de madrigaux et de motets. Le père Martini a rapporté plusieurs pièces de sa composition dan^ son Saggio di conlrapjj. ( W.. ) ANNE*, d'Angleterre , prin- cesse de la Grande - Bretagne , et épouse de Giiillaume-Henri-Charles ï^risou , prince d'Orange , sladhou der des Provinces - Unies j lut la seule disciple de Uaendel dans la musique et le chant ^ elle était d*une force singulière dans l'accoœ.- paguement. Elle mouruià la Haye , Je 18 janvier \.^j^^> V. Lettres cri- tiques. ANT^'E DE BOULEN , épouse de Henri Vlll , roi d'Angleterre , fille du chevalier Thomas Bodlen , et mère d'Elisabeth 5 née en 1607 , était rangée parmi les premiers ama- teurs de musique. Elle jouait fort bien du luth ,_ et s'accompagnait avec un art et une grâce particu» lière. ANNE-AM ALIE ^ princesse de AN 21 Prusse , soeur du Grand Frédéric , née le 9 novembre 1723 ; abbesse de Guedlinbourg depuis l'an i744- Elève de ivirnberger , directeur de sa musique , elle devint assez ha- bile pour composfir , sur la cantate , la mort de Jésus , par Ramier, une musique qui disputa le prix au fa- meux compositeur Graun. Ktrn- berger , dans son ouvrage , Kunst des teineii satzes ( L'An de la composition pure ). En a con- servé un choeur d'un sijk mâle et nerveux, qui fait voir combien elle était habile à employer toutes les ressources du contrepoint double , de la fugue et autres artiiices du contrepoint. Un trio , pour le vio- lon , du même ouvrage , atteste son talent dans la composition instru- mentale. A ces connaissances elle joignait , surtout dans sa jeunesse^ un habileté extraordinaire au cla- vecin. Elle mourut à Berlin , le 3a mars 1787. Sa chambre de musique , décorée des portraits de Chari.-Phil. -Em- ma n. Bach tt de Kirnberger , peints par Lisiewsky , contenait une col- lection de musique , des plus pré-^ cieuses et des plus rares, tant im- primés que manuscrits. Toutes ces pièces étaient reliées et conservées dans de grandes armoires vitrées. A sa mort, elle légua cette coUectioa superbe que l'ou estimait à une somme de 4o,ooû écus ( iGo,ooo fr.) ^ au gymnase de Joachimsthal , à Berlin ,. sans même en exclure les d'eux portraits. ANNE-AMALIE, duchesse douairière de Saxe-Weimar , fille du duc Charles de Brunswick , née à Brunswick le 24 octobre 17^9, est comptée parmi les protecteurs éclai- rés des arts. C'est à son adminis- tration que le théâtre de Weimar doit cette perfection à laquelle il parvint sous la direction d'Eckhof. Dès sa tendre enlance , elle mon- tra sa prédilection pour l'art de la musique. Sortant de l*école de Fleischer ^ cette princesse arriva à Weimar , où elle choisit le digne maître de chapelle, Wolff , pour son précep- teur dans l'art de la composition. Aidée par son propre génie, elle se trouva bientol en état de compo- ser la musique d'un oratorio ^ qui 22 A N m< fut donne , ponr 7a prrujièrp fois, en 1758, par la chapelle du duc, avec la Mort de Jé&us , de Graun. AIMXEUSE aveugle, habile or- ganiste à Lille en 1770. V. Bur- aey. ANNIBAL^de Padoue , nomme' â vingt-cinq ans organiste de Saint- •Marc, à Venise, eut une grande réputation en Italie, vers la fin du seizième siècle , par son jeu et les ouvrages qu'il publia. ( W. ) AIMNIRAL (DoMENico), futun des premiers chanteurs dans l'opoTa de Hasse , Cleofide , que l'on donna en 1731 , à Dresde. 11 s*y trouvait encore en 1766. ANNUINCIACAM ( Frakçois- Gabriel da. ) , franciscain de I^is- bonne , né en 1679, a donné, en 1735, en celle ville, un traité de plain-chant, sous le tilre : Arte de Canto-chao , resumida para o uzo dos reli siosos /ranriscanos , etc. ANSALDUS ( Casti-Innoc.) , moine de l'ordre de Saint Domini- que, puUlia en 1747 , à Brescia , un traité de cent vingt-qualre pa;,es in-4*^., sous le tilre : Commenta- rius de forensi Judœorum bue— cinâ. ANSANI ou ANZANI, sopraniste et compositeur italien, débuta en 1770 à Copenhague; il chanla à Londres en 1782, et à Florence en 1784. Il réussissait également bien dans l'allégro et l'adagio. On con- naît de lui plusieurs duos pour deux sopranos avec accompagnement de basse et un récitatif j le tout en ma- nuscrit. ANSAUX , musicien ^'Arras , fjui vers 1260 , a composé des chan- .«ions françaises , que l'on trouve ma- nuscrites en plusieurs biblioihèques. ANSEAUME , de Paris , secré- taire de la ooméilie italienne, a donné à ce théâf re,de 1750a 1780, un grand nombre d'opéras comiques, dont plu- sieurs sont agréables, et ont eu du ?uccès. Les plus connus sont lePein- ire amoureux , les Chasseurs et la Lrtitière, Mazet , la Clochette, le Milicien, le Tableau parlant. ANSELME, de Parme, a, d'a- près Gerbert , écrit un ouvrage sur la musique. ANTEGNATl (Costanzo f, or- Planiste de la cathédrale de Brescia , à donné en celte ville , en 1608, un ouvrage intitulé VArte orgcmcan op. i6. On ne sait point au jusie quelle est la nature de cet ouvrage cité, avec eslirae, par M. lorckel et le père Martini. ANTENORI (DoMENico), fa- meux violon de Milan , vers 1760 ; on connaît de lui un concerto de violon manuscrit. AIN THES, musicien de l'an- cienne Grèce, natif d'Anthedon , dans la Béolie. Plutarque nous dit qu'il a mis quelques hymnes en mu- sique. ANTIER ( Mahie ) , née à Lyon , en 1687 , vint à Paris en 1711 , et entra à l'opéra, où elle resta vingt- neuf ans. Celait une excellente ac- trice surtout dans les rôles de ma- gicienne. Elle mourut le 3 décem- bre 1747- Elle eut l'honneur de cou- ronner le maréchal de Villars, après la victoire de Denain , en 1712. ANTIGÈNE, joueur de flûte, vivait 4i6 ans avant J. C. AN riGÉNlDE , célèbre musi- cien de Tlièl)es , exécutant un jour sur sa flûte l'air guerrier du char , en présence d'Alexandre-le-Grand , jeta ce prince dans un tel accès de fnreur . qu'il saisit ses armes , et fut sur le point de charger les convives. V. Plularque. ANTIMAQUE était un grand musicien. Il ne faut pas le confondre avec le poète Antimaque ( de Colo- phon en lonie ) , dont la Thébaïdc fut fort estimée. ANTITNORI (LuiGi)t de Bolo- gne , était un excellent tenore. ' ANTIPHON , le rhamnusien , orateur , poète et musicien , floris- sait en Grèce vers l'an 353 de Rome. ANTIQUIS ( Giovanni de ) , maître de ch*pelle à l'église de Saint- Nicolas , à Bari , dans le royaume de Naples, vers la fin du seizième siècle ; publia en i584 , à Venise , in— 4**. . le premier livre de ses ma-» drigaux, à 4 voix, avec un dia- logue à 8 voix. Il y fit imprimer dans la môme année : // primo libro à 2 voci di diversi auto ri di Bnri , dont voici les noms : Simon de Bal' dis , Ste/ano Felis / Mutilo Es- trem , Fabricio Facciola ,• Gio de Marimê, Gio. France sco Gliro , G'O. Battista Pace , Gio. Donato de Lavopa^ Gio. Pictro Galloy Cola Maria Pi\\iolis , Gio. Francesco A P Capoani, Cola P^incen-^o Fanelll , Tarquinio Papa, p^ittnrls di Ue- lia, Gio. Francesco Palumbo , Gio. Giacomo Carducci, Gio. F'incenzo Gottiero , Oratio di Mardno , Jo- sepho di Cota Janno , Domimco del to Mansaro, Donato Antonio Zaï- zarino, Gio, Francesco f^iolanti et Pornponio JVenna. ANTISTHÈNES, le disciple de Socrate, et l'instituteur des cyni- ques , 'né à Athènes , 824 ans avant J. C. j-a fait plusieurs livres sur ia musique. ANTOINE (d'), capitaine au service de l'électeur de Cologne, amatei^r passionné, et grand con- naisseur en DQugique , jouait du vio- lon et du clavecin. Il apprit la com- position dans Marpurg , Kirnber- Rer et Riépel ; son goût se forma en Italie. Depuis 1780 , il a mis en mu- sique ; pour le théâtre:// Mondo aJlo roversa, (Le Monde à rebours), op. JSuf/a. Dus Tartxrlsche gesetz, ( La loi des Tartares) , Das Mœd~ chen ini Eickthale , (la Fille delà vallée aux chênes )j un prologue.de Cramer j diverses symphonies et quelques quatuors dans Ja manière d'Haydn. V. Neefe et Cramer. ANTONII ( P1F.TR0 Degli ) , maî- tre de chapelle de Saint-Etienne de Bologne , vers 1690 j a publié dans celte ville plusieurs œuvres dé mu- sique dont on peut voir le catalogue dans Walther. Cet auteur parle dans le même article d'un autre composi- teur nommé, Giov. B. Deeli Anto- nii. (W). ANTONIO, musicien de Maz- zara en Sicile. On cite de Im nn ou- vrage intitulé: Cithara septem chor- daruni. Cet auteur quitta sa patrie pour aller vivre chrétiennement a Jérusalem V. Ab. Pyrrh. not. eccL Ma-^-^ar-Y». 543, et Mongitor,. Bi- blioth. sicula . t. II , p. 6q. ^ANTONÏOTTI (George ) , pu- blia à Londres, vers 1760, un traité théorique et pratique de l'harmonie, sous le^itre : Arte armonica. Il est traduit en anglais , en deux vo- lumes in -fol. V. Observations de Serre, p. 5. Son premier ouvrage , composé de douze sonates pour la viola da gamba et le violoncelle , fut imprimé en lySô. ANTONIUS ( Jeàn-Ephraim ) , ;grofesseur et chanteur à firême ^ ué à Dcssau; y publia en 1742, un traité, sous le ixlre : Principia tnw sices , in 8°. quatre feuilles et demie APOLLONI (Salvator), Véni- tien , était barbier et assez mauvais joueur de violon. Il devint fameux dans le genre des^^àrca/o/es. 11 osa même composer des "péras , et y eut assez de succès. Ce furent la Fania dcU'onore , 1727 y Metamorfosi odiamorose , 1732,- il Pastor fido , 1739. APPELL (d'), conseiller de guerre et des domaines à Cassel,fut élu, le 3o novembre 1785, membre de la société philatmonique de cette ville. On conserve dans le ma^-asin de Breitkopf, un trio pour deux flûtes et basse , dont il est i'autenr. Il a , outre cela , composé plusieurs scènes et cantates. APPIANI ( GiusEPPE ) , dit Ap. pianino^ excellent contralto , né à Milan, vers 1712, élève de Por- pora , débuta en i73i , dans VAr- minio de Hasse. Il mourut en 1741 , à Bologne, à l'entrée d'une carrière qui semblait devoir être des plus brillantes. APOLLON , dieu de la poésie et de la musique, et dont l'emblème est le soleil, appartient moins à This— toire de la musique qu'à celle de la fable. V. le Diction, de M. Noël. APOLLONI ( Le Chevalier Jeak } , d'Arezzo , a fait trois opé- ras, la Dori , ou le ScJuavo Regio ,• VArgia et VAstiage,. qui eurent des succès consians. 11 florissait vers la fin du dix-septième siècle. APRILE ( Joseph)» sopraniste, né vers 1746 i a brilé dès 1763 en qua- lité de premier chanteur sur h s meil- leurs théâtre d'Italie et d'Allema- gne , tels que ceux de Stullgaifd , de Milan , de Florence, et enfin de Naples , où il s'est fixé. Le docteur Burney , qui le vit en 1770 dans celte dernière ville , dit qu'il avait la voix faible et ini'gale ; mais que son intonation éiaitsûre et son trille excellent. Il était bien fait, avait beaucoup de goût et d'expres- sion. Aprile était compositeur et lioa naaître de chant. Nous connaissons de lui des pièces détachées , et un recueil de solfèges. Il a éi.é un des maîtres de Ciniarosa. APULKE , né vers le milieu du deuxième siède, écrivit sur les jiuuim 24 breset sur la musique. Son ouvrage est perdu. AQU AVIVA ( Andr.-Màtt. ), duc d'Atrie , prince deTeranio, au royaume de INaples , né en i^Sô , mort en iSaS à ConvtTsano, a pu- plié au commencement du seizième siècle, àNaples, un commeniaire, er\ latin, sur le Traité de la vertu, de Plutarque.En iSogal adonné quatre livres de discussions, qui tendent à faire voir comment tons les secrets de la sagesse humaine et divine, ceux de la musique et de l'astrologie, sont renfermés dans les préceptes de Plu- tarque : De virtute morali-^ Illus- trium et exquisitissiniarum dispu- tationum , libri 4, cfuibus ^ etc. Helenopcliy 1609. in 4*^. V. Fortkel. A II g. Lit t. AQUINO (Joseph ), excellent musicien pour les rôles de carica- tures. 11 représenta avec des applau- dissemens incroyables un rrle de vieille , dans le drame intitulé : Pa- lazzo del segretlo , au théâtre royal de Milan , en i683, AQUINUvS. dominicain deSouabe, a écrit, vers i494> ^^ traité : De nuinerorum et sonoruni proportion i nibus , selon ladoctrine.de Boèce. On ne sait pas s'il a été imprimé. V, Gesn. Biblioth. univ. ARAJA ( François ) , maître de la chapelle impériale de Saint- Pétersbourg , né à Naples , débuta , comme compositeur , par l'opéra de Bérénice , que l'on représenta , eu lySo, au château du grand-duc, près de Florence. En i73i,il donna à Rome : Amore per régnante. En 1735 , il vint, avec une société d'ar- tistes italiens, comme maître de cha- pelle , à Pétersbourg. Il y composa , pour le théâtre de la cour, en lyS^ : Abiatare , et en lySS : Semiramide. A ces deux premiers ouvrages suc- cédèrent, jusqu'en i744 ' ^^^ opéras : Scipione ; u4rsace\ et Seleuco. Et enfin, en lySS, Cephalo et Procris 3 le premier opéra russe. Ce fut après la représentation de ce dernier que l'impératrice lui fit présent d'une aibeline magnifique, estimée cinq cents roubles ( enviroii '?,.4oo liv.). Ayant ramassé de grandes ri- chesses , il revint, en 1759, dans sa patrie^ pour vivre à Bologne dans la retraite. A R ARAUXO ( Fr. de Corhea ) ; musicien espagnol, mort en i663 , & publié, à Alcala de Henares , ua traité : Musica praticay Leoricade organo. Machado, dans sa Bibl. lus, le nomme Araujo ; il le fait organiste à Saint Salvador de Séville et auteur d'un ouvrage : Faculdad organica, Alcala , 1626 , dans la préface du- quel il en promet deux antres. Le reste de ses œuvres se trouve à Lis- bonne, dans la biblioth. roy. ARBEALI (Toinot), deLangres, a fait imprimer en cette ville , ea i58{5, une Orchésographie , où il traite historiquement de la musique et de la danse. Cet ouvrage est un dialogue entre lui et Capriol. ARBUSCULA , cantatrice et dan- seuse célèbre de l'ancienne Rome , vers la fin du septième siècle de cette ville. Cicéron lui-même n'a pas dé- daigné de faire son éloge, et Horace rapporte, qu'ayant été sifflée ua jour par le peuple , elle leur dit à haute voix : // me suffit de plaire aux nobles. ARBUTHNOT, docteur en mu- sique à Londres , vécut vers l'année 1724. 11 était non seulement bon di- recteur de musique j mais aussi ex- cellent auteur. Ami sincère et chaud partisan de Hœndel , il inséra , eu 1728, dans ses ouvrages : Miscella- nies y au premier volume , un ma- nifeste sous le titre : Le diable est déchaîné à Saint-James , ou relation détaillée et véritable d'un combat terrible et sanglant entre madame Faustina et madame Cuzzoni , ainsi que d'un combat opiniâtre entre M . Boschi et M. Palmerini ; et enfin , de quelle manière Senesino s'est en- rhumé, quitte l'opéra, et chante les Psaumes dans la chapelle de Henley. Peu de tems après , il écrivit , par rapport aux disputes avec Senesino, un second manifeste, intitulé : l'haj|p monie en révolte; épitre à Georges- Frédéric Hsendel Esq. ; par Hur- lothrumbo Johnson , Esq. V. la vie de Haendel , par Burney , j^ 26. ARCADE r ( Jacques ) , que l'on nomme aussi Arcadelt-Gombert , était maître de chapelle du cardinal de Lorraine. Son nom semble annon- cer qu'il était Français , et probable- ment Picard. Adami dit qu'il fut chanteur de la chapelle pontificale. En i5y2 , il fit imprimer , à Venise , A R 25 «iriq livres de madrigaux. M. Ger- bert dit , d'après Wallher , qu'il fut îe premier qui mit en musique ces sortes de poésies. Cette assertion est évidemment erronée, puisque Ton possède des compositions du même £;cnre de Josq. Deprez , J. Mouton , Ad. Wuillaert, maîtres beaucoup plus anciens, mais de la même école. i^RCllELAUS de Milet, disciple d'Anaxagore et maître de Socrale , a le premier défini la voix , qu'il appelle Pulsiun aëris. ARCHENIUS ou ARRHENIUS ( Laurent ) , fit imprimer à Upsal, en 1729, une dissertation : De pri- niis inusicœ inventoribus. ARCHESTRATE , de Syracuse , disciple de Terpsion , écrivit les règles delà flùte. ARCHILOQUE , un des premiers poètes et musiciens de l'ancienne Grèce, natif de l'île de Paros, vivait environ 720 ans avant J. C. Ses vers étaient si- satiriques et si licentieux que les Lacédemoniens en défen- «ireut la lecture , quoiqu'il eut com- posé une hymne à la louange d'Her- cule, qui obtint les appîaudissemens de toute la Grèce. V. Bayle j les IMé- jnoires de l'Acad. des Inscript, v. X, p. 36 ; et Fortel , 1. 1 , p. 286. Ses titres en musique consistent principalement dans les inventions suivantes : i*. L'invention du rythme dit ïambe; 2*^. le passage rapide d'un rythme dans un autre; 3*^*. La ma- iiière d'accompagner ces rythmes irréguliers avec la lyre , ou avec des instrumens à cordes, en général; 4**. l'invention des épodes; 5^ lexé- cution musicale des vers ïambiques , qui étaient récités ou chantés pen- dant que les inslrumens jouaient. ARCHIWTA ( Marguerite ) , d'une famille noble de Milan , vers i520, composa les paroles et la mu- sique de plusieurs chansons et ma- drigaux. ARCHITAS, disciple de Pytha- gore , écrivit sur l'harmonie des flûtes. ARCOLEO (Aktonio), de Can- die , est auteur des pièces suivantes, mises en musique : Il Clearco in ne- groponte ^ la Rosaura , et // Brenno in Efeso , 1690. ARDALE , au rapport de Pau- «anias^, est l'inventeur de la flûte. On l»i attribue aussi la manière d'ac- compagner léchant et les voix par le jeu des flûtes. V. Pline, ARDEMANIO (Guil.-Cés.), de Milan , organiste et maître de cha- pelle en celte ville, où ii est mort en i65o; y a "publié plusieurs œuvres de musique estimés. (W.) ARDINA , a fait, vers 178I, six symphonies à grand orchestre. ARDORE ( Marquis de Saint- Georges et prince d' j, ambassadeur du roi de rfaples à Paris, depuis 176; jusqu'en 1780, était un très— haijile amateur. Il a publié plusieurs cantates. V. l'art, prélude de J.-J. Rou^îSeau. ARENA (Giuseppe), Napolitain, en 174^ 5 ^'* ^° musique Tigrane , de Gnldopi. ARESTI ( Flortaivo), de Venise, a donné, en 1710 , à Ferrare : Cri- sippo , Enigma discïolte, etc. ARETINO ( Giov.-Apoll. ) , a publié des madrigaux à Venise , en 1607. (W.) ARETINUS (Paul), a publie' à Venise, en 1567 , des r -pons de la semaine sainte, de noël , un Te Deiim et un Benedictus à quatre voix. ( W. ) AREVALO (Faustino), a pu- blié à Rome, en a 784 , wn Hymno- diaHispanica ad cantus îaLinitatis rnetriaue leges revocata et aucta. V. E/emerid. lit:, di Roma. t. XV» p. 377. AHGENTI ( Augustin ) , gen- tilhomme Ferrarois , mort en 1576 , donna, en 1567, Lo sfortunato , drame mis en musique , par Al- phonse de la Viola. Ces deux au- teurs fixent la véritable époque du commencement de l'opéra. ARGENTINI ( Le P. Steff. ),dit Filippini de Ri mini , maître dç chapelle à Saint-Etienne de Venise, a publié, en i638, en cette dernière ville , une messe à trois voix , et des psaumes concerta ns. ( W.) ARGYRO^HILE ( Je aw ) , né à Constantinople en i4o4 , professa le grec à Florence en i^So, et mourut à Ronie en i474- ^^ ^ laissé un vo- lume de chants à une voix, sous le titre : Monodia. V. G. Vossius, de Hist. Gr., îib. IV. ARlBOj scolastique, et moine de l'ordre de S;ànt- Benoît, à la fin du oûàème siècle , a écrit uu traité de 26 A R ]a musique. Gerbert Ta insère dans sa colieciioii , t. 1, p. 192. Aribo suit dans son traite les principes de Guidu. ARIBERTI (le marquis, Jac- ques ) , de Crémone a lait ïylr^é- riide , à Rome, en i65i. AKICHOIND Ai», musicien de l'an- cienne Grèce. L'on prétend que ce fut lui qui inventa la trompette. V. XiCxicon de Uojfni. ARiGONI ( Giov.-GiAC ) , a pu. tlié , en iGaS , dts madrigaux à Vé- »ise. (W.) ARÏON, né à MétLyme , poète et joueur de luth, inventa iediihyram- oe , et composa plusieurs hymnes fa- meux. On le dit aussi inventeur des chœurs et des danses en rbnd. 11 est célèbre par le récit fabuleux du dau - phin qui Je sauva du naufrage. V. Hérodote et Aulugelle. ARIOSTI ,( Attilio) ou le père Attilis , moine de Tordre desSer- ^ites, de Bologne, était , en 1698^ maître de chapelle de Sélectrice de Brandebourg , à Berlin , et tou- chait fort bien du clavecin. Il fut appelé à Londres en 1717- Deux de ses pièces ( Coriolan et Lucius Ve- rus ) , y furent imprimées ; mais il ne put long - tems lutter contre Hœndel. Le second acte de Mucius Scœvola , qu'il composa en 1721 , t't auquel BTeendel fit le troisième , semble avoir été son dernier ou- vrage «t avoir décidé pour jamais la supériorité de HaendeJ. 11 n'eu con- serva pas moins tout son crédit. 11 ■vivait encore en 1727. Il était d'un caractère extrême» ment doux et aimable, et il a donné au jeune Hœndel , lors de son pre- mier voyage à Berlin , des leçons sur le clavecin , en le tenant sur ses genoux pendant des heures entières. Ces qualités n'influèrent en rien sur iRescomposilions, qui ont beaucoup de pesanter r et de sécheresse. Avant d'aller à Berlin et à Lon- dres , il avait composé le troisième acte du Danhnis de Zcno , Venise , Î696 ^ EriCle, Venise 1697; Na— buchodonosor, Oratorio , Vienne, lyoCi La piu gloriosa faticâ d'Er- cole , Bologne , et anior Ira ne- mici , Vienne, 1708, etc. ARISI ( Fhan. ) , doct en droit, à Crémone , mon le 24 juin 174^ , a laissé uii ouvrage intitulé : Cre- mona littcrata Parnia, 1706, i/r- foUo , offrant à la fin du second volume une liste de musiciens cé- lèbres du dix- septième siècle. ARISTOCLIDE , fameux joueur de flùîe et de cithare, du tems de Xerxès , remporta le premier le prix aux jeux que l'on célébrait à Athènes ARISTONOUS, fameux joueut de flûte, remporta six fois le prix aux Jeux Pyihiques. •ARISTOPHANES. Il y a deux auteurs de ce nom dans l'ancienne Grèce, dont l'un était auteur de comédies , et Tautre Grammairien. C'est probablement ce dernier qui a écrit le traité de la musique, des^ musiciens et des instruraens. ARISTOTE, célèbre philoso- phe et précepteur du roi Alexan- dre , a écrit un livre : de Musicd^ qui est perdu. Dans le huitième chapitre de sa politique , il traite aussi de l'utilité de la musique. ARISTOXÈNE , aussi bon phi- losophe que musicien , naquit à Tarente , 024- an» avant Jésus- Christ. Suidas nous apprend qu'il avait composé quatre cents cinquante- trois volumes , mais il n'est parvenu, jusqu'à nous que ses élémens har- moniques , en trois livres. C'est le plus ancien traité de musique qui^ nous ayons. La doctrine d'Aristoxène est tout- à-fait opposée à celle dePythagore, Il bannit les nombres et le calcul , il s'en remit à l'oreille seule du choix et de la succession des consou- nances. Ainsi, Pythagore se trompa en donnant trop à ses proportions , et Aristoxène en les réduisant à rien. Le traité d'Aristoxène fait partie de la Colleciion de Meibo— mius ; M us ici -veteres septeni. ARISTOXENUS - SELINUN. TICS , qu'Eu.sèbe cite comme un musicien de l'ancienne Grèce, ayant vécu dans la vingt-huitième olym- piade j on ne doit donc pas le con- fondre avec l'auteur Aristoxenus de Tarente, qui ne vécut que 328 ans après. ARMAND ( Mesdemoiselles ) ; c'est le nom de deux caniatriiçies dis- tinguées de l'Académie Impériale. Mademoiselle Armand, raînée> après A R 27 avoir brille penciant plusieurs an-^ liées au théâtre de l'Opéra-Gomique, * est entrée à rAcadémie Impériale 3 ou elle a soutenu sa réputation ; son genre est principalement Ja bra- voure. Mademoiselle Joséphine Ar- mand , sa nièce, a débu:é en 1808, au même théâtre , avec beaucoup de ARN ALDUS ou ERNALDUS , abbé de Bonnoval , dans le diocèse de (. hartres , jouissait , vers J'an 1141, d'une telle réputation , comme compositeur , que ses cantiques , en honneurs des saints, furent très- recherchés des églises circonvoi- sines. V. Histoire de Gerbert. . ARNAUD ( L'abbé 1 , membre âe l'Académie des inscriptions et de l'académie française , né à Carpen- tras , le 27 juillet 172 1 , mourut à i?aris , le 2 décembre l']^\- 11 publia , en 1754 , une lettre sur la musique, adressée à M.deCaylus; c'était une espèce de prospectus ou il développait le plan d'un ouvrage sur i'his:oire et la théorie de cet art, qu'il n'a point exécuté. Cette lettre insérée en entier dans le t. III de l'Essai sur la musique , de la Borde , a été traduite en italien avec des notes, par Arteaga , dans les révolutions du théâtre musical en Italie. On doit à l'abbé Arnaud beau- coup de notions sur la musique des anciens dans un traité sur les ac- cens de la langue grecque. Voyez les mémoires de l'académie des ins- criptions , t. XXXIl. A répoque delà guerre musicale , l'abbé Arnaud fut le plus chaud partisan de Gluck 3 et le défendit contre ses adversaires , soit dans des brochures anonymes, soit dans plu- sieurs articles du journal de Paris. On le reconnaît à la chalçur , à l'exaltation d^s idées, à la forme vive et pittoresque du style L'abbé le Blond , contrère d- l'abbé Ar- naud à l'académie des i .scriptions , a réuni ces divers écrits , tels que le Souper des enthousiastes > la Soi- rée perdue à l'opéra , et quelques autres , sous le titre de Mémoires Î)our servir à l'hisloirode la révo- ution opérée dans la musique , par M. le «hevalier Gluck , 1781 , in 8°. Eu 1808 , il a paru uns édition complète des œuvres de l'abbé Ar- naud , en trois volumes in-S**. , où l'on a omis le Souper des enthou- siastes , et un mémoire très-intéres- sant sur la lyre de Rlercure. ARNAULT (Louis), né à Ver- sailles vers 1765, élevé à l'académie de Juilly , s'est fait connaître de bonne heure par sa belle tragédie de Marius à Miuthurnesetnar plusieurs autres , qui l'ont place au premier rang parmi les poètes tragiques de nos jours. Il s'est quelquefois occupé de la poésie lyrique et outre ua grand nombre de chansons , de cantates et autres pièces fugitives , il a donné plusieurs opéras , tels que Phrosine et Mélidore , et Ho- ratius Codés , qui ont été mis en musique par M. Méhul. ARNE ( Th. Aug. ,) docteur eu musique et compositeur à Londres, en i^So et années suivantes , est l'auteur des meilleurs -opéras an- glais. Il avait de l'invention , de la grâce et de l'expression , il ne surchargeait pas la musique d'ornc- mens inutiles , et avait entièrement abandonné l'ancienne forme des ariettes avec dacapo. Il est mort vers 1780. On a de lui les opéras suivans: Rosamuiide ; lyS ) 5 Comas ^ Mas^ curade j i']\o\ l'une et l'autre sont gravés en partit. , Britanaia mas- carade j 1^44 i Elysa y 1750 ; ^r- taxerxes , 1^62 ; ce dernier est gravé en part. The Birth of ïlei-' cilles ( la naissance d'Hercule ) ; a masque , 1766 , ihe Gardian outwLtter ( le Gardien attrappé ) ; a masque y 1765^ est aussi gravé en partit, j Thomas and sally, gr. en part.; tfic Catches and Glees ( Rapine et (iaillardisc) , 1770; the Ladics frolick ( Les femmes gail- lardes), 17705 gravé en part, lia publié encore ; IX B^ok's of sélect, englisch sangs ( IX livre de chan- sons anglaises) , et le Mayday ( La Journée de mai ) , pour le chant et le clavecin. Madame Arne , son épouse , élève de Gemiuiani , était excellente can- tatrice , et brillait dans les opéras d'Hjendiîl. Elle est morte vers 1795. Son fils Michel Arne composa » en 1764^ le conte des Fées ( iAc faytale ) , et en 1767 Cymon opéra , gravés tous deux pour ie «> i8 A R clavecin. Il en a <3onnc plu irurs autres , et est mort -vers iboCI. ARNESTUS I , premier évêque de Prague , dans le quatorzième siècle. On a de lui un chant en langue esclavonne , compose en i35o, en i'honnrur deS.Wenceslas.V. Gerb, AKTNKIEL ( Trogillus ) , pas- teur h Apenrada , dans le Sleswick, a publie' , en i683 , un traite de l'usage des cors , principalement dariN la musique sacrée , au sujet d'un cor en or que l'on avait trouvé en i6ii^ à Tandem , dans le Wol- stein , dont Worniins et Jeande IVIeJlen ont parlé dans diverses dis- sertations. On a encore , sous le "nom d'Arnkier, me préfacehisto— rique sur les chants de l'église, qui probablement était celle du traité ci-dessus. ARNOLD ( George) , Yelds bergensis, claie organiste de l'évê- que de Baïuberg , vers le n.ilitu du dix-septième siècle 5 il a laissé les ouvrages suivans : ic. Canzoni ar- cœ et sonettœ ^ i , 2, 3 ef 4 violinis accointnoûatœ cuni basso gencrali:, opus 3, (Eniponti , 1669, in-lolio j 2?. opus quartujn sacrarum can- tionum de tempore et sarn Lis à 4 » 5,6 et fj vocibus ac instrument, concert. (Eniponti ^ 1661 , in-4'^. 5 3?. Psalini vcsvertini à \j aut 2 vocib. et 2 1/iotinis concertantibus vel'jj 10, i5 ad placitum. Bam hergce , 1667 , in-fol. j i^^ . très piissœ pro de/unctis et alla lauda- tiva à /\ , b j 'j 'voc. et 3 vel 4 vio- linis adpîacituni ibidid'jôf in-4^. j 5*^. missaruni quatern, cuin 9 vo- cibus y ibid , l'o'jS y in— folio. V. Beugheni. ARNOLD ( Jean ) , premier trompette de l'électeur de Saxe , composa , en i652 , pour les noces de rélecteur Jean George 1 , une 9onate pour quatre trompettes, qu'il fit imprimer à Dresde , dans la même anriée. ARNOLD ( Jean George) , or- ganiste à Shul , fit graver à Nu- remberg , en 1761 , deux trios pour le clavecin avec violon , qui méri- tent d'être connus. ARNOLD (Michel-Henri) or- ganiste à l'église Saint-André, à Erfurt , né en 1682 , avait une grande rcpulation pour les Varia- tions dans les préludes de chœur. 11 mourut à Erlurt en 1738. ARINOLD ( Samuel ) , docteur en musique , compositeur de la cour du roi d'Angleterre , et orga- niste à Londres j il était allemanelle à Milan , mort en 1760 ; a pu- iiié plusieurs recueils à*i motets et autres pièct-s. V. Jœcher, ARTHUR AUX COUTEAUX , maître de musi pie de la colié^^ialle de Saint-Quenlin , vivait vers i63o. On croit qu'il fut maître de mu- sique de la Sainte-Chapelle à Paris, Il a laissé plusieurs oeuvres de mu- sique, eutr'autres, des psaumes dé- diés à Louis XIII. ARTUFEL ( Damtano de), «lo- iniaicain espagnol , a d(.»uué un 3o traité du plaîni-cLatil (canto llano^, Valladolid, 1572. ARÏUSI (Giov. Mar.), cha- noine de Bologne, au seizième siè- cle ; a publié en iSgS , à Venise, sous le titre à''Arte del comrapunto^ un abrégé très-bien fait desinsiilu- lioQs harmbuiques de Zarlin. En ï6b3 , il donna la suite de cet ou- vrage , sous le titre : Seconda parte delt ylttusi ovvero délie imperfez- Z-ioni délia modtrna rnusica , dans lequel il s'élève contre Tusage intro- duit par divers auteurs de son tems , et notamment par le célèbre Cl. Mon- teverde, d'employer, à découvert, sans préparation , les dissonances de septième et de neuvième de domi- nante , comme aussi de pratiquer les dissonances doubles et triples. Il y a encore de lui un autre ouvrage, intitulé : Consideraxioni Musc- cali. ASCHETVBRENNER ( Ch. N. ) , fils de H. Aschenbrenner , d'abord musicien de la chapelle de ^Volfen- bultel , puis membre du concert instrumental du vieux Stettin , na- quit en cette ville le 29 décp^ibre 1G54 ; il eut pour maître de comp. le célèbre J. Theile , et pour maî- tre de violon d'abord And. Ant. Schmettzer à Vienne , puis J. Schat- er. En 1677, il entra à lachapelbdu prince de Zeits, puis à c( lie de Wol- fenbuttel, parla recommandation de Rosen-Muller 5 il passa ensui Je, com- Tne premier violon , à la chapeJlo de Merselure: , et, en i6c;5, il rentra, comme directeur de musique, au service du prince de Zeits; en 1692, il était allé à Vienne, où il avait joué dpT ant LL. MM. II., et leur kyantfait hommage de six sonates , il recul d'elles, en récompense, une chaîne d'or avec une médaille. Il revint encore à Vienne, en 1703, eten 1713, leducMaurice Guillaume de Mersebnrg le nomma maître de cha- pelle à Dero , et ne le laissa retour- ner à Zcils que sous la promessequ'il viendrait tous Ips ans faire son ser- vice à Dero, à l'époque de la fête de la naissance du duc j qu'il serait dé- fr?tyé de son voyage, et recevrait cent ihalers d'appointemens. En 171Q, il renonça à toutes ses fonctions , et se relira à Jena, avec une pension an- nuelle de la cour de Mcrseburg. Il tsl aiort vers 1735. (W.) A S ASHLEY (John) , bauboïstedela garde royale, à Londres. En 1784, lors de la fête célébrée en mémoire de Haendel , il joua le basson double à seize pieds, que Haendel avait fait faire, et que personne n'avait eu— * core pu jouer. 11 seconda le direc- , tour Bâtes , dans le choix des musi- ciens et autres préparatifs, V. lades" cripiion de cette fête par Burney. ASHWEL ( Thomas ) , musicien et compositeur de Londres, du tems de Henri VIll, d'Edouard VI et de la reine Marie , vers i55o. On con- serve encore, dans l'école de musique d'Oxfort, plusieurs de ses ouvrages, V. Hawkins ASIOLl (BoNiF.), né à Corre^- gio , ver5 1760 , directeur du conser- vatoire royal de Milan , maître de musique de la chapelle et de la cham- bre de S. M. le Roi d'Italie, a com- posé un graudniombre de fantaisies , de variations , de sonates et de pièces en tout genre pour le forte-piano. On connoit aussi de lui des canzonettes ^ dos nocturnes et autres pièces fugi- tives. Toute cette musique est trè^ jolie et d'un excellent goût. ASPELMAYER ou APPEL- M AYER ( Fraptc. ) , musicien de S. M. I. ei R. , et compositeur de bal- lets, à Vienne , morl le 9 août 1786 , a composé six duos pour le violon et le violoncelle , six trios et six qua- tuors pour le violon, dix sérénades pour des instrumens à vent. Il a aus- si mis en musique les opéras : Die hinder der noturi Les enfans de la nature ; Et der stutn : L'orage j avec différents ballets de Noverre. L'on connaît encore de lui six sympho- nies et quelques autres pièces en manuscrit, ASPLIND a donné, en 1713, un mémoire ; De liorolos^iis musico-au- toniatis, à LJpsal. V. Hiilphers ; Historish afhandling om musich , p. roi. ^ ASTARITA ( GENT«rA*o ) , ds Naf)los , compositeur fort estimé en Ttalir. Son style agréable et naturel lui concilia partout la faveur du pu- Jilic, quoique l'opinion des connais- seurs fiit quelquefois un peu dilfé- rente. Il a composé entre autres un rr.ndo, rjui commence par les mots: Conce lascinr pnss'io l'anima che adoro ^ elc., qui a clé applaudi uni . A U Versellement. Il réussit surtout dans l'opéra -comique. On connaît de lui : La Contessa di Bimbinpoli, 1772; Li visionati, 1772 ; Finezze d'amore, o la/arsa non si fa , ma si prova , 1773 ^ La contesina -^ Il principe spondriaco, 1774, Il marito f che non ha mo- glie , i']']^'-i La critica teatrale , J775 ; Il monda délia tuna , i775j La dama imaginaria , 1777 j L'iso- la di bengolf, , 1 777 ; Jirmida , 1777, et Circe et Ulysse^ qui, en 1787 fut donné sous ce titre, sur tous les théâtres de P Allemagne , comme une pièce nouvelle. Outre ces ouvrages, on connaît «ncore de sa composition, une cavati- na pour la basse avec accompagne- ment, et quelq^ues ariettes d'opéras en manuscrits. ASTER ( David ), organiste à Oschatz , au commencement du dix- huitième siècle, a été un compositeur très- fécond. ASTON (Hugh), organiste et compositeur de Londres , du têms de Henri VIII, vers Pan iS^o. A l'é- cole d'Oxfort , l'on conserve de lui un Te Deiim. ASTORGA ( Le Baron d') , si- cil l'en , au commencement du dix— huitième siècle, était en grande fa- veur à la cour de Tempereur Léo- pold ; il voyagea en Espagne , en Portugal, en Angleterre et eu Bo- hème. C'est à Breslaw qu'il fit jouer , en 1726, la pastorale de Daphné ^ qui fut très-applaudie. Awison et le docteur Burney citent avec éloge son Stabat mater. Les Italiens placent ses Cantates au premier rang des compositions vocales. V. Hawlcins. ASTORGA (J.O.) publia à Londres , en 1769, six trios pour la flûte, et , en 1780, douze ariettes Ita- liennes et des duos avec clavecin. ASTRUA ( GiovAKNA ) , née à Turin vers ^725, excellente canta- trice , d'abord au service de la cour de Sardaigne , puis de celle de Ber- lin , mourut en 1758, dans sa patrie, d'une maladie de poitrine. Elle fut très- regrettée de tous les amateurs. ASLLA ( Giov. Matt. ), ecclé- siastique de Vérone, a publié, de- puis i565 jusqu'en iSgo, des ouvra- ges de musique sacrée importants : €6 sont des introïts et des graduels pour les messes soicmnelles dr tonte l'anuét^ en contrepoint sur plain- chant des vêpres du même gpnre, des messes dans les huit tons. Ces ouvra- ges sont tous eïtimés, et le' père Mar- tini en a rapporté plusieurs pièces dans son Saggio di C. p. (W.) AS WORTH ^Anglais, a donné une méthode de chant: Introduction to the art of singing. ATHANÀSE ( V.), évêque d'A- lexandrie, né en 296, et mort le 2 mai 372, maintint constajnraent dans son église la musique , qui d'ailleurs 7 était d'une excessive simplicité. On trouve dans ses ouvrages plusieurs renseignemens sur l'histoire de cet ÂTHELARD, vivait sous Henri r, roi d'Angleterre, vers 1120. On lui doit d'avoir rendu , de l'arabe en latin , les proportions harmoniques d'Euclide. ATHÉNÉE , naquit l'an 160 , à Naurate , en Egypte. Ses œuvres sont divisées en quinze livres. Dans le quatorzième, il traite des joueurs de flûte, des chansons, de l'utilité de la musique et de la danse, des ins- trumens, de la musique et de la danse des anciens. ATIS, habile flûtiste, né à Saint- Domingue vers 1715, vint se fixer ea France et y composa un grand nom- bre de sonates, duos, trios, sympho- nies , etc. , oh l'on trouve des rnor- ceaux agréables. AUBERLIN C S. G. ) , musicien h Zurich , auteur d'un recueil de chan^' sons, annonça, en 178S, un portf- feuille de musique, qui devait rer— fermer des pièces de chant , de clavecin, des notices biographiqurs» des anecdotes et des annonces j mais il n'en a rien paru. AUBER, dit le petit Auber , né à Paris vers 1780, a composé plu- sieurs romances, enlr'autres /e Bon^ jour, qui ont eu un très-grand suc- cès. Il a publié plusieurs f[«aluors de violon et d^s concertos pour le violon et le violoncelle , qui ont été exécutés , dan^ les meilleurs con- certs, par les plus habiles artistes et qui ont été trés-applaudis. AUBEPiT, inlendantdela mnsiqne du duc de Bourbon , premier minis- tre, entra à l'Opéra, coraxne violon , en 1727, se retira en 1752, el uior* n D2 rutTers lySS âgéd'cnviron soixante dix ans. Il avait donné en 1725, à ce the'àtre ; La reine des Pe'ris, opéra de Fuzelier. Son fils aîné entra à l'Opéra en 17.31, fut nommé premier violon en 1755, et se retira en 1771. On a de lui six livres de solos , six de duos, deux conceîlos, et d'autres ouvrages pour son instrument. M. E.-L. Gerbert a confondu ces deux artistes , et les a considérés comme une seule personne. AUBERT (*Pierhe-Françots- Ouvier), né à Amiens en 1763, apprit à la maîtrise de cette vilt^les premiers élémens de la musique 5 entraîné par son goût pour le vio- loncelle, il entreprit seul l'étude de cet instrument , et parvint à s'y ren- dre fort habile sans le secours d'au- cun maître. Il dut au talent qu'il y avait acquis d'être admis à l'orchestre de l'Opéra- Comique. On lui a l'o- bligation d'une très-bonne méthode pour le violoncelle , la première qui succéda aux ouvrages insuffisans de Cupis et de Tillière. Outre cette méthode et les études qui la com- plètent , il a composé plusieurs œu- vres de musique , savoir : trois œu- vres de sonates de violoncelle , six œuvres de duos, trois œuvres de qua- tuors, un œuvrpde sonates de piano, un de duos de Guitare. AUBERTI, violoncelle au théâtre Italien de Paris , y publia , vers l'an 1777 , six solos pour le violon- celle , op. I , et six duos pour le vi - loncelle, op. 2. Son véritable nom était Aubert. Il est mort ver» i8o5. AUBIGNAC ( L'abbé d') , dans sa Pratique du théâtre, parle plu- sieurs fois de l'origine des opé- ras. AUDINOT, acteur de la Comé- die Italienne , y donna le joli opéra comique ou vaudeville : Le Tonne- lier. Cel ouvrage resta au théâtre , que son auteur quitta depuis pour élever, sous le nom d'Ambigu- Co- mique , un spectacle qui subsiste en- core aujourd'hui sur les boulevarts du Temple , à Paris. On a rernarqué rinscription qu'il plaça sur sa toile : Sicut Infantes aud'i nos : Inscription ui renferme une allusion au nom u fondateur, et dans laquelle les habitués du théâtre lisent , sans hé- A U l siter : Ce sont les en/ans d^Au-* dinoti ■* AUDINOT (Mademoiselle), can- tatrice du théâtre de l'Opéra à Paris-, vers 1782, joignait à une voix flexible et agréable , beaucoup de vi>acite dans l'action. Elle brillait surtout dans le rôle de Colinetle à la cour, que M. Grélry avait fait pour elle. AUEWBRUGGER (Françoise), fille d'un médecin de Vienne , y jouissait , en 1766, de la réputation de virtuose de clavecin et de chant. En 1787 , elle fît graver une sonate pour le clavecin. Sa sœur Marianne, connue sous les mêmes rapports , mourut à Vienne en 1786. AUFFMAN(Joseph-Antoine-Xa- vier) , maître de chapelle du prince Campidon , publia, en 1754 à Augs- bourg , son Triplex concentus or^ ganicus (trois concertos pour l'orgue avec accompagnement), io-fol. AUFDIENER, musicien alle- mand à Paris , y fit graver, en 178^1 un po»-pourri pour le clavecin. AUFFSCHNEITER (Beis. Ant.), maître de chapelle à Passaw, a pu- blié, de 1695 à 171 1 , six œuvres de musique sacrée , tant vocale qu'ins- trumentale, parmi lesquelles il se trouve des compositions à huit voix. (W.l AULBERUS ou ALBERDS ( Erasme ) , théologien - luthérien , disciple de Luther, professeur de musique à Tubingen , que M E.-L, Gerbert cite comme auteur d'up ou- vrage intitulé : Buch von heiUgen.... musica ( Livre de la sainte .... mu- sique ) . que nous soupçonnons ne pas contenir un mot de musique. Plusieurs cantiques , en usage dan.'r l'église luthérienne , sont de sa com- position : Gott hat dasEi'angelium. JYun freut euch goUes hinder. AULETTA ( PiETRo ) , fut, vers l'an 1728, maître de chapelle du prince de Belveder , et composa l'O' péra intitulé : Ezio. AULUGELLE , vivait peu de tems après la mort de Plutarque , rt écrivit plusieurs ouvrages sur la mu- sique. AURELI (Aurèle) , de Venise, poêle dramatique, sVst autant dis- tingué par la quantité que par la singularité de ses ouvrages. On compte soixante drames de sa façon. A Z 33 *atis les divertJssemens et lés fêtes. Les principaux sont : La Roselina , t'Alcibiade > Teseo/ra le rivali. Il iiorissait vers le milieu du dix-sep- tième siècle. AURELIANUS REOMENSIS , ecclésiastique et rau&icien à l'église de Rheiras, vers l'an yoo. Le prince- abbé Gerberl a publié sa Musica disciplina^d'sipTèsun manuscrit de la bibliothèque Laurent. , à Florence. Walihercn avaitdcjà parlé avantlui. C'est un ouvrage capital de ces tems. Il est divisé en vinijt chapitres. AUREWHAMMER ( Madame ) , habile professeur de clavecin , à Vienne, en 1787 , dirigea la publi- cation des sonates et airs variés de. Mozart. ALTREAU (Jacques), né en i656 , mort en 1745 , connu comme peintre , a fait quelques chansons et l'opéra de Platée , le seul ouvrage comique que Rameau ait mis en mu- sique. AVANTANO (Pierre), virtuose ^e jVaples, publia en 1786 , à Ams- terdam , douze sonates a violino solo et basso , op. i, AVENARIUS ( J. ) , magister et archidiacre à Schmalkalde. Chan- sons édifiantes, etc. , en allemand , Leipsick , 1714- AVENARIUS (Matth.), né à Eisenach , le 21 mars iGaSj chan- teur ^ Schmalkalde en i65o, prédi- cant à Steinbach en 1662 , mort en cette ville le 17 avril 1692, a laissé un trailé de musique assez étendu , sons le titre : Musica. AVENARIUS (Thomas), né à Eulerabourg, fit imprimer en 1614 , à Dresde , un recueil de chansons de divers caractères, intitulé ; Horti ■ cello , etc. Elles servent aussi de pièces d'instrumens à quatre et cinq parties AVENTINUS ( J. J, bon écri- vain de l'histoire d'Allemagne , né en 1466 à Abensberg , a donné en i5i6,à Augsbourg : liudhnenta mu- sices. Il est mort à Racisbonne le 9 janvier i534. A VERARA ( L'abbé Pierre d' ), de Bergame , poëte dramatique, est auteur de plus de cinquante pièces de théâtre. Les principales sont ; L'amante fortunaLo per forza ^ V Andromaca , lArsiade , Ange- lica i^çlCatai , Ascanio, Arelusa, Filuido t II trionfo délia virtu. Il florissaitai^ commencement du siècle dernier. AVtA (Jacques), amateur de musique du dix-septième siècle , fit imprimrr, dans Tan i65o , à Cons- tance, un recueil de chansons d» table. XyiANUS (J. ), de Tontorf, prèsEîlurt, surintendant à Eisen- berg , a donné en i5bi , à Erfurt , un Isagoge musicœ poetices. 11 existe de lui quelques autres ou- vrages manuscrits. V. Waither et Forkel.;.4Z/^. Lit t. AVICENNE, célèbre médecin arabe, né en 992 à Balk , mort en io36, il a laissé un traité de musique en langue persanue , et quelques chansons. V. Gerbert et Wallher. AVONDANO (P. -A. ). De sa composition , ont été publiés en Al- lemagne , vers l'an 1700, les ou- vrages suivans, savoir ; les Opéra» Bérénice et II mondo délia luna , l'oratorio Gioa , Rt di Giuda , et plusieurs solos pour le violon et le violoncelle. Il parut encore de lui à Paris, vers 1777, six solos et duos pour le violoncelle. AVONDANO (Georges), de Gênes, était, en 1728 , premier vio- lon à la chapelle rojale de Lis- bonne. AVOSANI ( Orpeo ) , de Via- dana , dans le duché de Mantoue , a publié en i645, à Venise, une messe à trois voix , un œuvre de psaumes et des compbes concertées à 5 voix. (W.) AWISON (Carle), organiste à Newscastle , a publié , en 1 726 , son Essayon musical expression , ou- vrage estimé. Il a paru à Londres, de 1765 à 1775, dix œuvres de concertos pour clavecin et violon , de trios et solos pour clavecin , sous le même nom mais probablement d'un auteur dif- lérent. AXT (Frédéric-Samuel) _, né à Stadt-llm, en 1684, chanteur, en 1713 à Kœnigsée, et en 1719 a Fran- keschausen , y mourut en 1745. On a de lui, sous le titre d'Année musi- cale, un œuvre de ving cinq feuilles. AZAIS (M. ) , maître de musique de l'école militaire de Sorèze, diri-. gée par MM. deFerlus, a <^onné en 1776; une Méthode de M-^sique sur 34 B A un nouveau plan , à rusa;;e des élèves Je Técole royale militaire , dédiéeàM.rabbéRoussier. M. Azaïs a encore publié, en 1780 , douze so- nates et sept duos pour violoncelle , et six trios pour diverses instru- mens. AZOPARDI (Fr.), maître de chapelle àMalthe, outre un grand nombre d'œuvres de diiférens genres, adonné, vers 1760, un petit traité de composition , sous le titre de Mii- ^ico ■ pralico , qui a été traduit en français, augmenté de quelques notcS et publié à Paris , chez Leduc , père, en 1786, par M. Framery. AZPILCUETA (Martin d' ) , surnommé ]Nevarrus , jurisconsulte fameux , prêtre et chanoine régulit r de l'ordre de saint Augustin , natif de Verasoin , dans la Navarre , et mort à Rome en i586 , âge de quatre- vingt-quinze ans , a laissé beaucoup) d'écrits , où il traite de la musique et de la manière de chauler le chant figuré. V.Walther. B BABBI ( Cristoforo ) , maître de concert de l'électeur de Saxe , à Dresde, nâauit à Césène en 1748. Il étudia le violon sous Paul Alberghi, élève de Tarlîni, et pxMta au service de l'électeur vers 1780. Il a composé des concertos pour le violon , des symphonies pour l'é- glise et la chambre , des quatuors et duos pour la flûte , et une cantate pour le clavecin, publiée à Dresde en 1789. BABBI (Gregorio), né aussi à Césène , était , vers 1740,, »»" d^s plus habiles tenores des théâtres ita- liens. BABBINI ( Matteo ) , célèbre basse-contre en i78r. , était engagé au théâtre de l'Opéra à Vienne , et en 1780 chantait à celui de Venise. BABELL (W ), disciple de ïïœndel, naquit à Londres. Matthe- son assure qu il a surpassé son maître comme organiste et comme maître de chapelle. On trouve, sous son nom, une collection d'excellentes leçons pour le clavecin. BABTIGOCCHI , publia en 1786, à Londres , quelques sonates pour le clavecin. B ABYLAS , élu , en 238', évêque d'Aniioçhe , et martyr en a5t , a composé Ips mélodies pour plusieurs hvnines. V Ti iodiuni venet. 1601. 'BACCELLI, a donué , aux Ita- lieris , le Nouveau Marié , ou les ïni''ortunR. BACCHUS , le dieu du vin., a , dit-<»n, enseigné 1p chatît. C'est, sans doute , :. ce double titre, que Ch.- Phil. -Emmanuel Bach a pi icé son portrait dans sa collection de trois cent trente portraits de musiciens célèbres. BACCHUSIUS ou BACCUSIUS, fameux contrapuntiste du dix-sep- tième siècle , publia à Anvers , en 1617, un ouvrage intitulé : Recula spiritualls jnelodiœ, seu liber spiri' tiialiuin cantionum. On trouve aussi quelqvies morceaux de sa composi- tion dans Mutetce sacrœ , pub. par Lechnèr en 1576. BAGCI ( Pierre - Jacques ) , de Pérouse, est connu par son Ahigail, représenté en i6gi. BACH ( Veitj, chef de la famille de ce nom , qui , pendant deux cents ans , a donné tant de virtuoses à l'Allemagne, était boulanger à Pre - bourg, d'où il fut forcé de se retirer au commencement du dix septième siècle , à cause de la religion protes- tante qu'il professait. Ou trouve une généalogie complète de cette famille remarquable dans l'Histoire de la Musique, page m, du premier vo- lume de l'ouvrage allemand, iutitulé Korabinshy , Beschreihung derhœ- nigl. Ungarischen , Haupt —fi'cy und hrœnungsstads Presburg ( Des- cription dePresbourg, capitale de la Hongrie , parKorabinsky ), 1784, in-8''. BACH ( Je Aw), musicien à Gotha, y vécut au commenccnaent du dix- septième siècle. BACH (Hewri), organisreet raur- sicien de la ville d'Arnstadt , naquit ( le 16 septembre i6i5).và Weimar, où son père (Jean Bach) était mu- sicien et fabricant de tapis ^ il reçut les premières leçons de musique chea soi père , qui , ayant rccomiu en Itot tetie ardeur excessive et «le grandes dispositions, l'envoya à Erfurt, chez Jean Bach, son frère aînë , alors prédicateur et musicien du magistrat de cette ville. En 1641 , il fut nomme organiste à l'église d'Arnstadt, et «ccupa celte charge pendant cinquante-un ans. Il eut le plaisir de voir, avant de mourir, vingt- huit arrières-petits- enfans. Ses deux fils, Jean Chris- tophe Bach , organiste de cour à Eisenach , et Jean - Michel Bach , organiste dans le baillagedeGehren, et beau -père du célèbre Sébastien Bachjmériteutd'ètrecites. Il mourut à Arnstadt, le 16 juillet 1692 , âgé de soixante dix-sept ans. BACH ( Jean-Ambroise ) , né en 1645, musicien de la cour à Eisenach, père du grand Jean-Sébastien Bach , mourut en 1695. BACH ( Jeaw-Sébastien ) , com- positeur de la cour de Pologne, maître de chapelle du duc de Weis- senfels et du prince d'Anhall-Coe- then, directeur de musique de l'école de Saint-Thomas , à Leipsick , fils de Jean-Ambroise Bach , musicien de la Cour et du Conseil à Eisenach , naquit à Eisenach , le 21 mars i685. Ayant perdu ses parens avant l'âge de dix ans, il se rendit à Or- druff , auprès de son frère aîné , Jean-Christophe Bach , qui y était organiste. Ce fut sous sa direction qu'il commença à entrer dans la carrière musicale. Son penchant ir- résistible pour l'art se développa dès cet âge tendre, avec une telle force, qu'il le porta à dérober à son frère un livre de musique , ren- fermant plusieurs morceaux pour le clavecin, de Froberg, Kerl et Pa- chelbel , qu'il n'avait pu obtenir, malgré les instances les plus vives qu'il avait faites à cet égard. Pen- dant six mois entiers, il profita du clair de lune pour le copier et pour s'y exercer, jusqu'à ce que son frère, qui s'en était enfin aperçu , lui retira impitoyablement CjC livre, si précieux pour lui. Après la mort de ce dernier , il se rendit au gymnase de Lunebourg , d'®ù il fîjt des excursions Iréquenies à Hambourg , pour y entendre le fa- meUiC organiste Jean-Adam Reinkc n. 11 apprit «n même tems à connaître , B A 35 comme une nourpauté, la musique française, en visitant souvent la cha* pelle ducale à Cell« , qui était coiii- posée, en grande partie, de Fran- çais. Il fut nommé, en 1702, musicien de la cour de Weimar , et, en 17^4 > organiste d'Arnstadt. Ce fut princi- palement à ce dernier endroit qu'il forma les grands talens qui le distin- guèrent dans la suite comme compo- siteur et comme organiste. Il y par- vint au tant par son zèle et ses propres réflexions , que par l'étude sutvid des ouvrables des plus grands maîtres, tels que Bruhn, Rdnken et Buxte- hude , et principalement par un sé- jour de trois mois qu'il fit à Lubeck, pour y étudier la manière du célè- bre organiste Diedr. Buxtehude. En 1707, il fut appelé, comme orga- niste à Muhlhausen , qu'il quitta un an après pour entrer au service du duc de Saxt^-Weimar , qui l'avait nommé à la place d'organiste de la cour. Les applaudissemens qu'il y obiintporlèrentson enthousiasme au plus haut degré. Uniquement occupé du soin de se perfectionner et de mériter la bienveillance dont il se voyait honoré , il parvint non-seu- lemeàt à ce talent inimitable dans l'exécution, qui le rendit si célèbre , mais il y composa aussi la plupart de ses ouvrages pour l'orgue. En 1714 > il fut nommé maître de concert , place qui l'obligeait de composer et d'exécuter la musique d'église. En 1717 . il défendit la supériorité de sa nation contre le fameux orga- niste français , Marchand, auquel le roi de Pologne avait offert des ap- pointemons fort considérables , s'il voulîiit rester à Dresde. La chose se , pa.ssa , dit- ou , comme il suit. Volu- mier invita Bach. à venir à Dresde, et lui fournit l'occasion d'entendre Marchand, à l'insu de ce dernier. Bach, avec l'agrément du roi, offrit ensuite à Marchand une lutte pu- blique dans la maison d'un des mi- nistres du roi. Aujoitr fixé, Bach s'y rendit, et y trouva une assemblée nombreuse de pprsonnes du plus haut rang de Tun et de l'autre sexe. On attendit ltjtng-terii$^ mais en vain, son adversaire, et l'op apprit enfin que Marchand était ])arii le même jour par la poste extraordinaire. Bach se fit alor^ entendre seul , 01 dé- 3G B A ploya toulcsles ressources <3e son ail. Après son retour à Weiraar , le prince d'AnhâllCœlhen le nomma hon maître de chapelle , place que Bach accepta : il s'y rendit encore la même année. De là, il fit un second vovage à Hambourg, pour y voir le céfèbre ïl^inken , alors presque cen- tenaire, et joua devant lui, pendant plus de deux heures , dans l'église de Sainte-Catherine. Ce vieux Rein- î:enluidit, après l'avoir entendu: j'ai cru que cet art allait mourir avec moi , mais je vois qu'il vit en- core en vous. Le Conseil de Leipsick l'appela , en 1723, en cette ville, comme di- recteur de musique. Le duc de Weissenfels lui contera , peu de tems après, le tilrede maUre de chapelle. En 1786 , il se fit entendre plusieurs fois sur l'orgue, devant la cour de Dresde , et y recueillit les témoi- gnages les plus flatteurs. Le roi, pour lui témoigner sa satisfaction , le nom- ma compositeur de la cour. En 1747 , il fit un voyage à Berlin, et eut l'honneur d^ se taire aussi eu- tendre, à Potsdam, devant le roi de Prusse. A cette occasion Frédéric lui donna loi-même le thème d'une fugue, et lui demanda, après qu'il l'eut exécutée enjmavtre, une autre fu{;ueà six vdix, demande à laquelle Bach satisfît sur-le-champ au iorte- piano , d'après un thème qu'il s'était choisi lui-même. Apres son retour à Leipsick, il composa encore , sur le thème du roi, un ricercare à trois voix , un autre à six voix , et quel- ques autres chefs-d'œuvre , qu'il fit graver , et les dédia à Frédéric. Une maladie d'yeux, et la non réus- site de l'opération qu'elle avait né- cessitée, lui firent perdre s'a santé, et ^'1 mourut d'une attaque d'apoplexie, ' le 28 juillet ijSo. - Tel était l'homme, ^ai, selon l'expression de Marpurg, réunit en lui seul les talens et les perfections de plusieurs grands hommes. Nous ne pouvons terminiir mieux sa bio- graphie que par le portrait que nous en a laissé le maître de chapelle Hiller: « Si jamais compos''leur a montré 3) toute la forcft d'un jjrand orchestre, 5) si jamais virtuose a su se servir D) des ressources les pli s secrètes de 3; riiarmouie, cet honneur appar- » tient, sans Contredit, à Jeân-Sé- 3j bastien Bach. Personne ne siit » mieux que lui embellir les thèmes » les plus secs , en ap])arence , par w une foule d'idées neuves et étran- » gères. Il lui suffisait d'entendre un » thème quelconque, pour avoir à » l'instant présent devant lui tout ce w que l'on pouvait en tirer de beau M et desublime.Ses mélodies étaient, » à la vérité , étranges , mais pleines » d'invention et ne ressemblaient en » rien à celles des autres composi- » teurs. Quoique son caractère sé- « rieux rentraînât à la musique » grave et mélancolique , il pouvait 1) cependant, s'il le fallait, se plier » aussi , surtout dans son jeu , a des M idées légères et aimables. L'exer- » cice continuel dans la composition 5) d'ouvrages à grand orchestre lui w avait donné une telle habileté que, j> dans les partitions les plus com- » pliquées , il embrassait du même M coup-d'œil toutes les parties coin* « cidcntes. Il avait l'ouïe tellement » délicate que, dans l'orchestre le >> plus complet, il découvrait à » l'instant la moindre faute qui s'y » commettait. Dans sa direction , il M tenait beaucoup à l'exactitude de » l'exécution,etpossédaitune grande » assurance dans la mesure, qu'il » choisissait ordinairement d'une }> grande rapidité. » Comme virtuose sur le clavecin n et sur l'orgue , on doit le regarder )) comme le plus fort qui ait jamais » existé et qui peut être existera ja- » mais. Ses compositions, que tout » le monde trouve très-difficiles à » exécuter, étaif^nt des bagatelles j) pour lui. Ses doigts étaient tous » également aptes au jeu 5 il s'était » composé un doigté parti«ulier , et » contre l'usage des musiciens de ce » tems- là , il se servait beaucoup du » pouce. » C'est à ses propres ouvrages qu'il devait cette habileté étonnanie. il dit lui-même qi;ie souvent il s'était vu forcé ii'em[)loycr toute la nu't pour exécuter ce qu'il avait écrit pendant le jour , ce qui est d'autant plus croyable que l'on sait qu'il avait î'habituâe de ne jamais consulter son clavecin lorsqu'il composait. On prétend même qu'il a écrit son ou- vrage, intitulé ; Ternpérirles Kla- vier { le Clavecin tempéré ) , et qui B A tke consiste qu'en des fngues très- compliquées et en des préludes par tous les vingt-quatre sons, dans un endroit où le dépit» l'ennui, et le défaut de toute espèce d'instrumcns de musifjue, le forcèrent à recourir à celte manière de passer son tems. Ses pieds exécutaient sur la pédale, avec la plus grande exactitude , tout thème , tout passage que ses mains jouaient sur les touches. Il exécutait avec ses deux pieds à-la-fois de longs trills doubles, pendant que ses main» étalent dans une continuelle *cuvité. Hiller a raison de dire qu'il jouait , avec les pieds , des difficultés que beaucoup de musiciens habiles auraient eu de la peine à jouer avec les mains. Il affectionnait tant la pleine har- monie, dit M. Burney, que, non content d'employer la périale avec une constance et une activité peu communes, il était dans l'usage de porter un bâton à la bouche , pour s'en servir sur les touches que ses mains ou ses pieds ne pouvaient at- teindre. A toutes ces qualités extraordi- naires, se joignait encore sa grande expérience et le goût exquis avec le- quel il sut choisir et lier ensemble les différens registres. Personne ne savait mieux que lui juger des dispo- sitions d^ua orgue ou proposer la manière de le construire. Son col- lègue Gessner , qui , dans la suite, devint professeur à Gœitingue, nous a laisse aussi un portrait de ce grand Jiomme, dans une note au douzième chapitre du premier livre de son édi- tion de Quintilien, que M. Hiller rapporte également. La pesanteur avec laquelle on; traitait encore de son tems le vio- loncelle,l'obligea d'iuventer Tinstru- ment quil a appelé lui-même Viola> pomposa. C'était une viola d'un vo- lume pliis étendu ,, qui avait une cin- quième corde ( une quinte E ) , et 3ui donnait à l'exécutant beaucoup e facilité pour jouer à l'aigu des. passages très- rapides. On a de ce gjrand virtuose les ou- vrages suivans , qu'il semble n'avoir laissé à ses successeurs f^\e pour leur servir, co.mme l'arc d'Ulysse, à es- sayer leurs forces» Ceux que l'on a gravés sont : 1^. Klavieruebung ( Exercice au Clàvecîn), en six suites, première partie. 2!^. Klavieruebung in i konzert, und I ouverture au/ zwey ma~ nuale , seconde partie. 3**. Vorspiele ueber kirchengc- sœnge ( Eréludes pour des can tiques ) » troisième partie des exercices au cla- vecin. 4°. Arie , avec trente variations. 5^*. Six préludes de choeur, pour l'orgue, à trois voix. 6**. Quelques variations, en ca- nons , sur le cantique f^otn Hùninel hoch, 7^*. Musicalisches opfev ( Of- frande musicale)^ dédiée au roi de Prusse. 8*. Die kunst,der/uge (l'Art de la fugue). C'est son dernier ouvrage.. Il contient toutes les espèces de contrepoints et de canons sur un seul tlveme principal. Sa dernière maU- die Pempêcha d'achever ï'avant-der- nière fugue, ainsi qu'il se l'était pro- posé , et de composer la dernière , qui devait renfermer quatre thèmes,, et passer ensuite par les quatre voix. Cet ouvrage n'a été publié qu'après la mort de son auteur.!.^, . Ç)^' .f^ierstimmige choral gescenge aufz système zu^animiçngezogen , und heraus gegehen -von Carl.Phil. Ern, Bach ( Cantiques , à musique simple, réduits à deux Siystèmes , et publiés par C P. E. Bacîi ). Le pre- mier volume de cet ouvrage parut à Berlin en 1 765 , et le second en ï 769» Ils ' contiennent ensemble quatre cents morceaux. On en a publié une seconde édition , corrigée , dont lé premier volume parut en 1784 > ^^ second en 1785, et le troisième en Il y a encore en manuscrit les ou- vrages suivans : I®. Cinq années de musique d'é- glise , pour tous les dimanches et fêtes. , a^. Beaucoup d'oratorios , de messes, de Magnificat , de Sanctus isolés , de drames , de séréna îv es , de musique pour des jours de nais- sances, de fêtes ou de deui\ , de messes de noces, et même quelques morceaux de chant cpmique. 3*. Cinq passions ,, parmi les- quelles s'en trouve une à deux chœurs. 4^^' Quelques motets à deux, chœurs. 38 B A 5**. Une qnaiîtité Je préludes libres, de fugues, et autres morceaux semblables, pour l'orgue, avec pé- dale obligée. 6^. Six trios pour l'orgue. 7". Beaucoup de musique simple , variée , pour l'orgue, comme pré- ludes. 8^. Un livre de préludes courts , la plupart pour des cantiques. g''. Le clavecin tempéré, consis- tant en deux fois vingt quatre pré- Indes et fugues par tous les sons pour le clavecin, gravé en France. lo*^. Six locoates pour le clave- cin. II?. Six suites pour le même ins- trument, I2<*. Six, idem j un peu plus courtes. i3°. Six sonates pour un violon , sans basse. i4**. Six , idem, jlii^r le violon- celle. i5*^. Plusieurs Concertos, pour un , deux , trois et quatre clave- cins. 16^. Quinne inventions, ly»'. Qriibze symphonies. x8^. S\? peUls préludes. Yaltbt;rV'Milzkr , Biblioth. de musique, tome IV, et Hiller, dans s^'s Biographies , nous ont laissé rhistoir'e de sa vie. M. Forckel en a publié uiie très-élendùe. "BACH (Anne-Madeleine ) , née ea 1700, épouse, en secondes noces, de Jean - Si^bâstien Bach , mourut eu 1^57 5 elle avait une belle vo.x et chantait fort bien ; mais elle ne pa- rut jamais en public. BACH (GtJlEl-ACME-FRTEDTWAND), surnommé de Halle', fils aîné de rimmortol Joan Sébastien Bacii , et, en dernier lieu, maîlte de c^hapelle du prince de' Hcsse-Darmsiadt , na- quit à Wcimar en 1710. Il apprit les principes de la musique, tant sur le clavecin et sur l'orgue que dans la composition ; de son illustre père , et montra , de^ bonne heure , qu'il n'était pas indigne d'en être le fils. Il continua ses études, en 17:^5, par les leçons que Graun , alors maître de concert a Mersebourg , et ensuite à Berlin , lui donna sur le violon. Il s'appliqua en même tems , à l'ccole de St- Thomas aux autres sciences avec une égale ardeur, et étudia, enfin, la jurisprudence, et principa- lement les mathématiques à Tuni- versuéde Leipsick. En i^SS, il fut- appelé à Dresde, comme organiste à l'église de Sainte-Sophie. Il y con- tinua les mathématiques encore, sous ladirection du savant mathématicien et conseiller Walz, et s'exerça prin- cipalement dans l'algèlire. Il passa de là , en 1747 , comme directeur de musique et organiste , à l'église de Woire Dame de Halle ^ mais il quitta cette place en 1767 , et demeut'a pen- dant quelque tems à Leipsick. Il vécut après comme particulier, en 1771 , à Brunswick, et, en 1773 , à Gœltingue. Il se rendit enfin à Ber- lin, où il passa les dernières années de sa vie, à la vérité avec le titre de maître de chapelle , mais sans em- ploi. Il y mourut dans une extrême misère, le premier juillet 1784* 11 a été imprimé de sa composi- tion : Sonate pour le clavecin, Halb, 1789, et sei sonate per il ceinbalo, Dresde, 174^. On avait annoncé, pour paraître en 1764 > P^om harmc- nischen dreyihlange'-) en 1765, qua- torze polonaises, et en 1783, nuit petites fugues pour l'orgue; mais il n'a réalisé aucune de ces promesse?. Tous ces ouvrages sont restés en ma- nuscrit. L'on connaît encore de ses compositions, qui commencent à de- venir rares : Musique d'église ; avent I. Concerto pour le clavecin à huit. Concerto pour le clavecin, à quatre. Quatre fugues pour l'orgue avec deux clavecins et pédale. Deux sonatts , pour deux clavecins coricertans. Quatre sonates pour le clavecin. 11 était au reste, selon le jugement unaninre de ses contemporains , l'or- ganiste le plus profond, le plus grand , ftiguiste, le plus savant musicien de l'Allemagne, et en même tems un fjrt bon mathématicien. Il paraît doncétonnantquece grand virtuose, malgré son art et son savoir , ait eu si peu de bonheur à placer ses ou- vrages, et qu'il était réduit, pen-. les derniers dix-sept ans de sa \i«, à vivte, sans emploi, des secours que lui donnaient 5es amis. Un des cor- respdndans de M. Forkel nous en donne, à la vérité , une bonne rai- son , dans l'Ai m. de iMns. ann. 1784, en citant la sentence de Lessing, qui dit : « Le virtuose ne doit attendre w ni honneur ni profit, lorsqu'il ' j; dépasse le point oiî le mérite com- B A » meîiocà seconfoiKÎpe et à s'obscur- }) cir au-x yeux de la multitude, w Mais , quoiqu'il tût effectivement dans ee cas, surtout lorsqu'il s'agis- sait des secours du public pour la publication de ses ouvrages , l'on doit cependant avouer qu'il était lui-même son plus grand ennemi , et que son caractère sombre et opi- niâtre Tempêchait de se concilier la bienveillance de ses contempo- rains. BACH ( Charles- Phit^ippe-Em- wAivuEL ) , second fils du grand Jean -Sébastien Bach , communé- ment désigné par le nom de Bach de Berlin , uiàître de chapelle de la princesse Amalie de Prusse , et di— recteut de musique à Hambourg, naquit à Weimar , au mois de mats 1714. Ce fut à l'école de St.-ïbomas à Leipsick , qu'il fit ses premières études de masiqùe. Il étutlia la ju- risprudence à l'université de Leip- sick, et ensuite à Francfort -sur- rOder. 11 fonda en même tems ^dàiis cette dernière ville , une acadéiiire de musique , dont il avait la direc- tion, et [lour laquelle il Composait dans les solennités. Son père fut son seul maître pour la conaposiliou et le clavecin. Sébas- tien Bach , à qui oh doit la plupart des grands musiciens qui oht illustré 1« dernier siècle , était bieii capable de former son fils par ses leçons , et plus encore par les modèles précitux qu'il composait journellement. En lyod, il vint à Berlin , mais ce ne fut qu'en t^4o q^'i^ entra réel- lement au service ea qualité de mu- sicien de la chambre» Il eut Thon- neur d^accompagner son maître dans le premier solo de flûte qu'il joua après son avènement au trône. En 176^ , il alla, comme directeur de musique, à Hambourg, pour y remplacer Telemann. Ce fut à cette occasion que la sœur du roi , la J)rincesse Amélie de Prusse» le nom- ma son maure de chapelle. Malgré les offres avantageuses qu'on lui fit de différens cotes,, il préféra cons- tamment le séjour de Hambourg jus- xju'à la fin de ses jours* 11 y mourut le i4décembre 1788, âgé de soixante- quatorze ans, d'une maladie de poi- trine, au moment qu'il venait de terminer ses nouvelles chansons et sa cantate ( les Grâces) pour le cla- vecin. Le nombre des ouvrages qu'il a publiés depuis lySi , soit par Tim— [ pression soit par la gravure , et dont plusieurs ont eu jusqu'à cinq édi- tions , monte à près de cinquante. I. Pour le chant , tant d'église que de chambre : 1^. Melôdien au Gellerts geistU- chcn liedern ( Mélodies p'onr les cantiques de Gellert ). Berlio , 17%. Cet ouvrage eut, en 1784, sa cin-* quième édition. a"". Odensammlung (Recueil d'o- des). Berlin, 1761. 3^°. Anhang zu Gellerts geis^tli" chen oden ( Appendice aux odes religieuses de Gellert ). Berlin , J764. 4°. Une foule d'airs die chansons, dans les irecneils de Graef , de Krans , de Lang , de Brcilkopf , et aitreg ouvrages périodiques. 5<*. Philis et Tirsis , cantate. Ber- lin , 1766. 5"^. I>er wirth und die gœste ( THôte et les convives) , eine sing* ode. Berlin, 1766. 7**. Ii€S psaubaés ée Cramer.. Ham- bourg, 1774. . ' 8*** Die Isrcelïten m der wusten ( les Israélites dans lé désert ) , in ■ffanit». tiambourg , 1779. Rare. 9'^ Sanàtus i ptour deux thœurs , aVéc un Cântiqtle angéliqne , eh par- tit. Hambourg, 1779, 16*^. Starnis geistliche gesœnge mit melodiett ( Cantiques de Sturhi mis en musique). Hambaurg , 1779 : premier volume. s * II**. Lf secohd volume du mêine ouvrage. Hambourg, 1781. 12**. Klopstoeks morgengesang am schœp/ungs /este ( Hymnes du maiin pour la fête de la création , par Klopstock ), en partit. Leipsick, 1784. i3*. Deux litanies pour huit voix en deux chœurs. Copenhague, 1786. 14*. Rcltnmler's àuferstehung und ^^himinelfahrL J esu { la résurrection et l'ascension de Jésiis , par Ramm- ler ) , en partit. Lei^)sick, 1787. II. Pour le clavecin', èh partie avec, et en partie sans accompagne- ment d'instrumens : i5®. Un menuet à mains croisées. Leipsick^ 1731. Bach l'a gravé lui- même à l'eau forte. Cette griraaue %o B A des mains croisées était déjà de mode alors. 16**. Six sonates , dédiées au roi de Prusse. Nuremberg, \^(\'2.. 17**. Un «îoncerto pour le forte- piano. D. dur. Nii'remberg , 1745. 18**. Un concerto pour le forte- piano. B. dur. Nuremberg , lyÔS. 19**. Six sonates , comme mo- dèles pour son essai, gravées à Ber- lin. 1753. 20*^ . Dix sonates, dans les Œuvres mêlées de Haffner. Nuremberg , 3755 et 1756. . ,,.. 21**. Deux sonates en D. dur et en D. mol , dans la Raccolta de Breit- kopf , avec clavecin et une fugue. Leijisick , 1757 et 1708. liii^^.Une iugue pour le clavecin, à deux voix, dans le Recueil de fugues, par Marpurg, Berlin, lySS. 23". Douze petits morceaux pour le clavecin , format de poche. Ber- lin , 1758. - %(^. Six sonates , avec variations de reprises; il a ajouté une préface «ur ces variations. Berlin, 1759. Il y •en a eu une seconde édition en 1785. 25**. Six sonates , première conti- nuation. Berlin , 1761. 26*. Six sonates, deuxième conti- nuation. Berlin , 1762. 27^^ Un concerto pour le forte- piano , E. dur. Berlin , 1763. 28^. Txois sonatines , en C dur , D mol , et E. , pour plusieurs, ins- trumens. Berlin , de 1764 \ 1765. Elles ont été imprimées séparément. 2q^. Six sonates faciles pour le clavecin. Leipsick, 1765. 3o**. Recueil de chœurs à quatre voix , de la composition de son père. 'Berlin, 1765. Kirnberger nous a donné, dans les années de 1784 à ^787, une nouvelle édition de ces chœurs, en quatre volumes. 3i^. Recueil de pièces pour le cla- Tecin, de diverses espèces. Berlin, .1,765. ■;;■-'..;.,■.. 82*. Douze petits morceaux pour le clavecin , à l'usage des commen-r çans > premier recueil. Berlin , Ï765. 33**. Second recueil des mêp^es. Berlin , 1768. 34^. oei sonate ail uso délie donne ( Six sonates à Pusage des dames ). 1770. Il a été publié deux éditions de cet ouvrage, l'une gra-» vée à Amsterdam, et l'autre impri* meeà Riga. .35''. Douze petites pièces pour le clavecin , à deux et trois voix , format de poche. Hambourg, 1770. j 36^. Musikalisches vielerley (^Mé- langes de musique). Hambourg, 1771. 37*^. Six concertos , faciles à jouer, pour le forte-piano , avec accompa- gnement. Hambourg , 1772. 38^. Six Sonatas for the harpsi- chord , violino and violoncel ( Six sonates pour le forte-piano, le violon etlp violonccUe ). London , 1^76.11 en a été publié une seconde édition à Beilin. 5q^. Trois sonates pour le clave- cin, avec accompagnement de vio- lon et de violoncelle , premier re- cueil. Leipsick, 1776. 40**. Quatre sonates pour le cla- vecin, avec le même accompagne-^ ment, deuxième recueil. Leipsick » 1777- ^1^. Six sonates pour les con- naisseurs et les amateurs , premier recueil. Leipsick ^ •779- 42**. Sonates et rondeaux, pour les connaisseurs et amateurs, second recueil. Leipsick, 1780. 43**. Troisième recueil du même ouvrage, Leipsick, 1781. 44"' Quatrième uecueil du même, Leipsick , 1783. 45*^. Cinquième recueil du même, Ibid. 1785. 46*^. Sixième recueil , etc. , avec des fantaisies libres, Ibid. 1787. 47"^. Una sonata ver il cembalo solo. Leipsick , 1780. III. Pour des instrumens , sans clavecin : 48*- Un trio pour le violon , en C. mol , avec observations. Il s'y trouve encore un second trio pour flûte, violon et basse, de B, dur. Nuremberg, 1751. 49". Une symphonie, d'E. mol, pour deux violons , viola et basse. Nuremberg ,1759. 5o*^. Quatre symphonies à grand orchestre, avec' douze parties obli- gées. Leipsick, 1780. IV. Ecrits de musique: 5i°. EinfalL y einen doppehen contra ■ punct in der ocla e ^>on 6 tacten zii machen ohne die regeln davon zu wissen ( Idée pour com-r poser un contrepoint double, à roctave, de six mesures, sans en B A ■41 conriaîire les règles ) . i ySy. Se trouve dans le troisième volume des Bey-' trœge de Marpurg. 52**. Versucli uber die wahre art_ das Klavier zu spielen , mit exenipeïn und i8 probestiichen in 6 sonaten ( Essai sur la vraie ma- nière de toucher du clavecin , avec des exemples et dix-huit modèles en six sonates ). Le premier volume de cet ouvrage parut à Berlin en i^Sg. Il en a été publié une seconde édi- tion à Leipsick en 1782, el une troi- sième ^^ augmentée, à Leipsick, en 1787 , in— 4^. 53^. Le second volume du même ouvrage, contenant les principes de l'accompagnement et de la fantaisie libre , a été imprimé à Berlin en J762 5 la seconde édition a paru , à JLeipsick, en 1782. 54**. Sa vie, écrite par lui-même , se trouve dans le troisième volume des Voyages de Burney. Les écrits didactiques de Bach sont un nouveau service rendu à l'art. Son Essai sur le clavecin et l'accompagnement est encore l'ou- vrage le plus éminemment classique Suf^ l'Allemagne possède en ce genre. >ans le premier volume , outre une quantité de règles pour l'exécution, fondées sur son goût excellent et sa grande expérience , il enseigne le doigté selon la manière de son père, qui , bien que propagée déjà par ses élèves , était cependant restée un secret de l'école de Bach. Les prin- cipes d'accompagnement, qui for- ment le second volume , ne resssem- blent en rien aux livres ordinaires sur la bassecontinue.il ne commence au contraire à faire des observations et à donner des règles, que là où ses pré'lécesseurs ont fini. Quoique tous les ouvrages do Bach portent l'empreinte de son génie , qn estime particulièrement ceux que nous avons indiqués sous les numé- ros 7 , 8 , 1 9 , 20 , 25 , 3o et 38. Son Essai ( n''. 52 ) doit aussi être un des premiers ouvrages de Bach qu'un amateur doit se procurer. M. Cho- ron en a faii une traduction , qu'il es))ère publier par la suite. On trouve encore , dans les Lettres de Reichard , une bagatelle de Bach, mais telle que l'on doit l'attendre de lui, et qui nous rappelle toujours le proverbe tlx ungue leonem* Elle consiste dans le nom de Bach eu notes , tel que ce dernier l'a signé lui-même sur un présent qu'il en- voya à Tauteur. Ses compositions, ainsi qu'il eu a fait lui-mênae le dénombrement^ et en y ajoutant ce qui a paru jus- qu'en 1790 , consistent en deux douzaines de symphonies; trente trios pour le clavecin et autres ins- truraens; dix-huit solos pour d'autres iustrumens que le clavecin; douze so- natines avec accompagnement; qua- rante-neuf concertos avec accompa- gnement , parmi lesquels se trouvent un concerto pour deux forte-pianoj deux cents solos ou sonates ; et enfin dans une infinité de morceaux de chant pour diverses fêtes , et plus encore pour l'église, tels que Psau- mes, Magnificat > etc., qu'il a com- posés dans les dernières années, {principalement à Hambourg. Il dit ui-mêrae de ses ouvrages, en géné- ral , qu'il n'y en a que fort peu qu'il ait pu composer avec une liberté entière ; et de ses compositions pour le clavecin, en particulier, qu'il avait fait ses efforts pour les rendre d'une exécution facile. « 11 me semble, » ajoute- t-il, que la musique doit » principalement toucher le cœur,^ w et le claveciniste ne pourra , du » moins selon moi , y parvenir s'il i) ne songe qu'à faire du bruit. » Le docteur Burney dit , avec rai- son , que ses compositions peuvent servir pour juger du goût el du dis- cernement des jeunes artistes , selon qu'ils sauront les apprécier. Il est l'auteur d'un recueil de trois cents trente portraits , dont nous avons déjà parlé. V. l'art. Baccbus. BACH ( Jeaw-Christophe-Fré- déric ) , maître de concert à Biicke- bourg, fils du grand J.-Séb. Bach , naquit à Weimar en 1732. Outre des sonates isolées , qu'il fit insérer dans les Mélanges de musique ( Musical lisches vielerley) , il a encore pu- blié : Muntcr's geistliche lieder ( Cantiques de Munter ) , seconde livraison , 1774- L'Américaine , part. 1774. Deux concertos pour le forte- piano avec accompagnement. 1761. Six quatuors pour la flûte et le vio- lon, à Hambourg. Six quatuors pour le violon, à Londres. Six sonates faciles pour le clavecin. 1785. Ini* , cautaie; 1786 , eu extrait pour le cla- %z B vecin. Musicalische nehensliinden ^ Amnsemens de musique), prernicr cahier, 1787. Cet ouvrage se conti- nue. Il s'approche, dans ses corapo- sitions du goût de son frère aîné , Charles- Philippe Emmanuel. BACH ( Jean-Chrétikn ) , sur- nommé le Milanais ou l'Anglais , £ls cadet du second lit du grand Jean - Sebastien Bach , maître de chapelle de la reine d'Angleterre , naquit à Leipsick en.iy35. Après la jnort de son père , il se rendit à Ber- j lin chez son frèr.e Charles-Philippe- !Emmanuel , alors musicien de la chambre du roi, afin de s'y perfec- tionner sur le clavecin et dans la composition. Il commençait à y dé- velopper des talens, et plusieurs de ses productions avaient déjà été ac- cueillies favorablement, lorsque les connaissances qu'il fii avec plusieurs cantatrices italiennes lui donnèrent le désir de voyager en Italie. Il quitta donc Berlin en lyS/j., et partit f)our Milan, où il fut nommé peu de tems après organiste à l'une des grandes orgues de la cathédrale de cette ville. En 1759, il se rendit à Londres , oii il a resté constamment depuis, si l'on en excepte un petit voyage qu'il fil à Paris peu de tems avant sa mort, qui arriva au commencement du mois de janvier 1782. Il a publié, depuis 1785 jusqu'en 1779, a Berlin, à Paris et à Ams- terdam, vingt ouvrages qui sont gé- néralement connus, Ils contiennent quinze ymphonies à bui tinstruœens} un ^grand concerto pour plusieurs instrumensj dix-huit concertos pour le clavecin avec accompagnement^ six quinteltis pour la flûte et le vio- lon 5 six quatuors pour les mêmes inslrumens; trente trios ou sonatt^s pour le clavecin avec accompagne- ment de violon, parmi lesquels s'en trouve une à quatre mains, et une pour deux forte -pianos 5 six trios Ï ►ourle violon et douze sonates pour e clavecin seul. De ses opéras et autres productions pour le chant , Fon connaît les sui- rans : i^. Catone. Milan, 1768, et Londres, i']^l^.7.'^.Orione. y* .Adria- no in Syria, dont on a publié les pi-iucipâies ariettes à Londres vers 1768. 4". Orfeo. 1770. 5<». Ternis- toclc. 6'"'. Cfeinenza di Scipione. 7^. L'oratorio Gioas re di giuda. 8*^. Un Magnificat pour deux vofm et dix instruinens. g*'. Enfin , Ama- dis de Gaules , qu'il fit graver à Paris peu de tems avant sa mort. BACH ( Jean— Nicolas ) , orga- niste à Jéna, naquit, le 10 octobre 1669 ^ Eis< nach . où son père était organiste II fut nommé à la même place eu 1695 , et mourut dans sa ville natale vers 1738. Il est avanta- geusement connu, non - seulement par ses Suites , qu'il a composées dans la n»ani ère d'alors, mais aussi par les clavecins de différeriles es- pèces qu'il fabriquait. BACH ( Jean* Ernest ) , maître de chapelk du duc de Weimar, à Eisenach, y naquit le 28 juin 1722^ Il demeura six ans à l'école de Saint- Thomas età l'université de Leipsick, et y étudia la jurisprudence. 11 fut ensuite avocat à Eisenach , mais il s'occupa exclusivement de la mu-» sique , puisqu'on 1748 il fut donné comme adjoint à son père, qui y était organiste. Il y vivait encore en 1790, et recevait de la cour une pension comme maître de chapelle» On a de lui les ouvrages suivans , qu'il publia à Niiremberg , savoir ; Sanirnlung auserlesenerjabeln mit melodien ( Recueil de fables choi- sies , avec musique ) , trois sonates pour le clavecin avec violon , i vol. 1790, et deux, idem, formant le second vol. 1772 H existe encore de sa composition , en manuscrit , le cinquante-deuxième et q'ualreviugl- cinquième Psaumes , et une cantate pour l'église . tous en part, et à orchestre^ part, et à grand BACH (Jean-Elie), chanteur et inspecteur du gymnase à Sche- veinfurt, y fut installé solennelle- ment le 29 mai 1743' BACH (Jean-Louis ) , néen 1677, était maître de chapelle du duc de Saxe - Meinungen , et mourut en 1730. BACH ( Jean - Michel ) , était autrefois chanteur à Tonne; mais il résigna sa place et voyagea en Hol- lande, en Angleterre et en Amé- rique. Après son retour en Alltma*» gne, il étudia pendant quelque tems à Gœllingue , en 1779, et se fixa en- * suite à Guslrow, dans le duché de Mecklenbourg , où il était encore j avocat en 1792. Il fit imprimer à I Cas*el, en 1760 : Hurte und Sfste- B A 4^ matische anleitang zum gênerai bass, und dcr tonhunst uberhaupt , mit exempeln erlceutert, zum lehren und lernen entworfen ( Instruction sjslcmatique pour apprendre la basse continue er la musique en général , avec des exemples, pour ceux qui veulent enseigner et pour ceux qui Yeultut apprendre), in-4^.V. l'Alma- uacl) de rqusique, par Forkel, 1784- BACHMANN (Charles-Louis), musicien de la chambre du roi de Prusse , depuis 1765, né à Berlin, jouait très-bien de la viola, et fut, en 1770, conjointement avec Ernest Banda , fondateur du Concert des Amateurs. On recherche lei violons qu'il a fabriqués , et surtout ses viola. BACHMANN (Charlotte-Chris- tîwe-Wilhelmine), épouse du pré- cédent ; depuis 1779, cantatrice au Concert des Amateurs de Berlin , était comptée parmi les premiers virtuoses sur le clavecin. On trouve dans le magasin de Rellstab plu- sieurs chansons de sa composi- tions. BAGHMA]SN(Christophe-Lottts>, cLudia, en 1785 , à l'université d'Er- lang , et y fil imprimer un ouvrage , in-4**, sous le titre : Entwurf zu -vorlGSungen iiber die Théorie der Musik , inso/ern sie ÏÂebhabern derselben nothwendig und niitz- lich ist ( Idées d'un cours de théorie de la musique , en tant qu'elle est nécessaire et utile aux amateurs de cet art ) . Ce n'est qu'une copie fidèle de la Dissertation du docteur Forkel sur le même sujet. BACHMANN (Fkédéric Guil- laume ) , fils cadet de Charles-Louis Bachmann, se trouve depuis long— tcras à la chapelle royale de Berlin , . et y est avantageusement connu par Tart avec lequel il sait exécuter les solos les plus difficiles. BACHSCHMIDT, maître de cha- pelle de l'évèque de Eichstaedt, vers 1783, était un fort bon compositeur Ïfour l'église , et virtuose sur le Vio on, 11 approche, dans sa manière, de cellede Graun, L'on connaît de lui six quatuors pour le violon et un concerto de hautbois à sept, qui tous deux sont encore eu manus- crits. BACHAUS ( Jeaw-Louis ) , or- ganiste^ S.te- Marguerite, à Gotha,. compositeur très — habile pour le clavecin, vivait vers 1760. BACKOFEN , musicien de cham- bre à Durlach , né à Nuremberg, était très-habile sur le basson. BACILLY ( BÉNIGNE de ) , ha- bile compositeur du dix -septième siècle, a fait un livre intitulé : Re- marques curieuses sur l'art de bien chanter. Paris , 1668. BACMEISTER (Lur as), ministre luthérien , né à Lunebourg le 18 oc- tobre i53o , mourut à Rostock le 9 juillet 1608. Il a laissé beaucoup d'ouvrages, parmi lesquels on re- marque : Oratio de Luoa Lossio , qui renferme beaucoup de renseigne- mens sur le talent de Luther pour la musique. V. Jœcher. BACON ( François ) , baron de Verulam, chancelier d'Angleterre, né le 22 janvier i56o, mourut le g avril 1626. Les notes sur la musique qu'il a ajoutées à son Histor. na~ tarai, prouvent qu'il était profon- dément versé dans les principes de la composition musicale. V. Hawhins» BACON ( RoG,) , franciscain an- glais, mort en 1284» a écrit un livre: De valore musices. BADENHAUPT ( Hermann ) , directeur de musique à l'église royale de Glukstadt , y fit imprimer , en 1674 •■ Choragiwn melicuni , qui ~ renferme quarante morceaux de mu- sique sacrée , à trois voix , deux violons et une basse. BADIA ( Gharles-xAtUGustin ) , était, vers le commencement du dix- huitième siècle, au service de la cour de Vienne , et y a composé plusieurs opéras , entr'autres ^ar- cisso et la Ninfa Apollo. 11 a fait aussi quelques oratorios, qui ont eu beaucoup de succès. BADONINI, chanteur célèbre de l'Italie, vivait vers 1776. BAEHR ( Jean ), selon d'autres Béer , maître de concert du duc de Wéissenfels , nâqnit en i652 , et mourut en 1700. Walther raconta qu'un certai'i duc l'ayant chargé de composer un opéra, il l'acheva en six semaines , et demanda cent écus. On les lui paya, à condition qu'il chanterait à la table du dnc j ce qu'il accepta. Le duc, après l'avoir en- tendu, lui dit : Ne serait- il pas possible de dresser un âne de ma-* niàre t^u'il puL chanter aussi bien / '44 B A l -- Si votre altesse peut y parvenir, je vous déclare le premier maure de chapelle de Vunivers. — Bœhr est un impertinent. — Je ne le suis pas d'aujourd'hui seulement. Baehr a laissé les ouvrages suivans: Bellum tniisicum , lyoi , 10-4^^5 Musicalische discurse ( Discours de musique ) , niQj Schola phono- logica,- Der tf^old-ehrei^ E. Veste l^ierjledler (Le très- honorable Mé- néirier ). V. Walther et Ehrenp- lorte. BAEHR ( Joseph ) , musicien de chambre à la cour de Russie, depuis 1784. C'est le plus grand virtuose de ïios jours sur la clarinette, il joue aussi fort bien du violon , il est ne' à Grunwald en Bohême, en 174^. A quatorze ans, il s'engagea dans les troupes de TËmpereur, quitta bien- lot le service pour mirer dans celui de la France , et y fit plusieurs cam- jagnes comme trompette. Il vi«t en- în à Paris, et y fut reçu dans les gardes-du corps.' Il apprit la clari- nette, et devint en peu de tems la premièreclarinettede France. Après un se'jour Je ving-d( ux ans dans ce pays, il voyagea en Hollande, en Angleterre, 'en Allemagne, en Po- logne, et arriva enfin en Russie, où il se fixa. 11 a composé , en 178a, une ariette pour la clarinette avec sept variations, elle est encore eu manuscrit. On n'avait jamais , avant Ini, entendu en Bohême jouer de la clarinetle avec la prestesse et la facilité qui caractérisent son jeu. II est surtout inimitable dans le decrescendo. BAEUMEL, musicien de chambre à Wiirzbourg, était un des premiers virtuoses sur le violon. En 1774, il se fit entendre à Gœltingae, et fut généralement admiré. BAFFA ( SiGRA ) , dame noblede Venise, éiait regardée, vers le mi- lieu du siècle dernier, comme la plus grande virtuose parmi les dames de cette ville. BAGGE ( Ch. - Ernest , baron de ) , regardé comme le Francaleu du violon, vivait à Paris vers 1788. Sd maison était ouverte aux virtuoses «u tout genre. Il appréciait assez bien le talent des autres ; mais il s'aveuglait sur son propre compte. L'empereur Joseph II lui dit un jour ; Baron y je n'ai jamais en- tendu personne jouer du violon comme vous. En 1782, le baron de Bagge fit graver un concerto de violon de sa composition , que le jeune Kreutzer, aujourd'hui premier violon de l'O- péra, exécuta avec le plus grand succès. 11 s'était fait peindre un violon à la main , regardant cet instrument comme son plus bel attribut. On lisait au bas dn portrait ce quatrain : Du dieu de l'harmonie adorateur fidcle , Son zèle impétueux ne saurait s'airetcr : Dans l'art du violon il n'a point de modèle. Et personne jamais n'osera 1* imiter. On croit que le bâton de Bagge est mort à Berlin en 1792. BAGLIONCELLA ( Ct.eofe délia), de Pérouse , au commence- ment du seizième siècle ^ exécutait la vocale et l'instrumentale avec une grâce charmante, dansait à mer- veille, et peignait admirablement. BAGLIONI ( François ) , né à Rome , est connu , depuis 174^ t comme excellent chanteur. Ses cinq fiUcs se sont aussi distinguées dans- l'art du chant. Elles s'appelaient Vincenxa, Clementina, Giovanua , Costenzia et Rosina. BAGLIOlNi ( Louis), fils du, précédent, musicien de la chambre à Ludwigsburg, était, depuis 1.770 ,. un des meilleurs violonistes de la chapelle du duc de Wurtemberg. BAHN ( Ï.-G. ) , a publié à Bcr-^ lin six trios pour le clavecin^ BAIF ( Jean-Antoine de ) , se- crétaire particulier de Gharlcs IX ^ né à Venise en i53i. Il était bon. musicien et bon poëte. Il mourut à Paris en liigi. Il a publié à Paris, entr'autrcs ouvrages : Instruction pour toute musique des huit divers tons en ta- blature de luth; Instruction pour apprendre la tablature et à jouer de la guitare; plusieurs livres de chan- sons à quatre parties, imprimés en 1578; les paroles et la musique pour^ douze chansons spirituelles, a quatre parties. Paris , 1 562.. Walther parle aussi de lui. BAILLEUX (Antoine), publia à Paris, en 1758, six symphonies à quatre; et vers 1767, six syto-z i B A |>îioilv«sà gr^t>.î orc'.îirslre. II y ajou- ta , en 1784, sessollèges, pour ap- j;)rendre facilement la musique vo- cale et instrumentale, où tous les principes sont développés avec beau- coup de clarté. BAILLON, maître de guitare et de goût du chant, auteur d''une mé- thode pour cet instrument, a ré- digé le Journal de violon et la Muse lyrique, ou Journal d'arieiteSj avec accompa^jnement de harpe et de guitare, depuis 1772 jusqu'en 1784. JBAILLOT ( Pierre), né, vers 1770, à Passy près Paris , où son père •précédemment avocat au parlemeat de Paris, avait établi une maison d'éducation ^ reçut en cette ville les premières leçons de musi dot te et dilucidate in scntlori mu* sici et organisti celebri , operavi^ gesima, in Bologna i6of)^ in-4**. La Cartella , in J^enetia 1610, in-4*^. Brevi et prinii Documenti musicali J in P^enetia 161'i , in 4*^. Duo in contrapunto sopra ut. re. mi. fa sol. la. , in Venetia i6ï3 , in-4**« Duo spartili al contrapunto in corrispondenza ira gli dodeci modi,et otlo Tuoni , sopraliquali si pratica il metodo di fugare le cadenze con tutte le resolutioni di seconda quarta, quinta diminuta e settima , Ton le di loro dupîi- cate : corne si transportano gli modi per 'voci e stronienti cosi acuti come gravi ; et peigne il modo di leggere ogni chiave di tutte le parti del , etc. , in Venetia i6i3 , in-4'^. Moderna Pratica rnw sicalcf opéra trentesima settima del , etc. , in P^enetia i6i3, io-4*^- Cartella musicale nel canto Jigu- rato fermo et contrapunto del jP. D. Adriano Banchieri, Bolognese , Monaco Olivetanoy inVenetia i6i3, in-4«. BANDI (Brioitta-Giorgi) , une des plus excellentes cantatrices de l'Italie, était, en 1780, prima donna^ au théâtre à Vienne; en 1783, elle se trouva à Florence , en 1784 à Turin , et en 1785 à Venise. BANDIINI ( Angelo- Maria ) , publia en 1775, à Florence, in fol: Commentarius de vit a et script is Joan. - Bapt. Doni , patricii i^ lo- rentini , olim cardinalis collegii à secret is libri quinque adnotatio' nibus illustrati. Accedit ejusdem Donilitterariutncommerciumnunc primuni in lucem ediium , avec le portrait de Doni. BA]\G (Georges ) , célèbre vir- tuose sur la trompette , vivak dans le dix -septième siècle à Nurem- berg. BANWIERI ( Antonio ), né à Rome eu i636 , et mort en 174^1 ^ut amené très- jtune en France, eteut l'honneur de chanter devant Anne d'Autriche , mère de Louis XIV , qui le prit en affection, et le combla do ses bontés. Pour prévenir la perte de sa voix , il engagea un chirurgien à lui faire l'opération de la castration. Celui ci n'y consentit que sur la prom- sse B A les plus fortes de lui garder le secret. Comme la voix de Bannieri embel- lissait tous les jours , on de'couvrit enfin que la cause n'en était pas na- turelle. Le roi l'interrogea et voulut savoir quel était le chirurgien (jui lui avait fait l'opération, Sire , j'ai donné ma parole d'honneur de ne jamais le nommer. ~ Tu fais bien, t:ar je le ferais pendre , et c'est ainsi que je ferai traiter le pre- mier cjui s'ai^isera de commettre une pareille abomination, Louis XIV voulait d'abord chas- ser Bannieri j mais il lui rendit ses bontés , et ne lui accorda sa retraite que lorsqu'il eut atteint Tâge de soixante-dix ans. BANISTJ:R( Jean ) , premier vio- ionitte au théâtre de Drury-Lane, à Londres, est mort , dans cette ville, fen 167g, Il à fait beaucoup de mu- sique pour le violon. Son portrait a été gravt?, à la manière noire, par le famf ux graveUr Smilh j preuvc^e l'estime dont il jouissait parmi contemporains» Un de ses fils, en 1725 , était trés-habilc flûtiste.' Hawkins. , BANUS ou BANNUS (Enée ), idocteur en théologie , naquit à Pe- tugia vers le milieu du seizième siècle^Ôn a de lui Alimenta musi- cœ , en langue italienne. V, Jœ- cher. BAINTI ( La sigiwra ) , née à Crema eu 1757 , est morte à Bo- logne le 18 février 1806. C'était une cantatrice du premier ordre , qui avait mérité le surnom de virtuose du siècle. M, de Vismes , ancien entrepre* neur de l'Opéra, raconte qu'en 1778, il s'arrêta un soir dans un café des boulevarts , et fut frappé des ac- cens d'une voix sonore. C'était la si- gnora Banti qu'il entendait. Il lui glissa un louis dans la main , et lui dit de v«'nir chez lui le lendemain matin. Elle fut exacte au rendez Vous. Après avoir entf-ndu deux fois un air de bravoure de Sacchini , elle le chanta admirablement. M. de Vismes l'engaj^ea sur 1(^ champ dans la troupe de lOpéra Buffa , et la fit débuter par un air qu'edr chanta rn- tre le secoud et le troi-ième acte d'I- phigénie en Aulide. On sait quelle réputation elle s'est acquise à l'Opéra .de Paris, sur les théâtres de l'Itulie, ■'49 et sur celtii de Londres , ou elle a brillé, pendant neuf ans, avec le même éclat. On a ouvert son corps , et l'on a trouvé que les poumons avaient ua volume très-considérable. BAOLR-LORMIAN (P. ML.), né à Toulouse ,i> auteur des Poésies Galliques , imitées d'Ossian , et de la tragédie d'Omasis, a donné ea 1807, ^ l'Acad. Imp. de Musique, rinauguration du temple de ia Vic- toire, opéra en un aCle, rais en mu- sique par MM. Persuis et Lesueur. M. Baour manie supérieurtrtient le mètre lyrique. Il prépare en ce moment un grand opéra, intitulé: Godefroy de Bouillon. BAPTISTA ( SîcuLus \ virtuose sur le luth. On a son portrait gravé en bois , avec cette inscription : Ci- tharœdus incomparabilis. Maison ignore et le lieu et le lems oià il a vécu. BAPTISTA (Jean), composi- teur de musique, vivait vers l'aji i55o. L'on trouve quelques mor- ceaux de sa composition dans l'on-» vrage allemand d'Ammerbach , in- titulé : Orgel oder Instrument Ta* bulatur ( tableau pour l'orgue et d'autres instrumens ) , Leipsik , 1571. Marpurg , dans le deuxième vol. de ses lettres critiques , parle,, d'après ce dernier, du chœur: fVcnn wir in hœeksten nœthen , ect, BAPTISTE , a été le premier violon de son tems. Il avait le tact «xcellent, delà justesse et de l'ar- chet. Le célèbre Corelli Itft avait donné des leçons , et lui avait ap- pris à jouer correctementses sonates, que fort peu de gens en ce teras-là étaient en état d'exécuter. Baptiste 'joignait à son talent beaucoup de caprice. D^'ailleurs , il était médiocre lecteur et nullement compositeur. BAPTISTE ( Mathias), a débuté à l'Opéra-Comique, en 1799, par le rôle de Valère , dans le Secret. Elève du célèbre Mengozzi, il doubla avec succès, M. Martin. BAPTISTE ( Louis - Aliîert- FrÉdÉric), violoniste eXjCellent, et eu même-tems compositeur pour son instrument, naquit à Atlingen , e.U Souabc, lebuît août Î700. Son père avant été appeH à I*)nrÎTf<'Vadl coiïinio 4 5o' fe A taïaître de danàe, en lyoS, le jeune Baptiste Vy suivit , et y resta jusqu'à l'âse de 17 ans. En 171b, il se rendit à Paris, mais tî'ayant pas trouvé Ta musique de ctlte -ville selon son goût , il partit , en 1721, pour Pltalic , oii il eut toutes les occasions possibles de se satisfaire. Il voyagea ensuite dc(ns plusieurs pays de TEurope, et ob- tint enûn, en 17^3 , la place de maître de danse à Cassel. Il avait achevé , en 1735 , les compositions suivantes : douze soins pour le violon ; six solos pour le violoncelle/ six trios pour hautbois et basse ^ plus de trente-six solos pour la viola da gamba et la basse, et douze concertos pour là viola da ^amba '^ msiis il n'en a été publié que six sonates à flûte traversière, ou violino solo , qui ont paru à Augsbourg. BARBANDT (Charles), com- positeur anglais , fit graver , vers 1760 , à Londres , deux sonates pour le clavecin , avec quelques ariettes italiennes , alors en vogue. BARBARINI , s rond chanteur et castrat à l'Opéra de Cassel, après le départ de Galeazzi , eu 1785, n'était alors âgé que de 34 ans : il avait une voix féminine très agréa- ble , mais n'excellait nullement dans son art. En 1786, il se rendit à Copenhague. BARBARO (Daniel) patriarche d'Aquileja , mourut en 1669, âgé de 41 ans. Martini, dans son his- toire fait mention d'un traité, délia music*a , en manuscrit, dont il était l'auteur. Wallhcr parle aussi de lui. BARBELLA (Georges), chan- teur et peintre à Venise, était né à Castelfranco en 1478 , et mourut en i5ii. V. Wahher. BARBELLA (Emmanuel), com- mença l'étude du violon , à l'âge de six ans; et demi. Il prit ensuite des leçons de Pascal Bini , élève de .Tariini. Son maître de contrepoint ixxl lé célèbre Léo, qui disait en plaisantant : Non pcr queslo , ^Barhella c j^n vero aUno che non gii niente. Cet habile violoniste , sectateur des principes de Tartini , mourut àNaples, sa patrie, en 1773. Rai- mondi pass< pour soa meilleur «lève. On a publié de ses tompositîoflà # à Londres, savoir ; six duos et six sofiatt's pour le violon j et à Paris, six duos pour le violon , et siJt duos pour le violoncelle, op. 4. BARBERINUS, cardinal, et en- suite pape, sous le nom d'Ur- bain VllI, naquit à Florence le 5 avril i568, de parens pauvres, mais issus de la fomille des Barberini j si célèbre depuis cinq cents ans. Il est mort le 20 juillet i644' Parmi la quantité de ses écrits, dans lesquels on trouve des passages éjiars sur 1» musique, on remarque une bulle, intitulée: Divina psalmodia , jqui prouve qu'il doit avoir possédé des connaissances profondes et étendues en musique. BARBIANO ( Marcello. Ves- TRTo ) , grand connaisseur en mu- sique , jouait de plusieurs instrumens et chaulait fort bien ; il était en liaison intime avec les grands maîtres ^Kson trms, tels que Luca IViaren* «H, Félice Anerio , Roi^er Joa- toIIÎ , etc. V. Erythrœi Pinacolh. BARBICI , publia en 176g, à Paris, son premier ouvrage consis- tant en six quatuors pour Je vio- lon. BARCA ( P. don Alessawdro ) , a publié une nouvelle Théorie de la Musique, dans les Essais scienti- fiques et littéraires de l'Acad. de Padoue, t. I, 1786, in 4**- L'auteur y développe le traité sur la mu-* sique commencé par le P. Valloii, V. encore le Traité théorique et pratique de Giordano Hiccaii. BARDELLA , musicien , contem- porain de Galilée. Quelques-uns le regardent comme l'inventeur du théorbe. RARDI (Giovanni ), Florentin, a laissé de petits traités sur la mu- sique, mais on ignore s'ils sont impri- més. C'est l'un des restaurateurs de la musique dramatique vers la fin du seizième siècle. BARETTI , frère de l'auteur du même nom , vivait à Turin en 1770. On publia vers ce tems, à Paris , six duos pour violoncelle, de sa compo- sition. BARGES ( Antonio \ maître de chapelle alla casa grande di KenC' tia , publia, en i55o , un ouvrage iu-^** } sous ce titre : // primo libf de villotte a 4 vûci , con un' altra canzon délia Gatina. BARILLI ( Madame ), épouse de M. Barilli, a long-terns chanté dans les concerts avant de monter sur le théâtre. Elle exécute avec beau- coup de grâce et de pureté. Son genre est le demi-caractère. BARNI ( Camille ) , bon compo- siteur et habile violoncelliste , est né à Côme, le i8 janvier 1762. A quatorze ans , il commença l'élude du violoncelle , sous la di- rection de son grand-père , David Ronchetti. Il reçut ensuite, pendant trois mois,* des leçons de Joseph Gadgi , amateur, chanoine de la cathédrale de Côme. Il quitta son pays à vingt-six ajis, vet vint remplacer le second violon- celle au grand théâtre de Milan. Il resta huit ans dans celte \ille, chez le comte Imbonati, protecteur éclai- ré des artistes. Après la mort du premier violoncelle , arrivée en 1791 , il joua le solo au grand théâtre. En 1799, il étudia la composition «ous M. Minoja. Il fit plusieurs qua- tuors en Italie , et vint à Paris , oi\ il s'est fixé depuis 1802. En i8o3 , il donna un concert au théâtre Olympique , et joua un con- certo de violoncelle de sa composi- tion. De i8o4 à 1809 , il a publié deux thema d'airs italiens, avec variations pour violon et violoncelle 5 six duos pour violon et violoncelle j six trios pour violon, alto et violoncelle, deux œuvres de quatuors pouV violon ,a!to et violoncelle , douze ariettes ita- liennes , et six romances fran- çaises, k M, Barni va bientôt publier son troisième œuvre de quatuors. BARON ( ERNEsr-GoTTLiEB),cn dernier lieu musicien de la chambre et joueur de lulh à Berlin , naquit à Breslau en 1696. Un Bohiîmien , liommé Kohatt, lui donna, vers 1710, les premières leçons de luth. En 1727, il publia, à Nuremberg, son ouvrage intitulé: Untersuchung der laute ( Examen du luth ). Eji 1728, il entra au service du duc de Saxe-Gotha, comme joueur de luth. Après avoir parcouru diffirontes cours, il se rendît, eu 173;, a B A 5t Berlin. En 1740, il fut reçu à la cha- pelle royale de Berlin , à laquelle il resta attaché jusqu'à sa mon. Outre l'ouvrage que nous venons d'indiquer ci-dessus , il publia en- core à Berlin, en 1756 : Abriss eincr abhandlung von der mélodie ( Es-- sai d'une dissertation sur la mélo- die ) j Eine materie der zeit ( Ma- tière du tems ). On a encore de Jui dans les Beytr. de Marpurg , t. II * I**. Examen du luth ; 2^. t)isserta- tions sur le système des notes du luth • 3*^. Pensées sur différons objets du musique. On a aussi de lui des concertos pour le luth , avec accompagne- ment , et des trios et solos en manus- crit. BARONIUS (César), cardinal célèbre,- fut élevé à cette dignité en iSgb.Il commença, dans sa trentième année , à écrire ses Annales ecclesiœ, dans lesquels on rencontre des ren- seignemens fort intéressans sur la ' musique d^église. Il employa trente ans de sa vie à ce travail , pour le- quel il ne consultait pas seulement les livres imprimés , mais aussi tous les manuscrits du Valican. Cet ou- vrage a douïe volumes. Antoine Pagi, frère mineur fort savant, en a publié, daus la suite, une édition nouvelle , en 4 vol. in-fol. , avec des notes critiques. Baronius mourut à Rome en 1607, ^BARRIÈRE ( ÉTtE^NE - Ber-. NARD-JosEPH ), estnéà Valenciennes en octobre 1749- H vint à Paris à douze ans, et eut pour maître de violon Pagin , élève de Tartini. Avanc de débuter au concert s[)iri— tuel , il prit des leçons de compo- sition de Philidor. Il devint bien- tôt un des violonistes solo au concert .spirituel et à celui des amateurs. En 1801 , il joua, à un concert de la salle Olympique , une .«ympho- uie concertante avec M. Lai'ont, et ne parut pas indigne de se mesurer avec un tel athlète. M. Barrière a composé quatre œuvres de quatuors et plusieurs œuvres de symphonies ^ de trios, de duos, de concertos, été. Il prépare en ce moment une collection pro- gressive de six livraisons de duos da violon, oîi l on trouvera tout ce qu'on peut exécuter sur cet insi.rumeni, et :ui , en trois ans, mettra h s élcv*»». 52 B A eh état de jouer la mttsique de tous les compositeurs. BAallOWY , le jeune , docteur en musique à Londres, fut nommé , en 1740» professeur de musique au collège de Gresbam, après la mort du célèbre Gordon, BARSAÎÎTI, fit, vers 1780, im- primer à Londres diverses sympho- nies et trios pour le violon. BART , basson très - renommé , était, vers 1772, au service du duc de Sch\fverin , à Lodwigslust. En 1782 , il se trouva à Stuttgard , à la chapelle du duc de Wurtemberg. On le compte parmi les plus grands maîtres sur cet instrument. BARTA ou BARRÏA (Joseph) , compositeur à Vienne , né en Bohê- me, avait été, quelques années au- paravant , organiste à Prague. De- puis sa résidence à Vienne , il a composé en 1780 , pour le théâtre de cette ville, le petit opéra Z>a ist niçht gut -m rathen ( Il est 'difficile de conseiller ici). On a encore^publié, vers le mêm? tems , à Lyon , six qua- tuors pour violons, op. i et 6 , et quatre concertos de clavecin , op. 2 de sa composition. BARTALI ( Antoine ) , maître de chapelle de l'Empereur à Vienne , vers 1680, était compté parmi les pre- miers compositeurs de son tems, V. Ptinz , Gesch. Son Thésaurus mu- sicus Irium instrumenloruin fut im- primé à Dillingen, en 1671 , in-f«l. BA.RTH ( Chrétien - Samuel ) , virtuose sïir le hautbois, à la chapelle royale de Copenhague , né à Glau- cha, dans le comté de Schœnburg , en 1735, était, sur cet instrument , un des plus grands maîtres de son tems. Il passa les premières années de sa jeunesse , avec ses frères , sous les yeux du grand Sébastien Bach , à l'école de S. -Thomas à Leipsick. 11 fut reçu membre de la chapelle du landgrave de Hesse-Cassol, avec un traitement de huit cent rixdalers , (environ mille ccus de France). Lorsqu'à l'avènement du dernier Landgrave, celui-ci congédia les théâtres français et italien , il fut appelé , en 178^) , sous ces mêmes conditions à Copenhague. BARTH , neveu et ôisciple de Charles Slamitz^ né en 1774» n'était %QCore âgé que de huit ans, quand il joua à Tuf in des cortcertos ê€^ violon , qui étonnèrent tout le mon* de , par la facilité avec laquelle il tirait de son instrument les sons les plus harmonieux. BARTHELEMON (Hvppolite) , directeur de musique au vauxhall de Londres , l'un des violonistes les plus remarquables du dix-huitième siècle , est né en France, et derfieura pendant quelque tems à Paris , oit il composa , en J1768, un opéra (1© Fleuve Scamandre) pour le théâtre italien. Ce n'est qu en 1769 qu'il vint à Londres, où. il débuta par l'opéra The judgement. of Paris , ( le Jugement de Paris) , qu'il com- posa pour le théâtre de 1 Opéra dô cette ville. Cette comp»sition, reçue avec le plus vif enthousiasme , lui ou- vrit la route de la fortunej la Ceinture enchantée , autre opéra qu'il donna au théâtre en 1770 , fut accueillie avec la même faveur. En 1777 , il fit un voyaçe en Allemagne , et de là en Italie. Il y épousa une cantatrice , célèbre par la beauté de sa voix , et ses grands talens dans l'exécution. A TSaples , la reine , devant laquelle il se fit entendre , le chargea d'une lettre pour la reine de France sa sneur, qu'il remit à Versailles , en personne. Il a vécu depuis sans in- terruption à Londres f oiî il jouit de l'estime générale. L'on connaissait déjà, en 1782, cinq de ses ouvrages , consistant en trios et solos de violon , et en sonates de clavecin , qu'il avait composés pour la chambre ^ et qu'il a fait oraver depuis. BARTHÉLÉMY ( l'abbé Jean- Jacques ) , membre de l'Académie des Inscriptions et de l'Académie française, né à Cassis , le 20 janvier 1716^ et mort à Paris, le premier mai 1794» a publié en 1777, une brochure intitulée , Entretiens sur l'élat de la musique grecque, vers le milieu du quatrième siècle de l'ère vulgaire. Cet écrit plein d'éru- dition et d'élégance , n'était qu'un fragment des voyages du jeune Ana- charsis , qui parurent en 1789, et fermeront honorablement le dix- huilièin:-, siècle. BARTHEZ (Pattl-Joseph), cé- lèbre médecin , mort en i8oi , a écrit ^ dans sa Thçorie d€s b^aux- ÉTts, tin chapitre lrès-c«rienx in- tituié : Nouvelles recherches sur la déclamation théâtrale des anciens Grecs et Romains. V. le Mag. en- cyclop. de Millia , sixième année , îiome V , page 2oq. BARTHOLINUS ( Gaspard ) , docteur en médecine et professeur d'anatomie à Copenhague, né dans cette ville , en i6a4, a publié à Rome CB 1677 , à Paris en la même année , ;et avec des augmentations , à Ams- terdam en 1679 , un traité latin , /)€ tibUs 'veterunif avec un grand nombre de figures. Il forme trois livres qui renferment trente -six chapitres. V. Walther, BARTHOLOMAEUS , anglais de jqaisisance _, vécut au quatorzième siècle 5 il écrivit en i3o6, un ou- vrage sous le titre : Liber de pro-~ f>rietatibus rerurn , dont on a pu- Jîlié en izf85 , une seconde édition in — folio, iiawkins nous assure , que pour ilaj composition de saa iiistoire de la musique , il a con- sulté cet ouvrage souvent et avec avantage , surtout pour ce qui re- garde les inventions des nouveaux instrutncns de musique , que l'on 'fit dans ce «iècle de ténèbres. BARTHOLOMAEUS , moine de l'ordre de St. Dominique , à Siene, y écrivit vers i45i, nn ouvrage: De septem artibns liberalibus. V. Fabricii bibl. lat. BARITHOLOMEI ( Jéroîie ) , rpublia en i656 , à Florence , ivn ouvrage sous le titre : Dravinii mu- ■gicali niorali, ^ BARTOLOCGIUS (Jules), po- fesseur d'hébreu , à Rome , né en i63o , à Celleno , nous a laissé un ouvrage sous le titre : De hebrœo- rum niusicâ, brevis dissert. V. la hiblioth. rabbin. Rome, 1693, p. IV, p. 4^7 ; et de psalmoruni libro , ■psalmis et musicis instrumentis. Ibid. p. II , p. 184. Il est mort à Rome, en 1687. V. Walther. BARTOLOMEO , grand cen- trapuntiste de Tltalie , vivait vers le milieu du seizième siècle ,^ à la cour d'Arra^on. BARTOLINI (Bartolojvteo) ,run (des premiers et des plus grands chanteurs , né à Faenza , à la fin du dix-septième siècle , était dis- ciple de Pistocchi et de Beruacc|ii. Il s'«st. surlout reudu célèbre , lors- B A 53 crue , Térs les années 1720 et 1730 , il se trouvait au service de l'Élec- teur de Bavière. BASSEGGIO ( Laurent ), conà- positeur très-renommé, au com- mencement du dix-huilième siècle , a donné, en 1715, au théâtre de Venise , l'opéra de Laomedonte. BASILI ( dom François), de Pérouse, florissait vers la fin du dix-septième sièole. En 1696 , il fit iouer à Pérouse , un drame pour le jour de la fôte de Ste. Cécile. BASSANI (Geronïmo) , véni- tien , avait une grande facilité dans la pratique la plus sévère du contre- point. 11 excellait dans l'art de mon- trer à chanter. Parmi ses opéra , on cite surtout le Bertoldo , et VAinor per for%a, joués à Veni«e, en 1718 et 17.21. BASSANI (Gtovanni-Battista), de Padoue , a mis en musique les opéra suivans , qui ont eu beau- coup de succès : Falaride y tiranno d'Agrigerite, à Venise , i684 h Amorosa preda diParide, à Bologne, iQSS -^ Ala- ricoj re de Goti , à Ferrare , 1690; Ginevra , infanLe di scozia , à Ferrare, lôqg: // conte di Bâcher ville , à Pistoja , 1696 ; La morto delusa \, à Ferrare. BASSET a fait un traite'" sur l'art de jouer du luth , que le P. Mer- senne a inséré dans son deuxième livre des instiumens, page 76, BASSI , natif des Pay» Bas, l'an àc?, créateurs du contrepoint , vivait vers l'an 1567. BASTARDELLA ( Sgra ) V. ujari. BASTARON, célèbre basse-taille de la chapelle de Louis XIV, mort vers 1725 , excellait dans le pathé- tique. BASTERIS ( Cajeta-Pompéo ) , chanteur célèbre de Bologne, fut au service du roi de Sardaigne de- puis 1730 jusqu'en 1740. BASTIDE ( M.) a publié des Va- riétés littéraires , galantes , etc. 1 774, in -8®. Dans la deuxième partie, on trouve une lettre sur les grandes écoles de musique, qui pourra inté- resser les amateurs. Les styles de Pergolèse , de Lully et de Haend«l y sont parfaitement analysés H B A BASTON ( JosQuiN ), grand con- trapuntiste des Pays Bas , \ivait vers l'an i56/, BATES ( JoNH ) , se signala , depuis 1784, comme directeur et or- ganiste , chaque l'ois que Ton célé- brait la cérémonie funèbre en Fhon- neur d'Haerfdel. Il a organisé le concert de musique ancienne qui commença en 1776 à Londres, et dont il fui pendant long-tems le seul directeur. Outre spn opéra : Phar- naces , on a encore de lui desse- llâtes pour le clavecin. BATES (Mistriss), fille du pré- «ïédent. Le D. Burney en parle avec éloge , comme d'une cautatrice pleine d'agrément et de goût. BATHE ( Wii^liam) , auteur de musique et jésuite en Angleterre , issu d'une famille très-distinguée , né à Dublin en iSB.f, étudia plu- sieurs années à Oxford. lia laissé un traité de musique dont le titre est : Introduction à l'art de la musique , etc. Londres j5q6 , in-4^ Il refondit cet ouvrage peu d'an- nées après , et le publia de nouveau sans date sous ce titre : Introduction dans l'art du chant pour ceux qui désirent rapprendre. V. Hawkins. B ATHF ( Weit ), musicien de la chambre du duc de Courlande, à Sagan , né à Prague le 29 mai 1754 , est virtuose sur le hauibois et sur la flùle traversière. BATKA (LauûEnx) , père de plusieurs fils j qui existent encore aujourd'hui , et sont très-avanta- geusement connus comme musiciens, possédait lui - même des connais- sances peu communes en musique, 11 était né à Lischau en 1705, fut Homme directeur de uiusique à plu- sieurs églises de Prague;, ety mourut cir 1759, âgé de 54 ans. Il a laissé cinq fils. BATKA (Wenceslas ), musicien de la chambre de l'évêque de Rres- law à Johannisberg, né à Prague le i4 octobre 174? , est compté parmi les meilleurs tenores , et joue très- bien du basson. BATKA (Martin) grand vir- tuose sur le violon- Après la mort de son père, il fut nommé à sa place directeur de musique. Il momut à Prague en 1779, BATKA ( Michel ) , né le 29 septembre 1755, vit encore à Pra- gue , et y est connu comme excel* lent violoniste. BATKA ( Antoine ), musicien de la chambre et basse-contre do l'évêque de Breslaw , est né à Pra- gue, le 21 novembre 1759. On dit que c'est un chanteur du premier ordre. BATISSON ( Thomas ) , bâche- ^ lier en musique, et célèbre compo- siteur de musique vocale en Angle- terre, fut d'abord, en 1600, orga- niste à l'église collégiale de Chester, et, en ibi8, organiste et professeur à l'église de la Sainte-Trinité, à Dublin. Parmis ses ouvrages , on estime surtout ses chansons anglaises à trois j quatre et six voix. V. Haw- kins. BATISTIN (Jean-Stuck), né à Florence, et mort à Paris ver# 1745, a composé plusieurs opéras , •et quatre livres de cantates. Ce fut lui qui joua le premier da violoncelle à l'opéra, BATON, le cadet, le défenseur de ^ancienne musique française ^ a publié à Paris, en 1754, une bro- chure de trente-six pages, sous ce titre ; Examen de la lettre de M. Rousseau sur la musique française. La vielle était son instrument favorij il en donna des leçons à Paris, et y fit plusieurs améliorations. Il a fait insérer un mémoire sur la vielle dans le Mercure de France, mois d'octobre 1757, p. i43. BATONl , compositeur d'opéras italiens. On connaissait de lui, en 1770, une symphonie en manus- crit. BATOZZI , célèbre castrat qui était employé en 17S3 au théâtre délie Dame à Rome , et y joua des rôles de femmes. BATTEN (Adrien), célèbre musicien anglais du dix-septième siècle, dont les ouvrages s'exécutent encore aujourd'hui dans les églises d'Angleterre. BATTEUX , savant du dix - hui- tième siècle , a écrit un ouvrage dans lequel il tâche de réduire" les belles-lettres et les beaux-arts à un seul principe; savoir celui de l'imi- tation de la nature. S'il est déjà dif- ficile en général de borner tous les arts ^ un seul principe, l'auteur B A 55 devait rencontrer encore plus de difficulté par rapport à la musique , d'abord parce que chaque page de son ouvrage prouve le peu de con- n^^issances qu'il en avait , et parce que la musique ne compte pas du tout parmi les arts d'imitation ; c'est £roprement un art d'expression. (6 professeur Ramier a cependant donné une bonne traduction alle- n:iande de cet ouvrage , avec des notes, BATTIFÉRO ( S. D. Louis ) , ne à Urbino, fut maître de chapelle à l'église dello Spirit. Santo à Fer- rare, et y a publié, en 171g, 12 ricêr- cazi de sa composition , à cinq et à six soggetti. Walther parle aussi de srs messes , motets , etc. BaTTISHAL , compositeur à Londres, y fit graver, en 176S , son opéra : Almena. 11 y publia encore, en 1783, deux livres de chansons anglaise* à trois et quatre voix. On estime beaucoup ses com- positions, BATTONI ( Sgra ) , amateur de musique, et disciple de Santarelîi, vivait à Rome de 1770 à iy86. Sa manière de chanter était si admi- rable qu'on la regardait générale- ment comme la première cantatrice de l'Italie; mais elle ne chantait qu'aux académies, et ne parut ja- mais au théâtre. BAUD ( M. ) a publié , en i3o3 , une brochure in- 12, intitulée : Ob- servations sur les cordes à instru- niens de musique, tant de boyau que de soie. On voit à la suite de l'ouvrage , une lettre de M. Gossec, et son rapport à l'institut national sur les cordes de M. Baud. BAUDIOT ( M. ) , professeur de violoncelle au Conservatoire de musique, est l'un des auteurs de la méthode de violoncelle , rédi- gée par .M. Baillot, et publiée par le Conservatoire. BAUDaEXELIUS(D. Phi, liippE-JAGQUEs ) , docteur en théo- logie , natif de Fies , en Souabe. Prinz le compte parmi les princi- paux compositeurs de son lems. Il a été imprimé de sa composition : Primitice niusiccdes, continent esTe Deum , viissas y requiem^ inolet- (as 16 , de comniuni 5 «£ 8 voc. concert, cum 2 vioUnis , etc. pertini de Doininica , de B. Vir~ gine j apostolis et festis totius an- nl , in priniis et secundis ^esperis. Cologne , 1G68 , in-4*'. V. Cornel.à Beugliem , Bibliogr. malhe. p. i^. BAUDRON (Ajjtoine-Lau- RENT ), premier violon du théâtre Français , est né à Amiens , le i6 mai 1743. Après avoir fait de bon- nes études au collège des Jésuites de cette ville , il vint à Paris , et prit des leçons de violon du célèbre Gaviniés, En 1763, il entra à l'or- chestre du théâtre Français ; et en 176^1 , il succéda à M. Grenier dans la place de premier violon. On jouait alors à ce théâtre beau- coup de pièces avec de la musique. Il y fil plusieurs ouvrages mêlés de chants et de danses , ainsi que des ballets particuliers. En 1780 , il composa , à la sol- licitation de M. Larive , la nouvelle musique du Pj^gmaîionde JJ. Rous- seau. 11 est auteur de la musique du Mariage de Figaro , si l'on en ex- cepte l'air du vaudeville de la fin , qui est de Beaumarchais. Il a composé aussi , pov\r les tragédies , cent vingt morceaux de différons caractères , entr'autres la musique du troisième acte d'Athalie, qu'où a attribuée aux meilleurs maîtres , et particulièrement à l\t. Gossec. Cet artiste , dont la modestie égale le talent , a fait , pour le chant et les instrumens , beaucoup de musique qui n'est point gravée Les amis de l'art regrelient que M. Baudron ne se soit pas livré au genre de l'opéra ,• o\x il aurait acquis beaucoup de gloire. BAUER (François ) , rel'ré en Faissie , violoniste d'une prestesse et d'une précision cxlraordinaire , est né à Gitschin , en Bohême. Mo- zart lui - même l'admiia à Pragu(^ , où il l'entendit dan5 un concerto de violon. BAUER (Joseph), maître de cbnpelle du prince évêque de Wurz- bcurj? ; dans les années de 177a juJiqu'on 1776,11 a fait graver et pu- blier à Mannheim et à Francfort , cinq œuvres ,, chacun à trois qua- tuors , pour le clavecin , avec ac- compagnement de violon, flùie et violoncelle. \ BAUERSCHMIPT , musiden allemand , à Paris , y a publié vers. 56 B A 1784 > six quatuors pour le riolon , el quelque tems après , six trios pour lanarpe, le tlavecin elle vio- lon. BAUMANN (Joachim-Hen?.i) , grand virtuose sur la fliite , se trou- vait, en 1740, parmi les musiciens «lu conseil de Hambourg. BAUIVTANN ( Jean-Godeproi ) , on a de lui De kyinnis çt hymnopceis veteris et recentioris ecclesiœ, Y. Gerbert. BAUMANN ( Paul - Chris- tophe) , directeur de musique et précepteur à la collégiale de Stutt- gard , vers l'an 1740. Meyer, dans la préface de son Musiksaal ( Sa- lon de musique) , le comple parmi les compositeurs renommés de son tems. BAUMBACH (Fb.-A.), direc- recleur de musique au théâtre de ïïauibourg , vers 178J, a publié', à celle époque , six trios charn\ans pour le clavecin , avec Tiolon obli- ge, et ensuite <\ Berlin^ six sonates de BAUMBERG. On a de lui six trios pour la flûte , op. i j et six quatuors pour le violon, op. 2 , dont le premier parut à Amsterdam en 1783 , et le second à Berlin , en 1784' BAUMG.^RTNER ( Jeaw-Bap- ïisTE ) , célèbre maître de violon- celle , mort le 18 mai 1782, à Eichstœdt , était virtuose " de la chambre de l'évêque de cette ville. 11 passa Ja plus grande partie de sa jeunesse à voyager. Eu 1776 , il de- meurait à Amsterdam. Ce fut de cette ville qu'il fut appelé à la cha- pelle royale de Stockholm. Le froid rigoureux l'obligea bientôt de quit- ter ce service. Après avoir sé- journé pendant quelque tems à Hambourg et à Vienne , il se fixa tnfin à Eichslœdt , où il mourut l)ienlôt après de I4 phlhysie. Il a Lien mérité des amateurs de son instrument par le traité qu'il a pu- blié à la Haye , sous le titre : lus-. Iruction de musique théorique et pratique , à Tusage du violoncelle. On a de ses compositions en ma- nuscrits : quatre concertos pour le violoncelle , avec accompagnement^ (Et six solos avec trente-cinq ca- dences par t04s les loos. On les estime beaaoonp par leur châDt facile et agréable. BAUiVIGAERTNER , directeu^^ de musique d'une troupe d'acteurs , a composé, vers Tan 1780, la mu-^ siquc de l'opéra allemand , Persée et Andromède , et la troisième par- tie de Magœrnus. BAUMGARTEN ( George ) > chanteur à Berlin , y publia , en 1673 une seconde édition corrigée de son ouvrage ; Rudlmenta mw sices .• Kurze jedoch grundlichc Anïeltung zur Jiguralmusick, fur- nemlich der studirenden jugend zu Landsberg an dcr Pf^artha zum Berten vos geschrieben. BAUMGARTEN , un des plugr forts virtu-oses sur le basson, vivait à Londres, vers 1784. On a donné en 1786, au théâtre de l'Opéra de cette ville , l'opéra de sa composi- tion : To Robin Hood , qui fut accueilli avec de grands applau- dissemens. BALMGARTÈN (GoTTHiLpde) auparavant lieutenant au service du roi de Prusse, à Breslaw , et ac- tuellement conseiller de province à la même ville , né à Berlin en 1741 * a composé et publié les opéra^ aU lemands suivans : en 177S , Zémire et Azorj en 1776 , Andromède , et en 1779 , le Tombeau du Muphti. BAUR ( M. ) , maître de harpe , a fait plusieurs recueils d'air* pour cet instrument , et des duos et qua- tuors pour le clavecin. BAURANS ( W. ) ' »é à Tou- louse, en 1710, et mort en 1764^- auteur de la Servante Maîtresse , et du Maître de musique , opéras bouffons , parodiés sur la musique de Pergolèse , a contribué à la révo- lution du goût français pour la musique italienne. BAUSE ( Frédértque ), fille du célèbre graveur de ce nom, née \ Leipsiclc < m 1766, avait acquis, dans sa quinzième année , une telle force et une expression si a°rcable sur le clavecin, que le grand Ch.-Ph.-Em. Bach lui témoigna son approbation, en lui envoyant un concerto pour le clavecin , de sa composilioTi. Dans, la suite , ^Wfi parvint a la même per- fection sur l'harmonicfti Elle mou- rut le i3 mars 1/85, à la fleur d^ rà^e. BAUSTEtTER (Jeaw-Conr^d). jiublja vers 1760 , chez Witvogel, à Amsterdam , six sonates pour le cla- îvecin. Walther l'appelle Bouste- BAVERINI (FRArfCi;sco),contra- puntiste renommé de l'Italie , au quinzième siècle, fut le premier qui composa une espèce d'opéra 5 il por- tait pour titre : La conversione di S> Paolo j et fut donné, pour la première fois , à Rome , en ij^^o. BAYER ( André ) , organiste de la calh»îdrale de Wurzbourg, naquit à Gesenheim en 1710. Sa belle voix lui donna l'entrée dans l'école de l'Hôpital à Wurzbourg , oiî il par- vint bientôt à se procurer ce qui lui manquait encore , tant par son as- siduité extraordinaire , que par les leçons de clavecin qu'il donnait à ses camarades. A la mort de l'orga- ïiiste de la cathédrale , il obtint ce titre. Son amour pour les sciences se réveilla dans cette place, et quoi- qu'il fut déjà marié, il commença «ncore l'étude de la jurisprudence j et y fit des progrès étonnans. Il reçut la récompense la plus douce de ses travaux , lorsque Wa- fenseil, dont il fit la connaissance à rancfort à l'époque du couronne- ment de l'Empereor François I, vint lui faire une visite à Wurzbourg. Il le conduisit avec lui à son orgue , et lui montra toutes les ressources de son imagination. Wagenseil fut obligé de reconnaître lui-même la supériorité de Bayer sur l'orgue , el^ de ne se réserver que celle sur le (clavecin. Plusieurs gentilshommes étran- gers vinrent à W^urzbourg pour l'entendre et pour profiter de se» leçons. 11 mourut en i749' n'étant encore âgé que de trente-neuf ans. Ses compositions pour le clavecin n'ont point été punliées et se sont perdues successivement. Ceux qui veulent le mieux connaître, peuvent consulter les MlsceUanies de Mçu- sel , au sixième cahier. BAYER (Madame), fille d'un Ifompetle d« la cour de l'Empereur à Vienne, naquit dans cette ville ■vers 1760. Elle se fit entendre vers ^[781 , comme virtuose sur le violon, j» plusieurs cours, et fut générale- -|nent admirée. La force, la facilité pt. la prestesse de' son jeu étaieat B E 57 , qae le grand trédéric , ro* usse, lui fit l'honneur de l'ac- telles de Prusse, compagner sur la flijte. BAYLE ( Pierre ) , célèbre comme critique et philosophe , et professeur de philosophie e^^ d'his- toire à Rotterdam , naquit au Cariât, dans le comté de Foix , le 18 no- vembre 1647, et y mourut le 28 dé- cembre 1706. Parmile grand nombre de ses ouvrages , nous ne citons ici que son Dictionnaire historique et critique, qui contient la vie de plu- sieurs musiciens. BAYNES ( Thomas ) , était le sixième professeur de musique aa collège de Greshano , à Londres. BAYON (Mademoiselle), publia, en 1770 , à Paris, son premier ou« vrage , composé de six sonates pour le clavecin dont trois avec accom- pagnement de violon. BAZZANI (Fr. Mar ), maît« de chapelle de la cathédrale d« Plaisance , en lôyS , fil la musique de l'inganno trionfatOy et en 1680 , // pédante di Tarsia , donné à Bologne. BAZZIAVELLUS , compositeur du dix-septième siècle, fit imprimer à Cologne , en 1668 : 8 funfstim- mige missen. (8 messes à cinq voix). V. Corn, à Beughera. bibliogr. Ma- them. p. i5. BEARD a été long-tcms un des chanteurs favoris au théâtre de rOpéra , à Londres , vers l'an 1735 , sous la direction de H^eudel. H vivait encore en 1784. BEATTIE (,1e docteur Jacques) est mort le t8 août i8o3 , à Aber- deen , âgé de 63 ans. Il avait étudié à fond les secrets de l'art musical , et jouait très-bien du violon. On a de lui le poëme du Mins» Irel ou Barde écossais , dont le titre seul annonce que l'auteur a voulu, célébrer l'union de la poésie et de la musique. Son ouvrage intitulé : Essay on poetry and niasic , «S they af/ect the mind , a été tra-r duit en français en l'an IV, un vdl. in-8^. Dans un autre ouvrage àa. même auteur : Essays on the nature and imniutahllity of truth , etc. La première dissertation traite de la musique, et contient plusieurs ob- servations très-ingénieuses. BEAUFORT (de), français» auteur d'un ouvrage iuiilulé ."Ço^- 58 fi E jcctures sur l'écho , qni parut au commencement du dix - huitième siècle. V. JYe.ues Ze'Uung von ^elchten Sachen 1719, p. 35i. BEAULIEU , maître de musique de la chambre de Henri III, com- Î>osa ^vec Salmon la musique de a superbe fêle que ce monarque donna pour les noces du doc de Joyeuse et de la princesse de Lor- raine, sœur de la reine. BE;AIJLIEU (Girard de), de îa nlusique de Louis Xlil , avait une très-belle basse-taille. BEAUMARCHAIS (Piehre-Au- gustin-Caron de) _, né à Paris en 1732, et mort dans cette ville en 17^9, est l'auteur de Tarare , opéra en cinq actes, mis en musique par Anl. Salieri, et joué avec un succès /ou y en 1787, à l'Acad. royale. Cet ouvraf^e vraiment anti-lyrique, a p(»urtant inspiré au compositeur une musique piquante et originale. Comme professeur de Harpe , Beaumarchais en donna des leçons à madaifle Adélaïde de France. S'étant permis de dire, en présence de cette princesse , à la vue de son ftortrait en pied, où elle pinçait de a harpe , qu'on avait oublié d'y peindre aussi le maître , il fut ren- voyé. Il s'en consola en faisant les drames d'Eugénie et des deux Amis. On a retenu plusieurs de ses chan- £ons , surtout celle-ci : Cœurs sen- sibles, cœurs fidèles. Ses airs valent iuieux que ses vers. BEAUM A VIELLE , l'un des premiers musiciens | que LuUy fit venir du Languedoc a Paris, lors de l'établissement de l'Opéra en 1672, avait une basse taille superbe, et chantait, dit -on, avec an. II mourut en 1688. BEAUMESNIL (Mlle), a débuté à l'Académie Impériale de Musique, le 27 novembre 1776 , par le rôle de Sylvie, dans l'opéra de ce nom. Après avoir paru avec succès dans presque tous les genres, ses forces, diminuées par des maladies graves et fréquentes, l'engagèrent à de- mander sa retraite en 1701. Le gmre pastoral était son triomphe. Elle brillait à la fois comnie jolie femmo , actrice spirituelle , d inseuse agréa- ble et musicienne excelli;nLe. On lui doit la musique de Tibulle et Délie, «péra en un acte. BEAUNIER (A. L. ) , ne' \ Melun,vers 1760, a faitThrasibuIe , cantate scénique , mise en musique fiar M. Berton , et composée pour a fête donnée à l'hôtel-de-ville d© Paris, à LL. MM. IL, le 16 dé- cembre 1804. Ce qu'on connait de lui fait regretter que son opéra de Guide ne soit pas encore représenté. Il a deux fils qui ont composé des romances Irès-agrcables. liEAUPUI (M), fameux chai.-, teur français et disciple de Lully , tant pour le chant que pour l'ac- tion. Il était eniployé , en 1672, au grand théâtre de l'Opéra et y jouait les premiers rôles. BÊCHE. Plusieurs frères de ce nom étaient attachés à la musique du roi vers 1750. L'un deux est un. des éditeurs du Solfège d'Italie, BECK, excellent violoniste, était employé à l'orchestre de l'église des frères de la Charité à Prague , ea 1758. BECK (François), maître de concert et compositeur à Bordeaux, vers l'an 1 780. Le Stabat mater de sa composition , fut exécuté , en 1783 , à Paris, au Concert spirituel, et fut extraordinairement applaudi.On fait également beaucoup d'éloges de sa musique instrumentale. En 1776, on a gravé, à Paris, quatre œuvres de Beck , chacun de six sympho- nies. Il est mort , à Bordeaux , le 3i décembre 1809 , dans un âge très-avancé. BECK (Godeprot) , né à Podie- brad en 1722, mourut à Prague, le 8 avril 1787. datait une exceL lente basse-coutre. Parmi ses com- positions ,■ on remarque utie sym-.. phonie , dédiée à l'Archevêque do Prague. V. ♦S'faftif. von Bœhiiten. BECK (Jean), vers 1790, était depuis plusieurs années, musicien de la chambre, et flixce traversière à la chapelle de l'Électeur de Bavière à Munich ; il était né à Niiremberg PU 1740 , et doit être compté parmi les premiè s flûtistes de l'Allema-.- gne. 11 a composé aussi pour son instrument. BECK (Léonard) musicien de la ville de ]Niireml)erg , né dans cette ville en 1780 , excellait comuie virtuose sur Iq; hautbois d'amour. Il est le frère aîné de Jean Bcck. de Munich. B %. 59 lîECK (Jean-Eberhard), maître <3e concert à Passau, ne dans cette ville , est d'une force extraordi- naire sur le vj^lon. Il a fait plu- sieurs compositions , tant pour la musique vocale qu'instrumentale , mais n'a rien publie. BECK. ( Jeajv-Philippe ), musi- cien du dix septième siècle, pu- blia , en 1677, à Strasbourg : Aile- manden , giguen , couranten ^ und sarabanden aufder viola da gamba zu streichen von etlichen accorden. BECK ( Michel ) , professeur de théologie et de langues orientales à Uim , né dans cette ville , le 24 jan- vier i653 , défendit , contre Samuel Bohl , l'usage des accens hébraïques dans la musique, par une disserta- tion qu'il écrivit à cet effet, et qui fut imprimée, en i6;8, à Jena^sous le litre : De accentuum flebrctoruin usu jnusico. Il mourut le 12 mars 1712, L'abbé Gerbert , dans son Histoire de la musique d'église _, tom. I , p, 7, nous a donné une échelle musicale en accens hébraï- que , tirée de cette dissertation. BEGK ( Pleichard- Charles ) , musicien du dix septième siècle, lit imprimer, à Strasbourg, dans Tan 1654 , «n ouvrage , sous le titre ; JErster theil neuer allemanden , Balletten , arien , giguen , couran ■• len y sarabanden , u s. xv. mit. 2 •violinen, undeinem Bass.N , Corn, à Beuifheni , bibl. math. BEÔKEN ( Fréd.-Aug.), pu- blia, en 1775, à Francfort, une collection de chansons agréables avec mélodies (Sammlung schœner lieder mit melodien. in - 4"- BECKER (CL.), organiste à IVordheim, publia , en 1784, à G«îllingue : JivieLtea und lieder am hlavier. in -4*^« BECKER ( Jean ) , organiste de la cour et de la grande église à Cas- sel, né le premier septembre 1726, étudia la composition, à Cassel chez Suss 5 il y fit imprimer, en 1771 .• Choralbuch, zudeni bey den Hes- Sischen rejormirten Genieinden ein- gefuhrten verhesserten Gesangbu- che , in-4'*- Il a composé beaucoup de musique pour l'église. BECKMAININ ( Jean- Frédéric- GoTT ), organiste à la grande église devant Celle , est un des plus i'orls virtuoses , de nos jours j sur le clavecin , surtout dans le style noble. 11 montre principalement son talent dans la fantaisie libre, où il réunit, au suprême degré , l'art du contre-point double. L'on voit ce- pendant , ))ar des ouvrages qu'il a publiés en dernier lieu , qu'il se plie au goût du public^ et c'est à cette complaisance que l'on doit attribuer le succès prodigieux de tout ce qu'il fait imprimer , à commencer par l'o- péra jusqu'à la sonate. De ses compositions a été publié: trois soiiates pour le clavecin, pre- mière partie , Hambourg , 1769 ; trois idem ^ deuxième partie, 1770; trois concerts pour le clavecin , avec accompagnement , Berlin , 1779 , et trois idem, en 1780. L'opéra, Lucas et Jeannette, de sa composition , fut représenté à Hambourg, en 1782, et eut beaucoup de succès. BÉDAR ( J. B.) , ne à Rennes en Bretagne, élève de Jullien, maître de musique italien, a occupé successive- ment au théâtre de cette ville, les, pla- ces de premier violon et de maître de musique, conduisant la partition. Il a fait alors la musique de plusieurs opéras qui n'ont point été gravés. Depuis i4 ans , il est à Paris, oh il a publié une symphonie , un duo de cor et de harpe plusieurs œuvres d'harmonie et duos de violon , etc. Son dernier ouvrage est une suite de duos pour un violon seul , ou manière agréable d'exercer la double corde, dédié à M. Doria , amateur. BEDE, prêtre anglais, naquit en 673, et mourut en 735, à 62 ans. On a de lui plusieurs écrits sur la musique. En parlant d'un traité de musique attribué à Bède , le doc- teur Burney a fait une découverte remarquable. Le litre du traité est; De musicâ théorie â et practicd seu mensuratâ ( de la musique théo- rique et pratique ou mesurée). Des deux parties qui composent ce traité , la première a été écrite par Bède ; cependant, dit M. Burney, il est clair que la seconde est l'ouvrage d'une main plus moderne. Il y est fait mention d'insirumens de mu- sique, dont ne parlent point les écrivains, contemporains de Bède, comme l'orgue, la viole, etc.; en outre, le terme mensuratâ , dans le titre du traité , semble suffisant pour prouver que c'est l'ouvrage d'ua 6o B E ccrivain plus moderne qne Bèdo. V- BurDey , Hist. gén. de la musi- que , t. 2. BEDECKER (Jean). Prinz, dans £on histoire , le compte parmi les premiers compositeurs de la fia du Hix— septième siècle. BEDESCHI (Paolo), dit Pao- lesio , chanteur excellent et castrat , né à Bologne eu i-jay , commença à étudier lechantsous la directiondu célèbre compositeur Perii. En 1742, il entra au service du roi de Prusse , et y jouissait des leçons du grand François Benda. Il y a resté cons- lamment, pendant 4^ ans , jusqu'à £a mort , arrivée le 12 février 1784' BEDFOBD ( Arthub ) , a fait insérer dans l'ouvrage périodique : JThe présent stale of the republick v/ letters (l'état présent de la ré- publique des lettres ) : London , «730, in- 8*^, la dissertation sui- vante : Script ure chronology de- fiions trated by astronomical calcu- îalions , etc. ( La chronologie de 3*écriture prouvée par dts calculs astronomiques), dtans laquelle il traite : i*^. Of the tnusick of the greechs and hebrews ( De la mu- sique des Grecs et des Hébreux ) 5 aP. Of the musick anâ service , as Îterformed in the temple ( De a musique et du service , que l'on exécutait dans le temple ). V. Hist. .4Îe Forckel. , t. i , p. 177. BEECKE ou BECKE (M. de), «hambellan du prince de Œtling- (Wallerstein, et directeur de sa mu- sique, a composé les opéras snivans: 4^laudine de f^iîlu Bella, à Vienne, ,*vers 1784, et die fTeinlese ( la Ven- dange ) j Klagen uber den Tod der ^rosen sœngerin , JYanette] von 4^luck ( Complaintes sur la mort ,^e la grande cantatrice Nauette de duk), imprimé à Augsbourg, 1777; Des bhave tnann ( rHomuie probe), «le Burger , gravé à Mayeace, 1784. Pour la musique instrumentale, il a publié : six sonates pour le clave- cin , Paris , 1767 ; quatre trios pour le clavecin , ibid. , 1767 j six sym- phonies à huit et six symphonies a six. BEELER (J.N.E.), organiste et compositeur à Deventer et Oberis- sel , vers l'an 1762 ; il a y>arn «le ]ui une collection de chansons fran- çaises avec la bas»c. BEETHOVEN ( Lotjis-Vaw ) ^ Sue l'on a dit&ls naturelde Frédério ruillaume II , roi de Prusse , est né à Bonn j en 177a*. Il prit d'abord des leçons de musique de Necfe , et ensuite d'Albrechtsberger. A onste ans , il jouait déjà le clavecia tempéré de Sébastien Bach. Il fît paraître alors à Manhcim et à Spire , neuf variations d'une marche, trois sonates pour le clavecin et quelques chansons. Depuis ^ il a publié un grand nombre de sonates pour le piano , et plusieurs œuvres de trios , de quatuors et de quintettes pout le violon. Parmi les morceaux qu'il a écrits pour la vocale , on cite sur- tout, avec éloge, une scèue et air à grand orchestre et piano . Ah\ perfido spergiuro. V. le Catalogue de Ch. Zulehiier. M. Beethoven es€ regartié comme un des plus habiles compositeurs de nos jours. BEEZW ARZOWSKY, organiste excellent de Jung - Bunsglen eu. Bohême , actuelle.T,ent à Brunsvick.. Vers l'an 1777, il était à l'église de St. Jfan à Prague. V. Siaîlist. BEFFROY DE REÏGNY (L. A.) dit le Cousin Jacques, né à Laon en 17.57 , a fait les paroles et la. musique du Club des bonnes gens, opéra en deux actes, joué en 1791 >. au théâtre Feydeau. Il est atU.euour le luth; trois concertos pour a flûte ; trois concertos pour le hautbois d'amour ; dix concertos pour le clavecin , avec accompa- gnement de violon ^ six ouveiturts; six sonates pour la flûie , la gamba «t le clavecin. Tous ces ouvrages sont en manuscrit. BELLEVïLLE , célèbre basson de la musique du Roi, mort vers i75o , jouait de cet instrument avf'c beaucoup d'expression. C'était l'Ozi ÛC t>OU tOOiS. BELLI ( GidVAîfrrt ) , fsmeux sopranistè, en lySo, à Dresde, ai* service du roi de Pologne , lorsque le grand Hasse y dirigeait l'Opéra. Il arrachait des larmes à tous les spectateurs dansl'arrietlede l'Olim- piade ; Consola il genilore. Il mou- rut à Naples , vers 1760. BELLIN (Guillaume), a mis en musique , à quatre parties, les Can- tiques de la Bible ^ en i56o. BELLIINI ( EuGENiA ) , épouse d'un avocat de Florence , une des premières cantatrices parmi les ama- teurs d'Italie, se distingue par l'ex- pression de son chant. Sa maison est le rendez-vous des gens de goût et des artistes qui habitent cette ville. BELLOC ( Mme Georgt) , prima donna du théâtre de l'Opéra Buffa, en i8o3, avait une voix de So})rano très-belle et une excellente méthode. Les rôles qu'elle a rendus avec le plus de succès , à Paris , sont ceux de hi Griselda et de la Nina, BELLOMO ( xMme. Thérèse ) , fille de Nioolini , qui s'est rendu si célèbre à Brunsvick, par ses pan- tomimes, est née en lySg. Elle est non-seulement, depuis 1785, une des premières cantatrices du théâtre de Weimar, mais encore de toute l'Allemagne. BELOSELSKY ( Alexandre ) , prince russe , mort en 1810 , a publié a la Haye , en 1778, une brochure intitulée : De la musique en Italie. Marmonlel passe pour l'avoir ré— digéq^ aussi est - elle remplie de jugemens erronés sur les composi- tions de Vinci , de Léo , de Per- golèse , de Hasse, de Jomelli ^ de Gluel^ , etc. M. Suard a fait une critique très-piquante de l'ouvrage da prince Beloselsky. V. le Journal Encycl. , 1778, oct. p. 3o5. BÎ:LVAL ( J. B. ) , musicien français, publia en 1781 , à Paris, six duos pour le violon. BEiVI , a publié à Londres, vers 1780 , six quatuors, et six trios pout" lé violon. BEME TZRIEDER , né en Al- sace, en 1748, vint à Par/s et se lia avec Did>^rot. Il apprit l'har- monie à la fille du philosophe , et ce dernier rédigea les leçons do clavecin, et principes d'harmoaié. Voici les titres des 1771 in ^ '^ autres ouvrages ^-de Bemelzrieder : 62 B E Traité de musique, concernanl ies tons, les harmonies , les accords et le discours musical, 1776, in 8*^. ; le Tolérantisme musical , Paris , ly'jg, in-S*^. j nouvel Essai sur l'haï- motiie, suivant les règles de la syn- taxe ei de la rhe'torique, deuxième édition, Paris, 1781, in- b^. 5 Mé- thode et réflexions sur les leçons de musique , deuxième édition , 1781 , jn-8'*. 5 Lettre à MM . . . , musiciens de profession , Paris , 1781 , in 8". j nouvelles Leçons de clavecin en anglais et eu français, Londres , «782, in— 4*^. j Précrs des talens et du savoir du musicien avec une Nouvelle méthode qui peut guider l'amateur dans son étude. Londres , 1783, in-8^ M. Bernelzrieder s'était fixé à Londres depuis 1782. BENARD , musicien français , Técut à Paris au commencement du dix-huitième siècle. Wallher cite un ouvrage de solos pour le violon, de sa composiiion _, qui a paru eu 1729. BENDA (FRA^çoIs), maître des concerls du Roi de Prusse, et fon- dateur d'une école de violon en Al- lema;;oe , naquit à Ahbenatka en Bohême, l'an 1709. A l'âge de sept ans, il apprit l'art du chant , tt obtint, en 1718, la place de Soj)ra— nisle , à Téglise de Saint-Nicolas , à Prague. Il se ^rendit ensuite à Dresde o\x il fut sur le champ reçu parmi les élèves de la chapelle royale. Il n'y resta que dix - huit mois. C'est vers ce tems qu'il s'ap- pliqua à l'étude du violon , et n'eut d'autre ressource que de s'engager dans une troupe de musiciens am- bulans quf faisaient danser aux fê- tes des villages. 11 rencontra 'parmi ces musiciens un Juif aveugle, nom- mé Lœbel , virtuose du premier or- dre, lequel fut son maître et son modèle. Las de celte vie errante, il retourna à Prague , et prit des le- çons de Konyc?ek, bon violoniste de cette ville. Berida avait alors dix-huit ans. Il entreprit le voyage de Vienne , et y trouva l'occasion de profiter des leçons du célèbre Franciscello. Après un séjour de deux ans il se rendit à Varsovie oi!i le slaroste Szaniawsky le nomma son maître de chapelle. Le Prince royal de Prusse, de- puis Frédéric II, le prit à son ser- I vice , en 1782, sur la recommanda' I lion de Quanz. Benda toujours oc- cupé de la perfection de son art, se fit encore instruire dans l'exécu- tion de l'adagio, par Graun , maî- tre des concerts du Roi 5 dans Fliar- monie, par le frère de ce dernier, alors maître de chapelle; et enfiik par Quanz lui même, dans la com- position en général. En 1772, il remplaça Graun , comme maître des concerls du Roi. Il mourut d'épuise- ment,àPoisdam , le 7 mars J786 , âgé de soixante-seize ans. Le docteur Burney, p.ioi du troi» sième vol. de ses Voyages Si'ex prime ainsi sur Benda : « sa manière n'é- i) tait ni celle de ïartini, ni celle » de Somis ou de Veracini , ni » celle d'aucun autre chef connu w d'une école de musique , c'était » la sienne propre , qu'il s'était w faite d'après les modèles des grands M maîtres » Hiller, dans le premier vol. de ses biogra[)}iies dit ; « Qu'il » rendait sur son violon les sons » les plus beaux , les plus purs» les )) plus agréables que Ton pût en- » tendre. Nul ne l'égalait pour la w prestesse du jeu et l'exécution des M traits à l'aigu. Il connaissait à M fond toutes les difficultés et tou- M tes les ressources de son instru- » ment, dont il savait se servira 5> propos. Le chant noble est celui M qui avait le plus d'attraits pour M lui. » De ses compositions, on n'a publié que douze solos pour le violon , et un solo pour la flûte. Il en a cepen- dant composé plus de cent, outre un grand nombre de concertos et plusieurs sym})honies. On compte parmi ses élèves pour le chant ses deux filles , épouses des maîtres de chapelle, Reichardt et Wolff, et le sopraniste Paolino ; et parmi ses élèves pour le violon , son frère Joseph Benda , ses deux fils, Kœrbitz, BotJinus, Piischer, Veichtner,Rainnitz,Ru5tetlMallhes. BENDA (Jean) , second frère de François Benda , musicien d^ la chambre du Roi de Prusse, à Ber- lin, né à Alll)enatka, était à Dresde encore en 1733.. Son frère François Benda le conduisit à B(;rlin, où il lui procura une place à la chapelle royale ; mais il y mourut au com- mencement do 1752. Oa connaît d« B E 63 «a cômposiiîon trois concertos pour •violon , en manuscrit. BENDA ( Geohges ) , ci-deTant directeur du Duc de Saxe - Gotha , troisième frère de François Benda , naquit à Altbenatlca en Bohême. Le Roi de Prusse le reçut, en 1742, à sa chapelle, comme violon 5 mais il quitta ce poste pour aller à Gotha , occuper la place du maître de cha- pelle Stœlzel qui venait de mourir. Vers iy6o,il fit, avec Vagrément de la Cour, un Toyage en Italie. Après son retour, il composa la mu- sique de l'opéra italien : Ciro ri- conosciuto ,tl, en 1766, celle de l'in- termède : Il buon marito , qui lui méritèrent des applaudissemens uni- versels. Ce fut à cette occasion que le Duc le nomma directeur de sa chapelle, place qu'il occupa jus- qu'en 1780. A cette époque, il don- na, malgré les instances du Duc , (et les sollicitations de toute la Cour, la démission de sa place , et se re- tira à Georgenthal, endroit très- agréahle près de Gotha. Il a eu depuis l'honneur d'être appelé à Paris, pour y diriger la représentation de .>nt, 1785; le même, en extrait pour le clavecin , d'après la partit, corrigée , 1782 5 Medea , duodrame extrait pour Je clavecin , 1778 ^ six collections de pièces di- verses pour le clavecin et le chant , depuis 1781 jusqu'en 1787; deux Collections d'ariettes italiennes , en Îartit. , 1782 et 1788 5 liomeo et uliette, opéra extrait pour le clave- cin, 17785 deux concertos pour le cla- vecin avec accompagnement, 1779; conccrtino pour le même instrument, avec accompagnement , 1783 ^ trois concertos pour le violon . avfc ac- compagnement, 17835 Der /ïo/z— H S E laufr (Le bûcheron ), opéra , en ex- trait pour le clavecin, 1778 j Pigma- iion , monodrame extrait pour le cUvecin , 1780 j ariettes et duos de lia Loi tartare, pour le clavecin avec «n violon, 1787 i Lucas et Barbe, opéra extrait pour le clavecin, 1786 ; J)as findelkind ( l'Enfant trouvé ) , opéra extrait pour le clavecin, 178^5 Orphée, opéra allemand, eti extrait j)Our le clavecin , 1787. L'on connaît encore de la compo- sition de ce maître inimitable, outre quelques années entières de musique pour l'église , une grande quantité de concertos , de symphonies , etc. , tant pour le clavecin et Je violon que pour les autres instrumens. BENDA ( Joseph ) , maîlr« des concerisdu rw de Prusse, 'après la mort de son frère , François Benda , naquit à Altbenatka. Leur père n'é- tait qu'nn tisserand, mais il jouait duhautboisetdu chalumeau. Quand Joseph , le cadet des quatre frères , eut perfectionné son talent par les leçons de François, le roi l'adnaii, en 1742» an nombre des musiciens de la chambre. BENDA (Frédéric GuiLLA.tJME- Henhi ) , ne se nomme que Frédéric, fils aîné de François Benda , et mu- sicien de la chambre du roi de Prusse à Berlin. Il est le digne élève de son père sur le violon , et se dis- tingue encore mieux comme claveci- niste et comme compositeur. Il a été Ïmblié , de sa composition : Pygma- ion , cantate , 1784; Orpheus , opéra allemand en extrait pour le clavecin , 17875 et une sonate pour le clavecin et la harpe. BENDA ( Charles - Hermànw- TjLRïcjifilscadetde François Benda 5 musicien de la chambre du roi de Prusse à Berlin, v naquit en 1748. C'est celui des fiîs de Benda qui , dans l'exécution de l'adagio, s'ap- proche le plus de la manière inimi- table de son père. 11 a aussi écrit quelques solos dans ce genre. BEINDA ( Erjvest - Frédéric ) , musicien de la chambre du roi de Prusse à Berlin, et fils de Jos, Benda, naquit à Berlin en i747« *En 1770, il dirigeait , conjointement avrc Bachmann, le concert des amateurs de musique à Berlin , dont il était un des fondateurs. Une fièvre ar- dente anéantit toutes les espérances qu'il avait faitna'tre en renlcvast att^ mois de mars, dans !a trente-unièma année de son âge. Le concert ho- nora sa mémoire par une musique fuuèbre solennelle. Il a fait impri- mer en 1769, à Leipsick, un menuet avec variations. BENDA (Frédéeic-IiOïjts), fils de Georges Benda, naquit à Gotha en 1746. Vers i7'58, il était direc- teur de l'orchestre du théâtre des Seyler. En 1782, il fut appelé à la direction du théâtre de Hambourg , s'y maria avec mademoiselle Rietz» cantatrice célèbre, fit avec elle utt voyage à Berlin et ix Vienne , et en- tra , en 1783, au service du duc de Mecklembourg , avec un traitement de mille écus. C'était un virtuose sur lé violon. On a de lui le Barbier de Séville, opéra, et trois concertos pour le violon , publiés à Leipsict en 1779. En 1787 , il donna au théâ- tre le ballet des Fous. BENDA ( Madame ) , cantatrice de la cour du duc de Mecklemb®urg, à Ludwigslust , et , depuis 1783 y épouse de Frédéric - Louis Benda , apprit l'art du chant , conjointement avec sa sœur, chez Stefiani ; mais elle s'y est perfectionnée extraordi— nairement depuis son mariage , tant par les voyages qu'elle a faits , que par ses exercices sous la direction de son mari. En 1788, elle s'est ma- riée, en secondes noces, à M. Hein, fliitisle à Ludwigslust. BENDA (FÉLIX ) , ci-dêvant or- ganiste des servites à l'église de Sl.- Michel , à Prague , né à Skalsko en Bohême, est compté parmi les plus grands virtuoses sur l'orgue. Segerts lui-même avoue que c'est lui qui a le plus contribué à sa perfection , surtout sur la basse continue et dans rharmotiie. Il mourut en 1768 , à Prague , chez les frères de la Misé- ricorde. Les oratorios , les messes et lita- nies qu'il a mis en musique prouvent tous ses connaissances profondes dans le contrepoint. BENDELER ( S alomo), contre- basse de cour , de la ciiambrc , Ht de la chapelle du duc de Brunswick, né à Quedlinbourg en ï683. Son père , ayant reconnu ses talcns pour la musique , et sa voix belle , forte et pénétrante, lui donna lui-même les premières leçons de musique, et eut B Ë fi: lien d'5tre satisfait dés progrès de sbn fils. Celui ci se rendit à Londres où, dans un concert , sa voix se fit entendre au milieu des instruraeiisj «ne autre fois , elle couvrit jusqu'au jeu de l'orgue même. On lui offrit dii service en le laissant le maître de fixer lui-racme les conditions 5 mais la morgue anglaise ne lui convint point , et il pre'fe'ra d'accepter une place à l'ope'ra de Hambourg , où il eut, ainsi qu'à Brunswick et à Leip- sîck, les plus grands succès. Dans l'église principale de Dant— zi'ck, après avoir prélude quelque temssur l'orgue â la fin du sermon, il déploya toute la force de sa voix étonnante. Un bruit , qui s'éleva quelques raoûicns après qu'il eut éomraencé, parmi les femmes dans l'e'glise , interrompit la cérémonie. La femme d'un des principaux séna- teurs de la ville, épouvantée par Cette voix terrible. Venait d'accou- clier heureusement d^un fils Soti époux, sujet jusqu'alors à la goutte, fat tellement transporté de joie de (Cet événement htilreux , qu'il se sentit guéri dès ce moment. Listruit à qui il devait tie double bonheur , il invita Bendeler, avec une société nombreuse, au repas du baptême, et lui mit sous sbn assiette une somme de trois cents ducats , en lui témoignant sa reconnaissance pour le service qu'il venait de lui rendre , comnie accoucheur et' comme mé- decin. Celte anecdote fit connaître Bendeler , et lui ouVrit l'entrée de toutes les sociétés. Le duc de BrunsVsrick, désirant l'entendre encore sur son théâtre , l'appela à sa cour^ mais, quelques efforts qu'il fit, il ne put déterminer le virtuose à chanter sur le théâtre , qu'en lui accordant le droit de chas- ser dans la forêt voisine. RENDLOWES ( EdôuA-iId ), sa- vant Anglais, vivait dans le dix- fîeptièrae siècle. Après avoir achevé ses études à l'université de Cam- bridge, il fit un voyage à plusietirs fcours de l'Europe^ mais quoiqu'il ftût vingt-un mille francs de revenu, les dépenses excessives qu'il fit, épui- sèrent tellement ses ressources , qu'à son retour à Oxford ses créanciers le firent mettre eh prison, il em- ploya ses loisirs à l'élude , et y prit Uni de goût, qu'il la continua même après qu^il etit recouvré sa liberté; Il mourut le i3 décembre 1676, Agé de soixante - treize ans. Parmi ït>s écrits qu'il a publiés ^ Ton trouve aussi : Sphinx iheologica , si^e. inusica Icmpli ubi discordia con^ cors. V. Jœcher. BENFXKE ( Frédéric -Ernest et Philippe - FrédÉp-IC ) , l'un et: l'autre musicien de la chambre , à Hanovre, vers 1780, étaient deux violoncellistes exoellens. BEWEDICTUS, à Sto.4osepho, frère de l'ordre de là Sainte Vierge du mont Carmel. Walther cite de lui un ouvrage pratique. Il vécut vers le milieu du dix-septième siècle, et fit imprimer en 1666, à Anvers, son premier ouvrage, consistant erl messes, litanies et motets à quatre, cinq et six voix, avec accompagne- ment d'instrumens. BENEGGEa, publia à Londres, en 1762 , six trios pour flûte , violon et basse, et encore vingt quatre duos pour le cor, BENEVENTO DI SAlN' RA^- FAELE ( Le Comte ) , directeur royal des éludes à Turin , amateur de musique^ se fit connaître, non- .seulement coranie violoniste excel- lent par ses six duos pour le violon , publiés d'abord à Londres vers 1770, et ensuite à Paris 5 mais aussi comme auteur, par deux lettres sur la mu- sique , qu'il fit insérer dans la Rac^ cotta dejji opuscuii di Milano, vo- lumes 28 et 29. BËNEVOLI ( Orazîo ), élève dé Bernardino Nanini , rTevînt maître de chapelle de la basilique de Saint - Pierre de Rome , en i65o, et mourut douze ans après. Antimo Liberati , dans sa lettre à Ovidio Persapegi , assure que Benevoli est supérieur à son maître Nanini , et à tous ]es contrapuntistes existans , dans l'art d'écrire la fugue et le contrepoint , à quatre et à six chœurs , chacun de quatre parties. Burriey cite dé lui une messe à six chœurs cû vingt- quatre voix , qui surpasse en effet tout ce qu'on connaît en ce genre. Ses compositions sont recomman- dées aux jeunes étudians comme des modèles de perfection , par les pères Martini et Paolucci. V. Sags;. di covtrnp. exArle pratica di contrapt BENGRAF (Jean) a publié a Viûnne, vers l'jbG, huit ditertissi- .4 66 B E mens pour le clavecin , et un ballet lion vois. BENiNCASA ( Le comte de ) , aussi respectable par sa naissance que par ses talens et ses connais- sances en litiérature, naquit a Ve- nise vers 1745- La musique lui a de à propos de la publier. Il l'avait adaptée a l'orgue. Ce qu'on sait de celle in- vention , c'est que sans appuyer plvs ou moins le doigt sur la louche pour faire le piano , le forte ou le crescendo., il suffisait que le genou ou le pied pressât un levier oi!i abou« tissait la mécanique , et alors ou avait des sons plus ou moins forts Le peu de soins qu'on eut à accueil- lir cette découverte , l'a peut <^lre fait perdre pour toujours. Son fils, musicien estimé , n'a rien trouvé ^ après sa mort, qui la concernât. L'épinette verticale du P. Mer- senne, lui avait donné l'idée d'a- jouter un clavier à la harpe ordi- naire ; mais Frique, ouvrier alle- mand qui travaillait pour lui, lui enleva sa mécanique et ses plans. V. la Bibliothèque du Dauphinc , p. 69. BERGER (Jean-Fréoêrig) l'aîné, violoncelliste, et Berger le cadet, violoniste, «Icux virtuoses excellens, de Leipsickj auxquels les amateurs de musique de cette ville ont eu , depuis 1756, une infinité d'obliga- tions. Pendant trente ans, ils vécurent (ainsi .que les BesoZzi à Turin ) en frères , Sans qu'il le fussent réelle* ment. Leur caractère doux et aima- ble , était la base de celte union , que rien n'a troublé j il les ponlait aussi à accueillir favorablement et à secourir les jeunes musiciens , qui venaient à Leipsick pour s'y per- fectionner. » Ils vécurent ensemble , heureux et sans bruit, jusqu'en 1786, où la mort déchira le lien de leur union, en enlevant le violoncelliste. Le vio- loniste vivait encore en 1792 , et ne contribuait pas peu à embellir les concerts de Leipsick, cm, à la satis- faction général e, il se faisait entendre dans les solos. BERGIEa (Nicole), avocat cé- lèbre à Rhfiims , né dans cette ville en i557 , étudia d'abord à l'Uni- versilé de cette ville, et y enseigna pendant quelque tems, le« belles- lettres. Il se fit, dans la suite, avo- cat , et exerça cette profession d'une manière distinguée jusqu'à sa mort 5. 68 B E arrivée au cTiâleau rie Gric^non , le i5 septembre i6sî3. 11 a laissé une Dissertation su» la musitjue iheori- que , en manuscrit. V lîayle, dic- tiono. et Wiceron , notices des sa- vans célèbres , t. 6 , p. b6. BERGOBZUOM ( Madame Ca- therine), née LoEufuer, native de Vienne , en 1770 , se trouvait , comme actrice , au service de Tim- pératrice à Vienne , sous le nom de Schindler , el chantait comme pritna-donna dans l'opéra Séria et Buffa. Le nom de Schindler lui était venu de son beau-frère, direc- teur de peinture, qui l'avait élevée, et placée au théâtre de la Cour. En ir82,elle se ttouvait engagée au théâ- tre de rOpéra italien à Bruusviclc, et jouissait de l'estime générale 5 mais elle le quitta en 1783, et alla à Prague , comme prinia-donna , au nouveau Théâtre national , que le comt p. 563. ■' L'on connaît encore de lui une so- nal<» pour le clavecin , en manuscrit. H mourut vers l'an 1775. BERLYN ( RuDOLPHE ), musicien de la ville à Graeningue en 1762 , est connu par ses talens sur le violon, instrument qu'il avait appris aux frais de la ville, chezStamitz,à Man- hcim. BERNABEI (Ercot.e ) , élève et sticcesseur de Benevoli. à l'église de Saint Pierre de R,ome, et maître de Tabbé Steffani , doil êire compté parmi les grands harmonistes, dans Tancien style ecclésiastique , qui ont brillé au dix-septième siècle. Ce compositeur fut appelé à la Couf de Bavière, en i65o, et y passa le reste de ses jours. BERNABEI ( Gitiseppe Ant. ), fils du précédent, lui surcéda comme maîlre de chapelle de l'Electeur de Bavière, et fut même honoré du titre de Conseiller Aulique. Pour faire l'éloge de ce grand composi- teur , il suffit de dire que Hasse l'e."!- timait beaucoup. Il vivait encore en 1732 ; et, selon Burney , il a pro- longé son existence jusqu'à l'âge de quatre-vingt neuf ans. On a publié â Vienne, en 1710, un recueil de ses messes , et un autre à Ausbourg, sous le titre : Orpheus ecclesias- ticus. BEPiNACCHI (Antoine), haute- contre et sopranisle , né à Bolo- gne verj 1700 , est aussi ct'lèbre par l'art qu'il déployait dans son chant , que par les éèves qu'il a faits. La ifalnrc ne lui ayant pas donné une voix etcellenle , il chercha à ré- parer ce. défaut par Part, et fréquen- ta à cet effet l'école du gran«l Pis- tocchi , que celui-ci venait d'ét^iblir dans sa pairie. Pittocchi le soumit onx exercices les pins difficiles, et îùi enjoignit, de ne se montrer ni au theâtro ni à l'e'glise, que lorsqu'il le jugerait à propos. Bernacclii se tint donc caché selon l'ordre de son maître , jusqu'à ce que celui - ci lui djt qu'il pouvait se faire enten- dre publiquement. 11 se distingua bientôt dans sa patrie , de manière à mériter 1(^ litre de roi des chanteurs. Ce fut vers 1722. Peu de teras après, il entra au service de TÉlecteur da BaN ière , et ensuite à celui de TEm- pereur , à Vienne. Haendel l'emmena , avec plusieurs autres , a Londres, en lySo. Le désir de ressembler à son maî- tre , en établissant une nouvelle école, l'engagea j vers 1786^ à re- tourner dans sa patrie , pour exé- cuter cette idée. C'est à lui que l'art doit Ralï, Amadori , Mancini , Guardticci et autres. Mariinelli , dans son dictionn&ire d'anecdoctes, dit de lui , qu'il avait sacrifié, dans son chant, Texpres- sion dos senti mens au désir de faire briller son habileté dans Texécution des passages les plus difficiles. Le Comte Algarolti, dans son essai sur la musique , semble confirmer ce jugement , en disant qu'il était l'au^ teur des abus qui se glissèrent alors dans l'art du chant. J.-J. Rousseau , dans son Dictionnaire , va même jusqu'à assurer que Pistocchi, l'ayant entendu chanter , s'était écrié : Ah/ malheureuse que je suis ! je t^ai appris à chanter, et tu veux jouer! C'est à lui qu'on attribue généra. e- ment la nouvelle manière d'articuler les passages par la poitrine. V. Man- ci ni et La borde. BERNA CEK, diacre de l'église de Saint-Sauveur de Metz, vers 978, était en même tems un musicien ex- cellent, et surtout fort expérimenté dans la musique vocale. On le re- garde encore comme bon auteur et grand calculateur. V. Histoire de Gerbera BERNARD, musicien allemand,' à <(ui l'on doit l'invention des pé- dales aux orgues, vécut à Venise en 1 J70. V. O. Fuhricii bibl. lut. in. tt Inf. oct. , p. GJo. BERNARD (Emery), d'Orléans, fit, en i56i , une Méthode pour ap- prendre à chanter. B E 6(j BERNARD (Ptfrrt: -Joseph ) , surnommé par Voltaire le gentil Bernard , naquit à Grenoble en 1708, et mourut à Paris !e ter no- vembre 1775, après avoir traîné, depuis 1771 , une existence purement animale. Un jour, asfiisiant à la re- prise de son opéra de Castor , mis en musique par Rameau, il demanda i son voisin le nom de la pièce qu'on jouait et celui de Tacirice qui chan- tait. On lui répondit Castor et ma- demoiselle Aruould. Ahf s'écria- t-ilj ma gloire et mes amours ■' Cet éclair de raison fut suivi de sa folie accou- tumée. On l'a peint d'un seul trait , en disant quil s'était donné aua: plaisirs , et s^était prêté à la gloire. V. la notice sur Bernard, placée à la tête de la seule édition complète de ses œuvres, faite sur les manus- crits autographes-, et publiée par M. Fayolle. Paris, i8o3, 2 vol.in-8'*. On trouve dans cette édition l'opéra de Thessalus, en cinq Actes, et plu- sieurs opéras ballets nouveaux , que nos compositeufs devraient mettre en musique BEUINARDI ( François), s«r- nommé Senesino , casirat et mczzo soprano excellent, né à Sienne vers l'an 1680 , commença à devenir cé- lèbre lorsqu'il se trouvait à Dresde ^ en 17 19, où il était un des chanteurs au grand opéra de Lolli. Haendel vint l'y chercher , l'année suivante , jK)ur le conduire à Londres , où il le plaça au théâtre de l'Opéra , avec un traitement de quinze cents livres sterl. , qui, selon quflqvies-uns , fut augmenté , dans la suite , jusqu'à trois mille giiinaes. 11 y débuta en 1721 , dans l'opéra de Mucius Scœ- vola. Pendant les neuf ans qu'il y resta, il jouit sans interruption d« la faveur du public 5 mais, s'éiant brouillé, eu, 1780, avec Hosndel , celui-ci réloigna de l'Opéra , à son propre désavantage et malgré les instances des grands,, qui voulaient le conserver. En 1739 , il demeurait à Florence, et y chanta, quoique déjà vieux, un duo avec rimpératrice Marie-, Thérèse, alors arc?nduche.sse d'Au- triche. On l'estiniait pour sa voix' pénétrante , claire, égale et tlvxibie. Il avait en outre une habih té peu commune dans l'exiculinn des pas- sages. Son intonaiioQ était puic et 70 son trîll parfait. Il était en même tcms ton bon acteur , et le premier de son tcms pour chanter le récita- tif. BERNARD! ( Steffano) , flo- rissait de 1611 à i634- En 1623, iHut nommé maître de chapelle de la ca- théilialede Vérone. Il a publié un ouvrage didactique, intitulé i'or^a Musicale , dont la première partie porut à Véronue , en i6i5, in-4''. C'est un traité élémentaire, qui a le jdoubic mérite de la clarté et de la précision. BERNARDmi , s'est fait con- naître , comme bon compositeur, par l'opéra comique : La donna di spi~ rito y qu'il fit représenter, en 1788, au théâtre de Rome. BERNARDY-VALERNES ( Edouard - Joseph ) , membre de plusieurs sociétés savantes et musi- cales , est né à Monient en Pro- vence, le i5 octobre 1763. Pendant le tems de ses études , soit à Aix soit à Grenoble, il a eu de très -bons maîtres de musique pour le violon fit la composition. Depuis l'âge de dix-huit ans, il s'est livré tout en- tier à l'art musical. Il a fait graver des duos, des trios concertaus pour le violon , des ouvertures et des sym. phonies à grand orchestre , et un • opéra en un acte ( Antoine et Ca- mille ) , qui est dans le genre ita- lien. Il a plusieurs autres ouvrages en manuscrit. M. Valernes possède la plus pré- cieuse et la plus rare collection de musique , française , allemande et italienne, vocale et instrumentale. Il possède aussi les meilleurs violons et altos des plus célèbres auteurs , pntr'autres le violon ^mati, grand patron , de M. Pleyel , avec leqv\el cet artiste a composé toute sa mu- sique. BERNASCONI ( Andréa ) , de Vérone , florissait en même tems que Hiîsse. 11 fut long- tems au ser- vice de la cour de Bavière , et mou- rut à Munich, li n'a traité que de grands sujets. En 1741 , Alessan- iîro severo ,• Dldone ahbandonnata. En 174^^ Endimione , cantate. En 1743, la Ninfa Apollo. En 1744 > ^^ jreniistocle. En 1743 , Antigono. En 1753, Sofluslia, En 1766, De- inofoonte. B E • BERNASCONI ( Antonia ) , nièce d'Andréa Bernasconi, débuta dans le genre sérieux , en 1764 , par le rôle d'' Aie este , que Gluck avait composé pour elle. Elle était alors à Vienne. Depuis, elle s'est fait'ad- mirer sur les grands théâtres d'Italie et sur celui de Londres. ^ERNELINUS , savant ecclésias- tique du onzième siècle , a écrit un petit traité sous le titre : De cita et vera divisione monochordi in diatonico génère, que l'on avait conservé depuis dans la bibliothèque de la reine Christine au Vatican. L'abbé Gerbert a publié ce manus- crit dans le premier volume , page 3i2, de son Histoire des auteurs de musique. BERNHARD , auteur d'une His- toire curieuse dessavans, où il traite dans un chapitre particulier, page 260, des musiciens. BERNHARD (Guillaume-Chris- tophe ) , musicien excellent sur l'orgue et sur le clavecin , né à Saalfeld vers 1760 , se trouvait , en 1783, à Gœttingue, et y publia, l'année suivante, trois sonates pour le clavecin et un prélude. Il partit ensuite pour Moscow , où il mourut en 1787. Sa force était principale- ment dans l'exécution des ouvrages de Sébastien Bach. BERNHOLD ( Jean-Balthasar), professeur de théologie à Aliorf. Mitzler , dans sa Bibliothèque de Musique, t. III, page ^33 et 371 , nous a conservé un traité de Va Musique d'église, dont il est l'au- teur. BERNIER (Nicolas), né à Mantes en 1664 , et mon à Paris en 1734, fut maître de musique delà Sainte- Chapelle , et ensuite de la chapelle du Roi. Dans soii séjour à Rome , il voulut prendre connaissance des partitions de Caldara , et ne trouva d'autre moyeu d'y parvenir que de se faire recevoir chez lui en qualité de «io- mestiquc. Un jour , ayant trouvé sur le bureau de Caldara un mor- ceau que» ce compositeur n'avait point terminé, Bernicr prit la plume et l'aclieva. De[)uis celle aventure , tous deux furent liés de l'amitié la plnsiniitnc. Les motets de Bernifr sont ircs- eslimés, surtout son Miserere. B Ce maître fat, dit-on, le plus grand contrapuoliste qui eût jamais existé en France. L'école qu'il a fondée en ce pays était regardée comme la meilleure. De tous les compositeurs modernes (]ui ont le plus de réputation j dit Laborde , il n*en est pas six ijui sachent écrire la fugue la plus simple , comme Vécrivait le moindre éco- lier de Bernier. On a beau dire, la fugue sera toujours la pierre de toucha du compositeur j- et qui ne la sait manier de toutes les façons, ne fiera jamais qu'un barbouilleur de notes. HERNIER ( M. l'abbé ) , ancien curé de Saint-Laud, d'Angers, com- missaire général de l'armée royale, a fait lt;s parolts et !a mu<«ique du Réi'eil des T^endéens t chanson mi- litaire des Vendéens et des Chouans. On a recueilli et inséré c*^ morceau piquant dans la trente-huitième an- née du Journal Heboomadaire de M. Leduc , numéro 52. BERINO ( AuGtENSts ) , Alle- mand très-savant du onzième siècle, l'ut d'abord moine de l'ordce de iSainl-Beaoît , à Saint-Gall, et en- suite abbé à Reichenau en Souabe. Il mourut le 7 juin io48. Jœcher cite L;s titres suivans de ces écrits sur la musique, i*. De mensurâ monochor- di. 2*^. De rcguUs symphoniarum et tonorum. '6^. Libellus tonarius. 4**. Musica antiphonarium. Ces quatre ouvrages ont éié conservés en manuscrit à la bib iothèque de l'uni- versité de Leip»iok. V. rabbé Ger— bert , dans son Histoire des auteurs de musique, t. H. BERINOULLI (Dakiiel), l'un des premiers géomètres du dix hui- tième siècle , a publié des Recher- ches fihysiques , méchaniques et analytiques sur le son et sur les tons des tuyaux d'orgues différemment conslruils V, Mém. de l'Ac. roy. des Sciences de Paris, année 1762, page 43i. On lui doit encore des Reciier- ches sur |a coexistence de plusieurs e^èces de vibrations dans le même endant six ans , il a reçu de Til- ustre Clementi,des leçons de piano, et surtout de composition. Revenu à Paris en i8o6 , il a pu- blié, de 1807 à j8io, deux œuvres de sonates et quatre fant^tisies. BERTHOLDO ( Spiridio ) » contrapuntisle du seizième siècle ^ 72 B E est Vauteur d'un ouvrage, imprime à Venise en 1591 , sous le titre ; 'jToccate , liiceicari e canzonl Iruiicesi in. Tavo/at . per l'organo, ^ BERTHOLIINO, de Facnza , élève de Pistocchi et compagnon de Bernacclii, oi-»t:ut un des premiers langs par la variété de son chant, V. le Chant ligure de J.-B. Man- cini. BERTHOLOTTI (Jacques), lenor, né à Bologne en 1734, i«t iiendaiit long - tems chanteur an Théâtre llalirn de Caissel , jusqu'à ce qu il fut dissous en lySS , à Tavè- TK«nient du dernier Landgrave. BERÏOIN ( Pierre -MoNTAN ) ^ compositeur, ne à Paris en 1727, niouriît , dans la rnênae ville , en 1780. _ ^ ,, 11 apprit la musique à quatre ans, ft à six il la lisait à livre ouvert. A douze ans, il lit chanter de grands motels à la cathédrale de Senlis, et y toucha l'orgue plusieurs fois. 11 enlia , quelque tems après, à INotre-Dame de Paris pour y chanter la bas.'e-laille. Il débuta à l'Opéra en i744 » ^^ y ^^'^^^ deux ans. Il joua eusuilc à Marseille les rôles en se- cond pendant c\iiux autres années , et, trouvant que sa voix baissait, il renonça au chant, et se vit, à vingt- un ans , à la tête de l'orchestre de Bordeaux. La place de maître d'orchestre de l'Opéra de Paris étant venue à va- quer, il se présenta aa concours, et, de l'aveu même de ses rivaux , il y jfut nonjmé. 11 obtint successivement , par ses talens, la place de maître de la mu- sique du Roi et celles de surinten dant 1776 et 1780, époque de la retraite dt- M. de Vismes. Gomme con»j>osTleur 1 il donna en 1755, en société avec M. Giraud , Deucalion et Py'rha , ])aroles de ,*'ainie-b'oix. En if'h y il raccom- moda et ajouta des chœurs et des airs de danse à l'opéra de Camille , )îarolcs de Campra, En 1764 , il fît ja niu'jiqup d'Erosin!,' , pat oies de M. Moncrif. En 1766, il rcGt tous les chœurs et airs de daiise >}>• l'Inhi- j»énie en Tanrtde de 1) smareis. En •4 767'»' il lit*, ÇO. soçitjte avfcc Tria! , Silvie, paroles de M. Laujon. F^ 1771 , il fit, également en société avec Trial et (iranier , l'opéra de Théonjs, paroles de Poinsinet. Ea 1772, il arrangea, en société avcc M. de la Borde ( le récitatif excep- té). PAmadis des Gaules, deLully, En 1773, il fit, avec le même, Adèle de Ponthieu , paroles de M. de Saint-Marc. A la cour, i| arrangea , en spciéié avec Granier, l'opéra de Bellérophon ( de Lully ) et celui d'issc , joué aussi à la cour dans la même année. Enfin , eu 1775, il fit tous les diverlissemens de Gythére assiégée, opéra comique de Gluck, Jusqu'à sa mort j, il s'est peu donné , comme on le voit, d opéras anciens qu'il n'y ait travaillé , soit pour les coupures ou pour les aug- mentations jugées nécts-aires, mênie dans Castor et dans Dardauus , de Rameau, dont plusieurs morceaux ajoutés sont dç lui, notamment la, cliaconne si connue sous le nom de chçco/me de Berton. Ce fut sous son administration qu'on appela à Paris les célèbres Gluck et Piccini , et que s'opéra e^ Erancç la révolution tnusicale. Gluck î^vait tant de confiance e:^ ses talens , qu'il le chargea de re- faire le dénouement de son Iphigénie en Aulide, qvu s'exécute encore tel que Berton l'a arrangé j et, comme l'a très-bien remarqué l'auteur de l'Essai sur la musique ancienne eÇ moderne , sans ses nombreuses oc- cupations, cet habile musicien eijt été Tun de nos pliis grands compo- siteurs. Personne ne posséda le talent de faire exécuter à un si haut degré quç, Berton, et son travail était d autant plus pénible qu'à cette époque les artistes de l'orchestre de l'Opéra étaient loin d'avoir le grand talent qu'ils ont aujourd'hui, et que faire exécutt!r aloKS aux acteurs et au^ musiciens la nouvelle musiqye, c'ii- tait leur faire pailer une langue étrangère. Enfin , l'on peut dire (jne c'est à lui que l'orcbestrt' de POpéra est redevaide du haut de^ré fie rér putation dont il jouit en Europe. Il mourut le i4 »"»ai 1780,. des suites d'une tluxion de poitrine qi'e. l'exrc.iviion de ropéra rlê Castor, à laquelle il voulut présider lui-mîême B E Je jour de la reprise, lui avait occa- sion née. 11 laissa un fils, dont les talens ajouttiit encore tous les jours à la gloire de son nom, et qui est Je ^ujcl de l';irticle suivant. CERTOIN ( Henri -MoNTAiv ) , est né à Paris le 17 septembre Il apprit la musique à six ans , et à Page de treize ans il entra, comme violon , à l'orchestre de l'Opéra. A cette époque , il eut successive- ment deux ra;»îtres de composition , dont Fun décida quil ne parvien- drait jamais à être compesiieur. lie jeune Berton , dont le goût s'était ignné en admirant les ou- vrages de Gluck , de Piccini , de Saccliini , et autres grands maîtres, plei^i d^une noble ardeur, et en dé- pil de la décision de son maître, qui n'avait pas su le deviner, se mit à éludier son art dans la partition de la Frascatana du célèbre Paé- sie)io. \ivement tourmenté du besoin de se faire connaître, et de sou- tenir la yloire d un nom déj.? il- lustré par son père . il demauua el .)blint de M. Moline un opéra comique , intitulé la Dame Invi- sible , dont il composa la musique. L'ouvrage ne fut pas plutôt ter- miné , qu'il éprouva la plus vive inquiétude sur le jugement que Ton pourrait porter de sa composition, et i! e:tait dans cet état d'anxiété , lorsiju une à(\mrii sa partition et la porta au ce— î\.rc Saochini , pour avoir son av'S, Ce grand maître examina l'oy- vr.'ige avec une attention réilécbie , et apprenant que l'on avait décidé que l'autour ne serait jamais en él;a d' composer, non-seulement il de- manda à le voir , et le rassura sur Si serai nies; mais encore il l'engagea à venir travailler tbus les jours r/jez lui. il le prit tclleïneut en affection quil ''appelait son fils , et lui servit de giii..'e jusqu'à sa mort, arrivée en ooiobre lySG. M, Berlon débula , comme com- positeur, au C«jncc:rt Spiriiurl , en Ï786, à l'âge de dix-neuf ans, par jlusieurs oratorios , qui furent ac- rucillis de la manière la plus hono- rable. En 1787, il donna au Théâtre 73 Italien ( aujourd'hui théâtre Impé- rial de l'Opéra- Comique ), son pie- mier ouvrage, ayant pour titre les Promesses de Mariage, qui obtint la réussite la plus complète, et, depuis cette époque , il a constamment marché de succès en succès. 11 entra au Conservatoire de mu- sique , à la création de cetétablisse- ment, en qualité de professeur d'iiarmonic, place qu'il occupe en- core aujourd'hui. En 1807, il fut nommé directeur des Bouffon?, placequ'ilremplit pendant deux ans. Ce fut sous sa direetiou que le répertoire fut enrichi des chefs- d'œuvres de Mozart et de plu- sieurs de ceux de l'école italienne , et que surtout l'orchestre atteignit, dans Texécution, le plus haut degié de perfection. Il quitta celte place pour entrer à l'Académie Impériale de Musique , où il occupe maintenant celle de chef du chant, et se retrouve ainsi , par cette dernière nomination, dans le temple des arts, qui fut si long- lems le domaine de son père, et oix lui-même essaya ses premiers talens comme exécutant. Ce compositeur , outre les nom- breux ouvrages qu'il a déjà donnés, a composé un Arbre généalogique des Accords j une Méthode d'har— rnonie et un Dictionnaire des Ac- cords, Les deux derniers ouvrages sont basés sur l'Arbre généalogiqu r Ces trois œuvres sont sous piesso au moment où l'on imprime ce Dic- tionnaire. Nous plaçons enfin , sous les yeux de nos lecteurs, le tableau des ouv vrages nombreux de M. Berton , et parmi lesquels, nous «levons le dire par atuour pour la vérité, il en est plusieurs dont un seul suffirait pour lui assurer une réputation dis- tinguée. Au Concert Spirituel :■ En 17S6, Absalon , oratorio; et successivement, Jeplité, David dans le Temple , les Bergers de Béthléeui, la Gloire de Sion ," Marie de Sey- mours , Orphée dans les bois. Au théâtre .* En 1786 , le Premier Navigalenr, opéra eu un jcte", paroles de M. Guil- lard ( ouvrage inédit ). En 1787^ l<;s Promesses de Ma— 74 B E riage , opéra comique en deux aciee, ],aroles de M. Desforges. En i^ïiy, La Dame Invisible ( ai\ mcnio lliéâire ) , sous le titre de l'Amant à l'épreuve, paroles de M. Moline. En 1789, Cora , opéra eu trois Actes , paroles de M. de la Tou- loubre j ouvrage répété générale- ment à l'Académie Royale de Mu- sique en juillet 1789 , et dont la révolution empêcha la représenta- tion. En 1789, les Brouilleries ( au ïhéàire Italien ) , opéra en trois actes, paroles de M. Davrigny. En 1790 , les Deux Sentinelles ( au même théâtre ) , paroles de M. Andrieux , opéra en un acte. En 1790, les Rigueurs du Cloître, opéra en deux actes , paroles de IM. Fiévé. En 1791 , le Nouveau d'Assas , opéra en un acte , paroles de M. De- jaure. En 1791 ^ les Deux Sous-Lieute- , nans, opéra en un acte, paroles de M. de Favière. En 1792, Eugène ( au Théâtre F '^^^^^^ dans son Thésaurus praticus , au mot mu- sique, qu'il avait de grandes con- naissances dans cet /irt. BESALDE (Veit), magistcr et professeur du Gymnase de Schalp- forteen Saxe, dans le seizième siècle. En 1545, il fut destitué de sa place. Il sollicita sa réintégration , et l'on remarque parmi les raisons qu'il allègue à l'appui de sa Jemande , qu'il possède par la grâce divine , le talent de chanter les pseauoies hébreux , et de les jou r sur la harpe avec leurs accens primitifs, tels qu'ils avaient été joués au temple de î>alomon , ce qu'aucun rabuin n'avait pu découvrir jusqu'alors. Il y observe encore, comme une nar- ticuîarité, qu'il avait appris, le 11 novembre 1543, à jouer le cent trei- zième psaume comme sa première pièce sur la harpe ; que l'apprentis- sage de cet arc lui avait coûté qua- torze ri:?idalers, et qu'il n'avait jamais joué aucune chanson mondi^inc sur . ^t insLrumcQt, 7fi B E BESOZZÎ. C'est le nom d'une famille d;* musiciens italiens qui , pendant Je dix huitième siècle, se sont ilUt»trés par leurs talens sur le basson et le hautbois , et qui ont opéré dans le jeu de ces instrumen, «ï.ps progrès semblables à ceux que leurs compatriotes Corelli et Tar- tini ont opérés dans l'art du violon. Joseph Besozzi , musicien de Parme, eut quatie fils: Alexandre» Jérôme , Antoine et Gaétan. Alexandre, né à Parme, en 1700, fut hauthoïste de la chambre et de la chapelle du roi de Sardaigne, à Turin. On a- gravé, de lui , tant à Paris qu'à Londres, six œuvres de trios et de solos pour le violon. Jérôme, né à Parme, en 1712, fut bassoniste de la cour de Sar- daigne j son frère Alexande et lui , élève de leur père , entrèrent au service de celte cour en 1730, et, si l'on excepte un petit voyage à Parme , et un autre voyage , en 1780, à Paris, où ils furent enten- dus avec les plus grands applandis- semeus ^ iis habitèrent constamment Turin , où ils S( nt morts dans un âge fort avancé. Ils ne se maiièrent ni l'un ni l'autre, ils vécurent dans l'amitié la plus intime , et s'étudiè- rent continuellement ensemble à perfectionner leur art. V. le Voyage de Burney en Italie , p. 6g. Antoine, le troisième des^esozzi, était , en 1755 , hautboïste de la la chapelle de Dresde. Il mourut àTurin,en 1781. Son fils, Charles Be.sozzi, était aussi, dès 1755, haut- Lois à la chapelle de Dresde. Il fit admirer ses talens dans les cours de France , d'Italie et dans les prin- cipales cours d'Allemagne. Gaétan , le dernier des quatre frères , i>é à Parme, en 1727, entra d'al ord au service de la cour de ]\aples , en incG , et à celui de la cour de France , en 1765 , dit la Borde, et M. E. L. Gerberl , d*après lui. Mais nous croyons qu'il y a ici, selon lusage de cet auteur, îaute sur iani*' dans les dates, (yétait wn très-bon haulboi^ile. Son lùls ( si entré, m 177!^, a la niusicju»; du roi do France. Aujourd'hui ]o. seuil Eesozzi qui Tc'^\f' île celle fronille si oKl.Tc, e.-^l flûtiste au ihéâlie de rOpéra-cottjiquc. BFSSFR (T. G. >, organiste * la collégial'- de ISotre-Dame et à S. Paul de Haiberstadt, a fait im- primer: Odenmit vielodieii, (odtSv ^\GC air ) , 1779 '1 di^ frulilings^ feyer ^ (la Fête du printcms), voii. Klopstock , 17815^ j klavierstuclxo Jilr anjœnger , ( Pièces pour le clavecin , à l'usage des comraen- çans ) , premier cahier, 1784- BESSONl (Jacques) , mathéma^ licien de Lyon au seizième siècle, y a publié , en i58a , un ouvrage in-folio , sous le titre : // teatro de gU instruiuenti et machine , où il- parle aussi des instrumens de mu- sique. BE5TES ( Goi>EFROi - Ernest ) , Tun des plus grands maîtr-s sur l'orgue, naquit à Bcrka près Weida , le 7 février \Qb\. L^- célèbre Jean- Witten , organiste de la cour, à Altenbourg, lui donna les pre- mières leçons de clavecin. A la. mort de Witten , en 1690 , il fut nommé à sa place , et mourut en 1732 , après l'avoir occupée avec, éclat pendant i^^ ans. BETHISl^ a fait paraître en lyS:^,. un ouvrage intitulé : Exposition de la théorie et d.e la pratique de la, musique, suivant les nouvelles dé- couvertes, I vol. in -8"'. Il en a donné une deuxième édition , en. 1762. I^a Théorie de la musi([ue est traitée, dans cet ouvrage, d'aprè.* les principes de Rameau j mais, quant à la pratique de la musique ou la compo.silion , l'auteur montre combien ces principes sont fautifs , et il les rectifie d'après les règles généralement adoplées par les mu- BETTmELLI (Sav.), abbé et jésuite connu , naquit à Manloue. L'on remarque parmi ses écrits , c«lui qui e.st intitulé : Dclrisorgi- mcnto d'haîia negll sludi , nelle. arti , e iic' co&lumi dopo il mille ^ Bassano, 1775, 2 vol. in 8^^. Il y traite de Téiai où 1% langue , l'élo- quence , la poésie et la musique s'étaient trouvées depuis l'an nxx) ju.squ'cn ijoo , et de la manière dont elles s'étaient televées tlepuis c^S tems d'ignoraHce, V.^ Beriuiuilll zusœtze zn dcn neueslen Kachten -von Italien , t. II, p. 722^ et Neue bihlioth. der sc/iœnen wisscnschaf^ Un , V. XXi, p. 177. B ' BKVIN ( Elway ) , excellent Cotitrapun liste, ci-devant chanoine 'et organiste à l'église collégiale de tJristoJ, natif du pays de Galles, fut élevé sous Tallis , sur la recom- nciandation duquel il obtint en i58g, la place que nous venons d'indiqvier et qu'il perdit bientôt après, parce gu'on s'aperçut qu'il était partisan dp réglise de Rome. Le docteur Chili fut un de ses disciples. La manière de composer un canon était peu connue avant lui en Angle- terre. Tallis , Bird, Waterhouse et Farjner étaient surtout célèbres dans ce genre de composition. Chaque canon était une énigme par la forme sous laquelle on le publioit. Tantôt on l'écrivait en forme de croix , tantôt sous ceU<; d'un cercle ; et Ton re£:ardait la résolution d'un canon «omme un ouvrage beaucoup plus dildcile que la composition même. Bevin, au contraire, publia géné- reusement, à l'avantage des musi- ciens commonçans , le résultat de ses longues recherches , et de son expé- ience ^ dans une dissertation qu'il fit imprimer en iG3i , in 4^. sous le titre : Brevis introductio in musicani, dans laquelle on trouve encore quelques canons choisis. Il à aussi composé la musique de plu- sieurs pièces pour l'église , et de quelques chœurs concertans. V. Ha- wkins. BEYER, allemand de naissance , physicien , domicilié à Paris, y in- venta une nouvelle espèce de for té- piano ^ avec des cardes de verre, auquel Franklin donna le nom de glasS'chord, et sur lequel le maître de clavecin Schonck se fit entendre , pendant quin/e jours de suite, au mois de novembre lySS. On a depuis employé, avec succès, cet instru- tn^int à l'Académie Impériale . dans le troisième acte des Mystères d'J^is, où l'on s'en sert pour accompagner iJocchoris. BEITER ( Jiuiv — Chrétiew ) , publia , vers T760 , à Leipsik , in-folio : Odes, chansons et fables de Oellert , avec quelques chansons françaises et italiennes, pour la gui- tarre, traduites. On y a joint Tap- plicaiion et une instruction pour accorder la pfuirarre ( Gellert's oden Liedemnd Fabeln , samt ^iiiiHen franzvsùschen, Q\.c,). I - 77 BEYER ,'JsAiv-SAMTrr:t). L'ou- vrage que Waliher cite à cet article, sous le titre : Priinœ lineœ fnusi~ CCS vocalis , consistent en quinze feuilles. On en a publié, en i^Sa une seconde édition , mais telle- ment raccourcie , que de ces quinze feuilles , il n'en et resté que sepS. BEZEGUl (Angelo) . ne à Rome en 1670, était bon compositeur et excellent violoniste. Il vint à Paris vers 17^4 , et devint le chef de la musique de M. Fagon , intendant des finances. Il eut le malheur de se casser ]« bras gauche , et son prolecteur Un. assura une vie aisée, mais qui ne le consola jamais de la perte qu'il avait faite. Cet habile musicien mourut ea JîIAGlO. Son véritable nom est Biaise Campagnari • il était ecclé- siastique séculier de Crémone. En 1758, il vint à Prague, et obtint la place de recteur du chœur à la collégiale de la Sainte Croix. Il in- troduisit dans cette ville le goût italien , et y mou; ut en 1771. BIEL ( Jeaiv-Chrétiew ), pas- teur à l'église de Saint-Udaîric et Saint— Jean de Brunswick a fait in- sérer au 3e- vol, des LVliscell. Leip?. nov. Diatribe phdologica de voce sola. BIELING (FrIwçois -Ignace) , né en Souabe , était organiste à l'abbaye de Kempten • il est l'au- teur des ouvrages de musique sui— vans : X nach deni heutigen styl- gesezte y und zu alerzeitzugi~ brauchende arien. Op. i, ij2^ , in fol, f^I niclit allzulange litanies de B. V. mar. ne bst 2 , Te Deunt laudanius von ^ sing stininien und verschiedenen _, theils enthehr— theils absr unenlbehcllcîien besai- telen und blasenden instru/nenlen^ i;3i in-fol. BÏANGMl (Sigra), cantatrice italienne de Milan , dont on parle avec éloge tant à cause de son chant, que pour son action. Elîe se trouvait, en i727àBreslau , à la société de l'Opéra. Le docteur Bur- ney parle d'une autre cantatrice distinguée, de ce nom , qu'il cor.-« nut , en 1770, à Naples. Elle av^it la voix fort agréable , un porta- menlo excellent , et gardait tou- 78 B I jours exacteraPTît le ton. Cette deraière était très estimée, en 1765, à Brunswick , sous le nom de Sgrâ Tozzi. Tozzi , son mari en secondes noces , y était alors maître de cha- pe le. Une troisième Bianchi était célèbr*' pour sa belle A^oix , à l'Os- f/idaletto deYenisi:^ en 1787. BIANCHI (Andréa ), né à Sar- zana , dans le pays de Gênes , était musicien de la chambre de Charles Cibo. 11 fit imprimer à \enise , eu i6n , un ouvrage in-4'^ , sous le titre : Mottetti e messe à^voci, BIAISCHl , ir.aître de chapelle à Crémone , se trouva en 1775 à Paris, et y composa , pour le théâtre ita- lien , la musique de l'opéra la Ré- duction de Paris; et en 1777 celle de l'opéra : le Mort marié. En 1780, il y était cymbale à l'opéra Buifa , que Piccini venait d'établir. Dans la même année , Ton donna à Flo- tence l'opéra Castore et Pollucc, de sa composition , qui eut un succès prodigieux. En 1784 , on le re- trouve à NaT>les , où il donna To- pera Cajo 3iario, Il a encore com- posé , avant et après cette époque , les opéras Demoo/onte ; Arhace ,• Birama et Tisbe / Scipione Afri- cano ^ à Naples , en 1787: Arla- ser\e , à Padoue, en 1787 ; Pit^arro 5 à Venise , en 1788 , et // Ritralto, àlNaples, en 1788. On a en outre de sa composition , trois sonates pour le clavecin avec accompagne- ment de violon. BIANCHI ( Francesco ) , ac- tuellement à Londres , est auteur de plusieurs opéras joués avec suc- cès sur divers théâtres de l'Europe. Voici les litres des principaux : Il Lriomfo délia vace ^ 1782; Bri- seide , iyH4 j ^^ Kilanella rapila , 1785 5 VOrlandese in F~ene\ia , jf^Çf^ ]le Stravag'ante ^ 1795. ' De ces opéras , la Villanella ra- vilay est le seul qui ait été donné a Paris , d'abord au théâtre de Monsieur, en 1790, et ensuite a l'opéra Butfa, eu 1804 et en 1807. BIANCHI (François -Marie), basse contre du premier ordre, né en Italie. En 1782 . il fut engagé comme tel à la société de l'opéra italien de Breslau. BIANCOLINI. On connaît de lui, vers 1760 ^ un concerto pour violon , et une symphonie en mîi- nuscrit. BIDAULT , aveugle , se trouvait en qualité d'organiste, en 1754, à l'église cathédrale de Meaux en Brie. Il était élève de Daquin, et fut le pre- mier qui obtint l'orgue des Quinze- Vingts à Paris. BIBER ( François - Henri de ) , maître de chapelle de l'archevêque de Salzbourg et habile violoniste , vécut à la fin du dix - septième siècle . et mourut âgé de 60 ans. Outre les ouvrages que Walther rapporte , on a encore publié les suivans : Sonatœ tant aris quain cutis servientes. Autore Henrico J. F. Biber , musico et Cubicula" rio archiepiscopi Salisbuvg. Par- tes 9 , Salisburg , 1676, in -fol. f^esperle longiores ac breviores una cuin litaniis lauretanis à 4 voc. y violin. et 2 violis in con~ cgrto. Additis 4 vocib. in Capclla , atque 3 Irombonis ex ripienis dc- sumendis ad libitum. Authore Hen- rico Francisco di Bibern, archiep. Salisb. dapi/ero ac capellœ nia- gistro. Salisb. , i693,in-foI. BIDEAIJ ( M. ), élève de Tri- klir pour le violoncelle , a publié une méthode de violoncelle qui est très - estimée. En 1809 , il a fait graver des airs variés et dialogues pour deux violoncelles , dédiés à M. Trikiir , premier violoncelle à la cour électorale de Dresde. On a ausssi de lui des duos pour 2violonc« BIECHTELER (Benoit), moine. Il a été imprimé ^ de sa com- position , les ouvrages suivans , Deux messes , parmi lesquelles une pro de/une tis , in fol. Vox supre- ma Oloris Parihenii ^ quatcr vige- sies Mariant salutantis in voce , chordis et organo per consueta^ ecclesiœ antiphonas videlicet, dAl' ma redemtoris ," 6 Ave regina cœ' lorum y 6 Regina cœli lœtare ,• 6 Salve regina ,• altematim voce so!a a canto vel alto decantandas , vel cum organa concertante so- luni y vel cum violina et basso ge- nerali orst aucunement question de l'orgue, mais des instrumens des Juifs. Voy. Orgelhislorie p. Sponsel. BITNI ( Pasqualiivo ) , de Pesaro, un des élèves favoris du grand Tar- lini, lui avait été recommandé , à Page de quinze ans. ]iar le cardinal OÙvieri, son patron. Dans l'espace de trois on quatre ans , le jeunéf musicien travailla avec tant d^'assi- duité , qu'il parvint à triomplier de toutes les diffictillés que présentent \ef, compositions de Tartini. Quand il eut arhevé ses études musicales, le cardinal Olivieri le fit venir à Rome , où il étonna par son «'xécu- lion tous 1( s professeurs qui l't;n ten- dirent, et surtout Montanari , alors le premier violoniste de !a ville. Ce dernier, dit- on , fut tellement af- fecté de la supériorité de Bioi, qu'il en mourut de chagrin. M. Wiseman , ayant voulu pren- dre des leçons de violon , s'adressa: à Tartini , qui lui proposa Bini , en ces propres (termes , où éclate la modestie de ce grand mahre : Jo îo maiido a un nùo scolare chc suona piii di me , e me ne glorio per cs- sere un ant^elo di costume e reli' giose. Vers 1757 , Pasqtialino devint maître de concert du duc de ^Vur- temberg, à Stuttgard, dans le len^s même que la chapelle était sous la direction de Jomeili. BIOT (M.), membre de la pre- mière classe de l'Institut , connu par plusieurs mémoires sur les ma- thématiques et la ph3'sique , à IVnt, en dernier lieu, des expériences sur la propagation du son par un ac- qùeduc de Paris , de la longueur de neuf cent cinquante- un mètres ou quatre cent quatre-vingt huit toises. V, Méra. de la Société d'Ar- cueil , t. 2, p. 4o>. Il a remarque qu>n parlant dans le tuyau , il a entendu sa propre voix , répétée par échos jusqu'à six fois. BIRK ( AntotîTe ) , composileury de Vienne. L'on connaît de lui , vers 1760- , six symphonies à grand orchestre, en manuscrit. BIRK. ( Wences^as-Raimond ) , compositeur viennois. On a de lur quelques concertos pour le clave- cin , en manuscrit , que l'on jouait vers 1 760. BIRD (Thomas V, membre dis- tingué de îa chapelle de la reine Klisabeth ^ à Londres. €e fut lui que Ton chargea de remplacer le docteur et professeur Bull , au Collège de musique de Gvesliam , pendant les voyages que fit ce der*^ nier en Europe, B I 8t ÈIRD (William), un des meil- leurs et des plus célèbres contra- Euntistes de son tems , vivait à londres, vers l'an lô;! , et non pas 1216, ainsi que le prétend Cramer dans son Magasin. On trouve en- core , en Angleterre, un ouvrage, qu'il publia en iSni , conjointe- ment avec Tallis. D'après ce que Ton dit dans le Magas. , p. 58o , il existe encore , aujourd'hui , un 'canon de sa composition, au dessus de la porte de la salle de musique de rU^niversité d'Oxford. C'est vrai- semblablement le même dont cha- cun peut juger et admirer la no- blesse de la mélodie et la perfection de l'harmonie , en consultant le parfait Maître de chapelle , par iVlattheson. V. Bibliot. de Mitzler, t. m , p. 2. ttab. I , fig. b. BIRKENSTOCK (Jean- Adam), violoniste télèbre et maître de concert à Cassel. V. Walther, Après la mort du Landgrave Charles , en ijSo , il passa au service du duc d'Eisenach , comme directeur de chapelle , et y mourut le 26 fttvrier 1783 BIRNBACH (C. F.). Il a paru de sa composition , en lySS et i;;84 , à Breslau , deux concertos isolés , pour le clavecin , avec accompa- gnement. On a encore de lui quel- ques morceaux pour le même ins- trument, en manuscrit. Cramer, dans son Magasin , le range parmi les compositeurs les plus médiocres. BIRWBAUM (Jean-Abraha>i ) fit imprimer à Leipsik , en 1788 : Unpartheyische anmerkungen iiber einc bedenhliche stelle des kri- tiachen musicus ( Observations itn- partiales sur un passage délicat du Musicien critique ) , une feuile in-8**. Mitzler a inséré cet écrit au premier volume de sa Bibliothèque de musique. En 1789 , il publia encore Kerlheidigung seiner un- partheyischen aninerhung ,u. s. w. ( Défenses de ses observations , etc.), in-S*^. L'une et l'autre de ces bro- chures est dirigée contre Scheiben , qui avait tenté de critiquer dans son Musicien critique , les compo- sitions et le jeu du grand Jean- Sébastien Bach. BISACGIONÏ , cognpositeur ita- lien , vivait vers le milieu du dix- septième siècle, et donna au théâtre L de Venise, en i645, la musique de l'opéra Ercole amante , {lli^rcwl^ amoureux). Une preuve de la bonté de cet ouvrage est son exécution, à Paris, en 1660, lors du mariage tlu Roi. C'était le sixième opéra , ou plutôt la sixième représentation de musique que l'on voyait alors à Paris. BISCH ( Jean ) , professeur de musique , a publié , en 1802 , un ouvrage pour les enfans , intitulé: Explication des principes élémen- taires de musique. Les fils du cé- lèbre compositeur Devienne ont été instruits dans la musique par M. Bisch. * BISCHOFF (Jean-Frédékic), le second de ce nom , et le cadet de cinq frères , était, en 1790, tim- balier de la cour , de la garide et du régiment du cercle de Franconie à Anspach. Il naquit à Nuremberg, en 174.8, où sou père , habile mu- sicien, était alors trompette de la ville. Il jouait des concertos sur la timbale. Meusel, dans son Lexicon des artistes , prétend qu'il jouait à la fois sur dix-sept timbales; il y ea aurait bien assez, en n'en comp- tant que sept. BISCHOFF ( Je Aw - Georges ) , l'aîné, trompettp du raagister, na- quit à Nuremberg, en j^SS. Il lest compté parmi les violonistes les plus agréables et les plus habiles de sou tems. Il jouait, outre le violon , d« auatre timbales avec beaucoup de extérité. Il quitta celle place, en 1760, pour retourner à Nuremberg. Il était élève du célèbre Anderle. On trouve dans les magasins d« musique, un concerto de violon , en manuscrit , sous ce nom , dont il est peut - être l'auteur. Les amateurs de la mécanique trouve- ront, dans les voyages de Nicolai, de bons renseignemens sur les gran- des connaissanofs , qu'il possédait aussi dans cette science. BISCHOFF (Jean - Georges ) frère cadetdu précédent, né , comme lui, à Nuremberg , en 1725, jouait du violoncelle et de la trompette. Peut-être est-ce lui qui a compote les six solos pour violoncelle, op. 1 , et l'air varié pour le violonc. et b. , qui ont paru à Amsterdam en 1780. 11 était également mécanicien excel-' lent. Un troisième frère était gra- veur et jouait de la timbale. 82 B L BISSIOLI (MATHttu), célèbre hautboïste , né à Brescia , vers l'an i;<70, clait à l'orchestre excellent dé léglise de St.- Antoine à Padoue. V. Voyages de Burney. BISSDN ( Louis) , qui vivait en î5^6 , a réduit de quatre parties à un duo , sans rien changer au pre- mier dessus , plusieurs chansons de Nicolas du Chemin. BITO , mécanicien du tems du roi A lia le I , a écrit un livre : De musicis instrumcnns. V. Nat. co- Viitis mythol. lib. I. c. lo. BIZZOSI. Le maître de chapelle Hilkr parle avec éloge d'une demi- douzaine de trios pour le violon qui ont été publiés sous ce nom , ♦ n 1960 , et les compare à ceux d'Abel. Il est présumable que c'est Alexandre Besozzi. V. cet article. BLACKE ( B. ) a publié , vers i-So , à Paris, huit ouvrages, chacun de six duos pour violon et viola. BLAESING (David) , en der- nier lieu , professeur ordinaire des mathémaliques , à Kœnigsberg en Prusse , membie de la Société des sciences à Berlin , né à Kœnigs- berg . le 29 décembre 1660 , y^ a fait imprimer, en 1705, une dis- sertation : De sphœraruni cœles— tiuni syinphoniâ. Il est mort le 9 octobre 1749. BLAINVILLE , violoncelliste f t maître de musique à Paris , a pu- Llié en lySi , l'Harmonie ihéorico- pralique; en 1754 , PEsprit de l'art musical ; et en 1765, l'histoire gé- nérale , criliq^ne et philologique de la musique. Ces ouvrages sont des compilations sans goût, qui ne va- lent guères mieux que ses sympho- nies, dilLaborde, avec raison. Oji sait qu'en lySi , il annonça, comme une découverte, un mode qui était mixte entre le%iaieur et le mi- neur. D'aprèsi'aveu de J.J. Rousseau lui même , ce troisième mode est la même chose que noire ancien mode plaçai , qui subsiste encore dans le plain-chant , et qui était le dou- zième des anciens. D\m autre côté , M. Serre, de Genève, a fait voir que ce nouveau mode est le simple rcn- versement du mode majeur, quant aux intervalles. La simple notion de nosniodes aurait appris à Blainville que son préteudu uiodû n'est autre chose que. l'échelle du mode tiiî-» neur de Za , prise par la quinte, oa celle du mode majeur d'af, prise par la tierce. M. Fabre d*€Hivet a essayé , eu i8u4i de ressusciter le mode de Blainville sous le nom de inodô hellénique. Il a eu le même succès que son devancier. V. l'art. Fabre d'Olivet. En 1778 , Vandermonde, grand géomètre , et pourtant esprit faux » proposa quatre sorles de modes mineurs selon les différentes mo- dulations qu'on peut jeter dans ce qu'on appelle un mode mineur , en altérant par un dièse la sixième note ou la quatrième , qui dès-lors appartiennent au mode de la quinte du mode majeur ou mineur. Ainsi en la mineur, la sixte altérée /a dièse appartient au mode majeur de sol , et la quarte ré dièse ap- i partie nt au mode mineur de mi' Au reste , dans un mode quel- I conque , il tant considérer ses noces I essentielles. Dans le mode mineur î de mi , par exemple , fa dièse est \ note essentielle du modo. Rendez le . fa naturel , vous n'avez plus le I mode mineur de tni , mais un mode ■ mixte entre le majeur d'wi et le mi- neur de /a, dans lequel vous passez . comme dans un mode accessoire , pour revenir à Tun des deqx mo- des principaux. Ainsi que ces deux derniers , il présente des accords dissonans simples de septième et de neuvième dominantes , avec leurs renversemens. Cette considératiou est due à M. Choron. V. soii ar- ticle et ses Elémens d'harmonie et «Vaecomnagnemenl à l'usage des jeunes élèves. BLAISE , basson de la comédie Italienne , a d nné en 1759, Isa- belle et Gertrude, charmant opéra comique de Favart, que M. Pa- cini a remis ou musique en 180"^. BLAMOTXT (Franc. .is-Coun de\ surintendant de la musique du. roi , naquit à Versailles en 1690. Son début en comr^osition fut la cantate de Circé ^ du grand Rous- seau \ elle eut un brillant succès et lui valut ramiti4 de la Lande , qui , dès ce moment, devint son maître. En 1723 , il donna les fêtes grecques et romaines , et ce tut B L 83 î'epoque de sa réputation ; il vécut jusqu'à Tàge de soixante-dix ans, et mourut en 1760. BLANCAN (Joseph), jésuite, né à Bologne, a expliqué les pro- portions harmoniques du grand Arîslote. Son ouvrage est intitulé ; ArisLotelis loca mathematica ex- pliâùta. Bononiœ , i6i5. Il mou- rut à Parme , en ib24' BLAIYCHARD (Esprit-Joseph- Antoine ) , né dans le Comtat en 1696, reçut des leçons de Guillaume Poitevin , le maître de Gilles et de Campra , et fut nommé à vingt- cinq ans maître de musique du cha- pitre de Saint-Victor , à Marseille. En 1787, il fit chanter devant le roi son magnifique raotet , Laudale doininum , et obtiut la place de maître de chapelle , vacante par la iiiorl de N. Bernier. En 174^], il fut chargé des pages de la musique. 11 quitta l'état ec- clésiastique et se maria. Le roi lui accorda des lettres de noblesse et le cordon de Saint- Michel. Il fut nommé maître de la musique du roi en 1761, et mou- rut à Versailles en 1770 , des suites d'une fluxion de poitrine. BLANCHET , auteur d'un ou- vrage intilûlé : l'Art ou les Prin- cipes philosophiques du chant, 1755, in-i2 , prétend que Bérard lui a volé une partie dTe son ma- nuscrit pour coiTiposer son Art du chant ^ mais rien n'est jdtis faux. Le livre de Bérard est rempli de vues excellentes , et celui de Blan- chet fourmille de fautes gros- sières. ( L. B. ) BLANCHET , fameux facteur de clavecins , à Paris , vers 1750, était renommé pour les claviers. Sa fille avait épousé Armand Louis Cou- perin , organiste de la chapelle du roi et de Notre-Dame à Paris. BLANCHINI ( Ffançois) , ou Blaiichini , naquit à Vérone eii 1662 , et mourut en 1729. 11 est le fondateur de l'académie des AIctofili- Il fut bibliothécaire d'Alexandre VIII , et secrétaire des conférences pour la réforme du calendrier. Les habilans de Vérone lui ont ériaé un buste. Parmi les nombreux ouvrages qu'il a écrits , on distingue le suivant : De Tribus gencribusins- trumentorum niusicœ velerum o/»- ganicœ dissert a t io ^ in 4*^. liomae 1742. BLANCHIS (Pierre -Antoine de ) , premier chapelain de l'ar- chiduc Ferdinand d'Autriche , était un très -grand compositeur , et le même que Waliher cite sous le nom : BianchiP. Antonl. On a de lui : Sacri concenlus , 8 vocibus , luin vivœ vocis , tum omnium instnimentorum generi decanlan* di. In f^enetia , 1609 , in-4*', BLANGINI ( Joseph- Marc- Marie-Félix ) , ué à Turin , le 8 novembre 1781 , a fait ses études sous M. Tabbé Otlani , maître de chapelle de la cathédrale de cette ville. Dès l'âge de douze à treize ans, il accompagnait sur l'orgue le chœur de cette église, art dans le- quel il excelle. A l'âge de quatorze ans , il y fit exécuter une messe à grand orchestre. Arrivé à Paris en l'an 179:) , il s'est livré , avec le plus grand suc- cès , à l'enseignement du chant , et surtout à la composition. 11 fut chargé de terminer la Fausse Duègne, opéra en trois actes , que Délia Maria avait laissé imparfait* Peu de tems après, il donna lui- même Zélie et Terville , et plusieurs autres o'^éras , notamment Neph- tali , opéra en trois actes , repré- senté à l'Académie Impériale de musique. En même - tems il a com- posé un grand nombre de pièces fugitives , et aucunes compositions I de ce genre n'ont eu plus de succès. C'est ce que savent toutes les per- sonnes qui ont eu l'avantage d'as- sister aux concerts dans lesquels il réunit la société la plus brillante , et où il chante en s'accompagnant lui-même avec beaucoup de goiit et d'expression. Appelé à Munich en i8o5, il y fit exécuter un opéra à la suit<î duquel il fut nommé maître de chapelle de S. M. le R. de Ba- vière. En 1806, S, A. I. etR. ma- dame la princesse Borj^hèse le nom- ma directeur de sa mu.sique et de ses concerts. En 1809 , le Roi de Westphalie lui a confère' le litre de maître de musique de la chapelle, du théâtre et de la chambre. LesouvragesqueM.Blanginiacora-" posés jusqu'à ce jour consistent en dii-huil recueils de romances; qua- 6. u B L torze de "nocturnes à deux et à trois Voix y dixd'arrieltes itâlieunes : plu- sieurs opéras , savoir : opéras comi- tjues , la Fausse Duègne , avec Délia M aria 5 Zélie et Terville ; encore un tour du Calife ( xMunich ) les remmes vengées. Opéras sérieux,- INtphtali ; le sacrifice d'Abraham ; Jnès de Castro 5 les fêtes Lacéde'mo- Tii*. unes ; ces trois derniers non re- pre'scnle's. Musique instrumentale, 4 symphonies à grand orchestre. BLAINGINI ( Mademoiselle ) , sœur du prc'oe'dcnt, est née à Tu- rin en 180. Elle reçut d'abord des leçons de violon du célèbre Pu- gnani , et ensuite de MM. Puppo et Alexandre Boucher. M. Barni Fa dirigée dans letude de la com position. On n'a publié qu'un seul de ses ouvrages , savoir : un trio po\ir dei»x violons et violoncelle. Klle a joué des cotfcertos ,de violon dans des concerts publics , à Tu- rin , à Milan , à Vienne et à Paris. Elle est , depuis quelques an- nées , attachée à S. M. la reine de Bavière, en qualité de maîtresse de chant. Sa sœur cadette , attachée en ce moment à la princesse Borghtse , a reçu des leçons de chant de M Barni , et promet un sujet ca- pable défaire honneur à son maître. BLAKKET^BUïlGCQtjiRiNvan), organiste à la nouvelle église ré- formée à la Haye , né en Hollande en i654 , a publié à la Haye i^ un livre de musique simple ; 2,^ des morceaux pour le clavecin , que l'on peut jouer à rebours , avec une dédicace à la princesse d'Orange , dans laquelle il dit : « Que la basso » pouvant devenir discant , et le « discant devenir basse , le prinCe » et Ja pi incesse pouvaient aus oi se M marier ensemble. » 11 était alors âgé de 80 ans. II a encore pu- blié un autre ouvrage sous le litre ; Een nieuw licht voor dem vsich en dcn hass conlinuo (Nouvelle lu- mière pour la musique et la basse continue ) U mourut en 1789. BLANKEÎsTiURG (Frédéric), Dé près de Colberg le 24 janvier 1744, dirigeait, en 1786, la n»u- velle édition de l'ouvrage connu de Suly.er : Théorie générale des arts et belles-lettres, avec augmentations , im-^^. 11 a joint aux principaux ar- ticles concernant la musique, de* notes sur la littérature musicale. BLANCS (Edouard) , contra- puniiste anglais, un des collabora-* teui s des Mélodies des Psaumes , à 4v. , qui parurent à Londres en 169:^. BLAS ( G.-B. ) , hautboïste et Compositeur allemand , s'est fait connaître , vers 1780 , par dil/q^pens concerto» et »rios pour cet instru- ment^ qui sont restés en manuscrit. BLASE , de Cavaillon. corres- pondant de llnsli lut On trouve sous ce nom un recueil de romances; mais nous ignorons s'il est de sa con^o- silion. BLASIUS ( Fa/nÉRic ) , chef d'orchf'stre du théâtre de l'Opéra- Comique, virtuose à la fois sur le violon , la clarinette , la fh*ite et le basson, a publié, en 1796, une Nouvelle Méthode de Clarinette et raisonnement des instrumens j prin- cipes el théorie de musique. Il a publié des sonates , duos , trios, qu?itu 'rs et concertos pour le violon , la clarinette et le basson. 11 a arrangé en quatuors pour deux violous , alto et basse . les belles sonates d'Haydn pour le piano. Ou- tre la musique militaire qu'il a fait graver, il a mis en harmonie plu- sieurs opéras j enlr'autres // matri- inonie segreto , de Cimarosa. Les opéras qu'il a donnés au théâtre Favart ont eu du succès dans le tems, mais ne sont pas restés au répertoire. BLATTMANN, a publié une Méthode et des «euvres de haï pe. BLAVET ( N. ) , célèbre flfi- tisle, né à Besançon en 1700, vint à Paris en 1723 , et devint surinten- dant de la musique du comte de Clermont jusqu'à sa mort, arrivée en 1768. On a de lui plusieurs mor- ceaux de musique vocale et instru- mentale. Ses compositions théâtrales sont le ballet des Jeux Olympiques et la Fête de Cythère. Il était aussi très -habile sur le basson. On raconte qu'un chien qui entrait en fureur toutes les fois qu'il enCen- dait quelqu'un jouer de la flûte, s'appaisait et venait lécher les pieds de Blavet, lorsqu'il entendait les sons mélodieux qu il tirait dccet instrument; BLAVIÈRE , natif du pays de Liège, était, vers 1772 , maitre de B L 85 cîianl à IVglise Saint- Aniîré à An- vers. Le docteur Burney trouva en lui un liomme plein de connais- sances et exlraordinairement versé dans îa .littérature musicale. Ses compositions pour Péglise prouvent tju il avait approfondi tous les prin- cipes du contrepoint. V. Voyages de Burney. BLEYLEBL' (Joseph) , direc- teur du choeur de la collégiale de Sainte-Croix, à Prague, vers le mi- lieu du dix -huitième siècle, était natif de Gabel en Bohême, et une Lasse-contre excellente V. Stalistik 'Von Bœhinen, cah. 7. BLEYER ( Nicolas ) , fut pen- dant trente-sept ans musicien de la ville de /jubeck^ il y mourut le 3 mai ï658 . âgé de soixante-huit ans. lia publié , en 1624, à Leipsick , i'i-4'*, Neue paduanen gallîarden, c^nzonen und sinfonien. ErsLer Thei'. V. Jœcher. # BLITHEMANN (Guillaume), organiste de la cour de la reine Elisabeth, à Londres, vers iS^o, était un des plus grands contrapun- tistes de son tems. Ses compositions étaient généralement estimées , non- seulement en An,2;leterre , mais aussi dans l'étranger. Il mourut en iSqi. L'on voit encore son portrait dans la salle de musique à Oxford. V. Mart. Gerbert. BLOCK.LAND , né à Montfort , en Hollande , a fait imprimer à Lyon , en iSyS : Instruction de Mu- sique. BLONDEL , maître de musique de Richard 1 . roi d'Angleterre , vers 1 190. Tandis que son maître, pri- sonnier du duc d'Autriche , gémis- sait dans une tour, en Allemagne, il parcourut toute la Terre-Sainte et tous les lieux en Allemagne où il pouvait soupçonner q^ue son maître était renfermé , jusqu'à ce qu'il ap- prit enfin que l'on gardait au châ- teau du village de Lowenstein un prisonnier de distinction. Il examina ce château avec toute l'attention pos ible , et ayant aperçu une tour fortement grillée , il commença à chanter une des chansons françaises qu'il avait composées autrefois avec Richard- Il eut à peine fini le pre- mier couplet , qu'une voix, sortant delà profondeur de la tour, com- mença le seooiid, et continua jusqu'à la fin. Ce fut là le moyen par lequel il découvrit son maître , qu'il déli- vra ensuite. V. Forckel , Biblioth. t. I , p. 3ii. Cette anecdote a fourni le sujet de Richard Creur-de-Lion , joli opéra de M. Grétry. BLOT a publié son premier ou- vrage à Paris en 1784) il consiste en six trio^ pour le clavecin avec violon et violoncelle. BLOUW ( John ) , docteur en musique , vers 17G0 fut nommé or- ganiste à l'abbaye de Westminster , après la mort de Purcell. 11 mourut en 1708 BLONDEAU ( Aug-Louis ), né à Pans en 1786 , élève de M. Mé- hul, et actuellement à l'é< oie fran- çaise à Romf , a remporté, en i<>o8, le grand prix de composition mu- sicale décerné par le conserva- toire. La cantate proposée au con- cours était MaHe Stuart , paroles de M. deJouy. M. Blondcan a reçu des levons de violon de M. Baiilot , et a pu- Llié pour cet instrument , i** un air avec variations 5 2.^ un œuvre de trios ] S'* des sonates de Bee- thoven arrangées en quatuors. On trouve la cantate de Marie Stuart dans le Journal Hebdomadaire , de M.Leduc, trente— huitième année, numéros 45, 4^ > 4? r 4^ BLUM ( J.-C.-F. ) directeur de musique à la cathédrale de Magcie- bourg, fît imprimer, en 1783, trois sonates pour le clavecin. BLUMBERG '( Barbara ) , can- tatrice célèbre , autant pour soa chant excellent, que pour sa beau- lé , naquit à Ratisbonne. Misaa- der ( Délie, bibl. . pag. iiiiS ) dit : « qu'elle avait servi à quelque cho'e de plus qu'à chatouiller les oreilh s de l'empereur €harles.-Quint , qni doit avoir eu d'elle le fameux don Juan d'Autriche ». BLUME (Joseph ) , membre de la chapelle royale de Bvrlin , et pr» ^ mier violoniste depuis 1733 , né à Munich en 1708, où son père était violon à la chapelle delà cour, fut d'abord au service dtiduc de Bavière, et ensuite en Poloijne du prince de Lubomirsky , d'où il passa enfin à la chapelle du prince de Prusse. Ses caprices pour le violon ont fait, pendant long'^tems, l'ttude dcs-am,».- m B O leurs He cet instrument. Il mourut à Berlin en lySi BOCAN , était un célèbre \io- lonislc sous Louis XIII. BOCCACE (Jean ), savant poète italien , connu par son Décamerdn , né à Certaldo , en Toscane , en i3i2, y moLirut en i3^5. Hawkins , dans son Histoire, assure que c'est pres- qu'exclusivement aux ouvrages de Boccace qu'il est redevable des ren- seiffnemens qu'il donne sur la mu- gique séculière et sur les mstruruens en usage en Italie pendant le qua- torzième siècle. Il les aura puisés dans l'œuvre de illustriuni viroruni et fœminaï uni casibus. BOCCHERINl ( LuiGi ) , naquit à Lucques le i4 janvier 1740 ( et non en 1736, comme le prétend M. L.-E. Gerber ). Il reçut les premières le- çons de musique et de violoncelle de l'abbé Vannucci, alors maître de musique de l'archevêché. De bonne heure, il montra les plus grandes dis- positions. Son père , habile contre- Basse, les cultiva avec soin^ et finit par l'envoyer à Rome , où bientôt il acquit une réputation étonnante, et surprit par des productions aussi fécondes qu'originales. Peu d'années après, il revint a Lucques, et voulut donner un témoignage éclatant de 5a reconnaissance à son maître Van- nucci et au séminaire, où tant de moyens d'instruction lui avaient été offerts , quoiqu'étranger aux éludes -ecclésiastiques. Il fit alors entie»dre , pour la première fois , les essais de son génie. Filipino Manfredi , élève de iNardini et com- patriote de Boccherini , se trouvait a Lucques dans ce moment. Ils exé- cutèrent ensemble les sonates de violon et de violoncelle qui forment l'œuvre VII , et ravirent tout l'au- ditoire. Ils se lièrent dès -- lors de l'amitié la plus étroite, et quit- tèrent l'Italie pour se rendre en Espagne, où le prince régnant se plaisait à réunir les premiers talens. Devancés par ]a renommée , ils furent accueillis avec une distinc- tion particulière; mais leur carac- tère n'élait pas absolument le même. Manfredi était venu en Espagne dans l'unique intention d'amasser de Tor, tandis que Boccherini, plus pccupé de sa gloire 3, copsentait è se faire entendre des grands qui le sol- licitaient. Ce dernier prit le parti de se fixer en Espagne. Admis chez le roi , il s'en fit aimer j bientôt après, il fut attaché à l'académie royale de ce prince, et comblé par lui d'honneurs et de présens. La seule obligation qu'on lui imposa fut de donner chaque année neuf morceaux de sa composition pour l'usage de l'académie. Boccherini y souscrivit, et tint parole. Il mourut à Madrid en 1806 , âgé de soixante-six ans , et vivement regretté de tous les amis des arts. Une partie de la cour as- sista à ses funérailles. Les compositions qu'il a fait gra- ver forment en tout cinquante huit œuvres de symphonies , sextuors , quintettisj quatuors, trios», duos et sonates pour le violon, le violoncelle et le forte-piano. Quelques personnes ont des quintelti manuscrits de Boc- cl^rini , et des morceaux détachés d^musique vocale. Le Stabat mater est le seul de ses ouvrages pour l'é-^ glise qui ait été gravé. Comme Durante, il n'a rien fait pour le théâtre. Son premier œuvre, ren- fermant six quatuors pour deux vio- lons, alto et violoncelle, a paru eu 1768. Il était alors à Paris. Les adagio de Boccherini font surtout l'admiration des connais- seurs et le désespoir des artistes; ils donnent l'idée de la musique des anges. Dans Valle^ro il ne cesse pas d'être noble. Ce compo- siteur n'a jamais profané son génie. Sa musique est puisée à la source des livres saints 5 aussi respire t- elle le grandiose religieux , dans un genre où personne ne l'égale. Boccherini a précédé Haydn. Le premier il a fait des quatuors , et a fixé le vrai caractère du genre. Jusqu'à présent il est le seul qui ait composé des quintetti à deux violoncelles ; en voici la raison , que personne n'a encore donnée. 11 entrail dans le système de com- position de Boccherini de rendre la musique svec toute la suavité dont elle est susceptible j or, la qiialité des sons du violoncelle remplit cet objet mieux que le violon. Il s'est donc attaché à faire ressortir le violoncelle , en conservant pour l'harmonie le violon , l'alto et la basse : de l;i 1 idée de son second B O 87 TÎoloncelle, qui souvent est con- certant avec le premier. Boccheiini a laissé à M. le mar- quis de Benavenli vingt - quatre qujnfelii , les derniers qu'il a faits , tt qu'on peut appeler le Chant du Cygne. V. l'Histoire du Violon , pa. M. Fayolle. Boccherini entretenait de Madrid wne correspondance sviivie avec Haydn. Ces deux grands hommes cherchaient à s'éclairer mutuelle- ment sur leurs compositions. M. J. B. Cartier a dit d'une ma*- nière très-originale -.Si Dieu 'vou- lait parler aux hommes , il se servirait de la inusicfue d'Haydn ,• et , s'il voulait entendre de la mu- sique , il se ferait jouer celle de Boccherini. * M. Puppo les a très-bien appréciés aussi , en disant : Boccherini est la femme d'Haydn. BOCCHl ( Francesco) , Floren- tin, né en i548, a publié Discçrso sopra la musica, non secondo Varie di quella ma secondo la ragione alla politica pertinente. i58o. BOCHART (Samuel), savant prédicateur réformé de Caen , na- quit à Rouen en 159g II a écrit un ouvrage : De Sistro. Il mourut le 16 mai 1667. V. Jœcher, BOCHSA ( Robert -Nicolas- Charles ) , est né , le 9 août 1789, à Montmédi, départ, de la Meuse. Son père , premier hautboïste au grand théâtre de Lyon , lui donna, dès sa plus tondre enfance , les pre- mières notions de la musiqt^^e. A sept ans , il exécuta sur le piano un concerto dans un concert public. Son goût pour la composition se développa. A l'âge de neufs ans , il fit un duo de flûte et une sympho- nie ; à onze . il joua un concerto de flûte de sa composition : à douze , il avait fait plusieurs ouvertures de ballet, et bientôt après, il s'adonna au quatuor sans connaître une seule règle de composition j k seize ans, il mit en musique pour la ville de Lyon , lors du passage de l'Empe- reur, un opéra de Trajan. Dans le même tems , il s'appliqua k la harpe ; et dé]à cet instrument lui était de- venu familier , quand il suivit sa famille à Bordeaux , où le célèbre Beck lui donna des leçons de com- posilion, qu'il était si avide d'ap- prendre. Il travailla avec lui pen- dant un an. Il fît la musique du ballet de la Dansomanie , et un ora- torio , intitulé ,1e Déluge universel , où il y avait un chœur exécuté par deux orchestres. Enfin, il vint à Paris. Aidé des leçons de M. Catel , il remporta, dès la première année, le premier prix d'harmonie. Il continua de cultiver la harpe sous les leçons de M. Na- dermann , et les conseils de M. de Marin , et de se livrer à la compo- sition, M. Bbchsa a fait graver des so- nates , des duos , des quatuors pour harpe et piano ^ des airs variés , et beaucoup de fantaisies pour la harpe, enlr'autres celle sur l'air de la Sen- tinelle _, de M. Choron. On a en- core de lui un grand quintette pour harpe , hautbois , flûte , cor et bas- son j un quatuor pour hautbois , violon , alto et basse 5 trois quatuo.'3 pour deux violons, alto et basse j une nocturne à deux harpes, flûte et coi; anglais} une cantate à quatre voix et choeurs, ou hommage des artistes français à S. E. l'ambassa- deur de Perse , pour deux harpes, flûte, hautbois, cor anglais, clari- nette, cor, basson, violoncelle et contre-basse; deux concertos pour la harpe, dont le premier a été exécuté par l'auteur au concert de mademoi- selle Colbran. BOCK ( Jean Chrétien ) , secré- taire de la guerre à Hanovre, a fait graver, en lyyi . à Niiremberg , un solo pour le violon. BOCK ( Le P. de ) , publia , vers i'74o 1 chez Witvogel , à Amsterdam, deux œuvres pour le clavecin. BOCRISIUS (Jean-Henri) , pro- fe.sseur de philosophie à Schwein- furt , naquit en 1687 , et mourut en 17 16. On trouve de lui dans le» Miscel. de Leipsick , t. 4, p. 96 : Observatio de musicâ prœexerci» tamento Hebrceorum, etc. BODE ( Jean-Joachtm-Chhis— tophe) , imprimeur fort instruit de Hambourg, né à Berlin en 1728 , a publié, outre une quantité d'autres ouvrages étrangers à notre sujet , le deuxième et troisième volume des voyages de C . Byrney ,. uaduits de «s B O l'anfjlais , avec z— 4°« ,• ed essempi delli passaggi délie consonance e dissonanze , e d'altre cose pertinenti al conipO' sitore , del R. P. F. Valcrio Bona , maestro délia musica in samo France SCO di Milano. in Milano , 1596, in-[^ . Exemples de j)«ssages des consonances et dissonances, et d'autres choses nécessaires à «avoir è ^n coaapositeur. V. Walther, BONADIES (P. Jeaw), carme et maître de Franchiuo Gafïo- rio , vivait vers i44o. Le P. Mar- tini, daus son histoire, cite de lui, d'après un manuscrit sur vélin, d« i47^, conservé à Ferrare, un kyrie. V- Marpvirg , lettres crit. t. IL S ^n vrai nom était Gutentag. BONAGA ( P. ) fit graver à Vienne, vers 1780, six trios pour flûte, violon et basse, op. i. BONANNl (le P. Filippo) , jé- suite, a pub'ic à Rome, en 1722, in 4^" 1 cabinetto armonico pieno di strotnenti sonori , recueil cu- rieux , mais peu exact. Y .Cerutti, BONAPARTE ( M. le Sénateur Lucien ) , amateur éclairé des arts , et protecteur du sublime Bocche- rini , est dépositaire d'une vingtaine de quintetti , que le Racine de la musique instrumentale avait com- posés pour lui. II a permis d'en graver six, qui vont l)ientôt pa- / raîlre. On sait que MM. Imbault , Alex. Boucher et Pleyel possèdent aussi des quintetti manuscrits du même compositeur. Il serait à dé- sirer qu'on les publiât , et que M. Pleyel, en particulier, mit en partition les trios , quatuors et quintetti de Boccherini , comme il a déjà fait pour ItS quatuors de Mozart et d'Haydn , sous le titre de Bibliothèque musicale. Cette pré- cieuse colleotion est gravée par lii- chomme. BONAVENTURA (le P.), de Brescia , religieux cordelier. On » de lui , en manuscrit ; Brevis col- îectio artis musicœ , qace dîciliir Ventura , 1489- H a publié à Ve^- nise , en i5ii , Breviloquiuni mu- sicale^' et en i545, Régula musicœ plance. BONDINERI se fit connaître, pour la première fois , comme com- positeur , en 1788 t par les deux opéras : le Sposc provenzali , et // Maestro perse^uitato. BONELIO ( AoRELio ) , célèbre ' musicien et peintre, de Bologne, vécut à Milan , vers lôoo , et pu-* blia à Venise, en iSgÔ, le premier livre de ses villanelles à trois voix» in.4°. BONESI (B ) deBergame, eut pour maîtrede chant Anj;, Canloni, de lo- coledeBernacchi; pendantdix années consécutives , il étudia la co.iipo-» 9^ B siiion SOUS Andréa Fioroni, élève do Léo _, et qpaître de chfipelle de la calhédrale de Milan. Il a pu- blié, en ibo6, un ouvrage intitulé; Traiié de la mesure ou de la di- vision des tems dans la musique et dans la poésie, i vol. ia-b*^. Il a donné plusieurs opéras au théâtre de Beaujolois. BONÊVENTI (GiusEPPE), de Venise , Compositeur estimé , a donné les opéras suivans : Il gran Macedone ^ en 16905 V Almeruida ^ eni i6yi ; 1' ./mira, en 1691 ; l'-C/z- dirnione , en 17095 Clrce delusa , en 1711 ; Ariana abandonnata , en l'jiq-^VIngannoJortunato, en 1721 5 et Pertarido re de' Longobardi , en 1727. BONI (Charles) fil graver à Paris, en 1776, six quatuors pour la harpe er le clavecin, avec violon, viola et basse. BONIFACE (Balthasar), juris- consulte, directeur et professeur à rAcadémie de I^adoue, depuis iGSo*, était né à Rovigo, le 5 janvier i586. On trouve dans es huitième et neu- vième chapitres du f)remier livre de son Histoïice ludicrœ , quelques articles de musicâ hydratilicâ et muta. V. Jœcher. BOKITNI (Pierre-Marie), né à Florence, y a |)ublie en i52o: Acu- tissimœ obseivaliones nobiliss. dis- ciplin.iruin omnium fnusices. Y. Martin. Stor. et Waliher. BONJOUR, compositeur fran- çais , a fait graver à Paris , vers 1786, quatre ouvrages, consistant en trios pour le clavecin , avec violon , il en sonates pour le cla- vecin à deux mains. lîONMARCHE, belge, vécut vers iSSy. L. Guichardin le compte , dans sa description des Pays-Bas, parmi les premiers conlrapuntistes de son tetas. BONNE-D'ALPY (Mademoi- selle ) a publié ' en 1804 , six ro- mances , paroles de MM. Ségur , de Tressan et Chazet. BONNET (Jacques) a publié à Paris, en i7i5 , un vol. in-12, intitulé : Histoire de la musique et de ses effets. Cet ouvrage commencé Êar l'abbé Bourdelot, et par Bonnet- ourdeL t son frère , premier mé- decin de la duchesse de Bourgogne, a clé coDlinuc et mis eu ordre par o Jacques Bonnet, neveu; au surplus c'est un ouvrage médiocre, mais qui donne des renseignemens précieux sur Lully et ses contemporains. On a ajouté la comparaison delà musique italienne et de la musique française, par Freneuse, dans la 2me. édition. BONNET (J. B, ), né à Mon- tauban , le 28 avril 1763; dès sa plus tendre enfance se livra à l'élude de ia musique. 11 reçut successive- ment des leçons de Jarnowicket de Mestriuo , et fit de la musique avec MM. Kreutzer cl Rode» Sous de pa- reils maîtres, il parvint bientôt à se distinguer, et devint premier violou des théâtres de Brest et de Nantes. M. Bonnet est aujourd'hui orga- niste de la cathédrale de Monta u- ban. Son tems est partagé entre h s soins qu'il donne à ses élèves, et ses travaux dans la composition. 11 a fait graver, à Paris, six œuvres de duos, deux symphonies concer- tantes, et deux concerios de violon. Son portefeuille renferme i*'. huit symphonies concertantes ; 2®. six concertos de violon 5 3**. douze divertissemens à grand orchestre ; 4*^. six quatuors à deux violons , ako et basse 5 b^. six trios à deux vio- lons et basse. Sa musique est estimée. BONNEVAL (M. de), auteur, de l'Hermite de Charonne , a pu- blié , en 1754» l'ouvrage suivant: Apologie de la musique et des mu- siciens français , contre les asser- tions peu mélodieuses, peu mesurées et mai fondées du sieur J. J. Rous- seau, ci-devant citoyen de Genève, BONO (Joseph) , maître de la chapelle impériale et compositeur de la chambre, né à Vienne, en 1710 , y mourut en 1788. I/on connaît de sa composition Vopcra , Ezio , et les Oratorios : l^aaco et san Paolo inAtene. BONONCINI ( Giov. Maria ) , de Modène, père des célèbres Jean et Antoine Bononcini. pid)lia , -en i<5';3 , un livre intitulé : // muslco pralico, in-4*'. , dédié à l'empereur Léopold. L'auteur , dans son épître dédiée à Tempereur Léopold. félicite son musicien pratique d'avoir , par sa grande expérience en musique , pu réunir le soprano d'une si augtisle proti ciion , avec la basse de ses petits taluns j mais ne pouvanl. B O trouver Vuntsson des grati(1fis qua- lités de Tempereur, il veut du moins monter jusqu'au ton du profond respect avec lequel il a l'honneur d'être, etc. Au reste, conapliraens à part , c'est un bon ouvrage. Bononcini prétend dans cet ou- Vraije, qu'il a fait un canon à deux mille cinq cent quatre-vingt dix parties , mais par la difficulté' de l'exécution j qu'il Ta réduit à huit. On trouve aussi, à la tête «lu livre, un canon en son honneur, com- posé par le P. Augustin Bendinelli, chanoine régulier j ce canon est cé- lèhre. Mazzuchelli prétend qu'il y a une édition de cet ouvrage , imprimée à Bresse , en i533 ; ce qui ferait difficile , l'auteur n'étant pas encore né. Il y en a une traduction alle- mande , publiée à Stuttgard , en 1701 , in-40. iiononcini a publié à Bologne , en 1677 , des Cantate per caméra a voce sola , et non des Duetti da caméra , c mme le prétend la Borde qui , dans son article , re- garde Jean Marie Bononcini comme le frère d'Antoine. V. Walther et Burney , t. III , in-4^. , p. 54o. BONONCINI (Jean et Antoine), fils du précédent j ont vécu ensem- ble dans une intimité parfaite. Tous deux se trouvaient à Londres en 1719 , et travaillèrent avec honneur pour le théâtre de cette ville, jus- gu'à l'arrivée de Haendol. Antoine ononcini fut le premier qui fît entendre sur le violoncelle une belle qualité de sons. Outre beau- coup de cantates , il a composé diX-neuf opéras, depuis 1698, jus- qu'en 1729. lis ont été donnés sous le nom des deux frères , à Berlin , à Vienne, à Venise et à Londres. BONTEMPI (Gio. And. Ange- lin. ) , auteur d'une histoire de la musique , publiée en 169.5 , y dé- clare positivemont que la musique des anciens n'ayant considéré que les sons contigvis et successifs , elle n'a jamais appartenu qu'à une seule voix 5 et qu'ainsi le contrepoint est une invention moderne. Le P. Mar- tini de Bologne partage, ce senti- ment. Bontempi fut à la fois bon compositeur çl théoricien profond. V. Burney. q3 BONTEMPO ( Alt^v,,ndke ) , compositeur italien du dix-septième siècle. L'on trouve , de sa compo- sition , différens motets dans Joli. Bapt. Bergameno Parnass,, mus. Ferdinand. F'enctiœ , i(ii5. BOBDENAViL (Jean do), cha- noine de Lescar , publia , en 1643» un livre intitulé ; Des Eglises ca- thédrales et collégiales, etc.; on y trouve un chapitre très curieux sur b'S orgues, sur la musique des enfans de chœur , et sur d'autres matières qui ont rapport à la musique. BORDET , maître de musique et de flûte traversière, à Paris , a pu- blié , en 1755 ; Méthode raisonnée pour apprendre la musique d'une façon plus claire et plus précise, à laquelle on joint l'étendue de la £iite traversière , du violon , du pardessus de viole, de la vielle et de la musette, etc., premier, deu- xième, et troisième Uvre. On a aussi de lui deux grands concertos de flûte. BORDIER , maître de musique des Saints-Innocens, mort en 1764, a publié en 1760 : Nouvelle mé- thode de musique pratique à Tusaf^e de ceux qui veulent lire et chanter la musique, comme elle est écrit?. On a donné, après sa mort, un ouvrage qui forme le corps entier de sa doctrine et de ses leçons, sous ce litre : Traité de Cfimposition , 1770. Il y décrit, en détail , les in- tervalles, les accords et la marche que tiennent ces accords pour for- mer une harmonie. BORDONI(Faustina). V. l'art. BORETTI ( Giov. Andréa ) , romain , maître de musique de la cour de Parme , vers la fin du dix-septième siècle, a fait plusieurs opéi^as sérieux, entr'autres : ZenC' ■ hia , ou i666 ; Alessandro amante , en 1667 ; Elioqabalo , en 1608 , Marcello in Slracusa , en 1670 ; Ercole in Tebe , en 1671 ; Claudio Ccsare , en 1672, Domiziano , en 16: 3. V. Le Grlorie délia poesia. BORGHESE (A.), compositeur italien, il a paiu de lui, à Paris, en 1780 : six sonates pour le cla- vecin , avec viol oblij,'. et un viol, od lihiluni, op. II. On a encore, de sa composition , un opéra : Der unuer- miitliete gluchliche au^enblick ( Le 9^ moment imprévu), qu'où joue sur les théâtres allnnands. BORGlil ( Jean -Baptiste ) , maître de chapelle à Notre Dame deLoretle, en 1770, né à Orvielto, donna, en 1771 , au théâtre de Ve- nise, Topera : Ciro riconoscinto j qui n'eut aucun succès. Il fut plus heureux à Florence , où il donna, en 1783, Piramo e Tishe. Il a, en outre, composé les opéras : yliessan- dro in Arinenia , 1768; Kicimero , 1773 i La Donna instabile ^ 17765 Artaserse , 1776 5 Eumene , 1778. Les connaisseurs estiment beaucoup ses compositions. On remarque ses Litanies , composées sur des tlièmes populaires. BORGHI ( Louis ) , élève de Pugnani , compositeur et virtuose sur le violon , à Londres , est né en Italie. On connait , de ses ouvrages, six sonates pour le violon, avec basse, Paris, op. I , in -fol. ; trois concertos potir violon, avec accompagnement. Berlin, op. II, in-iol., et six solos pour violon, Amsterdam, op. V, in-fol. A la grande mus'ique funèbre en l'honneur de Haendel , que l'on donna , en i7.'^4 > ^ Loncfres , il était le premier des seconds violons. BORGO (DoMENieo) compositeur italien pour l'église. On connaît de lui un motet latin à trois téqors et basse , en manuscrit. BORGOGNINI ( D.Bernardo), compositeur italien , vécut â Venise au commencement du dix -huitième siècle. Il y donna au théâtre, en 1700, Topera : La JYicopoli. BORNET l'aîné, en 1770 , était premier violon à l'orchestre de l'o- péra , à Paris. Il y publia'quelques années après : Nouvelle méthode de violon et de musique. BORROMEE (S. Charles) , car- dinal et archevêque de Milan , na- quit dans cette ville le 2 octobre i538 II improuva tous les instru- mens pour la musique d'église, l'or- gue seul excepté , et y établit, en général , un chant sérieux , tel qu'il conAienl à la dévotion. Il mourut le 3 novembre \ 584- Paul V le canonisa eu 1610 V.M. Gerbert. Hist. BORONI ( Antoine ) , maître de chapelle du duc de Wurtemberg, né à Rome en 1738 , étudia la musique, d'abord à Bologne chez le savant P. Martini , et ensuite à Naples au B O conservatoire délia Pieta, sous t« direction du maître de chapelle Abos. C'est à Venise qu'il a compo- sé ses premiers ouvrages de théâtre, tels que : L'nmore in musica ,- La notle crilica , et Sophonisba , opéra séria. En 1765^ Il se rendit à Pra- gue, oii- il donna son opéra : Siroe'. L'année suivante il obtint la place de maître de musique et de composi- teur , à la société de l'opéra de Dresde. En 1770, il était maître de chapelle, à Stuttgard , et, en 1780, il se trouvait en Italie. L'on connaît de lui un concerto pour le basson avec accompagnement, en manu- scrit , et quelques symphonies. On a encore de sa composition ; La. moda ., 176g 5 et Le contadine Ju-^ riose , 1771. M. E. L. Gerber s'e.<.t trompé en attribuant h Boroui , les opéras de J. B. Borghi. BOROSINI (Francesco), né à Bologne , ténor excellent , un des premiers chanteurs au grand oj>éra de Prague en inaS. BOROSINI ( Eleonora ) , née d'Ambreville , épouse du précédent, cantatrice excellente, se trouvait, en 17x4) à la cour palatine, et fut appelée, en 1723, à Prague, pour ciianter ville. au grand opéra de cette BORRA , élève de Pugnani sur la violon, fit graver, en 1780, deux concertos isolés pour le violon , avec accompagnemen t. BORSA ( Matteo) , de Mantoue, a écrit, d'après Arteaga , deux let- tres sur la musique imitalive de l'o- péra, oii il montre beaucoup d'es- piit et de philosophie. Elles sont insérées dans les Opusculi scelti di Mitano. BORZIO ( Carlo ) , maître de chapelle â l'église de Lodi , vers la fin du dix-septième siècle, compo- sait principalement pour l'église, et y réussit beaucoup mjieiix que dans les ouvrages pour le théâtre. Ce- pendant son JVjrcisso, (ju'il donna à Lodi , en 1616 , et une pastorale , qu'il fît représenter à Bologne , eurent beaucoup de succès. BOSCH (D. de) fit paraître en 1783 : Versuch eines Liebliabers dcr Tonhunst in melodien (Essai d'un amateur de musique en mé- lodies) , pour le chant et le cla- vecin , deux parties. B BOSCH ( VàTT DEM ) , organiste k l'église principale d'Anvers , en 1772, avait une grande habileté' sur la pédale. Quelques-unes de ses compositions pour le forte-piano , ont été gravées à Paris, V. Burney. BOSCHI (GiROLAMo), de Vi- terbe, chanteur italien, que Haendel fit venir à Londres, en 1727. BOSE (Geokges-Mathias ) , ma- gister à Leipsick , y a fait impri- mer , eu 1734 j "ne première dis- sertation de sono , in-4*'- , et une seconde, en 1735. Il y examine les explications, que Perrault donne du son. BOSELLO ( MORTCHELLI ) si- gnora , née en Italie , était, en 1782 , comme première cantatrice à l'O- péra italien de Vienne. BOSSI (Thérèsa), Romaine, et cantatrice excellente , vivait en Italie , au commencement du dix- huitième siècle. BOSSNIS (Henri), magister et diacre à l'église des Récollets , à Augsbourg,y fit imprimer, en 1618, le cent vingt- huitième pseaume , pour six voix , in 4*^. BOSSNIS (Jérôme), professeur de théologie à Milan ,/né â Pavie , en 1608 , avait publié , à trente- neuf ans, plus de vingt- quatre ouvrages, parmi lesquels on remar- que : De sistro Isidis , ou de sistris libellas , publié en i632. V. Jœcher. M. de Sallengre, a inséré ce petit traité dans son Thesaur, anti<^uit. Roman. , t. II, n" 17. BOSSLER ( Henri - Philippe- Charles ) , a publié à Spire , depuis 1788, la gazette de Musique, dont il paraissait chaque semaine une demi - feuille de texte et une demi- feuille de notes. Nous ignorons si cette gazette a été continuée. BOTSAG ( Jean ) , docteur en théol. et premier pasteur de la ville de Dantzick, né à Hervorden en 1600, et mort à Dantzick le 16 sep- tembre it)74« Parmi les ouvrages qu'il a laissés, on trouve Lectiones inaugurales in Psal. 68. Anna i63o. ff^ittenbergœ habitée^ ex Msct. Il y prend la défense de la musique d'é- glise. BOTTEONI (Giam.-Battista), est auteur de l'opéra Odio placato , joué par la noblesse de Gorice , en O c^ BOTTESI , était connu en Italie, vers 1770, pour un des plus grands violonistes de l'école de Tartini. BOTTI, a publié à Pans, en 1784, six trios pour le clavecin avec violon. BOTTRIGARI (Ercole^, né à Bologne eu i53i , et mort en 1609, a publié les ouvrages suivans ; Il Pa- Irizîo *owero de' Tetracordi armo- nici di Aristosseno , Bologne, i593 ; Il Melone primo e secondo , i6o3 ; Il desiderio , owero de' concerte di varii stronienti inusicali , in dialogo , Bologne, 1^99, in-4°. Les deux interlocuteurs de ce dialogue , sont Gralioso Desiderio et Alemano Benelli. Ce dernier nom est l'ana^^ I gramme d'Annibale Melone , doyeu des musiciens de Bologne. Cet An— nibale Melone avait écrit une lettre au cavalier Hercule Bottrigari sur ce sujet : Se le canzoni niusicali mo' derne cominunemente dette madri- gali, 6 motettij si possono ragione- uolm.ente nominare di uno dé' Ira parie simplici generi armonici , e quali debbano essere le veramente tali. C'est pour répondre à cette lettre qup Bottrigari a compose son traité /ZJ/e/oree. Quelques-uns prétendent que l'ouvrage II Desiderio est effec- tivement d'Annibale Melone , quoi- que Bottrigari l'ait fait imprimer sous son nom. Havm fait mention d'une édition du Desiderio , à Venise , 1694 » in^**' M. E.-L. Gerber cite encore uu manuscrit de Bottrigari , de iSgg , intitulé .' Il trinierone de forida- menti armonici. BOUCHER (Alexandre-Jean), né à Paris le 1 1 avril 1770 , montra , dès son enfance , de grandes dispo- sitions pour la musique et surtout: pour le violon. Un professeur ha-i- bile, M, Navoigille l'aîné, l'admit au nombre de ses élèves 5 et à qua- torze ans, M. Boucher fut le soutiea de sa famille. Il avait dix-sept ans quand il partit pour l'Espagne. Le roi Charles IV, à qui il fut présenté, lui donna la place de violon solo de sa chambre et de sa chapelle, Boc- cherini se plut à lui donner des con^ seils, et lui dédia même un œuvre de ses sublimes compositions. Sa santé l'obligeant de quitter l'Espagne , il obtint ua congé pour 9^' B O revenir en France. Il se fit entendre auxconceits de mesdames Grassini et Giacomelli : Tun donné à la salle de rOpéra , et Tautre à la salie Olympique, en mai 1808. M. Alexan- dre Bouuier enleva tous les suftVages, et fut surnommé Vyllexandre des 'Violons. Ce qui fil dire à ses ennemis «ju'il n'en était que le Charles XII. Peu de lems'auparavant, ce vir- tuose venait d'obtenir à Mayence une distinction flalteuse. L'Impéra- trice Joséphine voulut l'entendre , et eut la bonté de lui dire qu'il l'avait réconciliée avec le violon. La Reine de Hollande ajouta que son violon avait le charme de la voix , et qu'elle desirait en faire la comparaison avec le chant délicieux de Crescentini. On a vu M. Boucher devancer Charles IV , au palais de Fontaine- bleau , et son protecteur le serrer dans ses bras, en lui disant: Je n'ai pas cru les mechans qui voulaient vie persuader que lu m'avais cublié. Tu ne me quitteras plus y loti bon cœur m'est connu. M. Boucher lui a montré en effet un entier dévouement. Il est aujour- d'hui auprès de sa personne comme premier violon et directeur de sa musique. Les ariisles qui sont avec lui , sont M. Guénin , ancien pre- mier violon de l'Opéra , et M. Du- port, qu'on peut appeler le J^iotti du violoncelle. M. Boucher a donné des conseils à plusieurs artistes , mais il n'a point lait d'élèves. Un concerto de violon , gravé à Bruxelles , est la seule de ses compositions qu'il ait encore publiée. Il attend, comme il le dit lui-même avec une modestie égale à son ta- lent, que les ouvrages de Tâge mùr, comparés à ceux de sa jeunesse , puissent ajouter quelque chose aux progrès de l'art. Son épouse , célèbre à - la - fois comme harpiste et pianiste, sous le nom de Céleste Galljot , s'est fait entendre , avec succès , dans les beaux concerts de Feydeau,en I794- Elle est acluellementharpiste et pia- niste de la chambre du roi Char- les IV. BOUFFLERS (stanislas de ) , membre de l'Académie française , auteur de très-jolies chansons , a in- séré dans le Mercure de 1809 , juin ^ p. 477 î un article vraiment cu- rieux sur M. Castro et sur la guitare* « La guitare , dit M. de Boufflers , a dans son histoire des époques très- glorieuses. Deux grands monarques, François 1er. et Louis XIV , lui ont fait l'honneur d'en jouer- mais quoiqu i!s aient été sûrement bien applaudis, nous n'oserions pas ré- pondre qu'ils en jouassent avec au- tant de goût que M. Castro : ils avaient été devancés par le roi Da- vid , qui n'en déplaise aux peintres et aux graveurs , n'a point joué de la harpe en dansmt devant l'Arche j car ce serait à -peu -près comme sonner les cloches et aller a la pro- cession. » L'auteur termine ainsi son article : « La musique , en général , est un idiome commun à tous , mais dont chacun affecte un dialecte particu- lier que les autres parleraient avec moins de grâce et de facilité ; et le dialecte de la guitare paraît être la langue maternelle de M. Castro. » BOUGEAIT ( Guilladme-Hta- CiNTHE ), célèbre jésuite, né à Quimper en 1690, fit paraître, eu 1725. une dissertation . oti il réfute celle de M. Burette sur la symphonie des anciens, et oti il propose de nou- velles conjectures sur la musique des Grecs et des Latins. Mais cttle réfutation est plutôt un supplément à ce qu'a dit M. Burette; car il lui reproche d'avoir accordé aux an- ciens fort au-delà de ce qui leur était dû. BOUILLY (M.) a composé des opéras comiques qui ont evi beau- coup de succès. Les plus connus sont: Les deux Journées, musique de M. Cherubini , en 1800; Cima- rosa , musique de M. Nicolo , en 1808- Pierre -le- Grand, musique de M. Grétry, en 1790; la Famille américaine , musique de Dalayrac, en 179S , etc. EOURDELOT. V. V2itl. Jacques Bonnet. BOURDIC-VIOT( Madame de), auteur de pièces fugitives char- mantes , s'est exercée dans le genre lyrique , et a laissé un opéra in- titulé : La Forêt de Brama. Le poënn'' avait été confié d'abord à Gresnick. Il est aujourd'hui dans les mains de M. Eler , qui en a fait la musique. Depuis long tems cet ouvrage est reçu à TAcadcmie B O \ impénale , et , comme tant d'autres , il attend, pour être joué_, son tour qui n'arrive pas. Madame Viot est morte à la Ramière prés de Bagnols, en i8o3. BOURGAULT, maître de musi- 2ue de la cathédrale de Beauvais, t chanter, en 167g, un beau motet de sa compoiilion , pour la céré- monie de la prise de possession de l'éveché de Beauvais , par M. de Forbin. BOURGEOIS ( Lots ) , auteur du Droit Chemin de la Musique, ou la manière de chanter les Psaumes par usage ec par ruse. Genève, i55o, in-i2. On trouvera sans doute plai- sant le mot ruse appliqué dans cette occasion- apparemment que Tauteur l'a cru synonyme du mot science y comme par u%age il entend routine. M. Forkel (Bibliographie musio.) met ce livre parmi les 'traîlés de plain-chant. Il a été aussi imprimé à Lyon , celte même année i55o, in-4°. BOURGEOIS , né dans le Hai- nault vers 1675 , et mort à Paris en 1750, a donné à l'Opéra , en 1713, les Amours déguisés j et en 17 15, les Plaisirs de la Paix, On a aussi de lui un livre de cantates et plusieurs «an ta les séparées. 1 BOURGEON , a fait un traité de la Musette, imprimé à Lyon en 1672. BOURNOJN VILLE (Jean), or- ganiste de la cathédrale d'Amiens, a fait imprimer plusieurs messes à quatre voix, depuis 1618 jusqu'en i63o Un de ses fils devint maître de la cathédrale d'Amiens, et laissa un fils, qui était le célèbre Bournon- ville dont Rameau faisait le plus grand cas , et qui mourut , à plus de 80 ans, vers 1758. Il était élève de Bernier , et a composé pkuicurs mo- tets, qui ont été imprimés par Bal- lard. C'était un excellent accompa- gnateur. BOURNONVILLE (Valeivtikt de ) 1 fils de Jean Bournonville , et chanoine de St.-Firmin , a fait im- primer plusieurs de ses ouvrages, en i64^ , chea Ballard. BOURO , virtuose sur le violon , vivait à Turin, vers 1770. BOLSSET (Jean-Baptiste de), né à Dijon, en 1662, et mort à Paris , en 172^ » fut maître de /. 97 musique de la chapelle du Louvre pendant trente-quatre ans. Il donna au public un livre d'airs. Il fit aussi plusieurs fceaux motets qui aug- mentèrent sa répu;ation. BOUSSET (Drouart (ïe), fils du précédent, naquit à Paris, eu Ï703, et se livra d abord à la pein- ture , mais il la quitta bientôt pour la musique. Bernier fut son maître; Calvière lui montra l'accompagne- ment, et le décida à cultiver l'orgue. Bousset devint un des plus habiles organistes de la capitale. Le diman- che 18 mai 1760, il toucha Torgue de Notre-Dame, avec une vivacité qui ne lui était pas ordinaire. Jamais^ dit -il, je fie me suis senti tant en verve qu'aUJounVhui. Au dernier couplet de la messe, il se trouva mal. La paralysie se dé- clara , et le lendemain il mourut. BOUTEILLER ( M ), fil,, né à Paris, en 1788, élève de M. Tarchi, a remporté au Conservatoire , en- 1806, le grand prix de composition musicale pour la fugue , le coutrc:- ]ioint et la cantate de Hero , paroles de M. Saint Victor. M. Bouteiller qui devait se rendre à l'école de Rome , a préféré dé rester à Paris , où il ne fait de la composition qu'un délassement à d'autres travaux. Il promettait uû artiste capable de léparer la pertô du jeune Androt. BOUTELOU , célèbre haute- contre de la chapelle de LouisXlV, avait Une conduite si extravagante, que de tems en tems on le mettait en prison, où, cependant , par ordre du Roi, on lui servait une table dô six couverts; et la fin de tout cela était toujours le paiement de ses dettes; tant il avait l'art d'émouvoir la sensibilité de ce prince , qui avouait que la voix de Boutelou lut arrachait des larmes. BOUTMY,né à Bruxelles, en 172$, était, d'après Forkel, organiste de la cour du roi de Portugal , à Lis- bonne. On a de lui : Traité abrégé snf la basse continue, qui parut à la Haye , en 1760. 11 a . en outre, publié beaucoup de concertos et de sonates pour le clavecin , qui ont été gravés tant à la Haye qu'à Amsterdam, il doit encore avoir composé plusiçurs nlesses et motets pour l'église. 7 B O 9^ B013TR0Y (Zoxîme), est l'in- venteur d'une machine, et l'auteur d'un écrit, qu il annonça, en 1786, à Paris , sous la denonaination de Planisphère ou Boussole harmo- nique. BOUVABD , a donne' à l'Opéra, en 1702, Méduse ; et en 1706 , Cas- sandre , en société avec Berlin. On a de lui plusieurs cantates, des motels et quatre livres d'airs. BOWE . compositeur à Londres, qui vivait dans le dix- septième siècle, était célèbre surtout par ses compositions pour Féglse. BOUVIER (Marie-Joseph), est tié eu 1764 , 3 Colorno, petite ville à quatre milles de Parme , oiî rési- dait la Covr. A l'âge de sept ans, ^l tut pour maître de violon M, Antoine Biclver" de Versailles , et l'un des premiers violons du duc de Parme. L'orchestre de cette Cour était réputé le meilleur del'italie;^ il possédait des talens distingués, tels que Morigi , Rolla , la Hous- «aye , pour le violoîi, Carlo Ferrari, pour le violoncelle , Rodolphe , pour le cor } et Besozzi pour le hautbois. A l'âge de douze ans, M. Bou- vier concourut pour être admis à cet orchestre , et il remporta le prix. Depuis ce tems, il obtint en- core de nouveaux succès , qui le firent nommer , en 178.4^ membre de l'Académie Philarmonique des Dobles de Parme , dont le célèbre Rolla était le premier violon. Le duc de Parme le fit voyager pour se perfectionner. Il reçut des leçons de Pugnani , qui le recom- manda, à Paris , à son illustre élève Vioiti. Ce dernier le fit débuter au Concert Spirituel j en 1785. Après y avoir été entendu plusieurs fois , il fut reçu à l'orchestre de la Co- médie Italienne , sur la recomman- dation de Philidor. Elève de tels maîtres , il possède une excelletite école. Il a composé plusieurs mor- ceaux de musique instrumentale , entr'autres , six sonates pour le vio- lon , et quelques œuvres de ro- mances qui ont eu du succès. ' BOYCE (William), docteur en iuusiqne , organiste et compositeur à la chapelle royale de Londres , a beaucoup travaillé, tant pour le théâtre que pour la chambre. Nous ne citerons ici de ces ô'nrragps qtié les suivans : Complainte de David sur la mort de Saiil , Oratorio , 1736 j Ode pour la fête de Sainte- Cécile, 17895 une excellente Mu- sique funèbre , 1751. Il a encore publié : Fugues pour l'orgue. Outre cela . il a fait avec beaucoup de soin, une collection des meilleurs compositions anglaises pour l'église, dont il a publié une superbe édi- tion, en 1768 j sous le titre : Ca^ thedral music , heing a collection in score of the niost valuable and useful compositions for ihat ser^ vice , by the several english mas^ ters , ect. Il est mort vers l'an 1770. BOYÉ ( M. ) , a donné en 1779 , l'Expression musicale mise au rang des chimères , brochure de qua- rante sept pages. Voyez une bonne réfuta tivo de cet ouvrage , par M. Le Febvre , dans un livre intitulé : Bévues, erreurs, et méprises de dif- férens auteurs eu matière musicale. BOYELDIEU (Adrien^ , né vers 1770 , à Rouen , élève de M. Broche, organiste de la cathédrale, vint à Paris vers 179"» , et se fit d'abord connaître par son talent comme cla- vecinisleetcompositeur de romance.*. Il en fit \\h très-grand nombre qui eurent un succès prodigieux, surtout celle, S'il est vrai que d'être deuxj Le ménestrel , etc. Il fut nommé professi ur de piano au conservatoire, o»i il a formé d'excellens élèves , et en très-grand nombre^ il est actuelle- ment maître de la chapelle de S. M. i'Emper.de Rus.sie. Il adonné les ou- vrages suivans, au théâtre de l'Opéra- Gomique : La Famille suisse , en 1795; Zoraime et Zulmarj Mont- breuil et Verville; la Dot de Su- jette ; les Méprises espagnoles , en 1798 ; Béiiiovsrskv î Ma Tante Au- rore , et le Calife de Bagdad , en 1800. M. B'iyeldieu expelle surtout dans la romance. Il est parmi Us compositeurs français , ce que JMon- crif est parmi les poètes. BOYER (Pascal), né en 1743, à Tarascon en Provence a été élevé à l'école d'oiî sont sortis Mouret ', Tardieu, Gauzargue, etc. En i75f), l'abbé Gauzargue a^ant été nommé maître de la chapelle du Roi , Boycr , qui n'avait que dix-sept ans , lui succéda dans la B R 90 inattrise âe l'eglisc cathédrale de TMîmes, place qu'il occupa arec dis- tinction pendant six années. 11 se détermina à venir dans la capitale , et débuta par sa lettre à M. Dide- rot, sur le projet de l'unité de clef dans la musique et la réforme drs mesures , proposés par M. l'abbé lie la Cassagne, dans sesélémens de chant. Paris , 1767. Celte Jt'ttre est remplie d'excel- lentes obser valions. « Nos anciens , » dit l'auteur en finissant, n'étaient » pas si grands musiciens que nous ^ » mais la musique qu'ils cultivaient , w n'allait pas chez eux sans l'étude » des principes. Ils se donnaient la » peine de les retenir , et se les 1» rendaient assea familiers pour en w faire une application juste dans » le besoin », BOYÏON publia en 1785, à Lou- dres , plusieurs concertos pour le clavecin , avec accompagnement. BOYVIN a fait un traité d'ac- compagnement vers 1700. BRABE allemand , était, en 1744» flûtiste à l'orchestre de la cour de Saint-Pi'tersbourg , et on le compa- rait aux Blavet et aux Quanz. BRADYL ( Madame ) , amateur de musique et cantatrice de Londres, était élève de Sacchini , et faisait le plus grand honneur à son maître. BRAGANTI (François), ^é ^ Forli , célèbre chanteur de l'Italie, y brillait de 1700 a 1720. BRANCHU (Madame), femme du danseur de ce nom, avant de pa- raître à rOpéra , avait débuté au théâtre Feydea i , sous le nom de mademoiselle Chevalier. Elle se dis- lingue , comme cantatrice, dans les rôles d'Alceste, de la Vestale , de Didon , f te. BRAND ( GoTTLOB EnÉDÉRic ) , en dernier lieu , trompette de la cour et fourier du duc de Saxe- Meinungen , virtuose d'une force ex^ iraordinaire sur son instrument , était né le 8 mai 1705 à Arnstadl. On assure qu'il était unique dans l'accompagtiement au concert , ♦'t principalement dans les pièces de chant. BRAND ( Jeaît- Jacquhs) , di- recteur de musique à Sarrebruck, a publié en. 1755, à Kuremberg, trois parties de clavecin, in 4^* BRANDEL ( CHnETiEiv ) , de Çarltbaden Bohême, excellent té- nor , et auteur du théâtre allemand vers 178^. ERANDEINSTEIN ( Charlotte de ) , d'une famille immédiate de TEmpire à Ludwigsburg , était élève de Vogler. Ce dernier a inséré dans son Journal de Musique _, sep- tième livraison , une sonate pour le clavecin , avec accompagnement de violon , qu'elle composa en 1780. il en a été lait aussi une éditien sépa^ rée BRANPES {Charlotte GtJiLLE- mette-Françoise ) , désignée com- munément sous le nom de Mirsna ^ filie du célèbre acteur allemand de ce nom , était première cantatrice au théâtre de Hambourg. Elle était née à Berlin le 2i mai 1765. Elle chantait depuis 1782, non seulement les rôles les plus difficiles de l'opéra, mais elle se faisait aussi entendre , comme virtuose sur le forte- piano , aux concerts publics et partict»» liers, à Hamtrourg et ailleurs. Elî« avait en même tems beaucoup de connaissances théoriques en musi- que, qualité assez rare dans une cantatrice. Elle mourut à la fleur de l'âge , à Hirtnbourg , le i3 juin 1788 , victime de son enthousiasme excessif pour son art. Herold publia encore, dan$ la même année, un recueil de ses compositions. Elles consistent en ariettes italiennes et allemandes , pour le clavecin , et différentes au- tres pièces pour cet instrument On peut lire sa biographie dans le troi- sième cahier, p. 33 et sviiv., de* Annales du théâtre allemand. BRAN DES (Z. ) , auteur drama- tique allemand, a donné, en 1776, Ariane , duodrame , musique de Georges Benda. C'est la première pièce de ce genre jouée en Alle- magne. BRASSAC (Le chevalier de), ama- teur, a composé deux opéras qui ont eu du succès : L'Empire de l'Amour, en 1733 , et Léaudre et Héro , '»l,T>r-.» BR ASPERNILS ( Ba LXHAm ) ; publia à Bâle eVi i5oo, un irait-é dJ<î Musica cJioraU ,'\l^-(i^.' BRAEUNICH (Jean - Miche* ) ; vers 1736, maître de chapelle à Mayence , a camposé et fait iraj^ i- 7- îoo B R îner six messes à qiiatre voix , avec accompagnement de deux violons , viola , deux clarinettes et basse continue , in fol. BRAUN ( JEA?r ) , le cadet , vio- lon à la cliapelle de Cassel en 1785 , y naquit le 28 août 1758. C'est son père, égalemeut violon à la même chapelle, qui lui donna les pre- mières leçons «le musique, il se ren-^ dit ensuite à Brunswiclc, tt y éludia Ja composition sous Schwanenburg , et le violon sous Porch. Immédiaie- Ïaent après son retour , il fut reçu à a chapelle de Cassel , où il S'est niiontré depuis nn des premiers vio- lons de l'Allemagne. Après la révo- lulion^^^^etie chapelle magnifique subit en 178Ô , Braun se transporta à Berlin, et y obtint la place de niaîlre de concert dans la chapelle ^de la Reine. De ses compositions , qui toutes ont beaucoup de leu à côté d'une teinte sauvage , on a pu- blié , à Paris et à x\msterdam, trois ouvrages, chacun de trois trios pour Je violon. 11 existe encore de lui , en manuscrit, beaucoup desolos, de trios, de concertos et de symphonies pour son instrument. BRAUN ( Jeaî,' Frédéric), haut- boïste, à la chapelle du duc de Meklenhourg-Schwerin en 1782, était un des élèves de M. Barth. V. les Voyages du maître de chapelle Wellf. . BRAUN ( Jea.n-Georges-Fra.iv- çoîs ), a fait imprimer un recueil de motets. V. Feyçrtag. synt- min. p. 85. BRAUN ( Adam-Henri ), célèbre bassoniste de la chapelle de l'électeur de Saxe, à Dresde , en 1782. BRAUPNER (WENCESLAS),vir .\ait pn 1772 à Prague. On l'y re- gardait généralement comme un des plus^rands violonistes , et surtout comme un de ceux qui jouaient le mieux le solo. BRAZART ou BRAS ART, com- positeur fraui^ais du XVe. sièc|e, est cité a^'ec G. Dufay, Busnois , Ca- ron » etc. , comme un des auteurs les plus dis.tingués de l'époque qui pré- céda les beaux jours de l'école Fla- mamle. ' BRECHTEL ( François - Joa- CHtm\ a l'ait jmprinier à Nuremberg, en j588, iSqo et eni594, ses Kurz- M^eilige dcutsche 3,4» und/unfsLiin- ini§,e lieder : Chansons gaillardes^ à 3, 4 et 5 voix. V. Zelder, Uniu: Lexic. BREDE ( Samuel - Frédéric ) , sous-recteur à Pcrleberg , publia, en 1784, à Offenbach , six sonates pour Iv: clavecin , dont trois avec accompagnement d'un violon. Il y a ajouté, en 1786, des chansons et des ariettes pour le clavecin, avec une préface. BREIDENBACH , musicien al- lemand à Paris, y |>nblia, en 1784, six sonates pour la harpe ou le cla- vecin. Il était aussi collaborateur du journal du clavecin , qui y parut alors. BREIDENSTEIN (Jean -Phi- lippe ), organiste à l'église réformée à Hanau , né à Windeken dans la Vetleravie en 1724, mourut à Gres- sen en J785. 11 publia d'abord à Nu- remberg deux œuvres de sonates pour le clavecin, et ensuite, en 1770, à Leipsik, vingt-quatre chan- sons de Gleim avec mélodies , mais qui ne sont que médiocres. Il est encore auteur d'un dialogue sur la ti.mbalie , qui parut en i7()q. BREITKOPF ( Jean-Gottlo-b - Emmanuel ), fondeur de lettres, imprimeur et libraire a Leipsick , né le 23 novembre 17^9 > cultiva les sciences depuis 1788 , fit plusieurs voyages en Allemagne , et entreprit enfin, en i745, l'mprimerie de son père. En 1755, il fit connaître sa nouvelle manière d'imprimer les no- tes , par la publication du sonnet de l'opcra de la princesse électorale de Saxe : Il irlonfo délia jedclia\ ill'acheva, en 1756, en imprimant l'opéra en entier, où il s'appelle, dans sa signature , Inuentore di questa nuova maniera ai stampar la musica , con caratteri separabili et mutdbili : Inventeur de ladite ma- nière nouvelle d'imprimer la musi- que avec des caractères séparahles et mobiles. Il imprima encore, en 1765 , l'autre grand opéra de celte princesse : Ta lest ri, regina délie AmoLzani . L'ireipoi tance de celte in- vention est plus que suffisamment prouvée par la foule d'imitateurs , tant à Berlin^ Vienne, Stuttgard et Francfort sur le Mein , que dans l'étranger, en France, en lialie ey en Hollande, mais qui tous ont reste bien loin d la perfection des ouvra- ges de BreitVopf, parce qu'il n'ont pu B R qii'imiter d'après des copies tirées, ei sans connaître le mécaiii-^nie ca- ché. Chacun a^'anl éié obligé de créer soi même les moyens d'exécu- lion , la plupart des imitateurs se sont arrogé le litre d'inventeurs. Fournier ,le jeune , de Paris , était le plus modeste, en reconnaissant la priorité de Tinvenlion de Breit- kopf; mais, pour y avoir aussi quel- que droit , il la changea , cl conser- va beaucoup de l'ancienne manière d'imprimer. Rossart, à Bruxelles , cl Enschede et Fleischmann, à Har- lem , n'eurent pas la même délica- tesse, s'altiibuèrenl, à eux seuls, tout l'honneur de l'invention. Ens- chede cependant renonça pnblique- nient à ses prélenlions , lorsque lireiskopt l'attaqua sous ce rapport. Fouglit , suédois, qui avait aussi éiabli une imprimerie de noies, à Londres, eut même l'impudeur de se faire donner un pfivilège d'inven- tion pour ce qui n'était qu'une assez mauvaise ihiit;àtion de la manière io3 correspondance des professeurs et aiualeurs de musique, i8o4. BPiEVAL {M.) , cadet, a aussi exécul<^ d»s concertus de ■violon- celle ft dos symphonies concer- tantes, au Concert Spirituel j mais U a moins de mérite et de réputation cjue son trèfc. BRIAN (Albert) , compositeur du di'v septième siècle, à Londres. Le docteur Boyce a insiré plusieurs inoiqeaux de *sa c uiapositiou pour i'eglise, dans son Catliedral musih. . BRiCHTA , excellent ténor, était d'abord à l'éi^Iiso métropolitaine de Prague, et fut appelé en , 1772, à Vienne, comme ténor de la Cour. BRIEGEL tWoLFGANG-CHARLEs), maître de chapelle à Darmsiadt , né en 1626; dans sa jeunesse était or- ganiste àStettin. Vers l'an i656, il lut appelé à Gotha , comme maître de cliapelle. il vivait encore en 1706 , âgé de 80 ans. V. Wakhcr. oRIGWOLI (.lyLCQUEs), célèbre contrapuntiste de l'Italie , dans le seizième siècle. Jean-Baptiste Bei- gameno a conservé plusieurs mor- ceaux de sa composition , dans le Paraass. inusico Ferdinand. , qu'il publia à Venise , eu i6i5. BRIJON (G. R.). a publié en 1782, l'Apollon moderne ou le dé- veloppement intellectuel par les sons de la musique , un vol in-8". BRILLIARD, musicien à Paris. On a *le sa composition six duos pour violon , op. i , qu'il fit graver vers 1786. BRILLON DE JOU Y ( Madame), était une des plus habiks claveci- nistes de l'Europe. Le docteur Bur- liey eut occasion de l'en tendre à Passy en 1770 , et voici ce qu'il en dit dans son Voyage en France et en Italie : « Non seulement elle joue j) les pièces les plus difticiles avec » beaucoup de précision , de goût , 3» de sentiment, et à livre ouvert, ji) mais elle compose , et eut la com- » plaisance d'exécuter quelques— )) unes de ses sonates, tant sur le » clavecin que sur le forte-piano , i) accompagnée par M. Pagin. Ses w lalens ne sont point bornés au -» clavecin ; elle joue de différens « instrumens , et connaît le génie de » tous ceux qui sont en usage. Elle 3> dit que cette connaissance lui est i> nécessaire pour éviter ^ en coui- » posant, ce que ces instrumens ne » pourraient pas exécuter. Elle » peint, elle grave ^ c'est une femme » aimable et accompUe. Plusieurs » des célèbres compositeurs d'Italie » et d'Allemagne , qui ont fait w quelque séjour en Fiance , lui ont » dédié Kurs ouvrages, entr'aulres )) Scbobert et Buccherini. » BRIOCHI , compositeur italien. Vers 1770, il avait déjà mis entre les mains des amateurs dix-huit sym- phonies , sept trios pour le violon , des concertos , et autres pièces de musique instrumentale. BRISTANLS (Croïlandensis), moine anglais de l'ordre de S. Benoît^ vivait vers 870. Il était poète et mu- sicien Voy, Fabricii j B^bl. lut., p. 770. BRITTON (Thomas), amateur distingué de musique à Londres, né près Higham-Ferres, dans le comté de Northampton , établit un com- merce de charbon ^ mais acquit des connaissances étendues dans la mu- sique théorique et pratique. H y joignit le talent de graveur, et grava lui-même les pièces qu'il avait de composées. Il fonda à ses frais une société de musique, qui devint dans la suite la première base du concert de Londres. Il mourut en 17141 âgé de soixante ans. V. Hawkins. BRIVIO (Giuseppe-Febdiivando), a fondé à Milan, vers 1730, une école de musique, d'où sont sortis des chanteurs célèbres , tels que Sa- limbcni, Appianino, etc. V. Mar- cini , dans son Chant figuré. BRIXI ( FKANçois-XAviEa) , 'en dernier lieu , maître de chapelle à l'église métropolitaine de Prague, y était né en 1782. On doit le coœpt^^r parmi les plus grands organiste» de son tems. ■.....,, Il dit un jour eri plaisantant à un autre organiste fort habile : Toutes les fois que je passa devant une église oit Con earécutc une de vos messes , il me semble entendre un opéra séria. Et moi , rep.it l'autre, je crois to^ijours passer devant une guïngnetie , Içn'^que j'entends une des Xfôtres. ;.; 11 mourut ew Î77i'- On a de In:, erjm «nusc. ^cinquante- deux grandes nit^sses solennelles et vingtq ialre petites j un nombre in- fiui de Ulanies^^^ôvrj^jrcs^ d'offtr— ïo4 B R loires, d'oratorios, d'opéras. Il existe en outre une; quantité de pièces pour î'orgue et le clavecin . de sa compo- sition. V. Saslist. V. Bœhmen. BRIXI ( ViCTORiN ) , excellent organiste et recteur à l'école de Po- diebrad , né à Pilsen , en Bohême , en i7ï7. Il vivait encore en 1790, âgé de soixante quatorze ans. Il a composé br aucoup de litanies et de messes , et une quantité de ^onates pour le forte-piano. BRIXIA ( BoNAvENTURE de ) , a publié en 160 1 , in 4*^ , Re^ulœ mu- sicœ plance. V. Gruber jBeytrœge. BRIZZI ( M. ) , <3e la musique particulière de S. M. l'Empereur jVapoléon,chanta!iles premiers rôles dans les opéras qu'on joue à la cour. BRODECZ , jeune violoncelliste delà Bohême, qui donnait les plus belles espérances , lut d'abord au service d'un gentilhomme hongrois, et vint ensuite à Prague , où il étonna généralement par son talent extraordinaire. 11 y mourut peu de tems après, à la flrur de Tâge, BRODERIP , organiste et compo- siteur à Londres , y a fait graver une collection de fugues pour l'orgue. BRODSKY^ publia vers 1^82, à Bruxelles , trois ouvrages de sa com- position , consistants en quatuors et trios pour le clavecin et le violon. Ou a encore de lui six symphonies en manuscrit, et quelques pièces pOur le violoncelle, BROEDER , compositpur pour l'église, dont on comnit nça à coti- àaîtrc les ouvrages vtrs iy6oj mais seulement en manuscrit. BROeSTEDT (Jean Chrétien), publ a à fàœtiingue en i^Sg , une dissertation , d : trois feuilles in-4'* , sous le titre : ConjecLanca philolo- gica de hyninopœprinn apud tic hrœos signa sè'a aicto , quo initia cctnninuin r: pelen^a esse indica- bant. V Fortei , Gascli. ^ t. I. BROSCHl (GA»i,o)i .Voyez Fa^ rinelli. BROSCHl ( Rft^Vrno }^ , maître de chapelle iiapoVitkin, était frère du célèbre Fariuelii , à qui il donna les premières leçons de muiiquf^ Son opéra, Visbîa à'' Aie in a , fut joué à Ronfle en i^^b Eri i^So, il accom- pagna son frèrf 6 Venise ', et y coni- tiosîi' Topera d'Jj^daspe , dans lequej j on entendit Farinelli . Nicolini et la Cnzzoni. V. Burncy , t. IV. L( ur oncle Farirtelli, violoniste et compositeur de Georg< s I , électeur de Hanovre , et son résident à Ve- nise , fut ennobli par le roi de Dan- nemarck en 1684. C'est lui qui a fait l'air si connu des Folies d'Es- pagne, sur lequel Corelli a com- posé vingt-quaire variations, à la ,6n de son op. 5. BROSCHl ( FHAwd^TSE) , née à Bologne , célèbre cantatrice , fut appelée, par les Vénitiens , la Salo- mone de la musique. BROSCHARD ( Madame ) , une des meilleures cantatrice du dix- huitième siècle, se trouvait au théâ- tre de Munich en 1787. BROSSARD (Sébastien), mort en lySo , âgé de soixante-dix ans , fut maître de musique de la cathé- drale de Strasbourg , puis de celle de ' Meaux , et chanoine de cette église. On connaît son Dictionnaire de Musique, dont J.- J. Rousseau a tiré un si grand parti pour le sien , et qu'il critique avec tant d'humeur. Brossard savait joindre la pra- tique à la théorie de la musique. On compte, parmi ses compositions, le Prodromus musicalis , deux livres de motets , neuf leçons de ténèbres et un recueil d'airs à chanter. 11 avait rassemblé uue belle et nom- breuse bibliothèque de musique , qu'il donna à Louis XIV. BROVERIUS (Mathieu), de Medeck, dans le chapire 26 de son ouvrage de veteriim adorationibus, Iraitp aussi de Musicâ in sacris ad- fiibiiâ. • BROWN, docteur de musique à Londres, et, vers 1760, directeur de l'orchestre royal , est l'auteur de la disseftation savante que le pro- fosevir Eschenburg a traduit en al- lemand , et a fait imprimer à Leip- sick , sous le titre : Considérations sur la musique et la poésie , d'après leur origine , leur réunion , leur force , leur accroissea^ent , leur sé- paration et leur décadence, etc. Haendel confia plusieurs fo'S à Brown la direction de Porchesire, lors de la représentation de ses ora- torios. Brown est mort vers 1768. BHOWNE (RïCHAnn). savant anglais , vécut k Londres, au com- menvemcnt du dernier siècle. Il y B R io5 a public, en 17*9, «n traité de i:i5 pages, in-S"., sous le litre: J^Hedicinamusica-^ or :^ mechani cal Essayon the effets of singmg, musik aud dancing , on hunian hodies , etc. ( Médecine musicale ou essai méchanique sur Its effets du chant, de Ja musique et de la danse , sur le corps liumain. BRUCE ( Jacques ) , savant cé- lèbre d'Angleterre , a envoyé au doc- teur Burney , une lettre; sur les ins- truinens de musique actuellement en usage en Ahyssinie, que ce dernier a insérée dans son histoire de la musique, d'où Forkel l'a tirée pour la donner, en traduction , dans Je t. I, p. 85 de son ouvrage. BRUCK ( Arnold de ) , compo- siteur , dans la première moitié du seizième siècle. BRUCKNER ( CrniAQUE ) , sa- vant célèbre, organiste et compo- siteur du quinzième siècle , né à Bruel , pftite ville du Palatinat, mourut en iSgp. BRUGKMAÎNN ( François-Er- WEST ), docteur en philosophie et en médecine, né au couvent de Ma- rienthal , près Helmsladt, en 1697, est l'auteur d une dissertation sur un instmimenl n clurnc de musi- que, qui joue de lui-même. 11 a encore publié : Observalio de epi leptico singulis suh paro.visiiiis cantante , dans les art. acad. nat. curios. , vol. Il , et ; Epilepsie chantante, dans les annonces'litté- raires de liambourg, de Tan 1735. BRUHL ( Le comte de) excellait sur plusieurs inslrumens , -priiici- palemenl sur le violon , le violon- celle ei la mandoline. Il élait à Vienne en 1772. Il est le premier qui ait monté le forte-piano avec des cordes d acier. L'tssai en fut fait à Londres, en 1778. BRLMBEY ( Charles - Gtjil- LAUME ), depuis 785 prédicateur à Alt-Lundsberg, dans la Moyenne- Marche, né à Berlin, en 17.57, a écrit des I étires sur la musique ; etc. , Quedlinbourg , 1781 , in 8*^. BRtJMEL ( Antoine > ou BftO- MEL, célèbre composit ur , vers i5oo, doit être regardé comme le chef de l'école F'ancaisc. On ne sait rien de précis sur le lieu ni sur Tan- pée de sa naissance et de sa mort ; çr| i^e connaît aucune particularité de sa vie, on sait seulement qu'il fut contemporain de J. Deprcz, et comme lui élève d'Ockenheim. Gla- réan dit qu'il doit être rangé parmi les ptus grands compositeurs. Il cile de lui une nie^se de Bealissimâ viv' glne digne des plus habiles maîtres, et rapporte plusieurs morceaux d'une autre intitulée : Afj>^. Du reste il dit qu'il devait plus à l'art qu'à la na- ture. M. Forkel a de ce maître une opinion toute contraire : il loue le naturel et la facilité qui régnent dans ses compositions ; il prétend qu'il a plus de goût et de jugement que Josquin , et il rapporte à l'appui de son opinion, un psaume à quatre voix qui se trouve dans la collection de Niiremberg ; ce morceau est esti- mable à tous égards j et ce que l'on connaît do cet auteur justifie la ré- putation dont jouissait à cette épo- que l'école Française , ré{)utatiou que les générations suivantes eurent bien peu le talent de soutenir. ( V. l'introduction de ce dictionnaire ). BRUjXA (Vittoria). cantatrice excellente, en 1743, à Turin. BRDNETTI ( Gaétan ) a fait graver, à Paris, en 1780, plusieurs œuvres de duos et sextuors pour le violon. BRUNETTI (Gualbeft), maître de chapelle à la cathédrale de Pise , en 1770, a composé l'opcr^comi- que : // Brrllioldo , qui fut repré- senté à Florence, en 1788. BRUNI ( AlVTOîNE^BARTHELEMt) , né à Coni en fiiémont, le 2 février 1759, V'olonisfPet compositeur très- disiinguc, a étudié son instrument sous le cé'èbre Pugnani , et la com- position sous S[ eziani , à Novarre. Il a , depuis , rempli les fonctionsde chef d'orchestre au théâtre de Mon- sieur, (à l'époque si brillante de sa formation ) , au théâtre de l'Opéra- Coraique, et iBtelnide l'Opcra Buffa, lors de sa reorganisation en 1800^ M. Bruni semblait avoir hérité de Pugnani , son maître , le rare ta- lent de conduire un orchestre. Ses ouvrages sont, i^. musique de violon : quatre œuvres de sonates , vngt-huit œuvres de duos , dix œuvres de quatuors et plusieurs concertos. 2°. Seize opéras, savoir: i**. au théâtre de Monsieur : Flslc enchan- tée j en trois actes ; 2^, au Lhéàtr^ loB B U Italien, Coradin, cti trois actes 5 Céiestine , en trois actes ; 3*^. au théâtre Montansier , Spinette et Marini , le Mort imaginaire, en n« acte^ 40. au théâtre Fey(?eau, l'Officier de fortune, en deux actes ; )e Sabotier, en un acte; Claudine, ou le petit Comuiissionaire , en un acte ; Tout par hasard , en un acte 5 le Sargines de village , en un actej la Rencontre en Toyage, en un actej l'Esclave , en un acte ; J'Anteur dans son ménage , en un acte ; ïp Major Palmer, en trois actes j Toberne , en deux actes. La luusique instrumentale de M. Bruni est très-recherchée des ama- teurs. Presque tous ses opéras sont restés au répertoire. BRUNI ( Charles ) , frère du précédent et son élè^^e , né à Goni , en 1761 , est un artiste distingué , non-seulement sur 1« violon , mais aussi sur le basson. Après avoir été de la chapelle du roi de Sardaigne, il a été premier des seconds violons au théâtre de Monsieur. Il est main- tenant premier violon du théâtre de Coni. ^ BRUNINGS (E.) fit graver, à Bruxelles , trois trios pour c'ave- cjn avec violon et violoncelle. Op. I. RRUNNER ( Adam-Henhi ) , moine , fit imprimer à Bamberg , en 1670, *»n ouvrage in-folio sous le titre : Tiantiones marinœ , oder teu- tsche marlanische Lieder , uber j.eden titel der lauretanischen U- tanejr, mit 2 , 3 , 4 ,^der mehr gei- gen. V. Walther. W RRUNON , évoque de Toul, et en- suite pape sous le nom de Léon IX. C'est à l'école deïoul , ovi il avait été élevé , qu'il acquit ses talens extraordinaires en musique. Charle- magne avait fondé cette école, et fait venir tous les maîtres et profes- seurs de Rome. Bru(Ék)'*etait de la famille des comtes oe Dachsburg. V. l'article Léon IX. BRUNSWICK ' Le Prince Fré- déric de) a traduit , de i'alltmand en français, l'Ariane de Brandes, qui a été représentée sur le théâtre français de Berlin. V. Talm. de Rei- chardt, imprimé à Gotha en 1788. BRUSA ( Francesco ), vénitien, doit être compté parmi les bons jnaîtres du commencenient du dix- liuiticme siècle. Il a composé ^ en 1724 > ^l trionfo délia virth j «n 1725, Amor heroîco y et, en 1726, Medea et Giasone. BRUSCOLINl ( Pasqualiwo ) , célèbre haute-contre de l'Italie , vint à Berlin en 174^ • t't chanta pendant dix ans au grand théâtre de l'opéra de cette ville. Il fut ensuite engagé, jusqu'en 1768, à l'opéra italien d« Dresde, dirigé par Adolphe Hasse. BUCES ( Jacques de ) a fait des chansons françaises à 6 voix, im- primées à Venise vers i55o. BUCHER ( Samuel - Frédértc ), fit imprimer à Zitlau, en 1741 , ua ouvrage in-4^. intitulé : Menazze- hirn j die hapellmeister der He* hrœer. : Les maÎLres de chapelle des Hébreux. BUCHROLZ, suédois. L'abbé Gerbert , dans son histoire du chant d'église, dit qu'il était célèbre par ses compositions pour l'église. BUGHNER ( Adam ) fit impri- mer, en 1677, ^ Jena, une feuille in- titulée : Die ihrœnenreiche freu- den Erndte , pour 4 voix. BUCHNER et non pas Bucnero , ainsi qu'il est nommé par Walther, ( PHiLippE-FnÉDÉric ) , maître de chapelle à Mayence, a publié Plec- truin musicuin, haruioniacis Jidi- bus sonoruniy Erfurts, 1662 , in-fol. j Sacrarum cantionum^ opus ter- tium j H 3 , /j^ et 5 vocibus , Cons- tant, 1656, in-8**. Ses vin^t-deux sonates ont été imprimées, en 1660, à Francfort, in-fol. BUC'HOZ ( Pierre-Joseph ) a publié, à Amsterdam, en 1739: Nouvelle méthode facile et curieuse de connaître le pouls par les not. s de la musique. On a encore de lui un mémoire .sur la manière de guérir la mélancolie par la uwsique. V. Forlcel . histoire , t. i. BUEL (Christophe), vers iGi5 maître de chapelle de Nuremberg. On a de lui Ilïelos harnionicuin , et Dni. chpli. Fureri ab Haimendor/ , seplinio , et scliolarcliœ vriin. Jiiio unico , ineios vropenitinon , etc. ^ 1624, in-^*^. V. Doctrina duode- ciin niodnrum musicaliu^n, in iol. BUFFARDIN (PiERRK Gapriel) , célèbre fivtie traversière «le la cha- pelle royale de Dresde, de 171G jusqu'en i7!io , fut, en i7it5,pen- daul quatre mois, le matife du f&> B U incux QuatiK. Sa principale force étfliî dans l'alléi^ro. BUFFIEtl (Le P. ) a écrit sur la musique , mais superficiellemptit. BUGLlONI (Fra]v<:êsco), savant 'de Florence, ami intime du pape L^on X , était en même teras musi- cien excellent et sculpteur célèbre. Il mourut, en i520, âgé «le cin- quante-huit ans. V. Faerii: Lexicon des artistes. BU IN A (Joskph-Marie), célèbre compositeur italien d« Bologne , a donné les opéras suivans : Ippocon- driaco y à Florence , 1718; // ma- go deluso dalla rnagia , à Bologne , vjiSj La pace per amore , 17 19; etc. Iiya six de ses ouvrages dont il a composé le texte. BUMLER f GsEoiiôBs - Henrt ) , maître de chapelle du mat-grave d'Anspach , né à Berneck le 10 oc- tobre 1669, mourut le 26 Août 1745. Outre les grandes connaissances qu'il avait dans la composition , dans la théorie et dans la pratique de la musique , il était encore tres- versé dans les sciences mathémati- ques, surtout dans l'optique. U a composé beaucoup de musique pour l'église. V. les biographies de Hiller. BUNEMANN ( ChrÉtie:? - An- dré ) publia, en 174 , à Berlin, son programme : De canUi et can- torihus ad aud. orat. de inusicâ "virtutis administra. Il était né à Freuenbriezen en 170S. En 17-0 , 11 fut nommé à la place de recteur an gymnase de Frcdéricstadl à Berlin; mais il mourut , le 24 décembre 1747, à peine âge de trente-neuf ans. BUNTINO (Henhi) , théologien luthérien , né à Hanovre , en i545, a publiéà Marbourj», en iSpô, uu discours intitulé : De mmicâ. ^ BULANT (Antoine), a publié, à Paris, vrrsi784, plusieurs œuvres de musique instrumetitale : six qua- tuor pour le violon , op. 1 ; six duos pour clarinette, op. 4; et quatre symphonies à grand orches- tre , op. 5, BULANT ( M.) , amateur, d'A- miens , compose et chante très- agréablement. BULET ( F. G. ) , professeur de m=usique à Genève, a publié, en x8u4 , trois duos concertans pour deux violons, op. i. On y trouvé des thèmes bien suivis, du chant , 107 de la largeur et l'entente des imi- tations et oppositions. BULGARELLI ( Mariana Beîv- SI ) nommée la Romanina. Elle était en grande renommée, comme can- tatrice, en Italie, de 1700 à lySo. » URANNELLO. V. GaluppL BULL ( John ) , docteur en mu- sique , et premier professeur au col- lège de Gresham à Londres , était natif du comti de Sommerset, et commença vers l'âge do onze ans, à étudier la musique. Le célèbre organiste de la cour, Blithemtnn , fut son premier précepteur 5 il par- vint par ses leçons k une telle per- fection , que la faculté d'Oxfort, en i586 , le créa bachelier d'une voix unanime. Après la mort de son maître, la même académie lui conféra le grade de docteur de l'académie d'Oxfort , et le nomma en même temps , organiste de la chapelle royale. La reine Elisabeth le pro- posa en 1596, elle même, comme premier profeseur au collège do Gresham j il lui était enjoint de donner ses cours entièrement eu langue Anglaise Cinq ans après, il entreprit un voyage dans les Pays- Bas , en France et en Allemagne, pour rétablir sa santé, et se fit ad- mirer partout. Le successeur d'Elisabeth , Jac- ques I-r, le nomma, en 1607, soa (Tganiste ^ place dans laquelle il déploya tous ses lalens. Il fit vers 1620 , un nouveau voyage en Alle- magne. 11 mourut , en 1662 , à Ham- bourg, âgé d'environ soixante ans. Il a beaucoup contribué à Tamé- lioration du contrepoint, au. style fugué et canonique , qui étaient alors dans leur enfance. Le docteur Pepusch préférait It-s ouvrage de Bull à ceux de Goupt rtn , de Scarlatti , etc. Il les a recueillis et indiqués avec soin ; il y en a très peu d'im- primés. Pour sa vie V. Marpurg •, Beytrœ^e , t. 4- BUONO (Jean - Pierre dal^ , moine de Plialie qui vivait dans le dix-septième siècle, a fsit imprimer, en 164 1 , à Palerme : Obtlghi, etc. sopra Vave maris s tell a à ,i , 4 , 5 , 6,7 et 8 voci. BURANA ( TïATT - François ) , phiîosoplie et médecin à Bologne, y vivait dans le îjei^ième siècle , et était nati de Vérone. l\^ laissé ea io8 , BU manuscrit une traduction latine de l'ouvrage d'Aristide Quintilien , de niusicâ. BURCR ( Joachim) , a composé vingt-cinq pièces de musique , tant pour la voix que pour les instru- niens. Elles ont été idbprimées en i56i. BURETTE , fils d'un joueur de liarpe, naquit à Paris en i665. 11 appi it lui-même de fort bonne heure à jouer de cet instrument. A Vâge de dix ans , il en donnait des leçons dans les maisons particulières j mais elles ne l'empêchaient pas de s'appliquer à l'élude des langues. Il quitta la profession de musicien pour embrasser celle de médecin. En lyoS, il fui reçu à l'Académie des Belles Lettres. Il s'attacha prin- cipalement à des matières qui eus- sent quelque analogie et à la pro- fession qu'il avait quittée , et à celle qu'il exerçait alors. Dans celle vue _, il fit d'abord treize dissertations sur la gymnastique des anciens, que les Grecs regardaient comme une partie essentielle de la médecine. Ce travail fini , Burette fit un autre traité en quatorze disserta- tions sur la musique ancienne. C'est par ce dernier ouvrage qu'il termina sa carrière littéraire. A la fin de l'année 1745 il eut une attaque de paralysie, dont les suites le retinrent chez lui jusqu'à sa mort, arrivée le 19 mai 1747» dans Ja quatre-vingt-deuxième année de son âge. Voyez l'éloge de Burette , par Frcret. ( Mém, de l'Ac. des Ins- çript, , tom. 9.1 , pag. 217 ) BURGHORST ( Mademoiselle Marthe ) , vivait en 1762 à Amster- dam , et y était connue comme une cantatrice excellente , et comme virtuose sur le clavecin. BURGIOÎNI , ténor , était , en 1772 . à Vienne , comme chanteur d'intermèdes. V. Muler , Nach- richt. V. ïVeiner théâtra. BURGMILLER ( Auguste-¥ré- DÉBic) directeur de musique à la société de théâtre de Bellomo , à W^eimar, en 178S , a composé l'o- péra ; Dus hœtt ich nicht gedacht, €t la musique de Macbeth. BUHl ( de ) , capitaine au service du comte de Wied à Neuwied, en 178.3 , a composé la musique de Vopéra allemand les Walelots , tlont il avait fait les paroles. On a encore de lui un solo pour violon, en manuscrit. BURKHŒFER (J.-G.) , musi- cien allemand à Paris , a fait gra- ver , tant dans cette ville qu'à Vienne , six trios pour violon , six duos pour la mandoline , des ar- riettes et trois sonates pour la harpe et le violon \ six solos , et encore six duos pour ce dernier ins- trument. Il était aussi collabora- teur des journaux de harpe et de clavecin, qui paraissaient à Paris « vers 1784. BURNEY (Charlb«) , docteur en musique à Londres , est né à Worchester en 1727. Son père , ' après lui avoir enseigné les premiers élémens de la musique , l'envoya à Londres pour qu'il achevât de s'ins- truire dans cet art sous les auspices du docteur Ame. Son maître l'ayant abandonné à lui- même , il joua dans un orchestre, et donna des leçons de musique \ mais ses re- cettes ne suffisaient pas à ses dé- penses , il se vit forcé de retourner dans sa ville natale^ Après quelques années , il revint à Londres , et y fut plus heureux que la première fois. Il eut une place dans un or- chestre , el il composa un divertis- sèment intitulé Alfred , qui le fit bientôt connaître et apprécier géné- ralement. En 1760 , il fut appelé à Svvaff— ham dans le comté de INorfolk ^ pour y être organiste avec cent livres sterling de traitement. Son caractère aimable le fil chérir de toute la noblesse du comté. Le duc d'York le décida enfin , quoique avec beaucoup de peine, à revenir à Londres. Cette fois ci , il y com-. posa quelques concertos qu'il fit graver. Ayant à celte époque conçu le projet d'écrire rhistcjire générale. de la musique , il.s'pccuj^a , avant tout, de réassembler tous les matériaux qu'il était possible de réuni'' > ^^ ^^ visiter tous les ctablissemcns qui offraieut quelque intérêt dans les principaux élats de L'Europe. Dans celle vue, il quitta l'Angleterre en 1-770 ; après avoir parcouru l'Ita,^ lie, il revint à Londres en 1772, et fut décoré du titre de docteur. Le plan, de son ouvrage le coridui-. B tJ sît ensuite en Allemagne , il y yi- sita les grandes cours , les biblio- thèques et les personnages mar- quans. Il a publié le Journal de ses voyages. Cet ouvrage est écrit d'un style agréable et fleuri. Messieurs Eschenburg et Tîode l'ont traduit en allemand, et M. J. - W. Lustig , organisie de Grœningue, Ta traduit en hollandais. Il annonça ensuite son Histoire de la musique , en trois volumes. La moitié des souverains de l'Eu- rope et les savans de toutes les na- tions , -»ont souscrit pour cet ou- vrage. La quantité des matériaux l'obligea de travailler quatorze an- nées à la rédaction de celte His- toire , qui parut enfin en quatre volumes in-zj.*^. Le premier volume, publié en 1776 et intitulé : General history of Musik , contient l'histoire de la musique chez les principaux peuples , avant la naissance de Jésus-Christ: Le deuxième volume qui suivit , en 1782, contient l'his- toire de la musique depuis la nais- sance de Jésus - Christ , jusqu'au milieu du seizième siècle. Le troi- sième volume , imprimé en 1787 , contient l'histoire de la musique de l'Angleterre , de l'Italie, delà France , de l'Allemagne , de l'Es- pagne et des Pays Bas , depuis le seiîrtème siècle jusques vers la fin du dix ■ septièivic siècle. Enfin, le quatrième volume , sorti de la presse en 1788 , comprend This- toire de la musique dramatique , , ou deTopéra elde loratorio, depuis sa naissance jusqu'au tems présent. Cet ouvrage renferme enfin les principales époques et les progrès de la musique d'église, ainsi que les biographies , portraits et anec- dotes des principaux compositeurs, des chanteurs et musiciens célèbres. L'auteur a mis un soin particulier à l'histoire du drame anglais , et y a ajouté un examen étendu des opéras italiens de Haondel. En 1784, il parut à Londres, un Mé- moire sur la vie de Haendel , et sur la fête funèbre célébrée en son hon- neur, en mai et juin de 17845 par C. Burriey. Cet ouvrage a été traduit, en 1785, par Eschenburg. Le même Eschenburg avait déjà traduit j en 1781, le traité sur la idu- 7 nr) sique des anciens. I/hisloire génâ- '"i'ale de la musique n'a pas encore été ti'aduile en français. On a de Burney en musique instru- mentale : quatre solos et autant de sonates pour la clavecin , avec ac- compagnement d'un violon et d'uft 'violoncelle , gravés à Londres ; ainsi que huit sonates à quatre mains pour le piano , publiées eh 1771. M. Burney est le chef d'une nombreuse famille, dont tous les membres ont acquis une grande ré- putation en Europe. V. le Magas, de Cramer , tom. 2. Sa fille ( Françoise d'Arblay ) n'est pas moins intéressante par ses talens précoces et distingués , que par le motif qu'elle a eu pour les développer. M. Burney ne pouvant plus s'occuper d'étud's sérieuses , à cause de l'affaiblissement dé sa san- té , s'était rais à lire des romans* 11 eut bientôt épuisé tout ce qui, dans ce genre, mérite d'être lu: alors , sa fille voyant que celte res- source lui manquait , entreprit d'y suppléer par elle-même. Elle don- na d'abord Evelina ou l'Entrée d'une jeune personne dans le mon- de , roman qui eut du succès , et ensuite Cécilia , ouvrage fort su- périeur au premier. Son troisième roman a paru en 1706 sous ce titre: Camilla ou la Peinture de la jeu- nesse. Les caractères y sont mul- tipliés avec une richesse d'invention peu commune , nuancés er soutenus avec esprit. On voit qu'elle a pris Richaruson pour son modèle , et ei\e en approche souvent par la vé- rité des peintures. Miss Burney à épousé un émigré français. BlJRPtMANN(E RICK), naquit à Bygdea , dans la Gothie occiden- tale, le 23 septembre i6_ 2. Il pro- nonça, à Upsal, en 1712, un dis- cours publié : De lande tnusices , et fut nommé directeur de musique à la cathédrale, en 1719, après la mort de Zcllinger. Il avait publié, en ï7i5 , une dissertation : De proportione har- monica. On a encore de lui d'autres dissertations estimées, telles que: De basso futidarnentali , et De triad,e harmonica , etc. Il mourut Je ?> novembre 1720}- V. Matheson Ehrenpforle. 110 B U BURRMANN ( Gottiob-Guil- laume) publia, en 1776, six pièces de clavecin , et en 1777 , quatre suites pour le même instrument, sans compter quatre à cinq recueils de chansons , qu'il a fait imprimer dep'iis 1766 jusqu'en 1787. BURRCNl , maître de chapelle à Rome, y donna , en 1784- lors de la naissance du Daupliin , une can- tate , avec un orchestre de cent TOusicjrn». BURRI (Piètre) , conirapuntisle du quinzième siècle, et chanoine ù Amiens , né à Bruges , en i44<'* D'après Donius, lib.,II\ pag. 191. J)e prœst. music. 'veter. ,• il s'est distingué par la composition de plu- sieurs hymnes pt m.;ssi;s. Il mourut en I 07 , /îgé de soixante-dix -sept ans. V, M. Gerberr. BLTlTlUS ( INicoLAcs ) , de Par- me , a publié a Bologne , en 1487 , Musices cpusculum cum defen- sione Guidonis Aretini contra quemdam Illspanuni veritatis prœ- tjariraorein. Le piévariraieur était Barthélémy Ramos de Pcreja, es- ]>a£»nol qui avait trouvé dans la méthode de Guido de la coninsion et de rinutililc. BURTOTX (Avery) , musicien et compositeur anglais, était , en ï 520, au service do l'église collégiale de Londres. V. Hawkins. BLRTON ( John ) , virtuose snr le clavecin , disciple du célèbre organiste Keeble de Londres , né eu Angleterre vers Tan 1730. On a gravé de lui à Londres ; six soîos et six trios pour le clave- cin , avec accompagnement d'un violon. V. Marpurg , Beytrœge , tom. I . pag 167. BURWITZ , virtuose de cham- bre de Pclecteur de Mayence , vers l'an 17.'7 . était un des plus grands trompettistes de son tems, en ce qu'il sonnait de sou instrument dans tous les tons , sans y faire aucun chan- gement. BURY (Bernard de ) né à Ver- sailles en 1720, fut élevé sous les yeux de lilamont, son oncle. En 1744» i' f"*^ reçu maître de la mu - gique du roi , en survivance de Blamont , dont il avait épousé la nièce ; et en 1751 . il fut pourvu de Ja charge de surintendant , en sur- yivancede Rebel. Ses principaut otfvrages sont de* divcr isscmens et des ballets pour la cour, et un De profundis , mo- tet à giandrhœur, composé pour la pompe funèbre de madame la Dauphin • . «n 1766. BURYAN ( Joseph ), né à Wer- hitz en Bohâme . virtuose sur le forte — piano , fréquenta d'abord Técole de Mariaschein j dans la suite , il se rendit à Prague , et oc- cupa la place d'inspecteur d'école à Bilin. BUSBY ( Thomas ) , docteur pti musique , est également estimé comme compositeur et comme écri- vain. 11 fut chargé par le docteur Arnold de faire la partie historique €t littéraire du Dictionnaire de mu- sique , que celui ci publia en 1786. 11 a donné depuis un nouveau Dictionnaire de musique romplei , su])érirur à tous les ruvragesdece genre qui ont paru dans la langue anglaise. Plusieurs morceaux de musique , pour le chant et le forte-piano , ont été publies à Londres sous la direction du doct. Busby. BUSCH ( Pierre ) , pasteur a l'église de la Sainte Croix d'Hano- vre , y mourut le 20 décembre 1745. Il est l'auteur d'un ouvrage allemand ayant pour tiire : Aus— fuhrliche hislorie und Erklœrung des Heldenliedes , etc. BUSïAMATNTE ( Fbaivçots ) , grand coutrapuntiste , du seizième siècle , vivait en Italie, mais était espagnol de naissance. BU^TYN (Pierre), organiste eu Zclande vers 17-0 , fit graver à Amsterdam neuf suites pour le clavecin , etc. Wallher l'appelle Bysiyn. . BUTINI a publié, vers 1780. six trios pour flûte , violon cl basse. BUTTSTEDT ( Jeaw- Henri ) , né en 166G , élève de Jean Pachel- bel , et organiste de l'église princi- pale à Erfurt, doit être compté par- mi les premiers organistes et 00m- positeuTs de son tems. BUTTSTEDT , directeur de mu- sique et oiganisic à Nothenibourg vers 1784» était auparavant orga- niste à Wcilcersheim', dans la prin- cipauté de Hohenlohe. Outre deux oiaiorios cl beaucoup de composi- lions pour le cîavecin , il a encore beaucoup écrit pour le violon. BU'l Zi ( ToBiE ) compositeur pour l'église, à la chapelle de la cour, à Dresde, depuis i755 , y est mort en 5763. BUXTEHUDE , (Dietemch^, organiste à la cathédrale de Lubeck , est mis par Mallheson , dans son Parfait maître de chapelle, au ran^ des grands organistes de l'Allema- gne. Ses compositions pour le cla- vecin sont nombreuses et d'un mé- rite supérieur. Il a publié, à Ham- bourg , en 1696 , deux livres A vio- iino , viola da gamba ^ et cembalo. BUYS (Jacques de) a fait des chansons à six voix, imprimées à "Venise. C A III BUZZOLENI ( GiovAiy?ri ) , de Brescia, célèbre chanteur , florissait encore en 1701. V. Essai sur l'opéra d'Algarolti. BYTEMEISTER (Henri-Jean), docteur et professeur en théologie à Helmsîœdt , né à Zelle le 5 mai 1688 , a écrit : Discussio senienticB M. Reimii de signifie alione uocîs , sela. On trouve cette disseriatiou dans les Mlscellan. Lijpsiens , et dans Vgolini thés. ant. sacr. T. 32, p. 73i. II est mort lé 22 avril 1746. BYZAS ou Bysantius , ecclésias • tique grec , a composé plusieurs hymnes d'après le triodium. Il vé- cut dans le dixième siècle. C CACCIATI ( Dom. Maurice ) , était, vers 1660, maître de chapelle de S. Pétrone de Bologne. Il a com- posé beaucoup d'opéras. CAGCmO (Jules ) , dit le Ro- main, grand oontrapunliste, vivait vers 1600. Ses ouvrages , ainsi que ceux de Jacques Péris , furent re- gardés , de son tems , comme clas- siques. Il vécut à la cour du grand duc de Toscane. Il était disciple de Scîpion délia Palla. CADEAG ( Le père ) , composi- teur français du seizième siècle. L'on trouve plnsiours motets de sa com- position parmi les douze messes à quatre voix qui parurent à Paris en 1554.V. M.Gerbert. CADENZE (Sgra délie). Voy. JYicolini. CAESAR ( Jeaw-Melchior) , né à Saverne , çn Alsace , fut maître de chapelle d'abord à la cour du prince-évêque de Wurzbourg, puis a la cathédrale d'Uhn. Il vécut vers 4a fin du dix-septième siècle , et pu- blia différens grands ouvrages de messes de i683 à i6go. Ontre cela , il a publié à ses frais , en 1084 ;, un recueil d'airs de ballets , pour violon, violette, viole et violon- celle, avec basse continue. Wallher l'appelle Jean - Michel César. CAESARIUS fS. ), e'vêque d'Arles , né eu 470 , institua les Heures canoniques. 11 mourut le 27 août 543. V. Gerbert et Jœcher, CAFFARELLI. V. Majorano. CAFFARO (PASQUALE^Ifut un des plus savaus harmonistes du d^x- huilième siècle. C'est lui qui le pre- mier donna une forme élégante aux ■a\ts canlabile. Son fangeux air, qui commence par Belle luci che ac-^ cendete, servit de modèle à tous les compositeurs. Au rapport de Lan- glé ^ son élève, cet air eut un si prodigieux succès, que l'on en pei- gnit le tkenia sur les boîtes de [>or- celaine de la manufacture du roi de Naples. Caffaro naquit, en 1706 ,^ ît Lecce, dans le royaume de Naples , et mou- rut dans la capitale de ce même royaume en 1787. Il était maître de la chapelle du roi de Na(,lcs , et maître du con- servatoire de la Pleta. '/ . ^ Outre plusieurs opéras qu'il ia composés, on a de lui beaucoup de musique d'église ,. à deux chœur*. Son Stahat à 4 ^oix en double canon est très-célèbre. CAILHAVA (Jean-Frawçots). né à Toulouse, vers 1780, allonrië des comédies dans le boa genre, et a parodié la Buona Figtiuola , charmant opéra - cooîi ^ua de IN. Piccini. 112 C A CAJON, auteur des él émeus de musique à une et deux \oix Paris , j'j'2 , in fol Il pilla avec assez d'art les leçons de Bordier, pour composer «les éle- mens de musique , qu'il publia sous son nom. « Je n'ai point oublié, ditMadame Roland dans ses Mémoires, le musi- cien Cajon, petit homme vif et cau- seur , né à Mâcon , où il avait été enfant de chœur, et successivement soldat, déserteur, capucin , commis et déplacé lia tini , après quinze ans, par quitter Paris, où il avait fait des dettes , pour se rendre en Russie, où je ne sais ce qu'il est devenu ». CAILLOT , acteur de l'Opéra- Comique de Paris, de 1766. à 1778, était également recommandable par la beauté de sa voix , qui comprenait toute l'étendue des voix d'hommes, par la sagesse de son chant. Je na- turel et l'expression de son jeu. l! s'est retiré jeune, emportant l'estime et les regrets des amateurs. L'Institut lui a confiigé le titre de correspondant. CABDARA ( Antoine ) , un des plus célèbres compositeurs de ritalie, au commencement du dix- huitième siècle , naquit à Venise. Depuis 1714 jusqu'en 763, il était, à Vienne, vice maître de la chapelle impériale. Il a composé, tant dans cette ville , qu h IVTantoue, à Venise, et à Bologne, où il avait été aupa- ravant, une foule d'ouvrages pour l'église et pour le théâtre. Les grands maîtres de son tems tâchaient de composer des mélodies pleines d'ex- pression et de les soutenir par un accompagnement analogue au carac- tère du chant. Caldara et?(it un de ceux qui se sont distingués le plus dans cette manière, il vécut très long - tems , et travailla jusqu'à sa mort. A on juger par le titre d'un de ses ouvrages , il semble que , dans sa jeunesse, il s'est aussi dis- tingué comme violoncelliste. V. Walther, Gerbert et la Borde. CALEGARI (LeP.),dePadone, cordelier à Venise, florissait en in/^ > Sa musique d'église était admirée des meilleurs maîtres , lorsqu'il lui prit fantaisie de la brûler , et de faire jouer des morceaux où il prétendait réaliser les principes des Grecs sur le genre enharmonique. Cette musi que étrange déplut aux auditeurs, et les musiciens la trouvèrent inexé- cutable. CALIFAIVO (Jeatv-Baptiste) , de INaples , lit imprimer, en 1,84, à Venise , le premier livre de ses madrigaux à quatre voix, in^*^. CALIGULA. Ce féroce empereur étivit un amateur passionné du mu- sique. Il avait, dès son enfance*, cultivé cet art avec beaucoup de zélé et de succès, et il était regardé comme un fort bon chanteur. H tirait de son talent autant de vanité ue de jouissance réelle j et Suétone it qu'au th'^atre il accompagnait les acteurs, et qu'il était avide d'ap- plaudissemens. CALLEINBERG (Georges- Alexxndre - Henri - Herrmawn , comte de ) , seigneur de Muskau , dans la Haute-Lusace , membre de l'Académie hoyale de musique à Stokholm , virtuose au clavecin et au forte piano, est né à ^iusïiau, le 8 février 1744- I^ a été gravé, à Berlin , en 17b) , six sonates pour le clavecin , avec l'accompagnement d'i^n violon, de sa composition. CALLENBERG , organiste à Riga, vers 1739, Matheson , dans son Parfait Maître de Chapelle , parle de lui comme d'un grand maître dans son arj. CALLIARI ( Isabeue ) , d© Venise, cantatiice fort renommé* de 1700 , lySo. CALLIiVI AQUE, poète grec , et bibliothécaire de Ptolomée hila- delphc , i.^*^ avant Jésus - Christ. On assure qu'il a écrit huit cents livres, parmi lesquels s'en doif trou- ver un sur la musique. Kircher prétend qu'on le conserve encore à Rome dans la bibliothèque des Jé- suites: mais Meibomius révoque e» cloute celte assertion. CALMET( Augustin ) , savant bénédictin et abbé deSenones, en Lorraine, a inséré dans son Com- mentaire sur la Bible , qu'il publia en 1720 à Paris . los dessins des ins- trumens de musique dos Hébreux , avec explicalior», il mourulen i^S^, CALORI ( SiGHA ), prima don- na de Topera à Dresde , 1770. Elle se trouva , en 178G , à Londres où on l'estimait beaucoup pour sa belle voix , son habileté et ses con- naissances en musi(jue. C A it3 CALSABIGI (RANiRRidi) Flo- rentin , est auteur des deux célèbres pièces Orfeo et Alceste , mises en musique par Gluck. 11 a aussi fait un troisième ope'ra Elena e Paride^ que Gluck a encore mis en musi- que , et qui a été exécuté comme les deux autres, sur le théâtre de Vienne. GALVI (Batt ) , compositeur à Milan , s'y est fait connaître , en 1787 , par un oratorio : Giuseppe ficonoscf'uto. CALVIÈRE ( Antoine ) , na- quit à Paris en iSgS. En lySS ; il fut reçu organiste de la chapelle du roi. On a tie lui des motets à deux et trois voix avec sym- phonie. Son Te Deuni à grand chœur et symphonie est un ouvrage digne d'aller à la postérité , et le signe homme de génie. Un des plus beaux endroits de ce Te Deum , dit un amateur qui Ta entendu , c'est le verset Judex crederis. Après avoir annoncé par un récitatif simple , mais majts- tueux , la venue du grand juge à qui tous les mortels doivent rendre compte de leurs actions , Calvière , en homme qui sent vivement les choses , a peint, par anticipation , ce jo'tr terrible du grand jugement. Les flûtes, commencent par expri- mer le siflement des vents. Tout le corps de la symphonie exécute une tempête qui fait frémir. Un tambour, placé dans le milieu de l'orchestre , par un roulement conlinuf>l, tou- iours en renflant le son, marque le >ruit affreux du tonnerre joint à celui des flots irrités. Le boulever- sement de la nature se fait sentir. L'univers s'écroulej tout est anéanti. Deux trompettes , placées vis-à-vis l'une de l'autre dans les deux tri- bunes des côtés, font alternative- ment l'appel. Aussitôt tous les peu- ples saisis de crainte j s'écrient dans un chœur pathétique , Te ergo quœsumus , etc. Après avoir fait long tems les dé' lices de tous ceux qui l'entendaient à la cour et à la ville , Calvière mourut le 18 avril lySS , dans la soixantième année de*^ son âge. il était le rival et l'ami du célèbre organist" Daquin. CALVISIUS (Sethtjs), pro- prement Galwiiz , chAnleur à Té- . /. cole de Saint-Thomaà à Leipsick , né à Gorschleben , en Thuiin£;e , en iS56, et mort à Leipsick en 1617 , est connu par ses talens en musique, far son érudition dans la chrono- logie et la langue latine. Il a publié en 1691 Melopceia , sive nielodice caniponendce ratio , quant ulgà musicain pruiicam vacant. C'est un livre, pour ainsi dire, tout d'or , selon Brossard. Il est le meilleur de tous ceux qui traitent à cette époque , de lacooi- position à plusieurs parties. Il y a , entr'autres choses , une excellente préface dans laquelle, après avoir fait voir la différence de la musique des anciens grecs et latins de celle ds son toms , il assure que la musique à plusieurs parties n'a commencé à s'introduire que vers i3oo. On a encore de cet auteur un ouvrage sur la musique , intitulé : Exerci-* tatio inusica , etc. Lipsiœ ^ 16 ï. Calwitz fui un des premiers à adopter et à recornmander l'usage des sept syllabes inventées pour dési- gner les sept notes de l'échelle , afin d'éviter les iruconvéniens des inuan- ces dans l'ancienne manière de Sol- fier. Wallher donne des de'tails suf- fisans pour ce qui regarde Ses la- talens et ses productions en mu- sique 5 il faut cependant y ajouter encore les ouvrages suivans , sa- voir ; i*^ Harmonica cantionuni ec- clesiaslicarum à M. Lulhero et alîis uiris piis f^ermuniie compO' sitaruin. Leipsick, 1^197 , iu - 4*. La seconde édition en a paru en 1622. 2? De initio et progressa mu- sices , et alii'^ quihusdam ad eani rem spectantii>us cvercita- li,Oj prœmissa prœlectioni niusicœ , in Ludo senatus Lipsiensis ad D. Thomam. Lipsiœ , ^630 , in - 8" de 65 pag. Cet ouvrage contient les principaux évènemens de l'histoire de la musique , dans une suite et selon un développe- ment fort exacts. S*' Exercilatio- nes musicce très , de prœcrpuis in arte innsicâ quœstionibus ins- Litatœ. Lipsiœ , 161 1 , in 8®. 4**. Le cent cinquantième pseaume pour douze voix, en trois chœurs. Leip- sick, i6i5, in -fol. V. Ehren- pforte. 5** Harmonia caniionum ecclu&iasticarumy ou Caaiiques d« 8 1 14 , c Lulhpr et d'autres chrétiens dé- vots, à quatie voix, composés par forme de contrepoint. Impiimé à Leipsick , in-S*^ , pour la pre- mière fois en i5g6. En 1612, il y eut déjà une quatrième édition. 6*'L'^s pseaumes de David , par for- me de chants, composé d'abord par feu M. Corneille Ëecker , refondu Eour quatre voix par Seth. Calwiis. eipsick , 1617 , in-8*^. ,CALVO ( LoRENzo ) , musicien de la cathédrale de Ticino , a pu- blié , en i§20 à Venise , un ou- vrage iniilnlé : Syinbolœ diverso- Tum musicoiuvif 2, 3, 4> 5 t'o- cihus cantandœ. CALVOER ( Gaspard ) né à Hil- desheim le 8 novembre i65o,mort en 1725 , suriniendant à ClauslhaJ. Outre le petit ouvrage intitulé; De musicâ j ac sigUladin de ec- clesiasticâ eoque spectantibus or- ganis Lips. , 1702, in-ia , dont parle Walthcr , a encore traité de la musique d'église , dans le se- cond volume de son : Rituale ec- clesiaslicum. 11 a aussi écrit l'in- troduction , à la teiupéralure pra- tique de Sinn , qui contient quel- ques secrets de la musique , et qu'on trouve aussi dans le Fof ffemache der getehrsamkeit : An- tichambre de l'érudition : De Fal- sius , p?»g. 567—624. Ce fut tn- core lui qui encouragea et qui se- courut le jeune Tellemann , pour lui faire continuer la carrière de la mu- sique, qu'il aurait quittée sans lui. CAMRERT, organiste de l'église Saint Honoré, fut le premier musi- cien français qui essaya de mettre en musique un opéra .-celui de Pomoue, dont les paroles étaient de Perrin , et qui fut exécute' à Issy, en iGSg. Ay«nl quitté la France par le re- gret qu'il eut de ne plus èvcv. à la tê|e , de l'Opéra , que Louis XIV lui avait ôté pour le donner à Lull}^ , il s'éta- blit à Lond^res, devint surintendant de la .muf^icjue de Charles II , et y mourut en 1677. CAMBIKI -( Joseph), né à Li- Tourne vers 1760, s'est fixé à Pa- ris depuis 177W. Dans sa jeunesse, lia eu la réputation d'excellent vio- ' Jnnisie, Ses œuvres gravées sont : ' Cinq douxaincs de symphonies ; douïc douzaines de quatuor* coDcer- ; tans pour le Tiolon; plusieurs œu- vres de trios , de duos et de so- nates tant pour le violon que pour le piano , la fliite et le violoncelle. Il a aussi donné à l'Opéra, en 1776, les Romans; et, en 1778, la Rose d'Amour. Ces deux opéras ont eu peu de succès ; mais sa musique ins- truraenlale a été très- recherchée des amateurs, à l'époque dt- sa publica- tion. Le chant en est aimable, et la facture correcte. M. Cambini ne s'est pas borné à composer de la musique, il a publié , en 1788, différens solfè ges, d'une difficulté graduelle, pour l'exercice du phrasé, du style et de l'expression , avec des remarques nécessaires etune basse chiffrée pour l'accompagnement. On dit qui! a en manuscrit un traité de composi- tion. Il est élève du P. Martini. CAMEFORT , musicien habile , qui florissait sous le règne de Louis XIV, a laissé plusieurs chan sons estimées dans ce tems-là. CAMERA ( M. ) , élève de Ga- puzzi , est né à Venise vers 1770. C'est un habile violoniste , qui sVst fait entendre plusieurs fois dans les concerts publics de Paris, otî il a été très-applaudi. Il est en ce mo- ment, à Venise , premier violon du théâtre de la Fenice. On a gravé , à Paris, un concerto de violon de sa composition. CAMERARIUS ( PnîLrppE), doc- teur et vice-chancelier à Altorff , né à ïubingueen i537, mourut, après avoir résigné toutes ses charges, à Altorff en i6-4- C'est pendant, ses loisirs qu'il écrivit ; Centurias tnjs Iioraruni subcisiyarum. Il y parle , au dix huitième chap. de la première centurie , de imlustriâ hominurn , (juibusdani veterum instrument is musicis , et quatcnwi .ju\/tititui in lis sit instruenda. Y . Wa'lher. CA]VîERLOHKR.(Dom Pr,ACfno de ) , musicien de chambre vi oh '— nojne à la cathédrale de Munich , fil graver vers 1760, à Amsterdam et à Kiir» rriberg , plusieurs œuvres de symphonies , dans lesquels on trouve beaucoup de choses agréables, et le premier exemple des quatuors conce/lans, qui eurent tant de vo^ue par la suite. On a en outre de lui dix- huit trios pour la guitare , avor. violon, cl vingt-quatre trios pour i, prince de Valachic , célèbre par ses connaissances étendues dans les sciences , a été directeur de l'Aca- démie à Pétersbourp. Il est mort en 1723. Il a laissé une Histoire com- plète de la Turquie, dans laquelle il dit : qu'il a introduit le premier, en 1691 , les notes de musique chez les Turcs à Constantinople , et qu'il a non - seulement formé une collection de chansons turques, mais aussi tracé une instruction sur la musique de cette nation. Cette dernière , a été perdue en mer, ainsi que nous l'assuré le di- recteur de chapelle M. Keichardt dans son Kunstmagpzin ; et quant aux notes , nul Turc aujourd'hui n'en a la moindre connaissance. C ATNTmO (Paoi.0) , fit paraître , en 1785 , à Venise ,^ son premier livre de madrigaux à cinq voix , il» 4**- -. T» CANUNTIIS (P. pETRus Po- TENTiNUs de) , de Poteuza , frère mineur j Tevo le compte parmi les auteurs de musique , parce qu'il a publié en i5oi , à Florence , un traité , intitulé : Regulœ Jlorutn musicœ. V. Walther et Martin Stor. ^ _ CAPALETTI , fit graver des trios pour le violon , à Londres vers 1780. CAPELLA ( MARTiANts ) , ne en Afrique , vivait à Rome sous le règne de Léon , dans le milieu du cinquième siècle. Le neuvième 1ivt« de son traité des sept Arts Libé- raux , roule uniquement sur la musique. Cet ouvrage qui n^t qu'un abrégé de celui d'Aristide Quintiii. n , « été commenté par Meibomius et par Grotius. Henri Spelman rem;irque dans son Glossaire , que Capella fut le premier qui donna le noni de tons à ce qu'on appelait modes dans la musique d'église, CAPÉLLI, compositeur italien de no» jouis , a composé la musi- C A 117 ^ue de l'opira j^cliille in Sciro , et celle <3u Cent seizième psauane , en Jatin , à quaire voix , avec plusieurs autres arieltes et cantates. Il a paru de lui, en i783, une canzonetla lie Métastase , avec accompagne— ment d'uu violon, et l'on trouve encore de sa composition , dans la Gazette de musique de Bossler, une «cène d'un ope'ra italien, pour un soprano, en partition. CAPOCINO ( Alessandro), ne' dans le duché de Spoletto , vivait à Rome en 1624 ; il y a écrit cinq livres de musique. Voy. Jœcher. CAPORALE, a fait graver à Londres , vers 1789 , douze solos pour violoncelle. CAPOSELE (P.HoHATio),frère mineur, a fait imprimer à Naplcs , en 1625, Pratica del canto piano o canto fer ino. CAPPONI (Ranieri) , abbé ita- lien 5 il a paru de lui en 1743, a Florence, 12 sonate da Cam, per "Vari stromenti. CAPRANICA ( RosA ) , jeune caniatrice italienne, élève de la Min- gotti , depuis 1772 à Munich, au service de l'électeur de Bavière. .Elle venait alors de Rome, et chan- tait avej une netteté extraordinaire, et d'une manière fort agréable. Voy. Voyages de Burney , tome II. CAPRARA , maître de chapelle de l'Empereur, à. Vienne, y diri- geait en 178(5, à 1 Opéra de cette ville , un orchestre nombreux de forts bons musiciens. CAPRÎCORNUS (Samuel), ^son nom éW\{ Bohshorn) , célèbre maître de chapelle à Siullgard , y fit pa- raître, de i655 à 1708, beaucoup .de motets , et autres ouvrages de njusique vocale. Avant 1659 , il était direclLeur ^e musique à Pres- bourg. CAPRON, un des bons élèves d* \ Gaviniés , et qui déhuta au Concert \ Spirituel vers 1768, publia, en j 1769, six sonates d: violon , op. i • \ et , 1 année suivj^nte , six quatuors, op. 2. La nièce de Piron , devenu aveu- gle , était secrètement mariée à Ca— pron, et elle s'imaginait que son oncle ét^it loin de soupçonner cette «nion. J'en rirai bien après Jiijçi mort, disRÎt Piron , qui faisait sem- blant de tout ignorer, ma bonn& JYanette a le paquet. En effet , elïé était nantie d'un testament, dans 1< quel son oncle disait : Je laisse à JVanet'e , /emnie de Capron , mu-' sicien , elc On peut juger de Tat- tendrissement avec Itqurl elle lut ces mots quand elle fit l'ouverture d- l'acte, Voy. la Vie de PUon, par Rigoley de Juvigny. CAPUTTI , compositeur de mu- sique vocale, vivait vers i"]^^- On connaît de lui, en Allemagne, uft concerto poiir ilùte , en manus- crit. CAPUZZl, élève de Tartini, pour le violon, est né à Venise en 1740. JLl est actudiement à Bergame. Qn a de lui des quintetti , publiés à Venise, et deux œuvres de quatuors, gravés à Vienne. I^a musique qu'il |i composée ])our les ballets est surtout Irès-estiraée. CARAFFE, le cadet, musici^jot de chambre da roi de France , a pnblié, vers 1702, plusieurs sycn— phonies. CARAMUEL HE LOBKQ- WITZ ( Jeaw ) , docteur et pro- fesseur en théologie , évêque d^ Vigevano, He Tordre de Cîteaux , né à Madrid le 23 mai 1606 , a publié à Rome, entr'auirs ou- vrages : Arte nueva de musica in-^ venLad:i , anno da 600 , per sancto Gregorio / D^esc^nccrtàda , anno da 102', per Guidon Arelino ç Restiluida à sa primera perfec- cion , anno 1620 , par J^r. Pedro de V^renna ^ Reducida à este breue compendio , anno 164^ , in-4'', «n JRonia. Le même ouviage a été im- prime aussi à Vienne, en I74'> Pou^ plus de détails, voytz Waliher. CARAPELLA (ToMAs), maître de chapelle à Naples vers ^6oo. Le, P. Martini, dans son Histo re ,. parle avantageusement de son style de madriqal. Ou a imprimé à Na - pies, en 1628, un recueil de chan- sons, à deux voix, de sa composi- tion. CARAfiA ( Ma Jame'lj cantatrice de Milan 5 en 17 4, f"l appelée à B-^rlin, au théâtre italien de cette •ville avec un traitement de deux mille éçus ( environ huit mille fr. )^ elle y ç'iait ei^core en i-; 86. ii8 C A CARAVOGLIA (Madame), née | Balconi , de Milan , cantatrice ita- lienne. Chrétien Bach la fit \enir à I^ondres , ou elle chanta pendant deux ans à ses concerts. En 1784 , elle était engagée au théâtre de Prague. Sa voix, quoique peu forte, clait très - agréable et son chan4; très-soigné. Elle était si infatigable, qu'elle chanta, dit-on, un soir, Tingt- trois ariettes de suite. CARBASUS ( L'abbé). Il a paru sous ce nom, en l'/Sg, une brochure in-i^j de quarante-cinq page», in- titulée Lettre sur la mode des ins- Irumens de musique. CAR AMAN (Joseph de), prince de Cliimai , prctecleur des artistes , donne des concerts , oi!i il réunit l'élite de nos musiciens. C'est chez lui que M. Cherubini a composé la belle raesse qu'on a gravée en i8io. CARBONEL ( Joseph - Noël ) , né à Salon, en Provence, le 12 août jySi, était fils d'un berger j il per- dit SCS pfirens en bas âge, ei fut re- cvieilli par un particulier qui le fit entrer dans un collri^e de Jésuites, où le célèbre Massillon , ayant eu occasion do le voir et de remarquer ses dispositions, l'honora de sa pro- tection. Au sortir de ses études, on l'envoya à Paris étudier la chirurgie. Son goût naturel pour la musique lui ayant fait cultiver dès sa plus tendre jeunesse le galoubet, instru- ment de son pays, il conçut le pro- jet de le perfectionner et d'en faire son unique ressource. Ce fut à Vienne qu'il connut le célèbre Noverre, qui y était alors maijre de ballets , et qui le fit entrer depuis à l'Académie Royale de Mu- sique. Tout le monde se rappelle encore de l'y avoir entendu jouer du ealoubet. Jjoquet , son compatriote , com- posa pour lui son ouverture du Sei- l^neur bienfaisant , qu'il exécutait derrière la toile. Il parvint, par son travail conti- nuel , à donner à cet instrument tout le développement dont il était susceptible , et à en jouer dans tous les tons sans changer de corps , ce à uoi on n'était point parvenu avant ui. 11 fit une méthode de cet instru- ment borné, qui fut long- lem» la fi seule connue : elle fut gravée cheal Lachevardierre. ' Ce fut à lui qu'on s'adressa lors- qu'on ft-availla a l'Encyclopédie, et ce fut lui qui donna les renseigne- mens qu'on trouve dans cet ouvrage sur le galoubet. Il mourut , pensionnaire de l'O- péra , en 1804. CARBONEL (Joseph-Fratvçois- Narcisse ) , fils du précédent , no à Vienne , en Autriche, le 10 mai 1773 , avait cinq ans lorsqu'il suivit ses parens à Paris. Son père lui ap- prit les élcmcns de la musique. II entra , vers 1782 , aux élèves de rOpéra ; c'est en cette qualité qu'il joua le premier dans Tarare le rôle de l'enfanl des augures. Lors de l'éta- blissemont de l'école royale de chant vers 1783, il fut du nombre des élèves choisis pour y entrer , et y suivit, d'une manière plus étendue, ses iiiîîdes musicales. Il fut aussi f'u nombre de ceux dont les heureuses dispositions don- nant des espérances , mt^riièrent des appointemens. Quoiqu'élève , il lou- ehail 4oo livres par an. Il avait alors une jolie voix de dessus , et chanta des récits dans toutes les messfs so- lemnellcs exécutées dans les églises de Paris. A celte époque , il chanta trois fois à la chapelle du roi, où les chefs de l'école royale désiraient le faire entendre. Il fut élève , à celte école, de Go- bert , pour le piano; de Rodolphe et de Gossec, pour l'harmonie et la composiiion j de Piccini , Langlé et Guichard , pour le chant. Il fit exécuter au Concert Spiri- tuel , vers 1787 , une scène de sa composition ( la Mort du prince Léopold de Brunswick ). Il y chanta lui-même le premier air avec sa voix de soprano ; mai.<, pendant les deux morceaux que cii3ntaic m MM. Rous- seau et Chardini , l'émoiion natu- relle à un enfant de quatorze ans produisit rn lui une telle révolu - lion , qu'elle hâta le changement de sa voix , et qne, sans avoir ép^-ouvé d'autr<» effet de la mue, il cnaata le trio qui termine la scène, moitié en voix do soprano , moitié en voix de ténor. Depuis celte époque , il n a conservé c^ue de^ moyens sufGsans pour donner ses leçons comme professeur de chant. Pa,rmi les élèves qu il a formés à / Paris, on distingue madame Scio , c^it'brc actrice du théâtre Feydeau. Il a arrangé une grande quantité 4e morceaux pour le piano. 11 a fait cinq recueils da ro- mances , dont deux romances ont été chantées par Garât, aux con- certs de Fejdcau. Plusieurs scènes et oratorios de sa com;)Osition ont été exécutés au Concert Spirituel. Enfin, il a pu- blié trois oeuVres de sonates pour le pi«no et quelques sonates et morceaiux séparés. CARBONI ( Jean - Iîaptiste ) , chanteur célèbre au service du duc de IVJanloue vers i^oo. CARCAWl (Joseph), maître de chapelle aux Incwrabili , à Venise, né à Crcma, dans la terre ferme, que liasse proposa lui même pour son successeur, lorsqu'il quitta cette place pour se rendre à D^^esde. On conserve encore beaucoup de ses coniposiiioDs. En L'j/^z, on donna , à Venise , l'opéra AtnleLo de sa composiJion. CARDAN ( JÉHOME ) , mort à Rome en iSjG, a publié, sur la musique, Prceccpta canendi. GARDON (M.), actuellement ■violoncelliste au théâtre de TOpéra- Comique, est oncle des trois Irères Cardon qui sont célèbres comme musiciens. Le premier, excellent maître de harpe, a fait plusieurs duos, so- nates et concertos pour cet instru- ment , tt des airs variés pour le violon et la guitare. Son Art de jouer de la harpe a été publié en 1785 à Paris. Cet artiste est mort en Russie vers i8o5. Le second , P. Cardon , élève de Richer pour le chant , et de son oncle pour le violoncelle , était chanteur à la chapelle du Roi , à Versailles, en 1788 , et donne au- jourd'hui des leçons de chant et de violoncelle. Le troiiièaie , enfin , est un vio- loniste très - distingué , qui brille surtout dans l'exécution du qua- tuor. CARESAN A (Cristoforo). orga- niste à la chapelle royale de Napies Vers *68o , e&t oompté parmi les C A 119 raeilîrurs compositeurs de son tems. Ses duos, qui parurent en i68i, sont surtout irès-estimés. Les trios ou solfèges, exercices à trois voix sur les intervalles de l'échelle qui les suivent , devraient cire dans tous les conservatoires et les écoles de chant. M. Choron les a insérés dans le livre II des Principes de Composi- tion de;» Ecoles d'Italie. CARESTir*Jl ( GiovANwi), dit Cusaniao, de la famille des Cusani de Milan, qui le prit sous sa pro- tection dès J'àge de douze ans , na- quit à Monte ' Filaliano , dans la Marche dAncône, et brilla, pen- dant près de quarante ans, sur la scène, comme un des premiers chan- teurs. De J733 à 1735, il chanta à Londres sous Hsend en outre extrêmement exercé dan s » les passages qu'il exécutait de la » poitrine, conformément ans pnn- » cipps de l'école de Bernacchi et à » la manière de Farinelli. Il était » très-hardi , et souvent très-lieu- » reux dans les variation», » Ce fut surtout à Dresde et à Berlin qu'il se perfectionna dans l'exécutioa de l'adagio. GARE Y ( Hewri ), poète et musicien anglais , qui florissait à Londres vers 1720 , eut de grands succès dans la chanson et le getira fugitif, dont il publia des recueils. I 20 II se hasarda f^atis l'opéra sérieux , et en donna deux ( Araalic et Te- raminte ) , qui furent mis en mu- sique par Jjampe et par Smith. ' ÇimiRALDl (GiAcoRNo) , Ro- xnaiu , un des meilleurs acteurs et chanteurs comiques . se trouvait à Paris vers 1780, et s'y distingua par son art dans la déclamation , et par sa voix naturelle , agréable et flexi- ble. CARILLÉS (M.), us près de Madrid, a reçu des leçons de violon de son père. Il y a quelques années, il vint à Paris, et se vanla dans toutes les sociétés d'être le premier violon du monde. Invité à jouer le premier violon d''un qiiatuor d'Haydn , accompagné par Kreut- zer , Rode et Lamarre , il s'en ac- quitta tellement, que ces trois ar- tistes brodaient leurs parties à qui mieux mieux , et mystifièrent Com- plètement le pauvre Carillès , qui s'en retourna aussitôt en Espagne. CARÏSSIMI , maître de la cha- pelle Pontificale et du coUége de Rome vers i6ot), fut regardé dans toute l'Europe comme le plus ha- bile compositeur de son tems , rt il a conservé cette réputation dans les générations suivantes. Il fut le maî- tre de Cesii, de Scarlalti , de Buu- noncini et de Bassani , etc. C'est à lui que les Italiens attribuent géné- ralement Torf^anisation actuelle du récitatif, que Jacques Péri et Monte- Verde avaient inventé , à la vérité, avant lui 5 mais auquel ils n'avaient encore donné qu'une forme très- imparfaite. Carissimi le perfectionna en lui d'onnantun chant plus facile et plus coulant , et en le rappro- chant de l'accent du dialogue na- turel. Il fut le premier qui porta quelque mouvement et quelques figures dans Ja basse , alors encore entièrement lourde et monotone 5 idée dont Cortlli se servit après lui avec tant de succès dans ses compositions. C^est encore lui qui, le premier, joignit et introduisit dans les églises l'accompagnement de la musique insirurnenlale aux motets : et on assure auRsi qu'il fut le premier in- venteur de la cantate. Il semble cependant qu'il a seulement com- ^ïinncc à s'en servir pour l'église et peur des sujeis rejigieujs. C" A' Les plus célèbres de ses cantates sont le Jugement de Salomon et Jephie. On fait de grands éloges de ses motels, en général. On a cité surtout celui qui commence par ces paroles : Turhabantur iinpii : Ga— luppi Testimait singulièrement. Son style était doux et coulant, sans être pour cela moins noble et moins élevé. Signorelli dit que quand on le louait pour la facilité de son style, il répondait : Ah ! quilest difficile de parvenir à celte facilité ! CARLANI (Carlo) , chanteur célèbre vers 1780. CARLETON (Richard) , prêtre et bachelier en musique à Londres; y a publié, en 1601 , un ouvrage de madrigaux à 'cinq voix. 11 tra- vailla au Triomphe d'Oriane. CARLETTI , abbé de Rome 5 il fut collaborateur, pour la musique et la poésie, du Gicrnale délie belle arti , qui parut à Rome* en iy88 et années suivantes. CARLEVAL ( Antoine ) , Es- pagnol, grand Gontrapuntiste , vi- vait , vers iSgo , en Italie , et s'y acquit une grantle renommée, CARMiNATI , de Venise , un des plus anciens élèves de ïartini , était premier violon à Lyon en 1770. Il était déjà fort âgé. CARINÔLI (Mademoiselle), Clld d'un virtuose de ^]anheim. née vers 1773 , parcourut l'Allemagne en 1784» et se fit admirer par la beauté de sa voix et son acquit en musique. CAR^OLI ( Angelo ) , bon com- positeur à Bologne 5 "vers i-io, était partisan de l'accompagnement à grand bruic , dont on abuse tant depuis quelque tems. En 1723 , il y publia l'opéra Ainor nato trà l'ombre,- et, quelques années plus tard, une forr belle sérénade. CARPAlNfl ( Gaetanû) , compo- siteur pour l'église , connu vers lySo CARPIANl (Luc A s), maître de chapelle à Bologuc , y fit jouer , en 1673 , VAnLioco y pièce du comte Minato. CARRÉ ( Frère Rem y ), est au- tour du Maître des Novices dans l'art de chanter. Paris, I744» ^^-^'^* Le Journal des Savans , de l'j\'^ x fait l'éloge de ce livre. C A CARRÉ ( Louis), dp l'Académie des Sroieuces , mort le ii avril 171 1 , fut chargé , par l'abbé Bignon , de l'aire îa description de tous les ins- irumens en usage en France. Il pu- blia d'abord une théorie générale , stir lequel il est marqué que c'est Casella qui en a C( mposé la musique. ÇASELLl, chanteur , admiré en 1771 , au théâtre Saint-Benedeito , » ^ Venise. CASELLI (Gïuseppe), bon vio- loniste à Bologne , était , en 1760 , au service du Czar , à Pétersbourg. il a composé, six solos pour vio- lon. CASIMIR ( Louis - Hetvrt -Fré- déric-Eeecker dit ) , né à Berlin , en «79© , de parens allemands, i>u jets du roi de Prusse ; amené en France à lâge de dix ans par madame de Genlis , et depuis ce lems , son élève et son écolier pour la harpe , a joué en public avec les succès lés plus brillans. a Ce jeune virtuose a véritablement perfectionné l'un des plus beaux îustmmens que Pon connaisse, en inorttr«iint qu'on peut jouer sur la harpe les pièces les plus difficiles du piano, et que même on peut exécuter sur la harpe des difficultés impossibles sur le piano. La rapi dite et la netteté de son jeu sont parfaites. 11 est le seul joueur de harpe qui se serve des deux petits doigts , comme sur le piano , et qui fasse des sons harmoniques des deux mains, avec une extrême vi- tesse j il joue ainsi des sonates de piano. Il est le seul ausgî, dont la harpe soit montée avec des cordes excessivement tendues , ce qui de- mande une force particulière , et rend le son delà harpe infininient plus beau. Enfin, il a joué en pti— blic plusieurs morceaux de sa com- position , enlr'autres, une 3iarche- bataille et un rondeau qui ont pro- duit le plus grand effet. On dit cjue ce jeune, et étonnant artiste , Îiossède d'ailleurs beaucoup de ta- ens différens. On n'est jamais en- tré dans la carrière des arts d'une manière plus brillante , et avec plus d'avantages réunis w. CASPARIWI ( EtJGiTVE ) , fac- teur d'orgues de Sorau , dans la basse Lusace , construisit en i-o3 , l'orgue de Gœrliz. .*-on fils Adan» Horazio prit part à cet ouvrage. Jean Gottlob , fils de celui - ci , exerce la m*' me profession. CASSERIUS (Jules), anato- miste célèbre do Padoue , était prévôt de Jérôme Fabriclus, dont I il obtint dans la suite la place. Il a publié , en 1601 à Ferrare , un ou- vrage in fol. ,'sous le titre ; Histo- ria anatomica de uocis et audit us or§;anihus , avec figures. CASSIA , dame célèbre , du tems de l'empereur Michel Balbe et de son fils Théophile , a confiposé les mélodies de plusieurs h^^rhnes. CASSIQDORE ( Magn.Aure- LiKM ) , consul romain , naquit dans la province de Lucanie en 5i4 , et mourut en Ô^S. L'abbé Gerberl a inséré dans le premier volume de s^s auteurs de musique une disser- tation qu'il a laissé sous le titre : Institiitîones musicœ , et qui fait partie de son ouvrage : De artibus ac disciplinis liheraliuin liitera- rum. CASÏALDO (André-Piscara), clerc régulier de I\aples au dix- septième siècle , a écrit : Sacra— rum ceremoniarutH Praxis , livre dans lequel il admet l'usage des instrumens de musique pour l'é- glise , tels que flûtes , trompettes et cors, mais à l'txclusion de tous les autres instrumens mondains. V. l'Histoire de Gerbert, CASTALI (Erasme), en der- nier lieu recteur d'école et membre du roagiistrat à Bergreichenslein , dans le cercle de Prachin en Bohê- me , né dans le même etidroit , était basse-contre excellent et jouait fort bien de presque tous les ir.s- trumens V. 8tatist. de Boehm. Chap. VU. CASTEL, apublié, iiPari^î, en 1780 , six duos et six trios pour violon. CASTEL (Louis-Bfrtrand) jé- suite , né à Montpellier en 1688, mourut en J']oi. Son clavecin ocu- laire, annoncé dès lyî^, fit beaucoup de bruit et fut bientôt oublié patce que c'était un projet bizarre et ini- C A 123 possible h exécuter. Il a travaiHé trente ans au Journal dts savans, 4Bl a rédigé les ouvrages de théorie de Rameau. On attribue au P. Cas- tel deux brochures, au sujet de la lettre de J. J Rousseau sur la musi- que française. La première est : Let- tres d'un académicit n de bordeaux , sur la théorie de la musiiue; et la seconde : Rtiponse critique d'un aca- démicien de Rouen. Qnoicjue géomètre, le P. Caslel a peu de mélliode dans ses écrits ; mais il a des saillies , et quelquefois du mauvais goût , témoin cette phra- se : La vie est une épigramrae dont la raort est la pointe. CASTELLI ( Paolo ) , a donné , en i(»83, à la cour de Vienne, // trionfo dt Davide^ paroles e\, mu- sique CASTI ( GiovAWNi - Batista ) , mort à Paris le 7 février i8o3, âgé de quatre-vingt-deux ans, publia, encore jeune , des poésies légères et des nouvelles galantes. Pendant son séjour àVienne, il fità la demande de Joseph II , l'opéra du Roi Théodore A Venise, mis en musique par Pai- siello. Il alla en Russie, revint à Vienne où il succéda au grançJ Mé- tastase, et fut fait poète cesareo (de la cour). C'est à soixante-seize ans qu'il composa le poème Degli ani- inanti pctrlanti , dont M. Andrieux a traduit plusieurs fragmens avec autant de strl que de grâce. V. là Décade philosophique et littéraire , de l'an X. CASTILETI (Jeaw), compositeur du seizième siècle. On trouve plu- sieurs motets de sa composition , dans Petr. Joanelli nov. thesaur. mus. f^enetite i658. V. l'Histoire de Gerbert. CASTRO (Rodrigue de) , méde- cin juif en Portugal , fit ses études à Salamatiqtie, et s'y distingua telle- ment par son assiduité et ses con- naissances qu'il obtint la dignité de Docteur. Vers i594i il s'établit à Hambourg : il y exerça son art avec beaucoup de succès jusqu'en 1627, oi!i il mourut le 20 juin. Parmi plusieurs autres ouvrages, il a publié, en i6f/|, à Hambourg , son Medicus politi- cus , dont le quatorzième chap, du quatrième livre traite de l'utilité de la musique daD$ le Uaitement des raaiadiçs. CASTRO DE GISTAU (Sal- vador ) , d'une famille nohlc arra- gonuaise, est né à Madrid en 17^0. a Comme la plupart des espagnols , dès l'enfance il jouait de la gui- tare. Cet amusement national déve- loppa son goût particulier pour la musique , qui le mit bientôt au rang des amateurs recherchés dans la so- ciété. Doué d'une imagination vive , il entrevit que la guitare pouvait prétendre à d'autres avantages que ceux d'accompagner les chants des amans espagnols. lien fit donc une élude particîfilière , et s'appliqua à celle de l'harmonie et de la compo- sition , sans vouloir sortir de la classe des amateurs Un talent for- mé ne larda p.-^s à le faire recher- cher dans tous les cercles où les ar- tistes parlaient de ses succès. Mais M. Castro , comme l'a écrit M. dé Boufflers ( page 479 du Mercure de France du mois de juin 1809 ) savait « Que les plus petits apparteraens conviennent de préférence à la gui- tare j qu'elle n'y fait jamais plus de bruit qu'on ne lui en demande; et qu'elle joue avec la voixla moins for le le rôle d'une amie modeste, toujours altenlive à faire briller son amie , sans prétendre à détourner sur soi l'attention. » Connaissant donc tout le mérite de cet instrument , et ju- geant bien les lieux où on peut le faire entendre , M. Castro n'a ja- mais eu d'autre prétention que celle de ne paraître qu'au salon d'une famille , ou dans le modeste asile de Tamilié. Cependant le charme de son jeu Ta fait deSirer partout où les succès de la guitare se bor- naient à lui avoir donné , surtout en France, la répntalion d'un ins- trument ingrat. Celui qui lui dots- n^ si habilement droit à de nou- veaux titres ne fut pas .plutôt arrive en France , que la musique compta réellement un instrument de plus. Invité à la faire entendre à Bayonue dans un concert, il y exécuta seul , différens morceaux, qui donnèrent la mesure de son goût et de son la^ lent. Ce succès lui prépara le plus favorable accueil à Paris où il s'est établi, et où il est recherché parla meilleure société. Il y a eu d'il- lustres écolières. Le soin de plaira à toutes lui avait fait composer et publier un journal dé guitare. Cet C A \ 124 ouvrage a le mérite parlîculier de donner dans ch^ique numéro un morceau espagnol, un italien, un dechanlde Tune ou de l'autre langue avtc accooïpagnement , et un mor- ceau de 'guitare , mais toujours choisis dans les compositions qui caractérisent le mi* ux le goiit par- ticulier de chacune des deux na- tions , et qui tiennent davantage aux habitudes et aux mœurs du pjiys. M. Castro ne borne pas ses travaux à la publication de son Journal. Il continue de se livrer à ceux de la com[;ositi^n. Ses ou- vrages ont un caractère d'origina- lité piquante, qui les feront tou- jours rechercher de ceux qui aiment que la musique exprime bien les sntimens qu'elle doit peindre j et M. Castro est vraiment peintre , en écrivant un accompagnement ou des thèmes , qu'il développe avec toute la grâce qui sied à son imagination féconde ». CASTRO VILLARI (le P. Da- KiEL ) , cordelier , théoiicien et Compositeur , a fait jouer à Ve- nise les trois pièces suivantes ; Gli ai'veninienti di Orinda , en 16.59; la Pnsif/ae, en 1661 ; et la Clcopa." Ira , e.n 1662. CASÏRUCCI, deux bons vior liiiistes, qui jouaient les solos à l'orchestre de Londres , en 172G , sous la direction de Ilœndel. V. Quanz. CATALANI ( Madame) , cé- lèbre cantatrice actuellement en Angleterre , a brillé , il y a trois ans, dans les concerts de Paris. KuUe ne l'égale dans VAria di biavura , mais elle laisse beau- coup à désirer du côté de l'expres- sion. CATATMEA ( la Signora), can- laLrice italienne , chanta , r-n inn à Dresde, dans l'opéra Cléofide,le second rôle avec Faustina. CATEL , i)é à Paris vers 1770, élève de M. Gossec et professeur d'harmonie et d'accompagnement au Conservatoire, a composé un grand nombre d'ouvrages de mu- sique eu différens genres j jTiais au- cun ne lui a fait plus dhonneur que le Traité d'harmonie qu'il a publié en 1802, et que le Conser- vatoire a adopté pour servir à l'en- seignemçut. Dans cet ouvrage , M. Catel envisage l'iiarmonie d'une ma^iière tout à fait neuve. Il dis- tingue esseniicUement deux sortes d'accords : les accords naturels et les accords artificiels. Les premiers produisent l'harmonie naturelle j l'harmonie artificielle se déduit de celle-ci par le retard d'une ou de plusieurs parties. Celte idée n'est , à proprement parkr , qu'une extension de ce principe du contrepoint j que la dissonance n'est que la prolonga- tion de la consonance 5 mais appli- quée à la science des accords , elle en a fait, en quelque sorte, une science neuve. Nous ne savons point si celte théorie appartient en propre à M. Catel , ou s'il 1§ doit a l'école dont il est sorti; mais l'ayant le premier énoncée d'une manière pohitive , l'honneur de l'invention doit lui appartenir. On verra aussi avec quelque intérêt les nouvelles considérations, que mon- sieur Choron a présenté sur cette matière dans le premier livre des principes de composition et , plus récemment encore, dans les prin- cipes d'harmonie et d'accompa- gnement à Tusage des jeunes élèves. Les ouvrages pratiques do M: Ca- tel consistent dans une très- grande quantité de musique d*ins- • trumens à vent , symphonies et en trois opéras : Sémiramis, l'Auberge de Bagnères et les Artistes par oc- casion ; ce dernier renferme entre iautres un trio fort estimé. CATELY ( Miss ) , cantatrice au théâtre de Londres, en 1770, jouissait d'un traitement de trois cents livres sterlings. Sa voix suave , quelle possédait parfaitement ; sa décla- matiun vive et son goût exquis , firent qu'elle y réunit tous les suf- frages. Elle épousa le général La- salle , et mourut le i5 octobre 1789. CATHERINE II, montée sur le trône en 1762 , pendant un règne de trente-quatre ans, accéléra les pro- grès de la musique en Russie.' Elle appela successivement à Pétersbourg, de grands compositeurs italiens , tels que Galuppi , Traetta , Paisiello , Cimarosa , et combla de largesses les virtuoses en tout genre. On sait que le célèbre ^violoniste Lolli , lui plut tant par son exécuiiou , (jucIIq C A îtii donna un archet enrichi ô\\n solitaire , et sur lequel elle avait écrit de sa main : Ahcheï fait P4r CA.THERI1VE H, POUR I-'lNCOMPARABLE LoLLi. V. l'article Lolli. CATTANEO ( François - Ma- niE ) , était, en 1700 , maître de concert à la chapelle de Dresde. On a de sa composition trois con- certos pour violon , et quelques ariettes, en manuscrit. CATTINA , composa, en 1760, un motet pour le piano avec ac- compatjnement. CAÙCIELLO (P.) , On a gra- vé de sa composition, à Lyon en 1780, deux œuvres de six duos pour le violon , cinq quintetti pour le même instrument et la flûce, et trois symphonies isolées à grand orcfiestre. CAULERY ( Jeaw ) , maître de chapelle de la reine de France. En i558 , il vivait à Bruxelles , d^où il fit imprimer à Anvers un ou- vrage sous le titre : Jardin musical , contenant plusieurs belles fleurs de chansons spirituelles à trois et qua- tre parties , trois vol. in-4^. CAUPECK , né en Bohême , était un habile bassoniste de la chapelle de Wurlzbour^ , en, 1740. CAUSSE ( Honoré-Frakcois) , fils de J.J. Causse , maître de mu- sique de la cathédrale de Saint- Pons ( département de l'Hérault), est né dans celte ville le 17 mars 1777-, , Elève de son frère , connu par plusieurs œuvres pour le piano | il commença ses études musicales à six ans j et, à huit ans, il donna des leçons de piano et de compo- sition. Depuis 1789 , il a parcouru différentes villes de province , en ?ualité de professeur de musique. 1 ne lui reste pas un seul manus- crit de ses ouvrag^-s qui sont as- sez nom'breux. Nous ne pouvons citer de lui que deux sonates pour le piano et une ouverture qUe M. Vi£;uerie a entre les mains. CAVALIERI (M.elle), habile cantatrice à TOpéra à Vienne , de Z776 à 1786. CAVALIERE ( Emilio del ) , compositeur célèbre du seizième siè- cle, ne à Rome , est compté parmi ceux qui , les premiers, tâchèrent de relever Tart en iialie. La coar de 123 Florence y conlribnn beaucoup en le nommant, en iSyo, à la place du maître de chapelle Alfonso délia Viola. Ses deux pastorales ( // sutiro et la Visperazlone ) , qu'il fit représenter a Florence en iSqo, sont les opéras les plus anciens que' l'on connaisse , et c'est la raison pour laquelle quelques uns lui at- tribuent l'invention de ce genre de représentations théâtrales. Ce qni paraît plus certain , d'après Burney, c'est que son oratorio Anima e cor- po est le premier drame religieux italien où le dialogue se trouve entièrement en forme de récitatif. Il fut représenté pour la première fois , à Rome . au mois de février dd l'année 1600 Arteaga dit que sa mu- sique se ressentait encore beaucoup du genre des madrigaux , et que se» récitatifs étaient mal déclamés. CAVALLI (Francesgo), Véni- tien, est l'un des premiers qui aient composé à Venise de grands opéras. Il était maître de chapelle à l'église de Saint-Marc. En 1637, ^^ com- mença à travailler pour le théâtre , et continua, pendant plus de trente ans , à l'enrichir de beaux ou« vrages. En 1639 , le Nozze di Tetl e di Peleo. En 1640, gUAmoridiApolIn e di Da/ne. En i64i , la Didone. En 1642 , Atnore innamorato ,- la Virtii dé* strali d'amore ,- JVarcfso ed Eco immorialati En i643 , VE^ gisto. En 1644, '« Deidamia et L'Ornilndo En 1645, la Doriclea: ilTitone^' il Romolo e il Remo. En 16.+6 , la Prosperità infelica di Glulio Cesare Dittatore. En i64S, la Torilda.En 1649, Gi'i^one,-i'Eu- ripo. En i65o , la Bradamante ,- VOrimonte. En* lôSt , L'Oristeo ,• Alcssandro -vincitor di se stesso ; l'Armidoro,- la Rosinda,- la Ca- listo: En i652, l'Eritrea,- p^ere- mondu, V Amazone d' Aragona, En 1653, VEhna rapita da Teseo. En 1654, J^erve. E\\ i655, la Statira principessa di Persia ,• VEtismena. En i656 , Artemisia. En i656, An- tioco. En 1659, E^cna. En 1664 >, Sc'pione a/ricano.Exx i665 ,Mutit> Scepola ,' Ciro. En 1666, Potnpco magno V. le Glorie delta Poemu e délia Musica. Scheibe , qui possédait un de v.çi opéras en original, dit dans uu« jaG C E note de son Musicien critique : « Il 3) a été excellent dans soo tems j ses 3) récitalils surpassent tout ce que » j'ai vu d'un Italien dans ce genre. » 11 était hardi, neuf, plein d'ex- i> pression , et il savait se plier exac- }) lement au caractère des persou- » nages. Il paraît être le premier >* qui, pour exprimer certaines pas- » sions , s'est servi du changement 3; du genre de ton. Les Italiens ;> doivent avoir aimé alors , plus i) qu'aujourd hui , la diversité de i) voix , puisqu'on trouve des voix 31 de ténor et de basse- contre dans 3) cet opéra , etc. » Le chevalier Planelli assure en outre , dans son ouvrage sur l'opéra: ce Que l'opéra Giasone , de Cavalli, » fut le premier dans lequel on 3j trouva, à la fin de quelques scènes, » le mot Aria à la tête de morceaux 3) séparés , dans lesquels dominaient » soit le chant, soit lesinstrumens, 3> et qu'avant lui, les opéras avaient i) consisté entièrement dans uu ré • 3) citatif sérieux, que les instrumens > soutenaient et interrompaient 3> quelquefois. » L'on trouve encore, dans Doglio- iii , cose notabili délia citta di p^enetia , deux passages où l'auteur rend justice aux grands talens de Cavalli. Le premier , p. 207, est ainsi conçu : « Per le sue dillellevoU 3i compositioni fu chiamato alla « corte di Francia , alla corte di )) Baviera, dove diede grand sag- i) gi délia sua virtà ( Il lut appelé 3) à la cour de France à cause de 3) ses compositions agréables , ainsi 3) qu'à la cour de Bavière, oiî il 3> donna de grandes preuves de ses 3, talens) «.Le second, àlapag. 208, dit : « Francesco Cavalli veraniente 3) in Ilalia non hà pari , e per 3> esquisitezza del suo canto , e j> per valore del suono dell' or- )> guno , e per le rare di lui coni- M positioni musicali , le quaLi in 3> slampa fanno fede del di lui » valore ( François Cavalli n'a 3> vraiment pas d'égal en Italie, tant i> pour la sublimité de son chant et )> son habileté sur 1 orgue , que pour 3> ses rares compositions musicales , j) lesquelles, étant imprimées, font )) foi de ses talens ). m La lislode ses ouvrages se termine à l'année i666j mais nous trouvons que J.-Ph. Krieger le rencontra en- core vivant, à Venise, en 1672^ et profila de ses leçons pour se |»er- leclionner dans son art. V. Glor, délia Poes. , et Marpurg , Bey— Licege , t. 11. CAVEWDISH (Michel) , mu- sicien anglais du dix-seplié/nc siècle, dont un a jugé les compositions di- gnes d'être admises dans le r» cutàl de chansons , ^ cinq et six voix, qui parut à Londres en 1601 , sous le titre : Les Triomphes d Oriane. CAVAINA (Giov. Batt.), chan- teur célèbre , au service du marquis Cravena vers 1710. CAV.I , maître de chapelle à Borne vers lyBS, dont on connaît quelques scènes d'opéra eu manus- crit. CAYLUS (Anne-Cla.tide. Phi- lippe de Thubières , comte de ) , né en 1692, et mort en 1765, célèbre voyageur et antiquaire , a publié quelques écrits sur la musique des anciens. Son épilaphe, par Diderot, est singulière : ci - gît un antiquaire , acariâtre et brusque : Oh : qu'il est bien logé dans cette cruche étrusque ï GAZA MAJOR ( Mde. ) , épouse d'un médecin très-d'stingué de Pa- ris , vers 1754 , était célèbre par son talent de cantatrice et de cla- veciniste. CAZA MAJOR , natif de Saint- Domingue , neveu du général Du- gommier , ,\. composé plusieurs ro- mances et autres pièces fugitives de musique qui annoncent du goût et de la facilité. CECCAKELLI (ODOARno),da Mevania , reçu tenorisie de la cha- f>elle pontificale en 1628, était un lomme très- instruit , et un savant compositeur. Il fit des efforts pour réformer , par des règles et par ses propres compositions , la négli- gence de ponctuation et de proso- die qui s'étaient introduites dans la musique latine. V. Adami. CECGRERIINI ( Antoine ) , théorbe à Sainte-Croix de Prague , mort en 175b, avait occupé celte jdace i)endant plus de 5o ans; il lut le dernier qui y joua de cet ius- Irumcni. C E H^ECCHINI ( Angelo) , musi- cien du duc de Braccinio , a mis en musique à Rome , en j64i , la Sin- cerità triomfante , ou lErcofeo ardire , pasioiale d'Ouaviano Cas- telli. ^ , CELESTINO , maître de con- cert à la chapelle dti duc de Mec- HenbourgSchwerin depuis 1781, était un des plus grands violonistes de nos jours. Wolf dans son voyage dit , en parlant de lui : « Pour » juger le caractère d'une pièce, a il ne lui faut quun seul coup- î> d'oeil dans la partition j il joue j) avec précision , dans tous les tons î) avec l'intonation la plus pure. » Il •vivait, en 1770, à Komé où Burney le connut premier solo de cette patrie de la musique. On a de lui des pièces pour le chant en manus- crit. Outre cela , il a ëte' publie' de sa composition , à Berlin €n 1786 , trois duos pour violon avec Tioloncelle. CELESTINI (Madame ), e'pouse du préce'dent , et cantatrice de la même cour, eut de grands succès à Copenhague en 1783^ elle fut moins heureuse «î Berlin, en 1787. CELl ( CoNSTANZA ) , de Rome, cantatrice célèbre vers 1756. CELLARIUS ( Simon ) , com- positeur j maître de chapelle , né à Gènes, à fait graver à Florence , en 1785, trois trios polir le clavecin avec vio- lon obligé. .CERONE(D. Pedtio) , de Ber- game, chanteur à Naples, a donné ; lie g oie per il canto fett\io , Na- poli, 1(109. Il a publii/ au.ssi eu espagnol : El Melopco y y Maes- tro ^ tractado de Musica teorica y pratica , Napolea , i6i.3. Cet ou- vrage renferme d'excellentes choses. CERTON , maître des enfans de chœur de la Sainte-Chapelle , a mis en musique à quatre parties, en i546 , trente-un |psaumes de Da- vid. CERETTO (Sctpione) , napo- litain , est l'auteur d'un ouvrage intitulé : Délia pratica musica vocale e stromentale , Napoli , i6oi, in-4^. C'est un ouvrage es- timable j on y trouve des contre- points très-bien faits. Zacconi 1rs a rapportés djns sa Pratica di mu' slca , deuxième partie. CERUTTI (l'abbé Hyacinthe) , publia, en 1776a Rome, une nou- velle édition corrigée et plus li- sible du Gahinetto armonico de Bonanni sous le titre : Descriziom degli stro/nenti arnionici di ogni génère j del padre Bonanni-^ or- nata con iî\0 ranii , in 4*^. Cet ou- vrage contient beaucoup de rc-. cherches très -savantes sur les ins- truraensdes anciens. Il fnc entrepris à l'occasion du cabinet dlnstrumeus de musique que Ton établit dans le dix-septième siècle , à côté du collège Romain. V. Forkel biblioth. CERVE TTO , excellent violon- celliste du théâtre de Drury-Lane , à Londres , mourut le 14 janvier 1783, dans la cent troisième année de son âge. 13 n soir que le célèbre acteur Garrick jouait admirablement le rôle d'un homme ivre , et venait de se laisser tomber assoupi Siir une chaise ( r;)uditoire cardait ie plus profond silence ) , Cervetto , à l'orchestre , bâilla d'une manièia bruyante et prolongée. Garrick ie levant tout à ^coup de sa chaise , réprimanda vivement le musicien , qui l'ai)pHisa en lui disant : Je vous demande bien pardon ^ j» 8 12 bâille toujours , quand j'ai trop de plaisir. CERVETÏO ( James ), de Lon- dres, fils du précédent , fut , après IVlara , le m» illeur violoncellisie de son tems. Il hérita d'une lortune de vingt mille liv. sterl. En lybci, il était premier violoncelliste au grand concert de lord Abingdon , et membre de;, concerts de la reine. Ses compositions gravées sont ; quatre œuvres , contenant divers solos pour le violoncelle , duos , solos pour la flùie , et trio pour le violon. CESAR, professeur de clavecin à Paris, de i-^yo à 1790 , y fit îjraver plusieurs œuvres médiocres et une grande quantité de pièces assez xnal arrangées. CES ATI ( Bartoiomeo ) , com- positeur italien du quinzième siècle. On trouve diiférens morceaux de sa composition dans : y. -Baf'^^er- ^anieno , Parniss, msic JFerdi^ jiand. Venet. i6t5. CESATl ( Giovanna) , célèbre cantatrice de Milan , vers lySo. CESTI (Marc- Awtotke ) , moine Récollet d'Arczzo , maître de chapelle de l'empereur Ferdi- nand III , était disciple de Jac- ques Carissiini. 11 contribua beau- coup aux progrès de l'opéra rn ita- lie , réformant la psalmodie mo- notone , qui y régnait alors , et eu transportant et adaptant au théâ- tre les cantates que son maître avait inventées pour l'église. Cavalli , qui travaillait à la même époque (i65o) «vec lui , pour les opéras à Ve- nise, participa à ce perfectionne- ment. V. Cavalli. Les opéras que Cesti a donné au théâtre de Venise , sont les sui- vans : Orontea, 1649 ; c'était le qua- Tanle-cinquième opéra que l'on re- présentait à Venise. Ccsare amante, j65i 5 Ja Dori, o lo schiavo regio , 1663 ; ce dernier eut le plus grand succès, et se donna à plusieurs re- prises, non - seulement à Venise, mais anssi dans toutes les autres grandes villes de Tltalie, Tito , )666 ; là Schiava fortunata , 1667 , d'abord à Vienne, et ensuite à Ve- nise en 1674 ( Ziani a participé à cette composition ) ; Argcne , 1668 j Genserico , 1669 ; et . dar.s la morne •anée, ^r^ia. Il doit avoir encore c H composé la musique du Paslorfido de Guarini. Le nombre des cantates qu'il a mises en musique est inUniment plus grand. C'est ce que l'abbé d'Oliva , élève de Cesti , homme savant et ex- cellent compositeur, qui vivait en 1700, assura au maître de chapelle Jean-Val. Meder. Le même abbé en citait suriout une qui commençait par ces mots : ô Cara Liberta , chi mi ti toglie ' Aàavcn , dans les Os- serv. , dit que Cesti était né à l'io- rence, et que le Pape Alexandre VII l'avait reçu , en 1660, comme ténor à la Chapelle Pontificale. CHABANON ( N. de ) , membre de l'Académie Française et de celle des belles-lettres , est mort en 1792. IVous ne le considérons ici qu« comme poëte lyrique et amateur de musique. Ilfitjouer, en 1773, l'o- péra de Sahinus, musique de Gossec. Cet opéra n'eut point de succès. V ers ce tems-là , Chabanon était le pre- mier des seconds violons au Concert des Amateurs, dirigé par S. Georges. Il a publié : l'Eloge de Rameau , en 1764 ; Observations sur la Musique, en 1779 j et en 1785, de la Musique considérée en elle-même et dans ses rapports avec la parole , les langues, la poésie et le théâtre , ouvrage qui n'est que le premier refondu et traité sur un plan beaucoup plus vaste. En général , les idées de Chabanon sont d'un homme qui n'a point ap- profondi la science et Fart de la musique. Elles n'apprennent rien à ceux qui savent, et peuvent éga- rer ceux qui ne sont pas instruits. CHABANON DE MALGRIS , frère du précédent, mort en 1780, était poète et compositeur. 11 a donné à l'Opéra , en 177^, Alexis etDaphné, pastorale; et Philémon et Baucis, ballet héroïque. Outre la musique de ces deux ouvrages , il a fait plusieurs pièces de clavecin. CHABRAN , élève de Lorenzo Somis, joignait au talent de violo- niste celui de compositeur. Il a laissé quelques œuvres de sonates pour le violon , qui sont très-estimées des connaisseurs. CHALOWS ( Chables ) , clave- ciniste et violoniste à Amsterdani. Outre une œuvre de symphonies, il y fit publier encore, en 176a, six sonates pour le clavecin. C ÏI Un autre Chalon, âe 1780 a 1790, jouait du violun à TOpéra et au Concert SpirilUL'l. CHAMBONIÈRES , mort en 1670 , surpassa , comme organiste et claveciniste , son père Jacques Champion , et son aïeul Thoiuas Champion , qui vivaient tous deux sous Louis XlII. CHAMPEIN ( Stanislas) , est né à Marseille le 19 septembre 1753. Il eut pour maîtres de musique Pec- cico ( Italien) et Chauvet. A rage de treize ans , il était maître de musique à la cathédrale de Pignan en Provence, 11 y com- p.isa une messe, \xu Magnijlcat et quelques Psaumes. Jeune encore , il voulut étudier le Traité de l'harmonie de Rameau ; et, pour le mieux comprendre j il le copia d'un bout à l'autre. Au mois de juin de 1776, il vint à Paris, et, quelques mois après son arrivée , il fut assez heureux pour donner à la chapelle du Hoi, à Ver- sailles , entre Ks deux messes, un grand motet à grantl cLœur ( Do- minas regnavLt ). La même année , il fit la tète de la sainte Cécile à l'é- glise des Mathurins^ de Paris. Il y donna une messe de sa composition et le niolet qu'il avait fait entendre à Versailles. Son premier opéra fut joué sur le théâtre des Comédiens du Bois de Boulogne , on est aujourd'hui le Ranelag, Le titre de cet ouvrage, en deux actrs , était le Soldat Français, qui eut beaucoup de succès. Depuis r/80 , M. Champein a donné au Théâlre Italien : Mina^ en trois actes. 1780. La Mélomanie, eu un acte. 1781. Le Poète supposé , en trois actes. 1782. Le Baiser , en trois actes. 1781. Les Fausses Nouvelles , ou les ]\ôces Cauchoises , en deux actes. 1786. Les Espiègleries de garnison , en trois aciL s. Bavard dans Bresse , en quatre actes. 1786. Isabelle et Fernand, en trois acter. 1783. Colombine douairi*"re , on Cas- sandre pleureur ^ en deux actes. 1785. 129 Léonore, ou THeureuse Epreuve, en dçwyi actes. 1781. Les Dettes , en deux actes. 1787. tes Epreuves du Républicain _, en trois actes. Les trois Hussards, en deux actes* 1804. Mcnzilcoff, en trois actes. 1808. La Ferme du Mont-Cénis, eu troi.s actes. i8og. u4u théâtre de V Opéra : Le Portrait , ou la Divinité du Sauvage , psrolcs de Rochon de Chabannes , 1791. Au théâtre de Monsieur : Le Nouveau ©om Quichotte , en deux actes 1789. Les Ruses de Frontin , en deux actes. Au théâcre des Beaujolais : Florette et Colin, en un acte. Les Déguisemeus Amoureux, en deux actes. Le Manteau , ou les Nièces R». vales, en un acte. Tous ces ouvrages , qui ont eu du succès , et qui pour la plupart , sont restés aux répertoires des théâ- tres pour lesquels ils ont été compo- sés , placent M. Cljampein .^ côté de Grétry et de Daiayrac. Sa mu- sique est une Jjcureuse mixtion du goiÀt français et de la vivacité ita- lienne. Son Nouveau Dom Quichotte est surtout un chef jd'œuvre en ce genre. Ce compositeur a aussi fait jouer à Chantilly, chez le Prince de Condé , l'Avare Amoureux , opéra en deux actes, qu'il acheva en vingt- quatre heures. On y trouve quatre morceaux qui surpassent peut-être tout ce que M. Champein a écrit eu musique. Voici les opéras qu'il a dans sou portefeuille : Pour V Académie Impériale : Le Barbier de Bagdad , en trois aci<^s. DiaoeetEndymion^cn trois actes. Le Triomphe de Camille , en deux actes. Wisnou , en deux actes, paroles du général Lasalle. L'Education de l'Amour, en trois actes , paroles de Laujon. Il y a 9 i3o ■vingt-cinq ans qtie cet ouvrage est reçu à l'Opéra. Pour l'Opéra - Comique : L'Inconnue ;,^en un acte. Les Mctamor^oses , ou les Par- faits Amans , en tj^uatre actes. L'Amoureux Goutteux , en un acte , paroles de Sedaine. Le Père Adolescent , eu un acte. Ee'niowsky , en trois actes. Les S...., ou les G.... de Q...., en trois actes. Bianca Capello, en trois actes. La Paternité Recouvrée , en trois sictes. Les Bohémiens, ou le Pouvoir de l'Amour , en deux actes. Le Noyer, en un acte. Le Trésor, en un acte. CHAMPION , musicien de Paris, y vivait encore en 1790. On a de lui ie Pouvoir de l'Amour , ariette à grand orchestre , qui y parut en inS6. CHAMPNERF , chanteur estimé de Londres vers 1767. Se trouva en 1784» comme basse- contre, parmi les premiers chanteurs au grand ju. bile de Haendel. CHAPELLE ( Pierre - David- Augustin ) , est né à Rouen en 1-756. Dans sa jeunesse, il vint à Paris , et fit entendre^ au Concert Spirituel, des concertos de violon de sa composition. Il a fait jouer les opéras suivans : l'Heureux Dépit, en un acte , en 17855 le Double Ma- riai^e , en un acte , en 1786 ; le Bailli Bienfaisant, en un acte; la Rose, en un acte, en 17725 le Mannequin, en un acte , même année 5 la Vieil- lesse d'Aunettê et Lubin , en un acte jouée à la Comédie Italienne en 1789 ( c'est le meilleur ouvrage de M. Chapelle, et qu'on devrait reprendre au théâtre de l'Opéra- Comique ); les Deux Jardiniers, en un acte, et la Famille Réunie, en un acte, en 17905 la Nouvelle Ze'- landaise , en un acte , jouée h l'Am- bi'^u-Comique en 1793 5 la Huche , en'' un acte , jouée au théâtre du palais en 1704. M. Chapelle a fait graver aussi des sonates, des duos, des concertos pour le violon. Il a été long-lenvs membre de l'orchestre de la Comédie Italienne. Présentement il esl à l'or- chestre du Vaudeville. C H CHARDAVOINE ( Jeaït ) ^ a publié, en i585, un recueil de chan- sons en mode de vaudevilles. CHARDINI, dont le véritable nom était Chardiù , était né à Rouen, et entra , comme ténor, au grand Opéra de Paris vers 1780. Il avait une très-jolie voix et chantait avec beaucoup de goût et de pureté. Il créa le rôle de Thésée de Topera d'Œdipe à Colonne 5 il se fit sur- tout beaucoup d'honneur par la ma- nière dont il chantait le bel air : Du malheur auguste victime. Chardini mourut encore jeune , en 1790. Il n'a point été remplacé, et ne le sera probablement pas de sitôt. C'était une époque tres-brillante , et sans doute la plus belle pour l'Opéra, que celle oii Chéron , Chardini , Lays et Rousseau étaient chargés de faire connaître au public les beaux chants de Gluck, de Piccini , de Sacchini , et autres grands compo- siteurs , qui travaillaient alors à l'envi pour la scène française. Chardini composait aussi avec goût. En 1787, il donna , au Concert Spirituel, le Retour de Tohie , ora- torio 5 et, quelques années après, plusieurs opéras, dont le Pouvoir de la Nature. CHARLEMAGNE ( Armand ) , auteur de pièces fugitives , a fait jouer,- en i8o4, l'Amour Roma- nesque, au théâtre de TOpéra-Co- mique. La musique était de J.Wœlfl, célèbre pianiste , et n'eut aucun succès. CHARLEMAGNE, roi de France, empereur d'0<;culent cou- ronné en 800 , et mort en 814 , mé- rite d'être cité parmi les illustres amateurs et protecteurs de l'art mu- sical. De son tems , comme de nos jours, la rivalité qui subsiste entre les musiciens français et les Italiens existait avec le même fond«;ment. L'on verra sans doute avec plaisir le jugement qu'il porta dans une que- relle survenue à cette occasion. Le passage suivant est extrait des An- nales do France. « Le très-pieux roi Charles étant retourné célébrer la Pâfjue à Rome, avec le Seigneur Apostolique , il s'émut, durant les fêtes, une que- relle entre les chantres romains et les chantres français. Les Français prétendaient chanter mieux et plu* agréablement que les Romains; les Romains , se disant les plus savans tîans le chant ecclésiastique, qu'ils avaient appris du pape saint Gre'- gôire, accusaient les Français de corrompre, écorcher tt défigurer le vrai chant. La dispute ayant été portée devant le Seigneur Roi, les Français, qui se tenaient forts de son appui , insultaient aux chantres romains; les Romains, fiers de leur i;rand savoir, et comparant la doc trine de saint Gré.s;oire à la rusticité des autre» , les traitaient d'ignorans, de rusties , de sots et de grosses bêtes. Comme cette altercation ne finissait point, le très -pieux roi Charles dit à ses chantres: Véclarez- nous qu'elle est Veau la plus pure et la meilleure , celle qiCon prend à la source vive d une fontaine _, ou celle des rigoles qui nen dé- coulent que de bien loin? Ils dirent tous que l'eau de la source était la plus pure , et celle des rigoles d'au- tant plus altérée et sale qu'elle ve- nait de [)lus loin. Remontez donc , reprit le seigneur roi Charles , à la fontaine de saint Grégoire , dont vous avez évidemment corrompu /c chant. Ensuite; le Seigneur Roi demanda au pape Adrien des chan- tres pour corriger léchant français, et le Pape lui donna Théodore et Benoît, deux chantres très savans et instruits par saint Grégoire même ; il lui donna aussi des Antiphoniers de saint Grégoire , qu'il avait notés lui-même en notes romaines. De ces 'deux chantres , le seigneur roi Charks, de retour en France, en envoya un à Metz , et l'autre à Soissons, ordonnant à tous les maî- tres de chant des villes de France de leur donner à corriger les Anti- phoniers . et d'apprendre d'eux à chanter. Ainsi furent corrigés les Antiphoniers français, que chacun avait altérés par des additions et retr^nchemens à sa mode, et tous les chantres de France apprirent le chant romain , qu'ils appellent maintenant chant français ; mais, quaîit aux sons tremblans , tlaités , batLus , coupés dans léchant, les França s ne purent jamais bien les rendre , faisant plutôt des chevrot- temens que des roulemens, à cause de la rudesse naturelle et barbare de leur gosier. Du reste, la piinci- C H ,3i pale école de chant demeura tou jours à Melz ; et auîant le chant romain surpasse celui de Metz , au- tant le chant de Metz surpasse celui des autres écoles françaises. Les chantres romains apprirent de même aux chantres français à s^accompa- gner des instrumens , et ie sei-^neur roi Charles ayaut de rechef amené avec soi en France des maîtres de grammaire et de calcul , ordonna qu'on établit partout l'étude des lettres; car, avant ledit Seigneur Roi , l'on n'avait en France aucune connaissance des arts libéraux. » Depuis près d'un siècle, l'Eglise de France a universellement aban donné le chant romain , pour y substituer des chants lourds, sans goût et sans régularité. Puisse le Héros qui a rétabli l'em- pire de ce g» and Prince ^ et qui semble l'avoir pris en tout pour modèle, rétablir encore cette partie de son œuvre, en fixant pour tou- jours le chant grégorien, reste pré- cieux delà m:-lodie grecque, dans toutes les églises de Tempire J et pùisse.nt les Français, avertis par sa juste prédilecljoo pour la facture de l'Itahe, chercher, dans les chefs- d'œuvres de cette école , les vrais rnodèles du beau et de la perfec- tion. CHARLES-LE. CHAUVE, roi de France vers 84o , était grand amaltur de musique d'église , et composa un office du Saint-Suaire. V. 1 llist. de GerberL CHARLES QUIWT , Empereur, né à Gand eu )5oo, et mort en i5j8 Hélait, selon le témoignage de tous les historiens , grand ama- teur et connaisseur en musique, et contribua beaucoup au perfection- nement de celle d'église dans ses Ctâ.t.5 • CHARLES VI, Empereur. d'Al- lemagne en 1711, mort en*i74o, avait toutes les connaissances d'un virtuose Un jour qu'il jouait au forte piano la partition d'un opéra de Fux , son vieux maitre de cha- pelle, en lui tournant les feuilles s'écria av»'c enthousiasme : ^h / votre Majesté pourrait être maître de cfijpelle partout ! Pour plus de détail., voyez les Légendes, p. 85. Il était surtout grand amateur de canons, et ea a non -stulemeDi 9- 102 composé plusieurs lui-m(?me, mais c'en fit encore composer un grand nombre par des compositeurs alle- mands, français et italiens. CHARLES - EUGENE , duc de •Wurtemberg-SluUgard , né le n fé- vrier 1728, s'est rendu célèbre par son goùL pour la musique et par ses connaissances en cet art et dans tous ceux qui y sont relatifs. Sous son rè^ne , la chapelle et le théâtre de Sluttgard furent ce qu'il y eut de mieux en Europe. On y vit briller à-la-fois ou successivement tous les talens du premier ordre , tels que Jomelli , Ferrari , N ardini , Lolli , Aprile , Teller, Rudolphe . Prat et Mansi. Il réunit aussi les grands maîtres de décoration et de danse , tels que les deux Vestris et Noverre, et autres habiles artistes , qu'il avait su choisir pendant ses voyages. Pour se faire une juste idée de rétendue de son génie, qui embras- sait toutes les parties des arts, il suffit de lire la description des fêtes qui eurent lieu , en 1763 , le jour de la naissance du. duc régnant de Wurtemberg. Tout ce que l'art peut produire de briiant et de magni- fique y fut étalé f^^endant huit jours , et c'est lui qui en fut l'inven- leur et le directeur. Nous ne ci- tons que la fête de Ludwigsbourg , du septième iour, où il transporta, Tiour ainsi dire , toute la cour au milieu des divinités de l'Olympe , en liant tellement l'ensemble de la représentation que les spectateurs , confondus avec les acteurs, sem- blaient ne former quun seul et même tout. D*ns un âge avancé, les scien- ces formaient sa seule occupation , sans qu^il négligea pour cela les foins qu'il devait i la prospérité de son pays. ^ , „ CHÂRLES-GUILLAUME- FERDklNAND , dut de Brunswick, né en 1735, fut élevé de Pesch , et jouait déjà , n'étant encore que prince héréditaire, le violon avec une telle perfection , qu'il surpassait beaucoup de musiciens de profes- sion. CHARLOTTE , reine d'Angle- terre , princesse de M^ cklcmbourg- Strélitz , née k 19 mai 1744 était déjà très-habile sur le clavecin et sur la flûte, lorsqu'elle arriva en Angleterre en 1761. Elle y choiiit C H encore Chrétien Bacîi pour son maître de musique, et par ses leçons elle parvint à un très-haut degré de perfection. CHARPENTIER (Jeaw Jacques BEAUVARLET , dit) , né à Abbe- ville , en lySo, d'une famille très- ancienne , et qui a produit plu- sieurs hommes distingués , tel que M. Beauvarlet , célèbre graveur , était organiste à Lyon , lorsque Jean- Jacques Rousseau, passant par cette ville, l'entendit et le félicita sur ses talens , qu'il jugea dignes de la ca-^ pitale. M. de Montazel , archevêque de Lyon et abbé de Saint-Victor de Paris lui fit donner l'orgue de cette abbaye, dont il vint prendre pos- session en 1771. Un concours qui eut lieu l'année suivante, et ovi il remporta le prix sur les plus cé- lèbres organistes, lui valut l'orgue de la paroisse Saint-Paul , et le fit regarder comme un des premiers organistes de Paris , à une époque où cetts ville en possédait de fort ha- biles , tels que Couperin ,' Séjan , et où Torgue était encore très consi- déré. M. Charpentier a exercé son ta- lent, avec distinction , jusqu'à la subversion du culte en 1793. A cotte époque, la suppression des orgues et notamment des orgues de Saint- Paul et de Saint-Victor, luicansèrent un chagrin extrêmement profond j sa santé déclina rapidement et il mourut au mois de mai 1774- I' * publié un grand nombre d'œuvres. Ceux qu'il a fait pour son instru- ment doivent être rangés parmi les meilleur» en ce genre. M. Jacques - Marie Reauvarlet- Charpentier, fils du précédent , est né à Lyon le 3 iuillel 1766, a eu pour maîtie son père, qui le mil en état d'improviser à qualoize ans un Te Deuin. 11 a publié un .^rand nombre de sonates de caractère ec de pièces a necdoti [ue? , telles que la Bataille d'Ausfcrliiz , do Jéna , etc. Gervais ou le jeune Aveugle , opéra comique, représenté aux Jeunes- Artistes; une Méthode d'orgue , sui- vie de l'office complet des Diman- ches et d'un Te Deuin pour les solennités. CHARPENTIER (Marc - Atn-- TOTNE ), naquit à Paris en i634 > el fit dans sa jeunesse le voyage de C H i33 Rome, où il apprit la composition <îe Carihsimi. Le dub ^{'Orléans, régent, fut 6on élèvf pour la coaiposilion , et le nomina uiLendantde sa musique. De tousses opéras, Médée lui celui qui fut le plus de succès. Il mouri<| en 1702 , maître de musique de la Sainte Chapelle. Quand un homme voulait devenir compositeur , il disait : Allez en Italie , c'est la véritable source. Cependant , je ne désespère pas eue quelque jour les Italiens ne viennent apprendre chez nous ,- mais je n'y serai plus. V. le Dic- tionnaire de Fonienay. CHARTRAIN, un des meilleurs violonistes do l'Opéra vers 1780, a exécuté, au Concert Spirituel , plu- sieurs concertos de sa composition. Il a tait graver , à Paris, des duos , trios, quatuors, symphonies et con- certos pour le violon. En 1776 ^ il donna , au Théâtre Italien , le Lord supposé. CHASSÉ ( Claude-Louis de) , né, en 1698, dune tjmiUe noble de Bretagne, entra à l'Opéra en 1^21. Après une carrière brillante , il se reùraen iy57,âgéde plusde soixante ans II mourut à Paris en 1786. Cet acteur était si profondément pénétré de ses rôles , qu'un jour étant tombe sur la scène , il cria aux soldats qui le suivaient : Mjirchez- jnoi sur /d corw.ç. (V.J.-J. Rousseau.) CHASTELLLX (Le Marquis ) , auteur de l'Essai sur l'union de la Poésie et de la Musique. Paris, 1765, in-i2. Cetouvrage, ouïe fruitd'un voyage que l'auteur fit en Italie à l'é- poque des réflexions que l'on a com- mencé à faire sur cet art , alors aban- donné à des professeurs peu en état d'en raisonner. Il remarque, avec rai- son, que les musiciens ne connaissent pas assez la poésie , et que les poètes ne savent pas as§ez la musique. CHATEAUMINOIS , autrefois première flûte et tambourin des Va- riétés-Amusantes , est aujourd'hui galoubet au théâtre du Vaudeville , et joue quelquefois des solos sur cet instrument pendant les entr'actes. CHATEAUINEUF (L'abbé de), publia en 1725, à Paris , un petit ouvrage sous ce litre : Dialogue sur la Musique des Anciens, que l'on dit avoir élc fait paur !Ninon de Lenclos. Du reste , c'est un ouvrage superficitl , qui ne contient que de* notions inexactes et commnnes. CHAUCER ( GoDEFRoi ), che- valier, né à Woodstock, en An- gleterre, surnommé , de son tems , l'Homère anglais, mourut en i4oo. Hawkins lui doit la majeure partie des rensei^oemens sur la musique profane, et sur les instrumens du quatorzième siècle , dont il a fait usage dans son Histoire. CHAUVÉT , aveugle, organiste à Sai ut- Lazare en 1786, a fait en- tendre, avec succès, plusieurs mor- ceaux de sa composition. CHAZET ( René ) , auteur de jolis vaudevilles et de comédies de circonstance , a fait les paroles de plusieurs opéras comiques ^ enlr'au- très j l'Avis aux Jaloux , joué en 1809, musique de M. Piccini l'oncle. CHANÉE (Jean), musicien français du seizième siècle , de la composition duquel on trouve diffé- rens motets dans Joaneli Thés. Mus. J^enet. \r^^>^. V. Gerbert. CHEFDEVILLE, fameux joueur de musette et de hautbois, entra , en 1723, à rOpéra , pour y jouer de la musette. CHELL (Willams), chapelain séculier, prébendier et chanteur à l'église cathédrale dliereford j fut créé bachelier en musique à Oxford en î524- L'évêque Tanner fait men- tion de deux écrits dont il est Tau^ leur. L^un sous le titre : Musicos practicœ conipendiuni. Le second sous celui De proportionibus tnu- sicis. CHELLERI (FoRTURATo), en dernier lieu conseiller de cour du roi deSuède et du landgrave d'Hesse. Cassel , maître de chapelle et mem- bre de l'académie royale de musique à Londres, naquit en ïb68, à Parme, en Italie, oii son père, allemand de naissance, et, dont le nom était originairement Keller, était musi- cien et compositeur, sans faire néan« moins grand usage de ces talens , s'étant livré à d'autres occupations. Ayant perdu son père à l'âge de douze ans , et sa mère trois ans après, son oncle maternel, François- Marie Bassani, mailrc de chapelle à la cathédrale de Plaisance , le prit dans sa maison pour veiller, comme tuteur , à sou éducation , se propc i34 C H fiant de lui faire étudier la jurispru- dence. Ce fut là que le génie du jeune Cfielleri commença à se mon- trer.SaiTS aAoir jamais eu la moindre leçon de musique , il essaya de tou- cher le clavecin. Son oncle s'étant aperçu qu'il montrait beaucoup plus de talent pour la musique que pour les sciences, résolut de culti- ver ce pencJiant naturel, et lui donna à cet effet lui-même des le- çons de chant et de clavecin. Aidé par le gf'nie et par Tassiduité de son élève , il réussit à le former, ensorte qu'au bout de trois ans il fut ca- pable de remplir la place d'orga- niste. > Pour ne pas rester un musicien ordinaire, le jeune Chelleri com— xuença alors à étudier aussi l'art de la composition , sous la direction de son oncle , et y fit tant de progrès , qu'il commença en très- peu de tems à composer quelques psaumes à trois et à quatre voix. La mort de son maître et second père lui enleva cette ressource et le priva en même tems de tout secours Abandonné à son sort et réduit à ses propres forces , il redoubla de zèle et d'assiduité pour se perfection- ner dans son art. Il eut le bonheur que son premier essai public qu'il fit à Plaisance, en 1707, par son opéra de la Griselda , fut très -bien accueilli , et lui valut d'être chargé, de Crémone, de composer le nouvel opéra qu'on devait y donner l'an- née suivante. S*étant acquitté de cette commission , il s'embarqua à Gênes, le 7 janvier 1709, pour aller ià Barcelone en Espagne. Il resta toute l'année dans ce royaume , par- courant toutes les villes o\x il savait qu'il existait quelques bons musi- ciens, et faisant connaissance avec eux, afin de profiler de leurs leçons. Après son retour en Italie , en 1710, il s'y acquittant de renommée, qu'au bout de douze an« il n'y avait presque plus de ville considérables dans toute l'Italie dont il n'eut eni i- chi le théâtre de quelques-unes de ses compositions. Il termina cette carrière pour toujours, par l'opéra Zenobia et Radamadisto , qu'il avait composé pour le théâtre Santo- Angelo de Venise. L'evêque de Wurzbourg lui ayant fait des offres à cette épotjue , CheUeri accepta et se rendit en Allemagne. La mort enleva l'évcque au l)out de deux ans et demi , et il perdit celle place, mais il entra immédiatement après, en ifaS, au service du landgrave Charles d'Hesse - Cassel , qui lui dfcrféra la place de maître de cha- pelle et de directeur de musique , dans laquelle il s'est acquis beau- coup de gloire en Allemagne. L'année .suivante, en 1726, il fit un voyage en Angleterre , et resta dix mois à Londres, où il publia un livre de cantates. Ses talens lui valurent dans cette ville un bon ac- cueil , et il fut reçut membre de l'Académie de Musique. Le successeur du landgrave Char- les, qui était en même tems roi de Suède , le confirma non-seulement dans sa place, mais l'appella aussi à Stockolm en 1731. Cependant , trouvant que le climat de Suède ne convenait pas à sa santé, il de- manda la permission de retourner à Cassel , ce qu'il obtint en 1 784 j avec le titre et le rang de conseiller de cour. C'est ici que se terminent les ren- seignemens sur sa vie, qu'il a laissés lui-même, et que nous avons pris pour base de nocre narration. Sa mort paraîl avoir eu lieu vers 1708, C'était un compositeur fort agréable et en même tems très profond. Il y avait une sonate de lui, en fa ma- j-eur, (jui était, il y a une quaran- taine d'années, la pièce favorite des amateurs de musique en Allemagne, De ses ouvrages , il a été ])ublié à Londres, en 1726, un livre de can-r tates et d'ariettes^ avec accompagne- ment complet j et à Cassel , un livre de diverses sonates et fugues pour le forte-piano et pour l'orgue. En Italie, il a composé un grand nombre d'opéras. V. Gerbert. En Allemagne, il a composé ua très-grand nombre de psaumes, de grandes messes, de sérénades, d'ou- vertures et de symphonies , dont rien n'a été publie. CHENARD ( N. ) acteur de l'Opéra-Comique , joint à une belle basse - taille beaucoup de naturel et de franchise dans son jeu. Il quitta le théâtre de Bordeaux, pour venir débuter , en 178-2 , à l'Aca- démie Royale de musique , e\ »,}^ C H Concert Spirituel. Il sVst fixé de- puis au tlieàlre Italien, Nous ajou- terons que M. Chesnard a prw , pendanl quaire ans , des leçons de violoncelle du célèbre Duport , et qu'on le regarda comme un de ses rneiUeuts élèves. Le public l'entend avec plaisir jouer de cet instru- ment . dans la pièce intitulée : Le Concert interrompu. CHÉNIÉ (Marie -Pierre), né à Paris -^^le 8 juin i^^S , élève de l'abbé d'Haudimont, a l'ait exécuter à seize ans , à l'église de St.-Jacqnes- de la-Boucherie, une messe de sa composition. Depuis 1795, il est contre-basse à l'Opéra, et, depuis 1807 , à la chapelle de S. M. l'Empe- reur Napoléon. Il a composé plusieurs messes et motels, trois Te Dewn , utj Re- gïna cœli , un 0 salutaris , un Domine salvunij etc. De plus, des romances, et autres pièces fugitives. CHÉNIER (M..J ), célèbre au- teur tragique et satirique , a fait beaucoup de poésies lyriques , dont quelques-unes ont été mises en mu- sique par BÎM. Méhul et Gossec. Le Chant du Départ , musique de M. Méhul , a eu un succès prodi- gieux, M. Chénier est grand amateur de musique. CHÉRON (André), maître de musique h l'Opéra, y entra en 1734, et y battit la mesure pendant plu- sieurs années. Il a laissé des motels. On lui attribue les basses des pre- miers livres des sonates de Leclair, CHÉRON ( M. ) , acteur de rOpéra , jouait les premiers rôles, Il avait une superbe basse-taille , une figure intéressante , une taille ma- jestueuse. On se rappelle entfore la manière dont il rendait le rôle d'A- gamemnon dans Iphigénie , et celui d'(Edipe dans Œdipe à Colonne. Depuis quelques années, il s'est re- tiré avec la pension. Ses successeurs ne l'ont point encore fait oublier. CHÉRON ( Madame ) , épouse du précédent, avait quitté, près de huit ans avant lui, le théâtre de J'Opéra. Le rôle qu'elle chantait le mieux était celui d'Antigone dans Œdipe , rôle que Sacchipi lui avait appris lui-même.. i35 CHERUBINI ( Marie - Louis- Charles-Zenobi Salvador ), né à Florence le 8 septembre 1760 , a commencé dès l'âge de neuf ans à apprendre la composition sous Bar- tbolomeo Felici , et sous son fils, Alessandro Felici. Ces ueux compo- siteurs étant morts , il passa sous la conduite de PielroBizzari et de Giu- seppe Castrucci. Dès 1773 , c'est- à-dire avant d'avoir accompli sa treizième année , il fit exécuter, à Florence, une messe et un inter- mède, auxquels il fit succéder, dans l'espace de quatre à cinq années , des ouvrages pour l'église et pour le théâtre , qui furent reçus a\ec ap- plaudissemens. Ces succès enga- gèrent le grand-duc de Toscane, Léopold I1 1 ami zélé et protecteur des arts, qui distingua ses talens , à lui accorder, en 1778, une pension pour le mettre en état «l'aller conti- nuer ses éttides , et chercher à se perfectionner sous le célèbre Sarti , qui demeurait alors à Bologne. M. Cherubini passa près de quatre ans auprès de cet habile maître, et c'est à ses talens et à &es conseils qu'il reconnaît devoir la sciqnce profonde qu'il a acquise dans le contrepoint etle style idéal; ainsi que les talens qui l'ont placé lui même au rang des plus habiles composi- teurs. Surchargé d'occupations , Sarti , pour s'épargner une partie du travail, et pour exercer son élève, lui confiait la composition des seconds rôles de ses opéras. Ses partitions renferment un grand nombre de morceaux que M. Cherubini a com- posés pour lui. En 178/j , M. Cherubini quitta l'Italie et passa à Londres 5 il y sé- journa près de deux ans ,' et y fit exécuter deux opéras ( La Finta. Principessa et Giulio Sabino ). En 1786 , il quitta celte ville , et arriva au mois de juillet à Paris , où il résolut de se fixer. Néanmoins, il alla , en 1788 , à Turin , où il fit représenter son opéra à^lfigenia in Aulicle. De retour à Paris . il fit représenter le 3 décembre , à l'Aca- démie Impériale de Musique , squ opéra de Demophoon , le premier ouvrage dont il ait enrichi la scène française. Il composa ensuite ua grand nombre de morceaux déta- chés , ^ui furent placés dans l£& i3G C H opéra» italiens exécutés en 1790, et, dans les années suivantes, par l'ex- cellente troupe des bouffons italiens que PaVis possédait à cette éporjue. On se rappelle encore l'enthou- siasme qu'excitait, tntr'autres, le magnifique quatuor Cura da voi dipende , placé dans l'opéra Dei J^iaggialori feUci. M. Cherubini présidait Ini- même à Texécution de 1 ses ouvrages, et c'est autant à ses ' conseils et à sa sage sévérité qu'aux ! lalens des virtuoses que l'on a dû cette exécution parfaite , qui a dis- tingue cette troupe incomparable, dont tout ce qui l'a suivi n'a donné que d'imparfaits souvenirs.V. Théâ- tre Opéra Buffa. En 1791 , M. Cherubini donna , au théâtre Feydeau , son grand opéra de Lodoiska. Cet ouvrage est une époque dans la vie de M. Cherubini et dans l'histoire de l'art. Il fit connaître un nouveau genre , dans lequel toutes les richesses instru- mentales sont unies à des chants larges et m-ijestueux Lodoïska fut suivi d'Elisa , de Médée et des Deux Journées, ouvrages qui appartien- nent au même genre, et qui furent entremêlésd'aulresproductio .sd'un genre moins élevé; mais dans les- quels on reconnaît toujours le génie original et la main savante d'un ha- bile maître. Les succès prodigieux qu'obtint M. Cherubini dans sa patrie adop- tive, portèrent sa réputation jus- qu'au fond de TAllemagne; tous ses ouvrages y furent représentés et ac- cueillis avec un égal enthousiasme , et lui-même , étant allé à Vienne au mois de juin i8o5 , recueillit , à la représentation de Faniska , qu'il donna sur le théâtre Impérial de cette ville, une moisson abondante d'éloges et d'applaudissemens en tout genre. Revenu à Paris aix mois d'avril lJ:'o6, M, Cherubini a continué de ge livrer a la composition. Parmi les ouvrages sortis de sa plume depuis fîette époque , nous placerons au premier rang sa messe à trois voix , ;\vec orchestre, que des juges éclai- rés regardent comme une savante réunion des beautés du genre ancien pc du JE;enre moderne. M- Clierubini a été nommé l'un des cinq inspecteurs dvi Conseryatoire lors de son organisation , et con- servé lors de la réforme qui eut lieu au bout de quelques années. Il a pris part à la composition de plu- sieurs méthodes que le Conserva- toire a publiées. Telles sont la mé- thode de violon et celle de violon- celle , dan.» lesquc'les il a ajouté sous les gammes des basses en con- trepoint , qui ont été régardées comme d'excellentes études. Quoique nous ayons déjà parlé de ses principaux ouvra£;es , les amateurs nous saurons sûrement gré de leur en présenter ici une l.sle plus méthodique et plus complète : De .7173 à 1779, messes, psaumes, motets, oratorios, contâtes, inter- mèdes ( Florence ). En 1780 , Quinto Fabio y opéra en trois actes à Alexandrie- de-ia- Paillo En 1782 , Arinida y- 3Iessenzio ; opér.is en trois actes ( Florence ) j uidriano in Siria ( Livourne). En 1783, Quinto Fabio ( Rome) j Lo sposô di trè feinine. En 1784, lldalide ., opéra en deux actes ( Florence )j Alessandro nell Indie ( Mautoue ). En 1785, la Finta Principcssa ( Londres ). En 1786, Giulo Sabino ; un grand nombre de morceaux ajoutés au Marquis de Tulipano ( Londres ). En 1788, IJigenia in Aulide (Tu- rin ) j Demophooii ( Paris ). En 1790, Additions à Vltaliana in Londra , de Ciniarosa ( Paris ). En 1791 , Lodoïska (Paris). En 1793, Koukourgi , opéra iné- dit. En 1794^ Elisa. En 1797 , Médée. En 1798, l'Hôtellerie Portugaise, En*i799, la Punition j la Prison- nière. En 1800, les Deux Journées. En i8o3, Anacréon. En 1804 j Achille à Syros , ballet. En 1806, Faniska (Vienne). En 1809, Pigffi^glione (au théâ- tre des Tuileries). Outre cela un très-grand nombre de pièces détachée* dans tous les genres j d'église, de chambre , de théâtre, et diême de musique ins- trumentale, entr'autres une sonatfi i pour deux orgues, C H CHEVALIER ( Mademoiselle ) , clianleusc à rAcadémie Impériale , "vers lySo , prônée dans son lems cummelesont une quanrité d'autres qui nous font bailler aujourd'hui. CHIAPARELLI. Il a paru à P:ecouvertes sur la nalure du son). Soil Traité d'a- coustique allemand' , publié à Leipsick, en 1802, a été traduit en français sous les yeux de l'au- teur j et imprimé à Paris en 1809. L'auteur , dans sa préface , dé- crit deux instrumens de son inven- tion , Veuphone et le clavicyiindre. Voyez à la fin de Touvrage de M. Chladni , les deux rapports de la classe des sciences math, et phys. de l'Institut , sur le Traité d'acous- tique et sur le clavicyliudre. CHLEK , on a de lui six trios pour deux violons et basse , à Paris , vers i^SS. CHOQUEL , avocat au parle- ment de Provence , a publié en 1759, un ouvrage in 8*^ , inlilulé : La musique rendue sensible par la mécanique , ou Nouveau sys- tème pour apprendre facilement la musique soi-même. L'auteur y em- ploie avec avantage le monochorde et le chronomètre , instrumens connus à la vérité , mais dont on ne s'était pas encore avisé de tirer si bon parti , et dont la construc- tion est si facile , que chacun peut se les procurer aisément. En un mot, cet ouvrage met ceux qui se trouveraient privés de maître, en état d'apprendre eux-mêmes à sol- fier , à chanter juste et en me- sure. CHORI , flûtiste célèbre, à Chie- rasco en 1770. CHORŒBUS , fils d'Atys, roi de Lydie ; Bôëtius : De niusicâ , lib. 1 , chap. XX , assure qu'il a jouté là cinquième corde à la lyre. CHORON ( ALEXAivnRF, - Etien- KE ) , né le 21 octobre 1772 à Gaen , où son père était directeur des fermes , n'entreprit l'étude de la musique c[u'au sortir de ses classes , qu'il termina avant l'âge de quinze ans, au collège de Juilly. Privé de toute espèce de secours , et co«- 38 t H trarié dans ses goûts, il romnaetiça fiar apprendre lui - même , sans ivres et sans les conseils d'aucun maître , à noter tous les chanis qu'il pouvait retenir ou imaginer , et parvint à acquérir assez de fa- Ncilitédans cet exercice, avant rj^ême d'être en état de lire une note de musique. Les ouvrages de Dalem- bcrt , de P^oussier , de Rousseau et autrfS écrivains de la secte de Rameau , lui servira nt ensuite de guide dans l'élude de la composi- tion , et le mirent en état de com- poser , tant bien que mal , en par- lies ou en accompa^ncmens. Mon- sieur Grétry , à qui il montra quel- ques essais en ce genre , l'engagea à faire des études suivies , et lui indiqua M. l'abbé Rose , un des meilleurs maîtres français , avec qui il travailla quelque leras. Dé- sirant ensuite connaître les autres écoles , il travailla assez long- tems avec M. Bonesi de l'école de Léo , et avec d'autres professeurs de celle d'Italie, et lut avec beau- coup de soin les meilleurs didac- tiques allemands , dont il apprit ex- près la langue. Dans le tems qu'il étudiait les ouvrages de Dalembert , etc. le de- sir d'entendre quelques calculs qui s'v rencontraient , le porta à en- treprendre l'étude des mathémati- ques. 11 s'y livra avec une extrême ardeur , et y fit assez de progrès pour que le célèbre géomètre M. Monge , aujourd'hui sénateur, qui le rencontra à l'école des Ponts et Chaussées , le jutijeât capable de recevoir ses conseils et l'adoptât \")0ur son élève. C'est en cette qua- lité qu'il fit les fonctions de répé- titeur pour la géométrie descrip- tive à l'école Normale , en 179$ , et qu'il fut ensuite nommé chef de brigade à l'école Polytechnique , lors de sa formation. Aux études des mathématiques , M. Choron en joignit eticore d'au- tres qu'iljugea avoir plus ou moins de rapport avec la musique à laquelle il ramenait tout , et dans lesquelles l'entraînaient le désir de savoir et l'habitude de généraliser ses idées ; c'est ainsi qu'il embrassa celles de l'analyse de l'entendement , de la littérature en général , des langues «Qcieaaes «t modernes ^ jusqu'à l'heltreu , dont il tint plusieurs fois la classe an collège de Francnne- marck , depuis i588 jusqu'en 1648. Laurent Schrœder , dans son Traité de la louange de Dieu , etc. parle de lui comme d'un musicien fort habile. « Il est tellement expéri- « mente dans la musique , fils, accompagnent la musique, et » qu'il est capable; d'examiner en » personne les musicieus qui en- » Irent en place , pour s'assurer M qu'ils possèdent les connaissances w requises ; s'il les y trouve pro- » près , il en a le plus grand i> soin M V. Ehrenpforte. CHRISTINI ( Carlo ), chanteur très célèbre , au service du prince de Carignan , vers 17 10. CHRISTMANN ( Jean- Frédé- ric ) , ministre luthérien à Heu- tingsheim , près Ludwigsbourg, né dans cette dernière ville le 10 sep tembre 1752, doit être compté par- mi les amateurs de musique les plus habiles de nos jours. Doué de beaucoup de talens , il eut occa- sion d'entendre souvent la cha- pelle , alors si excellente du duc de Wurtemberg , et d'en connaître personnellement les premiers ar- tistes qui fréquentaient la maison de son père. Il se rendit dans sa dixième an- née au gymnase de Sluttgard. ïtaul déjà habile sur la flûte ei le C H iSg clavecin , il continua de cultiver ces deux instruraens , et parvint à un tel degré de perfection, que, fort jeune encore , il fut admis à exécuter un solo de fliite devant le Duc. Il se rendit ensuite à Tubingue pour y étudier la théologie. Il y con- tinua ses exercices , etilcommença à composer ses concertos pour cet instrument. Nommé vicaire chez un ministre , il quitta cette place au bout de deux ans , et alla , en 1777, à Wioterthur en Suisse , en qualité de précepteur ; là , il com- posa, pendant ses loisirs , ses Élé» mens de musique ( JSlementar-^ buch ) , qu'il fit imprimer en 17^2, à Spire, chez Bossler , avec un vo- lume d'exemples pratiques ; ou- vrage que l'on estime généralement comme un des meilleurs sur ce su- jet. 11 y fit imprimer en racme teras ses Amusemens pour le clavecin ( Unterhaltungen , etc ). En ré- pétant quelques unes des expérien- ces svir l'air inflammable , qui oc- cupaient alors les physiciens de l'Europe , à l'occasion de l'inven- tion des machines aérostatiques ; il eut le malheur de perdre un œil. C'est dans cette situation qu'il revint , en 1779 , dans la maison paternelle. A peine guéri , il ac- cepta encore une place de pré- cepteur à Carlsruhc. Il y fit con- naissance avec le maître de cha- pelle Schmidtbauer , et en même tems avec Vogler , qui se trouvait alors à la cour de cette ville , où il se fit entendre plusieurs fois. Après un séjour de neuf mois à Carlsruhe , Christmann fit un voyage dans le Palatinat pour re- connaître de pliis près l'état des sciences et des arts dans ce pays. En 1783, il obtint enfin la place de ministre dans sa patrie. Les différens ouvrages , qu'il a donnés depuis ou publiés, prouvent avec quel succès il exerce encore, dans cette nouvelle position , les taleu» qu^il a pour la musique. On doit y comprendre les pro- ductions nombreuses et de toute es- pèce , dont il a embelli l'ouvrage de Bosler intitulé : Musicalischç Bîumenlese ( Choix de fleurs de musique ). Le second liWuaae de se« C I j4o Eîémens de musique qu'il fit im- primer en 1^89, chez Bosicr , et qui contit-nueul le> principes delà basse continue et de raccompagnerrient 5 et enfin la part qa il a au plan et à l'exécution de la gazette de musi- que de Bosler , pour laquelle il a iourni plusietïrs articles fort inté- ressans. Il était , en outre, oc- cupé, en l'jgo , de recherches fort importantes relativement h l'his- toire littéraire de la musique , et travaillait à un Dictionnaire géné- ral de musique, en plusieurs vo- lumes in 4^ , dont il a fait publier le prosptclus dans les journaux de 1788. Les amateurs de cet art Ïieuvent consulter , à cet égard , a gazette de musique , du mois de février 1789 , où ils trouveront aussi sa Biographie détaillée. Nous n'avons pas appris que son Diction- naire ait été publié. CHRISTOFALI (Barthélémy), fabricant d'instrumens de musique , à Florence , vers 1720 , est le se- cond inventeur du torte-piano- V. Lettres critiq. , vol. III , pag. 97, CHRÏSTOPHORUS , docteur de musique eu Angleterre , au sei- zième siècle, d'après Boyce , dans son Cathedral musick , a publié , en i553, IHisloire des Apôtres en français , avec musique vocale. CHRYSANDER ( Guillaume- Chrétien-Juste ), docteur en théo logie et eu philosophie , professeur ordinaire de théologie à l'Univer- sité de Rintein , naquit à Gcedde- kenroda , datjs le pays d'Halbers- tadt , le 9 décembre 1718. Il était g/and amateur de musique, chan- tait, jouait la guitare, la flûte et le clavecin , jusque dans l'âge le Î)lus avancé , ou il avait encore 'habitude de chanter les psaumes hébreux, en s'accompagnant surla guitare. Il a écrit et fait publier , en 1755, un traité sous le titre.* Ilistoriches untersuchung von kir- ' chenorgeln ( Recherches histori- ques sur les orgues d'église ) , trois feuilles et demie in-8^. Il est mort depuis long-tems. CHUSTROVIUS (Jean), directeur de musique à l'église de Saint-Nico- las , à Lunebourg, en i6o3, a pu- blié dans la même année à Franc- fort ; iSacn%canUoaes , 5 , 6 ef 5 vocibus ita conipositœ , ut non solum vii^a voce commodissime cantari , sed etiain ad omnis ge^ neris instrumenta optinie ad nir- beri possint. Wallher l'appelle Custrovius. GHYTRAEUS (David), doc- teur en théologie ei proftsseur de philosophie et d'histoire , à Ros- tock , né le 26 février i53o , à In- gelfingen , mourut en 1600. 11 a publié en i595 , à Jéna in-8 > Tappendice Régulée stadiorum , dont le troisième chapitre traite de musica. V. Walthtr. CIAMPI (Fkancesco) , napoli- tain , professeur très - distingué , profond dans la conna ssance de son art , a fait beaucoup d'op«î- ras qui ont réussis. En voici une partie ; Onorio , «n 1729 j Adria- II o inSiria^ ^''/i^i il Négligente y \ 749 '1 Catone m Utica , ! 706 j Gianguir et Aniore in caricatura , 1761 ,• Anti^ono , 1762. ClAiMPl (Legreivzio Vincenzo), compositeur italien , est auteur de plusieurs jolis opéras , enlr'auires Bertoldo alla Corte sur lequel Favart parodia Ninelte à la cour qui eut alors tant de sucoès. Ciampi mit aussi en mu4^ue VAr- cadia in Brenta. Il était à Lon- dres en 176a , et y publia deux oeuvres de six trios pour le violon et un troisième de cinq concertos pour le hautbois. CIANGHETTINI _ ( Veronica ) , sœur du célèbre pianiste J.-L. Dus- seck, née en Bohême Tan 1779, fut instruite dans la musique par son père. A l'âge de dix huit ans , son frère l'apptla à Londres , oii elledonna , avec beaucoup de suc- cès , des leçons de piano. On a d'elle plusieurs sonates et deux grands concertos pour cet instru- ment. CIANCHETTINI ( Pio ) , fils de François Cianchettini, deRorae , et de Veronica Dusseck , est né à Londres , le 11 décembre 1799. Dès l'âge de q;ualre ans , il montra de grandes dispositions pour la musique. Sa mère lui apprit à tou- cher du piano , et l'instruisit dîins l'harmonie. Il n'avait que cinq ans , lorsqu'il parut pour la pre- mière foi» en publie , dans la grande salle du coticert , au théâ ire de TOpéra Italfen à Londres, où il exécuta sur le piano avec beaucoup de ji;râce , la première sonate de sa composition , et im- provisa des variations sur des thèmes qui lui lurent pre'sente's. On le rej2[arda comme un prodige. Depuis l'âge de cinq ans jusqu'à six , il voyagea , avec son père , en Allemagne , en Hollande et en France. 11 fut accueilli , aux différentes cours de ces pays , de la manière la plus distinguée , et reçut même le surnom de Mozart JSritannicus, De retour à Londres, il conti- nua ses éludes. A huit ans , il par- lait très— bien quatre langues , l'an- glais , le français , l'italien et l'allemand. Avant l'âge de neuf ^.ns , il avait déjà composé plu- sieurs sonates , fantaisies , et un grand concerto qu'il exécuta le i6 mai i8og , dans la grande salle du concert, à Londres, et qui ex- cita les plus vifs appîaudisse- mens. CIÇBER ( SuzATV^E -Marie ) , sœur du docteur Arne , cantatrice au théâtre de Covent-garden à Lon- dres. Elle quitta le théâtre de l'O- péra en 1786 , pour passera celui de là comédie. Haendcl Testimait beaucoup , cl composa principalement pour elle une ariette du Messie. Le docteur Burney dit , que , quoiqu'elle n'eût pas des connaissances g^traordi- naires en musique , elle savait in- téresser les auditeurs par son in- telligence et sa profonde sensi- bilité. CICERI, élève de l'abbé Ricci pour la composition , a fait quel- ques cantates. 11 réside à Gomo en Italie, et possède le violon qu^ avait appartenu à Corelli. CICCOGNINl, compositeur italien du milieu dix-septième siècle. Pla- nelli ^ Signorelli et Tiraboschi , le regardent comme l'inventeur des ariettes parce qu'il fut le premier qui , dans son Jason , donna au théâtre un opéra mêlé de récitatifs et de stances anacréontiques. Mais Arteaga dans son Histoire du théâtre à prouvé que Péri avait dé- jà , en 1628 . donné des ariette^ dans son Euridice. C I i4i CICOGN ANI ( Joseph ) , haute- contre célèbre , à Bologne , y fai- sait entendre son chant sublime en nyo dans les églises. CIGONiA (Jean), chanoine à Padoue , dans le quinzième siècle a laissé un ouvrage en manuscrit' sous le titre : De proportionibus que l'on conserve à ^Ferrare. CIFOLELLI , a donné aux Ita- liens , en 1770, l'Indienne, pa- roles de M. Framery , et en 177/ Perrin et Lucette. Il a publié outre cela une méthode de mandoline. CIFRA ( dom Antonio ) , ro. main^ a fait beaucoup de madri- gaux , imprimés à Rome , depuis 1616 jusqu'en lôaS. {Y.Martini). ^ ^L^A^^'^'*'-'P'^'^^°)''^^SanistJ de Milan , est auteur d'un canon rapporté par le P. Martini, à la fin de son Essai fondamental pra- tique du contrepoint-fugue. Ce canon est fait avec beaucoup d'an : toutes les voix commencent par le fa ut grave delà taille ; quand la seconde voix entre en chant la première change de registre et passe à la clef de la haute-contre et la première à celle du second - dessus 5 enfin , quand c'est le tour de la quatrième , la troisième passe à la clef de la haute - contre, la seconde à celle du second-dessus et la première à celle du dessus. * L'auteur de ce canon s'étant en vain creusé \a tête pour trouver une énigme relative à toutes ces mutations de registre , se détermina à trancher Ite nœud de la difficulté en mettant : Intendami c/ii puô ' che m'intend'io , c'est - à- diie* ^l'entende qui pourra , je m'en^ tends , moi. GIMADOR , né à Venise ver& 1760 , était un musicien fort peu instruit, mais rempli de verve et d imagination. Etant encore dans sa patrie, i\ fit , d'inspiration , un opéra de Pygmalion, qui fut irèr- goûîe à cause de l'expression et ài^ 1 originalité qui y régnaient. Quant à lui, il en fut si mécontent qu'il jeta la partition au feu, et jura de ne plus écrire de sa vie. Il tint pa- role , en effet , et dès-lors il se borna à arranger, pour son usage, 1. s morceaux qui lui plaisaient dais la musique des autres compositeurs C'est de cette manière, qu'étant 4 i42 C Londres en 1792, et Toyant avec peine que Forcheslre d'Hay-lNiarkctt refusait d'exe'culer les symphonies de Mozart , à cause de leur excessive dilficulté, il en arrangea douze des plus belles en sextuor , avec une septième partie ad libllum. Celte collection Irès-inléressauie a eu le succès le plus mérité C'est ce que Cimador a laissé de plus impor- tant. CIMAROSA ( DoMEivTCo ) , né à Kaples en I7!>4 ' ^'^t mort à Venise le 1 1 ' janvier 1801 , à peine âgé de quarante-six ans. Il reçut les pre- mières leçons de musique d'Aprile, et entra au Conservatoire de Lo- rclto , où il puisa les principes de l'école de Durante. En 1^87 , il fut appelé à Pélersbourg par l'Impéra- trice Caiherine II, pour y compo- ser des opéras. Voici ceux qu'il a donnés en Italie, et qui ont été ap- Ï)lat!dis avec enihousiasme sur tous es théâtres de l'Europe. L'Ita'iiana in Lond.ra , 17^9; H Convito , 1 due Bavoni , Gli ini- inici generosî , Il piltore parigi'no, 178a j Artaserse di Metastasio , 1785; Il Falegname , 17855 / due supposti conti i 17865 Volodiiniro , La Ballerina amante. Le trame dcluse , 17875 L'imprésario in an- guslie j 11 credulo , Ilmarilo dis- perato , Il fanatico burlato , 17885 // convitato di Pletra , 17895 Giaa- nina e Bernardone , La uillanclla riconoscinta y Le asluzzie femilini, 1990; // jnatrimonio segreto, 17935 / traci amanli , Il matrimonio per sussuro f La Pénélope , L'Olini- piade , Il sacrifizio d' Abranio , 1794; Gli anianti comici , 1797; Gli Orazi. Le dernier opéra bouffon de Ci- niarosa est iJimprudente /ortunato, représenté à Venise en 1800. TJAr- teniisia n'a point été achevée. 11 n'y a que le premier acte fait rtar Cima- rosa 5 d'autres compo^iteurs ont ts- sayé d'y ajouter les deux derniers, et ils n'ont pu réussir. Le public a fait baisser la toile au milieu du se- cond acte. Tous les opéras de Cimarosa bril- lent par l'invention , l'originalité des idées, la richesse des accompaajne- meus et l'entente des effets de la scène , surtout dans le genre bouffe. La plupart de ses motifs sont di I prima intenzione. On sent, en écou- tant chaque morceau, que la parti- tion a été laite de "verve, et comme d'un seul jet. L'enthousiasme qu'ex- cita // matrimonio segreto ne se peut concevoir. En un mot, cei ou- vrage fixa la mobilité des Italiens. Cimarosa tint le piano, au théâtre de Naplts, pendant les sept pre- mières représentations , ce qu'on n'avait jamais vu. A Vienne , l'Em- pereur ayant entendu la première représentation de cet opéra , invita les chanteurs et les musiciens à un banquet, et les renvoya le soir même au théâtre, où ils jouèrent la pièce une seconde fois. On cite plusieurs traits de modes- tie qui ajoutent à la gloire de ce grand musicien. Un peintre voulant le flatter , lui dit qu'il le regardait comme supérieur à Mozart. 3Ioi , monsieur, répiiqua-t-il assez brus- quement , cjue diriez - voustà un nomme qui viendrait vous assu- rer que vousi êtes supérieur à Ra- phaël ? Les amateur.» sévère et toujours pur ^ ses com- « positions snnt brillantes , sa— » vantes et agréables. Il a fait plu- w sieurs symphonies, qui sont a<*- » mirées des connaisseurs. Il avait » une exécution brillante et beau— » coup de goût ; on ne se lassait pas » de l'entendre préluder, llimpro— 5) visait de manière à faire croire w que c'était écrit. w A la tête des élèves distingués » qu'il a formés , on doit citer Cra— w mer , Field , madame Bartholozzi , » et autres. w Clementi était très — économe » dans ses vêtemeffS j il vivait très- M sobrement chez lui , mais il aftnait M assez la bonne ch('re, quand il était 3; chez les autres. Il avait de l'esprit, » des connaissances; était affable, » serviablc , bon ami, et enlière- w ment étranger à la jalousie )). CLERAMBALLT (Louis-Ni- colas ) , né à Paris en 1676 , et mort en cette ville en i749- A treize ans , il fit exécuter un motet à grand chœur; à vingt, il fut nommé organiste des Grands- Jacobins et de Saint-Cyr ,,el direc- teur des concerts de madame de IM a in tenon. On a de lui cinq livres de can- tates (dont celle d'Orphée a passé pour un chef-d'œuvre), et plu- sieurs autres morceaux do musiijne. CLERAIMBAULT , fils du précédent. A la mort de son père , il obtint sa place d'organiste à c o 45 Paris. Il y a publié plusieurs livres de cantates. V. Marpurg , Bey— Lrœge , tom. I. En lySô, il com- posa rintermède , Athalie. CLERCKENWELLIUS ( Brid- Gius ) , habile fabriquant d'orgues, à Londres, Il y a construit à l'église du Christ, l'ouvrage superbe qui a été reçu le g janvier iy3b. V. Nova Leips. Hebr. 4 pcirtit. 2 , p. 3o. CLKJQUOT, le facteur d'orgues le plus renommé qui fut en France, a construit , enlr'autres, l'orgue de Saint - Sulpice , à Paris. V. l'art. Dallery. CLINIUS ( Dora ) , ou P. Théo- dore Clinger, chanoine roval de S^'sint-Sauveur à Venise. Outre plu- sieurs autres écrits , on a de lui , en manuscrit , Faîsi Bordoni 8 ^'oc. •V. Mart. Stor. Il mourut en 1602. CLOVERS (Dethlev), mathé- maticien célèbre, et petit-fils de Jean Clovers, né à Schleswic, et, depuis 1678, membre de Facadéraie royale de Londres, a publié, enlr'autres , à Hambourg, en 171T , un ouvrage , sous le titre de Nof«5 hisioi'iques Sur les choses les plus remarquables de l'univers {Disquisitiones , etc.), où il traite beaucoup de la musique au tome II. COBBALD ( WiLLAMS ) ,. An- glais , un des compositeurs dont on choisit les ouvrages pour en former le recueil de chansons . à cinq et six voix , «qu'on publia en 1601 , sous le titre : Triomphes d'Oriane. COCCHI ( GiACCHiNO ) , maître de c+iapelle au conservatoire degl' Incurabili à Venise, né h Pr.doue en 1720. Il fut un dos premiers qui, par sa verve comique , fit goiiter l'opéra buffa en Italie. On le com- pare dans ce genre à Galuppi. Il vivait encore à Londres en 1771. V. Gerbert. COCCIOLA (Jean-Baptiste), compositeur célèbre du dix-septième siècle, de Verceili en Savoie , était maître de chapelle du chancelier de Lithuanie , .Léon Sapieha. Il a fait imprimer à Venisi' , en 1612 , un motet, avec une messf^ àhuilA'oix, avec basse cont. , in-4"^. On trouve encore plusieurs motels de sa com- position in Bergameno Parnasso musico. COCCILS (Marc-An-Sabel- i-iGUS ) j né à Rome en 1438, a éqril /. un ouvrage ( De rertim artiumque inventoribus ) , d^jns lequel il est souvent question de la musique et des inslrumens de musique II mou- rut en i5o7,à Càged suixantf dixans. COCHEKEAU, fameux chanti ur à l'Opéra de Lully, à Paris, verâ la fit) du dix-S' plième siècle. Il était au service du prince de Gonti , comme haute - contre , (la publié quelques livres d'ariettes. On louoit sa voix agréable et sa bell ■ fitrure. V. Séj .nr fie Paris, par Nemeiz. COGHLAEUS (Jean), docteur en théologie e; doven a Francfort— sur-le Mein, né à WendelslPin en i5o3 , mourut à Vienne on i553. On a de lui : Rudirnenta uiusicœ et geonietriœ , in quibus urbis No- jtrimbergensis laus contineLur. Voy. ^WaUher. COCHL/VEUS ( Jean ) , reot^-ur de l'écjle de Saint- Laurent à Nii- remhe: g au commencement du sei- zième siècle Son Tetrachordiun musicœ , in^*' , eut plusieurs édi- dition à Cologne. Il a encore paru un autre écrit de lui , soas le titre ; De Musica activa. Cologne, i5o7 , in 4°- Voy. IValdau , Beytr. zar Gesch. V. Nvircmberg, 178G, troi- sième cahier. COCLICUS. V. Petit. COCQUEREL ( Adrien ) , do- minicain , de Vernon, dans la haute ]\ormandie , vivait vers i65o , et a publié à Paris , en 1647, "" ouvrage intitulé ; La Méthode universelle pour apprendre le plain-chanl sans maître. CODA ( FiiÉDÉRic) , compositeur italien du seizième siècle , dont Ber- gameno rapporte plusieurs motets dans son Thés. mus. Ferd. VeneU i6i5. CODRONCHIUS ( Baptiste ) , savant médecin dltalie vers 1600 , a écrit un ouvrage sous le titre : De Vitiisvocis y libri 11 Franco/urti, 1.597, in-8*^. C'est un livre intére'- sanl pour les amateiirs de la phy- sique musicale, CŒNE , a publié à Paris » en T782, six sonates pour la guitare, avec violon obligé, op. i. COIGTNET, compositeur à Lyon vers 1750, a travaillé, conointe- ment avec Rousseau, à la musique de Pygm.^lion , et , sous ce rapport, a participé à l'invention de ce ucu- i46 C O veau genre de drame. Voy. Signo— relli. COLA, deux frères, tous deux virtuoses sur le caasciotic, dont on se sert beaucoup à Pfaples, se firent entendre en Allemagne vers 1767. CULASSE ( Paschal ) , ne' à Paris en i636 , mourut à Versailles en 1709. Elève de Lully , il le prit pour modèle dans toutes ses compo- sitions , mais il l'imita trop servile- ment; cependant son opéra deThe'tis et Pelée lui a t'ait une grande répu- tation. Il devint maître de musique du Roi. Pendant trente-six ans , il composa des motets, des cantiques, des stances, etc. Par malheur, il cherchait là pierre philosophale j il tuina sa boni se et sa santé. COLBRAN ( ISABEH AïfGELA), 1 est née à Madrid, le 2 février 1785, de Gianni Colbran , professeur de musique dé la chapelle et de la chambre du roi d'Espagne. « Sesdis- f)ositions pour là musique et pour e chant sp firent pressentir des le berceau, A trois ans, elle chantait déjà juste , et à six , dom Francesco Pareja , premier violoncelliste de Madrid et coniposilcur, lui donna des leçons de musique. A neuf ans, elle éitudia sous Marinelli , qui la dirigea jusqu'à quatorze. C'est alors que le célèbre Crescentini se plut à la former dans l'art du chant j et, lorsqu'il la jugea capable de prendre son essor, il prophétisa la réputa- tion dont elle devait jouir un jour , en disant : Je ne pense pas qu'il y ait en Europe un talent plus beau t étidjli en forme par lettres-patenies , cl a le lirre d'A— cadémi<' Royal • de musjque. ( Ces cofjcerts ont etssé presque partout j ils ont été sacrfiés à l'Opéra Co- mique. C'tst S( ulemenl comme mo- nument historique que cit article est conservé ). Le '2.l^ aoiàt , veille de Saint - Louis, on élevait auprès de la grande porte des Tuilrrics , du côié du jatdin, une espèce d amphithéâtre, tous les symphonistes de 1 Opéra s'y rendain!., et à i entrée de la nuil on formait un grand concert , composé des plus belles symphonies des anciens maîtres français. C'est un hommage que rAcadéniie Royale de musique'rendaitau roi. On ignore pourquoi l'ancienne musique, beau- coup moins brillante qu« la nou- velle, et, par cette raison , moins propre alors à former un beau concert , était pourtant la seule qu'on exécutait dans celle occa- sion. Peut être croyait- on devoir la laisser jouîF encore de cette pré- rogative , dans une circonstance où personne n'écoutait. Comme ce concert était particuliè- rf ment destiné au p.euple , et que le peuple préfère to^ijours en mu- sique les more aux qu'il connaît et dont la réputation est faite , il n'est pas étonnant qu'il tienne tou- jours à l'ancienne musique. Les morceaux consacrés et qu'on aurait été fâché de n"y plus enten ire , étaient la chaconne des Iud«s ga« 10. liS ^ c o Jantes tle Rameau , celle de Ber- ton , et surtout les Sauvages. II y a eu à Paris plusieurs con- certs célèbres , entr'aulres celui des amateurs , qui s'exécutait à l'hôtel Soubise, et qui, en effet, était composé en partie des amateurs les plus distingués. Ils s'étaient ad- joint les artistes du premier talent , et la perfection avec laquelle on y exécutait surtout les symphonies , est une des causes les plus efficaces des progrès delà musique en France. Les membres de ce concert s'é- tant désunis , il s'en éleva un au- tre sur ses débris , fondé sur une association de francs - maçons , et sous le litre de loge olympique. Les symphonies n'y étaient pas moins bien exécutées; c'csi-là qu'on rendait , d'une manière par- faite , les inimitables productions d'Haydn. Il av«it de plus le mérite de faire entendre dans le genre vo- j cal les plus fameux virtuoses étran- gers. Ce concert n'a été interrompu que par les circonstances tumul- tueuses de 1789. Les Anglais sont peut— être moins sensibles que nous à la musique, mais ils l'encouragent , l'honorent , et surtout la payent beaucoup mieux Les concerts de Bach et d'Abel , ceux de Giardini et de Rauzzini , avaient une quantité pro- digieuse de souscripteurs. Un vir- tuose , aimé dvi public , ne donne point de concert de bénéfice qui ne lui rapporte des sommes considéra- bles. On a établi à Londres en 1784, un concert en Thonneur du célèbre Hîendel , où l'on n'exécute, pour ainsi dire , que de sa musique. La première année , l'affluence fut telle, qu'on avait peine à se procurer des billets. Ils étaient d'une guinée , et la recette monta à plus de trois /îents mille livres. Il fut exécuté d^ns la salle de Westminster par huit cents musiciens Ce nombre s'est à peu près soutenu depuis. Il Sassait encore six cents au dernier e ces concerts. Il n'y a dans Londres aucun musicien qui ne se fasse un honneur et même un de- voir religieux de contribuer à ren- dre nn hommage annuel à ce jj^rand ompoiiteur. CO^CEUT SPIRITUEL' « Ed \']^5 ' Ann« Danican , dit Philidor , niusicien de la chambre du Roi , et frère aîné du célèbre convposi— leur de ce nom , obtint de M. Fran- cint-, alors entrepreneur de l'O- péra la permission de donner des concerts les jours oià il n'y aurait point de spectacles. Le traité fut signé pour trois ans, à commencer du 17 mars de la même année , moyennant mille livres par an , sous la condition expresse de n'y faire chanter aucune musique fran- çaise , ni aucun morceau d'opéra. Philidor se fit donner la permis- sion de le faire exécuter au château des Tuileries , dans la pièce des Suisses , oià il était encore il y a peu d'années. Il obtint ensuite un renouvellement pour trois ans , et même la permission d'y mêler de la musique et des paroles françaises, avec des sujets yirofanes. En 1728, il céda son privilège à Simard , et Mouret fut chargé de Texécu- tion. » « L'Académie R^oyale de musique commença . le 25 décembre 1784 1 à régir le concert par elle-même ; Rebel faisait exécuter. Les deux frères Besozzi , l'un hautbois , l'au- tre basson du roi de Sardaigne , y débutèrent l'année suivante par des duos qui eurent le succès le plus brillant. Ces deux hommes célèbres , qui vivaient encore il y a peu d'annés , étaient oncles de M. Besozzi , attaché à la mu- sique du Roi • on voit que dans cette famille les talens n'ont point dégénéré. » (c En 1741 , Thuret , alors entre- preneur de l'Opéra , afferma le Concert à Royer , pour six ans , à raison de six mille livres par an- née. En 1749 , Tréfontaine , suc- cesseur de Berger , qui avait rem- placé Thuret , renouvelîa pour quatorze ans le bal de Royer, en lui adjoignant Caperan , à raison de six mille livres pour chacune des trois premières années , sef)t mille cinq cent livres pour chacune' des trois suivantes , et neuf mille livres pour chacune des huit der- nières. Ce bail fut homologué au conseil , pour qu'il ne pÙL éprouver de changement, w « A la mort de Royer , en J755, /MondoTîville tut chargé de l'admi- nistration du Concert Spirituel, pour le compte de la veuve et de ses enfans. M. d'Auvergne lui suc- céda en lyôî , et garda le concert jnsqu'en i^'ji , en socie'te' avec MM. Joliveau et Caperan. Il fit un nouveau bail en société avec M. Berton ,• mais les recettes étant devenues très-faibles , ils deman- dèrent à résilier j ce qui leur fut accordé. » « M. Gaviniés le prit en 1778, en société avec MM. Leduc l'aîné, et Gossec , et le garda jusqu'en 1777 , que M. Legros s'en chargea. Il i'associa en 1789 , M. Berthaume , par un traité particulier enlr'eux , mais restant toujours seul pro- priétaire du privilège aux yeux de 1 atlniinistralion. Le désordre des affaires , la destruction des privi- lèges , et surtout le manque de lo- cal , lorsque Tarrivée du Roi aux l'uileri'g en eut banni les spec- tacles , toutes ces causes réunies ont porté au Concert Spirituel un coup dont il n'est pas vraisem- blable qu'il se relève. M. Legros , parti pour l'Amérique , laissa ses pouvoirs a M. Berthaume 5 et celui- ci , malgré son zèle et ses talens , ne put rien contre un pareil con- cours de circonstance. Depuis que des artistes , tels que MM. Gaviniés, Leduc, Lahous- saie . Guénin et Berthaume, avaient été mis à la tête de cet orchestre , et qu'on avait choisi pour chefs de toutes les parties instrumentales les talens les plus distingués , le Concert Spirituel avait atteint , dans l'exécution delà symphonie, une perfection rare; on. n'y a ja- mais été très -content de celle des choeurs 5 et il eiit été difficile qu'elle devînt jamais meilleure, par di- verses causes qu'il serait inutile de développer aujourd'hui. » « Ce qu'il offrait de plus intéres- sant , lorsque les entrepreneurs voulaient s'en donner la peine , était le plaisir d'entendre, de ju- ger , de comparer les grands tait ns étrangers , et l'émulation qui en ré- sultait nécessairement pour nos ta- lens nationaux. M. Legros surtout n'a épargné ni dépenses , ni soins pour procurer au public cette jouissance. C'est lui qui nous a fait CO 149 entendre des violons tels que MM. Jarnowick, Lamotte , Viotti , Eck , etc. dos cors , des hautbois, des b-issons . des clarinettes , tels que MM. Punlo , Lebrun , Ozi et Mfc/iel, C'est à lui que nous avons du Jion-seulement d'ontendre séparé- ment une madame Todi, une ma- dame Mara ^ mais de les voir dans le même concert , lutter de ta- lens et se disputer les suffrages. » A l'époque de la révolution , tous les concerts ont cessé ; mais au sortir du régime de la terreur , l'administration du théâire îey- deau entreprit d'en donner des nouveaux. Un plein succès cou- ronna son zèle : jamais concerts n'ont égalé ceux-ci pour Pexécution et le choix des artistes dans la mu- sique tant vocale qu'instrumentale. Ils furent l'époque de la gloire du célèbre Garât et de madame Barbier Walbonne. L'union de ces deux artistes rappelait tout ce que l'on avait entendit de plus parfait sous le règne de l'excellente troupe d» Bouffons Italiens , que le 10 août 1792 avait dispersée. Le plaisir de se réunir après de si longs et de si terribles orages , y ramenait une société brillante qui en îugmentait encore le charme. Le 18 fructi- dor an5, vint encore y mettre un terme. Après qtielques momens d'a- gitation , les artistes qui rompo- saienl Tancienne société Olympi- que se réunirent à la salle delà rue de Cléry^ et y surpassèrent leur ancienne réputation ; mais celte association dura peu. Toutes les entreprises faites depuis en ce genre n'ont point eu de succès durables , et les seuls concerts que l'on en- tende régulièrement à Paris , sont ceux du Conservatoire. Y. Conser- vatoire et Sociélés. CONSERVATOIRES. C'est le nom que l'on donne en Italie aux écoles publiques de musique,, parc» qu'elles sont destinées à propager 1 art et à le conserver dans toute se pureté. Ce genre d'établisse- ment s'est étendu depuis quelques années hors de ce pays. Nous divi- serons donc cet article en deux parties; dans la première, nous par- lerons des conservatoires d'Italie j dans la seconde , des conservatoires de France. c o CoNSEnvATOTn'-.s d'Italie. Les CoiiSîMvatoiro.s dllalre ponldes fon- dations |)iri\s<&, d^•s hôpitaux en- tretenus par de riches citoyens ^ les uns en faveur des enfans irou- Tt-s, les autres pour des orphelins ou des enfans de parens pauvres. Ils y sont loge's , nourris , entre- tenus , instruits gratuitement. On y admet aussi des élèves , qui paient pension, de sorte que toutes les clas- ses de citoyens peuvent y aller cher- cher une éducation musicale, qu'on préfère de beaucoup aux leçons particulières. S'annoncer pour élève d'un Con.«ervatoire,c'est donner une présomption favorable de son talent. Il est à remarquer que les théâ- tres €t les églises tirent également des Conservatoires les sujets dont ils ont besoin. Les mœurs de l'Ita- lie ne soui point blessées de faire servir les deniers de la charité à Ibrmer des acteurs et des actrices , €t tel élève, prêt à choisir un état, peut balancer quelques jours s'il fera métier de chanter l'opéra bouffon ou la messe. Il y avait trois Conservatoires à îîaples , pour ks garçons j il y en avait quatre à Venise , pour les filles. Ceux de Naples sçnt S. Ono- frio , la Pietà . et Santa Maria di LoreLto. Ce dernier , le plus fa- meux, conserve le souvenir d'avoir eu pour maîtres Léo et Durante , ei d'avoir formé pour élèves , les Traëtia, Piccini , Sacchini , Gu- glielmi , Anfos i , Paisiello , etc. Il y avait environ quatre vingt dix élèves à S. Ono/rio , cent vingt à la Pietà ; et deux cents à Sanla Maria di Lorelto. Chacun d'eux avait deux maîtres princip.tox , dont Tua enseignait la composition , et l'autre l'art du chani II y avait en outre, pour les înstrumens , des maîtres externes , qu'on appellail inaestri Secolari y ils enseignaient le violon, le violon- celle . le clavecin , le hautbois , le cor , etc. Un maître pour chaque instrument j mais seulement pour les inslrumens usités dans les or- chestres. On admettait les enfans aux Con- servatoires , depuis l'âge de huit ou dix ans jusqu'à vingt- Ils y étaient engagée oraiqairement pour Huit ans , à moins qu'ils n'y fussent en- trés dans nn âge un peu avancé , mais alors leur admission était assez difficile, et elle n'avait lieu même que dans le cas oi!i ils étaient déjà bons musiciens. Lorsque les jeunes gens avaient passé quelque tems au Conservatoire, si on ne leur découvrait pas de dis- positions , on les renvoyait pour faire place à d'autres. Quelques-uns de ceux qui y finissaient leur tems y restaient pour enseigner les plus jeu- nes, mais alors ils étaient libres , et pouvaient sortir quand il leur plai- sait. On demandera peut — être com" ment un seul maître pour la com- position , comment un seul pour le chant , peuvaient donner leçon à deux cents élèves On pourra croire qu'un grand nombre passait souvent plus de huit jours sans en recevoir j on se tromperait. Chaque écolier re- cevait chaque jour une leçon au moins d'une heure, dans chaque gen- re , et voici comment on s'y prenait. Le maître choisissait quatre ou cinq des plus forts élèves j il les exer- çait tour à tour en présence l'un de l'autre avec le plus grand soin. Quand celte leçon était donnée , chacun des élèves qui l'avait reçue la rendait à son tour a quatre ou cinq autres d'une classe inférieure , et ! sous l'inspection du maître. Ces ' seconds écoliers en faisaient autant, I et la leçon se propageait ainsi jus- I qu'aux derniers rangs. Parmi tous I les avantages sensibles de cette me- 1 thode , il faut distinguer ceux-ci » j qu'en même tems que les élèves s'ins- I truisaient dans lart musical , ils I apprenaient à enseigner les autres , j qu ils ne pouvaient écouler légère- ! ment les préceptes qu'on leur don- j nait sans que le maître s'aperçût à l'instant même de leur négligence ou de leur distraction , et que les prin- cipes de l'art ainsi reçus et rendus au même mcment se gravaient dans leur esprit de manière à ne jamais s'en effacer. Les élèves des Conservatoires fai- saient de tems en tems des exercicrs où l'on admettait des auditeurs, ils consistaient en concftrts, en oralo* rios , et même en petits opéras , com- posés et exécutés par eux-mêmes. Us faisaient auss'ile service des églises , ce qu'on appelait Fun\ioni ,- ils y chanlaientdes messes, des psaumes, des oratoires , et ce qu'ils gagnaient retournait à la maison. C'était un de S( s revenus , il était beaucoup plus considérable qu'il ne pourrait l'être en France ,• il n'y a presque pag d'église en Italie qui n'ait de la mu - sique. ' Leur régime intérieur offrait en- core des particularités remarqua- hles Ils étaient tous vêtus en uni- forme , les uns en bleu ^ les autres en blanc. Ils couchaient tous et étu- diaient dans la même salle. On con- çoit difficilement comment ils peu- vaient s'entendre en exécutant cha- cun des morceaux d'un mouvement, d'un style et dans un ton différens. M. Burney , auteur anglais de l'Histoire générale de la musiqite , et qui a entrepris , pour cet objet, un voyage en Italie, publié en 1771, fait une description curieuse de sa visite au Conservatoire de S. Ono- frio. On sera peut-être biea aise d'en tiouver ici la traduction. «J'allai ce matin, dit il { ven- » dredi 3i octobre 1770) , à ce Con- » servatoire pour visiter les salles « où ces jeunes gens étudient, cou- » < lient et mangent. Sur le pallier » du premier étage était un joueur » tle trompette , faisant si fort » crier son instrument qu'il était » prêt d'en crever. Au second , » était un cor beuglant à peu près >; de la même manière. Dans la » salle commune des études était u un concert hollandais , consis- » tant en sept ou huit clavecins, » un plus grand nombre «le violons « et diverses voix , tous exécutant j> des choses différentes et en diffé- » rens tons. D'autres élèves écri- » vaientdans la même salle; mais -)i comme il était fête , un grand » nombre de ceux qui travaillent » ordinairement dans cette salle M en étaient alors absens. Il peut y> être convenable pour la maison M de les réunir lansi tous ensemble , » cela doit accoutumer les élèves » à être fermes sur leur partie , j) quelle que soit celle qu'ils cnten- V dent exécuter en mêmetems; ils a> doivent encore y gagner de la 3r vigueur , étant obligés de jouer » fort pour s'en tendre eux- mêiiitS} O i5i » mais au milion d'une telle confu- u sion , de celte dissonance perpé- « tuelle . il est absolument impoS' w sible qu'ils donnent à leur exé- u cution un certain degré de déli- w calesse et de fini ; de là cette dé- j) goûtante rudesse si remarquable w dans leurs exercices publics , et » ce manque absolu de goût, de p netteté , d'expTessic>n qu'on re- » proche à ces jeunes musiciens , i) jusqu'à ce qu'ils les aient acquis )i ailleurs. )) Leurs lits , qui sont dans la ti même salle , leur servent à pla- » cer leurs clavecins et les autres M instrumens. De trente à quarante M jeunes gens qui éiudiaient dans » celte salle , je n'en pus trouver w que deux qui jouaient le môme » morceau Les violoncelles » s'exerçaient dans une autre , et M les flûtes , hautbois et autres ins- w trumens à vent dans une troi- » sièrae , excepté les trompettes et « les cors , qui sont obligés dp^ » jouer sur les degrés j ou sur i& M comble do la n^aison. » La seule vacance pour toute » l'année dans ces c'cales , est eu » automne , et ne dure que pew «. de jouri. Dans Thiver , les jeunes » gens se lèvent deux heures avant « le jour , et ne cessent d'étudier » depuis ce moment jusqu'à huit « heures du soir, excepté une heure » et demie pour le teros du dînfr,^ M Cette constance au travail peu— » dant plusieurs années , jointe à » leur génie »£) urel et à de bons » principes , do't en effet pra- » duire de grands n^usiciens. » Les Conservatoires des filles , qui existaient encore à Venise en 1771 , étaient régis à peu près sur le même plan. Leurs noms étaient VOspedale délia Pietà ( l'hôpital de la Pitié ) j le Mendicanti ( les. Mendiantes) j le Inctirabi'i ( 1 g. Incurables ) ^ et VQspedaleLLo 4i San Giovanni è Paulo ( le petit hôpital de Saint-Jean et de Saént- Paul). C'est de ce dernier que Saccbini était maître en, 1770. Ils étaient entretenus par les soins et aux dépens de riches amateurs nobles , négocians. et autres Les filles , sévèrement tenues J» l'égard des mcBurs , y restaient ordiaai-* rement jusqu'à ce qu'elles fu=our les étrangers qui assistaient a leurs concerts , d'entendre non- seulement tous les genres de voix , mais encore toutes les espèces dins- truraens exécutes par des femmes , sans que le dur toucher de la con- tre-basse , ni les sons rudes du cor et du basson effrayassent leurs poitrines délicates ni leurs faibles doigts Tels étaient les Conservatoires d'Il^li'e , ces célèbres écoles qui ont inondé l'Europe de compositeurs et de chanteurs du premier ordre. Depuis que Tllalie est soumise à la dominai ion française , les concerts de Naples ont été réduits à un seul celui de la pietà et soit préven- tion , soit tout autre motif, Tor- ganisation qui a été donnée à cet établissement ne paraît pas avoir réuni tous les suffrages. En ibo8, S. M. le Roi dltalie a établi à Milan un Conservatoire dont la direction a été confiée à M. ■'-'. Asioli. 11 estforiné de i\ pro- fesseurs €t de 60 élèves tant pension- naires qn'extetues , et donne déjà ^es résultats satisfaisans. Conservatoire de Paris. Mal- gré Tutilité démenti ée des Conser- vatoires , lancin gouvernement n'avait point songé à former d'ins- titutions de ce genre. On concevra facilement qu'il ne pouvait guères en sentir la nécessité , si Ton fait attention qu'autrefois les théâtres lyriques étaient accoutumés à se recruter dans les maîtrises des ca- thédrales ( V. Maîtrises) 5 qu'en ef- fet les sujets qu'elles produisaient devaient bien suffire pour chanter des opéras composés par des or- ganistes, des maîtres de cathé- drales ou des artistes élevés à leur école , ainsi que ct la eut lieu en France depuis 1 institution de l'O- péra jusques à nos jours. Mais lorsqu'en 1774, Gluck, Pic- cini , Sacchini et d'autres célèbres compositeurs italiens eurent chassé de la scène française les hurkmens notés de leurs prédécesseurs , ou commença h sentir qu'il fallait des chanteurs pour une musique qui voulait être , non criée , mais chan- ge, L'Opcra eut dope ses élèves à G Ô son magasin de la rue Sainl-]N[i- caise , et en 1784 , M. le baron Bre- tcuil , ministre zélé et ami de tout ce qui tendait au bien , éta- blit, aux Menus Pla sirs , l'école rovale de chant et de déclamation. Ces élablissemeus mal administrés et dominés par une influence per- nicieuse , ne produisirent pas , à beaucoup près , tout le bien que l'on pouvait en attendre, ou pour mieux dire , i s n'en pioduisirent aucun, et ils n'ont, autant que nous sachions, placé sur les théâ- tres que des gens sans moyens ou sans goût , qui d puis ont pris , comme leurs contrères l'habitude de hurler au lieu de chanter. 11 fallait des circonstances plus impérieuses pour amener en France la formation d'un Conservatoire. La révolution de 1789 , qui a dé- truit ou créé un si grande nombre d'étabiissemens conduisit enfin , comme on va le voir à ce ré- sultat. Quarante - cinq musiciens , pro- venant du dépôt des Gardes Fran- çaises , formèrent , en 1789 , le noyau de la musique de la garde nationale de Paris. Ils avaient été réunis au moment de la révolution par M? Sarrette qui avaic obtenu Tautoiisation de M. de la Fayette , commandant général. Au mois de mai 1790 , le corps municipal lui remboursa ses avances , et prit à ses frais le corps de mu&ique qui fut porté au nombre de soixanie- dix-huit musiciens, pour continuer à faire le service de la garde na- tionale et celui des- fêtes natio- nales. Dans le même tems, sur les pressantes invitations de M, Sar- rette, plusieurs artistes recoœman- dables se réunirent à ce corps. La garde nationale soldée ayant été supprimée au mois de janvier 1792, et la municipalité n'ayant plus de fonda pour cet objet , le corps dé musi<(ire retomba a la charge de M. Sarrette j mais la dissolution des maîtrises ayant entraîné la des- truction totale de IVnseigneufjent de la musique , M. S.arrelte , an mois i de juin de la même anuâe^ sollicita 1 au nom des artistes et obtint de la 1 municipalité de Paris rétablisse- ment d'une école gratuite de mu- 1 siquc. Celle insliuuion réunit et c o b3 retint à Paris plusieurs artistes cé- lèbres, qui, vers Ja fin de 1702, se disposaient à quitter le territoire français. L'école de musique ainsi formée fournissait, pendant la guerre, les corps nombreux de musiciens qu'exi- geait une masse de quatorze ar- mées. Le Gouvernement , vu les services rendus par Pécole , fixa les fonds nécessaires au traitement des professeurs. Au mois de brum, de l'an 2 ( novembre 179!^ ) ,1a Con venlion Nationale adopta le prin- cipe d'organisation du Conserva- toire, sous le titre d'Institut Na- tional de musique. Cet établisse- ment continua , avec ses nombreux élèves , de faire le service des- fêtes publiques et d'alimenter les corps de musique militaire. 11 servait d'asyle aux talens j et les artistes , tant ngitionaux qu'étrangers , qui n'en faisaient même point partie , y trouvèrent salut et protection. En - fin , dans les derniers mois de l'an 3, le comité d'Instruction publique de la Convention Nationale ayant ré- tabli en un seul corps , sous le nom d'Institut National des scien- ces et des arts, les diverses aq^- ^émies dispersées peu de tems au- Faravant , il fallut prendre pour Institut de musique une dénomi- nation différente j et le 16 ther- midor an 3 ( 1795 ) , une loi en fixa définitivement l'organisation sous le nom de Conservatoire de music/ue. Par celte loi le Conservatoire fut établi pour enseigner la musique à six cents élèves des deux sexes , choisis proportionnellement dans tous les départemens. Par cette même loi , les professeurs étaient au nombre de cent quinze, ei les dé- penses montaient à deux cent qua- rante tnille francs par an. Au mois de vendémiaire an 11 ( septembre 1802^, le ministre ayant réduit à cent mille livres les dépenses du Conservatoire , le nombre des pro- fesseurs fut considérablement dimi- nué. Celte réduction occasionna , comme on peut le penser, des qur- rllles violentes , que nous ne ju- geons point à propos de rapporter ici. Il n'en résulta qu'un seul avan- tage , ce fut le rétablissement de.<5 «jaîtrises quifyl provpqué psir qusl^ qnes uns des membres réformés du Conservatoire , attentifs à saisir l'occasion du rétablissement du culte catholique. Le zèle des réor- ganisateurs et leur aniraosité contre l'établissement dont ils se trou- vaient exclus , alla même si loin , que l'on fut au moment de per-» suader au Gouvernement que Its maîtrises seules suffisaient pour fournir aux besoins de Tari mu- sical en France. Erreur évtdenlf, puisqu'elles n'avaient point produit jusque-là de musiciens pour les corps n^iliiaires , qu'elles ne four- nissaient point de cantatrices , et ?[u'après tout, il est indécent de aire du sanctuaire la pépinière du théâtre. Enfin ^ tous les esprits étant calmés, on a fini par recon- naître que les maîtrises elles con- servatoires étaient susceptibles cha- cun de leur genre d'utilité : que les premiers devaient avoir pour but principal d'alimenter les sémi- naires et les chœurs des églises , pen- dant que les autres serviraient prin- cipalement à repeupler la scène lyrique , les corps de musique mi- litaires et ceux qui concourent à la célébration des fêtes publiques. Selon son organisation actuelle, le Conservatoire , qui a pour objet le conservation et la reproduction de la musique dans toutes ses par- ties, et de la déclamation drama- tique et oratoire , comprend deux écoles spéciales , l'une de musique, l'autre de déclamalion. Un direc- teur et trois inspeclturs forment un comité de dirrciion et de surveil- lance de l'enseignement. Les trois inspecteurs, MM. Go.<;- sec , Méhul , Cherubini , enseignent la composition à douze élèves ; MM. Calel et Berlon enseignent l'harmonie à trente élèves; MM. Ga- rât , Richer , Gérard , le chant à trente-cinq élèves ; M-, Guichard le chant déclamé à quinze élèves j MM. Roland , Butignot , Dospe- ramons , professeurs adjoints , pré- parent au chant vingt-quatre élèves; huit profe seurs de solfège , ins- truisent cent cinquante - deux élè- ves ; trois professeurs de piino , MM. Adam , Boyeldieu et Jadin , ont cinquante - quatre élèves ; MM. Kreutzer , Baillot elGrasset , oj^t quarante-huit élèves pour le i54 c •violon ; MIM. Levassent et Baudiot , ont vingt-quatre élèves pour le vio- loncelle 5 M. Wunderlicb , dix-huit élèves pour la flûie ; M. Salentin , six pour le hautbois; MM. Lefevre et Ch. Duvernoy , vingt pour la clarinette ^ MM. Frédéric Duver- noy et Domnich , seize pour le cor 5 MM. Ozi et Delcambre , douze pour le basson. En tout trente-trois piofesseurs , six adjoints et vingt — sept élèves répétiteurs , donnent, de deux jours Twn , des leçons à trois cents élèves répartis dans les classes.Sur les trois cents élèves, il y a environ cent femmes. Environ 1800 musiciens hommes et femmes ont été formés depuis Suinze ans dans le Conservatoire. lUnstilut , depuis cinq ans, en a couronné cinq , qui ont été en- voyés à Rome aux frais du Gou- vernement. Plus de sept cents de ces flèves ont été appelés à divers services. Les plus distingués sont dans la chapelle de TEmpereur , dans les principaux théâtres de Paris et dans la musique de la garde impériale. Ceux du second ordre sont dans les autres théâtres de Paiiset dans ceux des départe- mens. Les divers corps de musique de l'armée française sont en grande partie formés par des élèves du Conservatoire j enfin , plusieurs ont trouvé des engagemens avantageux dans les cours étrangères. Il était difficile , pour ne pas dire impossible, d'atteindre d'une manière plus satisi'aisante le but que se proposait le Conservatoire en ce qui concerne la musique ins- trumentale. Par ses soins et par son inlluence elle est arrivée , en toutes ses parties , à un degré de perfection , avoué par ses ennemis même , et qui assure en ce genre a la France une supériorité re- connue â l'unanimité par tous les étrangers. Mais on avait encore beaucoup à désirer du côté du chant. Le Conservatoire a proposé, à cet égard , les seules mesures qu'il dépendit de lui de faire ac- cepter et d'exécuter. En consé- quence un pensionnat a été établi, et quoique des circonstances dé/a- Torables telles que la guerre qui eol^vs les suj*éu au momeai où ils o sont propres à Vinstrqction , aient entravé sa formation, cet établisse- ment donne déjà d'heureuses espé- rances et promei des successeur» aux talens qui honorent déjà l'école du Conservatoire, mesda. Branchu, Duret, Himm, Manent, Bertaut » Boulanger ^ mess. Roland, INourrit, Despéramons, Dérivis , etc. Le Conservatoire est devenu un point de ralliement [>our tous les amateurs de musique. Les exercices de ses élèves sout les concerts les plus brillans de Paris. La Musique instrumentale surtout y est exécutée dans une perfection rare, tant pour les symphonies que pour les solos dMnslrumens, On y entend aussi les meilleures pièces de musique classi- que. Le Conservatoire a encore rendit de uouveaux services à l'art, par la publication d'un corps d'ouvrages élémentaires, rédigé par les plu» habiles professeurs eu chaque par- tie. Ceux qui ont paru jusqu'à ce jour sotit le Solfège , un Traité d'harmonie , des Méthodes de chant, de piano, de violon, de violon- celle , de flûte , de clarinette , de premier et de second cor , de cor mixte , et de basson. Ces méthodes sont tellement estimées, et onteu un tel succès, qu'elles sont répandues dans toute l'Europe et traduites dans presques toutes les langues. Depuis quelques teros on a fait aux édifices du Conservatoire des agrandissemens imporlans , tel esi celui d'une bibliothèque publique, qui , lorsque répondant , pour la composition et la distribution à la beauté du local , sera , sans aucune compar^iisjn , le plus beau monu- ment qui existe en ce genre. Tel est encore un théâtre destiné aux exercices publics des élèves ,et à la distribution des prix annuels. On voit partout ce que nous ve- nons d'exposer , et qui n'est que le résultat des renseignemens tf& plus certains , que le Conservatoire de Paris est de tous les établisse- mens de ce genre celui qui est conçu selon le plan le plus vaste ; ^t qu'il a déjà rendu des services im- portans. Nou^ croyons pouvoir as- surer que lorsque les divers plan», proposés jusqu'à ce jour, pour lui c o 55 donner toute l'extension conrenable, auionl été adopte's et mis à exé- cution il ri^aura jamais existé en ce genre aucune entreprise plus grandement conçue , et qui soit ca- pable de produire des résultats plus saiisiaisaus. CONCIALINI ( Giov.-C^RLo ) , de Sienne, fut d'abord soprano au théâtre de Munich y il passa de là y en 1765, en qualité de premier so- prano, au théâtre de Berlin, où il était encore en 1790. Il excellait dans Tadagio y et Joignait au talent le mérite et la probité. Il établit , eu 17Ô4, pour la loge des francs ma- çons, un concert de bienfaisance , dont il prit la direction à la salis- faction générale. CONCllNIANO. On connaît de lui, en manuscrit, un concerto de flûte, composé vers 1780. CONFORTE , virtuose sur le violon , était élève de Pugnani. Vers 1772, il demeurait à Vienne. Voyez "Voyages de Burney , t. II. Dans le tome IV de son Histoire générale de la Musique , le docteur Burney parle de Nicolas Conforte , dont VAntigono eut douze représen- tations de suite à Londres. Nous ignorons si c'est le même que Con- forte. CONOBIO, fit graver à Paris, en 1780, sept duos pour fl-iite et violon. CONOPIUS ( Math. ) , de Crète, était pretosyncelLas chez le patriar- che de Constantinople (Cyrille) j il se retira à Oxford, en Angleterre, lorsque celui-ci fut étranglé. Il quitta cet asile au bout de six ans, l«rs des troubles sous Charles I , et retourna dans sa patrie , oh il fut élu à Tévé- chéde Smyrne en 1681. Il a écrit un grand ouvrage sur la musique , et cherchait de réunir l'éj^lise grecque avec l'église réformée. V. Jœchcr. CONRAD ( Jean-Christophe ) , organiste à Eisfeld , dans le pays de Hildbourghausen. 11 a fait im- primer à Leipsick , en 177a, des préludes de divers genres , pour l'orgue. CONRAD, duc de Silésie, fils de Conrad II, se consacra à l'état «cclésiastique , et fut élu., en 1417 , «Ylque de Breslaw ^ il mourut au château de Zellach le 9 août i447- ^^ aimait la poésie et la musique , et composa plusieurs poèmes ei chan- sons. V, Jœchér, Lejc. CONRADI , cantatrice au théâtre de Hambourg de 1700 à 1709 , dont Mattbeson parle avec de grands éloges. CONRING ( Heamann ) , très, grand médecin , politique et hislo- rien, naquic à Norden , en Ost-frise, le 9 novembre 1606, et mourut à Helmstadt le 12 décembre 1681 , âgé de plus de soixante - quinze ans. Parmi ses ouvrages , que Gœbel a publiés en six volumes, on trouve plusieurs fois des sujets de musique, quil traite avec esprit. Mattheson ( Ehrenpforte , p. 3o ), en rapporte le. contenu , et cherche à réfuter l'auteur sur un point où \\ était d'une opinion dilférente de la sienne. CONSTANTIN , célèbre violo- nist*^ de la cour de Louis XIII , obtint la char;;e de roi des violons , maître des ménétriers , et mourut en 1637, CONSTANTINI ( Fabio ) , de Rome, était maître de chapelle à Ancône vers i63o. Outre les ou- vrages de sa composition cités par Waliher, il a publié à Rome , eu ibi4 > in 4**» uD recueil de ceux des grands maîtres de son lems, sous le titre : Sclectcç canticnes excellen-' tissiinoruni auctoruni octonis voci- bus concinendœ à Fabio Constan- titio y Romano , urbe vetanœ CU" thedralîs niusicœ prœfecto in luceni editœ. Voici les noms des compositeurs dont les ouvrages se trouvent dans cette collection : Palestrina, Jean- Marie Nanini, Félice Anério, Fran- çois Soriano , Ruggiero Giovanclli , Arcangelo Criveilo , Bc-rnardino Nanini , Jean - François Anerio , Asprilio Pacelli, Alexandre Cons- lantini, Prosper Santini, Annibal Zoilo , Luca Mare-nzio , Barthelemî . Koi , Jean Baptiste Lucastello, et l'éditeur CONSTANTINI ( Livie ), can- tatrice très»' renommée, au service du roi de Pologne, vers 1710- CONTANT ( i>u ) de la Molette , vicaire général à Vienne en Dau--- phiné , a publié en 1781 , à Paris, un ouvrage , in-8*^ , sous le titre : Traité de la poésie et de la mu9iqu9 L / i56 C O des Hébreux, pour servir d'intro- duction aux psaumes expliqués. C'est une pure rapsodie. COJNTl ( Angiola) , surnommée la 'laccarina, cantatrice fort estimée vers lySo. > COWTI (L'abbé Antonio de) , noble Vénitien , lié d'une amitié in- time avec BiHedeltoMarcello,a four- ni, à la musique sublime de ce com- positeur, une poésie digne d'elle. 11 a vécu plusieurs années en France et en Angleterre. A Londres , le grand ]Newton lui communiqua ses i(!ét;s et lui révéla tous les secrets de la science. Les ouvrages de l'abbé Clonti ont été publiés à Venise en lySg , en deux vol. in-4°; et ses œuvres posthumes en i^Sô, in-4^. Il est mort en 1749, âge de soixante- onze ans. CONTI ( Francesco), fils du com- ]>osjteur de la chambre, ihéoibiste de l'Empereur à Vienne ( V. Wal- iher) , était vice maître de chapelle dans la même ville. II a composé , en 1721 , la musique de l'opéra de Dom Quichotte , l'un des premiers exem- ples de musique comique. On a en- coie de lui dilférens opéras sérieux , parmi lesquels on distingué surtout y4ti:ht'lao , 172-2; et Issipile y 1732. \ . Ebeling. Biblioth. de Musique. On compte en tout dix opéras qùM a mis en musique. COINTI ( GiovACHiNO ) , sur- nommé Gizzielo , d'après le nom de Gizzi , son maître dans l'art du chaut. C'était un des plus grands chanteurs de Tltalie vers 1750. Il se fit entendre d abord à Home, puis à Londres , en 1786, sous la di- rection d'Hœndel, et dans plusieurs villes de l'Italie ; partout, il fut l'objet de l'admiration générale. Il chanta , dans la suite , ^à Madrid , à l'Opéra , sous la direction de Fari- nelli, en compagnie avec madame Mingoiti , ce fut de 1749 à 1750. V. Laborde. Il excellait tellement dans le pathétique que plus d'une fois il fit répandre des larfoes à tout son auditoire, genre de talent bien rare aujourd'hui. ^ CONTI ( Laure ) , jeune canta- trice à ïOspidaletto de Venise , qui, dès 1770 , y jouissait d'une grande réputation. Elle n'avait pas la voix forte, mais infiniment de goût et dcxpressiou. V. Voyage de buruey. CONTI (Pierre). On connaît de lui un concerto de violon , manus- crit, composé en 1760. CONTINI ( Giovanni ). WaV- thcr cite déjà quelques-uns de ses ouvrages. Il était, en i65o , maître de chapelle à la cathédrale de Bres- cia , ainsi qu'il le dit lui-même sur le litre du premier livre de ^es ma- drigaux à cinq voix qu'il fit paraître dans cette année. CONTIUS , ci-devant maître de chapelle du prince d'Anhalt Bern- bourg, était un fort bon composi- teur , louchait fort bien du clavecin et jouait aussi de la harpe. Il était né à Rosla , en Thuringue, vers 1714- Il était auparavant, en 1752, harpiste à la chapelle du comte de Bruhl , à Dresde. Lorsque celte chapelle fut disper- sée par la guerre de sept ans , il se rendit, en 1769, à Sondershausen, et y vécut quelques années retiré , donnant des leçons de clavecin et de harpe. 11 y composa quelques morceaux d'église pour la cour du Prince, dans lesquels il employa, à la vérité , beaucoup dt: motifs puisés dans la musique de Hasse , mais qui prouvent néanmoins son bon ^oût, son jugement et les con- naissances peu communes qu'il avait du contrepoint. En 1762, il entra au service du prince de Bernbourg , mais il y reçut sa démission en 1770, et se rendit ensuite à Quedlinbourg, oi!i il obtint une charge civile , dans laquelle il mourut en 1776. Outre plusieurs concertos et sonates pour la hirpe elle clavecin , on connaît de lui quelques symphonies , Ks unes et les autres en manuscrit; COOK ( Benjamin ) , docteur en musique à Londres , que le doct. Burney compte, en 1784 , parmi les musiciens du premier ordre. COPERARIO (John), fameux virtuose sur la viola da gamba , et très-bon compositeur pour cet ins- trument «t pour la guitare , était très-estimé en Angleterre vers 1600. Ses fantaisies pour la gamba eurent surtout beaucoup de vo^ue. Jac- ques I, roi d'Angleterre, le chargea d'en&eigner la musique à ses enfans , et ce fut par ses leçons que le prince Charles parvint à un degré extraor- dinaire de ]ierfecLioQ sur cet instru- c o ment. Il fnt aussi le précepteur d'Henri Lawos. Il était Anglais de naissance, et s'appelait Cooper 5 mais il avait , lors de son séjour en Italie, changé son nom en celui de Coperario, qu'il conserva depuis. 11 a été imprimé de ses ouvrages ; 1*^. Des chansons , dont il composa la musique avec Lanière, à Tocca- sion du mariage du comte de 80m- merset j 2°. Larmes versées au tom- beau du comte de Devonshire, en sept chants , dont il y en a six pour un soprano avec une guitare, et le septième à deux voix , Londres , 1606 5 3". Chansons funèbres sur la mort prématurée du prince Henri , pour le chant , avec accompagne- ment de guitare ou de gamba , Londres, i6i3, ,in-fol.On trouve encore quelques morceaux de chant dans la Collection de Williams Lighton. CORBELI, organiste, en 1780, à la cathédrale de Milan , où il avait remplacé J.-Chr. Bach. CORBELIN, élève du célèbre Patouart, maître de harpe et de guitare , a fait ^ vers lySS , différens recueils dariettes , arrangées avec accompagnement , et une Méthode pour ces deux instrumens. GORDAINS ( Barthélemi ) , Ve'- nitien , compositeur fort estimé vers 17 10. On a donné de sa composi- tion, à Venise, les opéras suivans : Orinisda , en 1728 5 la Générosité di Tiberio , en 1729. Il en avait déjà fait représenter trois autres, en 1707 , en des endroits différens. CORDELET, maître de chapelle de Saint- Germain - L'Auxerrois à Paris, vers 1752. Ses motets, qu'il donna au Concert Spirituel , furent, dit-on, applaudis. M. de Boisgelou, qui l'avait connu , disait que c'était un musicien bien maigre et bien sec. Rien de lui n'est resté. CORDICELLI (S.^Giov.), de Rouie, a été connu, vers i75o, par ses motets pour le sopran , avec ac- compagnement. CORDOVERO. était, en 1470, maître de la chapelle de L, Galeazzo Sforce, duc de Milan , qui était com- posée de 3o musiciens. 11 avait cent écus par mois d'appoiniemcjit. Ce faitconnii prouve qu'à celte époque, d"où dale la eloire de l'école fia- t57 mande , il y avait en Italie des maîtres de musique et des corps de musiciens ^ mais l'art n'y avait point encore acquis la supé;iorilé ii h- quelle il s'éleva vers le milieu du seizième siècle, et aucune des com- positions italiennes de ce tems n'e.st, que l'on sache , parvenue jusqu'à notis. CORREA (Madame Lorenza) , a été l'élève de Marinelli , célèbre sopraniste de la musique du roi d'Espagne. Elle a chanté sur les principaux théâtres de l'Italie , et a été attachée trois ans au grand théâtre de St. -Charles à Naples. Elle a débuté, en iSto, à l'Optra- Buffa de Paris. On connaît la beauté de son organe et la supériorité de son talent. CORELLI ( Arcawgelo ) , naquit à Fusignano , près d'imola , sur le territoire de Bologne , au mois de février i653. Au rapport d'Adami , il reçut les premières leçons de con- trepoint de Malteo Simonclli , de la chapelle du Pape j et l'on croit géné- ralement que son maître de violon fut J.-B. Bassani, de Bolçgne. C'est sans fondement que le bruit a couru qu'en 1672 Corelli était venu à Pa- ris, et que Lully l'avait fait ren- voyer par ialoufiie. Voy. Burney, t. III, in V _ ^ ^ Corelli, au sortir" de ses études musicales, partit pour l'Allemagne, et fut même au service du duc de Bavière en i68q. Il retourna vers ce tems en Italie , et se rendit à Rome , où il publia son premier œuvre , composé de douze sonate^ pour deux violons et basse, avec une partie , appelée organo , pour le clavecin. En 1686, le roi d'Angleterre, Jacques II, désirant entreteipir une bonne intelligence avec le plipe In- nocent XI, envoya le comte de Castlemain en ambassade à Rome , avec un cortège considérable. La reine Christine , qui venait d'abdi- quer la couronne de Suède , et se trouvait alors à Rome , y fil jouer , dans son palais, un drame qui fai- sait allégoiie à cette ambassa-^e so- lennelle. Le poërae éloJt d'Alex, Guidi, de Vérone, et la musique de Tîernardo Pasquini. Corelli con- duisait l'orchestre, composé de cent cinquante mu:àiciens. / t58 C O Corelli avait déjà une si grande répulation sur le violon qu'où le demandait dans toute l'Europe. Maitheson l'appelait Furst aller tonskunstler ( le Prince de tous les musiciens ) ; et Gasparini lui don- nait le titre de virtuosissinio di 'vLolino , e vero orfeo di nostri teinpi. Ce grand violoniste reçut bientôt à Rome les témoignage* les plus marqués de la bienveillance du car- dinal Ottoboni, protecteur ccl«irc des beaux-arts. Crescimbcni nous apprend qu'il tenait tous les lundis une séance musicale dans son palais. C'est là que Corelli fit connaissance avec le célèbre Haendel Ce prélat nomma Corelli premier violon et directeur de sa musique , et lui donna un logement dans sen palais. Corelii lui resta attaché jusqu'à 9a mort, arrivée le 18 janvier i7i3 , six semaines après la pablicalion de son op. G , des Concerii grossi. Les anecdotes que nous avons re- cueillies sur Corelli prouvent que son caractère était doux et uto- deste. Un jour qtx'il jouait du violon dans une nombreuse assemblée , il s'aperçut que chacun se mettait à causera II posa doucement son vio- lon au milieu du salon, en disant qu'il craignait d'interrompre la conversation. Ce fut une leçon pour les auditeurs, qui le supphèrentde reprendre «on violon , et lui prê- tèrent tonte l'attention due à son talent. Une autre fois , il jouait devant Haendel l'ouverture de l'opéra le Triomphe du Teœs , de ce compo- siteur. Hœndel, furieux de ce que Corelli ne la jouait pas dans son genre , lui arracha le violon , et se mit lui-même à la jouer. Corelli , sans s'ém uvoir, se contenta de lui dire : Ma, caro sassone , questa inusica è nel slile francese , di ch'io non m' intendo. Corelli avait au^si rhuracnr en- jouée , témoin celte anecdote ra- contée par Wallher. Nicolas- Adam Strunck, violon de l'électeur de Hanovre, étant ar- rivé à Rome , eut le plus grand désir de voir Corelli. Q_uel est votre instrument / lui demanda ce dev- uier./^c clavccin,\él^ox\à\i Struncli, et un peu le violon; mais je serai trop htureux de 'vous entendre» Corelli joua le premier. Strunck prit ensuite le violon , et s'amusant a le désaccorder, il préluda avec une dextérité si étonnante , en par- courant lestons chromatiques, que Corelli lui dit , en mauvais alle- mand : «On m'appelle Arcangelo, qui signifie un archange; mais on peut bien vous appeler un archi* diable.)) Corelli laissa eu mourant une somme d'environ six mille livres sterlings. 11 était lié avec Carie Cignani et Carie Maratte , qui lui donnèrent plusieurs tableaux des meilleurs maîires. Pendant son séjour à Rome, plu- sieurs personnes d'un haut rang s'empressèrent de l'entendre , et même de prendre ses leçons , en— ir'auireslelord Edgecumbe , qui fit graver son portrait à la manière noire , par Smith , d'après le por- trait original de Henri Howard. Voici les titres des ouvrages que Corelli a composés, et les dates de leur publication. Nous devons une partie de ces recherches à M. J. B Cartier, qui a publié une courte notice en léte de Tceuvre cinq des sonates de Corelli. Le premier œuvre de sonates , en trios, parut à Rome en i683. Le second parut en i685 , sous le titre de Balletli di Caméra, et lui attira une querelle de la part de I^aul Colonna, sur une succession diato- nique de quintes entre le premier dessus et la basse d'une allemande de la deuxième sonate. En 1690 , il publia le troisième œuvre de so- nates , et, en 1694, le quatrième^ qui , comme le second , consiste eu airs de ballets. Le troisième œuvre est le chef- d'œuvre de Corelli , suivant la re- marque d'Av^'ison , auteur d'un ou- vrage anglais sur Vexpression mu- sicale. Quoique depuis Corelli, dit-il , le sly 10 de la musique soit bien changé , et que Ton ait tait de grands progrès dans la recherche de rharmonie , cependant on trouve dans les meilleurs auteurs modernes le fonds des idées de Corelli, dont ils ont su habilement profiter, sur- tout de l'œuvre trois et de l'œuvre cinq des sonates. c o ti'œuvrff six , renfermant douie tonales pour deux flûtes et basse , a été gravé à Londres et à Ams- terdam. L'œuvre sept est composé des Concerti grossi , qui prennent le titre d'oeuvre six , et qu'il publia lui-même le 3 décembre 1712. L'œu- vre six , ci-dessus nommé , n'est que l'œuvre cinq arrangé. Au jugement de M. Cartier , les fionates de Corelli doivent être re- gardées, par ceux qui se destinent a l'art du violon , comme leur ru- diment. Tout s'y trouve, l'art, le goût et le siivoir. Quoi de plus vrai, de plus naturel , et en même tems de plus large que ses adagios? de plus suivi et de mieux senti que ses fugues ? de plus naïf que ses gigues ? Enfin , il a été le premier à nous ouvrir la carrière de la sonate , et U en a posé la limite. / Le docteur Rurncy , dans son histoire générale de la Musique, remarque avec raison qu'Albinoni, Alberti , Tessarini , Vivaldi , ne forment que des troupes légères et irrégulières. La seule école romaine, fondée par Corelli, a produit , tant en instrumentistes qu'en composi- teurs pour le violon , les plus grands artistes dont l'Italie puisse se glori- fier durant la première moitié du dix-huitième siècle. Ses principaux élèves sont, en effet, Baptiste, Ge- mlniani , Locatelli , Lorenzo et Giambattista Somis , qu'il suffit de nommer pour faire leur éloge. Voy. l'Histoire du Violon par M. Fayolie. On lui a érigé un buste dans le Vatican , avec cette inscripticn : Corelli prjicceps musicorum. On remarque que depuis Corelli jusqu'à nos jours , l'Italie a toujours conservé la supériorité dans les éco- les du violon, par Tartini , Nardiui , Pugnani , VioUi, et leurs élèves. CORILLA ( Mademoiselle Mo- RELLi ) , célèbre improvisatrice , est morte à ffiorence le i3 novembre 1799, âgée de soixante "douze ans, elle était élève de Nardini sur le violon. Elle improvisait des vers sur toutes sortes de sujels , jouait sa par- tie de AÏulon dans un concert, et cUantait avec beaucoup àa talent. Comme Pétrarque , elle a eu l'hon* ueur d'être couronrtée au Capitole. CORNU (Jacq. -Marte } , né à Wenncville , en Suisse, d'une boiîue famille bourgeoise de ce pays , ea 1764, a PU pour maître M. Chapoiin, maître de musique de la caihédi aie d'Auxerre , où il a été enfant de choeur pendant dix ans. M. Cornu est irombonne à l'Académie Impé- riale et sous-maître à la maîtrise de la métropole de Paris. C'est en grande partie à son zèle que l'on doit le rétablissement de celte ins- titution , qui a amené par suite ce- lui des autres maîtrises. CORNU ( René ) , fils du précé- dent, né à Paris le 21 avril 1792, élève de la maîtrise de N. D.de Paris, a eu pour maître de piano M. La- durner, et pour maîtres de compo» sition MM. Desvignes et Eler. il a publié plusieurs recueils de ro- mances , et fait exécuter une messe à grand chœur. Il a composé en outre plusieurs ouvrages qui ne sont point encore devenus publics. CORETTE ( MicH.), chevalier d« J'ordre du Christ, était, dès 173S, or- ganiste au grand collège des jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris. Il donnait toutes les semaines, en sa maison , enclos du Temple , un con- cert composé d'un assez grand nom- bre de musiciens, dans lequel ce» pendant il faisait, au besoin , inter- venir sa servante , pour chanter quelques vieilles cantates de sa fa- çon, qu'il accompagnait au clavecin. £1 a publié un nombre considérable d'ouvrages, soit de lui, soit de divers auteurs , dont on voit le catalogue en tête de chacun d'eux. Ce sont des méthodes pour divers iustru— mens, qui ne sont pas dépourvues de tout mérite, et dont les préfaces renferment la plupart des renseignc- mens assez curieux sur l'époque oui il écrivait, et sur celle qui Vavait précédée immédiatement. Ce sont encore des œuvres de musique vo- cale ou instrumentale de différens genres. Cprelte était un partisan forcené de, la musique française de son tems. Son patiiotisme musical éclate à chaque ligne de ses écrits. Malgré son zela, son école, ou plutôt sa classe , n'a jamais eu de considéra* tion , et les musiciens de Paris appe-» laient, pardttrUiou, »es élèves les 6o C O anachorètes ( les âties à Corelle ). Son ûls, musicien comme lui, était organiste du Tempir. C'est à leurs soins que l'Acadëmie Royale doit mademoiselle Maillard , dont ils dét ouvrirent et dont ils surent cul- tiver les dispositions. ,Ou raconte que le fils, e'perdue— ment amoureux d'une actrice fort jolie, et connaissant tout le pouvoir que les présens ont sur les belles, cherchait à alttndrir son cœur eu lui adressantdes images de S. Labre, de S. François, de S. Joseph, etc. , au bas desquels il écrivait : Hom- mage offert à l'incomparable ma- demoiselle M Cette innocente galanterie pensa lui attirer descoups de canne -de la part d'un autre vir- tuose , également épris du même objet. CORNARO (Jean), noble Vé- nitien, amateur de musique , com- posa , en 1770, une messe pour une grande fête, qui tut exécutée à l'é- glise de Padoue , par un orchestre très-nombreux, et qui fit honneur à son goût et à ses connaissances. CORNISH ( William), com- positeur de Londres vers l'^oo. L'é- vêque Tanner fait mention d'un manuscrit où se trouvaient plusieurs morceaux de sa composition. Haw- kins croit qu'il y a deux composi- teurs de ce nom. ' f' CORRADI (Cesare) Il a publié à Venise, en i583, GV amorosi ardori , madrig. di diverse eccel. aulori a 5 voci. Lib. 1. V. Mari. Stor. CORRI , élève de Porpora vers 1765, était un chanteur agréable et tin joli compositeur. En 1770 , il était à Rome , et en 1780 , il mit en musique VAlessandro nell Indie , dont les principales ariettes furent gravées à Londres. CORRUCCI, compositeur célèbre à Pise. CORSI (GiACOMo), gentilhomme de Florence , qui vivait vers la fin seizième siècle , était un excellent musicien. C'est lui qui , aidé par le poëte Rinucci , son compatriote , établit la forme de l'opéra telle qu'elle a été coiiservée jusqu'à pré- sent. Il a aussi compose la musique de plusieurs , et les fit représenter , avec d'autres, de diffc'rens composi tcurs , dans sa maison , à Florence , en présence du Grand-Duc. L'on y remarque les suivans, de la com- position de Caccini et de Péri : Dajihné , 1597 ; et GV amori di j4 polio et di Circe , 1600. CORSIN (M.), maître de cistre et de gu.iare , à Paris, vers 1785 , avait de la réputation sur ces ins- Irumen.s , pour lesquels il a publié plusieurs ouvrages. CORÏECCIA(Fràncesco), était à la cour des Médicis, et eut pour successeur dans son emploi de maître de chapelle , Alessandro Strigio. Celui-ci florissait en i575. Corlec- cia était comtemporain d'Alphonse Délia - Viola , qui vivait en i5oo. CORTONA ( Antonio ) , compo- siteur de Venise , qui , au commen- cement du dernier siècle, jouissait d'une grande réputation , a com- posé la musique de l'opéra yhnor indovino , qu on y donna en 1726. V, Glor. dell Poes. COSlMi (Nicoto), de Ron^ , habile violiniste h Londres, fit gra- ver en 1710, à Amsterdam, douze solos de violon. C OS M A S ( Jerosolimttain ) , évêque de Majuma vers 73o, a com- posé la musique de i3 Hynini , in prœcipuas anni festivitates. On ne connaissait pas encore alors le.s notes , il suppléa à ce défaut par l'invention de signes particuliers. COSSA ( Vincent ) , de Peruge , était un compositeur du seizième siècle. Christophe Lauro , son com- patriote , publia de sa composition, à Venise, en 158/, in-4**. Il primo libr® délie canzonette a 3 voci. COSTA ( L'abbé"), Portugais", habile guitariste à Vienne , vers 1760 , chercha à donner à ses com- positions un air de nouveauté par des harmonies et des modulation.s étrangi s et par des rhythmes bi- zarres. Il fut aussi singulier dans son caractère ï quoique pauvre, il élaic bien éloigné de rechercher le se- cours des g^^ns riches. V.Voyag. do Bnrney, t. II. •i^ COSTA ( L^Lio ) , était connu à Rome, vers iG55, comme le plus grand harpiste de toute l'Italie. Voy. Prinz. Hist. COSTA ( Rose ) , cantatrice cé- lèbre de Naples vers i-5o. COSTANZÏ ( ï'hANCEsc» ) , «hauteur très-renommé vers ly^o. COSTAIN'-^I, fameux violoniste de l'école deïarlini, vivait en Italie vers 1765. COSTANZI (D. Juan ), dit Gioaonino da Roma , maîire de cha- pelle de Saint-Pierre vers lySo, iuL un grand compositeur et surtout un excelletit Violoncelliste. Son mise- rere est Irès-estimé. COSÏELEY ( Guillaume ) , na- quit en i53i , de parens écossais. Il était organiste et valet de chambre de Charles IX , et fit un ouvrage sur là musique en ï^yo. COS\N, musicien de Londres, y publia, en 1 585, des Psaumes à quatre et six voix, Benjamiu , son fils aîné, {lorissait à Londres vers 1610. 11 était fort habile claveciniste. V. Hawkins. COTTA (MARiA-TEREsrA), can- tatrice très - célèbre à la couT-de Modène vers 1720. COTTO ( JoAi^wEs), éciivain du onzième ou du douzième siècle , a laissé un traité , intitulé Musica ^ que M. Mart. Gerbert a inséré dans sa Collection. 11 est adressé à i ul~ gence , évêque anglais, et Tauieur, ui se désigne sous le seul nom dé ean , emploie la formubi de servi- teur des senûeurs de Dieu. Cela a fait croire à quelques personnes qu'il était Pape ^ mais on a reinàr- qué depuis qu'à cette époque cette formule était en usage chez tous les clercs. COTUMACCI ( Carlo ) , ué à Naptts en 169^, étudia, en 1719, sous le célèbre Scarlatli , et succéda à son condisciple Durante , en qvia- lité de maître de chapelle au conser- vatoire de S. Onofrio. C'était un bon organiste de l'ancienne école et un très habile prolesseur.il a beau- coup écrit pour Téglise. Outre cela , il avait rédigé deux ouvrages , qu il destinait à l'impression. L'un con- tenait les règles de Taccompagne— ment, suivies de partinicnti bien gradués; l'autre était un traité du contrepoint. Cotumacci est mort vers xtj^. COUCHET (JEA^f et Jean- Pierre ) , deux frères , fabricans d'inslrumens fori renommés vers 1660. On estime surtout leurs clave- cins. 5 O 161 COUPERIN. JBeâucoup d'artistfs de ce nom se sont fait une i^randô réputation dans la musique. Ce ta- lent est héréditaire dans cette fa- mille depuis doux siècles. Trois frères^ Louis, François et Charles Coupcrin , nés à Cljaume- en Brie , sont les tiges de ceux dont nous allons parler. COUPERIN (Louis), célèbre par son habileté, fut organiste du roi Louis XIII , et on créa pour lui une charge de dessus de viole. Il mourut en i6b5 , laissant en manus- crit trois suites de pièces pour le clavecin. COLPÈRIN (François), fut aussi fort célèbre. II mourut à soixante dix ans , d'une chute occasionnée par une charrette. IJ a lai.ssé deux enfans (Louise et Nicolas). COUPERIN ( Louise) , chantait avec- goût et touchait du clavecin admirablement. Elle a été trente ans de la musique du Roi. Elle est morte en 1728, âgée de cinquante- de>3ix ans. , COUTPERIN (Nicolas), naquit en 1680- Il fut attaché à S. A. S. le comte de Toulouse , comme musi- cien de sa chambre. Il eut une {;rande réputation pour enseigner. Il fut organiste de Saint Gervais , rt riîourut en 1748 , âgé de soixante- huit ans. COUPEtUN ( Charles) , le plus jeune des trois frère.s , touchait l'or- ^me supérieurement. Il mourut en 1669, laissant un fils. COUPERIN (François), fut surnommé le Grand ^ à cause de son grand talent sur l'orgue et de ses charmantes pièces , intitulées les Idées Heureuses. On se souviendra toujours des Bergeries et ds s Van- dangeuses. Il a composé un ouvraj^e sur l'art de toucher du clavecin , qui a été imprimé II fut organiste du Roi Cl de Sainl-GfTvais, et cla- veciniste de la chambre du Roi. Il mourut en 733, âgé de .soixante- cinq ans, laissant deux filles, toutes deux habiles sur l'orgue et sur le clavecin , Bach Testiinait beaucoup COUPERIN ( Mapie-Anne)*, se fil religieuse à l'abbaye de Maui- buissf)n . dont elle fut organisie. COUPERIN ( MarGUERTTK- AN- TOINETTE "1 , eut la charge de clave- I ciiiistT.' de la chambre du Roi, chaire n 62 C 0 qui,, jusqu'à elle , n'avait été remplie que par des hommes. COUPERIN ( Armand Louis ) , fils de INicolas Couperm, a succédé aux lalens et aux places de ses an- cêtres, il fut organiste du Roi , de Saint Gervais, de Notre-Dame, de la Sainle- Chapelle du Palais, de JSaini-Barihélemi et de Sainte-Mar- gueritf. 11 a composé deux oeuvres de sonates et un de trios pour le clavecin i ils sont gravés. Plus, eu manuscrit, des motets et morceaux d'église. 11 était tellement impossible d'alteindrr à la supériorité de son talent, que ses rivaux n'ont pu en Être jaloux. Il a élé nommé arbitre pour la receplion de tous les orgues qui ont été faiis à Paris de son vi- vant. Il a tpousé mademoiselle Blan- chit fille du famtux facteur de clavecins de ce nom. MaHame Cou- perin , avant d'être mariée, avait déjà une gran^U ct'lébrité sur l'orgue et le clavecin. Armai d Louis Couperin est mort en 17^9. Sa veuve, actuellement vivante et âgée de quatre vingt un ai. s, a tou- ché, l'année dernière, à la réception de l'oigne de St. -Louis à Versailles. Elle a étonné et fait les délices de toule rassemblée par son génie im- provisateur et la légèreté de son toucher. De son mariage sont nés trois en- fans. COUPERIN ( Antoinette- Victoire), actuellement vivante, élève de son père et de sa mère , à seize ans , louchait l'orgue de Saint- Gervais , et remplissait très-bien les offices de l'église. Elle y joint le talent de la harpe, et possède une très belle voix , qu'elle a souvent fait entendre dans des concerts et dans différentes églises de reli- gieuses. Elle a épousé, en 1780, le fils de M. Soûlas, trésorier de rrant^-e et propriétaire de la manu- facture des damas de Tours. Elle en a eu une fille, qui touche très- agréablcment du piano , et qui , douée d'une jolie voix , la conduit avec infiniment de goût. COUPERIN ( Pie HE -Louis ) , fut instruit par son pèreel sa mère. Il fît exécuter , dans un âge peu Rvancc , différens morceaux de sa boniposiliou et d'une belle facture. Il a <;omposé différens ceuvres, dont un seul est gravé (Nina, en varia- tions ), plus quelques motets , qui ont été chantés dans différentes églises. Il joignit au talent d'orga- niste et de pianiste, celui de har- piste. Il était né avec une faible santé, ce qui l'empêcha de composer autant qu'il aurailvouluj maigre cela, il a été excellent organiste, et a joui d'une grande répuiation. Il fut organiste du Roi , de Notre Dame , de Saint- Gervais , de Saint -Jean, et des Carmes-Billettcs. Il a élé nommé ar- bitre pour la réception de l'orgue de Beauvais, etc. Il est mort en 1789. COUPERIN ( Gervais -Fran- çois ) , actuellement vivant , fut instruit, par son père et sa mère , dans le même talent d''orgnniste et de pianisle. A dix -huit ans, il fit exécuter , dans différens concerts de société, une symphonie à grand orchestre de sa composition. Il a composé depuis dix œuvres , qui sont gravés, tels que sonates, airs variés, pots-pounis, caprices, re- cueil de romances , etc. Plus, des motets , qui ont été chantés dans différentes églises. Il a succédé , à la mort de son pè; e et de son frère , aux places d'organiste du Roi, en sa Sainte - Chapelle de Paris , de Saint Gervais , de Saint Jean , de Sainte- "Marguerite des Carmes-Bil- lettes. Il est depuis trois ans , orga- niste d& iP^int Merry. Il a été nommé arbitre pour la réception des orgues deSainlNicolas-deS'Champs, Saint- Jacques- du Haut-Pas, Saint-Merry, Saint Eustache, Saint- Roch, etc. Il s'est marié , en 1792 , avec ma- demoiselle Erey , son élève, douée d'une superbe voix, fille de M. Erey, chevalier de Saint-Louis et lieute- nant-colonel du régiment Suisse de Salis-Samade , de laquelle il a eu une fille. COUPERIN ( CÉLESTE ) , encore très jeune , annonce une belle voix et des lalens dignes de la famille. COU PILLE t. V. Goup illier. COUPIGNY (François de), né à Paris, en 1766, d'une famille dis- tinguée, a fait de brillantes études au collège de Louis-le Grand. Livré par goût à la littérature ancienne et moderne , vers laquelle ses études avaient été dirigées , il l'a toujours C R 63 cultivée eh leur consacrant les mo- mens que lui laissaient ses occupa- tions, dans les places qu'il a occu- pées, comme chef, pendant plus de vingt années, dans différens mi- nistères. Il a cultivé divers genres de poésie , mais il s'est livré par- ticulièrement à celui de la romance. Personne ne l'a surpassé , ni peut- élre même égalé en ce genre; aussi a-t il eu la satisfaction devoir nos plus aimables compositeurs , en les embellissant de leurs accords , se disputer les honneurs du succès. M. de Coupign)^ a fait un très-grand nombre de romances. Les plus con- nues sont : Il est trop tard ; Sans le vouloir,- Henri If^ à Gabrielle ,- Le Ménestrel ,• Agnès Sorel à Charles ru COURBEST , lieutenant à Paris, y fit imprimer , en i6o3, l'office du Saint-Sacrement, et plusieurs can- tiques spirituels , à quatre, cinq , six, sept et huit parties. On estimait beaucoup ses ouvrages. COURCELLÉ (Fbançoîs), compositeur, a mis en musi(|ue, vers i^3o, JVino et la p^enere placata, COÏJRSELLO ( GoTiERi ) , père et fils , firent graver en 1774 1 à Paris , trois sonates pour le clave- cin , avec un violon , op. i. COURT ( HErTRi^ , compositeur français du seizième siècle. On trouve quelques motets de sa com- position dans le Thés- inusico du J*. Joanelll. COURVILLE (JoACHiM - Thi- bault) , savant musicien français du seizième siècle, fut nommé par Charles IX , en 1570, avec J. A. de Baïf. inspecteur pour l'organi- sation de la première académie , qui avait pour objet le perfec- tionnement de la langue française et le rétablissement du Rhythme et de la musique grecque et ro- maine. COURT DE- GEBELm , a fait un mémoire su la Danse oblique des anciens, où il explique l'objet et l'origine orientale des trois modes de la musique grecque , ap- pelés Lydien , Dorien et Phry- gien , qui ont rapport à cette danse oblique , et aux trois saisons de l'année égyptienne. COUSINEAU ( M. ) , luthier «le la Reine , en 1788, est, depuis ce tems, harpiste à l'orchestre de l'Opéra. Ed 1782 , il a introduit sur la harpe un double rang de pédales mobiles , au moyen des* quelles, sans déranger l'ordre des anciennes pédales , on ajoute celles qui sont nécessaires pour moduler dans tous les tons. M. E. L Ger- ber se trompe en disant que le but de M. Cousineau était de ren- dre sur la harpe le forte et le piano, moyennant une pédale. M. Cousineau a été nommé , en i8o4«, luthier de Sa Majesté rimpé- rairice. COUSSER ( Jean-Sigismowd ) ^ mourut maître de chapelle à Du- blin , en 1726, après avoir plus d'une fois voyagé en Allemagne, en France et en Italie. Ce fut lui qui , en i6g3 , introduisit la nou- velle méthode du bon chant ita- lien à rOpéra de Hambourg. V« Walther. COX , organiste à Londres , a fait graver à Londres, vers 1780, plusieurs œuvres pour l'orgu«. CRAAWES (Théodore), doc- leur en médecine et en philoso- phie , à Leyde , conseiller et pre- mier médecin de l'électeur de Brandebourg , mort le 27 mars 1688, a écrit un Traclatiis phy-* sico-niedicus , JYapoli i'j'22 , in-Z'^j oiji il traite dans le cent septième chap. de musices / dans le cent huitième de Echo , et dans le cent neuvième de Tarentula. V. Jœ— cher , Lexic. et Gruber , Bey-^ trœg. zur Musik. Littéral, CRAEN ( Nicolas ), habile con- trapuntiste allemand du seizième siècle. Glaréan dans son Dode- cachorde rapporte de lui un mo-« tet à trois voix dans le mode Hy^ po-Eolien. CRAMER (Charles-Frédéric) , né à Quedlinbourg en 1753 , pro- fesseur de philosophie à Kiel , en 1775 , a rendu quelques servic€|| à l'art musical par la publicatiou de plusieurs ouvrages, et notam^* ment par son magasin Musical qui parut de 1783 à 1789 , et qui pst le plus connu. Il a publié plu- sieurs recueils et des ouvrages dô maîtres célèbres 5 lui -mène était quelque peu poète et musicien • il a fait des chansons qui ont été mises en musique par diver* coa» il. i64 c a posileurs. Vers i^ga , ce même Cramer s'établit imprimeur à Paris où nous l'avons connu. C'était un franc original , un maniaque , un homme d'une érudition mal diri- gée cl rempli de toutes sortes de préventions j ilfsl mort il y a en- viron dix ans , fou , à-peu-prè» , comme il avait vtcu. CRAMER ( Gcillacme) , né à Manheim vers 1730, était un ex- cellent violoniste. Il réunisssait , disent les biographes allemands , le jeu brillant de Lolli avecTexpres- sion et l'énergie de Fr. Benda. Il était rrgî^rdé comme le premier vio- loniste de son lems en AHeinagne. Il fut employé à la chapelle de l'él cteur Pain lin , à Manheim de i^5oà 1770. En cette dernière an- née , il passa en Angletere , le seul pays où les artistes distingués trou- vent facile^Tîent le pioyen de faire une fortune digne de leurs talents- Il y fut nommé musicien de la chambre , soIq de la chapelle royal» et directeur de l'orchestre de 1 Opéra. Il était recherché dans tous les concerts , et ce fut lui qui, en 1787 , conduisit l'orchestre de huit cents musiciens qui exécutè- rent le troisième jubilé d'Haen- del. Il est mort à Londres vers i8û5. Ciamer a publié un assez, grand nombre d oeuvres , de soldâtes , duos, trios et concertos pour le violon , d'un très-beau chant, d'une excel- lente ia,cture et très - bien doigtés pour l'ipsuuuicnt. Il peut être con- sidéré comme maître autant en qua- lité de compositeur que de virtuose. CRAMER ( J. B.) ,fils du pré- cédent, né à Manheim, était âgé d'un an environ , lorsque son père pa«sa en Angleterre ; il reçut de lui les premières leçons de musique , et passa ensuite sons la discipline du célèbre Cb menti , dont iî^doit «tre regardé comihe Télève. Né >vec d'heureuses dispositions, et cul- tivé par un si habile maître , il est parvenu à tenir un rang parmi les premiers pianistes et les pre- miers compositeurs pour son ins- trument. M. Cramer a publié pour le pia- no des duos , des concertos et plus de trenle-sept œuvres de sonates , yui cul paru en Angleterre , ep Allemagne el en France. Ses deux suile.j d^éludes pour le piano sont regardées comme Touvrage le plus classique qui existe en ce genre. CRAMER (Jean), fit impri. mer, eu 1673, à Jcna^ un épitha- lame in-fol. , sous le litre : tf^oh^ lerstiegener Tannenberg, à canto solo , avec ritournel'e à deux vio- lons, basson ei contre-basse. CRASSINEAU , a fait imprimer à Londres , en 1740, vin Diction- naire de musique ou Recueil de termes techniques et de caractères ( u4. musical Ùictionnary , etc. ) , tant anciens que modernes , ren- fermant en même lems l'histoire , la théorie et la pratique de la mu- sique , avec des explications de quelques parties de cet art , telles qu'elles ont été chez les anciens , et avec des notes sur leur méthode dans la pratique ; accompagné de dissertations curieuses sur les phé- nomènes des tons considérés ma-, thématiquement , en tant qu'ils ont des rapports on des proportions , avec les intervalles , les conso- nances et dissonances j le tout tiré des meilleurs auteurs grecs , latins, italiens , français et anglais. CREED , ecclésiastique de Lon- dres, mort en 1770 , conçut le premier l'idée d'une machine qui , pendant l'exécution d'une pièce de musique , traçât sur le papier tout ce que Pon venait de jouer, et la proposa à la société des sciences de Londres en 1747, dans un mé- mémoire intitulé : A démonstra- tion of ihe possibilité 0/ making a machine that shalï write , ea: tcmpore "voluntaries , or other pièces of niusih , eic. Ce mé- moire se trouve dans les Philj- sophical transactions de 1-47 > n* i83 , et encore eu Martin ad- ridgment , vol. X , pag. 266. V, les articles Unger el nohlfeld. CRESGENTIINI ( le chev^. Gino- LAMo), est né à Urbania près d'Ur- bino, pj^trie de Raphaël, Ce célèbre sopraniste a brillé sur les principaux théâtres et dans les différeutfs cours de l'Europe. En i8o/} , il étoil à Vienne. A une représenta- tion de Juliette et Roméo , après le bel air ( Ombra adora ta ) que Rouico chaatc dans les jardin» , C R i65 deux colombes descendirent des nuagesetlui apportèrent une cou - ronne de lauriers. Ou lui jela de tous côiés des fleurs et des cou- ronnes. Ayant consenti, en 1809, à jouer dans le même ope'ra , au théâtre de la Cour de France , il fit une telle sensation sur S. M. l'Empereur Na- poléon » qu'à la troisième repré- sentation , S. M. lui envoya la dé- coration de Tordre de la couronne de 1er. M. Crescenjini a composé plu- sieurs naarceaiix de musique vo- cale , qui ont eu le plus grand succès. Depuis 1806, il est attaché à Sa Majesté , en qualité de pre- mier chanteur de sa musique par- ticulière. Une très-belle qualité de son , une manière large et une expression inimitable , voilà ses titres à limmortalité. CREUZBURG ( Jeaw - Gas- pard ) , de Fuith , près Nurem- berg , a fait graver , en 1760 , trois sonates pour le clavecin , sous le titre : Divertisseiùeût musical , part. I. CRICCHI ( DoMiNico ) , chan- teur , comique eXCieU*»!^ et fo/t bon basse - contre , au service du^ roi de Prusse , il chantait sur le petit théâtre de Potsdam , avec Ko^a Ruv. Bon , eiï \']bo. CRlNAZZl , fit graver à Vienne, en 1780, 6 Trenl o cantate lu- gubri in morte di Maria Tere- sia. Op. 3 , eu part. CRISPI ( l'abbé ) , de Rome , é ^^ ^^ seconde de i63o. C'est un petit ■volume , qvii , au rapport de Bros- «ard , vaut son pesant d'or. Cru- ger a laissé aussi des œuvres pra- tiques. CRUGER (M. Pancrace), ha- bile chanteur à l'école de Saint- Martin , à Brunswick vers 1670 , était né à Finsterwalde , dans la Basse- Lusace , en 1646 De Bruns- "wick , il passa à Helmstaedt en qualité de professeur de langue et de poésie latine , et il se ren- dit , en i58o , àLubeck, en qua- lité de recteur. Ses principes ne s'accordaut point avec la pratique des ecclésiastiques de celte ville, ils l'attaquèrent en chaire , l'ex- clurent de la communion , et lui firent perdre enfin sa place par une accusation formelle. Un des prin- cipaux chefs de c» tte accusation était qu'il voulait changer la mé- thode do solfier. Voici la traduc- tion littérale du passage de la dé- nonciation à cet égard : ( Seelen , jithenœ Lubeccnses ). <( La mu- D sique est aussi en butte à ses ?) innovations , et à l'en croire , j) ce n'est qu'une fantaisie de 3) chanter , d'après les voix de mu- 3> sique , ut , ré , mi , fa , sol , la , S) mais il veut qu'on dise , a , b , c , » d , e , f , g , etc. ; ainsi qu'il » ( Cru[;er ) l'a soutenu à une noce « en présence de beaucoup de » gens instruits , et à Rostock , oix il ï) n'a cependant recueilli que fort » peu d'honneur et d'approbation. » Cruger mourut à Franfort sur TO - der , en i6i4 , professeur de lan- gue grecque , âgé de soixanle-dix- huit ans. V' Matheson , Bhrenp. forte. , p. 47- CRUNINGER (Piebke-Paul) , il a paru de lui , en 1662 , à Ins- pruck des psaumes avec les quatre antiennes de la Vierge à deux voix «u à voix seule , avec deux violons. CRUSE (G D. ) , compositeur de nos jours. Il est connu par dif- férens concertos . symphonies et quatuors , en manuscrit. CRUSIUS (Martin) , né le 19 «eptemhre iSaS , mort à Tubingue le a5 lévrier 1607 , professeur de langue grecque , jouait de la gui- ^rç, i:l apprenait ez)çore d^QS uu âge avancé le clavecin , 'chez Georges Fleck, théologien et or- ganiste à Tubingue. Il parle aussi un peu des notes des anciens Grecs dans son ouvrage : Turco- Grœcia, V. Wahher. CRUX ( Mademoiselle ) , fille d'un maître de ballet et habile violoniste , au service de l'élec- teur de Bavière , est née en Ba- vière en 17745 elle est élève du maître de concert Fraenzel j elle se fit entendre en 1787 , à l'âge de treize ans , dans plusieurs con- certs , devant l'Empereur à Vienne, devant le roi de Prusse à Berlin , à Hambourg et fut applaudie par- tout. INon-sculement elle possédait une grande adresse dans les doubles cordes , dans les thèmes difficiles , dans les variations , qu'elle exécu- tait avec facilité et avec netteté^ mais elle jouait aussi l'adagio avec beaucoup de sentiment 5 elle touche aussi fort bien du clavecin , et dessine très-joliment. CSAKY (Jean-Louis comte de), amateur de mul^que , a fait graver, en 1783, à Presbourg , douze va- riations pour le clavecin , op. i » qu'on assure être fort bonnes. Il a depuis cette époque publié uu très-» grand nombre d'ouvrages CUBLl ( Antoinette ), grecque de naissance , était , en l'j'/o , première violoniste de l'orchestre du Conservatoire des Mendicanli à Venise , où au reste chaque ins-» trument est joué par des dames. V. Voyages de Burney , tom. I. CUCUZELIS (Jean) , il a laissé les ouvrages suivans en mau' scrit , i" Séries ordinationis universi officii ecclesiastici constructa , et antiquis notis musicis adornala à magistro Cucuzele , ayant pour commencement : f^enite adore- 7nus , etc. Ce manuscrit se trouve dans la bibliothèque de Paris , n® 3o8 : a^ y4rs psahica, cum yarîis canticoruin exempliSy et adjunctis antiquis notis musicis. L'abbé Ger-r bert a donné ce dernier d'abord dans son Histoire, tora. II, p. 8, et ensuite dans sa Collection d'au- teurs de musique , tome III , page ^CUCUZELIS ( JosAPHAT ), fc jeune , a laissé un ouvrage sons te titre : ^irmqlogium , se^ çantu» c z initiales notis musicîs à Jos. Cucu- zele ordonatum. Ce manus'^rit se trouve dans la bibliothèque de Barberini à Rome. V. Gerbert, hist. CUEINCA (Diego-Vasques de ), espagnol , était un contrapuiitiste eslimc en Italie vers i585. CULANT ( le Marquis de ) , a composé un Résina cœli , petit motet. Il proposa une nouvelle règle de Foctave , qui fut combattue en 1785, par M. Gournay, CLIPIS. célèbre violoniste, floris- sait vers i^SS j il rivalisait avec Leclair , au Concert Spirituel. On a de lui un morceau de musique très-connu sous le nom de Saut de Cupis. C'était , dil-on , un ex- cellent violoniste de chambre. Son jeu avait quelque chose de sédui- sant qui plaisait fort aux dames. V. Observations sur la musique^ les musiciens et les instrumens , Amst. 1757, in -12. Cupis a pu- blié deux livres de sonates et un livre de quatuors pour le violon. CUPIS (J. B.J, fris aîné du précédent , élè^'e ej, digne émule des fameux Berlaud , a fait un re- cueil d'airs choisis pour le violon- celle , et une méthode très-cslimée pour cet instrument. On connaît encore de lui six sonates pour vio- loncelle , et .six sonates pour violon. CUPIS, cadet, était aussi un violoncelliste d'un grand mérite. Il ne faut pas le confondre avec J B. Cupis qu'on appelait Cupis le jeune , pour le distinguer de son père le violoniste. CtjPvCIO , de Naples , est un compositeur peu connu ; dont il existe cependant de très-jolis airs de différons genres , il travaille de- puis lyqo environ. CURËUS ou CURAEUS ( Joa- CHîivi) , docteur ei^médecine . delà ville de Glogau, né à Freystadt en Silésie , le 2.>. octobre i532 , étudia la philosophie et la théologie à Wittemberg sous Mélanchlhon , et Ja médecine pendant deux ans à Bologne et Padoue. Il fst mort à Glogan , le i\ janvier 1673. 4*armi d'autres ouvrages , il a publié à Wittemberg, en 1572 , in-B". Libellas Physicus continens doctrinani de natura et differeri'^ tiis coloruin , sonorum , etc. Il y examine au iiv.I, chap. XXXVIIf, Iby Quid sit sonus ,' quœ ipsiue sint principia et priniœ causœ y au chap. XXX , Quale sit soni mé- dium , çuœ soni differentiœ , (jualesque diversorum sonorum sint causœ ,• au chap. XL , De voce et sermone j au cbap. XLï _, Quid sit écho , et aua ratione fiât ^ au chap, XLII , Qua ratione fiât audit io ,• au chap. XLIII , Modus auditionis declaratur , recitatus finis , ex Platone , et quœdani hujus sensus exponuntur symplo— mata. CURTI , philosophe , poêle et musicien excellent , mais aveugle, vécut à Naples , vers 1570. Un autre de ses trois frères e'tait éga- lement aveugle , et jouissait aussi d'une grande; réputation cîans les sciences. V, Wa liber. CUVELLIER ( J.-G.), ne' à Abbeville vers r77o , s'est acquis une juste réputation en traitant d'une manière plus sage un genre que la maladresse et le ma s vais goût de ses partisans ont rendu ri- dicule aux veux des littérateurs français d'ailleurs très - prévenus.. M. Cuvellier est encore recommau- dable par son goût pour tout ce qui. tient aux fêles, spectacles , jeux et cérémonies publiques. Il a com- posé plusieurs ouvrages lyriques de difiérens genres , et mis lui-njéme en musique , avec succès , quel- ques-unes de ses romances. CUZZONI (SïGRA) , V. madame Sandoni. CZARTH ( Georges ) ., né â Deutschenbrot en Bohème,, en 1708^ eut pour premier maître Timmer et Rosetli , dont il apprit le violon. II reçut ensuite de Biarelli des le- çons de ÛMe , puis il fit , avec François Beiialembert , géomètre profond , à qui l'on devait la solution du problème des cordes vibrantes , entreprit de mettre les idées de Rameau à la portée des lecteur^ ordinaires. En l'jSs , il publia, les Elémens de musique théorique et pratique, et donna rappareneo- de l'ordre et de la clarté h un système essentiellement vicieux. Ce système qui a retardé les progrès de la musique en France , y est aujourd'hui rejeté par les bons théo- riciens. Dalembert a inséré dans ses Mélanges de littérature , un Traité sur la liberté de la muMqu« ; »fc dans le mercure du mois de Mare I70 D A 3762, une Lettre à M. Rameau, ])oui prouver que le corps sonore \ ne nous donne et ne peut nous donner par lui-même aucune idée des proj)ortions. DALIBOR ( Bohême ) , a donné son nom à la tour du château de Pi^ague , qu'on appelle encore au- jourd'hui Daliborka. Il se révolta en 1498, contre son souverain, iut pris et conduit à Prague, où on l'enferma dans la nouvelle tour qu'on venait d'élever pour y gar- der les prisonniers. Dalibor , homme vif , s'ennuyant dans cette solitude forcée , sut se procurer un violon , et sans avoir jamais été auparavant musicien , y parvint par ses exercices assidus , à un tel degré de perfection , que le peuple s'assemblait tous les jours aux en- virons de sa prison pour l'entendre, et qu'en très - peu de tems il fut rcgftrdé généralement comme un des premiers virtuoses sur cet instru- « ment. La pitié et l'admiration qu'il , inspirait , lui valurent beaucoup de présens , et son aventure a donné naissance au proverbe en usage dans la Bohème : « la faim a aussi enseigné la musique i Da- DALLERY (Charles), après avoir exercé long - tems la pro- f»^ssion de tonnelier dans la ville d'Amiens, entreprit la réforme des anciennes mécaniques employées dans les orgues, et dont le bruit désagréable nuisait à l'effet de ces mstrumensj réforme que personne avant lui n'avait tenté de faire. C'est a lui qu'on doit les beaux orgues de &aint-lVicolasaux-Bois, de l'abbaye de Clairmarais ( en Flandres ) , et enfin le mémorable orgue de l'ab- baye d'Anchin, orgueà cinq claviers pleins, c'est-à-dire, partant depuis le /a en haut jusqu'à la dernière note d'en bas, et dont le buffet a soixante quinze pieds d'élévation , sur cinquante- cinq pieds jde face. Cet orgue magnifique est maintc- nant à Saint-Pierre de la ville de Douai , en Artois. Son génie suppléa à son éru- dition , en facture d'orgues, dans la partie mécanique seulement , car la partie harmonique était encore au berceau. Un autre, après lui , devait opérer cette révolution j le célèbre Clicquot. DALLERY ( Pierre ) , neveu du précédent, et son élève dans la fac- ture des orgues , est né , le 6 juin 1735, à Buire le-Sec, près de Mon^ treuil -sur -Mer. Jusqu'à l'âge de vingt-six ans, il étudia &&tt*4€rTÎi- rection de son oncle, erTaida à pa- rachev«;r les tirgues cités dans l'ar- ticle précédent Son premierouvrage en ce genre fut l'orgue des Mission- naires de Saint- Lazare, faubourg Saint-Denis, dont toutes les partes' pouvaient déjà servir de modèles , sous le rapport de la mécanique. C'est ainsi que s'exprima le célèbre Clicquot, qui fut appelé, comme arbitre , pour le recevoir , et qui chargea ensuite M. Dallery de la reconst'uction de l'orgue de la pa- roisse Saint-Laurent. Ce fut là que l'on vit, pour la première fois , une mécanique régulière et parallèle , fonctionnant snx des plans droits et perpendiculaires, offrant à la vue une régularité aussi agréable que facile à mouvoir , et qui fait encore les délices des organistes qui en jouent. Il ne manquait à M, Dallery que d'être toul-à fait attaché à celui dont il justifiait si bien la confiance, et qui venait d'opérer une grande ré- volution dans l'harmonie des orgues. Jusque là , ces instrumens n'avaient offert que des Sons frêles et timides, au lieu de cette mâle et fière harmo- nie qui les caractérise aujourd'hui. C'est à la réunion de ces deux hommes que la capitale dut les beaux et magnifiques orgues de Notre- Dame , de St.-Nicolas-des-Charaps, de Saint- Merry, de la Sainte-Cha- pelle , de la chapelle du Roi à Ver- sailles, etdetantd'autresqui n'exis- tent plus. Leur association cessa avant l'entreprise de l'orgue deSaint- Sulpice , ce qui fit dire à François- Henri Clicquot, lorsqu'il vit ce bel orgue manqué dans l'effet qu'il de- vaif produire , que, depuis sa sé- paration avec Pierre JJal'ery , il n'aidait plus rien fait de bon De ce moment date la réputation que ce dernier s'est acquise, et qui balança celle de son maître. Il refit à neuf l'orgue des Missionnaires de Saint- Lazare, en lui donnant l'harmonie qui lui manquait. Il fit ensuiie U D A 171 joli sous le titre : l'Amateur de musique. Dissertation sur la com- position d'après la manière an- cienne et moderne des fugues [Dcr musihalische dïletlant ). Ou an- nonça encore de lui dans la Ga- zette de Francfort de 1774 1 qu'il avait achevé un manuscrit prêt à être imprimé y sur la Manière de peindre les passions par la musi- que 5 et dont on fit alors de gran(|s éloges. Dans l'Almanach de mu- sique dé Forkel de 1784, on peut lire en entier les litres des ou- vrages que nous venons de citer. Comme compositeur, il a laissé; six sonates pour le luth , dans le goût moderne, op. i. Cet ouvrage qu'il composa encore du tems qu'il était musicien de chambre à Stult- gard , a été gravé à Nuremberg, DAUBERVAL, né à Marseille, est mort subitement le i4 février 1806, âgé desoixante trois ans. Elève de M. Noverre , il mérita une grande réputation comme danseur et comme compositeur de ballets. C'est lui qu'on a si heureusement appelé le Préville de la danse. Dès l'âge de quarante ans , il avait 3uitlé l'Opéra pour se fixer à Bor- éaux, oh il fit représenter les jolis ballets de le Fille mil gardée , du Page inconstant , du Déserteur , et le ballet dcTélémaque, dans le- quel le rôle de Mentor aurait suffi pour le mettre au rang des plus célèbres chorégraphes. V. Les qua- tre Saisons du Parnasse, Printems , 1806. DAUTRIVE, publia, en 1783, à Londres , deux, concertos pour le violon. DAUVERGNE (Antoine), ne' à Clermant le 4 octobre 1713 , su- rintendant de la musique du Roi , et directeur de l'Opéra , est mort à Lyon le 12 février 1797 , âgé de . quatre-vingt quatre a>ns. lia donné, tant à la cour qu'ait théâtre , vingt pièces, qui, dans le tems, obtinrent un succès méi^té. On a de lui un livre de trios pour deux violons et une basse , une œu- vre de sonates de violon , et un livre de quatuors. Duuvergué a ^fail époque dans son 7^ D A \ ■ art. La piècf des Troqueurs, com- posée par lui on i ^53 , est le premier opéra comique représenté en r rance. Il a ouvert une carrière où , depuis , se sont illustrés Duni , Monsigny , Philidor, Grélry et Dalayrac. DAUVILLIERS (Jacq. Martn), né à Chartres le 21 septembre 1754 , a tait ses études de musiqu« sous M. Delalande, maître «pelle de la cathédrale de cette ville, pa- rent du célèbre Lalande. Au sortir de ses mains , il fi't maître de cha- pelle de Saint Aignan d'Orléans , et nommé à la cathédrale de Tours. A l'époque de ia révolution, il vint à Paris , et de là , voyagea en Italie et en d'autres pav s , cherchant à aug- menter ses connaissances. M. Dau- villiers a composé plusieurs oeuvres, telles que pots-pourris , romances , et un solfège , dédié à M. Grélry , et qui a été approuvé par MM.Lesueur et Lays. DAVAUX (M.), violoniste et compositeur, tient un ran^ distin- gué parmi les professeurs de mu- sique, quoiqu'il n'ait jamais pris que le titr^- d'amateu»» Outre Je petit opéra de Théodore, qu'il a donné , en 1785, au Théâtre Italien, il a publié dix œuvres pour le violon , qui contiennent des concertos, des quatuors et des duos. M. Davaux donne tous les mardis . pendant l'hiver , des t nncerts brillans , oiî l'on entend MM Ardisson , Al- liaume , Marcou , Raoul , etc. DAVAUX. Il a paru sous ce nom une lettre sur un instrument ou pendule nouveau qui a pour but de déterminer avec la plus grande exac- titude les différens degrés de vitesse ou de lenteur <3es tems dans une pièce de musique, depuis le pres- tissimo jusqu'au largo , avec les nuances imperceptibles d'un degré à TatUre. V. le Journal Encyclopé- dique , 1784 , juin 1 P- 534- TDAVELLA (Giovanni), a pu- blié à Rome, en 1657, Régale di Musica , eu six traités , dans Ics- ' quels il promet les vraies et faciles insfructions sur le canto fermo , le canto Jigurato , le contrepoint , le chant, etc. Ces magnifiques pro- messes sont bien loin d'être réalisées. V. Hist. de la Mus. de Burney, t. lïl, p« 539. DAVESNES, basse - coti ire an grand Opéra de Paris, fit exécuter au Concert Spirituel , eniySS, de» motels et dos Symphonies. DAVID , Roi et Prophète, naquit à Bethléem , Fan io85 avant J. C, d'Isaï ou Jcssé, de la triliu de Juda , et mourut dans la soixante di.\ième année de son âge et la quarantième de son règne. C'est une question fort agitée parmi les ^àvans , si David. est l'auteur des cent cinquante Psau- mes. Quelques uns prétendent que chaque Psaume , en particulier , a été composé par celui dont il porte le nom j qu'ainsi David en a com- posé soixante dix , et que les autres sont de Moïse , de Samuel, de Sa- lomon, etc. Mais l'opin on la plus suivie, soit parmi les Juifs, soit parmi les Chrétiens , c'est que David est l'auteur de tout le recueil des Psaumes , et que ceux dont le nom est dans le titre , sont les chantres à qui le Roi-Piophète avait donné ordre de mettre ces Psaumes en mu- sique. Une ancienne opinion , attri- bue à David , l'invention des cordes faites avec des boyaux d'animaux j avant lui on ne se servait que des cordes de métal. DAVID (Antoine), était un bon clariniste de Strasbourg qui eut de la réputation en Allemagne et en Russie vers 1780. DAVID ( N.) , ténor , né à Ber- game vers 1748, a reçu des leçons de contrepoint de Sala , et s'est formé lui-même pour le chant. Il n'a jamais joué que dans les opéra séria. Au théâtre de Milan, il a chanté des duos avec Marchesi, et a dit à ce sujet : JYous sommes deux lions. 11 s'est fait encore plus admi- rer dans la musique d'église que dans la musique de théâtre. Jtn 1785, il parut au Concert Spirituel , et enleva tous les suffrages dans le Stabat de Pergolèse. Voici ce qu'en dit un des journaux du tems • « Quelle méthode excellente ! quelle justesse ! quelle sùrelé d'or- gane î quelle précision étonnante! avec quel à-plomb ne retoinhe-t-il pas dans les mesures les plus Ion les sur chacun des tems qu'il veut mar- quer ! Il a rendu simplement et avec ; la plus profonde expression le pre- D E 17. mier duo du Stahnt et le J^idil suuin , dont la leinie luyubre ne Ïaraissait pas admettre d'orncnaens. } a non pas brodé , mais créé le verset Quœ mœrebat. Il a raoutré, dans ce morceau, une habileté rare ei une iHe prodigieusement féconde, en établissant in promplu , sur une harmonie donnée , un chaut très- différent de celui qui est écrit. Le chant, que Pergolese a fait gra- cieux, mais sans expression déter- minée, est- il assez saillant pour avoir dû être regretté ? N'est - ce pas là le cas où l'adresse de l'exé- cution remplace heureusement les faiblesses de la musique?» M. Nozari , de Bergame , excellent ténor, qui nous a fait tant de pfai- sir à l'Opéra - Buffa , est élève de M. David. DAVIE ( Madame ) , était regar. dée comme la meilleure cantatrice à rOpéra Buffa de Saint-Pétersbourg, en 1785. DAVIES ( Miss) , ou Davis, parente du célèbre trancklin , s*est rendue célèbre dans sa patrie par sou chant agréable , son habileté sur le forte- piano, et principale- ment par l'avantage qu'elle eut de faire , la première , connaître au pul)lic , en 1765, les sons de l'har- monica , que Franklin venait d'in- venter l'année auparavant , et donc il lui avait fait présent. Elle vint , eii 1765 , avec «on harmonica û Paris, et y fit admirer son talent , tantôt sur le forte piana , tantôt sur riiarmonica , mêlant sa voix aux sons de l'instrument , et lais- sant plus d'une fois ses auditeurs inceriains si c'était l'instrument ou son chant qu'ils entendaient, Elle visita, dans les années suivantes , Vienne €t la plupart des grandes villes de TAllemagne. Depuis, elle vit à Londres dans la retraite , ayant renoncé , depuis plusieurs années, à l'harmonica , à cause de l'effet nuisible qu'il produisait sur ses IiCtIs, DAVIES ( Miss CÉCILE ) , dési- gnée en Italie sous le nom de VInglesina , était la sœur cadette de la précédente , et une des pre- inièr«« cantatrice de la fin du der- nier siècle. Elle apprit dabord la musique sojas le célèbre Sacchini , mais elle ne commença à dévelop- per ses grands lalens rp^e lorsqu'elle accont{)agna sa sœur dans son voyage à Vienne. Demeurant dans la même maison qu'occupait le cé- lèbre Hasse , elle enseigna la lan- gue anglaise à sa fille , et reçut de lui , en retour , des leçons dçins Tari du chant. Elle a chanté depuis comme première cantatrice sur beau- coup de théâtres , entr'^utrés à Naples, en 1771 j à Londres, ea 1774 , et à Florence, depuis 1780 jusqu'en 1784. DAVIS (Hugh) , bachelier en musique , et organiste à l'église collégiale de ïierford , mourut eu 1644 On faisait le plus grand cas de ses compositions pjur l'église. DAVOGLIO ( F.) , violoniste à Paris, qui se fit entendre , en inSS , au Concert Spirituel. Il a publié, depuis 1780 jusqu^en 1784, six ou- vrages de solos , de duos et de qua- tuors , etc. pour son instrument. DAVRIGNY ( M. ) , auteur de plusieurs opéras comiques, qui ont eu du succès , s'est aussi exercé dans le genre de la haute poésie. Son poème sur La Péronse renferme de grandes beautés de délai? , mais le plan n'en est pas heureuse- ment corcn. DE ( Madame ) , amateur et ex- cellente cantatrice de Milan eu 1770 , se fit remarquer par l'iten- due de sa voix , et par le goût avec lequel elle exécutait Padagio. V. Voyages deBurne}--, t. t. DE "BAI G NE (L'abbé), était maître de musique de Louis XI. Bouchet raconte qu'un jour ce prince , en plaisantant avec l'abl.*i de Baigne, lai demanda de lui don- ner un concert de cochons , ne s'i- maginant pas que cela fut possible; L'abbé fit rassembler plusieurs pour- ceaux de divers âges dans une es- pèce de tente , au devant de la- quelle il y avait une table peinte, avec un certain nombre de touches en forme de clavier, de sorte qu'à mesu,re qvi'il posait les doigts sur ces touches , il y avait de petits aiguillons qui piquaient les pour- ceaux=, et les faisaieint crier. LoUis Xï prit beaucoup de plaisir à cette étrange musique. V. Laborde. DEBLOIS (Gharlks- Gut-Xa^ VTER VANGRONNENRADE,dit). né à Lunéville le 7 septembre 1737 , itG D E élève de Giardini et àe Gaviniès , a été vingt - huit ans un des pre- miers violons de la comédie Ita- lienne, où il fit souvent Ks fonc- tions de chef à Torchestre. Il a composé quatre symphonies à grand orchestre qui ont elé employe'es comme ouvertures à ce théâtre , des petits airs en quatuors , /une sonatt^ , des romances et les Rubans ou le Rendez-Vous , opéra comique en un acte, tten vers, représenté pour la première lois le ii août 1:784. DECIUS (Nicolas ) , cité par Walther sous le nom de Dechius, collègue de l'école de Bruswlck , dans les premiers tems de la ré- forme ( i54o) , tut le premier, dit Walter, cité par GerLKrt,qni fit exécuter des morceaux de musique à plusieurs voix , g^-nre alors en- tièrement inconnu. Nous ne savons pas ce que veulent dire ces au- teurs : la moindre connaissance de rhisloire de la musique suffit pour fait connaître combien cttle asser- tion est absurde. Décius composa la musique et les paroles de plu- sievxrs cantiques allemands, il était bon musicien , jouait très-bien de la harpe ; il fut, en dernier lieu , prédicant a Stettin , où il périt par le poison. DECKER ( JoACHiM ) , orga- niste et compositeur à Hambourg , y vécu vers i6to. Enlr'aulres ou- vrages il a laissé de la musique à quatre voix pour le livre de can- tiques, imprimé à Hambourg en i6o4 , qu'il composa avec Jérôme et Jacques Prœtivius et David Schcidemann. DEDEKIND ( Cowstantiiv- Chrétieîv ), poêle couronné , mu- sicien de chambre de l'électeur de Saxe , et percepteur des cotiLiibu-. lions dlace d'organiste. En 1(^90 , il passa dans le même em- ploi à Nuremberg :; enfin , en 1706. il fut nommé directeur de musiqu* D E à ÎVgliSe au Saint-Esprit de cette ville où il mourut en i-ySo. DEIS (Michel), musicien du Seizième siècle , en Italie. Le Père Joanelli , dans son JVov. Thesaur. music, f^enet, , i568 , nous a con- servé plusieurs morceaux de sa Composition. V. Gerber , Hist. DEJAURE, a fait plusieurs pièces de théâtre , enlr'autres Mon- tano et Stéphanie , dont M. Le- gouvéa retouché le troisième acte , «t la Dot de Suzette , comédie en un acte, pleine d'esprit et détalent. DELACROIX ( L'abbé ) , était, vers iijSî , chanteur au Concert Spirituel à Pétris, et a composé dif- férens motets. DELAIR ( D. ) , a publié un Traité d'accompagnement pour le théorbe. DEL AIRE, a publié , pour la première fois en 1700 , selon J.-J. Rousseau , qui semble, mais à tort, lui en attribuer l'invention, la For- mule Harmonique appelée Régule de Voctave , laquelle détermine , sur la marche diatonique de la basse , l'accord convenable à chaque dé gré du ton , tant en montant qu'en descendant. DE LANGE ( E". F. ) , compo- siteur à Liège , y fit graver , en 1768 , son sixième ouvrage , com- posé de huit ouvertures à six voix. DELC AMBRE (Thomas) , élève de M. Ozi , est professeur de basson au Conservatoire et membre de l'or- chestre de l'Opéra. Aux beaux concerts de Feydeau, en lyg/J , il a souvent exécuté des symphonies concertantes de Devienne , avec MM. Huguot, Frédéric et Charles Duvernoy. Son frère, Louis Del- eambre, est hautboïste à l'orchestre de l'Opéra. DELLAIN , musicien de Paris , a composé la musique de la Fête du Moulin, donnée en 1768 au Théâtre Italien. Il fit graver, en 1781 , un oeuvre pour le clavecin , sous le litre : Manuel Musical. DELL'AQUA ( Joseph ) , grand ohanreur très-célèbre, à Milan, de 1670 à 1680, DELLACASA (Girolamo) , com- positeur d'Udine , vivait ^ la fin du quinzième siècle. Outre plusieurs recueils de madrigaux de différens maîtres , il a encore écrit un traité , /. ^7? sous le litre : // verô modo di di- minuire con tutte le sorti di stro- nienli. Ce traité est devenu assei rare. V. Walther, qui ne l'appelle que Girolamo , d'après son nom de baptême. DELLAMARIA ( Domfnico ) , né à Marseille d'une famille ita- lienne, se livra dès sa plus tendre jeunesse à l'étude de la musiqtie. A dix-huit ans, il avait déjà composé un grand opéra , qui fut représenté à Marseille. Enflé de ce premier succès, il partit pour PItalie , nou pour étudier , mais, comme il le di- sait lui-même, pour se perfection- ner dans son art. Pendant le5 dix ans qu'il resta en Italie, il étudia sous plusieurs maî- tres. Le dernier fut Paisiello. Imbu des leçons de ce grand maître , il composa six opéras comiques, dont trois eurent beaucoup de succès. Celui de tous qu'il affectionnait le plus , et dont il se plaisait à répéter des morceaux , avait pour titre II Maestro di Capella, Il revint en trance vers 1796, et; débuta, au théâtre de l'Opcra- Comique , par le Prisonnier , qui augmenta sa réputation. Rapportons ici le jugement d'un Compositeur bien capable de Pap- précier ( M. Dalayrac). « Ses premiers pas dans la car- » rière dramatique ont été marqués » par les succès les plus brillans. Le j) Prisonnier , TOncle valet , le » Vieux Château, rOpéra-Comiqu«^, » et quelques autres ouvrages , don- M nés successivement et dans moins » de deux ans, attestent le talenK » de l'auteur et sa fécondité. M Je n'entreprendrai point de les » analyser 5 il me suffira de dire )) qu'on y trouve^partout un chant » aimable et facile , un style pur , )) élégant, des accorapagnemens lé- » gers et brillans , réunis à la véri- i) table expression des paroles , ce » qui est plus extraordinaire , sans )> doute , dans un élève d'école » étrangère. Dellamaria a été placé » à côté de nos meilleurs composi- » teurs. M On se rappelera long-tems Ti- » vresse qu'a excitée, dans toute la » France, la musique du Prisonnier. w Petits airs, romances, duos , qua- 9 tuors, ici tout est facile, pur. 178 D E 3> naturel. Parler des morceaux que i) l'on y distingue, ce serait les nom- » mer tous. Les chants, tour-à tour }> gais , tendres et naïfs , ont été ï) soupires sans effort : ils ont plu » à tout le monde ; ils ont été rete- » nus par toutes les âmes sensibles , i> et viennent, pour ainsi dire, d'eux- » mêmes se placer sur toutes les » lèvres. » Ce jeune compositeur , à peine âgé cle trente-six ans , est mort presque Subitement en 1800. Il était très- habile sur le piano, et jouait du violoncelle avec autant de faciliié que de grâce. DELLEPLANQUE , professeur de harpe de Paris , y fit graver, de i^jySà 1800, un grand nombre d' œu- vres pour son instrument, la plu- part déjà oubliés. Il est mort vers 1800. DELLER ( Flort/ino ) , a publie' Sonatas for two violins and vio- loncello with a thoroug bass. DELLIN , a publié dos sonates de violon, op. i. V. Dellain. DELRIEU ( M. ) , auteur de la tragédie d'Arlaxerse , s'était déjà fait connaître par des comédies et des opéras comiques. Nous citerons surtout son opéra de Michel-Ange , mis en musique par M. Nicolo. DEL-kRIO ( MARTiw-AivToirrE), né à Anvers en i5Si , fut d'abord intendant de l'armée en Brabant, et ensuite jésuite et professeur de théo- logie. Il a laissé un ouvrage intitulé : DLsquisitiones magicce , libr. VI , dans lequel il traite de Musicâ inagicd. Ilmourutle28^oclobrei6o8. DELUSSE , professeur de flûte à Paris, et flûtiste de l'Opera-Co- miquevers 1760, a composé, pour son instrument , #0 grand nombre d'ouvrages tout- à-fait oubliés au- jourd'hui. Il proposa aussi une nou- velle dénomination des degrés de la gamme , fort mal imaginée 5 c'é- tait les voyelles de la langue sans l'addition d'aucune consonne. On iuge combien d'iatus et de cacopho- nie c^-tle méthode de solfier pouvait produire. Il était facteur d'instru- mens, et il exécuta, en 1780, une flûte dite harmonique, inventée en Allemagne , avec laquelle une seule personne peut jouer des airs en partie. Cette CLûle est composée de deux flûtes à bec , réunies dans tin mêir,e corps. Au reste, celte sorte de flûte était en usage chez les Ro- mains. Voy. l'ouvrage de Bartolinus ( De Tibiis veleruni ). DEMACHl ( Joseph) , d'Alexan- drie , violoniste à la chapelle du roi de Sardaigne vers 1760, se ren- dit à Genève en 1771. Il a publié dix-sept ouvrages de sa composition, tant à Paris qu'à Lyon. Ils consistent en symphonies concertantes, en quar tuors, en trios et en solos pour le violon. DEMAR ( Sébastien ) , né à Wiirtzbourg, en Franconie, le 2g juin 1763 , a eu pojir premier maître de composition Richier, maître de musique de la cathédrale de Stras- bourg. Après avoir été trois ans instituteur et premier organiste de l'école normale de Wcissenbourg , il a pris à Vienne des leçons du cé- lèbre Haydn ; et en Italie, de son, oncle Pfeiffer , compositeur distin- gué. Depuis dix - huit ans , il est maître de la musique militaire de la ville d'Orléans , et a lait de bons élèves pour la composition, ainsi que pour le piano et le cor. Il a composé plusieurs messes et un Te Deuin à grand orchestre , trois opéras , six œuvres de sym- phonies , deux concertos dt; violon , quatre concertos de piano , trois concertos de harpe , un concerto de cor, quatre quatuors pour le violon, deux recueils de musique militaire à grand orchestre , dix œuvres de duos pour le violon , trois duos pour ie cor, quatre duos pour la harpe et le piano , quatre œuvres de sonates de piano , quatre œuvres de sonates de harpe , et trois méthodes, l'une de piano , la seconde de vio- lon , et la troisième de clarinette. DEMAR ( Joseph ) , frère cadet du précédent, a composé plusieurs messes à grand orchestre, ainsi que plusieurs livraisons de duos de vio- lon. 11 est premier violoniste de la chapelle de son A. R. le grand duc Ferdinand. DE viAR (Thérèse), fille de Séb. Démar, a publié plusieurs recueils de musique, entr'aulres , un Mé- lange d'airs favoris, dédié au célébra Gretry. En 18 u), elle a brille dans [çi concerts publics de Paris. D E DEMELIUS (Chrétien), chan- teur à Nordhausen , pu sa mémoire est. encore en Tenération , parce 3u'il lut le premier qui , dès 1688 , onna à celîe ville un livre de can- tiques , dont il a été publié depuis plusieurs éditions. Il publia aussi, en 1700, un autre ouvrage de six molels et d'ariettes à quatre voix , qui fut imprimé à Sondershausen. Comme compositeur, il excellait priiicijtalement dans la peinture des eenllmens douloureux : aussi ses motets funèbres furent-ils irès-esli- més. Walther donne le détail de sa vie. Jean-Joachim Meyer, alors rec- teur, fit sur sa mort une élégie la- tine, où il fait intervenir tous les termes techniques de la musique. V. E.-L. Gerber. DEMEUSE ( M. ) , élève de M. Cartier sur le violon , a reçu ensuite des leçons de M. Baillot. Nous l'avons entendu exécuter irès- l)ien le quatuor. Aujourd'hui , il dirige l'orchestre du Théâtre de la DEMMLER ( Jean - Michel ) , €n dernier lieu, organiste à l'église cathédrale d'Ausbourg , était né à Gross-Altingen , et était connu pour sa grande habileté au forte- piano et au ;clavecin II est mort en 1785. De ses compositions pour le chant , on ne peut citer que Deucalion et Pyrrhaj mais il a beaucoup composé dans la musique instrumentale , en- tr'autres , différentes pantomimes , quelques symphonies en partie con- certantes, et des concertos pour le clavecin. De tous ses ouvrages , rien n'a été imprimé. DEMOUSTIER ( Charles Al- bert) , auteur des Lettres h Emilie sur la Mythologie , qui ont eu un succès prodigieux , a donné au théâ- tre Feydeau , en 1792 , l'Amour ï'ilial , opéra en un acte, musique de M. Gaveaux. Les vers sont de Técole de Dorât j mais la musique est digne de Gessner , qui a fourni le sujet de la pièce. Ce début de M. Gaveaux annonça un composi- teur distingué au thcâlre del'Opéra- Comique. Le second ouvrage de Demoustier fat Apclie et Campaspe^ musique de M. Eler, joué à l'Opéra en 1797. Ce sujet , un peu froid , ne put être réchauffé ])ar la musique. Il a mieux réussi depuis , comme ballet , dans les mains de M. Gardeî. V. la Notice sur Demoustier, par M. Fayolle, en tête de la jolie édit. dis Lettres à Emilie , publiée chei Renouard en 1804, 6 toi. in-18. DEMOZ, prêtre du diocèse de Genève, a donné en 1728, un ou- vrage in-S" , intitulé Méthode de Musique selon un nouveau système. Le système de Demoz n'a pas plus fait forlune que celui du P. Sou» haitty; et J.-J. Rousseau a voulu très - inutilement le renouveler eu 1743. DENBY , musicien de Londres , y fit graver , en 1780, un ouvrage de sonates pour le clavecin. DENIS ( P1ETR0 ) . Le sieur Piètre Denis , musicien à Paris , y fit gra- ver , ou , pour mieux dire , y trouva des éditeurs assez sots pour faire graver quelques mauvais ouvrages didactiques de sa façon. Ce furent : 1*^. Une Méthode de'musique et de chant j 2^. Une Méthode de man- doline ■ S'*. Une exécrable traduction du Gra^ï/5 de Eux, etc., publiées par Boyer. L'exécution typogra- phique de ces ouvrages est digne de -. — ^^.w „ ^„ v*^,jnuc,c ut," ce barbouilleur j c'est d'avoir un poème reçu à l'Académie Impériale avec ceux de M.... DENMNGER ( J. N. ) , direc- teur de musique à Œhringèn,a pu- blié à Manheim, 1788, un concerto pour le clavecin. DENTICE (LuTcr) , gentil- homme napolitain , a publié k Rome» en i553 , deux dialogues sur la mu- sique. Il y en a une édition de Na- ples , i552 , in-4^. DÉRIAUX (N. ),est auteur do 1 opéra de Démophon ^ musique de Vogel. L'ouverture de Démophon a survécu à cette pièce. Elle est digne de celui que Gluck appelait son JFUs aîné. DÉROU VILLE (Mademoiselle), actrice de la comédie Italienne, a obtenu beaucoup de succès en 1781 , dans les rôles de Lucetté de la Fausse Magie , et de Marine de la Colonie. DESARGUS (Xavier), a p„, blié en 1809 ttoe méthode de harpe. xa. i8o D E / DÉSAUGIÈRS (Marc - An- toine ), naquit à Frcjns , en Pro- vence , en 1742 ; il vint à Paris , €n 1774, et son début , à l'Aca- démie Impériale de musique , fut Erixène , opéra en un acte , dont la musique fit concevoir de son auteur des espérances que sa verve originale réalisa dans tous les ou- vrages qu'il donna ensuite. Les Deux Sylphes et Florine , jolies co.nédies de feu M. Imbert , jouées au théâtre Italien en 1780 et 1781 , fournirent à M. Désaueiers l'occa- sion de prouver la flexibilité de son talent. Les Deux Jumeaux de Bcr- game ont obtenu un succès trop prononcé , pour qu'on ait oublié ce joli ouvrage de M. le chevalier de Florian , et tout le monde chante iencore la romance ; Daigne écou- ter l'amant fidèle et tendre , et î'âir : I^a foi que vous m'avez pro- mise, etc. , etc. M. Désaugiers a donné au théâtre de Monsieur , alors à la foire Saint - Germain . l'Amant Trav( sli , ouvrage imité par M. Dubreuil , p. 331 —356, DESLITXS ( Jeatv ) , musicien d^ seizième siècle. Le Père Joanelli dans son JVov. Tlies. niusic J^enct-, i568 , a conservé plusieurs motets de sa composition. DESLYOl^S (Jean), docteur, doyen et théologal à Senlis , né à Pontoise en i6i5 , mort le 26 mars 1700 , prit part aux discussions qu'occasionna l'introduction des instrumens dans la cathédrale de Senlis , dont il était doyen, DESMARCHAIS ( Le Cheva- lier ). Dans le voyage , que le Père Labat a publié en quatre volumes" in-b^ , sous le titre : Voyage du chevalier Desmarchais , etc. on trouve une foule de renseignemens sur la musique des habitans du royaume de Juida en Afrique, et en même tems les dessins de leurs instrumens. Mitzler a tra- duit de cet ouvrage tout ce qui a rapport à la musique , et l'a in- séré au troisième volume, p. 37:2 de sa bibliothèque, eu y ajoutant ks copies des desgins. DESMARETS ( Henri ) , tié à Paris en 1662 , et mort à Lunévilîe en 1741 , fut successivement page de la musique du Roi , surinte»'- dant de la musique de Philippe V, roi d'Espagne , puis de celle du ducde Lo^-vaine. Il a laissé plusieurs motets «l quelques opéras , entr'au- tres , îpnigénie en Tauri(i« , retoi'.- cJiée par Campra, On sait son aver.- turr avec Goupiilier» V^. l'art. Gon-^ pili jr. Il avait beaucoup détalent. DESMASURES ( N. ) , célèJjre organiste de Rouen , florissait dans cette ville vers 1780. La passion de la chasse balançait sou goijitpour la musique. Un fusil crevé entre ses mains lui emporta les trois derniers doigts de la main gauche. Desma- sures les remplaça par de faux doigts, dont il apprit à se servir presqu'aussi bien que des véritables. V. Labordc. ipESOKMEAUX, a composé le Triomphe de Lise , canfalille. DÉSORMERY ( Léopold- Ras- tien ) , né, en 174^ j ^ Bayou en^ Lorraine , a fait ses premières o'tuxles à la Primatiale de Nancy. Pkisieurs. motets, qu'il ût exéci^ler au Con — cett S[)iriluel, eurent du succès, et celui qu'il présenta en 1770 obtint le prein.ier prix, Euibyme tt Lyris ^ * •t8: D E le premior opéra qu'il Gt représen- ter à l'Académie Royale, en it^G, eut vingt - deux, représetilations. Myrtil et Lycoris , joué à la Cour en 1777, y eut un plein succès; transporté à FAcadémie Royale, il eut d'abord soixante-trois représen- tations consécutives , ce qui n'avait point encore d'exemple , et un grand nombre d'autres, jusqu'à l'incendie de la salle de l'Opéra, arrivé en i'j82. Les décorations de cette pièce s'éiant trouvées consumées , son auteur ne pi\t parvenir à la faire remettre en scène , nia faire jouer aucun des ouvrages qu'il avait com- posés. Les obstacles qu'il éprouva à cette occasion , le découragèrent, comme tant d'autres, que le système de l'administration de ce théâtre a éloignés de la carrière. Cependant , à l'âge de soixante -huit ans, il reprit courage , et composa la mu- sique d'un opéra , intitulé : les Mon- tagnards. La musique fut appréciée, mais le poème, agréé d'abord , fut jugé d'un genre étranger à celui du théâtre. M. Desormery vie mainte- nant retiré aux environs de Beau- vais. Son fils, J.-B. Desormery, né à Nancy en 1772 , élève de M. HuU- mandell , est un des pianistes les plus recommandables pour l'élé- gance et la |mreté de son jeu. Il a publié plusieurs (euvres de piano, qui ont du goût et de la grâce, DESPÉRAMONS ( Fîiançois- NoEL ) , est né à Toulouse le 26 no- vembre 1783. Dès l'âge de huit ans, il apprit la musique. A quatorze, il vint à Paris, et fut reçu élève au Conservatoire , où il prit d'abord des leçons de violon de M. Guénin. Il quitta ensuite cette instrument pour s'adcniner au chant, et entra dans la classe de M. Persuis. La perte de sa voix l'obligea d'inter- rompre ce travail ; mais, ayant re- couvré cet organe , il entra au Conservatoire, et se mit à étudier isous la direction de M. Garât II débuta h l'Opéra , en 1804 , dans Panurge, et renonça à ce théâtre après quelques représentations. Il rentra au Conservatoire pour la troisième fois, et y remporta le pre- mier pr'ix de chant décerné en i8o5. L'année suivante,ildébutaà l'Ppéra- Coraique, et obtint, après quatorze ïaojs, un conçc pour jîller s'e^^ercer en province. Il vient de rentrer à c« théâtre , et a repris sa place de ré- pétiteur au Conservatoire. On a de lui quelques romances, qui se trou- vent chez les frères Gaveaux. DESPLANES ( Giov.- Anton. PIANI , dit ) , a composé des so- nates de violon, op. I. DESPRÉAUX , hautboïste de l'Opéra en 1727, a laissé plusieurs enfans, dont l'aîné était premier violon de l'orchestre de ce théâtre en 1780, et dont le cadet, excellent claveciniste , fait le scuet de l'article suivant. DESPRÉAUX , frère du précé- dent. On a de ce compositeur des pré- ludes et exercices pour le piano , et un recueil , intitulé Genres de Musi- que des différens peuples , arrangés pour le même instrument. DESPRÉAUX ( Simien ) , est contiu par de jolies chansons , et par une parodie de l'Art Poétique de Boilcau , dont il a fait un art de . la danse. Il est en ce moment ins- pecteur de r Académie Impériale de Musique. Il a épousé mademoiselle Guimard. DESPRES , musicien ordinaire de la chapelle du Roi en iGi5o, qvait la manie d'étudier la médecine , et fit de grands progrès dans celle science. Un jonr il alla trouver le Roi, et lui dit que depuis douze ans qu'il avait Thonneur d'être de sa musique, il a>ait remarqué que tous ses confrères as^aient encore plus besoin d'un médecin peur la traiter lorsqu'ils avaient bien bu , que d'un maître pour les faire chanter y et que si S. M. voulait lui permettre de s'absenter quel<|Uc tems , il espérait pouvoir lui rendre des services plus considérables qu'en^ restant à sa chapelle , lorsqu'il au- rait pris le bonnet de docteur. Le Roi, Irouvajit sa demanle plaisante, dit à ceux qui l'entou- raient : Que dirait Modère , s'il vivait encore, de ce qu'un musicien demande à> se faire médecin / Desprès, ayant obtenu la permis- sion du Roi , se livra tellem -nt à l'étude de la médecine , qu'il reçut en effet le bonnet de docteur , et fut un assez; bon mctlecin. Voyes Lahord?, D E i83 DESPRÊS , célèbre organiste de Saint-Médéiic et de Saint-Nicolas- du-Chardotinet , est mort à Paris le ao ser)iprahre 1806. DESPRES t M. ) , secrétaire de S. M. le Roi de Hollande , est connu par des couplets pleins d'es- prit , et des romances pleines de sentiment. IJ a fait en société p]\x- sieurs vaudevilles et quelques opéras comiques. Ayant appris qu'un jeune J>oète lui avait volé une pièce , et 'avait fait jouer sous son nom, il lui écrivit ce petit billet : Je vous la donne , Cette pièce que vous snvez. Je la gardais , car elle est bonne ; Mais enfin , puisque vous l'avez. Je vous la donne. DESROSfERS , célèbre joueur de guitare, a donné une Méthode pour jouer de cet instrument. DESTOUCHES , musicien de Louis XIII , jouait fort bien du hautbois et de la musette. DESTOUCHES ( Andhé-Cahdt- wAL ) , né à Paris en 1672 , et mort en 1749, fut surintendant de la mu- sique du Roi et inspecteur général de l'Opéra , depuis lyiS jusqu'en i';3i. Il débuta , en 1697, par l'opéra d'Bssé, qui plut tant au Roi, que Sa Majesté le gratifia d'une bourse de deux cents louis , en ajoutant que Destouches était le seul qui ne lui eut point fait regretter Lully, Il a mis en musique plusieurs opéras de Lamotle et de Roy. On fit contre son opéra de Callirhoé , ce couplet •aiirique : E«y siffle , Pour l'être encore , Fat éclore Sa Callirhoé : Et Destouche Met sur ses vers Une couche D'insipides airs. Sa ir.uiique , Quciqu'étique» Flatte et pique Le goût des badauds. Heureux travaux 1 L'ignorance Eécompense Deux nigauds. DEVIENNE , était né musicien. Dès l'enfance, il était studieux et appliqué comme on l'est à quarante ans. Cet amour précoce et extraor- dinaire pour le travail , explique comment la tête la mieu& organist^'e s'est dérangée avant Tâge. Le théâtre lui doit des productions charmantes, telles que les Visilandincs; les Co- médiens anibulans^ le Valet de deux Blaîlres. Il a régénéré la musique des inslrnmLns à vent. On connaît ses symphonies concertantes pour tlûte , clarinette, basson et cor. Il jouait très-bien de la flûte et du basson. Son plus bel ouvrage est sa Méiiiode de flûte, qu'il allait publier corrigée et considérablement aug- mentée, quand il a été atteint de folie. Il est mort à Charenton le 5 septembre i8o3. DESVIGNES (M.) , élève de M. Lesueur , a fait exécuter à la métropole de Paris , en 1804» une grand'messe à grand orchestre avec des chœurs. On a trouvé que le compositeur ne s'était pas assez pé- nétré de la simplicité m;tjeslueuse et sublime du genre auquel il semblait s'être destiné. En effet , la musique d'église demande de grosses notes ^ un chant simple , une harmonie pure, et non une grande quantité de notes f t des accompagnemens recherchés. M. Desvignes a composé d'autres morceaux du même genre, qui ont obtenu le suifrage des rqaîtres. DEVISMES ( Anne -Pierre- Jacques ) , n régi l'Académie de Musique à deux reprises diftérenles. La première fois , il se présenta pour prendrejradrainistration à ses frais, et offrit de déposer une somme de cinq cent raille liv. dans la cais&e de la ville , pour répondre des effets qui lui seraient confiés. Le Roi eut la bonté d'accepter ses offres , et de le nommer entrepreneur général, pendant douze ans, à compter du premier avril 1778. Voy. Laborde , t. I. A cette même époque, il obtint la permission de faire venir les Bouffons en France , et naturalisa parmi nous les intermèdes italiens de Piccini , d'Aniossi et de Pai- siello. Les amateurs de la musique dra- matique doivent une éternelle re- connaissance à M. Devîsmes. C'est pendant son administration qu'ont été joués les beaux opéras de Gluck, de Piccini , de Saccliini , et que la révolution musicale s'est achevé® en France. ]84 D- II Il fut nommé une Seconde fois directeur de rAcaJemie de Musique en i799i mais il ccda bieniôtla place à M. Bonnet. M. Devismes avart une très-grande activité . beaucoup de »èle et d'amour pour l'art. M. Devismes a publié, en 1806, \\u ouvrage , intitulé : Pasilogie , ou tîe la musique considérée comme Jangue universelle. 11 nous promet des Mémoires sur sa vie, où l'on trouvera des anecdotes intéressantes sur tous les hommes célèbres quil a connus. DEVISMES ( Madame jeakne- HYPOLiTTE Moyroud), épousc du Î>récédent . a fait jouer en^i8o2 , à 'Acaciémie de Musique , l'opéra de Praxitèle , paroles de M. Milcent. On a généralement; applaudi, dans cette composition , le chœur des 1"eunes artistes ^ et l'air chanté par 'Amour. Madame Devismes est en même tems excellente pianiste. Mon- sieur Steibelt lui a dédié sonœuv. IV qui est un de ses meilleurs ouvragés. DEZEDE , compositeur aimable, que M. Grétry nomme le premier pour les airs champêtres, a donné à l'Académie de Musique : le Lan- gage des Fleurs , ly'jS j Péronne sauvée , 1783 ; Alcindor , 1787. Et au Théâtre Italien : Julie, 17725 l'Er- reur d'un moment ; le Stratagème découvert, 1778; les Trois Fermiers, 1776 5 Zulime 5 le Porteur de chaise , 17785 A Irompeur Trompeur et demi, 17805 Cécile, 1781; Biaise et Babet, T783; Alexis et Justine, 1785. Parmi les airs de Drzède , on a retenu surtout f^ous l'ordonnez y je me ferai connaître y Sentir avec ardeur^ etc. DEZÈDE ( Mademoiselle ) , fille du précédent, a donné à TOpéra- Comique , en 1781 , INanette et Lu- cas , ou la Paysanne curieuse, D'HAUDIMONT ( L'abbé Etienni--Pjebre MuivTER ) , né en Bourgogne en 1780, fut élevé à Dijon , qu'il quitta à l'âge de vingt- quatre ans, pour aller occuper la ]dace de maître de chapelle de Châlons sur Saône , où il demeura six ans. De la, il vint à Paris, et jse livra à l'<*tude de la composition sous le célèbre Rameau , son com- patriote et son aaii. En* 1764 , il yemplaça Bordicr , en qualité de maître de chapelle des Saints Inno* cens. Ce fut alors qu'il composa plusieurs motets, que Ton entendit au Concert Spirituel, chez le Roi» et dans les fêtes publiques. Les plus célèbres sont le Mémento Domine David , le Deus noster , le Beatus vir,\e Qaare J remuer untyi* Ex ur' f^at Deus , etc. Il composa encore a Messe des Morts, et un De pro- fundis , en 1772. Il y a dans tous ses ouvrages du goût et de l'expression. On a de lui beaucoup d'ariettes, gravées sous le nom de M***, telles que Un Jour me demandait Hor~ tense ,• Mon cœur volage , etc. L'abbé d'Haudimont a formé d'ex- cellens élèves. Nous ne nommerons que les deux principaux , MM. Pcrne et Chénié , tous deux compositeurs et contre - bassistes ^ l'orchestre de l'Académie Impériale de Musi- que. UHÈLE , né en Irlande, esl mort à Paris en 1780. Il sentit par dessus tout la nécessité de mettre la musique en situation , et de la lier intimement au sujet. En associant son talent à celui de Grétry , il a trouvé les plus heureux moyens de remplir ses vues. Nous leur devons les trois opéras comiques suivans • Le Jugement de Midas 5 les Evène-' mens imprévus} et l'Amant Jaloux, qui sont les modèles du genre pour les poètes et les compositeurs. La- Harpe regardait surtout TAmani Jaloux comme le chef- d'oeuvre de l'Opéra- Comique. V. Je Cours de Littérature j t. XII. p 535. D'HERBAIN ( Le Chevalier ) , capitaine d'infanterie,* a donné, en Italie, l'opéra d'Enée et Laviuie 5 et à Paris j plusieurs opéras comiques, entr'autres , en 1764 , Nanetle et Lucas, paroles de M. Framcrv, D'HEYDER ( M. ) , a publie' deux œuvres de duos de jBliàte, DIA ( Joseph ni ) , compositeur italien vers 1675, a composé, en- tr'autres ouvrages , la musique de Topera Orfeo de Chirico. DIAJNA ( Paolo ) , né à Cré- mone vers 1770 , art-iva à Naples à douze ans , pour être reçu au Conservatoire de la Piela 5 ci y cultiver le violon sur lecjuel il était déjà d'tine force étonnante. Livré presqu'à lui - même pour l'c^^* liide de cet instrument^ la nature D I 8.= 15.1 le guida peut - être mieux que se» maîlres, et le doua d'une hardiesse extraordinaire pour ia difficulté , d'une imagination riche et fleurie pour l'improvisation , etd'une ex- pression rare pour rexécution de l'adagio. Voici un trait qui peint l'originalité' de son caractère. Forcé de quitter Naples , alors en guerre avec la France , il vint à Miîan , et se présenta, à M. Rolla pour re- cevoir de ses leçons. Celui -ci s'y refusa , reconnaissant en lui un ta- lent qui n'avait plus besoin de guide. Le Crémonais le pria de lui donner an moins quelques avis en composition ^ mais il no fut pas plus heureux. Choqué d'une pa- reille obstination , il trouva l'oc- casion de s'en venger peu de lems après. M. Rolla composait alors un concerto qu'il devait exécuter dans une solennité prochaine. Pendant plusieurs jours , M. Diana épia les momens que l'autre étudiait , co- pia sous ses fenêtres les solos et lis idées qu'il put recueillir, et s'en fit un canevas pour un con- certo. Trois jours avant la fête ^ il annonça aussi le désir de se faire entendre dans une église , comme c'est l'usage en Italie. Pro- fesseurs , amateurs accoururent en foule , et M. Rolla entr'autres ; jnais quel fut son étonnement de reconnaître , à mesure que Diana jouait , les idées du concerto qu'il préparait depuis lung-tems pour la solennité qui devait avoir lieu trois jours après. On ne connait point d'ouvrages de cet artiste , mais c'est un des violonistes les plus remarquables que l'Italie ait produits. Il est ac- tuellement à Londres , où il di- rige l'orchestre du concert des ama- teurs. DIBDIN, jeune acteur au théâtre de Londres , en l'jGG , s'y fit con— .naître comme poète et comme com- positeur , par la pastorale The Shepherds Artifice (Le Berger Ar- tificieux ). En t7^9 , il donna Da- mon andPhillida. opéra comique, «t the Ephesian Matron , sérénade comique ; Lionelf and Clarissa fut représenté en 1770. Il est en- core le compo';iteur des oy)éVas : Padlot , et le Sergent Recruteur, gravés h Londres en 17^7. Tous ces ouvrages furent très-bien accueilis* Il a en outre composé plusieurs œu - vres de sonates pour le clavfi- cin , qui ont paru à Londres. V. Biblioth. de mus. par Ebeling, DIDEROT ( Denis ) , né à Langres en I7i3 , et mort à Paris eu 1784, a joué un grand rôle parmi les philosophes du dix- huitième siècle , surtout comme édi- teur de rEncyclopcdie. Nous ne le considérons ici que dans la pa»ti(î de ses ouvrages qui a rapport à la musique. Il a publié d'excellens principes d'aoousiique , où il traite la maliére en géomètre et en physi- cien. Voyez le lom. 2 de la belle édition des œuvres de Diderot , publiée par son ami M. Naigeon , en 1798. Il y a dans ce même vo- lume ^ Piojet d'un nouvel orgue, et Observations sur le chrono- mètre. DIENER , un des plus grands chanteurs de son tems, était engagé, en 1737 , à la cour du duc de Merse- bourg. Dans le magasin de Bresl- liopf , à Leipsick , on conserve en- core de lui uue passion à grand or- chestre. BIETERICHS ( CosnAn ) , sur- intendant d'Ulm, et directeur du Gymnase de cette ville, né à Ge- munde en Hesse , le 9 janvier i575, mort le 22 mars 1689, a fait impri- mer h fiai , en 1726, un ouvrage in-4'' , sous le litre ; Sermon sur les cloches , dans lequel on traite de leur invention , de leur usage et de leur abus , etc. DIETERIGK ( FnÉDERîc-GEOR- GEs ) ,Uié à Halle en 1G86 , eut pour premier maître J Sam, Wet- ter , organiste de Saint-Michel de celte ville , et pour maître de com- position J. G. G. StœrV, maître de chapitre à Stuttgard. En 1708 , il était à Ausbourg où le roi de Dan- nemarck , devant qui il toucha du forte-piano , lui fit présent d'une médaille d'or. En 1710, il alla en Italie pour s'y perfectionner dan« la composition et le jeu du clave- cin , sous le chevalier Vinaccesi ; mais en 17TI, il revint à Hall oc- cuper la place d'organiste de Sainte- Catherine , et en 1720 , il suc- céda à Wetler dans son emploi, i\ mourut \ Hall vers lySo, 86 D I DIETERICUS( Jeaw-Cokrad ), philologue et professeur de langue greccjue à Marpurg et à Giessen , eiait né à Rutzbach , le 19 janvier 1612 , et mourut le 24 juin 1667. Dans son ouvrage Antiquitates Bihlicœ, imprimé à Giessen 1671, il traite au sixième chapitre , p. 349 > 353 , de rnusicâ sacra. V.Waltlier. DIETRICH (Sixte), composi- teur du seizième siècle , vivait à Constance. Glarean dans son Do- décachoide cite plusieurs morceaux de sa coiTvposition. DIETTENHOF , a fait graver à Londres, vers 1780 , trois œuvres de six trios pour le clavecin avec Tiolon. DIETTER ( Chrétien -Louis ) , né à Ludwigsburg , le i3 juin 1787, fut placé, en 1770, parmi les premiers élèves au collège Ca— roliuien , et s'y consacra d'abord à la peinture ; il y cultiva en même teras la mythologie , Thistoire et la géographie , ainsi que les langues française et italienne. Ses loisirs étaient consacrés entièrement à la musique. Le duc de Wurtemberg nyant remarqué ses talens pour cet art , lui conseilla de s'y adpn- ner. Dielter suivit ce conseil j il choisit le violon pour son ins- trument favori , et y fir de grands progrès sous les leçons de Seubert et de Célesiini. Désirant d'avoir aussi des connaissances dans la composition , et ne pouvant les ac- quérir par les leçons de Boroni , alors maître de chapelle, il cher- cha à y suppléer en se livrant avec ardeur à l'étude des ouvrages de Jomelli et d'autres grands maîtres. Ses efforts furent couronnés du plus heureux succès : ayant gagné en 1776 .et 1777, la médaille au concours de violon, il y ajouta Tan- Tïét suivante , celle destinée pour le prix de composition. Il resta à l'Académie jusqu'en X78Ï j où il l^ublia son premier ou- vrage , consistant en un concerto pour cor. Depuis, il a publié un Çrand nombre d'opéras et de pièces instrumentales. 11 excelle dans l'expression des situations comiques j sa musique est en général pleine et brillante, st il sait traiter avec beaucoup de discernemctil Paccorapagnement drs instrumens aux solos dans la mu- sique vocale. DIETZ ( Joseph ) , publia , en 1768 à Nuremberg , une sonate pour clavecin avec violon. Il a fait paraître encore dans la suite , à Amsterdam et à Paris , trois œu- vres de six trios pour clavecin avec violon. DIETZEL ( Jean-Nicolas), a publié à Nuremberg un ouvrage sous le titre : Plaisir musical pour le clavecin , etc. in-4^- DIEU LA-FOI (Michel), au- teur de la jolie pièce de Défiance et Malice , a fait quelques vaude- villes qui brillent moins par les jeux de mots que par le comique des siiualions. Il a fait aussi en société avec M. Jouy, JVliUon, musique de M. Spontini , joué à l'Opéra-Co- mique , en i8o5. DIODORE , musicien grec , fa- vori de Néron , donna plus d'éten- due au jeu de la flûte , en y ajou- tant plusieurs trous. Néron Testi» mait tellement , qu'il lui fit faire une entrée triomphale à Rome , monté sur le char impérial. Un autre musicien du même nom , cé- lèbre pour son habileté sur la Cy- thare, était favori de Vespasien. DIONIGI (don MARIO ), dot- tore da Poli , fit imprimer, en 1648 à Parme , un ouvrage sous le titre : Primi tuoni , inlroduzione nel canto ferma , dont il publia , en 1667 , la seconde édition avec un appendice. V. Martini Sloria. DIORION était un musicien grec, dont Aihcnée conte celte hiHo- rietle. Dans un voyage en Egypte, il était venu à Mylos , et n'ayant pu y trouver d'hôtellerie, il se re- posait dans un bois sacré qui était voisin de la ville. A quiest dédié ce temp'e t demanda-t-il à un prêtre qu'il aperçut? — Etranger, c'est^ à Jupiter et à JVeptune — Com- ment trouverait - on à se loger dans votre -ville , puisque les Dieux inc/nes y sont logés deux à deux. DIRNSLOT, compositeur. Teie. mann , dans son Maître de Musi- que , p. 75 , nous a conservé nu canon à quatre voix, de sa compo- sitioa. . DIRUTA (Agostiwo), moine de l'ordre de Saint-Augustin, ba- chelier en the'ologie , et directeur de musique au couvent des Augus- tins à Rome , vécut vers 1646. Il a écrit dix-neuf livres de musique , qui tous ont été imprimés à Rome vers cette époque. DIRUTA ( P. GiROLAMO ) , frère mineur de Perouse , a fait im- primer à Venise , en i6i5 , un ou- vrage sous le titre ; Transiîi>anO) dialogo sopra il vero modo di so- nar organi , etc. En 16.28 , il pu- blia encore : Seconda parte dcl Transilvano. V. Martini Sjoria. DISTLER (Madame), connue auparavant sous le nom de made- moiselle Gœbel , était, en 1787 , première cantratrice au théâtre TN^a- tional et au concert de Rellstâb , à Berlin. DITMAR , commissaire de jus- tice à Berlin. En 1786 , il touchait l'orgue lorsqu'on y exécuta solen- nellement l'oratorio du Messie , par Haendel. DITTERS (Carlo) est connu par des trios de violon , et sur- tout par des symphonies qui ont en beaucoup de succès , à une épo- que où celles de Haydn n'avaient T)as encore paru. DITÏERSDORFF (Ciiarles-Dit- TEKs de ) , comp«siteur très- aimé en Allemagne , né vers 1780 , fut d'abord violoniste à la chapelle im- périale devienne , lors de l'élection de Joseph II , comme roi des Ro- mains ; en 1764, il suivit la cour d'Autriche à Francfort , et effaça tous ses rivaux. Il portait alors son nom de famille de Ditlers. L'I^ra- percur , pour recompenser ses ta- lens , lui accorda , en 1770 , des lettres de noblesse , lui donna le nom qu'^1 porte aujourd'hui , cl le nomma en même tems maître des forêts dans la Silésie autrichienne. Le prince - évêque de Breslau le nomma immédiatement après son arrivée en Silésie directeur de sa chapelle. 11 a demeuré depuis ce tems alternativeraeni en Silésie et à Vienne. En 1790, il vivait dans l'aisance à la campagne qu'il pos- sède dans l'Autriche. Quoiqu'il ait composé un grand nombre d'ouvrages exc^^llens pour ^ifiérensiasUumens principaicment D I , 187 pour le violon , tels que sympho- nies , concertos , trios , etc. il n'en a été publié que huit à dix ; et encore ne sont-cc pas les meil- leurs de ses ouvrages , mais ce sont les seuls dont les éditeurs aient pu s'emparer. 11 faut cependant en excepter ses / Métamorphoses d'O- vide , ou , pour nous servir de l'expression par laquelle mon- sieur Hermf s les a annoncées , ses quinze symphonies , contenant ce quil a senti à la lecture de ces poèmes. Ces symphonies parurent a Vienne en i'85, à la satisiac— tion générale et l'auteur en dirigea lui-même la publication, d'après la demande qui lui en avait été faite de toutes parts. On a de lui l'Eslher , oratorio , qu'on donna, en lySS , deux fo s au bénéfice r{:; , pui.% din cle(ir à l'église Saint-Thonus do Le.'psick,^ eu 17^6, après la moiL d^ Hafrcr, cctïîposa clés musiques siai- i)les , tlans la mai)ière du célèbre wuhnau, en reoilalifs , ariettes, duos et chœurs , selon que le texte se prê- tait à l'un ou à l'autre , et les donna quelquefois à la place des cantates ordinaires d'e'glise. (^et essai ayant été Irès-bien ftccueilli , il en fit au- tant pour les Psaumes, d'après la traduction de Luther, 11 a été' imprimé en 1763 , de sa composition , quelques recueils de chansons , tt quelques Psaumes à musique complète. En 1784, il pu- blia encore un ouvrage complet de musique simple , qu'il fit fjraver par cahier. DOLES ( Jexn-Frédéric ) , fils du précédent, docteur en droit et assesseur de la faculté de jurispru- dence , né à Frejberg le 26 mai 1^4^, est compté parmi les amateurs de musique les plus distingués. Il a publié en 1778, chez Breilkopf, à Leipsick, six solos pour le cla- Tecin. On ignore si un concerto pour le clavecin , eu manuscrit , q'ui a eu beaucoup de succès , est de st composition ou de celle de son père, DOLLHOPF ( Jo'sEPH ) , de Ta- chau, fut, pendant trente ans , or- ganiste à réglise de Sainte-Croix, â Prague , et y mourut dans l'an 1733. DOLPHIN , musicien à Paris , fit graver à Offenbach , en 1780, six trios pour violon. M. Trikiir a arrangé un trio de sa composition pour le violoncelle , et l'a. publié en Î783. DOMINICO , a composé trois concertes pour hautbois , en ma- nuscrit. DOMNICH ( M. ) , professeur de cor nu Conservatoire de musique, a publié une Méthode pour premier «t second cor , qui sert à l'ensei- gnement des élèves de cet établis- sement, ainsi que la Méthode de cor de M. Frédéric Duvernoy, M. Domnich a composé une foule de romances charmantes , et de la mu- sique pour son instrument. DONADELLI ( Barthélémy ) . chanteur célèbre de Mantoue, était au service de la cour vers i68o. DONATO (BiLTHASAR) , maître de chapelle de Saint— Marc de Ve- aisc avant Zarlia. D O 189 On doit distinguer, parmi ses ou- vrages , // primo libro di canzone villanesche alla JYeapoliLana a 4 'voci ,■ aggiontovi ancora alcune vil- lote di Perîssone a ^con la canzon délia gallina. In Venetia 3 i558 , in-4*^ '■) et le premier livre de ses madrigaux à cinq et six voix, avec trois dialogues à sept voix. Venise, i56o, in^"'*. DONI ( Ant. -Francesco ) , a publié à "Venise, en i544, Dialo^he délia inasica , ouvrage que le doc- teur Burney range parmi les livres rares , parce qu'il n'en a tu qu'un, seul exemplaire, appartenant au P. Martini , et dont il a transcrit une grande partie. DONI ( Giov.-Bâtista ) , ne d'une famille noble de Florence, était h la fois écrivain élégant et profond théoricien. Voici les titres des ouvrages qu^il a publiés : Corrt' pendio del Irattato dei generi c niodi délia niusica , etc. Roma , i635 , in-4'^j Annotazioni sopra il camp endio ,eAc. Roma , 1640, in-4'*; De prœslentiâ musicœ veleris , etc. 1647, J°*4** j TraLtato sopra il gé- nère enarnionico ,- Trattato sopra gV inslrumenti di lasli di diverse armonie con cinaue discorsi ,- Dis-" sertatio de musicâ sacra vel ec- clesiasticâ , Recitata Roniœ an, 1640 5 Délia jnusica scenica e tra- trale,con alcune modulationi.Tonn ces ouvrages, et plusieurs autres de Doni , ont été publiés, en un recueil, par Gori , sous le titre suivant : Joannis- Baptiste Doni Florentini opéra , pleraque nondum édita , ad veterem musicani illustrandani pertinenlia , in lucern prodit An- tonius Franciscus Gorius. Floren- tiœ , i663. V. l'article Gori. Doni a décrit et expliqué l'usage d'un instrument de son invention , qu'il appelle hyra Barherina ou ylmphlchorduni. Cet écrivain a été comblé d'éloges par Rhenesius, Gassendi, Apostolo Zeno, etc. 5 et , ce qui lui fait encore plus d'honneur , il est sou- vent cité par \& doot. Burney , dans les troisième et quatrième volume de son Histoire générale de la. Mu- sique. * DOPPERT ( Jean ) , mag?sler et rpctcur à Schneeberg , en Saxe , ne à Francfort eu 1O71 , a fait impri- iqo D R mer , en 1711 , un programme, sous le titre MusLces cum Litteris copu^ lani reprœsenlans. Il mourut le 18 décembre lySS. DORAT ( Claude-Joseph), né en 1754 , et mort en 1780 , était homme à bonnes fortunes dans ses poésie légères. Nous avons entendu raconter le trait suivant à Laharpe. Dorât avait mis dans une pièce de "Vers : ' Hélas! il est passé le tems des cinq maî- tlCSSCS '. Comme on en rit beaucoup j il i-efit le vers de cette façon ; Hélas i il est passé le tems des trois maî- tresses ! C;; qui augmenta le nombre des rieurs. Au reste , ajoulait»Laharpe, il n'en n'était ni plus ni moins pour les maîtresses de Dorât, qui ne lui coûtaient qu'un trait de plume. Doiat a consacré à l'opéra un chant de son poème de la Décla- mation , qu'on ^regarde comme son ' nieilb ur ouvrage. DORÉ , né à Arras , compos- teur estimé , composa la messe qui fut chantée dans cette ville , le 28 novembre i683 , à Tinhumation du comte de Yermandois , fils na- turel de Louis XIV et de madame de la Vallicre. DORE^LLI , habile ténor , élève d'Aprile , entra , en 1738 , au ser- vice de l'électeur de Bavière , à Munich. DORIOT ( L'abbé ) , maître de musique de la Sainte - Chapelle vers 1770 , a composé un grand nombre de motets , que Ton en- tendait le samedi saint k la Sainte- Chapelle. Peu de compositeurs en- tendaient mieux la facture des chœurs , dit Laborde. DORNEL ( AwToïKE ) , orga- niste de Sainte - Geneviève, mort vers lySo , passait pour un bon maître de composition. Il a fait des trios , des chansons , des pièces de clavecin , etc. DORSCH , a fait graver , vers Î780 , six trios pour la fliite , le vio- lon fl ta basse. DORSET ( Le s duc de ) excel- lent violoniste , attira à Londtcs Yachou çl CçlesUui. DOTHEL (NrcoLAs). flCitiste, à la chapelle du grand duc de Toscane , fils d'un grand virtuose sur le môme instrument, avait une manière opposée à celle de Quanz , en ce qu'il ne se servait aucune- ment de la langue. Pour plus de détails , voyez la belle dissertation sur la musique dans le Magasin de Cramer ,. première année, p. 686. On estimait beaucoup ses ouvrages. 11 a été gravé à Amsterdam , en 1763 , six duos pour la flûte , et en.vuite à Paris , Studi per ilFlauto in tutti i luoni e modi , avec une basse. Outre cela, on connaît encore neuf concertos pour flûte, et sept quatuors de sa composition , en manuscrit. DOTTI ( ApfiYE ) , cantatrice célèbre à Bologne , vers 1770. DOUWS (CuAAs), marguillier dans la Frise , a fait imprimer à Franecker , en 1722, un ouvrage in- titulé ; Traité de la musique et des instrumens de musique , ouvrage très-médiocre. DOURLEN ( Victor) , du <*épar- tcment du nord, élève de M. Gossec, obtint en i8cl6, le grand prix de composition décerné par l'Institut national 5 et en cette qualité,, il alla à Rome à l'école des Beaux -Arts, M. Lebrelon , secrétaire de la classe des Beaux-Arts de l'Institut, dans son rapport lu le premier octobre 1808 , parle avec éloge d'un Dies irœ , que M. Dourlens a fait exé- cuter a Rome. « Ce chant de déso- » lation et de terreur, dit- il, est » bien conçu , bien conduit , bien » écrit. Les motifs en sont vrais , » variés , et ne sortent jamais de ce « ton solennel et sombre , dont la » mélancolie fait la grâce. Dans ce « beau morctau de musique reli- » gieuse , la partie vocale est trai- w tée avec une simplicité noble ». A son retour d'Italie , M. Dourlen, a fait représenter à TOpéra-Comique trois ouvrages : Philoclès , Linnée, et La dupe de son art. On espère qu'il ne s'en tiendra pas à ces essais. DOWLAD ( John ) , a uublié , en 1609 , la traduction anglaise de l'ouvrage d'Orniioparcus , intitulé î Musicœ aclivœ Micrologus. DRAGHI ( Antonio ) de Fer- rare, compositeur au service de la D R cour de Vienne , a donné, de i663 à 1699 , un grand nombre d'opé- ras, dont on peut voir le cala- logue exact dans l'Essai de La- borde. On a aussi de lui en mu- sique d'église Le cinque Piaghe dl Chris to. V. Walther. DRAGONETTI ( M.) , joueur de contre-basse à l'Opéra de Lon- dres , au moyen des sons harmo- niques, est parvenu à exécuter sur cet instrument des concertos de violon. A l'orchestre , il est placé prés du piano j et si un instru- ment quelconque vient à man- quer pour les solos, il les joue sur la contre - basse. Quand on se trompe dans l'exécution , il frappe l'accord avec une telle énergie , qu'il ramène à l'instant tout l'or- chestre. Un jour M. Viotti engagea mon- sieur Dragonelti à jouer la seconde pattie d'un de ses duos les plus dif- ficiles. Voyant qu'il s'en acquittait à mervciDe , Monsieur , lui dit-il , faites le premier violon , je vous ^accompagnerai. M. Dragonelti exé- cuta le premier dessus avec tant d'habileté , que M. Violti n'y put tenir , et lui dit qu'iZ était un homme extraordinaire DREIER (Je4n m.) , a fait Çraver à Spire , en 1782 , un Salve iiegina, DRESIG { SlGTSMOND -FbÉdE- «îg) , Co-Recteur à l'école de Saint- Thomas , àLeipsick, écrivit Coati- inentatio critica de rhapsodis , tjuorum vera Origo ^ antiquitas ac ratio ex auctoribus et scholas- ticis grœcis traditur. Leipsick , i734,in.4<>. D RE S L E R ( Ernest - Chris- tophe) un des chanteurs les plus estimés de l'Opéra Italien en Alle- magne , nacjuit à Greussen , ville dans la principauté de Schwarz- bourg - Sondershausen , en 1784, et y apprit les premiers élémens de musique; dans la suite il visita les Universités de Hall , de Jena et de Leipsick ; ce fut dans ce der- nier endroit , où il demeura de- puis 1735 jusqu'en lyvSô , quil se forma sur le violon et au chant. Quelque tcms après, il alla à Bay- reuih , o\x , après avoir encore r)ris dfc* leçons de la célèbre cantaij-ice iqï Turcotti , il entra dans la chapelle du Margrave , et fut nommé peu après secrétaire de la chambrp des finances. Lors de la mort du Margrave , en 1763 , le duc de Gotha le prit à son service en qualiié de secré- taire et musicien de la chambre. Il n'y resta que peu de tems , et donna sa démission en 1766, L'année sui- vante , il obtint du prince de Furs- temberg, à Wetzlar , la place de secrétaire et directeur de chapelle; mais le prince étant retourné en Bohême en 1771 , Dresler ne voulut pas l'y suivre , et demanda sa dé- mission. En 1773 , il se fit entendre à Vienne devant l'Empereur, ets'en- gagea enfin comme chanteur à l'O- péra de Cassel , oh. il mourut le 5 avril 1779. On a de lui les écrits suivans : i*^ Fragmente einiger gedanken Gotha, 1764 ( Fragmens d'idées du spectateur de musique sur les pro-* grès de la musique en Allemagne ); 2** Gedanken uber die Vorstellang der Alcest , Erfurt und Leipsig , 1774 ( Réflexion sur la represenia- tion d'Alcesle ) 5 3^ Theaterschule far die Deustchen da<; ernsthafte Singschauspiel betreffend , Ha- novre 1777 ( Ecole de théâtre pour le'' allemands , concernant l'opéra se'rieux). 4^ Plusieurs chansons iso- lées , et quelques recueils de chan- sons. Quelques-uns lui attribuent aussi la Dissertation sur l'opéra italien de Benda , représenté à Go- tha , iusérée au premier volume des notices de musique. V. Meu- sel Miscel. , et d'après lui Cramer, Magasin , année II, p. 482. DRETZEL ( Corneille -Henri )•, organiste distingué de Nuremberg ' d'abord à l'église de Saint-Egide* ensuite à celle de Saint-Laurent , et enfin à celle de Saint - Sébald ^ o\\ il resta avec honneur jusqu'à sa mort en 1773, a fait imprimer, en 1731 , un livre de musique simple , de 880 pages in fol. , sous le titre : Des evangclischen Zions musikaUsclie harmonie , etc. On a de lui encore un autre ouvrage pratique, intitulé : Harnionisclie Ergœizung ( Diveilissement harmo- nique , consistant en un concerto pour le clavecin j. IQ- D R "DRETZEL (\YoLrFGAivG) , ha- bile luthiste, à Nuremberg, y na- quit tn i63o , et mourut en 1660. DREVELLE, a lait graver à Paris, en 1780, un concerto pour \iolon DREWER (Madame), canta- trici- habile et très- agréable , fut au service de l'électeur de Cologne, à Bonn, de 1^83 à 171 o. DREYER ( P. ) , maître de cha- pelle à l'église deir Annunciatasi rlorence , en 1770 , était né en cette ville , de parens allemands , et se "fît connaître en Allemagne dès 1729 comme sopraniste fort agréable. Il était alors engagé à la société de l'Opéra Italien , à Bres- îau.ll avait intercalé des ariettes de sa composition dans différens opé- ras. Il fut ensuite, pendant quel- qvie tems, chanteur à Dresde , où il se distingua beaucoup. Burney lé connut fort si%é , en 1770 , à Flo- rence , oii il demeurait depuis long-tems. Il donna encore à cette époque, dans son église, un motet de sa composition. DREYER ( J.-M. ) , compositeur allemand vers 1790, a fait graver en 1794 1 ^ Leipsick , trois Salve regina , pour un soprano et quatre îustrumeus. Outre cela , il a fourni quelques pièces au choix de Fleurs pour le clavecin. DROBISCH. Outre un Magnifi- cat à dijL voix qu'on a de lui en manuscrit, il a fait graver à Berlin, en 1786, six duos pour fliîite et vio- lon, op. I. DROST , fabricant d'orgues très- renommé à Altenbourg , a construit, de 1726 à 1780, le bel orgue de Waltershausen ^ qui a cinquante- huit jeux, DRU ET ( M. ) , élève de Grétry, fi^est livré à la composition lyiique, et n'a encore publié que des ro- mances. DRUZECHYou DRUSCHETZRY ( GeorgesJ , musicien à Presbourg, en 1787 i au service du comte de Grassalkovicz. On a , de sa com- position , Andromède et Persée; le ballet Inkle et Yariko ; et une sym- phonie de bataille à deux orchestres, pour Adélaïde de Ponthicu. 11 était auparavant timbaliste des Etats de la Haute-Autriche à Liuz, et y a publié, en 1783, six soles pour, le violon. DRYDEN ( John ) , chevalier , poète couronné et historiographe de Jacques II , roi d'Angleterre , naquit à Oldwinkle leg août i63i, et mourut à Londres, le premier mai 1701 , d'une inflammation au pied. Il s'est acquit une gloire immortelle tant par les ouvrages qu'il a laissés, que par ses poésies et ses pièces de théâtre. Son ode sublime // potere deir armonia ( Le Pouvoir de Thar- roonie ) , lui donne le droit d'être cité dans cet ouvrage. Plusieurs compositeurs l'ont mise en musique, surtout Haendel et Gluck. Parmi nos poëtcs , M. de Valmalete, ha- bile violoniste, en a fait une imita- tion élégante, qu'on trouve dans les Quatre Saisons du Parnasse , Automne, i8o5. DUBOURG (Math.), très bon violoniste de Dublin du tems de Hœndel , est connu par l'anecdote suivante. Jouant un jour , à l'or- clicstre que ce dernier dirigeait , raccompagnemeut d'une ariette avec violon concertant, il s'égara telle- ment dans un point d'orgue que, lorsqu'il rentra enfin dans le ton , ! Hœndel lui cria à haute voix , et de manière qu'on p\it l'cnti^ndre très- aisément dans toute la salle : Dieu merci , M. Dubourg , vous voilà donc rentré chez vous ! Exclama- tion qui lui attira ks applaudisse- mens de tous les spectateurs. Voyez Burnev , Vie de Haendel. DUBREUIL, était un de ces mi- sérables tailleurs d'opéras , po"*" lesquels l'administration H I G E N I E. Eloignez ces tristes victimes , Grands Dieux ! ou leur sav.g va couler. Pouvcz-vous trouver lcL';ict;ncs Ces fureurs de tout immoler ! La conduite de l'ouvrage répon- 1 dait à la versification. Cependant D U Dubreuii, à ÎA tête à^aiitrfs pro(^ùc tions , prenait îc titre d'auttur d I- phigénie en Tauride. U a fait Paul let Virginie , mis en musique par Lesueurj Rose d'Amour et Cailo- man , et quelques autres ouvrages » qui ne niëritent pas d'être cîlés. U rst mort le aa lévrier 1801 , âge de J^lns de soixante ans , à la suite d'une chute qu'il fit dans un fossé^, DUBUGAHRE , organiste à l'é- glise de Saint - Sauveur de Paiis , y a publié, en t'/S^ , un ouvrage sous le titre : Méih-jde plus courte et plus facile que Pancienne pour ï'accompagnem^ ni du clavecin. A Cette instruction , il ajouta encore des questions et des réponses . que î élève tombe est Eustache Ducaurroy, » de Bf auvais. Il n'a pas besoin d'un V) litre plus éclatant, d'un tombeau « plus magnifique. C'est assez pour j) honorer la cendre «Pun homme ï) pieux et modeste, que non scu- }j Icment !a France, i'Espagne et *» l'Italie, mais même l'Europe eu* /. M tiére , a déclare Prince des mw » siciens .; d'un homme que (rois w rois, fiharles IX, Heiiri Ili et i) H* nri JV oui honore de leur» M bor't S, et doul il a été su«:cess)— »; veoi'^nt maître de chapelp-; d un ») hocrme, enfin, qui semble avoir >) appelé Pliarmonie du Ciel, pour » l'introduire dans les temples, » comme on en peut juger par les w productions de son génie. Tnnt » de biens ne sont point ensevelis 9 dans cette urne : Péteruité se ie» » approprie De tels hommes ne M meurent point ; la splendeur de )) leur )éi)utation leur donne une )} nouvelle vie, semblables au soleil '^ }) qui se couche loui les {ours, et M reparaît avec un nouvel éclat» y Priez pour lui. Il a vécu soixante h Sins , et est mort l'an du salut M 1609. " Il ne nous reste de ses ouvrages qu'une messe des morts à quatre voix , sans symphonie. Le cardinal Dupsrron composait des vers qu'il lui faisait mettre en musique. C'est une tradition généralement répan- due que nos anciens noëls étaient des gavottes et des menuets d'uh ballet, que Ducaurroy avait com- posé pour Charles IX. V. Laborde. DUCERCEAU (Jeajv-Aivtoiive), jésuite, né à Paris en 1670 , mourut pendant un voyage à Veret, le 4 juil- let lySo. Outre les ouvrages qu'il a laissés, il a inséré , dans les IVlé- moires de Trévoux , plusieurs Dis- sertations sur la Musique ancienne, V. Mém. de Trév., t. LU, p. 100 61284; t. LUI, p. 1223 et 1420; t. XV , p. co85; LVI, p. 69 et : 34 : et !e Journ. des Sav. , t. LXXX VIII , p, 3oo. M. Forkel, dans le premier volume de son Hist. de la Mus. , donne des renseignemens sur tous ces écrits., DLCHE ( Joseph * François ) , poète dramatique , né à Paris ea 1668, et mort en 1704, a compof-é, pour VOp' ra , Sylla , -Iphigénie , Céphale et Procris, et le ballet des Fêtes galantes. DUClS ; Betvedtctus V également connu sous le nom de Bon< diclu» (Benoît) , fut un compositeur cé- lèbre parmi les successeur'- , et pro- bablement parmi le e Léon X , entend parler '^es ta- 1» ns supérieurs de Duiffropugcar , fit des offres si avantageuses à cet artiste pour le déterminer à ve- nir s'établir à Paris, que ce dernier les accepta. Il paraît que le dessein <^u mo- narque français était de faire fa- briquer les instrumens nécessaires au service de sa cliambre et de sa chapelle . d'une manière digne de son siècle et de sa magnificence. Il paraît encore qUe le climat nébuleux Oe la capitale ne convenant point à ret artiste , il démanda et obtint la permission de se retirer à Lyon , ©là , probablement , il termina sa Carrière j il y était encore en 1 52o. M. Roquefort, homme de let- tres à Paris , possesseur d'une col- lection curieuse d'instrumens , a tr is basses de Duitfoprugcar. La j>remière est montée à sept cordes , qui s'accordaient ainsi ; -Q :œ -3- La table de clessous représente le plan de Paris au seizième siècle , exécuté en bois de rapport et de diverses couleurs; au-dessus est un Saint Luc , d'après Raphaël. La seconde porte en dedans cette inscription : Gaspard Duiffopfugcai:, à là Coste sainct Sébastien , à Lyon. On a représenté, siir la table de dessous, îe Moïse âe Michel- Ange , qui se voit sur le tombeau de Jules II. Sur le manche, est sculptée une sa- lamandre, qui était la devise de François 1er. La troisième est une taille de vio- lon ; sur la touche de cet instrument, se trouvent ces deux vers latins, qui forment la devise de ce luthier : Vtva fui in sylvis , sum dura occisa securi"; Rum vixi , tacHi : mortua dakè cano. D U 195 On â Êguré, sur la table de des-» sons , saînt Jean l'évangélisle, d'à-* près Ra[)haè!. Les manches de ces trois basses sont supérieurement sculptés. Le portrait de cet habile luthier a été gravé en médaillon de format in 4^*. 11 ept représenté avec une barbe qui lui tombe jusqu^aii milieu de la poitrine, entouré d'instrumenSi, tenant un compas d une main , et d« l'autre un manche : il semble mé- diter sur les proportions quMl doit avoir. DULCINO ( Jfai^ - ËVPTTSTE) , compositeur, a publié à Venise . en 1609, Cn?ifinné<; sarrœ , 8 Vocibus , una cutn Litaniis B M. virginis et magnxjicat cum B. C. , ih 4^. DULICH (PniLTPPE), professeur de musique à l'ancienne école nor— Xnale de Sleltin , y toîouriiten i63i^ à rage de soixante-huit ans. Ses con- temporains l'estimaient beaucoupk On a imprimé à Steltin , en 1607 » 1608 , 1610 et 1612 , ses Centuriai 6 septenuin et octoniim vocurn, et ses Cantiones Dominicales , en 4 vol. iDULON , né en T-79 à Hendal , où son père , habile flûtiste et élèVô de Quanz , était inspecteur de l'ac-» cise , devint aveugle & l'âge de trois mois. Son père lui enseigna à ]ow'^t de la flûte , et Angerstein , organistR de la ville, lui montra à jouer de l'orgue. Il fit sur ces deux instru- mens les progrès les plus étonnans. A l'âge de treize ans, il fit un voyage dans les principales villes et cours de l'Europe. Partout il ex- cita l'admiration générale par la facilité et la ttianière brillante dont il exécutait les pièces les plus diffî-^ ciles, et jusques aux fugues du grand J.-S. Bach. Il composait aussi , et dictait ses ouvrages avec un tel soin , qifil n'y manquait ni une pause ni un seul agrément. Nous ne savons point où il réside en co moment. DULSICK (Jean), habile or- ganiste à Haslau , en Bohême , verft 1772. DUMANOIR (Guillaume ) , après la mort de Constantin , en i63o , obtint la charge de Roi des violons . maître des ménç'tricrst !(/> \ DU Nous remajrquerons que, jusques ^ers i65o, le violon n'était pas même admis dans la musique des églises. DUMAS, inventeur du bureau tvpographifjue , pour apprendre à lire aux enians , essaya, en lySS, d'appliquer ce procédé à la nau- tique. DUMENiL, haute - contre de l'Opéra, débuta, en 1677, et joiia le premier le rôle de Renaud. Il avait Clé cuisinier ; et un jour que dans le rôle de Phaèion il ravissait le parterre , un plaisant s écria : Ah ' Phacton est-il possible Que vous ayez fait du bouillon î Maliheson qui l'avait entendu , dit qu'il chantait comme un cuistre. Il mourut vers 17 17. V. Maupîn. DUMONCHATl (Charles), né à Strasbourg le i5 février 1778 , d'a- l>ord amateur , présentement pro- fesseur de musique à Lyon , a publié irenLe-un œuvres de musique, pour le chant, le violoncelle, la flûle, la clarinelte , et le piano*-forte. Il a mis en musique TOtiicier Kosaque , opéra comique, qui a obtenu un succès flatteur à la porte St.-Martin. DUMONT ( Hewri ) , né près de Liège en i6io, jouait très-bien de l'orgue , et fut le premier de nos musiciens qui employa la basse con- tinue. Il devint maître de chapelle du Roi, obtint sa vétéranceen 1674, et mourut en ''i684' Tout le monde connait sa messe royale usitée dans toutes les églises de France. DUN ( Mademoiselle ), cantatrice à l'Opéra de Paris vers 1709, y fut alors beaucoup applaudie. DUNCOMBE , musicien de Lon- dres, y fit graver, vers 1770, un ouvrage sous le titre : Leçons pro- gressives pour les commençans, pre- niier livre. DUNl ( Antoiwe ). On a de lui Litania délia beata F'irgine, 2 voc. a violin. , ed organo , en 1768. On connaît encore plusieurs motets en n\anuscrit sous ce nom 5 mais on i^ttorc si c'est un des frères du sui- vant qui en est l'auteur , ou si c'est le même , et que le nom ail élé seu- lement estropié par les copiste?. DUNI (Ecinio-RoMUAiD.)» n«* quit le 9 février 1709, à Matera, ville du royaume de Naples. Dès l'âge de neuf ans, on l'envoya au conservatoire de la Pietà à Naples, où il étudia son art sous le célèbie Durante. Dans sa première jeunesse , il fut demandé à Rome pour composer un opéra i et, dans ce moment, il se trouva malgré lui en concurrence avec Pergolèse, dont il était l'ami et l'admirateur. On donna d'abord l'opéra de Pergolèse, qui tombac et peu de jo:irs après, le sien eut le plus grand succès. Loin de s'enor- gueillir de cet avantage , il dit à Perj';olèse pour le consoler : O mon ami, 6 mon père , ils ne vous con- naissent pas ! Une musique variée, naturelle et pittoresque; un chant délicieux, suave; voiH ce qui maintiendra toujours Duni dans une place hono- rable parmi ceux qui ont forcé les Français à connaître de nouveaux plaisirs dans leurs spectacles ly- riques. Quand on lui reprochait de ne pas faire assez de bruit, il re- pondait : Je désire pouvor être chanté long-lems. Cependant il a su faire, dans l'oecasion , des aiiS tels que la scène l'exigeait. On p< ut dire aussi qu'il est étonnant qu'un Italien ait aussi bien connu et aussi bien observé la prosodie de la langue française. Dans un poème inédit de Marmontel, sur la musique , on lit ces jolis vers . I-c bon Duni, sous l'ceil de la déesse (i> , De notre langue essayait la souplesse. Marquait le nombtt, et voulait à nos vers En imprimer les mouvcmens divers*, Essai nouveau, tentative hardie. Dont Rousseau mcuic avait désespère : It le moyen que d'un pas assuré Marche en cadcncve un vers sans piosodic ! Duni s'écoute; il cherche , il étudie le mouvement dans un son passagerj Et de son chant l'exacte mtlodie Fixe des mots le caprice léger. Duni est mort le i\ juin 177$ , dans la sois:anle-si&ième année de son âge. (I) Mélujinc, déesse du grand opéra ( dans le pocmc). D U ^97 DUNSTABLE (Jean), ainsi Bommé du lieu de sa naissance, si- tué près de Bedforl en Angleterre, vint au monde vers i4oo, et mourut en 1453 ou i4*'8. Cet aultur contri- bua aux progrès de 1h musique en An^letfrre, et de l'art, en f][cnéral . d'une manière assez marquée , pour que des écrivains, peu judicieux et peu instruits n»^'anmoins, lui aient attribué l'invention de la composi- tion à plusieurs parties. Ils l'ont outre cela . à cause de la ressem- blance de nom , confondu avec Dunslan , ce fanatique évêque de Cantorbery qui vÎTaiiquatrt siècles auparavant , et les Anglais sont i^ariis de là pour se regarder comme 1 s inventeurs du contrepoint : ab- Sirdité démontrée par tous les mo- uiimens liistoriques. Ce que l'on peut, au contraire, assurer avec tien plus de vérité, c'est, qu'à peu d'exceptions prèô , l«s Anglais ont de tous tems été les plus mauvais musiciens de l'Europe. Le seul mé- rite qu'ils aient en musique est de •avoir bien la payer. On trouve , dans Gftfforio ( 3Ius. prat. , lib. II , cap. 7 ) un p^eni SancLe Spiriius de Dunstable. Th. Morlay cite de lui uu traité de Mu- sicd tncnsurabili. On peut voir, dans Hawlins , les épilaphes faittsen son honneur, qui prouvent l'estime dont il a joui en » >n tems. Quelques écrivains l'ont aussi nommé Dunslaph. DUPARC ( Elisabeth ) , dite la Frnncesina , était une canta- trice célèbre vers 1740» On a gravé «on portrait. DUPATY ( Emmanuel ), l'un des fils du célèbre Dupaty, prési- dent au parlement de Bordeaux, est né à Lyon. Il est connu par un grand nombre de vaudf villes et d'o- péras comiques , dont plusieurs ont «lé faits en société avec MM. Chazet, Séçur jeune, etc. DUPHLY, né à Rouen , établi à Paris depuis 1700, élève de Dagin- court, était un excellent claveciniste et un très-bon professeur. Il était très-estiraé et très - recherché. 11 a fait graver quatre livres de pièces pour clavecin. DUPIEKGE ( FÉLTX -TlBURCE- Aucuste) , né à Courbevoye, près de Paris , le n avril 1784 > ^^^ élève de 80D père pour la composition , ainsi que pour Je violon. 11 a publié un œuvre de duos pour deux vio- lons, deux concertos à grand or- chestre , et une grande sonate pour le forte piano. DCPITHON (Madame), célèbre pianiste . morte à Paris il y a quatr« ans, naquit à Saint-Domingue. Très- jeune , elle vint en France , a mon« tra un goût décidé nour la musique. Sa mère ( madame ThenetHui donna M. Duss»^clc pour le piano , et M. Le- Moy ne pour la composition. En peu d'années , elle parvint à jouer sur le y)iano, à la première vue, toute la musique qu'on lui pré.sentait. Elle était aussi forte sur Vallegro que Tétait sur Vadagio une autre dame , qui nous a défendu de la nommer , et que nous faisons assez reconnaître, en disant que c'est une pianiste du premier ordre. Madame Dupithon avait des ta- lens de plus d'un genre : elle dessi- nait et peignait très-bien , parlait et écrivait, avec autant de justesse que d'élégance , sur les sciences , ïcs lettres et les arts. Dans la pension de demoiselles qu'elle dirigeaiià Pa- ris , c'était elle-même qui faisait le* cours d'histoire, de géographie et d'astronomie. DUPLANT (Rosalie ), était Sremière cantatrice à l'Académie e Musique de 17(^2 à 1780. DUPLESSIS , a donné à l'Opéra les Fêtes Nouvelles, en 1734. DUPONT (J.-B.), violoniste à l'orchestre de l'Opéra à Paris depuis 175© , mis à la pension eu 1773 , a publié à Paris : Principes de musique , et Principes de vio- lon , par demandes et réponses. Outre cela il a fait graver deux concertos pour violen , arrangés sur des ariettes des opéras de Lueilâ el du Déserteur. DU PORT (J.-B.), laîne', est élève du fameux Berlhaud. Il vécut à Paris jusqu^en 1772. H vint à Berlin où le roi Frédéric II le nomma violoncelliste de la chambre. Depuis 1787 , il est surin- tendant de la mu ique do la conr. Ainsi que son frère , il tire J«s plus be.iux sons du violoncelle , mais il est plus fort sur Vallegn que sur Vaaag,io> Six sonates» U« 19^ D U 5a composilion ont été grarées à Paris. Marpurg rapporte queM.Duport voulant entendre le célèbre •violon- celliste Franciscello , s'embarqua à Marseille , arriva à Gênes , enten- dit ce musicien , et retourna en France deux heures après. DUPORT ( Louis ) , frère cadet de celui qui est en Prusse , mais «on aîné pour le talent , a étudié le violoncelle sous sa direction. Il a joué au Concert Spirituel , vers 1780, des concertos de violoncelle qui ont fait Tadmiralion des con- naisseurs sous le double rapport de la composition et de l'exécu- tion. Ces concertos sont en efiet pour le violoncelle ce que ceux de M. Viotli sont pour le violon, c'est- à - dire , les premiers du genre. M. Duportles a fait graver , ainsi que des sonates et des duos pour le violoncelle. Ce grand artiste fc'est fait entendre , en 1806 , au Concert Olympique ; il n'avait lien perdu de Taisance , de l'éner- gie et du brillant, qui caractéri- saient son jeu , à Tépoque de sa plus grande gloire. Il exécutait alors sur la basse tout ce qu'on peut exécuter sur le violon , même a la première vue. On sait qu'aux petits apparlemens , chea la reine Marie Antoinette , on attendait un jour M. Viotli pour exécuter avec M. Crosdill , fameux violoncelliste anglais, un duo concertant pour violon et violoncelle. M. Viotti ■n'arrivait pas : la reine paraissait s'en apercevoir , lorsque M. Du* port , qui avait déjà exécuté une sonate, demanda à voir cette par- tie de violon. A peine eut - il en- trevu le manuscrit qu'il engagea M. Crosdill à commencer , et jouaavec une telle supériorité, qu'on douta si M. Viotti , en l'exécutant sur le violon , eût fait autant de ylaisir. M. Duport est actuellement vio- loncelliste de la chambre du roi Charles ly. DUPRÉ , fit graver à Paris , en T-jGS , deux œuvres de dix trios pour le clavecin avec violon. Il était, des 1754, pensionnaire à l'O- péra , et mourut en 1784- DIJPUIS (Thomas Saunders), musicien distingué de Laudie$ y lors de la grande musique funèbr*^ eu l'honneur de liaendel, en 1764 » était un des aides directeurs. On a gravé plusieurs ouvrages pour 1« clavecin de sa composition. DUPUITS , organiste et com- positeur de Paris , vers l'jS^ , publia différentes compositions pour le forte-piano et pour d'autres ins- trumens. DURANCY ( Mademoiselle ) , née en i';4'^, débuta en 1762 sur la scène lyrique. Elle était naïve dans Colette , noble dans Ernelinde , sublime dans Clytemnestre. DURAND. On a sous ce nom des variations pour le violon sur un air de la Molinara- DURANDUS, moine à Fé- camp et ensuite à Troarn dans le onzième siècle , posséda des connais- sances rares tn musique, et donna à l'église plusieurs compositions nou- velles et agréables. V. Hist. liitér. de France j, p. 240 , et Gerbert, hist» DU >ANOWSKY ( M. ) un des meilleurs élèves de Viotli sur le violon , s'appelait Durand , avant d'être officier dans les troupes de Pologne. U a publié d»'S duos de violon. On les trouve chez Momi- gny. DURANT ( P, > C. ) , luthiste, an service du Margrave de Bay» reuth , s'est fait connaître vers 176a , par plusieurs recueils de. solos , de trios et de concertos pour le luth , tous en manuscrit L'bKATv Tii C » ' ancesco), né à Naples en 169S, fut élevé au conservatoire de Santo Onofrio , de cette ville, et reçut des leçons du célèbre Aless. Scarlatti. Il quitta de bonne heure ce conservatoire , et vint à Rome , attiré par la répu- tation de B. Pasquini et de Pilioni. Il travailla cinq ans sous ces deux maîtres, et apprit de l'un l'art du chant et de la mélodie ; de l'autre , toutes les ressourcos du contrepoint. Il revint ensuite à Naples, et se livra à la composition ^ mais il travailla presqu'uniquement pour l'église, il ne fit jamais rien pour le théâtre; et dans le catalogue de ses ouvrages , on ne voit que très- peu de cantates; et duos pour la chambre, et un très- petit nombre de pièces instrumen* taies. . ♦ Le genre de l'église et les e'tudes furent donc les objets auxquels il s'attacha essetitiellement. C'est par Je ge'nie et l'art qu'il y montra , qu'il parvint à acquéri-r le plus haut degré de gloire, et à être regardé comme Je plus classique de tous les maîtres modernes. Durante a fixé la tona- lité moderne ; il est en cette partie ce que Palestrina fut dans le genre ancien , si même il ne lui est pas su- périeur. Personne n'a mieux connu jusqu'à lui l'art de poser le ton , de conduire la modulation et d'établir une harmonie bien conforme au sens de la phrase musicale. Il est digne à cet égard de servir de mo- dèle k tous les compositeurs à venir, et c'est le guide le plus sûr que l'on puisse adopter. Quant au genre de sa composition , les motifs sont sim- ples, et paraissent même médiocres au premier coup d'œil j mais ils sont en effet si bien conçus, et il les manie avec tant d'art et de génie , qu'il sait en tirer des effets prodigieux. Il sait y appliquer toutes les formes imaginables, et jamais que celles qui conviennent, en sorte qu'il sait tou- jours intéresser l'auditeur , et qu'il lui laisse le désir de l'entendre en- core ; ce qui est d'autant plus éton- nant que sa manière est sévère et sérieuse, et qu'en général il sacrifie peu à la. grâce. Au mérite de servir de modèle par ses compositions, Durante joint encore celui d'avoir été un très grand professeur. Il était, dès 1715 , attaché au conservatoire de Sanlo-Onofrio. Il était à la tête de celui Dei Poveri di J. C, lorsque le cardinal Spinelli , archevêque de IVaples, le détruisit pour en faire un séminaire. De son école sont sortis les plus célèbres compositeurs des généra- tions qui viennent de s'écouler. Ce furent Pergolèse, Sacchini , Piccini, Terradeglias, Guglielmi, Traetta , qui ont tant illustré l'école de l>fa- ples durant le dix-huitième siècle. En un mot, toute l'école actuelle n'est qu'une émanation de l'école de Durante. Y. Scarlatli. Durante mourut à Naples en i'}55, âgé de soixanle-deux ans. Le Conservatoire de France possède une collection fort belle de ses ou- vrages i copiée sur celle <|ui a éié î D U 199 apportée à Paris par M. Selvaggi. En voici le catalcgue : Messes. Missa alla Palestrina, en ré min. — Missa , à 9 v. , en la majeur. — Messe des Morts , à 4 v. , en 5oiJmin. — ^ Messe des morts, à 8 V. , en ut min. — Missa à !^, kyrie, gloria^ sib. — Id., la maj. Id. , à 5 V. , ut min. — Id. , à 5 v., ut maj.— /^., à 5 V., 50^ maj. — Id., à 4 V. , ré maj. — Autre à 4 v. , ré raaj. — Credo, à 4 v*.» ^^^ ™^j» "*" Credo , à 5 V. , sol maj. Psaumes. Dixit , à 8 con str., ré maj. — Id. y à 8 V. , ré maj. cant. ferm. — Id , à 5 v. , ré maj. (brillant). — Id.., style brèv. — Id. , à 4 V., re maj. — Confilehor, à voce sola , ré maj — Id. , style brèv. Laudate pueri , à uoce , la min. — Id., à 4 voc. , sol maj. — Id j à S voc^ , sol maj. — Beatus uir , à 4 ^oc. , /a maj. — Id. , à 4 voc. y styl. brèv. — Lœtatus sum, à 4 voc. y la maj — Misericordias Do mini y à 8 senza strom. — Ma- gnijîcat , à i^v. , sib. sul canto f. —^Id.y à 8 voc. , en la min. Antiennes. ^Ima , à voce sola. — Id. , à voce sola di basso. — Saline Regina. à voce sola- — Id.^ à 2 voci. — P^eni sponsa , à S voc. — Id. , à 4 voc» Hymnes. Isste con/essor , à ^ v, — Pange lingua, àbV' — I^exilla régis , à l\v. Motets. O glorio sa Domina , à 5 V. - O Divi amoris victinia. — Si quœris iniraculâ , à v. sola. — Surge , à 5 V., ré maj. — Jam si redit , à 6 v. — Cito pastores à v., la maj. — Ad prœsepe , à ^v., sol maj. — Tacete j sonate , à ^v, ,sol maj. — yS^fC Virgo , à voce sola ^ ré raaj — Surge aurora , « 3 v. , sol maj. - Inter choros, à 5 v. , sol maj. - . Cessent corda (chœur).— videtur, à ^v., ré maj. Pièces détachées. Te Deum ^à ^ V. , i/f maj, — Litaniesde la Sainte- Vierge , à 4 V, , mi min. — Id. , à 4 V., sol. min. — Id.y à 4 "V* 1 ^^.fa min. — /rf. , à 2 V. , mi min. — jn- cipit oratio , à /\v. Musique de chambre. Cantate : Doppo sentiro , a voce di contralto. — XII madrigali col basso con- tinuo estratti dalle cantate del Scarlatti. — XI sol/eggi, à-j.v. col. B. Ç. '— Paflimenli per cçnibalo, i3* ôoo D U Ce sont des basses chiff éès pour «VxrrctM- à 1 acccmpaqnctneul : ces Parlinienti sont classiques dans toute ri la lie. Que,l(|ues petites pièces pour cla- •^ecin. DURANTE (Ottavio), a pu- blié à Rome, en i6ob , in-folio, JÎrie iïcvoti. , etc. DURASTANTI ( Marg. ) , diio Ja Contessina. Voy. le supple'ment. DURELL (J. ), ne' à Jf-rsey en 1625, et mon le 8 juin i683. Dans le chap, VU de «on Illstoria rituum , il défend ruliliié de rendue conlrc les presbjléri< ns. Voy. IVI.Geiberl DURET ( IVÏA-^cEL ), élrvc de M. Rode poui le vioîo , a rt-mporle' le premier prix de a iolon an.Cons'er vn foire lio : Nouvelle Méthode de mu.si(jue vocale. On a ans^i ilu même auteur une méthode de vio Ion. C<'s deux ouvragrs l'ont ran^jé farrui les bons professeurs pour ens< ig ement, rDÇJSSEK ( Jean ) , organiste à Czaslau , en Bohême, est né dans cette ville en i']l\o. 11 est fils , petit- fils et ariière-petit tils d'aulani de Diissek, qui tous ont été de célèbres organislis. Il a compose d'excel- lentes fugues; u^ais sa modestie Ta toujours empêché de les publier. DUSSEK ( Jeatv-Louis ^ , fils du précédent, né à Czaslau, en Bohême, en 1760, apprii les élémens de l'hai- naonie chez son père. A l'âge de dix ans , une famille noble , amie de son père, renvoya , en qualité d'élève , à l'un des premiers collèges de Tuoi vcrsité de Prague, oiî il resta sept ans. Outre la littérature ancienne et moderne, il cultiva la musique, et profita beaucoup lié les Essais sur l'origine , les progrès et les effets de la musique, un vol. in-8^ , 1793. EASTIVICK , un des premiers lïompositeurs à Londres , vers 1720. EBDON, musicien d« Londres , fo }79o, y a publié ea 1760 ^ h» œuvre de deux sonates pour !e clâ vcci n EBELING (Christophe - Da- niel) , né à Garmisson en ^74' » nommé, en 1784, professeur d'his- toire et de langue grecque au col- lège de Saint-Jean de Harnbourg, a publié la pieinière partie d'un Essai 202 E B sur la composition d'une bibliothè- undia sacra de Helmbold , qu'il avait mis en musique pour quatre voix. Jl en a été publié une seconde édition à Erfurt en 1608, in-8*. On chante encore aujourd'hui ses cantiques à Mulhausen , au com- mencement et à la fin du service. V. Lett. criliq. , t. III , p. n'^. E C C L E S ( John ) , ecuyer et maître de chapelle du roi d'An- gleterre a Londres , en 1729, s'y était déjà rendu célèbre, vers 1697, par plusieurs ouvrages qu'il donna au théâtre. Il en a été imprimé à Londres : JS^e-w musick for ope- ning of ihe théâtre , etc. ( Nou- velle musique pour l'ouverture du théâtre ). ECCLES (Salomon), virtuose très-distingué dans la musique vo- cale et instrumentale , vécut à Lon- dres vers i65o. Ce fut son grand- père qui l'instruisit dans la musi- que. Il était déjà parvenu à se créer un revenu de deux cents liv. Slerl. par les leçons qu'il donnait , et par les concerts auxquels il as- sistait , lorsqu'en i65b, il lui prit fantaisie de se faire quacker. 11 vendit donc tous ses instruraens de musique ainsi que tous ses livres, comme des choses qui, désormais , lui devenaient inutiles. Mais ayant réfléchi que de cette manière d'au- tres pourraient en abuser encore, il les racheta , et les brilla sur la place publique , en ajoutant à cet acte de zèle religieux une harangue énergique sur rabolition de toutes ces vanités, dans laquelle il ex- horta les spectateurs a suivre son exemple. 11 finit par perdre l'usage de la raison , au point qu'il entra un dimanche avec ses instruraens de cordonnier, dans l'église, au moment qu'on y donnait la com- ntunivii , et voulut j établir soq atelier auprès de l'autel. Il est , dit- on , auteur d'un dialogue imprimé en 1667 , dans lequel on dispute sur le mérite et Putiliié delà mu- sique. V. Lettres Critiq. , t. III, p. 76. ECCLIN , docteur en musique , en Angletere ^ vers 1750 , se fit connaître en Angleterre et en Al- lemagne par une cantate satirique, dans laquelle il ridiculise les ab- surdités des musiciens d'alors. G» fut Swift qui en composa le texte. ECK ( Jean -Frêdrric) , vir- tuose très-distingué sur le violon, était, en 1780, à la chapelle d« l'électeur deManheim, et en 1790, à Munich où il jouissait d'un trai- tement de neuf cent florins ( envi- ron deux mille francs). ECKARD ( Jean -Godefrot), vint à Paris fort jeune pour étu- dier et professer la peinture. Comme son pinceau lui rapportait peu de chose , on lui conseilla de professer la musique, qu'il avait étu- dié sous les plus grands maîtres de l'Allemagne , sa patrie. 11 était très fort sur le clavecin 5 mais il sentit que pour atteindre au pre- mier degré, il lui fallait un tra- vail opiniâtre. Pendant deux ans, il peignit le jour , pour vivre , et cousacra ses nui4.s à l'étude de la musique. C'est à ce prix qu'il a ob- tenu la .réputation d'un des plus habiles clavecinistes de l'Europe. Un catarrhe négligé l'a conduit au tombeau , vers la fin du mois d'août 1809 , à Tage de ^5 ans. 11 a publié plusieurs œuvres. ECKELT ' Jeaw-Valentin ) , né à Werningshausen , près Erfurt, vers 1690 , fut élevé à l'école de Gotha , et y apprit la musique qu'il cultiva ensuite à Erfurt, Ayant ac- quis assez de connaissances dans cet art pour remplir quelque place , il entreprit difftrens petits voyages, afin de se faire connaître . et obtint une place d'organiste à Werninge- rode. Il s'acquitta de sa charge d'une manière si distinguée, et charma tellement tous ceux qui l'enten- dirent, qu'il fut appelé, en 1703, en qualité d'organiste à l'église de la Trinité à Sondershauscn , place qu'il occupa jusqu'à sa mort , en 1732. Outre plusieurs compositions 20if E I F our Torgue , on a encore de lui une a sioii à g» and oichcslre, et une collection daricUfset cantiques re- ligieux , qu'il avait tout prépares pour être imprimés. Mais ce fut principalement comme didactique qu'il chercha à se rendre ut, le. Il lassa les ouvrages suivans : i^. Ex- périmenta musicce gcntnetrica , 1715. a*^. losiruclion pour former une fugue, 1722. 3*^. Ahrégé de ce qu'il estUBecessaire à un musicien de savoir, 4*^, Enfin , un ouvrage d nt il s'est occupé pendant I< s dor- nièrrs anntes de sa vie, et dont jl y avait déjà , en 17^.4 1 ^^^ quantité dvi cahiers achevés. Ce manuscrit est enlièremer t égare. C'était plutôt un commentaire musico maihf ma- tico-mysiique sur la Bible entière , qu'un traité de musique. Sa biblioihèque de musique, que Ton pouvait alors appeler com- plète , contenait tous les ouvrages de Werkmeister, Prinz, Mattlieson, et autres, publiés jusqu'à l'époque de sa mort. Les notes qu'il avait ajou- ' técs à chaque volume prouvaient son instruction. EpEL'\:A]VN (Jean-F«éd£hic), né à Strasbourg le 6 mai 17491 a fait graver de 1770 à 1790, tant à Paris qu'à Manheim et à Offenbach, quatorze œuvres , consi-tanten con- c r:os et sonates pour le clavrcin. On a encore de lui beaucoup de compositions en manuscrit. En 178.', il donna à l'Académie Royale de Musique l'Acte du Fieu , l'une des entrées '^u ballet ties Elémens , et Ariane dans I île de Naxos , qui ob- tint un succès mérit'P. Après avoir joué dans la révolu- tion le rôle d'un dv-magogue furieux . Edelmann périt lui nnême en 1794» avec son frère, sur l'échaffaudjoù il avait envoyé plusieurs victimes et notamment le baron de Dietrich son bienfaiteur. EDELMANN (Mademoiselle), sœurdu précédent, née à Stra.sbourg, publia, en 1787, une sonate pour Je clavecin. EDER ( Charles- Gaspard) , violoncelliste , est né en Bavière en 1751. Il apprit la composition sou? Lang et Kœlher, et fut ap- pelé, jeune encore, à la cour do 'électeur dfe Trêves , où il obtint glace de premier violoacellislc de 1 5a musiqn« particulière. Il a par- couru , depuis , toutes les cours et grandes villes de rAllem-ii^ne. Il a composé , pour le violoncelle , vingt solos , trois duos , deux trio'^, quatorze concertos , et n'a encore fait graver que deux symphonies à grand orchestre. EDOUARD rV, roi d'Angle- terre, de 1461 à i483 , était, dit on, bo'". musicien. EGLI (Jeaw- Heivri ) musicien de Winterlhur , en Suisse , a fait imprimera Zurich > en lySS et en 1706^ deux cahiers de ses compo- sitions pour 11- chant avec accom- pagncmf^nt de clavecin. On pré- tend qu'il a perfectionne beaucoup le chant d'église à Winterthur , en composant des mélodies agréa- bles à quatre voix pour les nouveaux cantiques de cette ville. EHLERS ou ELERUS ( Fran- çois ) , natif d'XJelzen , dans le du- ché de Lunebourg , fut directeur de musique à Hambourg , et y fit imprimer , en 178-, un ouvrage sous le titre : Cantica sacra , etc. composé selon la méthode de Gla- rean. David Chytrsecus y a ajoute' une préface Musico - Historique en latin. V. Scheihe musihal. Com- position dans la préface , pag. 2a et r5. KHRENBERG, musicien à Dersan,y publia, en 1781 , quel- ques Recueils de chansons. On a encore de lui le Soir de Math» son pour le clavecin ei le chant ^ qui parut en 1784. EiCHLER ( Ernest ), musi- cien allemand , à Paris, y a fait graver de 1783 à 1790 , deux œu- vres chacun de six quatuors pour violon. EICHLER ( Jean-Léopold ) , de Voitsdorfs, en Bohême, fut d'abonl premier violoniste à la chapelle du duc de Saxe-Zeilz, d'où il passa à Leutmeriz en qualité de commis au consistoire , et de directeur de mu- sique à la cathé«lrale de cette ville. Il y mourut le 25 mai 1775. Il était liès-renommc pour sa manière par ticulière de former et d'instruire le» chanteurs. V. Statist* di Bœhin» huiiième cahier* ElCHrvlA.NN (Pierre,^ chan- teur à Stuttgard , dans la Pomcrft- E L 2 5 tiîê , a fait imprimer à Strltin «"^ en i6uo , lin ouvrage sous le titre : Orntio de divina origine , etc. , ar- Jfi5 musicœ. il mourut éméritc en 1623. EICHMANN. publia à Berlin , en 1784, irois symphonies à neuf p. EiCIlNER (Erkest), Basse, nisle du premier ordre , à une ha- biieié extraordiuaiïe sur son ins- trument , joignit la qualité de com- positt'ur , et fut aussi remarquable par sa fe'condité prodigieuse , que par la grande pvirete' de ses ou- \ rages, il fut d'abord maître de concert au service du à Parchim , dans le duché de Mecklembourg , fut , depuis I786> directeur du théâtre national de Berlin, et , depuis 1790, du Concert des Amateurs de cette ville. Il a publié plusieurs écrits intéressans sur la musique et l'art mimique^ tel est celui sur la peinture en mu- sique, adressé à Reichardt, qui ai été traduit en français. Lui même a traduit en allemand les Lettres d'Eiiler à une Princesse d'Alle- mairne. ENGEL, maître de chapelle à Varsovie, fit graver, en 1772, six symphonjps à huit voix, ENGELBERT, abbé du couvent d'Admont. dans la Haule-Styrie , , dans le Ireizièaac siècle , a laiisé E N 207 «î«atre Traites différens sur la mu- sique, que l'on conserve en manus- crit dans la bibliothèque de ce cou- vent. L'abbé Gerber les a donné au second volume de sa Collection des auteurs de musique , p. 287. ENGELMANN ( Georges )_ , a laissé des Discours sur la musi(jue ancienne et moderne : Quod libi- tum latinum , à cinq voix ,Leipsick, 1^20; et enfin Paduanen et gail- larden , à cinq voix , trois volumes , dont le dernier parut à Leipsick, en 1622. V. Walther. ENGLER ( Michel ) , célèbre constructeur d'orgues de Breslavr , y vécut depuis 1722 jusqu'en lySi. Les ouvrages principaux qu'il a cons- truits sont l'orgue de Sainte-Elisa- beth à Breslavr , de cinquante six jeux • celui de Saint-Nicolas à Brie<^ , aussi de cinquante six jeux j et enfin celui du couvent des Cisterciens à Grussau, de cinquante-quatre jeux. ENGLERT ( Antoine ) , né . le 4 novembre 1674 » ^ Schvreiufurt , où son père était musicien de la ville, se rendit, en 1693, à Tuni- versité de Leipsick, pour y étudier la théologie. Son assiduité et ses connaissances lui valurent le grade de docteur 5 mais quelque fût son zèle pour les sciences, il ne rallen- tit en rien son goût pour la musique, qu'il cultiva avec succès , en suivant pendant quatre ans les célèbres mu- siciens Strunck, Schade et Kuhnau, qui s'y trouvaient alors , et en pro- filant de leurs leçons et de leurs avis. En 1697, il fut appelé dans sa patrie pour y occuper la place de chanteur. Il publia alors quel- ques années de musique, avec plu- sieurs autres morceaux , la plupart pour Téglise , qui tous attestent ses connaissances profondes et son ex- périence consommée. En 1717 y il fut nomofté co-recteur , et enfin , en 1729, recteur et organiste. Il vivait encore en 1740- V- Ehrenpforte , p. 58. ENGRAMELLE ( Le père ) , re- ligieux-augustin , a publié à Paris , en 1775 , in-S**, la Tonotechnie, ou l'Art de noter les cylindres. Cet ouvrage, neuf en son genre, est le premier qui ait été écrit sur ces matières, les facteurs ayant toujours fait un mystère de leur art. Le père f ogramellc^ dans rassemblée dos Beaux -Arts tenue chez M. de 1» Blancherie, le 21 avril 1779, a dé- montré un instrument «le son in- vention , qui donne, selon lui, la division géométrique des sons par la manière la plus parfaite d'accor- der les instrumens. Quoique Ton puisse contester la vérité des prin- cipes avancés par le père Engra- melle, on n'en doit pas moins louer son amour pour les arts. Labord» raconte l'aventure suivante sur cet habile mécanicien. « Utl virtuose italien se trouvait en Lorraine, à la cour du roi Sta- nislas ; il avait exécuté des pièces de clavecin , qu'on avait fort ad- mirées, mais qu'il n'avait voulu donner à personne. Baptiste, mu- sicien du roi de Pologne, en parla au père Engram^lle, qui crut entre- voir le moyen d'avoir ces pièces, et qui engagea Baptiste à lui amener son claveciniste quelques jours après. Pendant cet intervalle, le père En- gramelle plaça sous son clavecin un grand cylindre , couvert de papier blanc, et recouvert de papier noirci à l'huile. Il fit un clavier de rap- port, dont les touches répondaient à celles du clavecin , en sorte que tout ce qu'on exécutait sur le clave- cin se trouvait marqué sur le cy- lindre à l'aide du papier noirci. Ce cylindre était mis en mouvement par une manivelle placée à la pointe du clavecin, et porté sur des bois à vis , en sorte qu'il avançait un peu de côté à chaque tour, afin que les différentes marques ne pussent se confondre. Sa révolution totale était de quinze tours, et durait environ trois quarts-d'heure. Tout ce méca- nisme fut masqué de la manière la plus adroite. Le claveciniste se ren- dit chez le père Engramelle au jour convenu , et il exécuta ses pièces. Dès qu'il fut sorti, le père Engra- melle découvrit son cylindre , oà il ne manquait pas une note. L'Ita- lien étant revenu quelques jours après, on lui fit entendre une se- rinette qui répétait ses pièces , et imitait jusqu'aux agrémens de sou jeu. Sa surprise ne saurait se peindre, et il ne put s'empêcher d'applaudir lui-même à un larcin fait dune fa- çon si inoçénieuse, n On lit dans If^S Transactions Philosophiques , d« 1747» ^^' ^^^ ^ ^^ <^9iiQrii}iiQzi âCant 20S E R machine à peu-près semblable, in- t^eiîiéc en Anj^leterre. ENICCELIUS ( ToBiE ) , «aiif de Leskow en Bohême , compositeur distingué et chanteur, d'abord à Flenburg , rers i655, et ensuite à Tonningen , vers i665, fil imprimer à Hambourg, en 1660, un ouvrage sous le titre : Die /riedensfreude » bey angestelltem œf/cntlichen danhfeste , in einer musihalischen harmonie, alsfun' voccalstlmnien i.wey clarinen und zwej- violinen tu musiciren. Outre cela , il a aussi mis en musique les Epîlres d'Opitz, pour les dimanches et les jours de têtes ENSLIN (Philippe) , maître de chapelle à Wcl/l-^r , fit imprimer en 1786, à Francfort, trois qua- tuor^ pour clavecin avec deux vio- lons et violoncelle. On trouve aussi de lui plusieurs compositions pour le clavecin , dans le Journal de Mu- sique , parVogler , et dans le Choii de Fleurs de Spire. , ERARD ( M. ) ' ce'lèhre facteur de pianos , a perfectionné un des Y>reuiiers , parmi nous , ce genre tl'instrumens. En 1782, il a proposé un clavecin d'une nouvelle cons- truction. Ce clavecin avait trois re- f^istres de plumes et un de bufle. En appuyant par degrés le pied sur une pédale attachée au pied gauche du clavecin , on retirait la petite oc- tave, le registre du petit clavier, le registre du grand clavier, et on fai- sait avancer le registre du bufle; En diminuant la pression du pied sur la pédale, on avançait la pe- tite octave , le registre du petit cl ivier , le registre du grand cla- vier, et on retirait le registre du bufla, etc. M. Erard est lé premier facteur qui ait trouvé le moyen de faire parler les quatre santereaux par le secours seul du grand clavier, et sans cire obligé de recourir au petit clavier. V. l'Almanach Musi- cal, 1783. Nous ne pouvons entrer dans j)lus de détails sur les travaux de M^Erard, pour le moment. Ils seront développés dans le supplé- ment de ce dictionnaire. ERASME ( Didier ) , né à Ro- terdam en 1467 , tt mort à Bâle en i536, est surtout célèbre par sou Eloge de la Folie Ses ouvraîïcs ont iic imprimes à Leydc ^ en dix vo- lumes in-fol. Il avait étuflié lai mu- sique sous Habrecth , le plus ancitrt de tous les maÎLr^s de l'école fla- mande. V. Jlobreclh. ERASTOCLE , musicien , loué par Arisloxèneet PLoioraée. ERBA (DioNiSio), de Milan, florissaiten i6c)0. Ses compositions vont de pair , dit-on , avec celles des meilleurs maîtres de son teius ERBA ( Gforges ) , musicien et violoniste de Rome , fit graver à Amsterdam , chez Wittvogel , en 1736, 10 sonate da caméra a vio^ Une solo e ba so , op. i. ERBEN ( Baï^thasar), maître? de chapdle à Daiilzick , éuii ua fort bon compositeur vers 1612. ERCOLANl ( Francesco ) , de Ferrare j bon poëte , avait un ta- lent supérieur pour les petits opéras comiques. La Gallina perduta est le plus joli de t us ceux qu'il a faits. Son drame / Giudizio di Paride fut représenté et imprimé à Venise , en 1734. ERCOLEO ( Marzio ) , était mu- sicien de la chapelle ducale à Mo-* dèfie. Ses ouvrages ont été publiés en 1686. ERIGH XIII, roi de Suède, monta sur le trône en i56o , ♦ t mourut en 1572. Il a composé la musique à quatre voix , de plu- sieurs cantiques latins , tels que In te Domine sperai^i,- cor miinduni créa in me Deus , etc. Voy. Wal- ther. ERÎNESTI, harpiste à Leipsick vers 1756, est connu par plusieurs compositions pour son instrument , restées en manuscrit. ERKST ( FRANGoIS-A^TOI^E ) , né à Georgenlhal, petite ville de la Bohême sur la frontière de la Saxe, fut un violoniste des plusdistingués. Il cultiva Is musique avec assiduité, dès le tems où il étudiait la jurispru- dence à Prague. Après avoir termine son cours , il revint dans sa patrie, et y fut nommé syndic. Le c^mte de Salm l'y ayant en- tendu jouer du violon , l'engagea à entrer à son service en qualité de secrétaire. Ce seigneur séjournant la majeure partie de l'hyvt r à Pra-^ue, Ernst irou\ a Toccasion d'y observer le célèbre Lolli , qui se fil eniendr» ou lircâtre national, lors de son passaJ^e ea celte vilk. Sa manière de Ë joiiér citi violon plut leliement à Erhst, qu'il le pria de lui donner des leçons. Il parvint bientôt à un tel degré de perlectioti qu'il put exe'culer la plupart des traits de Ce musicien célèbre. Se cro_y ant enfi' assez vérsé dans rexi'cution de l'allégro , il désira également connaître à fond l'adagio, et parcourut à celle fin toute l'Alle- magne, visitant toutes les cours oii il pîit avoir qnelqu'espérance de trouver un musicien distingué. Il rencontra enfin à Strasbourg ce qii'il cherchait avec tant d^ardeur. C'était le ce'lèbre Stad , qui non-seulement savait eiéculer totales les difficultés de Lolli , mais qui exécutait l'adagio avec beaucoup de noblesse et de scnsibiliic. Krnst prit encore des î<^cons de lui , et retourna enfin à Piague, après avoir beaucoup aug- -menie son taleut. En 1778, il fut appelé à Gotha, toùil vivait encore en 1790, jouissant sano , ministre et se- crétaire d'éiat, qu il suivit en Italie, dans les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne ; et, après la paix de ï.lsilt, il fut nommé, par S. ÎVÎ. , rédacteur en chefdu Journal de l'Empire, place qu'il occupe en- core aujourd'hui. A son arrivée à Paris, il débuta dans la carrière dramatique par le Rêve, opéra co- mique, musique de Gresnick ; il a donné depuis, au théâtre Feydeau, une Heure de Mariage, jolie comé- die en un acte^ et Gulisian , opéra comique en trois actes, musique de Dalayrac^ un Jour à Paris, etCen- drillon, opéras-coraiquesen 3 actes, musique de M. JNicolo. Il a donné au théâtre Louvois, aujourd'hui de rimpcratrice), la Jeune Femme co- lère , en un acte : et , en société avec M. Naitenil, le Pacha de Surène ; If s Deux Mères ; la Pei ile Ecolf; des Pères, et le Nouveau Réveil d'Epi ménide, pièce de circonstance, dont U- mérite afaituu ouvrage de rcper- 211 toire. Tous les ouTrages que nou» verîons de citer ont obtenu un succès marqué .;il en est un surtout ^ Topera de Cendrjllon ) qui , au momi nt oik nous écrivons, esta sa quatre-ving- tième représentation, et ofTre l'exem- ple d'un succès tel cjuiL n'y en à point eujusqu''à ce Jour à ce Lhéâ- tie. Mais c'est >urtout au Théâtre Français, que M. Elienpe s'est dis- tingué depuis plusi(urs années • il y a donné d'abord Brueys etPaîaprat jolie petite comédie,' en un acte et en vers, pleine de gaieté, d'un style puret élégant j et, en dernier lieu les Deux Gendres, comédie de mœurs et de caractère, en cinq actes et en vers, également estimable ponr la conduite et pour le style , qui a txiis le sceau à sa réputation, et qui d'après l'opinion gém'rale des gens de goilit, place M. Etienne au rans des auteurs (|ui font le plus d hon- neur à la scène française. ETIENNE (M.):\^lève,pourla composition, de MM. Berton et Martini, et de M. BoyelJieu pouV le piano, a fait graver quelques ro- mances et pot-pourris. ETTERIO (SxiaFALico). Vovpx^ B. Marcello. ^ ^^' ETTMULLER ( Michel - Er- nest ) , docteur et professeur de médecine à Leipsiclc , né dans cette ville le 26 août 1673. Entr'autres ouvrages , il a aussi écrit De effcc- tïhus musicœ in homineni. Llpslœ, 1714, in-4^. Il obtint beaucoup de' charges honorifiques dans sa pa- trie , et y mourut le 25 septembre 1782. ETTORI ( Guillaume ) , gentil- homme, un des premiers ténors de ritaiie , fut d abord au service de l'électeur palatin. En 1770, il de- meurait à Padoue, où il éclipsa tous les autres chanteurs. Eu l'-r^j w §3 rendit à Stuttgard , pour entrer au service du duc de Wurtemberg j mais il mourut dans la même année. EUCLIDE , un des sept aut( urs grecs commentés par Meï!)()imus. Le livre de la Musiqu d'Euclide traduit par Forcadet, a paru en IÔ65, in-12. Le jé.suite Passevin at- tribua le livre d'î'^uclide à Pappus d'Alexandrie, et d'autres à un cer- tain Cîéonidas. EUDES, moine de €'uni, fut 1« plus savant musicien qu'on «fiit y» 2T2 F en France snr la fin an neuvième siècle. Voy. Fauchet, livre XI, cha- j/ilre 6i. EUFEMIA (Madotïwa), dAme de Waples , connue ordinairement sous le nom de Madonna Finif'a, ëanlatriceexcellenLc, demeura loug- lems à Rome, où on la combla dap- pJaudissemens. Antonio AUegretli a composé deux chansons à sa lonange, qu'on trouve dans la iîa- c-oha d'Alangi. EULENSÏEIN ( J.-A. ) , a fait graver h Spire , en 1784. une so- nale pour le cl.ivecin, et à Weimar, en 1^82, des ciiansons avec un ac- comjiagnement de clavecin. EULER (Léonard). Voyez le Supplément. EUNEUS, cytharisto , Cls de Jason et d'Hypsipyle, reine de l'île de Lemnos, obtint le prix aux jeux JVéraéns. Ses descendans compo- saient à Atl)ènes une famille entière de ciiharistes , qu'on appelait les I^ un ides , et qui étaient emjjloycs aux sacrifices. EUPHANOR, disciple de Pytha- gore, a composé tin traité sur Thar- monie dos flûtes. EUSTACHE DE S. UBALDE, a écrit û Disquisito de caniu in à S. Ainbrosio in jnediolanensern ecclesiain inditcto. Voy. Hist. de Gerbert. EUTITIUS (Augustin},. frère mineur, était, en i643, chanteur et compositeur à la célèbre cha- pelle de WUdislas IV , roi de Po- logne. L'on trouve dans le Cribro de Sacchini , page 209, un canon de sa composition pour trois voix , qui se distingue par l'art avec le- quel les notes et les pauses y sont marquéf-s. EVANS, musicien anglais, fît graver à Londres, vers 1780^ six j sonates de clavecin de sa composi- tion. EVEILLON (Jacques) , cha- noine à l'égliss colJégiale et grand vicaire de Téglise d'Angers, né dans cetie ville en 1782, mourut au mois de décembre \(yti, Entr'autres écrits, il en a laissé un, sous le titre De rectd psalleiidi raLione. Flexiœ , i^\(y ^ \n-i^^. EXAUDET, violoniste, entré à l'Opéra en 1749» mourut vers 17G0, 11 est auteur du célèbre menuet qui piorle son nom ^ et de plusieurs trios, et autres morceaux de musique biea faits. EXIMENO (Dom Antonio), jésuite espagnol. Voyez le supplé-* ment. ELENSTEIN ( J. - F. ), fils du facteur de la cour de Weimar , était, en 1790 , musicien de cour au service du duc de ^Veimar , et or- ganiste de la ville. Il annonça , en 1788 , un recueil de sa composi- tion. EÎMAR (A. -M. d'), préfet du Léman , est mort à Genève le II janvier i8o3. Il favorisa les ar- tistes et chercha à donner de l'éclat à leurs découvertes. En l'an 6 , il avait inséré dans la Dénade philoso- phique et littéraire , des anecdotes sur Viotli , avec lequel il avait été très-lié àvi commencement de la ré- volution française. EYSEL (Jean-Philippe), né à Erfurt en i6g8 , y ét-iil, en lySS, jurisconsulte, compositeur et vio- loncelliste distingué. On le regarde communément commue l'auteur de l'ouvrage qui y parut en 1738 , sous le titre Musicus nnlodldactui ( le Musicien son propre précepteur \. Il contient les descriptions de plus dç vingt-quatre espèces d'inslrumens , dont plusieurs sont représentés pax des gravures en bois. F FABER, a fait graver à Ams- terdam, on 1770, six sonates pour clavecin , avec violon et violon- celle, et ensuite six idem, op. 2, à Paris. FABER ( Georges ) , magistet et proiesseur ordinaire de mu'.iijue, à Tubingue , dans le dix-se()lième siècle. On assure qu'il a fait im- primer un ouvrage sur la musique. F A _ 5 Voy. Lettres Critiques, tome HT, pa^e 77 FABER ( Henri ) , lecteur du colléi^e de Qiudlinbourg , mort le 37 août iSçS, â£;c de cinquatite-cinq ans, a publié deux ouvraii;ps oui ont ëtc îraprinaés plusieurs fois ; l'un Compendiuni uiusicœ , Vauire Coin- pendf'olum musicœ pro incipienti- bus. V. Walther. FABER (Jacques"), né à Etaples, dans le Boulonnais , docteur en Sor- honne à Paris, y mourut en î547 âge de cent un ans. C'est lui que Zarlin , appelle II Stapulense. Sans compter une quantité d'autres rcrits, il a laissé Introduclio in arilhme- ticam speculativam Boeihii , et en- core Elevienta musicœ y en quatre livres, qui furent imprimés à Paris, dans les années i5i4, i55i et i552. V. Wa'iher. FABER (PiERBE ) , originaire- ment Dufour, conseiller da Roi et président du parlement de Toulouse, mourut dans cette ville le 20 mai 1600. 11 a fait imprimer plusieurs ouvra, es, entr'autrrs Agonisticon , sivc de re athleticâ , ludisque ve- terutn gymnicis , musicis , atque circensibus spicJegioruni traclatus 3 lihri'i co/npreh';nsi.l Opiis tes- sellatum. Ce traité se trouve dans Gronovii Thésaurus, t. Vill, n^. HT. Pour plus de détails, voyez Walthfr, FABER (GrÉGoiRE) , a publié, en i552 , Musîces praiicœ Erote- îuntum , lib. 2, auctore Gregorio Fcbro Luczensi , in Academiâ Tu- bin^cnsi Musices professore ordi- nario , i vol. in 8*^. FABER (Nicolas), a publié à Augsbourg , en 1576, Rudiinenta musicœ , in-4** V. Watther et la bibliothèque de Gessner. FABIANI (Jtjdtth) , cantatrice italienne à Florence vers i65o. FABIO , violoniste et chanteur , se trouvait, en 1770, au théâtre de l'Opéra S. Carlo, à Naples, comme preaiier violoniste et directeur ; il y montra en même tems son habileté comme chanteur , en s'accompa- gnaut lui-même de son violon. Voy. Voyag. de Burney, t. I , p. 2^^. FABRE (AwDRÉ), né à Riez Ters 1765, très bon professeur de piano et d'accompagnement à Paris, est auteur de plusieurs jolies ro- mances , et surtout de l'air si connu de Rainionde. FAB E D'OLIVET ( M. ), est no le 8 décembre 17^(8 à Gangf^s , petite ville de l'ancieu Lanijuedoc, aujourd'hui département de Tllé— raull. « Conduit à Paris, en 1780, pour s'y instruire dans le commerce des soieries que son père y faisait eu gros, M. Fabre d'Olive.t ne t-rda pas à développer le guiu irrésistible qui l'entraînait vers les lettres. Dès 1789, il avait composé un assez grand nombre de pièces de théâtre , jouées avec Succès. Ces productions étaient extrêmement faibles , et lui- même en a oublié jusques aux titres ; tout ce qu'il se rappelle c'est que l'une d'elles était un opéra complet, dont il avait composé les paroles et la musique. Quelque tems après , et au milieu de la tourmente révolu- tionnaire, il donna , en société avec M, Rochefort, une pièce en un acte I sur le théâtre du grand Opéra, M. Fabre d'Olivet doit être plutôt compté parmi les littérateurs que parmi les musiciens. Comme littérateur, on connaît de lui un roman, intitulé Azalaïs et le Gentil Aimar^ un ouvrage his- torique ( Lettres à Sophie sur l'Histoire ) 5 enfin , le Troubadour , poésies occitaniques du treizième siècle. Comme musicien , M, Fabre d'O- livet a fait un grand nombre de romances , qui toutes ne portent pas son nom. Il a délié à M. Pleyel un œuvre de quatuors pour deux iluies , alto et ba'ise. Enfin , dans des rechercher pro- fondes qu'il faisait à Voccasion d^un ouvrage archéologique , il a trouvé , dans les débris de la littérature grecque , le sytème musical de ce peuple célèbre. Il a cru devoir eu enrichir le système moderne , et en a composé un troisième mode , sous le nom de mode hellénif/uff.IjR marche harmonique d<^ ce nouveau mode est entièrement différente de celle des deux autres. Comme M. Fabre d'O- livet ne l'a point encore publié , on ne peut point le juger. T(iu^ c» qu'on peut en dire , c'est qu'il se soutient à Pexécution 5 car on sait qu'à roccasion duLGourouaemeui d» 2f^ F s. M, TÊmpereur et Roi M. Fabre [ (î Olivet fit exécuter au temple tlf s Protestans, à grand orcheslre et par ^s premiers arri-tes de rOp.'rH un oratorio considérahle, presqu'entier dans ce mode , cjui fut écouté avec plaisir par plus d»* deux mille per- sonnes , et dont tous les journaux rendirent, un compte avantageux. » M. Fabre d'Olivet n'a eu d'autres ina'tres, tant en littérature quen musique, que !a natur^ et lui-même. JYaL iâ duciinur ad modos , a dit Qa niilien. FATRI r Atvwa-Marta , canta- îrice c»:lèb»e d'Italie , vivait à Bo- logne dt' 1700 à lySo. FABRI ( Annïbali - Pio) , de Bologne , un dts plus célèbres chan- teurs de son tem- , était , vers 1710 , «u service du prince de Hesse Armstadt. FABRICE AB AQUAPEN- DENTE (Jérôme), médecin ita- lien, né à Aquapendente en iSSy, professa la chirurgie et l'anatomie pendant quarante ans à Padoue. Il a écrit un traité De voce , de gula, re^piratione et ej'us instrunientis. V. Jœcher FABRI CIUS ( Georges ), rec- teur à Meissen , poëte , musicien , compositeur et critque , né à Chem- nitz le 23 avril i5i6, séjourna pen- dant long-lems en Italie et a Stras- bourfij, 11 mourut à Meissen le i3 juillet iSyr II a fait imprimer en i564» à Bâle, un Commentaire la- tin sur les anciens Carmina chré- tiens , dans lequel il donne l'expli- cation de plusieurs termes de la musique II a encore publié à Stras* bourg, en i546 , Disticha de qui' busdain musicis , etc. Voy. Wal- ther. FABRICIUS ( Jean ) , maître de chapelle df:.Jean Georges , électeur de Brandebourg, mort à Berlin , eo 1598. j ÎFABRtCtUS ( JoACHiM ) , né dans ' le comté de Lindow , professeur de musique au tjymnase de Steltin , depuis 1643 jusqu'en iQ^p FABRICIUS ( Werner) , orga- niste à Leipsick , et en même tems directeur de musique à l'église Saint Paul , fit imprimer depuis 1O57 , boauroup d'ouvrages tant jphour le chant ^ue pgur i'orgtie. Il mourut vers Fan i568. V. Wal- ther. FABRICIUS (J..ALB.),docleur en théologie et professeur d'éloquencu au gymnase de Hambourg , fils de Werner Fabricius , naquit àLeip- sich le II novembre i5d8, et mou- rut à Hambourg le 3o avril 1736. Nous ne citons de ses écrits que les suivans : Pietas Hamhurgensi's ificelebratione solemni juhilaci bis secularisAugustancBconfessionispu* blicetestata Hambourj^, 1730, in 4®. On y trouve , sous n*^ 5 , Hanibur- giscnes Denhnial der poésie zur musik u. s. w. Anfgefulirt von G. Ph. Telemann , dans lequel il a in- diqués les noms de plus de cent mu- siciens. Thésaurus antiquitatum Hebraicarum, Le tome VI contient sous le n** 5o : Salonwn vun Till de musica veteruni Uebrccorutn , ex bclgico latine. Ce traité est aussi traduit en allemand et en hollan- dais. Le n^ 5i du même ouvrage contient : Christiani Zoegade bue- cinâ hebrceorum. V. Jœcher. FABRINI ( Joseph ) , composi- teur Italien du dix- septième siècle. Dans les motets , qui parurent à Bologne en iGgS , on a conservé un morceau de sa composition ; Cœli cives , etc. a basso solo con stro' menti. FABRIS , excellent ténor de Bo- logne, y vécut vers 1750. FABRIS ( Luc ) , mort à vingt- quatre ans , méritait déjà de lutter avecle'célèbreGuadagni. Un maître de chapelle , jaloux de triompher dans un concours au grand théâtre de S. Charles de IVaples , composa pour ce jeune chanteur un air de la plus grande difficulté 5 et, quoique Fabris lui protestât qu'il ne pouvait le chanter qr'au péril de sa vie, le maître l'exigea , ce qui lui causa. dè« qu'il l'eut chanté, une hémorrhagie qu'on ne put arrêter , et qui l'em- porta. Ceci a tout l'air d'un conte. FABRITII ( dom Pierre ) , Fio-. rentin , a fait imprimer à Rome , en 1678 , Regole generali di canto Ferma. FABRONl ( Ancelo ) , mort il y a quelques années , a publié à Rome et ^ Pise , de 1766 à 1783 , dix volumes in— 8** sous le titre ; P^ilœ italoruni doctrina excellen-* liuni, qui scecuUs 17 el 18 florae- F A !2l5 runt. Dans le tome IX , ou trouve une vie détaillée et très - bien faite du célèbre Beoedelto Marcello » avrc une nonce complète de ses ou- vraijps tant imprimés qu'inédits. Ctiti vie parut à Venise , en 1788 , traduite en langue italienne, sous le liire suivant : P^ità di jBene- detto Marcello , Patnz^io f^enetOy con l'agi^iuta detle rispole aile censure del si^ Saveiio Multei Ci'ii l'indice dell* op re staniuale € mnnoscrice , e aliquantc tesli- nionianze intorno alP insigne suo tnerito nella faccdtà musicale. A. ïabroni est mort le lo octobre i8o3. FACHINELU (Lucta), can- tal ice très célèbre de rita'ie , au coiuraenccraent du dix — huitième siècle , éiaii néf à V idain , seu syniphoniœ VI a 2 violini et ba&sn. FALBAiUE ( L enouillot de ). a fait les paroles de Topera d(S Deux AvarfS , j'»ué à la Comédie Ita- lienne. 11 rencontra un jour Piron , et lui dit: M Piton , vous met' lez trop d\sprft dam vos pièces» — Cela vous est bien aise à dire , lui rép«»niiit Piron. FALBETTI BALLFRINI (Eléo- NORE ) et Elisabeth talbt tti Nacci^ deux célèbres cantatrices d'Italie, de i65o à 1670. FALCO, vers 176, fit gravoi à Londre son op. 2 , consistant eu six solos pour le violon. 11 a publie un sollèi;e vers 1780. FALLET (TNicaLAs), mort en l8oi. Ou're la tragédie de Tibère, et plu-i*urs poésii s médiocres, il a fait quelques op. ras comiques . entr^au- très , les Deux Tuteurs, musique de Dalayrac 5 et fes Fausses INouvelles^ musique de M. Ch?»mpein. FALCONIUS (P. Placide), ita- lien ^ est auteur de plusieurs ou— Trages sur la musique , qui sont critiqués par le Pere Ziegelbaur dans son Histoire Littéraire » ord. S. B. . l IV , chap, 3, parag. 3, pag. 3i4- V. Histoire de Gerbert. FALRENHAGEN ( Adam ) , secrétaire de chambre du margrave de Brandebourg Culmbach et joueur de luth à Bayrleuth , vers 1758 , a, fait graver, à Nurenaberg , en al- lemand ; Première douzaine de cantiques édifians avec variations pour le luth. A cet ouvrage il eu fit succéder quatre autres, consis- tant en douze solos et en autant de concertos , pour le même ins- trument. V. Wùlther. FANTINI (Catherine) , était connue en Italie , de ;68o à 1690 , comme une des cantatrices les plus distiii^u«es« ûiG F A FAISTON, maître delà Sainle- Chapelle , mort vers 1^5 > , a fait tie bons motets , qu'on a entendus au Concert Spirituel FAWZAGO ( L'abbé Fran- CESCo). de Padotie, a publié, en 1770, Orazione délie lodi di Gr'14- seppe Tacrtini, recitatn nella chiesa de' RR PP. seri'itiin Padovali 3i df. niarzo V anno 1770, in-4*'. On lit au bas du portrait de Tartini , placé à la tête de son éloge . ce distique latin du comte Antonio Pimbiolo : IIiû fidibus , scrîptis , Claris hic magnus alumnis , Cui par remp fuit , forte nec ullus erit, FARINE LLA , originairement Maria Camal ou Comali , fut une des cantatrices que Graun amena avec lui , en 1741 » de Tltalie , pour l'Opéra nouvellernent établi de Berlin 5 mais elle le quitta l'année suivante. En 1756 , elle se rendit à Pétersbourg oià elle fut reçue au service du Grand-Duc. FARIWTîLLI ( Carlo -Bposchi dit), Un des plus plus grands chan- teurs qui aient jamais existé, na- quit h Naples le î}4 jan^^icr i^oS, Une chute qu'il fit dans son enfance, l'obligea de se soumettre à l'opé- ration. Son père lui apprit les premiers élémens de la musique j il reçut ensuite les leçons de Por- pora, qu'il accompagna dans plu- sieurs voyages. Farinelli n^avait que dix sept ans , lorsqu'il quitta Na- zies pour se rendre à Rome, oiî il fit assaut de chant avec un trom- pette fameux par l'éclat de sa voix. Ce combat ne fut d'abord qu'un jeu ; mais , les deux émules , ani- més par l'attention publique , firent jes plus grands efforts pour rem- porter la victoire l'un sur l'autre. Un jour qu'ils avaient rassemblé presque tous les amateurs , ils poussèrent leurs talens aussi loin qu'ils purent aller; le trompette épuisé fut force de gî^rder le si- lence. Farinelli recommença sou chant avec tant de force et de goût, et s'éleva à des sons si aigus , ^ue sa voix parut plus que natu- l^flle. Le public craignant qu'il ne s'épuisât , le pria de se ménager , et l'accompagna chez lui au bruit des acclamations. V. les Voyag. de Burney , t. L Farinelli sortit de Rome peu de tems après , et se rendit h Bologne , f»our y entendre Bernacnhi , alors e premier chanteur de ritalic. H lui demanda des leçons , et ob- tint d'en recevoir. En 172S , il alla à Venise , d'où il passa à Vienn*'. L'empereur Charles VI l'honora de ses bontés, et le com- bla de bienfait.'». Ce fut cet Empe- reur éclairé qui , un jour, après l'avoir écoulé , lui dit qu'il ne fai- sait qu'étonner par l'étendue et la beauté de sa voix j mais qu'il ne dépendait que de lui de loucher et d'intéresser . en donnant moins à l'art , et en prenant un chant plus naturel. Farinelli profila de cet avis, et depuis il enchanta ses au- diteurs amant qu'il les surprit. En 173», Porpora , qui condui- sait un théâtre à Londres, fil ve^ nir Farinelli pour l'opposer à Hsen- del , qui était à la tète d un autre théâtre de cette capitale. Le chan- teur , par la beauté de s» voix et la magie de son chant, fit bientôt déserter le speciacle de Haendel. Le compositeur s'obstina , par or- gueil, k soutenir une entrepiise rujneuse; mais il fit des efforts inu- t^ilespour ramener le public. Toules les ressources de son génie ne pu- rent balancer l'art enchanteur de Farinelli. Laborde garantit l'anecdote sui- vante. Senesino et Farinelli étaient tous deux en Angleterre , mais ex\- gagés à deux différons théâtres ; ils chantaient les mêmes jours et n'a- vaient pas occasion de s'entendre mutuellement. Cependant , ils se trouvèrent un jour réunis. Senesino avait à représenter un tyran fu- rieux , et Farinelli un héros mal- heureux et dans les fers j mais pen^ dant son premier air , Cfdui - ci i amollit si bien le cœur endurci de ce tyran farouche , que Senesino oubliant le caractère de son rôle, courut dans les bras de Farinelli , et l'embrassa de toyt son cœur. Farinelli eut tant de succès à Londres , qu'un jour qu'il chantait au théâtre , une dame lui cria de sa loge : Il n'y a ^uuii Dieu e^ un F A Farinelli. On eslime à cinq milhe livres sterl. les revenus qu'il y avait. Le prince de Galles lui fit présent à son de'part , d'une taba- tière d'or , garnie de diamans , et de cent 2;uinées. En 1737, il vint en France , et s'avréiaà Paris. Il chanta devant le Roi , qui lui fit cadeau de son por- trait enrichi de F A f-<>x\ habit potivaît valoir. » V. le Oid. dt FoRltnay. Après avoir joui, pendant vingt ans , de tous les honneurs en Es- | ]ia/:nc , Farintlli se vil obligé, ru , 1761, de retourner en Italie. I' choisit Bologne pour sa d' meure , et fil ! bâtir, à une lieue de cette ville, une maison de campagne , où le doc- teur Burney alla le voir avec le P Martini , en 1770. Ce virlur>se avait un grand nombre de clave- cins faits dans diiïenns pays aux- quels il avait «lonné les noms des prncipriux peinir s il;|li^•ns. Son premier favori était un piano fait à Florence , en 1780 , sur lequel il avait fait érrire eu 'ettres d'or : RAPHAËL D'URBINO Les au- tres étaient LE CORREGE , LE TITIEN , LE GUDE , etc. 11 jouait aussi quelquefois de la viole d'amour. Ce fut lui qui engagea le P. Mar- tini à écrire VHiStoire de la mu-' sique , ^ue ce savant littérateur n'a pas en le tems de terminer. Le P.Martini, ayant une bibliothèque insuffisante pour cette grande en- treprise , FarineLli Taida de ses ri- chesses , et le mit en état de for- mer la bibliothèque musicale la plus ron.sidérable qu'on ait vue en Eu- rope. Ce célèbre artiste pa.ssa ainsi le reste de ses jours dans la retraite , occupé de littérature et de musi- que; il mourut le i5 septembre 1782 , à l'à^e^ de quatre - vingts ans. Marlinelli , dans ses Lettres fa- milières et critiques , s'exprime ainsi surFarinelli : « Ce chanteur avait de plus que les voix ordi- naires , sept ou huit tons également sonores , et partout limpides et agréables , possédant d'ailleurs toute la science musicale à un d^^- gré éminent, et tel qu'on pouvait l'espérer du plus digne élève du sa- vant Porpora. l'ARMER ( JoHw ) , musicien à Londres dans le seizième siècle ; ses compositions y obtinrent le prix et furent recueillies dans la col- lection de chansons à cinq et six voix que Ton y publia en 1601, sous le titre ; Les Triomphes d'Ô- îiane. FARNABY (Gtles) tialifdeTruro en Cornoiiailli s. Fn i59 , il fut eréé au collège d'Oxford, bachdi'eren musique. 11 dous reste enct^rf- tyle tiès-pieux et irès-solf nnel Ber- nard dans sa collection de mor- ceaux d'église , en a conserve 3uique de cathédrale de Boyce. FARRATNT ( Daniel), fils du précèdent, vécut vers 1600, il fut un des premiers qui mit des ballades en musique pour la viola. FASCH (Cha.rles) , musicien de la chambre du roi de Prus e , et claveciniste à Berlin , né à Zerb. ntr'aulres l'oratorio : Giuseppe riconosciuto, de Metastasio , qui fut exécuté à Berlin en 1774* ^e maître de cha- pelle Hitler annonça en 1786, que Fasch avait composé récemment un hyrie et un glona à seize voix qui surpasssait , pour la pr&fondeur «t F le goftt , tout ce que l'on avait en- tendu , dans ce genre , de Bcnevoli, d'Anton. Lolli , et d'Orazio,Vecchi , du moins selon son avis. FASELT ( Chrétien ) , écrivit, «n 1666, lorsqu'il était encore ma- gisler à Wurtember;.; , ses Disputa- tiones ex physicis , dont la pre- mièr« traiie de audltu. Il est mort le 26 avril 1794 > à l^ê^ <^6 cin- quante-S)X ans. F A T K E _N ( Jean - Auguste-. liouis ) , a fait graver , en i^ya , à Amsterdam six quatuors pour flûte , violon , viola et basse ^ op. x. FAULSTIGH ( P. Frédérig- Cléme\t ), était, en 1770 dixec- teur de musique et organiste au couvent d'Eborach FAUNER ( Adelbert ) , musi- çieu de Vienne , y vécut vers 1760 , et s'y lit connaître par six trios pour violon FAUNER ( Frédéric ) , a fait graver à Paris , vers lybo, six duos pour violon, FAUSTINA. V. Madame Hasse. FAUVEL (M. ) artiste de PO- péra , a fait graver à Paris , plu- sieurs œuvres de duos , trios et qua- tuors pour le violon. \ FAVALLI , sopraniste , né en Italie, vint en France en 1674. Il plut tant à Louis XIV , par sa belle voix , que ce prince lui accorda la permission de chasser dans toutes les capitaineries , et même dans le parc de Versailles. FAVART (Charles-Simon), jaé à Paris , le 3 novembre 1770 , et mort le 18 mai 179a, travailla avec plus de succès qu'aucun autre pour l'Opéra-Comique. Ce fut lui qui , le premier , entreprit de faire connaître le charme de la musique italienne , en y adaptant des pa- roles françaises. Ses pièces princi- fiales sont la Chercheuse d'Esprit j sabelle et Gertrude ; les Moisson- neurs ; Annette et Lubin , les Trois Sulianes , etc. On a faussement pré- tendu que l'abbé de Vpisenon avait fait les pièces de Favart ; les poé- sies de l'Abbé , si différentes de celles de son ami pour le ton et le style , déposent elles-mêmes con- tre cette assertion. Comme Ta très- bien remarqué M. Palissot, f^oi- $enon n'était en société ç,v€C Jta' ifart rtlli jusqu'à nos jours. Apres de longues recherches , il a entrepris un ou- vrage intitulé ; L'Histoire du vio- lon , dont il a extrait les Notices sur Corelli , Tartini j Gaviniés , Pugnani et Vintti , actuelloment sous presse. Il possède aussi d'ex- cellens instrumens , entr'autres un piano - vertical , le premier que M. Pfeiffer ait construit , et un alto d'André Amati, que M. Plcyel a eu la bonté de lui céder. M, Fayolle a publié, de i8o5à 1809 , un recueil intitulé : les Quatre saisons du Parnasse , for« mant srize volumes in- i' , où il a inséré beaucoup d'articles sur la musiqu" , et des notices sur plu- si eurs musiciens. FEBRE organiste à Dresd'^vers lySS, s'est fait connaître p;:r diffé- rentes compositions pour le chant et par des concertos pour la flûce et le hautbois , en manuscrit. On le compte parmi les compositfuis les plus distingués pour l'église. FEDELE ( Cassandka ) , issue d'une famille distinguée de Milan ^ y naquit en i4^5. Elle fut généra- îement admirée autant pour ses ta- lens extraordinaires en musique et en poésie, qu'à cause de sa grande érudition. Elle mourut vers 1667 , âgée de cent deux ans. FEDELI (RuGGiERo), maître de chapelle du roi de Prusse à Berlin , vers l'yOi , y fit exécuter en lyoS, à l'occasion des obsèques de la Reine, une grande musique funèbre de sa composition. On a encore de lui , eu manuscrit, le Psaume iio, et nu Magnificat à grand orchestre.. FEDERICI ( ViNCENzo\ membre du conservatoire royal de Milan, est connu en Italie par plusieurs opéras sérieux , qui ont eu bca*icoup de succès. On vante surtout ceux de rOlimpiade et de Castor e Polucce, le premier joué en 1790, et l'autre en i8o3. Quelques airs de cesop'^ras sontjinscrés dans la dernière année du recuKil , intitulé : Ariettes Ita- liennes, publiées par mesdemoiselles Erard f E D I , célèbre maître dis îVcoTe romaiVje pour le chant , florissait vers la fin «* Y fonda une école de chant , qui augmenta beau- coupla renommée qu'il avait acquise comme compositeur. On a de lui des messes, des Kyrie et plusieurs opéras, entr'atitres AHdna, cii 172?^» et Arsace y en 1741- Gluck lui A emprunté le début de rouveiture d'iphigéoie. FERABOSCO (ALrowso>, niu- sicien d'Angleterre, né à Green— Wich , dans 1; comté de Kent, de parens italiens. On le comptait , ver» l'an i5-o , parmi les plus grands compositeurs de l'Angleterre. 11 a été imprimé un outrage de sa composi- tion , intitulé Ariettes d'Alphonse Ferabosco, 1^09. FERANDINI (Gtov.), directeur de musique cl conseiller de i'élecieiir de Bavière à Munich , en 1786. Vers 1760 , il s^est fait connaître par plu- sieurs compositions de muai!e irin,slriini«n» à | "Venti il ut occ-asifH) d'aptTcevoir ! un io.sfrntnent tn buis, d'une ex- | Irême grandeur, lait c mine une | trompeite, et qai imitait asstz la "Voix Immi ne, quii.ue d'une ma- ï)i( r< un tant soit p»u sombre^ il elaii fait de plusituiS pié<"P}» dr rap- port . l'unf rucbâssée dan?; Taulre. M. Frrlfnilis li- ; « r(« oiionna , et , en le rendant î>1us fa- ile à èire ji'ué, il en ren'it 1 ^on beaucoup plus «ijreable : il porte le non tli- cor anglais, parrr que tel était le nom de J'insiruinn-nt qui lui tn donna la première idée M Ff^l'-ndis resta pendant deux au"^ à S;d7>Hiurg. Ensuite il passa à Venise . au service de !a ilépublique. En 1793, il /ui app«îé à Londi«s, i avec le célèbre Drago ttti , prolVs- 1 S*'ur de contre basse. 11 est mninto- nani à 1-isbonne, fêlé de tous les pr fesseujs do la bonne musique, tandis que ses qu.stuors , trios , duos et ' oncerlos sont appréciés de tous ceux qui ont du goût pour les insirumens à vent, dont 1 s pro- fesseurs sont bien rares dans tous les pays, il a fait quelquts élèves, parmi lesquels excellent ses deux fils, dont nous allons donner une note particulière. FERLENDIS ( Awge ) , fils aîné de Joseph , e>t né à Brescia en 1781, son talent pour le hautbois et le cor anglàs a fait les délices de toute l'Aliemaque, où il s'est arrêté pen- dant quelques années. 11 est mainte- nant au service de la cour de Saint Pcieribourg , où, depuis 180 1 , il fait aussi briller son génie pour la composition. FERLENDIS (ALEXAWDnE), fils cadet de Joseph, né^ Venise en 1783, est élève de son père, qui lemmena avec lui à Lisbonne , en 1802 , où il resta pendant d-'ux ans avec son épouse, trèS"bo:ine cantatrice II Passa ensuite à Madrid , où il eut honneur de jouer en présence de LL. MM, De là , il passa en Italie , et y reçut tous les honneurs dûs à •on mérite. En i8o5, il vint à Paris, où il oua sur le ibéàtre de Sa Ma»- jcftié FimperaLrice , et mérita aussi les plus grands éloges du public. LL. M [VI. daignèrent mémo Ten- lendie plu^it urs tois dans les grands cercles et tl^ns 1 urs concerts parti- culiers. Il a compose une élude pour le hautbois j cl d'autres productions qu'il a mises au jour, marquent le mérite le plus disti gué. Il »er;iil à désirer qu'il fi; des élèves, aCn de recul r l. 1- ESTA ( Madame ) , est entrée au ihéâtre de l'Opéra Buffa, en 1809, en qualité de prima donna. Les am;Ueurs n'ont pu avoir le plaisir de l'entendre chanter un duo avec madame Balrilli. FESTiNG (Michel-Chrétiea-), anglais de naissance, jouait en 1727, la flûte traversière à l'orchestre du théâtre de Haendel à Londres, FESTING, fils du précédent, a fait graver à Londres , vers 1780 , neuf œuvres , renfermant huit con- certos pour violon ; quatre con- certos doubles pour deux flûtes, et quatorze concertos doubles pour deux violons. /. 22.> FESTONI , est Connu , depuis I780, par un concerto de violou de sa composition. t ETIS [ Frjvwçois-Joseph ) , né à Mms le .5 mars 784. a eu pour premier maître son p.ie, organiste à Mons. fleuira au ■ onservaione de musique, en 1801 , dans la «lasse d'harmonie de M. Rey. Etant allé à Vitnne e i8o4, il étudia le eontre- point sous Albr'tht.sbt-rgor et reçut des ronseils ou célèbre Beethoven, De r- tour en France, il s'est livré, avec suecès, à ia c mposition. l't a m manuscrit d* s symphoues , des quatuois , et des morceaux d* mu- sique vocale M. Fétis a fad des re- cherrh'S immcns^'s sUi Ihistoire et la bibiiogtarhie de la tnusique. Il corn- te publier incessament un traité complet sur les effets de l'orches- tre. qui sera tiès - utile aux jeunes compositeurs. FÉVRIER , organiste au colîége des jésuites à Paris en lySS, a publié successivement deux livres de pièces pour le clavecin , dans lesquelles où rencontre de très-belles ru;.'ues dans la manière de Haendel. V, Marpurg, Beytr., t. I , p. 457. FEYOO ( D. Beivoit-Gérome ) , Espagnol , général de l'ordie de saint Benoît. Parmi plusieurs ou- vrages qu'il a laissés, l'on renaarque celui-ci : Musica délie chieSe. Dan» son Theatro crit. univ. ^ dont le second volume parut en 1729, il parle beaucoup tant de la musique , en général , que de celle d'église. V. Gerbert , Hist. FEYTOU ( L'abbé ), annonça , en 1788, un cours de musique, dans lequel il exposait un nouveau sys- tème de théorie. M. Feytou se pro- posait de développer ce système dans rEncycl. méthod. , partie de la musique; mais comtre, malgré l'en- gagement formel de M. Framerv de terminer ce dictionnaire à la fin de 1791, on n'en est encore et on n'en seia peut être jamais qu'au premier volume , il faut se contenter de Quelques articles un peu ob-curs e I\;, Feytou, enti'autres de î'ar' ticle Basse fondamentale. Voy. le Journ. Encyc, 1788, février , i)age i53. FIALA ( Joseph ), hautboïst'? Gél41>re au service de l'archevêquft aîf! F I deSalzbourg, était ne à Lochwilz en Boliêine. Il a jjttblic depuis 1780, des quatuors de violon à Francfort et à Vienne, dt>s concertos pour \ioloncellp , pour flille , pour haut- bois , et des symplionies à grand orchestre- FIBIETTI (L'abbc), de Florence, était eu ly^o un des bons ténors dltiilie. V. Burney. FIDAWZA , a fait graver à Flo- rence, vers 1780, six duos, Dial. per -2 violini. FIELD (M.), élève de M. dé- menti, a donné, avec madame Mara, un concert instrumental et vocal à Pétersbourg , en 1804. On regarde ce jeune pianiste comme un des pre- miers virtuoses sur son instrument. FILIPUCCI ( Agostino ), maître de chapflle à Saint-Jean du Mont et organiste à Téglise délia Madonna di f^aliera à Bologne, y publia , en 1665 , des messes et vêpres à cinq voix , arec deux violons. FILZ ( Antoine) , habile vio- loncelliste à la chapelle de l'électeur palatin à Manheim , a composé de la musique instrumentale fort estimée. 11 mourut en 1768, à la fleur de rage et fut trés-regretté. Il a pu- blié six symphonies à huit inslru— mens; six trios pour clavecin , vio- loa et basse ; six trios pour violon. 11 a laissé manuscrits des concertos pour violoncelle , pour flftte, potif hautbois et pour clarinette. FINAZZI , bon compositeur et sopranisie , né à Bergame en 1710, chanta d'abord dans l'opéra italien à Breslaviren 1728. Dans la suite, il fut au service du duc de Modène, et ayant amassé quelque fortune , il acheta, en 1748, une maison de cam- pagne à Jersbeck , près Hambourg , pour y passer le reste de sa vie. Son honnêteté et son talent lui con- cilièrent Veslime et l'amitié des per- sonnes les plus distinguées , et particulièrement celle du baron a Ahlcfeld , conseiller intime du roi de Dannemarck, et du célèbre poêle Hagedorn. En 1758 , il eut Je malheur de se casser les deux jambes. Dans cet état déplorable , la veuve d'un maréchal eut soin de lui , et le traita avec beaucoup de ten- dresse. Pénétré de reconnaissance , Finazzi l'épousa après sa guérison. Lorsqu'il mourut, le 21 avril 1776, il l'institua légataire universelle de tous ses biens. ' | Il a été gravé de sa coraposinon , à Hambourg, en 1754» six sympho- nies à quatre voix. Outre cela , on a encore de lui, en manuscrit, un intermède ( La pace carnpestre ) ; quelques morceaux de chant pour le théâtre ; et une cantate pour la fêle de la naissance delà reine Caroline. FINCK ( lÎEaMANN ") , le jeune, compositeur et musicien érudit , vivait à Wurtemberg vers iSSv. Il se qualifiait de Bimensis dans un ouvrage qu'il publia, in-4'** à Wurtemberg, en i556, sous le titre de Musique pratique, contenant les exemples des différet s signes, proportions et canons, le jugement des tons, et des observations pour chanter avec goût ( Pratica musica ; excmpla variorum signonun , proportionuiii et canonum , judiciuin de tonls ac quœdam de arte suaviter et artijiciose canlandi ). Ce litre ne promettait pas un ouvrage bien écrit j il était néanmoins fort intéressant, parce qu'il contenait beaucoup de détails historiques sur les compositeurs de son tems; mais il est devenu si rare, que do nos jours il paraît impossible d'en rencontrer un seul exemplaire. Par bonheur, Walther , qui probablement en possédait un , a transcrit, dans son Lexicon , un fragment extrêmement important du premier chapitre qui traitait des inventeurs de la musique ( De Musicœ inven^- loiihus). Comme ce morceau est doublement précieux, en ce qu'il fait bien connaître les maîtres célèbres de cette fameuse époque, et le goût qui régnait alors en musique; comme, d'autre part, il ne se trouve que dans de^ ouvrages qui ne sont pas entre les mains ,^e tout le monde, etseulement en son texte original, nous croyous faire une chose agréable au lecteur, et utile pour l'histoire de l'art, de l'insérer ici en son entier, avec la traduction en notre langue : De musicœ inventoribus alii aie- Les opinions sont partagées «u ^«r sentiimt , nec sane m rujn est, les inventeurs de la musique j et antlquissimce artis authorem mi- nus certo sciri. Cœlius anl'iq lect. 1. Ô. ait : Si Josepho ac Sacris litteris ullajides habenda eut , Jubaljilius Lamech in<^entor ej'us prcecipuus , et anliquitate primas ante dilu" vium duabus tabulés , lateritia scil. et marinorea , posteris eam reli- rait inscripldin , ut s. igné, s. acfuâ mandas puniretar , alterutra co— lurnnarum non aboleretar. Marnior enini non liijuescit , lateres vero hamore non resohuntar. Idem etiitn dlcitur citharœ et organorum usuni tradidisse. Sive vero ipse Tuhal musicam invenerit, s. a jUeo edoclus sit , non niultum refert. yerisiniilius tamen est , Deuni ipsum ei musicam tradidisse. Idem sensisse Iridentur gentiles homines./Vam cwnHonierus yïpol- liiiem cytharâ canentem fingil ^ procul dubio muslcce originem ad Deos referri vult. Quod de reli' tjuis inventoribas adLferunt aucto- res y (idem non nieretur- JVam cum propier antiquitatem veri auihoris nomcn obscaratam esset , qudibet se hujus artis inventorem aici vo- lait. Référant enim alii Orpheum , alii Linuni et Ainphionem , alii Pyt/iasoram primos auihores esse^ Eusebias Dionysio , Diodorus Mer- curio , Polybius Arcadum majori- bus hajas artis invenlionem attri- buant. Ego de hac re sic sentio : hos quidem musicam non invenissé, sed illam novis prcœeplis ornasse, et illustriorem reddidisse. Postea alii quasi novi inventorei secuti saut , qui propius ad nostra tempora accédant , ut : Joh. Greis- ling , Franchinas , Joh. Tmctoris , Dufaij Basnois, Ëinchoi, Caronte , et alii multi , qui etiamsi ipsi quo- que composuerant , plus tamen in speculatione et docendis prœceptis operam posaerant , et tnuita nopa si^na addiderunt. Circa annum t43o et aliquanto j)0St alii extiterunt prœcedentibus longe prœstantiores. Illi tsnim in JL 227 en effet , il n'est pas étonnant que Ton ne connai5;se pas avec cenitude l'inventeur d'un art aussi ancien- Caclius, Antiq. Lect. I. 5, dit : Si l'on en croit Joseph et les e'crivains sacrés, Jubal, fils de Lamecb , qui en fut le principal et Je premier inventeur , la transmit à la posté- rite' ,. et l'écrivit, avant le déluge , sur deux tables, l'une de briques, l'autre de marbre ^ afin que, dans le cas où le monde serait puni, soit par l'eau soit parle feu^ l'une des deux colonnes fut conservée j car le marbre résiste à l'eau , et les briques sont à Téprcuve du feu. On dit aussi qu'il transmit aux hommes l'usage de la cithare et de l'orgue : du reste ^ il importe peu que ïubal ait inventé la musique ou qu'il j'ait reçue de Dieu , quoique cette der- nière opinion soit la plus vraisem- blable. Les auteurs payons semblent avoir eu le même sentiment 5 car lorsque Homère peint Apollon jouant de la cithare , il n'a d'autre intention quede rapporter aux dieux l'origine de la musique. Ce que les différons écrivains rapportent sur les inventeurs de cet art ne mérite pas d'attention j car le nom du vé- ritable inventeur ayant été effacé par le tems , chacun a essayé de s'en attribuer la gloire. Ainsi, les uns ja donnent à Orphée, d'autres à Amphion ou à Linus , et quel- ques uns à Pythagore. Eusèbe cite Denys (Bacchus) ; Diodore, Mer- cure ; Polybe , les premiers Arcades. Quant à moi , je pense que tous ces soi-disant inventeurs n'ont fait autre chose que d'éclaircir et d'éten- dre la musique. Ensuite sont venu» de nouveaux inventeurs , qui approchent da- vantage de nos jours , tels que J. Greisliug, Franch. Gafforio , Joh. ïinctoris , Dufay , Busnois , Binchois , Caron , et un grand* nombre d'autres , qui , malgré qu'ils se soient occupés de la composi- tion , se^ sont cependant plus ap- pliqués à la théorie et à l'enseigne- ment , et ont enrichi l'art d'une graftçlè quantité de signes nou- veaux. Vers 1480, et peu de tems après, il parut des compositeurs bien su- périeurs aux précédées 5 car ils u« 22^ F I docendd arle non ita immofûti sun , sederudite theoricnm cutn praciica conjuiixerunt. intet hos sunt Hen ricus Finch , qui non soluni ingc^ nlOfSed prœ stanti etiain ei'udilinne excellait , duras vero in stylo. Flo- rait tune etiainJosquinus aePratis, qui vere pater luusicorutn dici po- test, cui niultum est attribuenduni ,« antecelluit enini niultis in subtili- tate et suavitate , sed in coinposi'^ lione nudior , h. e quamvis in inveniendis fugis est acutissinius, utitur tamen niultis pausis. In hoc génère sunt et alii peritissimi. Mu- S!ci , scil. Okekein ^ Obrecht , Petrus de Larue , Brumeltus , Hen- ricus Isaac , qui partim ante Jos- quinuni , partim cuin illoj'uerunt , et deinceps Thomas Stolzer , Sle- phanus Mahu; Benedictus Ducis . €t alii multi, quos brevitatis gratiâ omit ta» JVostro vero tempore noui sunt inventores , in quibus est Nicolaus Gombert , Josquini piœ memoriœ discipulus , qui omnibus musicis ostendit viani , inio semitam ad qaœrendas fugas ac subtilitateni , ac est aulhor musices plane diver- sœ a super iori. Is enim -vitat pau- sa<: i et illius compositio est plena cnni concordantiaruni tum Juga- rnm.Uuic adjungendi sunt Thomas Crecquillon , Jacobus Clemens non Papa , Domînicus Phinot , qui prœstantissinii , excellentissimi , subtilissimique et pro meo judicio existimantur imitandi, Itemque alii sunt , Cornélius Canis , Lupus Hellinc , Arnoh de Prugj Verde- let , Adrian Wilhaërt , Jossen Junchers , Petrus du Machicourt , Jo. CasLileti , Petrus Massenus , Matheus Lemeistre , Arehadelt , Jacobus Vaet , Sébastian Hollan- der , Eustachius Barbion, Joan» Crespel , Josquin Bas ton, et com- plures a lié. Hos ego et alios etirnuy quorum hic non feci menlionem , in alio îibello recenseho. Ibique multa de •vita et sludiis ipsorum , tant vête rum quarih recentiormn , quantum s'^rr^lérenl pa« à renseignemffJt fl«î l'art; reiais ils joi.:;nirei)t savamment la théorie avec la pratique. De ce non)brc est Henri Fmclt , qui se distingua non-seuluinent ]»ir son génie , mais par sa grande érudi- liou ; néaoïiioitis il avait tin style dur. A la même époque florissait aussi JosQUiiv Depae/- , qui pcut vraiment être appelé le père des mu.^iciens, et a qui l'art a beau- coup d'obligations. 11 "-urijassa tous les autres en habileté et en aqré- mens ; mais il est un peu nu dans sa composition , c'est-à-dire que , quoiqu'il soit très- adroit à traiter la fugue, il se sert trop de \z pause. Il y a encore d^ns ce même f;enre plusieurs autres musiciens très- habiles, tels 'que Okenheira , Ho— brecht, Pierre de la Rue, Bromel , H. Isaac, qui ont flt-uri partie en même tems que Josquin et partie avant lui. Viennent ensuite Thomas Stolzer, Steph. ]\Iahu , Benedict. Ducis , et plusieurs autres que j'o- mets pour abréger. Mais, de nos jours, il existe plusieurs nouveaux inventeurs, par- mi lesquels on distingue Nicolas Gom.bcrt , élève de Josquin , de pieuse mémoire , et qui a montré à tous les compositeurs le chemin et même le sentier pour trouver des fugues et tous les tours imagi- nables , et qui a fait entendre une musique tout à fait différente de la précédente. En effet , il évite les pauses, et sa musique est en même tems pleine d'harmonie et de fugues. Il faut lui associer Th. Crecquillon, Jacq. -Clément T\onpapa , l)omin. Phinot, qui, selon mei, sont l«s plus distingués , les p'ms excellens , et les plus dignes d'être proposés pour modèles. Je citerai aussi Cor- nélius Canis , Lupus Hellinc , Ar- nolt de Prug , Verdelot , Adrien Wilhaërt , Jossen Junckers, Pierre de Machicourt, J Castileti, Pierre Massenus, Mathieu Lemeistre, Ar- ehadelt , Jacob Vaet, Sébastien Hollander , Eustache Barbion , Jean Crespel , Josquin Baston , et plu- sieurs autres. Je parlerai , dans un autre livre , de ces derniers et d'un grand nom- bre d'autres, que je n'ai point cites ici,- et jV donnerai un grand nombre de détails sur la rie et le« t'uidem non soïum ipse vidi aut egi , sed etiani ex aliorutn relata cognoscere potui , adjiciani. Hi musici extenipore ad ornneni pro- posi'uni choralem cantu/n perd-' nentes uoces adjungunl , et contra- purictuin suunt pronunciant , dul- cedine vocis alios longe superant^ et veruinjînetn arLis consecuti , et apud nos t rates in majore sunt ad- miralione et gratia , cjuain coete- ri. I 229 travaux de tous ces auteurs , tant ancieus que modernes, non seule- ment d'après ce r^ue j'ai Ju et vu par n>oi-même , mais d après ce que j'ai appris par les rapports qui m'ont été faits. Ces compositeurs dont je parle , savent ajouter à quelque sujet que ce soit de chant choral, les parties convenables, ils en forment leur contrepoint 5 ils surpassent de beaucoup les autres par la douceur de leur cnant. Ils ont atteint le véri- table but de Part. Aussi jouissent ils parmi nos contemporains d'une plus grande faveur et d^une plus grande coDsidération que les autres. 11 ne paraît pas que Hermann FincTc ait tenu rengagement qu'il arait pris dans ce dernier article , car un choral ( ff^as niein Gott , etc. ) , qu'il doaua < n i5i8 , est ie dernier ouvrage de lui que l'on connaisse. On ne saurait trop regretter qu'il n'ait pas exécuté son projet , car un ou tel quj celui qu'il promettait , eût jeté un bien grand jour sur époque , qui est la plus intéressante de toutes dans l'histoire Aq la mu moderne, puisqu'elle tent à la renaissance de l'art sur laquelle nous n'avons que des renseignemens incomplets, et l'auteur paraisitait capable d'eu fournir de saiisfaisans. Que Ton juT;e par-là de l'intérêt et de l'utilité d'un ouvrage telqne celui que nous offrons aojourdhui au public, ot que l'on senle combien est «olte et ridicule la conduite de certains artistes, qui, sous des prétextes plus vaios les uns que les autres, se sont refusés à fournir surfeurs per-» sonnes des renseignemens , qui peut-être seront un jour des matériaux précieux pour l'histoire de l'art. uvrago cette siqu» FINK (HEifRi), l'aîné, maître de chapelle d'Alexandre , roi de Pologne, vers l'an i48o, se distin- gua parmi ses contemporains comme compositeur et musicien. Il semble pourtant que son maître ne sut pas apprécier son mérite. Un jour qu'il lui demandait une augmentation de traitement , il ^ui réponilit : Un •pinçon que je fais enfermer dans une cage , me chante toute l'an- née , et me fait autant de plaisir que vous , quoiqu'il ne me coûte ^u'un seul ducat. Réponse bien sotie et, bien peu digne d'un roi. FlTNE (O ronce) , né à Besançon en i494' ^^ mort en i555, profes- seur au Collège Hoyal^ sous Fran- çois I-t^, a donné un ouvrage sur la musique, dans son Opus varium. Paris , i53a , in-fol. FINI (Michel), Napolitain, donna sur les théâtres de Venise, en lySi et lySî , plusieurs inter- mèdes , et Gli sponsali d'Enea , grand opéra. V. Laborde. FIOCCHI ( ViNCENzo ) , né à •Rome en 1767 , a étudié à Naples au conservatoire de la Pielà , sous; M. Fenaroli; il a composé, en Italie/ seize opéras, dont quelquf^s-uns ont eu du succès. Il tut organi«itc à Saint -Pierre de Rome, et ayant quitté celte ville lors des premiers troubles qu'elle éprouva , il vint à Florence , où il fut accueilli par Son Altesse Ferdinand, alors grand-duc de Toscane, aujourd'hui de Wnrlx.- bourg. M. Fiocchi , arrivé à Paris vers 1802. V mit en musique4ie Valet des deux Maîtres, déjà traité par Devienne. Cette musique eut peu de succès. Depuis ce tems, il s'est livré, en particulier, à l'enseignement et à la composition. Nous connaissons de lui des ricercnri à deiïx et troi» voix, avec B. C. , qui sont très- beaux et bien com})osés On ea trouve quelques-uns dans la Collec- tion de Pièces italiennes , qu'il a publie'e chez Pleyel en i8o8. P a publié, conjointement avec iVl. Giiu» F I ron , les Priticipes d'Accompagiie- ment. On attend en ce moment l'opéra de Sophocle , qu'il a «ftë chargé de composer pour la di iri- buiion des prix décennaux , qui doit avoir lieu cette année i8io. Les per sonnes qui ont entendu les répéti- tions partielles assurent que c'est un fort bel ouvrage. Avec le talent que nous lui connaissons, M. Fiocchi devait avoir plusde succès^ peut-être est-ce sa faute , s'il ne les a pas ob- tenus. FIOCCO ( PET.-ANT.),de Venise, maître de chapelle de Notre-Dame- des-Sables à Bruxelles , a publié des messes et des motets à une , deux , trois , quatre et cinq voix , avec ins- iruraens. Son fils , Giuseppe - Hettore , a publié des motets à quatre voix, avec instrumens. FIOCCO. On trouve sous ce nom à la Bibliotlièque Impériale , un Conjiteor tibi Domine , petit motet manuscrit, FIOCCO ( DoMENiCQ ), a composé Missa quinti Loni et Psaliniy en manuscrit FIORAVATNfTI (N.), composi- teur aimable et spirituel, a donné au théâtre royal de Turin , en 1797) // furho conlro il furho , et II Pahro Pari§ino. En 1807 , il vint à Paris, et fit représenter, à l'Opéra-p Buffa , I virluosi ambulanti ., dont les paroles étaient imitées de? Co- médiens Amhulans, de M. Picard. Cette pièce eut beaucoup de succès. FIOKELLI , violon célèbre vers tySo. On ne connaît de lui qu'un concerto pour lo violon, en manus^ cri t. FIORE ( Stefano " AwDREA. ) , JMilanais. a donné , en 17191 l'opéra Xi pentimento gcneroso , de Lolli. FIORILLO (Ignace ) , né à Waples le II mai lyiS, fut, vers 1754 1 maître de chapelle à Bruns- ■wick ; y composa la musique pour les ballets de Nicolini, qui avaient alors tant de voj;ue. Dans la suite, il fut appelé à Cassel, pour y diri- ger la cnapelle de cette ville jus- qu'en 1780 , où il fut mis à la pension. Il se rend*i. alors à Frilzlar, m y vécut tranquille et retiré jusqu'à ^a mort, arrivée au mois de ]uin J787. Il ^ fi^it graver, à Berlin, six duos pour violon, op. r, et six qua- tuors pour le même instrument , op. 1. On connaît de lui un jRe- quiem, en manuscrit, que Ton exé- cuta encore avec succès, en 1785, lors des obsèques du père du dernier landgrave. Il a aussi écrit pour le théâtre. Demophoon, Andromède et IVitetis étaient regardés comme «es meilleurs ouvrages en ce genre. FIORILLO ( FuiDÉRic ) , bon violonistf , actuellement à Londres^ est connu par de charmantes com- positions instrumentales II a publi» so4îe œuvres, tant de (jninletti , de quatuors, de trios, de duos pour le violon, que de sonates pour le vio- lon et le piano. Ses deux œuvres de trios doiv»^nt être recherchés par tous les amateurs. Nous avons en- tendu des professeurs les mettre im- médiatement après ceux de Bocche- rini , qui sont les premiers en ce genre. Ses études de violon sont les meilleures que Ton connaisse. M. Fiorillo a été long-tems atta- ché au baron de Bagge, comme son compositeur. Un jour que le baron allait jouer un concerto , on eut soin de mettre du suit à son archet* Fiorillo en était instruit. Au mo- ment du solo, il se plaça derrière le baron , et joua sa partie , en sorte que ce dernier, àla fin du morceau, remercia de bonne-foi l'assemblée , qui le couvrait d'applaudissemens. FIORINO ( Gaspard ) . musicien de Rossano , dans le royaume de IVaples , a publié deux livres de Canzonetles à trois et quatre voix. FIORONI ( Giov. - Andrba ) » Milanais , élève du célèbre Léo , florissait vers t75o. \\ fut maître da chapelle à la cathédrale de Milan et h celle de Côme. Cet excellent har- moniste s'est fait admirer par des compositions à huit voix , où la science ne nuit en rien à l'effer. On compte parmi ses élèves MM. Qua- lia , Zucchinetti , l'abbé Piantanida et Bonesi , tous quatre existaas. FIIINHABER J. C. ) , musirien et maître de clavecin à Pétersbourg^ natif de Hildesheim , a fait graver depuis 1779. à Berlin , doux ouvrage» pour le clavecin , chacun de trois divertissemeiis, avec violon et vio- loncelle,- et ensuite, à Francfort., cinq sonates pour le clavecin , avec violon obligé,^ e% unç sonate pour F I 23l «{«aire mains, op. 3 , en i7S4- On lui reproche le défaut d'harmonie dans SOS compositions. FISCHER, chanteur de Vienne , se fit entendre, en 1783 , au Concert Spirituel de Paris , et y fut Irès- applaudi. FISCHER (Chrétien-Frédéric), né à Lubeck le 23 octobre 1698} ajirès aToir achevé ses humanités, il étudia la composition chez le fa- meux organiste Schieferdecker. En 1725, il se rendit à l'université de Rostock , Y fit un cours complet de jurisprudence , et y donna une mu- sique solennelle de sa composition. En 1727, il visita l'université de Halle , pour y continuer ses études. Nommé chanteur à Ploen , il y entra en fonctions en 1729. Là il fit un livre complet de musique simple , avec une préiace , et des idées di- verses sur la composition 5 mais aucun de ses ouvrages n'a été im- primé, FISCHER ( Ferdinand ) , violo- niste à Brunsvfick, y a f a t impri- mer, en 1763, à l'usage du prince hiîréditaire d'alors ( le dernier duc régnant ) , six trios pour violon ; et en 1765, six symphonies à neuf voix. Il a encore fait six quatuors pour deux violons, viola et basse, demeu- rés manuscrits. FISCHER ( Georges^^icolas ) , organiste à Carlsruhe, y a fait im- primer , en 1762, Baden. Durla- ehischer Choralbuch { Livre de mu- sique simple pour le pays de Bade- Durlac ) , in 4° obi. FISCHER (Jean) , à. en juger d'après le nombre de ses ouvrages cités par Wallher, était un des grands compositeurs de son tems. Il ^ saquiten Souabe 5 vint très-jeune à Paris , et y fut copiste chez le cé- lèbre Lully. Vers 1681 , il vint à Augsbourg , en qualité de musicien à Téglise des Rscollets. De là, il j)assa , en i685 , à Anspach , d'où il se rendit en Curlande. Enfin, en 1701 , il entra en qualité de maître de chapelle au service du duc de , JMccklembourg -Schwerin. Il alla «n&uite à Copenhague , Mecklem— l)ourg , Stralsund et Stockolm , en séjournant quelque tems dans cha- cune de ces villes , et se fixa enfin , comme maître de chapelle , à la cour éc Schwedt , où il mourut âgé de soixante-dix ans. Dans le Diction- naire universel des" Savans , on le qualifie de musicien de Lubeck Outre les ouvrages cités par Wal- ther , il a encore publié un ouvrage sous le titre : H eldeninusik ( Mu- sique de Héros. FISCHER ( J.-A. ) , fit graver à Berlin, en 1782, trois concertos pour violon, op. i, a et 3. INous ignorons si ce n'est pas le célèbre docteur Fischer de Londres. FISCHER ( J.-Chrétien) , né à Fribourg , dans le Brisgaw , haut- boïste célèbi^e, futenga}i;é, en 1760, à la cour de Dresde. En 17G5, il passa en Italie, et de là en Angle- terre , où il eut le titre de musicien de la chapelle et de la chambre de la reine d'Angleterre. Il était re- gardé comme le premier virtuose de son tems sur cet instrument. On a publié de lui un concerto pour hautbois, et un pour clavecin et violon ; mais il existe de lui , en mannscrit, douze concertos pour le hautbois , Irès-estimcs. FISCHER (J.-P.-A), était, en 1762 , organiste et compositeur à la cathédrale d'Uirecht, et y a fait imprimer : i**. Kan den basse conti- nua j 2". J^an den transposilie y 3*^. Vèrhandeling t>an de hlokken enhet klokespel ; 4*- U" concerto pour clavecin , gravé à Amsterdam, chez Olofsen. FISCHER (Uabbé Paul) , cha- pelain de cour du comte Harlig, à Prague, s'est fait connaître comme un des premiers clavecinistes par différentes compositions , contenues dans les Miscellanies de Haffner, et par six sonates pour clavecin , qui furent imprimées, en 1768, chez Breitkopf à Leipsick. FISCHER ( WoLBERT ), excellent harpiste et clavecir)iste. né à ïha- bor , en Bohême. Son père fut le premier qui lui enseigna les élémens de la musique. Il étudia ensuite dans un collège de Jésuites j lors de la suppression de cet ordre, il alla à Prague , pour y terminer te cours de ses études. Il demeura par la suite, peudantsept ans, en Pologne, où il s'appliqua à se perfectionner dans la composition aussi bien que sur sou instrument. Au bout de es tems , il fit un voyage en Italie et ^n Suisse, et se fixa enfin en Franc». a33 F L C'est probablement Pautetir du menuet si co 'tiw sous ce nom-. FISCHER i^Zachame ;, fabri- cant dt violons à Ja courde l'évêque de Wurz; ourg , fit annoncer , en 17B6, qu'il t-mployaii dans la con- fection de ses instrunat- ns , une in- ■vrmiori nouvelle, au moypn de la- quelle i!> égalaient tu bonie les ins- IrurafO'i réièbres de Stradivarius et de Steitur. On assure qu ils iont très es! i niés. 1 ISCHF.R , élève de Tartini , dem urat!t à Avignon , v chapelle df l'arche— Tt-que d^ Salzbourg, naquit à ]Va- ples vers Tan lysS. Après avoir d'abord étudié la amsiquf au Con- servatoire dp celle ville, il vint, en 1766 , k Dresde. Il se rendit ans la suite à Salzbourg, cih il vivait en- core en 1790. Il a composé un grand nombre d'one'ras. FlSHER , docteur de musique à Oxtort , a eu de la réputation comme Violoniste. FISIN , musicien de Londres , a fait graver, vers 1760. six sonates pour le rlaveciri. FITZTHUM3 , maître de cha- pelltt à Bruxelles, vrrs 1770, avait beaucoup de réputation. FLACKTON ( William ) , pu- blia à Londres, en 1770, six solos pour violoncelle. On a encore de lui six trio* pour violon , et six suites pour clavecin. rLEISCHER ( Frédéric Gott- LOB ) , musicien de chambre du duc de Brunsvpick, et or^^aniste à Téglise de Saint-Martin et de Saint Egida , né à Cœthen le i4 janvier 1722. Ou Je regardait , en 1790, pour un des premiers virtuoses sur le clavecin à ïa manière de Bach. H r* été iqnprimé de sa composition : 1*^. Odts , 2 vol. X756 ( il y en a. ait déjà une troisième édition en 1776 ) ; 2' . Cantates amu- santes,Bmnswick, 1760; 3*^. Recueil de menuets et de polonaises pour le clavecin , ibid. ( cet ouvrage eut une seconde édition en Ï768, et l'au- teur l'augmenta de quatre sonates pour le clavecin ; 5*. L'Oracle, opéra de Gellert, en extrait pour Iç r.Uveciîi , ibid , 1771 ( Heicbird , au d«uxième volume de ses L,eUrns p p. 5i , en parle avantageusement ) ; 6*. Morceaux pour le chant. Ce fut lui qui donna des leçons de clavecin à toutts les princesses de Brunswick, qui font beaucoup d'honneur à ses tal> t)S. FLEISCHMANN, organiste à Illmenau, s'est fait connaîtr*^ , en 1770, par différentes cantaies , donc il n'a été n» n imprimé FLEISCHMANN (Sebastien), fit imprimer , en 1597 , une m sse à six voix. FLEURY( François Nicolas), a pu li., vers 1680, dfS airs spi- rilu'^ls et une méthode pour jouer du théorbe. On a de lui aussi , une carte d^s ptincipes de musirjue. FLOQUET Etieivne Joseph), naquit à Aix , en Provence, le 25 no- vemtire 1750. Dès l'Age le plus lendrer il balbutiait : Je veux être niuilre de musique- A six ans, il entra à la maîtrise de Saint-Sauveur, et donna à onze ans, son f^renaier motet ^ grand chœur, qui fut généralement applaudi. Les encouragemens qu'il rf cu> le déterminé eut à se rendre à Paris, en 17^9. Il fit d'abord, a veo -Lemonnier, Bathlle et Théodore, et ensute l'Union de l'Amour et des Arts, représentée en 1773, et qui eut un succès prodigieux. Quatre- vin2;ts représentations successive» suffirent à peine à l'affluence tou" jours renaissante des spectateurs eni- vrés. L'année suivante, il donna Azolan , qui n'eut pas la même réussite , et fut retiré après quelques représentations. Cependant FI oquet, loin de se décourager par cet éciiec , Et de sérieuses réflexions sur son talent, et prit le parti d'aller s'as- seoir , comme élève , dans le premier des Conservatoires d'Italie. Arrivé à IVaples, il y étudia sous la direction de Sala. Il prit ensuite des leçons du P. Martini; et ces deux maîtres célèbres s'honorèrent de compter Floquet au nombre de leurs élèves. C'est sous leurs yeuiç qu il composri et fit exécuter un Te Deuin à deux orchestres , que les Napolitains applaudirent avec Iran»? port. En revenant en France, il s'arrêta à Bologne , il fut admis au nombre des membres de l'Académie des Philarmoniques. On accorde à ç|ia(|ue a$piriint trois soirées pouj^ F O 233 faire ses preuves. Floqijet fit les siennes eu une seule , et composa en deux heures et demie un canto ferma , une fugue à cinff parties , et le verset Cnicifixus dix Credo Quel- ques tems après son retour à Paris, il composa Topera d'Helîe', qui fut joue en 1779, et n'eut aucun succès. On convint que ce notait pas la faute du musicien. L'année suivante, il e vengea en donnant le Seigneur Bienfaisant, à l'Acadé nie Impériale de Musique, et la NouvelL^ Om— phale, au Théâtre Iialien, Ces deux ouvraifrs rénssirent r.oniplètement. II eut alors la préien'ion de mettre en musique 1 Aloestt' de Quinault , rfftouchée par Sainl-Marc. Le rh f- d'œuTre de Gluck aurait dû If dé- tourner d'une ]»areillc entreprise. L'ouvrage fini, on le mit en répé- titiou , et cette répétition fut po ir l'Alcesle de Floquet un arrêt de proscription. Le chagrin qu'il en ressentit lui porta un coup doulou- reux ; et après quelques mois de lan- gueur, il mourut le lo mai 1785. FLOREZ ( HENBt ) , moine es- pagnol , a laissé un ouvrage sous le litre Espanna sagradn, ouHispania sacra, où l'on trouve, an t. III, p. 36o, une dissertation de Antiquâ jnissâ Hispanîcâ seu officia Moza^ rabico. Il dit que Tévêque deSégovie rétablit l'office Mozarabique en i436, que cet office fut rétabli à Tolède . o'*. Histoire généiale de la musique, dont le premier volume païut en 1788, in - 4" 1 chez Schvrikert, à Ltipsick 5 il contient l'histoiri; de ]a musique des nations anciennes : c'est Touvrage le meilleur et le plus complet de tous ceux qui ont été écrits sur ce supt dans toute l'Eu- rope 5 le deuxième volume a éfé pu blic depuis ( au commencement de 1802). 7*^. Etienne Arleaga , His- toire de Topera italien depuis son origine jusqu'à nos jours, traduit de l'italien, avec des notes, deux voliin-S'*. Leipsick, 1789. 8*. Beau- coup de critiques dans le Journal Littéraire de Gœttingue. 9^. Enfin , Littérature générale de la musique, otf Instruction pour connaître les livres de musique qui ont été écrits depuis les lems 1- s plus reculés jus- qu'à nos jours , en Grèce , à Rome, en Italie, en Espagne^ en Portugal, en Hollande, en Angleterre, en France et en Allemagne, rédigée dans un ordre systématique, et ac- compagnée de notes et de discussions critiques 5 ouvrage excellent , le meilleur qui ait paru jusqu'à ce jour sur celte matière. Les auteurs de ce Dictionnaire se proposent d'en pu- blier un plus complet encore, en ce qu'il contiendra non-seulement les traités, mais les œuvres de mu- sique. A la qualité de savant connais- seur et d auteur profond en musi(|ue, Forkfl réunit encore celle d'élre ex- oellcnt virtuose au clavecin , dans la manière de Bach. On connaît de sa composition les ouvrages suivans: l'^Hiskias, orato- rio, a*. Le pouvoir de Tharmonie, cantate avec des chœurs doubles. 3**. Les Bergers à la crèche de Bethléem, cantate. 4*. Plusieurs musiques d'oc- ension , des ariettes isolées , des chœurs j des sjmphonits , des so- I nales et des coneerlos pour le cfa-* I vecin j mais tous en manuscrit. Il ! n'a été imprimé que les ou\r.'>goM 1 , ce prince dit iautejL;eDt qtnil doutait si i'Eiirope avait jamai'; eu un aiusi.'itn plus ha- bile; et, ]jour lui prouver sa saâs- fantion , il lut fit présent lune chaîne d'or, et le nomma sur- h;— champ son musicien de chambre Les éloges , mais plus encore les preuves réelles de bicnvc^;!lari«;e , dont ce monarque îe corahla j)ar la suite , fndrent T^ar excUer ia jalou- sie des Italien? de la chapelle impé- riaie; Forsî ayant été empoisonné, la voiï publique leur attribua ce forfait. Les médecins^ de la cour ne iief;hgèrent aucun moyr.ii pour le sauver; mais lui ayanî. trop prodigué les purijatifs , sa poitrine fut telie> moni atTai})lie, qu'il cni une bémor- ratçie; à la vérité, elle ne iut pas mort* lie , mais elle 1 obligea cepen- dajit de renoncer au chant et à sa plaee dans la chapelle de l'empe- reur. De Vienne, il retourna à Prague, oià il parvint par les soins les plu* assidus à rétablir sa santé, on sorte qu'il fut nommé maître de chapelle de l'église de tous les Saints , de celle de Saint-Weneeslas , et basse- contre de la cathédrale. Quoique sa maladie lui eût fait perdre cetle force élonn.inie de voix qui le dis- tingua't auparavant , il n'en fui pas moins admiré dans toutes les assem- blées de la noblesse, où il chantait souvent. L'empereur Joseph I , étant . venu à Prague, et l'ayant entendu chanter, assura qu'il payerait vo- lontiers cent mille florins (près de ioo,coo écus ) , s'd pouvait aciieler une voix pareille. 11 le combla de présens, et voulut , avant son dé- part pour Vienne . lui donner des lettres de nobless^ mais Forst l'en ayant remercié, il lui accorda une pension annuelle de trois cents flo- rins sa vie durant. Forst mourut en 1710, âqé de cinquante ans. Wenceslas Forst, son fils unique, né à Prague en 1687 ' ^'^^vait que vingt-trois ans lorsqu^il obtint, à la mort de sou père, la place de di- recteur de musique à l'église de Samt-Wenceslas. il était eu même F O 237 lems organiste excellent , et eut e^i cette qualité l'honneur de jouer de- vant l'empereur Charles Vl, sur 1© grand orgue de la caihédiale , qui, depuis, fut consumé par un incen- die. Outre la musique, il étudia aussi les langues ancienne» de la Bohêm'i , et s'y acquit tant de con- n;ai.ssances , qu'il fut rommé à la place de traducteur royal des ma- nuscrits anciens , gothiques , alle- mands et latins- Il est mort vers '■^FORSTMEYER (^A.-E.^ mu- sicien d chambre à Carlsrune,a fait graver à Manhim, vers 1780, six trios pour le cJavecin , op. i ; et ensuite Opéra dranimatica per la voce , avec clavecin et violon , op. 2 FORT! ( Cathertne ) , à peine âgée de dix ans, chantait, en 1669, à Plai aiice, le rôl" de Volumnie , dans l'opéra C^riolano FORTIA DE PILLES ( Al- phonse ) ,. ci-devant gouverneur de Marseille, est né dans cette viLe le 18 août I 58. Il a étudié la com- position sous Ligori , Napolitain, élève du célèbre Durante. Ouire plusieurs ouvrages littéraires, on lui doit quatre opéras qui ont été joués à Nanci de 1784 à 1786 : La Fée Urgèle , paroles de Favart ; Vénus et Adonis, acte des Fêtes de Paphos ; le Pouvoir de l'Amour; et l'Officier Français à l'armée. De 1782 à 1788, il a fait graver neuf ouvrages , dont sonates pour piano , sonates pour violoncelle, trios pour violon , quatuors pour violons, alto, et basse , ainsi que pour clarinette , hautbois et basson ; quintetti pour violon, hautbois, flûte, alto et • violoncelle; un concerto pour le basson ; et une symphonie à grand orchestre. FORTIS (L'abbé ) , célèbre voya- geur , a écrit sur la musique des Morlaqitcs , peuple voisin de la Dal- matfe. C'est dans les assemblées champêtres, dit il, que se perpétue le souvenir des anciennes histoires de la nation. Il s'y trouve toujours un chanteur, qui accompagne sa voix d'un instrument, appelé g'Ms/a, monté d'une seule corde , composée de plusieurs crins de cheval entor- tillés. Leur chant héroïque est ex- tromcraent lugubre et monoionc. =38 F H, Quand un Morîaque voyap;e par les Montagni s désertes, il clianle , prin- cipalement de nuit, les hauts faits des anciens rois et barons Slaves, ou quelc|u'avenlure tragique. S'il arrive qu'un autre voyacr ur marche en même tems sur la cînio d'une mon- tagne voisine, ce dernier répète le "Verset chanté par le premier, et cette alternative de chant continue aussi long-tems que les chanteurs peuvent s'entendre. Outre la guzla, ils ont encore la uiusetle, le tla^^eo- let et un chalumeau de plusieurs roseaux. Ils dansent au son de la ■voix ou de la musette. Voyez La- borde, FORTUNATI, compositeur, né à Plaisance , était très renommé vers 1770. FORZELllNI, compositeur d'o- péras italiens , eut de la réputation Tcrs 1750 FOUr.HETTÏ, musicien de Paris, y a publié, vers 1770 , un ouvrage sous le titre : Méthode pour ap- prendre lacilement à jouer de la mandoline à quatre et à six cordes. FOULQL'ÉS , deuxième du nom, comte d'Anjou, qui vivait vers le milieu du dixième siècle, chantait au chœur avec les chanoines de Saint-Martin de Tours , comme s'il eût été lui-même un simple cha- noine. 1! apprit que les courtisans en avaient tait des plaisanteries en présence dn Roi ( Louis d'Outre- iner ). Il écrivit à ce prince : Sachez qu^un Roi sans lettres est un âne couronné. V. De cantu et musicâ sacra. FOUQUET, bon organiste de Paris, y florissait de 1750 à 1775, il louchait les orgues de Saint- Eus- tache, de Notre Dame , et autres. FOURINIER , a donné au Tiiéâtre Italien de Paris, en 1782, les Deux Aveugles de Bagdad , opéra. FOUX , a fait graver à la Haye, en 1781 , six quatuors pour la flûte , le violon , la viola et la basse ( de sa composition ). FOYTA ( Frawcois ) , violoniste, fut pendant long-tems directeur de ïorcheslre au théâtre de l'Opéra , et symphoniste de l'église de Sainte- Croix à Prague. Il est mort en 1776, ât;é de soixante-quatre ans. ' FOYTA (Ign.) , bon violoniste à Saiui-Péler»l)ourg en ij^o, est né vers 17S0 à Prague, oii son père était or^'aniste. 11 fut d'abord violo- niste au théâtre et à l'église Sainte- Croix de cette ville. FilAECASTOR(JÉR.), musicien estimé . mort en i553. V. Bach. FR/VEINZEL (Ignace), mnître de concert de Téiecteur de Bavière, à Munich , fondateur d'une école de violon vers la fin du dix-huitième siècle, a beaucoup voyagé avant de se fixer à la cour de Bavière. Depuis 1775, il a fait gravet- à Paris plu- sieurssymphonies à grand orches^tre, ft des concertos, quatuors et trios pour le violon. On regarde M. Ger- vais comme son meilleur élève. F..AENZEL ( F. ) , fils du précé- dent, d'abord violoniste à la cha- pelle de rélecteur de Bavière , s'est fait entendre en 1786 à Vienne, oh il fut très- admiré. Aux leçons qu'il reçut de son père, il ajouta celles des maîtres de chapelle Richter et Pleyel. Outre Topera l'Aérostat, on connaît de lui plusieurs œuvres ^e quatuors pour le violon. L'œuvref onze a paru en i8o5. FRAGUIER ( L'abbé Ci-aude- François ) , membre de l'académie des belles-lettres , né à Paris le :i8 août 1666, crut avoir trouvé , dans Platon, que les anciens avaient connu et pratiqué l'harmonie, c'est- à-dire notre contrepoint simple et figuré. M. Burette prouva qu'il n'é- tait question que d'un concert de voix qui chantent à l'unisson ou à I octave, comme dans le plain-chant. L'abbé Fragnier ne lut pas con- vaincu , et resta dans son sentiment. II mourut d'apoplexie le 3 mai 1728. FRAMERY ( Nicolas Etienne), est né à Rouen en 1745. Sa pre- mière pièce de théâtre ( Nanette et Lucas , ou la Paysanne curieuse ) fut jouée , au Théâtre Italien , en 1764. En 1775, il parodia , sur la musique de Sacchini, la Colonie, où brillèrent tour-à-tour mademoi- selle Colombe et madame Dugazon. L'Olympiade, opéra héroïque, tra- duit de Métastase, fut joué en 1778. En 1783, M. Framery donna la Sorcière par hasard, dont il avait fait les paroles et la musique. L'In- fante de Zamora et les Deux Com- tesses furent jouées , à Versailles, dcvanl louie la cour. Vu. concours F R nyant été établi pour les drames lyriques , M. Framery s'y présenta avec Médëe, tragédie- opéra, l^ui eut le prix. Sacchini n'a pas eu le t.eras de mettre cette pièce ei> mu- sique. On doit à M. Framery la traduc- tion du Musico pratico d'Azopardi, publiée en 1786. Il se proposait de traiter , avec M. Ginguené, la partie de Ja musique dans TEncyclopédie Méthodique; mais il n'en a encore publié que le tome premier. En ibo2, il a remporté un prix à l'Institut , sur cette question : Analyser les rapports qui existent entre la mu- sique et la déclamation. Quelques années auparavant, il avait publié un écrit, intitulé : Avis aux poètes lyriques, ou de la ]Nécessité du rhyihme et de la césure dans les hymnes ou odes destinés à la mu- sique. M. Framery est mort le 26 novembre 1810. Il laisse en manuscrit plu- sieurs ouvrages sur la musique et les musiciens » entr'aulres des no- tices détaillées sur Ddla - Maria , Gaviniés, etc. On dit qu'il a fait aussi la musique de la Médée, dont il a fait les paroles. Il était corres- pondant de rinstitnt, et travaillait au Dictionnaire des Beaux-Arts, que la 4-- classe de l'Institut prépare en ce moment. Ce fut lui qui attira Sac- chini en France, et qui contribua le plus à répandre parmi nous le goût de la bonne musique italienne. FRANCESCHINI (G.), ne' à Naples, est connu par plusieurs de ses compositions pour le théâtre , et par six duos pour violon , op. 2, qu'il Ut graver , à Amsterdam , en ^FRANCESCHINI ( Giov -B. ) , chanteur cé.lèbre à la cour de Man- toue vers i6go. jFRANCESCO, ditCieco, orga- niste aveugle, mort en 1090, est le plus ancien qu'on sache avoir ex- cellé dans la musique instrumentale depuis l'invention de la gamme et du contrepoint. Voy. Hist. de Bur- ney , t. II. FRANCHI , s'est fait connaître, vers 1780, par différentes ariettes, qui eurent beaucoup de vogue. FRANC ISCELLO, le plus grand violoncelliste du commencement du dix-buiii^iue sit'cle , vécut d'abord 239 à Rome, d^où lise rendit , en 1725, à Naples', et peu de tems après , à Vienne , au service de l'Empereur. On y a gravé son portrait, où il est , représenté jouant sur son instru- ment j mais sans nom. Il semble qu'il a demeuré à Gênes les der- nières aiinées de sa rie. Quanz l'entendit à Naples , Fran- çois Benda à Vienne, et Duport à Gênes j tous s'accordent à le recon- naître comme un maître inimitable sur son instrument. Gemiuiani ra- conte qu'il accompagna un jour, à Rome , une cantate avec violoncelle obligé , d'A. Scarlati, où ce grand maître tenait le fortepiano. Celui-ci fut telltment extasié du jeu sublime et délicat de Franciscello , qu'il s'é- cria que c'était un ange caché sous les traits d'un mortel. On peut lire, dans les légendes, les détails inté- ressans du pèlerinage que Duport fit à Gênes exprès pour l'entendre. FRANCISCONI (Jean), vir- tuose de chambre du comte de Hes- senstein , ne à Naples , a fait graver à Amsterdam, en 1770, six quatuors pour le violon. FRANCO , de Cologne selon les uns , de Paris , de Liège et même de de Normandie selon d'autres , est auteur d'un manuscrit , conservé dans la bibliothèque Ambroisienne de Milan , intitule ^rs cantus vien- swahilis. Il paraît être l'invenfleur de la mesure des tems dans la mu-, sique, invention qu'on avait attri- buée mal-à-propos à Jean de Mûris, plus moderne de deux siècles. Ik était célèbre en 1066, et vivait en- core en 10^3. Voy. l'Introduction.; L'v^r.ç oantus niensurabilis , im- primé, en treize chapitres, dans le tome III de l'ouvrage de M. Ger- bert ( Scriptores ecclesiasLici da musicâ sacra potissiniuni) estbiea plus complet que celui découvert par Burne^-^, dans la bibliothèque Bodleicnne d'Oxfort j qui n'a qua six chapitres, suivant la descriptioTt, qui s'en trowte dans l'Histoii; gé- nérale de la musique, t. II , p. 179, On lit d ns un manuscrit du Va- tican , intitulé : Compendium Joan- nis de Mûris , un passage qui laisse voir que Mûris ne prétend it pas lui-même à Fhonneur d'avoir in- venté la mesure. Voici ce passage ; 1 Deinde Guido monacus oui coni'" 2^0 , F R posltor erat gammalis qui mono- chbrdum dicitur , voces lineis et spqtiis divi débat. Post hune, ma- £;ister Franco qui invenit in cantu viensuranijiguraruni. FRANCK ( Michel) , poète cou- Tonné et collè,2;ue à Vécole de Co- bourg, lié àSchleusingen le 16 mars 1609, mort le 24 septembre 1667, n publié à Cobourg , en lôSy , Geistlichen Har/enspiel , a. s. 3o ■vierslimmi^en arien nebst gênerai- bass Voy, vValther. FRATNCK ( Sébastien), frère aîné dn précédent, en dernier lieu ma- gister et diacre à Schweinfurt , né à Schleusingen le 18 janvier 1606, mort le l'J. avril 1G68. Welzel , dans son Histoire des chansons ( Lieder- historie ) , parle de lui comme d'un musicien excellent , et assure qu'il a écé, dans cet art, l'élève du cé- lèbre Théologue , Théophile Gross- geliauer. FRATNCSE (Jeaw-Wolfgang), médecin de Hambourg vers 1680, était en même lems evcellent com- positeur, n péril en Espagne, (où il jouissait des bonnes grâces du Roi), par la méchanceté des envieux. Il a composé onze opéras , qui ont été représentés à Hambourg, depuis l'année 1679 jusqu'en 1686. Wal- iher les cite , p. 253 , sous le seul nom de Frank. Il a encore publié plusieurs autres compositions reli- gieuses , entr'aulres Muslhalische andachten. FRATMCŒUR (F.), surintendant de la musique du Roi, naquit à Paris ^ 'j.i septembre 1698 Dès sa jeunesse Î1 fut très lié avec Rebcl : on ne les connaissait tous deux que «-ous le nom des petits violons. Voyez les Confessions de J. J. Rousseau. Francœur entra à l'orchestre de rOpera en 1710. En 1786, Rebel et lui furent nommés inspecteurs de ce théâtre; et, depuis lySi jusqu'en 1767 , ils furent chargés de sa di- rection. A l'âge de près de quatre- vingts ans, Francœur eut le courage de se faire tailler de la'pierre , cl il fut parfaitement guéri. On a de lui deux livres de sonates , composés dans sa jeunesse. Il a fait, en société avec Rebel , plusieurs opéras , en- tr'aulres , Pyrame etThisbé; Zélin^ dor ; Scanderberg j Ismène, etc. Voy. Labordc. FRATsCŒUR (Loms), premier violon de FOpéra , mort le 17 sep- tembre 1745, fut surnommé l'hon- ncte homme. I'. n'hérita de son père, dit Laborde, que des senlinicns qui lui assui'èreni un si beau nom. FRANCŒUR ( Louis-J seph) , fils aîné de Louis Francœur , naquit à Paris le 8 octobre 1788. H fut élevé par son oncle François Francœur , qui le fit entrer à l'opéra, comme violoniste , en 1752. En lyb'y, il fut nommé maître de musique en pre- mier de l'orchestra de l'Opéra , et conserva ce titre jusqu'en 1779, oii il fut changé en celui de directeur rt chef de Forchestre. Jamais , dit liaborde, cet orchestre ne fut mieux composé , et jamais la musique n'y a été mieux exécutée. En 1772, Francœur publia un ouvrage, intitulé: Diapason de tous les inslrum(>n5 à vent, que les com- positeurs devraient consulter. Il a donné à l'Opéra, en 1776, l'acte d'Ismène et Lindor, et a retouche l'opéra d'Ajax, en 17-0. , FRANC KEN AU (Georges FRANCK de), d'abord professeur et docteur en médecine à Wittcmberg, puis constillcr de ju-tice et premier médecin à Copenhague, naquit à Naumbourg le 3 mai i644- ^" ^^'7^1 il soutint , à Heidelberg, une ihèse ( De niasicâ ) , dans laquelle il dé- montra q(!e la musique pouvait être uùle aux méd'^rins dans le traite- vacwl des malades. Cette ihèse se trouve parmi ses autres Disserta- tions de médecine , à la fin de se.s vingt satyi'(vs. Il est mort à Copen- hac;ue le 16 juin 1704- Voy. Wal- ther. FRANKLIN ( Benjamin ) , né à Boston le 17 janvier 1706. Ce grand physicien, à qui les sciences natu- relles ont tant d'obligations, s'ist encore acquis de nouveaux droit5,à la reconnaissance des musiciens par rinvenlion de l'Harmonica. Franklin était assez musicien pour jouer lui-même de son instrument» Il pst mort dans sa patrie en 1790. FRANCUS ( WoLFGANG Ammon\ a publié, vers 17Ï0 , un livre de musique chorale. Adlung , dans son ouvrage (Musik. gelahrth) n'en donne pas d'autres renseignemens , son exemplaire s'étant perdu p ar incendie. F R FRANGIPANI (CLAUDE-CorîvE- tius ) , Vénitien, est auteur d'un poème dramatique , intitulé Trage- dia , qu'on mit en musique, et qui fut joué devant Henri 111, roi de France , lorsqu'il vint à Venise. FRANZ ( Charles ) , autrefois musicien de chambre du prince d'Esterhazy , le premier et presque le seul virtuose au bariton , instru- ment aussi difficile qu'agréable , Tiaquit à Langenbielau en lySS. Son oncle, alors corniste et intendant de Ja maison du comte Zerotin à Fal- kenberg , chez qui il passa depuis sa neuvième jusqu'à sa dix-huitième année , lui enseigna la musique et l'é conomie rurale. A l'â"e de vinet ans, Ji entra , pour Je cor, au service de l'évêque d'Olmutz , où il parvint , par ses exercices et son zèle, à un tel degré de perfection , qu'il n'y avait aucun virtuose au cor qui eût pu rivaliser avec lui. Il excellait €urtout à produire, par la main seule , les demi-tons avec une pu- reté étonnante et par une prestesse surprenante, autant m crescendo qu'tw decrescendo. Après la mort de révêque , le prince d'Esterhazy Fap- pela a Vienne, et il resta pendant quatorze ans dans la chapelle de ce seigneur. Ce fut dans ce teras qu'il apprit à jouer du bariton , et qu'il y acquit cette habileté étonnante qui l'a rendu très-célèbre en Allemas^ne, dans la dernière moitié du dix-hui- tième siècle. Le prince lui ayant refusé la per- mission de se marier, il quitta son service pour entrer dans celui du cardinal de Bathyani, à Presbourg. Il ne quitta le cardinal qu'au bout de huit ans , lorsque , à l'avènement de l'Empereur Joseph II , le cardinal fut obligé de renvoyer sa musique. Franz se rendit ensuite à Vienne, et y demeura pendant deux ans. Dans cet intervalle , il y a donné douze concertos de bariton , qui furent Irèsapplaudis. Depuis 1786 jusqu'en 1788 , il voyagea en Allemagne pour y cher- cher une place convenable, et il était alors résolu de voir aussi la France, l'Angleterre, la Hollande et la Russie. Le bariton de Franz resseTn])le , au re.ste . à l'instrument df LidI , à la seule exception que celui de Franz est monté, de seiKe cordes d'archal au-dessous du col , et de sept cordes de boyaux au dessus. Tous ceux qui ont entendu cet instrument, s'accordent à lui attri- buer un effet doucement mélanco- lique. Le morceau dans lequel Franzî déployait le plus ses talens et cliar- mait ises auditeurs, était une can- tate que le grand Jos. Haydn avait composée expressément pour le ba- riton , sous le titre : Complainte de l'Allemagne à la mort du ^rand. Frédéric. Le t?xte de cette cantate , que Franz chantait en même teros d'une manière très - agréable , se trouve dans la gazette de Bossier , année 1788, p. 47- FRAJNZ, Allemand de naissance, élève de Concialini , excellente basse-contre et musicien du roi de Prusse, jouissait, en 1790, «Tune faveur qui le mettait en butte à la jalousie des Italiens Ea 1788, il chanta , devant la cour, la partie de la basse -contre dans l'oratorio la Mort de Jésus, par Graun. FRASl ( Miss ). cantatrice agréa- ble , élève du doct. Burney, j uis- sait de beaucoup do réputation , à Londres, vers 17-18, époque où Haendel y donna ses oratorios, dont elle chantait les premières par- ties. FRAUENLOB (Henri), mort à Mayence en i3i7, rétablit les an- ciennes ballades. Les dames de sa patrie, pouT'témoignr r leur recon- naissance des vers et des poèmes qu'il avait faits à la louange du beau sexe, l'accompagnèrent à la tombe. y portèrent elles-mêmes son corps , et versèrent une quantité de vin sur son tombeau. Son épitaphe existe encore dans la cathédrale de celte ville. FREDDI, un des meilleurs vio-^ lonistes de I\;cole de Tartini , vivait à Rome vprs 17(^8. FRÉDÉRIC II, roi de Prusse, m dirigeant lui-même tous les détails d'un grand royaume , trouvait le tcms de jouer tous les jours de la flûte pour se désennuyer, et com- posa un menuet dans sa tente après avoir perdu la bataille de Collin. Le goût de ce prince pour la musi-^. que avait cela de remarquable, qu'il s'était formé et développé malgré la défense de son père. Si Frodéric- 16 a42 ï' îi Guillaume eût découvert qu'on avait méprisé ses ordres , les virtuoses qui auraient élé complices de la désobéissance auraient élé pendus. IjC prince prenait le prétexte d'une chasse pour faire de la musique, et c'était quelquefois dans une caverne 'ou au fond d'un bois qu'il établissait ses concerts. Frédéric II, qui ne pouvait pas souffrir la poésie de ses compa- triotes , n'aimait guère que leur musique. Ses deux auteurs favoris étaient Graun , pour la musique vo- cale , et Qnanz pour celle de flûte. Ce Quanï avait été son maître pour cet instrument, et l'élève - roi en •jouait aussi bien que le professeur. La musique de Berlin était plus véritablement allemande que celle d'aucune partie de T Allemagne ; car on n''exécutait que les opéras de Graun, d'Agricola et de fiasse, et encore très peu du dernier, quoi- que supérieur aux deux autres, sans doute parce qu'il avait le malheur d'être trop Italien dans &a ma- nière. Les virtuosesde Frédéric II étaient soumis à une discipline aussi sé- vère que celle de ses soldats. Voilà pourquoi la musique a été slalion- naire dans ce pays pendant tout le règne de ce prinCe. Vous croyez , disait à un Français le célèbre or- ganiste Sc'baslien B ich , vous croyez •que le Roi aime Ta musique ,• non , il naiine (jue lajlute,- et encore si vous croyez quHL aime la flûte , a3'^reulh une académie de musique dans laquelle il ne se réservait aucune préroga- tixe sur les autres membres. FREDI ( L^AURA ) , cantatrice cé- lèbre à la oour de Mantoue vers 1700. FRKHER ( Paul) , médecin à Nuremberg, ne dans cette ville en 161 1 , mort en 1682 , a écrit un ou - vrage , sous le titre TheaLriini 'vi- roruin erudilione cJaroruni , que son neveu Charles Joacli. Freher a publié en 1688. L'on trouve dans cet ouvrage les portraits et des no- tices biographiques sur beaucoup de savans et même de musiciens, tels qu'Orlandus Lassus , Philippe de Monte , etc. FREIGIUS ( Jean Thomas), docteur en droit, en 1676, fut ap- pelé k Allorff en qualité de recteur, f t y mourut le 16 janvier i583. Son Pœdagogium , qu'il avait composé pour ses deux fils, et qui fui im- primé à Bâlo en i582 , contient aussi, depuis la page iSy jusqu'à 218 , une courte instr ction df* musique , en i"orm.e de questions et de réponses. FREISLEREN , musicien alle- mand à Paris, y a fait graver, vers 1784 , f^ix duos pour flûte. FREISLICH ( Jean Balthasar- Chrétien ) , vint, en 172e , à Son- dershausen , où it lutta avec Slœlzel pour obteiiir la yilace de maître de chapelle. Les prolecteurs qu'il sut se faire l'emporlèrint sur le mérite , il obtint la place, et Slœlzel se rendit à Gotha, où on le reçut avec empressement. Les compositions de Freislich n'étaient cei-endant pas sans mérite, elles se distinguaient par quelque chose de particulier et d'agréable , cl fiar des inveniions neuves. Voy. Adlung, Musik. ge- lahrtheit. Le prince fat si content de ses lalens . qu'il l'envoya à Dresde pour y prcf dre , chez le célèbre Hcbons- treit, des leçons de pantalon. Fieis- lich y resta une année entière 5 au bout de ce tems, il revint, appor- tant avec lui son instrument, et s'y fit entendre peu de tems après par un seul morceau , l'unique fruit de ses études d'une année enlière. Le prince en fut cependant content, parce qu'il le jouait fort bien , et qu'il fit connaître toute 1 harmonie et toute la force de cet instru- ment En 1751 , il fut appelé à Dantzick comme chanteur et directeur à Tor- chestre de TOpéra de cette vill >. , k la place de son < ncle paternel. Il y vivait encore en 1757. Il a écrit befluconp, tant po'«r la chambre que pour Péçlise j mais on ne connaît qii'nne s<'ulede ses com- positions ( un trio pour le clavecin) qui fut imprimée. FREISLICH Maxtm^lik^-Théo DORE ) , maiire de chapelle à Dant- zick, né à Immclborn , dans le pays de Meinuneen , le 7 ft-vrier 1673 , mourut à Dantzick le 10 avril lySi. On le compte parmi les bons com- positeurs de ce tems. FRELDENTHALER ( Gnir.- lauthe), natif de lleiîbvon , dans le royaume de Wurtemberg, facteur de pianos , est très renommé pour la foîidité de cet instrument , pour la simplification de la mécanique, et pour la qualité du son. Ses pianos à queue lui ont mérité les suffiages des artistes de la capitale etde l'étranger. . FRENEUSE ( Jean - Laurent LEGERE DE LA VIEDVILLE de), né à Rouen en 1674, prit, en 1702, la défense delà musique française contre l'abbé Raguenet, et écrivait une brochure ( Compa- raison de la musique française et de la musique iialienne ) , pr.ur ré- futer le parallèle de ce dernier. L'abbé Raguenet ayant «léfeudu en- core son opinion , F'rerevise lui ré- pondit une seconde fois av;^c beau- coup de chaleur, et soutint que la musique iuslienne était dénuée de. tout agrément et de tout mériip. Ce dernier traite a pour titre : l/Ait de décrier ce (f\i'on n'entend point. 11 mourut garde-des scçaux du par - 244 F R lemcul de Normandie , le lo tioVein* bre 1707. FKESCHI (Jean) , a publié, en ï535, Reruni musicalium opiiscu- lutn. Debure , dans sa Bibliographie instructive , dit que c'est un livre fort ingétiieux. V. Laborde. FRESCOBALDI ( Girolamo ) , organiste à l'église de Saint-Pierre à Rome , né à Ferrare vers 1601 , fut regardé comme le meilleur organiste et comme un des meilleurs composi- teurs de son tems. Il fut le premier, parmi les Italiens , qui joua dans la manière des fugues. Parmi le nom- bre d'excellens élèves qu'il forma , nous citerons Froberg«r, que l'em- pereur Ferdinand III Ini adressa pour l'instruire , et qui , dans la suite, réalisa parfaitement toutes les espérances que son maître avait fait concevoir de lui. Laurent Penna appelle Frescobaldi II maestro de suoi tempi. M. E.-L. Gerber prétend que Barthélemi Grassi, un de ses élèves, publia en 1628, à Rome, le pre- mier des ouvrages de Frescobaldi , sous le litre : // primo libro délie canzone a uno , due , tre et qiiatro voci. Le docteur Barney , mieux informé, dit que le premier ouvrage de Frescobaldi parut \ Rome , en i6i5 , sous le titre lUcercarie can- zoni Francese faite sovra diversi oblighi in parlitura. Les Tocate per cembalo , du même auteur, furent publiées à Rome en 1637. Selon Della-Valle, Frescobaldi vi- vait encore en 1641. 11 était élève de Milleville , lequel florissait en 1600. Dès sa plus tendre enfance, il s'était rendu tellement célèbre par son exécution dans le chant, que Jes premières villes de l'Italie se disputaient l'avantage de posséder ce jeune chanteur j on porta même l'enthousiasme jusqu'à le suivre dans ses voyages d'une ville à l'autre, pour jouir plus long-tems du plaisir de l'entendre. FREUND ( Corneille ) , ne à Borna, compositeur et chanteur à Zwickan , mort en iSgi , est compté parmi les premiers compo- siteurs de musique chorale de l'Al- lemaguf. FREZZA (Giov.), de Treviso, est auteur d'une pièce donnée à V'^nise en 1692 , intitulée • Lrt fede credtita tradinienlo. On a de lui des canons d'un travail ad- mirable. FRIBERTH ( Charles ) , maître de chapelle à Vienne, y a publié en 1780 , en société avec Lcop. Hoffmann : Recueil de chansons allemandes pour le clavecin. FRIBERTH (Joseph de ) , maî- tre de chapelle de l'évéque de Passau , a composé , vers 1780, plusieurs opéras , savoir : i**. le Sort des Dieux ,• 2°. les Effets de la Nature, 3*^ Adelstan et Rosette ; 4** la Petite Glaneuse. FRICK ( G. ) , habile corniste , 'fit graver , en 1769, à Paris, qua- tre qua,tuors pour son instrument. FRICK ( Jeaji - Adam) , direc- teur de l'orchestre du magistrat de Hambourg en i74o- Matheson , dans son Ehrenp/orte , l'appelé uu fort bon compositeur. FRICK ( Philippe- Joseph ) , ci • devant organiste à la cour du mar- grave de Badfi-Bade, le premier vir- tuose allemand sur l'harmonica, e,«t né à Willanzheim , près Wurz— bourg, le 27 mai 1740, et vivait , en 1790, à Londres. En 1769, il voyagea en Allema- gne avec un harmonica, qu'il avait construit lui-même dans la manière de Franklin , et s'y fit entendre avec beaucoup de succès. Il fit alors des essais pour découvrir une matière semblable à la peau humaine, aCa de rendre cet instrument plus cona- mode pour les amateurs, à l'aide d'un clavier ; mais on n'a rien ap- Èrit du résultat de ses recherches, ►epuis 1786, il avait abandonné l'harmonica, à cause de l'effet nui- sible qu'il produisait sur les nerfs. Outre son ouvrage connu ( Aus- "weichungs Tabellen fiirhlavier unii Orgehpieler)^ dont la première par- lie parut à Vienne en 1772 , en sept feuilles in-fol., le conseiller Meusel, dans son Lexicon des artistes, en cite un autre sur la basse continue, qu'il dit avoir été publié en 178^, et dont il parle très avantageusement. FRIDERICI (ChkétiÈn-Ernest), un des plus célèbres constructeur* d'orgues et fabricans de clavecins , né à Merane en 1712 , mort à Géra en 1779. Pendant qu'il habiiaii €C Jcmîcr cnilroH , îï n ccnslruit cinquante orî;ues ,• psririi Jrsquels «jn regarde celui de Ciiemnil7,,coinme le meilleur. Ses clavecins cl ses iorle-pianos en forme de clavecins , auxquels il a donné le nom de ^ortbien , étaient fort estimes. Il a fait imprimer, en 1770, un avis Sur sa découverte d^une manière de produire des ondulations sur le clav^'cin. FRIDZERT (Alexandre Marie- Antoine FRIXER , dit), est né à Vérone le 16 janvier i']^!. A Tâge d'un an , il perdit la vue^ et ce pre- mier revers indiqua qu'il devait s'at- tendre à une carrière tiaversée par le malheur. A liuil ans, il fabriqua des insirumens enfanlins , sur les- quels il fit preuve de son aptitude pour la musique. II n'eut qu'environ neuf mois de leçons de violon , données par cinq maîtres différens. A onze ans, il fit lui-même sa pre- mière mandoline , sur laquelle il apprit seul. Il apprit seul aussi , depuis, la flûte , la viole d^amour, l'orgue , le cor et autres instrumens. Pour toute leçons de composition , il n'a reçu dans toute sa vie qu'en- viron trois quarts d'heure de con- seils et de corrections sur un œuvre de sonates fort difficiles qu'il avait composé dans Tâge où l'on ne doute de rien. A vingt ans, il élaix musir- cien , architecte et poète j mais 11 cultiva la musique de préférence. Pendant trois ans, il toucha l'orgue de la Vierge del monte Berlco de Vicence , ville où il fut élevé. A Tingt-quatre ans,il quitta la maison paternelle, avec un jeune homme aussi étourdi que lui. Les concertos deTartini, et quelques morceaux de Ferrari et de Pugnani, compo- saient alors son répertoire. Il y ajouta quelques essais de sa com- position. INovare fut la première ■ville où se fixèrent ses pas vaga- bonds. Il eut partout des succès , tant sur le violon que sur la man- doline. Il surprenait tout le monde par la facilité et la précision avec lesquelles il improvisait l'accompa- gnement d'une sonate quelconque, et quelque fut le talent qui l'exécu- ïât. Ce qui surprenait encore da- xaninge, c'était sa promptitude à retenir un morceau, quelque grand 5^11'il l{i-t..il Iiù a suffi souvent d'eu- R 245 tendre une fois «n concerto de Vrotti poni- l'exécuter exactement sur son violon. Arrivé h Paris , il se fit entendre au Concert Spirifuel, où il débuta , avec succès, par un concerto de Gaviniés. Après deux ans de séjour dans cette ville , il parcourut le nord de la France , la Belgique et la lisière de l'Allemagne qui borde le Rhin. Il resta dix-huit mois à Stras- bourg. Il y composa deux opéras en trois actes, dont un lui avait été confié par un poêle qui agit mal envers lui. En 1771, il revint ai Paris , où il fit graver six quatuors J)our le violon, et six sonates pour a mandoline. Après avoir donné l'opéra des deux Miliciens, qui eut du succès, il voyagea dans le midi delà France , et fut partout accueilli avec distinction. De retour à Paris, il imagina un bureau typographique, dont il construisit lui-même le mo- dèle , et sur lequel il composa prcs- qu'en entier ses Souliers mordorés < qui furent joués {\vec succès , el dont les représentation s furent néanmoins suspendues après la douzième. En- nuyé des tracasseries de coulisses, il suivit en Bretagne le comte de Ghâ- leaugiron. Il resta douze ans avec lui. Celte retraite fut adoucie par deux voyages à Paris. 11 donna l'o- péra de Lucette , qui valait vingt fois les Souliers mordorés et les deux Miliciens , et que la cabale fit tomber. Avant de retourner en Bretagne, il fit graver deux concertos pour le violon. La révolution survint , et il se détermina à reprendre ses voyages. Il resta à Nantes, où il forma une académie philarmoniquc. Mais, il 1794. il lut ibrcé de se réfugier à Paris. Le Lycée des Arts le reçut au nombre d? ses membres. Non seulement il y joua des con- certos de violon et des morceaux concerlans sur la mandoline, mais encore il y fit chanter la petite Mayer, og,éc de onze ans, à laquelle il avait donné cinq mois de leçons, Il forma encore une société philar— moniqne qu'il plaça d'abord au pa- Ifds du Triîninat , et cnsaiie à l'.in- rten magasin de l'Opéra , rue Saint- Nicaise. Ccst de là , comme il ffî dit lui-même, qu'il a saule jusqu'ï, ylnvcrs , j)ar l'explosiofi, du, lu^^ 2ZG F R machine infernale du 3 nivôse an ç) PoTi^atit son séjour à Paris , M. Fritîzpri a publié un œuvre de cluos pour di'ux violons concerlans; une symphonie conccriante pour lieux viuliyus , alto et orchestre, d<>ux cahiers de six romances, avec "accompaijnement de piano 5 une scène tirée de son opéra des Thcr- mopvlos; et enfin un deuxième livre de qualuors, dédié à nos petits ne- veux , non qu'il eût la prétention d'envoyer son ouvrage à la posté- rité , mais parce qu'il ne croyait pas si près de »noiis le génie qui nous a ramené le tems et le loisir de laiie paisiblement de la mu- sique. ^ Depuis que cet artiste habite la Belgique , il s'est fait , comme beau- coup d'autres , marchand de mu- sique et d'initrumens. Ses deux filles, ses élèves, réu- nissf-nt plusieurs talens : elles sont £;randes musiciennes , et l'aînée sur- lor.t joue admirablement sur le vio- lon les concertos de Viotti- . F R 1 E D lU C K ( Ignace ) , de T*ri;'di'nberg , bénédictin ^ excel- lent Aiv>lonisle et violoncelliste à Prague , y naquit en i']iç\. Il fut élève du célèbre Slamitz, et par- TÎnt, j)arses leçons, sur son inti- truiiK nt favori , le violoncelle , à un tel degré de pcriection , qu'il était en élat d'exécuter, avec la plus grande aisance , les concertos les plus difficiles. Ses talens lui valurent l'honneur que Frédé- ric II , lors de son séjour à Wald- stadt, en iJohême. l'invita deve- nir cliez lui , et l'écouta avec plai- sir. Il a écrit beaucoup de pièces et de concertos pour son instru- jnent. Dans un âge avancé l'insiruc- lion de la jeunesse dans la musique Tocale et le violon , fut encore son occupaliou favorite. Il mourut à Prague , en i 88 , âgé dcsoixante- jjeuf ans. FRIKER (Mag.-Jfan-Louis) , ci-devant ministre dans le pays de Wmteraberg i il a inventé une théorie de musique basée sur des principes d'aiithmélique , qu'il op- posa à celle d'Euler j il la prit en- suite pour la base d'un système de mcthaphysique , dont (lEttein- ycr dans son ouvrage : Irrdisch&n undhimmlischen philosophie, t. 'Sf p. 256 et suiv. , a conservé Ves- quisse. Frilccr eut le défaut de se perdre dans des idées fantastiques, comme tous ceux qui cherchent dans la physique les principes d'un art fondé sur l'organisation hu- maine. FRISCHMUTH ( Jeaw - Chbé- TiEN ) , maître de musique au théâ- tre national de Berlin depuis 1787 , est né à Schwabhausen dans le, pays de Gotha en 1^4^ ^^ ^^^ ^^' bord musicien et acteur à diffé- rentes troupes; resta ensuite quel- que tems' à Goiha , et vint , en 1785 , à Berlin comme directeur de musiqu»^ au théâtre de Dublin. Il a été gravé de sa^ composition , à Amsterdam , trois sonates pour le clavecin , et six duos pour violon. Pour le théâtre , il avait composé , jusqu'en 1790, 1°. lEmpire de la mode ; a'' la Femme nkalade ; 3" Clarisse; trois opéras, dont aucun n'a été imprimé. FRISCHMUTH ( Léonard ) , claveciniste à Amsterdam en 1762, y a publié successivement , i^ deux peliis recueils de pièces pour le clavecin 5 2.^ six trios ])Our le cla- vt;ciû avec llûte ; 3'^ trois concertos de Tartini , arrangés pour le cla- vecin , et autres ouvrages de lui peu estimé. FRISIANI ( Jeaw ) , chanteur célèbre de Milan , vers 1690. FRITSCH, musicien de Leipsiclc, vers 1760, s'est fait connaître par diverses pièces pour orchestre , et par des solos et des trios pour, le clavecin. FRITZ (Berthoi.d), célèbre faw bricant d'instruments , et mécani- cien de Brunswick, né en 1697,^ mort le 17 juillet 1766 , âgé de soixante- dix ans, était fils d'un vjieunier de campagne j destiné aa métier de son père , il ne reçut aucune instruction, et cependant il parvint, par son génie seul , à construire plusieurs positifs d'or- gues , et une grande quantité de forto-pianos , on partie à plumes , et en partie à marteaux. Il cons- truisit outre cela , plus de cinq cents clavecins , dont une partie n été envovée en Russie et jusqu'à Archansel. Ils se disliogutut tous r R 2/t'j jifiT une force extraordîtiaire dims 1 la basse. 11 s'est encore rendu cé- lèbre comme mécanicien par plu- sieurs horloges à musique , par des- oiseaux à chant , des métiers à tisser , et par un moulin à |vent horizontal , dpnt il' est Tinven— teur. A tous ces mérites >il a^ joint en- core celui d'être l'auteur d'un Traité fort estimé par les musiciens, qu'il fit {)ublier à Leipsick , en lySy, sous le titre : Jinweisung , wie riicin Klaviere , clavecins und. or^ ^eln nach einer meckanischen art in. aile II zwœlf tœnen gleic.li rein, stiininen konne ( Instruclion pour accorder les lorté-pianos . les cLi- "vecins et les orgues par une mé- thode purement mécanique, avec la même pureté par tous les. douze tons ). Ce traité eut , en in58 , une seconde édition 5 il y laisse aux ma- iJiématiciens leurs calculs sur le tempérament , et assigne à une Ijonne ouie un cercle de quintes et d'octaves , qui sufGt pour accorder les instrumens avec Ja pureté la plus parfaite. F RI TZ ( Gaspard ) ,. violo- niste excellent, et fort bon compo- siteur pour son inslrumeut , vivait encore en 1790 à Genève , où il de- nieujail depuis trente ans. Il avait alors soixante -dii ans , mais il jouAil encore aveCf le feu et Far- deur d'un jeune homme de vingt- cinq ans. Il avait étudié dans sa jf^uiusse à Turin chez Semis.5 et iBurney assure que son coup d'ar- chet, et son expression étaient eu- cncore admirables. Il se proposait alors de publier six symphonies. Outre cet ouvrage , le sixième qu'il publia , il a été gravé, à Amsterdam , six duos pour violons, et six quatuors , et quelques cauvres de sonates. * FRORERGER ( Je aw- Jacques) , lié à Halle , en Saxe , vers Tan iG35 , fut envoyé par l'empereur Ferdinand III , à Rome pour y prendre des leçon du célèbre Yrescobaldi. Lors de son retour en i655 , ce rrince le nomma or- ganiste de la cour. Il fut en Alle- magne le premier qui , de ce lems, cojnposa poj^ï" le clavecin avec go&t. Eu ret04iriiaut, de Rome à Vienne , il passa par Paris , eG adoj-ta , pour le clavecin , la ma- nièio et le goût que (ialot et Gau- thier , alors beaucoup en vogue , avaient établis sur le luih. Quel- que tems après , il lit un voyage à Dresde, où, entr'autre choses, il exécuta devant l'électeur Jfan Georges II , six toccafes , huit capricci , deux ricercati et deux. suites , qu'il avait tratiscrit lui- même dans un livre élégamment relié, dont il Ct ensuite hommage à rélectcur • ce prince lui fit en retour présent d'une chaîne d'or de prix , le traira magnifiquement, et lui remit à son départ une lettre pour l'Empereur. Eu 1662, Froberger se rendit eîi Angleterre ; dans son voyage , il eut le malheur, en traversant en France de tomber dans une bande de brigands, et d^ètre capturé en» sviite sur la taer par des pirates, de sorte qu'il ne put sauver que quelques ducats, qui se trou\ aient cachés dans ses liahits, L-ors de son arrivée à Londres , il n'avait d'au- tre vêtement qu'un misérable habit de matelot , et ce fut avec cet accoutrement qu'il se présenta à 1 organiste de la cour de Londres, auquel il offrit ses services comuse souffleur. Il exerça ce métier peu- dant quelque tems , tant à l'église qu'à la table , à la sntisfaciion de sou. maître. Mais à l'occasion da mariage de GliarlesII avec l'a [prin- cesse Catherine de Portugal , soa attention s'i^tanc portée plutôt sur la pompe qui l'environnait , que sur srs> soufflets , il les leva un peu .plus haut qu'il ne fallait; l'orga- uiste lai en fit des reproches, et le. maltraita mè.me d'une manière ( 'us réelle encore. Froberger souf- frit tout avec patience, mais ilsair sit le moment oy les njusiciens de la chapelle s'étaient retirés dans uu cabinet voisin , et exécuta alors quelques dissonances au positif , qu'il résolut après de la manière Ja plus agréable et la, plus habile, L ne des dames .de la table du roi^ qui, à Vienne, avaitété son élève, le reconnut à la manière avec lar quelle il venait d'exécuter sa rcso- intion. Elle l'appella à l'instant, ct le, présenta au Roi , qui fit afv- porter à côté de Ku "ïi jcia.^ecjtxi^ 2AS F U sur lequel Froberger charma toute la société. Quelque tems après , il retourna à Vienne, comblé d'honneurs el d« présj'ns ^ m;iis tout avait changé pendant son absence , .e manière j qu'il 'se vit obligé au bout de peu de tems de se retirer à Mayence , pour éviter les effets de la disgrâce de l'Empereur. 11 Y mourut céli- bataire à l'âge de soixante ans. Outre les deux ouvrages impri- més . cités par Walther , on con- naît encore de sa composition , un ouvrage en quatre parties , et un manuscrit , dans lequel il a cherché à peindre en musique les évènemens de ses voyages. Mathe— json était le possesseur de cet ou- vrage , et en parle dans son Eh- renpforle. tiiŒLICH ( Georges ) , éche- vin d'Ausbourg , a écrit une petite Dissertation , voin Preiss , lob und nutzbai heit ( De la valeur, de la louange et de Tutilité de l'art charmant de la musique ) , qui a été insérée en 1728 dans le troi- sième cahier du premier volume de : Beyschlag syiloge 'varioruin opuscuîorum qui parut alors àHalle en Souabe. FROMM. ( André ) , mag. pro- fesseur et musicien à l'école nor- male de Stetlin , y fit imprimer, en 1649 , wn 'icte de musique : />e divite et Lazaro , à qua- torze voix , en deux chœurs , et quelque tems après i\n dialogue pastoral à dix voix. Voyez Wal- ther. FRONDUTl ( J. B.) , de Gubbio , a donné, en 1701), à Tu- rin, un opéra inlitylé ; Impegna degli Dei per le glorie d^Enea. FROSCHIUS ( Jean ) , docteur en théologie, et prieur des Car- mes à Ausbourg , a écrit, en 1 535, Opusculuin rerum musicaliuin , qui est parfaitement bien imprimé. ,V. Hawkins FRUH (G GoTTLiEB ) , orga- ganiste a Téglise principale de S^iniBlaise , à Mulhausen , né dans la même ville , a fait impri- mer , en 1783 , trois sonates fa- ciles pour le clavecin. On a en outre de lui quelques concertos et sonates pour harpe , aiu.si que quelques préludes de musique 9\m- ]de pour l'orgue , tous en manus-» crit. FRUGONI ( L'abbé Chjuiles- Inwocent ) , génois , mort , eu 1770, à Parme, fut Fun des meil- leurs poète lyriques de sa nation. Il traduisit *'xx italien 1 opéra de Castor et PoUux , el imita Phèdre de Racine. Traetla mit en musique les deux pièces de Frugoni , qui furent représentées à Parme. FUCHS ( Georges Frédéric ) , né vers 1770 , a composé un grand nombre de symphonies et de qua- tuors, oiî l'on reconnaît beaucoup de talent. Il se dit élève de Haydn ; mais les seuls élèves qu'avouait Haydn . sont MM. Pleyel , Neu- komm et Lessel. FUCRALDUS, écrivain du douzième siècle , a laissé un ou- vrage sur la musique , eu manus^ crit. FUGGER , organiste célèbre de Nuremberg , vers iSqS. F U G E R ( G.-F. ) , fils d'un prédicant de Heilbronn , établi à Tubingue . a fait graver à Zurich , en 1783 , un ouvrage sous le titre : Characteristiche klavîer stiiche. Cette collection renferme les douze morceaux caractéristiques suivans , savoir ; i*^ pétulance j 3*^ vivacité , 3** gaieté; 4** sérénité; 5** joie et réjouissance ; 6^ Tendresse; 7** de- sir ; b'^ orgueil et audace ; 9** mé- lancolie et inquiétude ; \o° rage et fureur ; 1 1** peine etmenace ; i'2^ ca- resse et flatterie. FUMAGALI (Antonio "), habile violoniste de IVlilan , vers 1780. FUMAGALLO ( Catarina ) ^ cantatrice célèbre, vers 1760. FUNCCIUS (Fr.) , chanteur à l'école de Saint-Jean à Lunebourg, en 1664 , musicien et compositeur di-tin§[ué de son tems. FUINK ( Christlieb - Benoit ) , magister et professeur de physique à l'université de Leipsick depuis 1773, né à Hartenstein , dans le pays de Schœnbourg , le 5 juillet 1736 , a écrit une dissertation la- tine : De sono et tono, dont il a été donné , au magasin de la physiqus des mathématiques et de l'écono- mie, de Leipsick, année 1781 çt 1782 , une bonne traduction alle- maudc sous le litre , Vcrsuch ûber die Lehre vont Schall un^ Ton. 11 est mort à Leipsick , le lo avril »F U NK ( Davi» ) , d'sbord chanteur à Reichenbach , né au même endroit , musicien excellent et virtuose sur le violon , la viola da gamba , l'angélif^ue , le clave- cin et la guitare , était un génie qui embrassait tout. 11 étudia d'a- bord Ja jurisprudence et il y acquit des connaissances peu communes. Il fut en outre bel esprit et poëte , et on le compta parmi les bons ver- sificateurs de TAllemagne. Comm« musicien , il excella non seulement sur les instrumens que nous venons d'indiquer^ mais il se signala aussi comme compositeur , dans plusieurs styles , tant pour l'église que pour la chambre, et le public accueillit favorablement ses compositions ; mais tous ces talens étaient ternis par la débauche , à laquelle il était tellement adonné , même dans un âge avancé, qu'elle devint la cause de sa ruine. L'on ignore comment il parvint au degré d'habileté qui Ta rendu si célèbre eu Allemagne. Ce ne fut qu'en 1670 qu'il se fit connaître, comme compositeur, par \in ouvrage pour la viola da gamba. On ne sait pas si, à cette époqufr^ il était déjà secrétaire de la princesse de rOstfrise , et s'il était déjà chanteur à Reichenbach. Ce qu'il y a de cer- tain, c'est qu'il suivit la princesse en Italie , et qu'il y resta pendant sept ans consécutifs. Celte princesse étant morte en Italie en 1689 , Funk revint dans sa patrie, déjà âgé de soixante ans. Wayant aucuns moyens d'existence, il fut d'abord obligé de gagner sa vie , en donnant des leçons de cla- vecin aux enfans de quelques né— gocians , jusqu'à ce qu'il obtint à la fin la plr.ce d'organiste et de pré- cepteur à l'école des filles à Wohn- siedel. Il y resta à peine un an , et son penchant malheureux pour la débauche lui fit encore perdre cette dernière ressource. La conduite scan- daleuse qu'il avait tenue envers SCS élèves , l'obligea de s'enfuir pendant la nuit, pour échapper à la ven- geance des parcns. Dans sa fuite , il arriva , au mi- lieu de la neige , à la porte dm U 249 château de Schleilz. Le mauvais état de ses vêtemens fit que le faciion- naire lui refusa Tenirée. Un hasard heureux ayant amené au même mo- ment le maître de chapelle Liebich , qui connaissait son mérite, il s'a- dressa à lui . lui témoignant qu'il desirait avoir Ihonneur de se faire entendre à table devant le seigneur de l'endroit, ce qui lui fut accordé sur-le-champ. Le Comte, avant de l'avoir en- tendu, dit, à cette occasion , à son organiste Crœhmer : // faut mon- trer aujourd'hui tout votre savoir , il Y a un musicien qui veut se faire entendre , et je désire qu'il voie que j'ai aussi des gens habiles. L'organiste, qui jouait le premier, ayant terminé, Funk, après avoir exécuté quelques passages insigni-^ fians , s'interrompit tout à coup , s'appuyant des deux bras sur le clavecin. Lorsqu'on lui demanda ce que cela signifiait, il répondit que M. Crhœmer avait joué trop bien, et que pour se faire entendre après lui, avec quclqu'avantage , il fal- lait d'abord gâter un peu l'ouïe de ses auditeurs. 11 recommença alors, et déploya tant de talens qu'il étonna et enchanta tous les auditeurs, quoi- qu'il n'eût plus un seul doigt que la goutte n'eut à moitié paralysé. Le Comte, pour lui témoigner sa satisfaction, le fit habillera neuf, et le garda pendant trois mois k sa cour. Il l'aurait retenu plus long- tems encore , si les lettres de réqui- sition de Wohnsiedel , qui récla- maient l'extradition du fugitif , ne l'eussent obligé à la fin de le ren- voyer secrètement, en lui fournis- sant des fonds pour faire le voyage. Funk , une seconde fois errant , fut trouvé mort , quelques jours après , derrière une haie , près d'Arnstadt , dans la principauté de Schwarzbourg. Parmi ses compositions pour l'é- glise et pour la musique instru- mentale, il y en a surtout une qui jouit de beaucoup de réputation, (^est un dfjma passionale ^ dont il avait fait le poëme. Ce qu'il y a de plus remarquable, est un chœur de Juifs , où il a imité la manière de chanter de celle nation , avec une vérité telle, que raudileur se croit au milieu d'une synagogue. sBo G FURNALETTI , savnnl conira- l)un:isie de Venise , vers 1770. V. x>»rni y. lUSS a donné , en 1770 , trois l»it'r<-s pour harpe avec violon et Lasse, en manuscrit î UX ( Joseph ) , n^ait^-e de cba- pelle dt» PErapereur d'Allemagne Ch.'irles VI, oui, dans son tems, la ïéptUalion il'un habile compositeur , ffiiciqu'aujourd'liui peu de ses ou- •vragf s eoienr connus 8on nom s'.'st coiiSfFvé jusqu'à nous par un ou- vrage didactique , qu'il publia en 17^5 , sous le litre Gradus ad Par- Tiassum. C'est un espèce de rudi- ment de composilion, estimable à «quelques égards, mais défectueux Sous birn des rapports. L'auteur y «nsei^ne les parties de la composi- tion relatives au contrepoint simple, au contrepoint double, à la fu^uc çt aux canons. Il suit la tonalité ^t l'harmonie ecclésiastique, dont il ne donne point Jos principes. Ce qu'il y a de plus estimable dans cet ouvrage est la marche de l'ensei- gnement, qui est assez méthodique, quoique l'auteur déroge de teras on t«ms , sans nécessité , à l'ordre qu'il a lui même établi. Quant au raison- nement et 9\\ style, l'un et Fantra sont pitoyables. En A'oici un éclian- tillon. L'auteur veut expliquer ce que c'est que le mode en musique : (( Le mode ( dit- il) est un ordre » des intervalles contenus entre les » limites de Toctave et une positioo w de la variété et des diftérente.s » situations des demi-tons , ce qui M se rapporte au discours d'Horace : » Est modus in rébus sunt certi » denique fines. » Ce raisonnement est digne de Sgnarel'e ; tout l'ouvrage est écrit de cette force , et , quand l'auteur ne se sent même pas en état de four- nir de pareils dévcîoppemens , il se lire d'affaire eu ]>romeitant , pour la suite, des explications, qu'il fi- nit toujours par ne pas donner. Blalgré ces défauts, cet ouvrage a eu u.n grand sutxès, parce que, à raison do sa marche , il offre à l'élève et au maître un ass«'z bori cadre, cl que l'un, avec de l'in- telligence, l'autre, avec de l'ins- Iruclion , su|)pléent k ces imperfec- tions encore ne convient-il que pou? le plain-chant. Fitx peut êlrxî mort vers 1750. & GABLER ( Mathias ) , docteur en tîiéologie et en philosophie , né à Spalth , en Franconie , le 11 fé-| \rier 1726, publia à Ingolstad , en 17^6 , un traité, in 4'' 1 sur le ton lies instrumens ( Ahhandlung -von detn instrumentahon ). GABORY, a publié à Paris , en 1771, un ouvrage, sous le titre : Manuel utile et curieux sur la me- sure du tems etc.... , dans lequel il paile, en différens endroits, de la mesure en' musique. Il propose aux compositeurs un pendule pour produire une égalité universelle de me.suro. GAERIELI ( Catarina ) , une des plus C'Jîèbres cantatrices du dix- Jmiiième siècle, née à Rome en 1780, était élève du grand Porpora. En 1745 , elle chanta sur le ilieâtre de Lucques , et fut l'objet de l'admi- ration générale. L'jempereur Fran- çois h^ l'appela dans , la suite , à Vienne. Les lecotts qu'elle y reçut de Métastase achevèrent de la for- mer dans l'action et dans le récitiv- tif. Aussi elle faisait plus valoir ses opéras qu'aucun autre virtuose, Los grandes richesses qu'elle possédait lors de son arrivée dans la Sicile ( ea 176S) prouvent la faveur dont elle avait joui à Vienne. Son laent était mêlé de beaucoup de caprice. On raconieà ce sujet l'anecdote suivante. Le vice- roi de Sicile avait invité la Gabrieli à dîner avec la princi- pale noblesse de Palerme. Comni« elle tardait à se rendre à l'heure fixée , il envoya chez elle pour lui annoncer que la compagnie l'atten- dait. On la trouva lisant dans son lit. Elle chargea le député de faire ses excuses , et de dire qu elle avait réellement oublié cet engagement. Son Excellence voulait lui pardon- ner cette iraperlinence 5 mais , lors- GALILÉE (Galileo) , à la fois Irès-célèbre comme géomètre et phy- sicien. Son père l'instruisit dans la musique théorique tt pratique , et il parvint principalement dans la dernière à une telle perfection qu'il Jouait, avec beaucoup d'habileté, «le plusieurs insirumens 5 mais, malgré ses talens dans la musique, son génie l'entraîna toujours vers les mathématiques. C'est à son zèle et à ses essais que nous devons l'in- vention des télescopes. Le premier par lequel il observa les planètes n'était qu'un tuyau d'orgue, dans lequel il avait posé ses verres. li est mort eu i6:j^2. GALIMEEB^Î ( Ferdinand ) , violoniste distingué , de Milan , vers 1740, est connu, comme composi- teur, par différentes symphonies. GAJuLAlND ( Antoine), pro- fesseur de langue arabe au cojlég« royal , et membre de l'académie des inscriptions de Paris , naquit en 1646 à Rollot, village de la Picardie, de parens pauvres, mais honnêtes. Ayant acquis des connaissances étendues dans les lant^ues , il fit ua voyage dans le Levant et à Constau- tinoj)le. Après son retour df.ns s» patrie, l'académie des inscrij)iions le reçut au nombre de ses membres; et, en 170g, il obtint la place de professeur au collège royal. Il est mort à Paris le 17 février 1715 , âgé de soixante-neuf ans. Il a fait une dissertation que Yor\ a publiée dans THisloire de l'acadé- mie des inscriptions, t. I, p. io4 , sous ce titre : l'Histoire de la trom- pette et de ses usages chez les an- ciens. Madame (coiisched a traduit cette dissertation en allemand , et Marpurg , dans ses Beytrœg. , a donné un extrait de cette iraduc-' tion. G ALLAT, compositeur frança's, a été célèbre au commencement du dix-huitième siècle. GALLETTI ( iDomenico-Gci- sEPPE ), peut être un frère de Jean- André trallctti , a été célèbre en Italie, comme chanteur , vers 1730. GALLETTI ( Elisabetu ) , épouse du précédent, née à Durîaoli vers 1730, fut très-long-tems canta- trice de cour à Gotha , et elle sa distingua par ses connaissances eu musique , par sa belle voix et sosx talent dans la déclamation. GALLETTI (Jean-André), n« à Cortona, dans la Toscane , vers 1710. Depuis 175©, il se trouvait, comme bariton , au service du duc de Saxe Gotha. Ce qu'il y avait de remarquable en lui , c'était qu'outre ses lalens comme chanteur, il possé- dait des connaissances étendues daîîs les langues et dans la poésie 5 aussi surpassait-il ses confrères dans la déclamation du récitatif et dans l'aclion en général. En 1765, il fit le texte de l'opéra Xinto rî.cono';-- ciuto f que Georges Benda a mis en musique , et dont on trouve la cri- tique dans les JYachrichtcn de Hil-r 254 G Jer. Il est mort à Gotha le ^5 octobre Y 784. GALLIMARD , a publié à Paris , CT\ 1754, un traité, sous lo titre: La théorie des sons applicable à la musique, où l'on démontre, dans une' exacte précision. If s rapports €t tous les intervalles diatoniques «t chromatiques vie la gamme. GALLIOÏTI ( S. ) , fil graver en 1762, à Amsterdam, son second «îuvre , consistant en six trios pour \iolon. Peut-être est ce le même que Galeoti , dont nous avons parlé plus haut. GALLO ( Catahiiva ) , célèbre cantatrice , native de Crémone, eut beaucoup de succès dans sa patrie, et à Pans, oij elle se rendit en 1754, après avoir quitté Rome. GALLO ( DoMENTCo ' , de Venise, compositeur pour Téglise, et excel- lent maître de violon , se fit con- naître, vers 1760. par différentes symphonies et par quel([ups con~ ceïto« pour violon. GaLLIJS , musicien de Vienne , y .1 composé , vers 1780, la musique de l'opéra intitulé le Serrurier. Son ■véritable nom est Meteriiscb. Il fît graver, sous ce nom , en lySS, six quatuors pour violon. G A LOT, habile guitariste de Pans au dix-septième siècle, était un des virtuoses que Frobergor vint étudier pnnr former son goût. GALUPPI (Baldessaro) , dit Btiranello, de Burano , île située à huit lieues de Venise , où il naquit rn 1703, apprit les premiers élémens die son art d'abord de son père , puis au conservatoire degV incurabili. Le célèbre Lotti fut sou premier maître de eontrepoint. Très jeune encore, il fut habile claveciniste et donna des preuves de son génie pour la composition. Il n'avait pxs en- core atteint Page de vingt ans qu'il fit jouer, au théâtre de Venise , son Eremier opéra ( Gli amiri rfvaîi ). 'accueil défavorable qu'iJ reçut ne je découragera pas , et il chercba , dans la suite, à éviter les fautes que l'on y avait remarquées. Les progrès qu'il fil furent si rapides qu'en peu de tems il devint, pour nous servir de cette expression, le seul possesseur des théltres italiens Il fut nommé nirûire de chapelle de Saint Marc, organiste de plusieurs e'gJises et maître au conscrvatoîfff depV Incurabili. A Page de soixante-trois ans , il fut appelé à Pétersbourg. en qua- lité de premier maître de chapelle, avec un traitement de quatre raille roubles par an , outre le logement et l'équipage. Le premier opéra Îu'il y donna de sa composition fut hdone ahandonatn. Après la pre- mière représentation , l'Impératrice lui fit présent d'une tabatière d'or , garnie de diamans , et de mille du- cats , que Didon, disait-elle, lui avait légués par son testament. Ce qui ajouta à son mérite en cette circonstance, c'est qu'il y trouva un orchestre qui n'avait pas le moindre sentiment des finesses de l'art, et qui ignorait jusqu'à l'expres&ion du piano et du forte. Il retourna en 1768 à Venise dans le sein de sa famille, et pour y re- prendre ses charges , après avoir donné encore, avant son départ de Pétersbourg , l'opéra IJigenia in Tauride. Le docteur Burney le connut à Venise en 1770 , encore plein d'acti- vité et diraaginalion. Père d'una famille nombreuse et riche . il con- tinua ses travaux, sans interruption, jusqu'à sa mort , qui arriva au mois de janvier 1786 . Galuppi était maigre, d'une taille petite, mais n;' laissait pas néan- moins d'avoir l'attitude noble et dis- tinguée. Il conserva, jusques dans l'âge le plus avancé, la gaieté et la vivacité de sa jeunesse , dans son ca- ractère aussi bien que dans ses ou- vr-ges. L'on prétend même que l'es- prit . le goût et l'imagination qu'il a déployés dans ses derniers o|>éras et compositions d'église , surpassent de beaucoup tout ce qu'il a publié à d'autres époques de sa vie Les con- naisseurs découvrent, à la vérité, ^'n examinant ses ouvrages avec plus d'attention, qu'ils pèchent quelque- fois contre la pureté de la compo- sition ; mais ces défauts sont suffi- sanuneut compensés par bori finalité en public , à Paris , vers 1 * un de 17^5, Il ailira un concours pr«i-i '256 Ù A cligieiix aux concerts cle Feydeau , et, depuis, h ceux de Cle'ry On lui doit d avoir fait connaître le double talent de M. Lafont, comme chan- teur et violonisle. A ces concerts , qu'on regretlera long lems, et qui ont préparé le retour des Bouftons en 1800, on eut le plaisir d'entendre les plus beaux morceaux de musique instrumentale et les chef «l'œuvres des grands maîtres italiens. M. Ga- ï-at prouva sa supériorité dans tous les genres de musique vocaie. L'ad- miration fut extrême, quand on l'en- tendit le même soir chanter un air touffe italien et un air dramatique de Gluck. Piccini, Sacchini , Salieri, Gluck même ont rendu à la voix de Garât 3e plus éclatant témoignage j mais Beck les avait tous devancés , et avec plus d'énergie encore. Quel dommage , disait un jour Legros , en sa présence . ^ue Garât chante sans musique ! — Sans musique , s'ccria Beck, Garât est la musique même! Cette réponse au sujet de Garât a été faite aussi par Sac- chini. C'est une grande erreur, qui a été long-lems accréditée , que Garât chantait sans musique. Voici une autre anecdote à laquelle elle a donné lieu. M. le coml* de Guibert disait un jour devant l'abbé Arnaud, en monlranl le chanteur Asvedo et M. Garât , Vun est l'ouvrage de l'art et l'autre celui de la nature. — iW. le Comte , ajouta l'abbé Ar- naud, cette remarque tombe à faux. Croyez que pour chanter comme Garât , il a fallu long lems étudier, comparer, et que l'art est aussi nécessaire que la nature. Sans doute M. Garât ne chantera pas à livre ouvert comme le premier croque-note ,• mais il se pénétrera d'une composition musicale avant de la chanter , et parviendra à Tex- primer souvent mieux que l'auteur ne Va sentie. Il serait bien à désirer que ce frand ai liste transmit sa méthode a plusieurs élèves, surtout pour le théâtre de rO{>éra. Nul ne possède mieux la tradition des ouvrages de Gluck, si oubliée aujourd'hui- GARAUDÉ (Adolphe), né le 21 février 1779 à Nanci , où son père remplissait une charge Je conseiller au Parlement , s'est vu conlraînt ^ par la suite de la révolution , de tirer parti d'un art qui n'était entré dans son éducation que comme objet d'agrément. Après en avoir fait une étude approfondie sous plusieurs bons maures de l'école italienne, il s'est livré particulièrement a l'en- seignement du chant et à la compo- sition. Il a publié jusqu'à ce jour neuf recueils de romances, dont il a composé la musique et les paroles ; une trentaine d'œuvres de musique instrumentale, dont plusieurs ont eu du succès , et surtout uue Mé- thode de chant , estimable par le goût et la précision qui y régnent, et qui a été adoptée pour servir à l'instruction de la maison Impériale Napoléon. GAÎIDEL (M.), Paîné, premier maître des ballets de l'Opéra ; vers 1784, a donné les ballets de Mirza , de la Rosière, de Ninette a la cour, et de la Chercheuse d'esprit. V. l'ar- ticle suivant. GARDEL (Pierre - Gabriel) , né à Nanci , département de la Meurthe , fils de C. Gardel , maître des ballets du roi de Pologne, a débuté , à l'Académie Royale de Musique , dans l'opéra de l'Union de l'Amour et des Arts , en 1774. Il a été adjoint à M. Gardel l'aîné, son frère ( maître des ballets du Roi et de l'Académie Royale de Mu- sique ) , en 1787. Il fut nommé pre- mier maître des ballets de ce même théâtre à la mort de son frère, en 1:87. L'étude de Tart de la danse et de la chorégraphie ne l'empêcha point de suivre, avec soin , les différentes parties qui composent une bonne éducation. Il fit toutes ses études , et cultiva la musique, pour laquelle il avait un goût particulier. On lui donna pour maître de violon M. Im- b;Hult , élève du célèbre Gaviniés. Il se fil entendre au Concert Spirituel en 1781 , et i a joué au théâtre de Hoy- Marhet perdant un voyage qu'il a fait à Londres en 782. De- puis celle époq» e, il a été entendu plusieurs fois à Paris et entr'autres dans le ballet de la Dansomanie, oii il avait placé un qolo , qu'il a exé- cuté jusqu'au moment où il a reDoneé à paraître sur le théâtre. M. Gârdel a été tiotnœé maître des ballets de S. M. l'Empereur Wapoléon en 1802. Le gqût qu'il a toujours eu pour la musique et sesconnaissances dans cet art lui ont fait apporter le plus grand foin dans le choix de la mu- sique de ses balUls, où il a placé plusieurs morceaux, de sa composi- tion. Des compositeurs distingués , savoir, IVîM Méhul , Cherubini , Miiler ( père de son cpouse), Rreut- !zer,Catel, etc., etc., ont travaillé avec lui , et les morceaux quMI a ajoutés à leurs compositions sont cnoisis parmi les chef-d'œuvres des plus habiles maîtres . lelç qu;- Haydn, Gluck, Mozart, Cimarosa , Pai- siëllo , etc., etc. M. Gardel a composé les ou- vrages suivans : Télémaque , ballet en trois actes , 1790. Psyché, trois actes, 1790. Paris, trois actes j lygS- La Dansomanie, deux actes, an 8. Le Retour de Z(|phir, un acte, an 10. Daphnis et Pandrose, deux actes, an 1 1. Une demi-heure de Caprice , un acte, an 12. Achille à Scyros , trois actes » an i3. Paul et Virginie, trois actes, 1806. Vénus et Adonis , un acte, 1808 Alexandre chez Appelles , deux actes, 1808. Et, indépendamment de ces on^e ballets pantomimes, un ir€S grand nombre de divertissemens dans tous les opéras donnés depuis vingt-deux ans , dans lesquels se trouve une auanlité considérable de morceaux e musique ajoutés et choisi* par M. Gardel. Ou ne peut en donner la liste exacte , à cause de la multi plicité de ces ouvrages ; mais on peut citer Armide, Castor etPolluX, Sémiramis , Dom Juan , Trajan , la Vestale, etc., etc. , et en outre, tous les ballets faisant partie des ouvrages lyri), était, en 1^52 , pr fesseur df musique au collège dcGreshara, à Londres GARGARO DA GALLESA ( Théophile ) , contre altiste, fut yecu chanteur à la chapelle pouliE- /. C A 257 cale et! 1601. A sa mort (en 1648 ) il fit une fondation pour quatre étu* dians de sa patrie , qui devaient se consacrer à la musique et la propa- ger à Rome. V. Adami , Osserpa- zioni. G4RLEBEN ( ViTus ) . mourut, le 7 ^oût 179 , professeur de mu- siqiie à l'école Normale de Stettin. V. Friedeborn, Chronic. Pomeran, au troisième livn. GARNERIO ( Guillaume ), SCO- laslique et professrur de miisiqtie , vécut ers 1480, et onna al »rs les cours pahlics pour faire connaître ses principes et s* s connaissances» Il .s'acqtiit, par ce moyen, lanl de renommée, que Ferdinand , roi de Naples , lorsqu'il voulut établir une académie de musique, Iv appela aCn quil travaillât à cet établisse- ment conjointement avec Gafforio. V.Hawkins. GARINIER, accompagnateur du roi de Pologne, a donné une Mé- thode pour l'accompagnement du clavecin , et bonne pour les per- sonnes qui pincent de la harpe. Le premier objet de l'auteur est la con- naissance des accords j le second , la pratique des accords j et le troi- sième , le rapport qu'ils ont en- semble. Cette méthode n'apprend rien de neuf. GARNIER , violon à Porchestre de POpéra de Paris, a fait graver à Lyon , en 17 o , six solos pour vio- lon , op. I, de sa composition. GARTH OF DURHAM (Johv), compositeur de Londres, y a publié en 17,69 , de sa coiupositidn , six concertos pour violoncelle, op. i, et six sonates pour le clavecin , avec violon et violoncelle. GASPAR ( Michel), a fait ira- primer à Londres , en 1788, un ou- vrage, sous le titre : De arte me- dendi apud priscos , musices op& atque cormrnuni , etc. GASPAR iL), musicien de la chainbn; du prince do Cooti à Paris y fit graver, vers inny, six qua- tuors pour clarinetre, vioion, vio^a et ba'^son ou violoncelle Op. i. * GASPARI-^ AîvTONTo), chanteur célèbre , né à Venise . florissait vers GÀSPARINI ( Fhawcesco ) , de Rome, un des plus grands compo- -«iteurs 4» diX'iwitième siècle , a élé ^7 zf^S G A maître âe rausi(j«e an conservatoire dt! la Pietà à jVaples, et a laissé des mt^iceanx de musique d'église qui ont eu beaucoup de réputation. Il a fait un grand nombre d'opéras, entt 'autres y Tiberio Iniperator d'Orienté } en i/oa^ Antioco , en 1705 ; la Principessa Jldele , en 1709; Sesostrif en 17 10, Constan- tino, en 17 U; Merope , en 17x2; Bajazette , en 17 19; Fede in ci' mento , en 1730. V. Laborde. Il a e'ciVit un petit traité , sou le titre ; L'annonico pratico al cmbalo , Venetia , 1708. Il y en a eu une sixième édition en iScî. C est un ouvrage pratique estimable, mais qui manque d'ordre et de nettetr. Laborde fait à son sujet une ré- flexion très - fausse et très - sotte qui ne mérite pas d'être rapportée ici , et qui prouve son ignorance et sa partialité, GASPARINI (Michel-Ange)', de Lvicques , élève de Lotti , habile chanteur , devint excellent coiupo- siteur. Il montrait à chanter , et fit d'illustres élèves pour le théâtre , entr'autres , la célèhre Faustina. Ayant long tems chanté la musique des autres, il fit à son tour chanter la sienne, et composa plusieurs opé- ras, qui? ont réussi. GAPiPARllXI (QuTRTNo), maître de chapelle du roi de Sardaigne , à Turin , vers .770 , a laissé différens trios pour violon, en manuscrit. GASS ( FÉLIX ), a fait imprimer à Augsbourg , vers i73o, trente ariettes pour Torgue , pendant l'élé- vation. GASSE ( Ferdinand \ Napo- litain , élève de la classe de M. Gos- sec, a remporté , en i8o5 , le grand prix de composition décerné par le Conservatoire de musique. Depuis ce tems, il est à Rome, pour se perfectionner dans l'art. M. Méhul, dans un rapport fait à la classe des beaux - arts de l'Institut en 1808 , parle avec éloge d'un Te Deum à dtux chœurs , et d'un Christe eley- son , en f-gue h trois sujets et à six voix, sans accoropa^nement, com- posés par M.Gasse. Il cite aussi une £;rande scène italienne du même auteur , qui prouve qu'il pourra réussir dans le genre théâtral comme dans le genre religieux. GASSEWm (Pierre), profes- seur royal de mathématiques â Parfs» naquit, en iSga, à Chanterr'^r en Provence. On a de lui un traité de musique : Manuductio ad theoriam niusices. Lugduni , i658. Il mourut en 1655, c'est-à-dire trois ans avant rimpression de son livre. GASMANN (Florian-Léopold), maître de chapelle de TEmpereur d'Allemagne, et inspecteur de la bibliothèque impériale de musique de Vienne , né , en 1729, à Brux eu Bohême , se distingua , comme com- positeur, pour l'église, par ses con- naissances profondes et f>ar son ha- bileté extraordinaire dans l'art du contrepoint, et, comme compositeur d'opéra et pour la chambre , par sou style a gréa hl/" et harmonieux. Après avoir appris les premiers élémeus de la musi([ue au collège des jésuites à Commothau, il fit un voyage en Italie , pour s'y perfectionner. En 1762, lors de son séjour à Venise, il fut appelé à Vienne , pour y com- poser la musique des ballets. En 1766 , il retouima à Venise avec l'a- grément de sa^our , et s'y fît tant estimer par ses compositions excel- lentes, que le doct. Burney le ren- contra encore quatre ans après (en 1770 ) , à Milan , oii il venait de donner son ojiéra VAinore arti— giano. Dans la suite, il revint k Vienne, et s'y occupa, outre ses travaux ordinaires pour l'ouéra et pour la cour , de la rédactiWh d'un catalogue général de la bibliothèque impériale de musique, la plus com- plète et la plus nombreuse qui » xislât alors en Europe. Il se fit enore estimer et chérir par la fondation d'une caisse de secours pour les veuves des musi- ciens indigens, qu'il établit en 177-', quelque tems avant sa mort. Chaque veuve de musicien reçoit de celle caisse une pension annvielle de qua- tre cents florins ( environ onze cent» francs ) ; pour y subvenir , on exé- cute à Vienne, deux fois par an , dans l'Avent et dans le carême, des oratorios des meilleurs maîtres , avec un orchestre de plus de trois cents musiciens j ce qui produil chaque foi«i une recette de plus de deux mille cinq cents écus ( environ dix mille francs) L'art le perdit trop- tôt ( le 22 anvier 1774) 1 à l'âge de quarante-cinq ans. G A Qiidîf|ue la mort l'ait surpris au milieu de sa carrière , il a laisse cepeudànt bcaucouji d'ouvrages. Il a composé pour l'ëglise plusieurs Psaumes, des hymnes etc. , parmi lesquels on remarque principale- ment son Dies irœ , qu'il acheva peu de tems avant sa mort, et un oralorio la Betulia liberata. On voit dans Gerber le catalogue deses Ope'ras. De ses cemposilions pour la mii- Bique instrumentale , il aétégrîvé, à Paris, six quatuors p.ur flûte, violon , viola et basse , op. i , 17695 six quintttli pour deux violons , deux viola et b^sse , op. 2- et à Amsterdam , six quatuors pour vio- lon , avec violoncelle obligé. L'on Connaît en outre quinze symphonies excellentes , en manuscrit. Nous regardons comme un conte ridicule et dénué de toute vraisem- blance, le récit d'un prétendu stra- tagème dont il se servit pour détour- ner Joseph II de conférer au célèbre Haydn le titre de son maîtie de cha- pelle , qui est rapporté dans une notice sur Haydn publiée en 1810, à Paris. Gates ( Bertvabd ) , précepteur ides enfans de la chapelle royale de de Londres vers 1710 , et l'un des membres de la société qui y fotida l'académie de la musique ancienne. V. Part. Gaillard' En t'j^x , il exé- cuta dans sa maison , avec ses élèves, l'oratorio ( Esiher ) de Haendel , avec action. On dut au succès pro- digieux que cette pièce eut alors les nombreux opéras que Haendel com- posa par ia suite. GATTEY ( M. ) , a fait insérer dans le Journal de Paris de 1788, numéro '^1 , Une lettre sur une ma- chine , par lie moyen de laquelle Se troùvfîraient tracées les composi- tions des musiciens , en touchant tin instrument à clavier. GATTl ^L'abbé) , né à Mantoùe, est compté parmi les compositeurs les plus agréables de l'IiMlic vers 1790. Son opéra Olimpiade fut re- présenté à Pla'sanci^ en 1784, Pt, y eut l>paucoup de su .ces. L'on donna encor à Ma». loue, en 1788, un opéra de sa composition, intitulé Demoofonte. GATTONt ( L'abbé) , a inventé, ^59 vers 1786, une harmonica-météoro* logique, qui prédit, par des son.9 harmonieux, le moindre cfin e- hipnt qui i\oit arriver dans l'atmos- phère. La variété et la f rce drs sons quVlle produit est f n pro(>or- tion du degré plus ou uioihs fort es changemens qui s'\ opèrent ou (luô l'on doit att'rirlie. V Corresponde de Hamb . de 1 786 , n ■ . 16 1 , supplé- ment. G AUBEtlT ( M. ) , a fait insérer dans le Mercure de France de Thfr- midor an i3, page 220, un anicïe intitulé : QuelqufS idées sur un re-^ cueil de musique. L'auteur a surtout en vue la musique vocal^. Il cri- tique avec raison le Dictionnaire lyrique portadf, ou Choix des plus jolies ariettes de tous les genres, par Dubreuil , 1766, deux volâmes in 8^; et rappelle piusieu'S pièces de cette époque, que J'édite;. r »st coupable d'avoir omises, pour leur en préférer de communes et d'insi* gnifiantps. "■ GAUDENCl^., le philosophe^ vivait , à ce qu'on croit , avant Claude Ptolomée, lequel fl»ri$sait vers l'an iSg de notve ère. D après la doctrine d'A>istoxène ,iil a compoi^é un tra té , intitulé //i/roi^Mcf/o A^r-* monica , que Moibomiu'î a inséré dans sa collection des sept auteurs grecs publiée avec des notes , en l(^5i , à Amsterdam Cet ouvrage avait d'abord été traduit du zrec en latin par Mucianus qui vivait «dans le cinquième siècl*". La seconde tra- duction latine était due à Herman Crusserius , écrivain du seizième siècle, La troisième est ceib' de Meibomius.V. Martini, Storia, t. 3, GALDENTILS { Andréas Pa- piBS ) , chanpins , a publié un ou- vrage sous le titre Andr. Pavii Gaudenlii libri 2 de consonaniiis seu pro diatessaroh - Antuerpice Pfantin , i58i , in-8°. C'est u-i < x-* cpllcnt livff, selon JBrossaid. Cet auteur était neveu , par sa io;Vr , du célèbre Levi nus Ton en li. us, évêque d'Anvers, il se oova en se teignant pendant les chaleurs de Téu" de (58t II rt'avair quf trente ans. GAUDIO ANTONIO 'oelK de Rome, maître .le tnusi'.fui , est au- teur d« s opé'a* Aline rie e in Cipra et Ulisse in Fe» cia , l pic isier joué eu 1675, et Taulre eu 1681, 'J' aPo G A • V GAUSS.f Madame ), cantatrice de cour à ]a chapelle du duc de ^Vurslemberg, à SiuttgarJ, en 1788, était regardée comme la première Cantatrice de celte chapelle. GAUTHEROT (Madame), née Deschamps , était comptée , en 1^90 , parmi les virtuoses les plus distingués sur le violon. Depuis 1783, ellt; se fit entendre souvent, et avec beaucoup de succès , au Concert Spirituel. GAUTHIER (Denis), l'aîne' , luthiste français, que Von admira beaucoup vers 1620 , a écrit, con- jointeirent avec son père, un ou- vrage sur le luth , qu'il a publié sous le titre : Livre de tablature des Ïiièces de luth sur différens modes. 1 a encore publié un ouvrage sous le titre : L'homicide , le canon et le tombeau de l'Enclos. GAUTHIER ( Pierre ) , né à la Ciotat en Provence, était directeur d'un opéra qui séjournait tour- à— tour à Lyon , à Marseille et à Mont- pellier. Il mourut en 1697 ^ ^S^ ^^ cinquante-cinq ans. On a de lui un recueil de duos et de trios qui sont estimés. Le bruit a couru que Jean- Jacques Rousseau avait trouvé la musique du Devin du Village dans les papiers de Gauthier, et qu'il l'avait ajustée aux paroles. Cette anecdote n'a pas fait fortune j mais il existe quelques personnes, en— tr'autres MM. Rey , Devismes, etc. , ■qui assurent que Jean-Jacques Rous- seau n'est point l'auteur du Devin du Village, mais un certain Gar- nier, musicien de Lyon vers 175© M. Devismes se propose de lie, dé- montrer dans des Mémoires sur sa vie qu'il publiera bientô;. En at- tendant, nous le renvoyons à ce que Rousseau repond à un Français , dans le premier dialogue de Rous- seau , juge de Jean-Jacques. GAUZÀRGUES ( Charles ) , prêtre , né à Tarascon en Provence , se livra dès l'enfance à l'étude de la musique. Arrivé dans la capitale, en 1756, il se présenta chez Rameau comme un de ses élèves qui venait de cent cinquante lieues pour le consulter. Ce grand homme l'ac- cueillit et l'aida de ses conseils. Pin'iànt dix-huit ans qu'il a été*^at- taché à la chapelle du Roi à Ver- sailles, TabbéGaurargncs a composé environ quarante motets. GAVAUDAN ( Mademoiselle) , cadette , connue sous le nom de Spinette. chantait, ainsi que l'aînée, au théâtre de l'Opéra vers 1783. Elle excellait dans les rôUs de sou- brettes. Spinette est morte à Hîfir- bourg en i8o5, et sa sœur, à Paris , le i5 juin 1810. ^ GAVAUDAN (N.), acteur de l'Opéra Comique, remplit avec succès les rôles d'amoureux. Son chant est agréable , et son jeu est très-expressif. La manière effrayante dont il joue dans le Délire lui a mé- rité le surnom de Tahna de V Opéra- Comique. GAVAUDAN (Madame^épouse du précédent, actrice de l'Opéra— Comique, imprime à tous ses rôles le cachet de la grâce et de la gen- tillesse. GAVE AUX (Pierre), composi- teur et sociétaire du théâtre de l'Opéra Comique , attaché à la cha- pelle de S. M. l'Empereur Napoléon, est né à Béziers , département de l'Hérault, en 1764. Dès l'âge de sept ans, il entra à la cathédrale de celle ville , en qualité d'enfant de chœur, ainsi que ses deux frères. A peine âgé de huit ans , il fut seul en pos- session , jusqu'à dix-sept , de chan- ter les récits au chœur. A cette époque , le cafactère de sa voix changea en celui de tonor , qu'il a conservé jusqu'à ce jour. Il était déjà si tourmenté du désir d'être musicien., qu'il se levait la nuit pour étudier dans le silence, tandis que ses camarades se livraient au sommeil. En moins de deux ans , il parvint à lire , ad aperturani libri , toutcsorte de musique, et sur toutes les clefs. A dix ans, il avait terminé ses études musicales. Il se livra alors à Tétude du latin , et fit sa première année de philosophie. M. Combes, habile organiste et sa- vant compositeur, lui enseigna les premiers élémens de la composition et lui plaça les mains sur le cla- vier. Il avait à peine douze ans lors- qu'il perdit s; n maître de musique. Heureusement son maître de latin ( l'abbé TinJel ) aimait passionné- ment la musique et jouait agréable- ment du violoncelle. Il venait tie recevoir dTialie les partitions du G A 26 Stabat mater et de la Serva Pa- drona du célèbre Pergolèse. Ils exé- cutèrent ensemble, avec le secours de la basse, ces deux chef d'œuvres de l'esprit humain. Le professeur et lelcve étaient si transportés de la beauté de cette musique , qu'ih s'é- criaient à la fin de chaque morceau : 'Quiconque n'aime pas la musiijue sera damné f C'est à ces deux ou- ■vrages immortels que le jeune Ga- Veaux dut son goût décidé pour la composition. Depuis ce tems, il s'y est livré constamment, et toujours avec succès. 11 prit d'abord le petit collet , et se disposait à partir pour IXaples , afin d'y terminer ses éludes musicales sous la direction de Sala, célèbre contrapunliste ; mais des Taisons de famille en décidèrent autrement. Après bien des contra- riétés, il partit pour Bordeaux , et fut attaché à la collégiale de Saint- Séverin en qualité de ténor. Fran- çois Bcck , alors organiste de cette église , fut son maître de composi- tion pendant tout le lems qu'il resta à Bordeaux. Le jeune abbé composa plusieurs motets , qu'il fit exécuter sous les yeux de son maître , et que C( lui - ci se plaisait à répéter sur Morgue. En sortant de Toffice, Beck Be manquait jamais de lui dire quel- que chose d*aimable , et de lui ré- péter cet ancien adage : Fabricando fitFaher, M.Gayeauxfut ensuite attaché au théâtre de Bordeaux jusqu'en 1788, époque où il se rendit à Montpellier, pour y tenir l'emploi des premiers amoureux au grand Opéra , ainsi qu'a 1 Opéra-Comique. En 1789, il Tint débuter au théâtre des Tuile- ries (alors théâtre de Monsieur ), pour y remplir les rôles de premier ténor dans l'opéra français. Il fut UQ des créateurs et des soutiens de ce théâtre jusqu'au moment de la réunion du théâtre Feydeau à celui de l'Opéra- Comique , en i8oo. Il a créé d'origine les rôles de Roméo , de Floresky ( dans Lo- doïska ) , de Belfori ( dans les Vi- sitandines, etc. On se rappelle avec plaisir le talent qu'il a su déployer dans chacun de ces rôles. Nous allons le considérer main> tenant comme compositeur. Il a donné les ouvrages suirans au ihéâ- tire de l' Opéra-Comique : l'Amour Filial , en 1792 ; les deux Hermites, en 1793; la Famille Indigente , et le Petit Matelot, en 179^^ Lise et jColin, en 1796; Sophie et Moncars, et le Traité nul, en 1797 , Léonore , en 1798^ le Locataire, Owinska, et le Trompeur trompé, en iboo j un Quarl-d'heure de silence, en i8o4 \ Monsieur Deschalumeaux, en i8o6j l'échelle de soie , en 1808 j la Rose Blanche et la Rose Rouge , ea i8op. Tous ces opéras ont eu du succès^ surtout l'Amour Filial , les deux Hermites , le Petit Matelot, le Traité nul , et, dans un genre plus élevé , Sophie et Moacars. Tous les mor- ceaux de l'Amour Filial ont été re- tenus : on peut dire que c'est une musique virginale. C^est l'ouvrage qui conserve le mieux l'empreinte dii talent que M. Gaveaux a reçu de la nature. Dans les deux Her- mites, on a surtout applaudi le duo charmant, si bien mis en scène : Connaissez-'uous le comjpagnon du père uimbroise ? M. Gaveaux s'est attaché quelque- fois à imiter la manière italienne, et il a réussi principalement d^.ns les finals , où il a su fondre la science et la verve. Nous ne passerons pas sous si- lence les Jolis opéras qu'il a donne's au théâtre Montansier ; L- Diable couleur de rose ; le Diable en va- cance , nui en est la suite j le Bouffe et le tailleur ; Trop tôt; et les Ma- riages inattendus, il a aussi publie des ariettes italiennes , dédiées à sou ami Garât ; et des romances fran- çaises, entr'autres, les romances d'Attala, paroles de M. Vinc.nt Daruty,^ Nous CQnnaissons de ce compa- siteur un ouvrage où il a rais le sceau de son talent. Nous voulons parler de la musique qu'il a faite sur le Pygmalion de J.-J. Rousseau , dont il a rhythmé la prose poétique coname dès vers. Il serait â desuer que M. Gaveaux fit exécuter «etle scène au théâtre de l'Opéra- Co- mii^ue y paur lequel il 'l'a des- tine- GAVINIÉS ( Pierre ) , naquit à Bordeaux le 11 mai 1726. Dès sa plus tendre enfance, il prit des le- çons de violon, et à treize ans il pou- vait déjà s'en passer. A quatorze ana 2f>2 G A il fut conduit à P..ris et dcbula au CotïctTi Sj iniuel II joua dans t ois concerts de suite, chose rare, qui devint le premier fondtaic-nt de sa célébrité. Son exécution étaii- sûre et brillante mais ce ijui le distin- guait éminemment , c'était une (jua- lité de S' o si pure et si expressive, quil S' ml'lait faire soupirer son ■violon. Ans.<*iexcel!ail-il dans l'ada- gio. Ol» sait qu'il luila vicroricu- seracnt contre Domtnico Ferrari , Pui^nani, et Jean Stamilj. Violti , aptes l'avoir et.tetidu, le nomfna le Tartini de la France. Gaviniés, dans sa vie privée, nous rappe'l' aussi Tariini. Jeune , il qui lia Paris secrètement etunein-i- tri^ut d'amour , mêlée à sa fuite, la rendit plus grave. 11 fut arrêté à quatre lieue.s dt Pari , et resta un an en prison. CVsl alors quil com- posa dinspiralion la fa iieuse ro- mance onnue sous le nom de Jio inance de Gavmiés , el qui eut une vogue prodigituse. Il la chantair sur son violon avec un charnae iuimi- table, et en improvisant des varia- lions qui ne l'étaient pas moin'-. Peu de lems avant sa ir^ort , il Texé- cula dans un concert public , et tira des larmes de tous \c^ auditeurs. Il était alors daos sa soixante-treizième année. Gaviniés est le chef de la bonne école française, quia produit, en •violonistes, Capron , Lemierre , Paisible Lrduc l'aîné . Tabbé Ro- binoi , et MM. Injbault, Guénin et Baudron. Au génie de son art, Gaviniés joignait un jugement solide et un esprit cultivé. Il fut lié avec Jean- Jacqu s Rousseau , qui prisait beau- coup sî^ conversation. On nous a xaconté le trait suivant. Un jour Jenn- Jacques Rou-seau lui dit: Je sais que vous aimez les cotelel^les ^ je X' us inimité à en manger avec moi' Gaviniés se rendit chez Rous- seau , qui fit cuire lui - même les coleleltes. G' la est d'autant plus Temarijuable que Rousseau , pfl gé- néral . était peu coramunicàlif. Gaviniés a puldié trois oeuvres de isonates et plusieursconcertos. Un an avant sa mort ( n 1799) ' ^^ publia «a r. outil, iutiîulé: les vingi-qualre |î>^ir»ées , (jui soul encore plus Aiï ficiles à exécuter quj les Caprices de Locatelli et ceux de Fiorilio. Le seul ouvrage qu'il ait fait pour le théâtre est l'intermède inli-ulé : le Prétendu , joué avec succès au Théâtre Italien en 1760. En 1794» le Conservatoire de Musique l'ap- pela à remplir une place de pro- fesseur de violon , et il s'en acquitta avec tout le zèle qu'on aurait pu attendre d'un homme de trente ans. Chaque année ses élèves rempor— Paient le prix de violon ; preuve que, jusqu'à l'âge de soixante- quatorze ans , il avait su prendre tous less styles et les transmettre à ses élèves* Il est mott le 10 septembre 1800. Madame la comtesse de Salm a publié , en 802, un éloge de Gavi- niés, qui est rempli de détails très-» intéressans sur sa personne et ses ouvrages. GAWRILA , de l'Ukraine, était, en lySS, quoique jeune encore , un chanteur exctllent à la chapelle du comte de Razumovsky à Moskuw, GAY ( Madame Sophie \ auteur du roman intitulé : Laure d'Estell , joint à beaucoup d'es[>rit des talens et des connaissances rares pour une personne de son sexe. Habile sur le piano et savante dans la composi- tion, el e a mis en musique plusieurs poèmes lyriques; mais elle n'a en^ cqre publié que des romances dont elle a lait les airs et les parole». GAYE , musicien de la chapelle de Louis XV, s'avisa, dans une partie de débauche , de mal parler de l'archevêque de Rl^eims , sou supérieur. Cet homme se croyant perdu , alla se jeter aux pieds liu Roi , lui avoua sa faute , et lui demanda pardon. Quelques jours après , comme il chantait à la messe en présence de Sa Majesté, l'arche- vêque, à qui on avait rapporté les propos qu'il avait tenus dit asse^ haut pour être entendu : Cest dom- mage, le pauvre Gaye perd sa, vola;:. — f^ous vous trompez , dit le Roi , il chante bien / mais il parl& mal. GAYER (Jea.n- Joseph-Georges), naaîire de concert du laïu^gr ve de Hesse-Hambourg , né à Engelluis, dans la Bohême allemande , en i74'5, habile violonine et compo-^^iieur agréable el profond , apprit d'abord la musique vocale dans sa patrie j il prit ensuite, chci les recteurs , G E 26.3 d'ccoles de différentes petites villes , des leçons de clavecin , de basse continue, de violon, de trompette et de cor, et occupa après la place d'or)?aniste pendant deux ans. Plus tard, il étudia encore , pendant un an , le violon sous le célèbre Pichl , et la composition sous Loos. Il voya- gea ensuite, et profita pendant trois mois des leçons d'Enderle, à Darms- tadt, pour se perfectionner dans les traits. De là, il passa, en 1774» ^^ service du Landgrave » à Ham- bourg. Pour la musique vocale, il a composé un oratorio intitulé: Der JEngel , mensch und feind ,• six messes solennelles, et quelques mo- tets. Pour la musique instrumentale ; onze concertos pour violon j trente symphonies ^ quinze concertos pour cor ; trois concertos ])our basson , un idem pour hautbois , et un idem pour nùte j six concertos doubles pour deux clarinettes , et quatre sonates pour clavecin , etc. ; mais ri«n n'a étéimjprivaé. N .Eschentruth. Biblioth . p. 25a. GAZZANIGA ( Giuseppe ) , de Venise, maître de chapelle à Vé- rone , écrivain pur et expressif, donna, depuis 1771, divers opéras sur les théâtres d'Italie, qui lui ac- quirent beaucoup de réputation en Italie, en France et en Allemagne. V.Gerber. Il était élève devSacchini. GAZZOTTI ( Lac RE "(T ), chan- teur, natif de Fano , s"'est rendu célèbre dans sa patrie de 1670 à 1680. ' GEANETTINI, a composé, vers 1768 , un Magnificat à grand or- chestre. GERART , musicien de cour à Vienne, a fait graver en 1770, à Paris , six quatuors concertans , pour deux violons, viola et basse, op. I. GEBAUER , que l'on prononce Guélôr. li existe à Paris quatre frères de ce nom, d'origine saxonne. Ces quatre frèies, emblème de l'ac- cord pariait, unis par leurs talées, leurs vertu; et Irur amour frater- nelle , exécutent , d'une manière? ad- mirable, des quatuors de leur com- position , pour flûte, hautbois, cor ^t ba«ison. It^ÏTxé ( Michel • Joseph ) , né à IaFér«, département de l'Aisne, en 1763, fut constamraf nt le père , le maître et le meilleur ami de ses frères , qui lui doiveau son qu'on puisse tirer de cet instrument. Ses productions , au nombre dé plus de cinquante œuvres , en symphfwies concertantes , concertos, quatuors, tiios, duos, sonates, études, ca- prices, airs variés , pour tous les insirumens, lui ont acquis de la té- putation eomoae compositeur. 264 G Etienne François, né à Versailles, département de Seine-et Oise, en 1777, second flûtiste au théâtre de rOpéra-Comique , joint à une belle Îjualité de son une exécution bril ante et une bonne méthode. On a de Jui pIusi^urs œuvres de duos, pour deux flùies , deux violons , et flûte et violon , qui sont estimées. GFBEL ( Georges ) , maître de çhapeUf du prince de Schwarz- bourg Rudolstadt, né à Breslau le 25 octobre 1709 , fils aîné de Georges Gebel , organiste à Téglie de la Trinité de cet ville , eut pour seul maître de musique son père, qui comui' nça , dès i'âige de trois ans, à lui apprendre à toucher le clavecin. Dès sa sixième année , il se fit entendre dans les grandes maisons, et, à l'âge de douze ans, on le manda à OEIs, pour l'entendre sur l'orgue. D-jtuis cette époque , son père lui fit remplir ses fonctions^ et commença à, lui donner des le- t alors à Dresde, où un baron de Bender le, prit à son service comme choâseur » G E 26: et lui fit donner encore quelques )econs par Hummel. Pendant la guerre pour la succes- sion de la Bavière, le baron se rendit à Vienne, et emmena Gehring avec lui. Ses ta\ens y furent bientôt con- nus. L'archiduc Maximilien le fit appeler ui^ jour inopinément , et l'engagea à exe'cuter plusieui^s con- certos à la première vue. Il en fut tellement saiisfail , qu'il le nomma dès ce moment musicien ordinaire pour les concerts de la cour , et bientôt après , cor à Torchestre de l'Ope'ra Italien. Lorsque le Pi-ince de Graschalkowilz établit, en 1781, ^a chapelle, il nomma Gehring pour en être un des membres. En lySS , il fit, avec l'agrément de son maître, un voyage de deux ans en Alle- magne el en Suisse , en compagnie avec Tyrey. Il fut admiré partout où il se fit entendre. Voy. Meusel , Miscellan. art. Inh, , cahier 28, p. 219. GEHRITXG (Jean-Guillaume), maître de chapelle à Rudolstadt de- puis la mon de Gebel , était regardé comme un des plus grands virtuoseis sur le basson , mais il avait renoncé à cet instrument dès 1790, à cause de son âge. GEHRING ( Louis) , fils du pré- cédent, né à Rudolstadt , est un des. meilleurs flûtistes de nos jours. Il a \écu à Vienne depuis 1780 jusqu'à 1790, GEIER (Mabtîn), en dernier lieu , prédicateur de cour et con- seiller d'église à Dresde, né à Leip- sick le 24. avril i6i4, ûi le 17 no- vembre 1672, l'oraison funèbre du maître de chapt-lle ^ la cour , Heqri Schulz , d'après le texte que ce dernier s'était choisi lui-même. Ce sermon a pour titre : Die kœst- îiche arheit in der lieben fraiien- Tiirche zu Dresdçn. Il y parle , eu différens endroits, des maîtres de chant des Hébreux, et dit beaucoup de bonnes choses sur la musique d'église chrétienne. Ce sermon ren- ferme en outre plusieurs anecdotes et traits de caractère de la vie de Schutz. On le trouve dans Geler Mlscellan prediglen ( Sermons.mê- iés ), Leipsiclc, 1687 , ic-4'^j p '137. Geier mourut à Freyberg le 12 sep- ^sa^hre i68o. V. Jcscher. it GEILFUS (Chàrlrs-Gooephoi), organiste de l'église luthérienne d'Utrecht, y est mort en i74o' C'é- tait plutôt un claveciniste élégant qu'un grand orgariiste. On a gravé à Amsterdam deux ouvrages pour le clavecin , de sa composition , dun1t chacu^n renferme six sonates. (jtEIST (Chrétien), musicien excellent e^ compositeur à Stoc- kholm vers i65o. Le consul de Ham- bourg à Stockholm le proposa , en 1664., comme chanteur à la pIJace de 'th- Selle. Matheson dit des cona- positions qu'il avait envoyées au concours, que la délicatesse du style qu'on y remarquait était une preuve 'îu'il avait beaucoup fréquenté les taliens. \ . Ehrenp/orte , p. 19. GELEITSIVIAINN ( Antoine ) , V luthiste et poète de la cour , était, en 1740, membre de la chapelle de l'évêque de VVurzbourg. On a de lui trois suites pour luth, en manus- crit. GEMINÏANt (Francesco), l'un des plus fameux élèves de Corelli , naquit à Lucques en 1680. Ce fut Alexandre Scarlatti qui lui donna les premières leçons de musique. Il a passé la plus grande partie de Sja vie à Londres. Awison cite ses com- positions comme des modèles d'une excellente musique instrumentale», il en loue surtout la modulation douce et pleine d'expression , l'har- monie toujours parfaite, et le natu- rel des liaisons. Burney dit , au contraire, que sa composition est hardie et pleine d'invention , mais défectueuse dans le rhyihme et dans la mélodie, et qu'elle contient si peu de phrases , qu'un musicien qui se tromperait, en jouant sa ]iartie;, aurait beaucoup de peine à se re- trouver. Voici ses ouvra?î?s théoriques ( c'est à Londres qu'il les fit pa- raître ) : 1?. Traité du bon goût, el règles pour exécuter avec goût. a'*. Leçons pour le clavecin. 3*>. L'Art de jouer du violon, contenant les régies nécessaires pour la perfection , eiQ. Dans ce dernier ouvrage, il sup- pose la connaissance des notes, et s'attache principalement à montrer au lecteur l'usage du manche du violon et 1a manière de se servir d« 2f>6 G E Tarchet. Dans une gravure , qu'il doniit^ à ce sujet, il divise le inan- che , par douze ligues^ en tons en- tiers ei demi ions. 11 pxi«îe que reco- ller (ranspurte ces lignes avec de la «raie si r If manche de son violon ^ «t , pour en momrer Tisage , il trace plusieurs échelles avec Tindi- catio du doiglé , ainsi que six dif- fénntis positions delà main. Enfin, il éclaircii cette méthode par des exemples sufû.sans. 11 enseigne en- suite à se .servir de l'archet j com- menl il faui le tenir et le poser sur le» coidiS pour produire de beaux sons j comme i il faut le lever , et la mani/re d'obtenir If forte et le piano. Toutes ces règles sont suivies dune longue série , d'exemples ou plu ôt de douze solos pour violon , avec accompagnement de basse , dans tous les styles, dans tous les tons et darfs tous lès ' mouvemens. M Siéber , fils , a donne une nou- velle tdition ^e^ cet ouvrage en 1801. ' ; ' ' ' ^ 4* L'Art de l'accompagnement, "bu Méthode nouvelle et coinmode ■pour apprendre à exécuter propre- méBt et avec goût la basse continue sur le clavecin, i'}^^. V. Guida.armonica o d'zionario armonico ^ bcing a sure guide to harmony and modulation , etc. .JLondon , ^l^'i- . ; . Cet ouvrage , qui ne consiste que 'dans des passages trés'-courts , et auquel l'on prétend que l'auteur avait travaillé vingt ans , fut tra- duit en français, à Paris, em^56. li parut sous le liire de Guide har- monique, ou DiçliGfWi^.Tire harmo- '»i<{ue, etc; On trouvera, dans le se -«'(6nd volume des Wo lices de Hiller ( HiUeri^c/ie A^achrichtcn) , p. 82, des détails sur cet ouvrase.!/»' ' >^~ Parmi les compositions' gravées de Gf miniani , on comjite trente so- nates pour Aiolou, eu trois œuvres ; douze trios pour violon, en deux cahiers; et trente six concerti gros fi, en six œuvres, dont un contient Tasuvr*» cinq de Cor^lli ainsi ar-- rangé. Le prensier «îu\te des sonates jyarul en 1716. Geminiani est mort à Dublin le ,17 seplrœ' re 1762, dans un âj^e très nvanoé. On regarde Dubour^z comme son iHLiikur eiève. GEMMEL , docteur en méde- cine, a tait insérer en 1766, axi second vo.ume des Beylrœge de Marpurg, page 3a5 , une critique détaillée de Touvrage de Daube, intitulé : General hass in drey ac' corden ( Basse continue en trois accords ) , dans laquelle il le mal- traite beaucoup. GEMMINGEN (Eberhard- JFrÉûéhc baron de ) , conseiller intinic du duc de Wiirtemberg et S résident du conseil de la régence à tuitgard vers 1784. Ses connais- sances profondes et étendues dans la musique , et dans l'art de la com- position , lui donnent le droit d'être compris parmi les amateurs de mu- sique les plus distingués. On a de lui, outre six symphonies pleines de feu et de ver,ve<ç plusieurs autres mor» cefiux pour le clavecin , remarqua- bles par leur goût excellent. Toutes ces compositions sont restées ma- nuscrites. GENÈVE (M. de ) , né à Gre- noble, vers 1770, est un de nos premiers amateurs sur le violon. U s est livré à la composition, mais il n'a encore rien publié. 11 possède les langues anciennes, et parle avec facilité plusieurs langues modernes.. Comme il excelle dans la plupart des exercices du corps, on croirait qu'il a pris Saint-Georges pour mo- dèle. GENL(IS ( Madame SïÉphawie- FÉLiciTç DUCRET de ) , « auteur de plusieurs romances , paroles et musique , et d'une Méthode de harpe, dont les principes, entière- ment nouveaux , sont appuyés par la réputatid^ et le talent exiraor- d naires de son élève ( M. Ca.simir Kaeccker ). Cette méthode, publiée il y a cinq ans, a eu le plus grand succès tt le plus grar»d débit; on en fit une seconde édition a» bout de qutlques mois. Cet ouvrage ren- ferme , dans son texte , des recher- ches curieuses sur la harpe , et des Itcons de la plus grande clarté. L'auteur y dév« loppe des vues gé- nérales sur Vétude des instrumi ns qui exigent l'éf^Hlité des c^eux mains, tels que le piano el la harpe. Ces idées lui appartiennent , car elle en avaii »îcjà donné au publ.c la prin- cipal^ partie , il y a plus de trent» G E 2G7 «ins , dans Tuu de ses ouvrages ( Adèle et Théodore). » GENSRAFF ( Abraham), poète couronne , magister et surintendant, s'est fait connaître comme compo- siteur, par plusieurs essais heureux. IJ vivait à Fre^berg vers 1620. GENTI (Mademoiselle), ce'lèbre virtuose à la guitare, au luth et au théorbe , vécut à Paris en 1778, où elle était alors estimée depuis long- tems. Elle a aussi compose plusieurs chansons, avec accompagnement de ces instrumens. GEOFFROY , violoniste, joua , ,en 1752, au Concert Spirituel, à Paris , et y eut beaucoup de suc- cès. GEORGEON ( Henriette So- ntiusique et la poésie. A Tàge de quatorze ans , elle fit la jolie ro— ' inance du Bonjour, q^ue M. Auber fils mit « n musique , et que tout ce qui chante , a chantée et chantera encore loiig-tems. Elle a publié en suite un grand nombre d'opuscules, tant de poésie que de mui^ique, dont plusieurs ont eu du succès. Made- moiselle Georgeon a eu au Conser- vatoire un prix de chant. Plusieurs sociétés littéraires l'ont admise dans leur sein. Elle a donné en 1801, au Théâtre de l'impératricç , une comédie , en un acte et eii prose, qui a été bien accueillie j niaià les «i. sagrémens qu'entraîné, pour une femme , Tctat d'auteur dramatique , l'ont défcidée à se borner à apoésie lyrique et à la çompo^iliou musi- cale. ' ', GEQRGÏO On connaît; en Al lemagne , plusieurs de ses composi- tions pour le clavecin, qui ont été f;ravses probablement 9, Londres. V. le dictionnaire d'E. L ,Gcrber. • GEORGILS ( Françow), a fait îœprim<'r à Y emie , en f^zS , un ouvrage in tblio , sous le tilrr- '.Tria canti'ca de hannoniâ totius niundi. Wahher assure que cet ouvrage est devenu très-rare, ^ GEORGIUS (NicoM.), arche- Têque de Wic'oraédie.vers l'an 880, était aûj)rravant moine à Constanii- l^ople. On le comptait de son tems 1>arrai les plus grands musiciens de a Grèce. V Ge; ber , Hist. GEORGIUS (SicELïOTEs), moine grec. Le Triodium , p^enet. , 1601 » le range parmi Ls anciens musi- ciens qui ont composé des mélodies pour des hymuf s et autres cantiques d'église. L'on ignore Tépoque o\x il a vécu. GERA, s'est fait connaître, ver» 1780, par différens concertos pour la fl&te et quelques compqsition» pour la harpe , qui sont restés e^ft manuscrit. V. Part. Geere. GÉRARD (Henri-Philippe) , n© à Liège vers 1760 , a fait en cette ville ses premières études de mu* sique. Envoyé à Rome, au collège Liégeois , il y a séjourné cinq ans , et a eu pour maître le célèbre Gré- gorio Ballabene , très-habile com*; positeur, M Gérard est venu à Paris, oii il a professé avec distinction , selon les principes d'une école pure ei sa- vante, l'art dn chant et celui de là compo'ition. Lors de la formation du Conservatoire de Paris , i! y fut appelé pour y enseigner le chant et la vocalisation; il continue d'y rem- plir les mêmes fonctions. M, i^^rard a publié fort peu d'ouvrages , iuais a composé un grand nombre de scènes cl autres pièces, estimées de^ per- sonnes qui les connaissent pour li^ bon goût et la pureté qui , y r,e- gnent. ' GERBER (Chrétien), né à Gœruitz le 27 mars ib6o, fit im- primer en 1704, âi Arnstadt, in S'*, Sendschreiben an Georg Motzen 'votn inissbrauch der Kirchenmusik, Il mourut It 24 ïnar.s 1731 à Lob- kow tz, où il était pasteur et ma- ^is ^'r. GERBER (Hewri-Nicôlas), or- ganiste de la cour du prince de SchWarzbourg , à Sonders'haiisen , naquit à W"enigen-Ehri,c le 6 sep- tenobré 1702. Jeune encore , il se rendit à Leipsick , pour y étudier la composiLion sous la direction du grand Sébastien Bach. Il f^t reçu, a l'université , par le recteur Boer- ner, en i^'^' Bach lui joua en en-' li«r , et à trois reprises, son clavecîa t rapéré , pour lui apprendre la ma- nière de Pejxécuter. Après deux ans de leçons , Xierber revinl, en 1727, à la maison palernglle, et entreprit 268 G E de construire -un petit orgue avec une pédale à douze tons. Le maître de chapelle Scheibe lui tournil l'oc casion de consir^ire une machine qui soulevait les soufflets do Tor^^ue sans le secours d'un homme j mais il ne put la faire qu'en petit, attendu quVIle exigeait trop d« place pour ctre appliquée à un grand orgue. C'est en lySi qu'il a été nommé organiste du prince de Schwarz- bourg. Il remplit avec succès cette fonction jusqu'en 1776, époque où il Ta cédée a son 61s. Le 6 août de Ja i^ me anne'e , il n^ourul d'une attaque d'apoplexie. Il a laissé des sonates rt ^es concerlps tant pour l'orgue que pour le clavecin , ainsi que des ()réludes et des fugues pour ces doux iustrùmens. V. Gerber. GEhBER ( EnwEST-Lupw.) , fils dii précédent , organiste ^e cour à Sondershausen, est oqnpu par un Dictionnaire historique de musique, publié en 1790, à Leipsick , chez Breitkopf , sous le titre : HUio- risch -hio^raphisches tçxicon der Tonkunsller , etp. Cet oqy rage, qui fait suite à ctux de Prinz et de Walther, est plus satisfaisant que ceux de ces auteurs; mî^is il laisse néantiibiiis à désirer heauçoi^p, et , Ton peut le dire, plus qu« ne 1^ comportent ces sortes d^ouyr^g^es , quel(juMndulgençe qu^ii.s ejjLigept, On ferait une très longue note des omissions , des méprises , des con- tradictions et des erreurs de tout genre qui s'y trouvent jiT prouva surtout dans son' auteur ^ne igno- rance visible de Phi toire.âe ffjrt» Malgré tous ces de:^uts, qui tien- nent peut-être à des cifcpustances pariiculiéreç , cet ouvr:age est ipi- portant et utile. II nous à été d'un très- grand secours; noMS' (JevcjnS; même avouer , ice que; l'on recon- Tiaîtra d^ailleurs , qu il a s.ervi ide ba^e à notre travail, qui est^ dans sa plus grande partie , tipé rectification et une correciibn de celui de M* Gerber. Çf^ianieur lui- lidièWe est pérsonqelleraent intén-^s- «a?ît par sa iiiodtstie , rnir son ^èlç et ses autres qualités. Nous ,,savon5 que depuis 1790 il s'occupe sans cesse des moyens d'améiiorer sv?n ouvrage, dont il prépare upç nou- velle édition, qiii eût paru sans l^s •irconstauces. Il nous avait t'»it promettre qu'il nous coipmutiique- rait ses travaux; nous regrettons qu'il n'ait pas rempli l'tspérance qu'il nous avait donnée. GERBERT (Martin), prince- abbé du couvent de bénédctins et de la congrégation de saint Biaise , dans la Forêt Noire, né le 20 août' lyao à Horb'Sur-le-Necker , petite ville du comté d(i Hohenberg, dans l'Autriche antérieure. A un savoir très-étendu il réunissait l'âme la plus élevée et le caractère le plus simple et le plus aimable. Ayant eu occa- sion, dans sa jeunesse, d'entendre souvent l'excellente chapelle du duc de Wurtemberg , à Luawigsbourg», et d'y chanter quelquefois lui-même, il conçut cette affection pour la musique à laquelle nous devons s.^s recherches savantes et pénibles suv l'histoire de cet art. i3ans la vue de les rendre plus profondes et plus utiles, il entreprit un voyage de t^-ois années en France, en Italie et en Allemagne; parvint, 1>ar son autorité , à se faire ouvrir es trésors les plus cachés, surtout les bibliothèques des couvens , et puisa de cette manière , aux pre- mières sources , les matériaux pour son Histoire de 1î^ musique d'église. A Bologne, il se lia de l'amitié la plus intime avec le P. Martini. Ils convinrent qu'ils se communique- raient réciproquement leurs ri— ichesses , et que le P. Martini écri- rait rhis;,oi^re de la musique ea général , taipdis que Gerbert ne s'occqperait que d« la musique d'é- glise en partiqulier. Le nombre de dix-sept mille auteurs , que Mar- tini a^^aitff^s^enibles, étonna, à la vérité ,' l'abbé e romaine, il y fait connaître , outre les différentes espèces de notes dont on s'est servi dans chaque siècle, avant It s nôtres, une Missa in cœnâ Do nini, à deux chœurs j un Gloria, à deux chœurs,} un Graduale ; un Credo,' un O/*- fertonum y un Sanctus et un ûid convnunionem en partition. Mais ce qui donne au prince-abbé Gerbert des droits bien plus grands à la reconnaissance des savans et des î^rlistes, est un autre ouvrage d!uuë bien plus grande importance fu'il publia en 1784» sous le titre : ycriptores ecclesiastici de tnasicâ sacra potissimuni. Ex varis Italice, Galliœ et Germanias cadicibus ma- nuscriptis collecti et nunc priinutn publicâ luce donati y à Martino Gerberto monasterii et congregat. S. Blas. in sylvd nigrâ. abbate S.A. R. J. P. Typis San Blasianis, 1784. Le premier volume contient trois cent quarante-huit page? , sans compter une préface de six ieuillesj le second trois cent quatre-vingt- treize pages , et le troisième quatre cent deux pages, avec ua frontis- pice au commeuceraent de chaque volume C'est une collection de tous les auteurs orij^iu.tux qui ont écrit G E 3^9 sur la musique, depuis le troisième siècle jusqu'à l'invention de rim- primerie , et qui élaient demeurés manuscrits. M. Gerbert les a réunis au nombre de plus de quarante, et les a arrangés selon l'ordre chronolo- • gique , en sorte que Pon y voit l'his-^ toire de lart par les pièces justifi- catives. Cl ^.uvrago est un service immorlfl que ce savant amateur a rendu à l'an mnsjcal. Malhf.ureuse- nrtenl , il devient si raie qu'il est très -difficile de s'1js pur et de plus harmonieux que es sons qu'elle sait tirer de son ins- trument. Engagée ensuite au même théâtre, en qualité de cantatrice, elle prouva qu'elle n'était pas moins exercée dans la musique vocale. Au mois de février i^oi , elle quitta le ti^éâtre de Lisbonne pour se rendre à Madrid. GERELLI, chanteur italien, était en 1770 en Espagne , où on l'esti- mait beàucoupâcausede sa bellevoix, GERLACH, fabricant d'iostru- mens de musique 2i Hambourg en 1790. On recherchait beaucoup ses forte-pianos et ses clavecins. GERLANDUS, surnommé Chry- sopolitaous, chanoine et recteur de l'école de S. Paul à Besançon , vers le milieu du douzième siècle , nd dans la même vill*, s'est fait con- naître , comme savant., par \Sou Candelabruni, en vingt-deux livres. Il a en outre écrit quelques mor- ceaux sur la musirjue , que l'abbé Gerbert a recueillis et insérés dans sa Collection d'auleurs d-^ musique, au lomc II , p?>g" 'i77 , sous le titre I Gerîandi /ragnianta de musicâ , 2-0 G E Ces fragmen» traitent DeJîstuUs et jDc notis. GERLE ( Jean ) , très -célèbre luthiste el fabricant de luths , \écut à ÎNurembere vers l'an iSaS, oià il a fait aussi imprimer dittérensmor- iceaux d«^ sa composition. GERMN ( J P. ) 1 compositeur vers 17^0. Dans le . Choix d'airs françaif qui parut alors à Amster- dam , chez Humrael , se trouvent plusieurs morctaus. de sa compo- siiio ;. GERSON, musicien de la fin du dix-huitième siècle , est connu pat quatre sonatt s pour le cla. ecin , à q: atre m:iins, et par six trios pour la flûte, de sa composition. Ils sont restés en manusciits» GERSON ; Jeaw ; , le célèbre chancdier dePaiis, ainsi nommé d'un village près Rhetel , où il na- quit en i363 , a écrit sur la mu- sique k plusieurs parties, qui était déjà en usa^edeson tems On trouve dans ses ouvrages la description d'une infinité d'inslrumens ta ni an- ciens que modernes, 11 a composé aussi un fort beau poème en vers , intitule : De laude inusicœ. 11 mou» rut en 1429, âgé de soixante six ^"gEI-STENBERG (Jean-Guil- XAUME de ) , consul du Roi de Dannemarck et sou résident à Lu- l>eck, né à Tondern en lySy, était un des amateurs de rousiejue les plus éclairés et les j lus habiles, il a écrit deux dissertations , la première sur la poésie lyrique italienne 5 la se- conde sur la manière de chiffrer les accords. GERSTENBERGER ( J.C. ), musicien à Leipsick vers 1760. On le connaît, comme compositeur, par différentes pièces pour le clavecin., en manuscrit. GERVAIS (Charles-Hubert), lié à Paris le 19 février 1671 , d'a- bord maître de musique de la cham- bre du duc d'OrK'itns ( rèi^tni ) , et ensuite de la chapelle du Roi , a peu réussi dans la musique d'église, il a donné à lOpe'ra , en 1697 , Médéc j en lyiGjHypermnestrej et, en 1720, les Amours de Pr()tée. On prétend qve le Ré.£;enr avait fait une partie d'Rypermnestre , et , entr'autres niorctaux, le tambourin si connu. .\. Laborde. GERVAIS, e'tait un virtuose dont les Italens ont été très goûtés au Conceii Spirituel, en 1785. Les sons brillans et purs qu'il tirait de son instrument l'ont rendu l'émule du célèbre Fraenlzel, dont il était rélè\e. Il est mort à Bordeaux il y a quelques années. GERVAIS ( Madame) , née Pe'- ^ rignon , épouse du précédent , ai exécuté avec succès , au Concert Spirituel, vers 1784', une sonate de forte-piano. GERVASONI (Carlo), maître de chapelle à Borgo Taro, a publié^ en 1800, deux volumes in 8''^ , inti- tulés La scuola délia musica, GESIER (Conrad i, philologue et Polyhistor , ne à Zurich en i5i6- Dans son ouvrace Libri XXl Pan- dectaium sivê parti Lionuin univer- j saliuni,\] traite, au septième livre, de musica. Il mourut à Zurich , de la peste, le j3 décembre i565. GESNER ( Jean- Mathieu), professeur, traite dans ses Institut. Scholast*, chap. II, Sect. XI,p. i5a, de la musique et de la minière de l'exercer dans les écoles. GESSEL ou GŒSSEL , en der- nier lieu , mécanicien de cour et organiste à Raudissin, demeura au- paravant à Dresde , et s'y montra , en 1764 par son année de soixante- une cantates pour l'église , en ma-* nuscrit, comme on des meilleurs compositeurs de ce lems. Il est mort à Baudissin vers 1780. GESTALïlSER ( Sebastien ), musicien excellent et grand lati- niste , né à Schwatz , en Tyrol , fut élevé dès sa plus tendre enfance parmi les musiciens célèbres de la chapelle du l'empereur Maximi— lien-^14. En i55i , il fut élu abbé du couvent des Cisterciens à la Trinité , devant INeustadt , près Vienne. GESTEWITZ,de Dresde. beau- frère dq maître de chapelle Hiller , était en «784, quoique jeunf^ en- core , directeur de musique au théâ- tre allemand de Bondini , et fit alors quelques compositions pour ce théâ- tre. Hiller a donné , dans ses Re- cueils d'ariettes et de duos ^ une ariette de sa compo'-ition. GEYER .; Jkan - Louis ) , né à TJntersiema, dans le pays de Co- bourg, le 25 janvier 1695, apprit G I îa musique chez Xtr'cVern , rnnsi- cien d«^ la vill*^ df Cobourg, En ly 5, il Tint à la cour <^^• ]VI( iniin- gen j le duf. AntoineUlric io p'it avec lui à Vienne, où il jouit pen danl cinq ans «les leçons de J^an- Jacquf*s Friedrich , premier basso- niste de la chapelle cle TEmpereur. En 1734 , il entra au ser\ ice du duc de Weimar , et quelque tems après à C( lui du duc de Meinungen. GHERARDESGA ^ linppo), élève du P. Martini né à Pisioia , se fit connaître, dès 1767, par des opéras ^u'il donna sur divers théâ- tresde TIlalie.En 1770, il composait à Pise. Qu Ique tcms après , il pu- blia à l'iorence six .sonates pour piano avec violon. Il est mort à Pise on 1808, âgé de soixante-dix ans. Parmi ses ouvrages , on re marque surtout une messe de Jie- s en Italie. De s»è compositions pour la cham- bre, il a été ^ravé à Lttndres, en 1782, quatorze préludes pour le cla- vecin , et à Paris , six quatuors pour violon , op. 2, GïORD m (J. ). lia paru à Pans, depuis 1776, sous ce nom, plusieurs ouvrage^ pour le clavecin, tels que quatuors et quinte ti • six concertos pour le claveem ont été gravés à Lyon , et Sont désignés comme Son vingtième œuvre. Nous ignorons si cVst le même que le pré- cédent. GIORGI^ violoniste distingué, élève de Tartiai, demeurait à Yienu* en 1773, i8 2-74 G I GIORGI ( FiLippo ) , lenorft ac- teur excellent, se Hislingua d'abord an ihi^âtrede TOpéra à Home, d'où il passa à Pclcrshoui^; , comme aclfur du ihéàtrf» de l'Opéra que l'on -etiMt «l'y établir. GIORGIS (]N'. ) , élè^e do Violti, a puidié «les coticerlos n des airs Tariez pour le violon. Il s'est fait entendre da s IfS concertv de Paris, mais sans exciter une vive sensa- tion II est actuell» ment attaché , coni'ne violoniste, à la chapelle de Sa Majesté le Roi de W« stpha- lie. GIORNOVICHl. Voyez Jar- nowick. GIOVAIXELLI DA VELLE- THl (RuGGiERO^, maître de cha pflle à Péglisc^ «I»' Saint Louis el chant! ur à la chapelle Pontificale en i549^ a fait imprimer, à Venise, une collection de madrigaux et com- ]iosé beaucoup de messes, parmi e^ffuelles on en remarque une à huit voix , sur les mots d un madrigal ( f^estiva i coîîi ) , et qui était très- estimée de son tems. V. Hawkins , où l'on trouve aussi son portrait. II vivait encore en 1600. GIOVATMNI ( SciPioNE ) , a fait impriraf'r în partitura di cembalo ed organo , Toccale Romanesque , parlite s^'pra il ballo di Fioranza e Mantua , capricci , correnti ^Bal- letti e Fogh'arde diverse. V. Walt. GiÔVANNINI , compositeur italien et violoniste distingué, de- meurait H Berlin en ly/t" ; il raon- rnt pn 1782. Dans le magasin de Breitlcopf, on trouve huit solos Y»o«r le violon , de sa compo';ition , px\ manuscrit, et encore quelques chants dans le Recueil d'odes de Graef. GIRANECK , membre de la cha- pelle de l'électeur de Saxe à Dresde, mort en 11^60 , a laissé vin t quatre concertos pour violon en manus- crit , sans compter ceux qu'il a com- posés pour 'e clavecin , pour la gamba et [)our la flùle. GIRAUD , membre de l'Acadé- mie de musique, a fait, en société avec Rerton père , Deucalion et Pyrrha, joué en lySS , ^t a donné seul, en 1762, l'Opéra de Société. Sps mot ts ont eu «lu succès. GIRHERT, directeur de musique au théâtre de la cour du margrave d'Anspach-Bayreuth en 1785 ^ éCaîl un grand pianiste. On a de lui ua concerto pour le forte piano , en manuscrit GIRO (Anna), cantatrice, nce à Venise, florissait vers lyS ». GIROLAMO DI NAVARRA , Espagnol de naissance et très-gratid musicien , florissait en Italie vers i55o GIROUST ( Françots ) , naquit , à Paris le 9 avril lySo. A sept ans , il fut reçu enfant de chœur à Notre- Dame , et il y apprit la composition sous Goulet , maître de musique de celte église En 1768, un composi- teur ayant proposé une médaille d'or fjûur celui qui remplirait le mieux e sujt:t du beau psaume Super flu." mina Babylonis , M. Dauvergne , alors directeur du Concert Spiri- tuel , reçut vingt cinq ouvrages. De ce nombre, deux »eulement balan- cèrent les suffrages, et se disputèrent le prix. II n'y avait qu''une médaille : on en frappa une seconde. Quel fut l'étonneraent des juges quand , à la levée des cachets , ils virent qu'un seul homme avait remporté la dou- ble pa me , et que cet homme était François Girousl ! Il était alors maître de musique de l'église métro- politaine d'Orléans. Un succès si brillant le fit appeler a Paris , où il fut nommé maître de mnsique des Saints - lonocens. Le Roi le nomma , en 1775, maître de mu- sique de sa chapelle, et ensuite su- rintendant de toute sa rrusique. Pour justifii r le choix du monarque, il redoubla de zèle et de travau;x , et se surpassa lui-même dans i'oratorio du Passage de la Mer-Rouge. Chacun de ses oratorios aurait suffi à la gloire d'un compositeur, et cette \ collection est une des plus pré- cieuse en ce genre. On i;;nore peut- être à quel heureux enthousiasme l'art est redevable de la magnifique musique du Regina cœli? -liron.st avait désespéré de rendre un sujet aussi stérile. Pa«iSant un jour dans les appartemensde Versailles il fut frappé à la vue d'un labbau de la résurrection , et s'écria : Voilà un beau tableau , je veux Je mettre en musique ! Il fit un chef-d'œuvre. Rien x\r «lut faire plus dirapressioa sur ce savant compositeur que l'ef- froi naïf d'une bonne villageoise » «^tti crrtt tjue îa terre iretnhîait et «que Je lieu de la scène allait s'ëcroU- 1er , tant le musicien avait r< nHu fi- dèlemeni le mouvement de la pierre «épulchrale à rinslantbùle Chris» «on du tombeau. Giroust travailla aussi pour le théâtre de l'Opéra 5 mais la cabale l'empêcha dy paraît* e. On dit que l'ouvorlure de son Télèphe a été {dacée , par les connaisseurs qui ■•otit entendue, à côté de C( lie d'I- phigénie. Il est mort à Versailles le 28 avril 17g ;, regretté surtout d'une ■veuve, qiii a publié m i8o4 une notice bi torique sur son mari Nous en avons extrait: rarticle qu'on vient de lire. è^ITTER ( J. ),',;'à'^it graver en 17^4» ^ Manbeim et à Maj^ence, deux ouvrages , composés de trois quatuors pour flûte,, violon , viola et basse , et de trois 4ûos' pour vio- lon. • ■ ^ ' ■ ' •'/"■•;'••' ■ GIULIANÎ ("AVKr - Maria ) , cantatrice fort Ve'npnamée vers GIULINI ou :tïtfLINI, était rangé, vers 1760, parmi lés bons Compositeurs pour la musique ins- trumentale. On a de luisix syinpho- nies en manuscrit. ;,GIURA , s'est fait connaître, en 1780, par un ouvrage manuscrit, intitulé P^arie lezione p^K il vio- lino , consistant en cinquante^ leçons par tous les tons , seulement à-l'u- sa^e de musiciens exercés, avec une basse parliculière, ■.■■'■ ._ ÛIUSJI ( Maria.) i- iïite , la Ro-. manina , étaitRomaine de naissance, «cantatrice etacirice.excéllcnte. Elle •yint , en lyaS , àvBreslau, avec «ne troupe d autres acteurs d'opéra. Bile y chaffta pçn.d;atît quelque tems, et partit l'année Suivante pour î*ra;,'ue. ', GIUSTINÎANI (GiROLAMô-As- CANio) , poète lyrique , a para- phrasé en vers italiens bs cinquante JPsaumes que Benedeito Marcello a mis en muii Dudècachordon en un vol. in- fol.de 400 p Cet ouvrage, qui de- vient rare de nos jour.s , est de la' plus grande iuiportmce , en ce qu il t'ait parfaiteinent connaître l'état de la musique pratique vers if)o6, c'est- à-dire à l'époque de l'école flamande. L'auteur établit les douze tons du chant ecclf'^iasliquc , et dorne sur chacun d'» iix un choix de pièce-, à deux , trois, quatre, et quelquefois à un plus grand nombre de parties, choisies d^ns les chcf-d'œuvfes des meillurs maît>es de cr lems. On y trouve des reris.ignemens liistori- !]ues fort inté'ossans sur plusit-urs d'entr'eux. Al Clioron se propose de former de cet ouvr.'ige le quatrième numéro de sa collection des clas- siques. Comme ouvrage posthume , on a encore de lu ' : unt édinon de Boëcc , publiée en i5go, d^n'- laquelle qu-1- I ques exèoipies sont ajonies au iraiié 18. 2'~6 G r, de mtjsiffuc , ponr le renelre plus inieiligibiie. La Burde s%sl ir. inpé en di anc que cttle ëd tion csl de GLASENAP (Joachim), aou- ])lié, en i65i , un ouvrage in-o'? , spus le litre : Evangelischer wein- b.erg mit anmuthigen s^/iip/ionien gtz.eret. GLASI^.R (Jean-Adam), élu • dianl en philosophie à Schîjueusteii^, fit impi^^er à Leipsick, ep i6^p , nne disserlaliop, in -4*'» ^^ <1^".^ feuilles et dnuie, sous 1^ titre ^xer- çitàtio yhîlologica de instruments Hebrœcnim niusicis ex j)s,aImo 4 €t ^. Chrétien Weidling^ à cjui W^l- ^e/ attrilî^e cette dijs'jçrtaliQH , ?i'é- lait fiy*^ président. On la troqve aussi 4»Tis Ugolin. , tomc| J^X^II, ]^a^'e 1^7 GLASER ( J[e4n-]\^xç^el)„ \rai- j^cœblàblement viploni^te à la cha- pelle, d'Anspach , a fait gr^iyer à A\ïiHerd.am,, en 1764 » ^i^ sya^pho- ni^s, op. I. ' GLÎ^PJT^CH ( Chbçtijen ) , mu. sicîen de X-pipsiclç en l'^Sj^, ^ laissé douze pièççs k Ùutp Siç^o , eu n^î^- çùscrit. : GLEIC]^1?N (Andiî^), dirçolfCAir de nnufifiu^ et quatrièijiîç cpll^v»eî^u L'vmiîî^se de Géra, nq à KiffVir,^ le 4 fevriçf 1^2,5, V^oj\ à Oçra le ^3^ février j,6,ç\^, , fit impTriRier 4 t<çip- siclcen t653, in 8°, ÇçniperfJ^iiipi mu.\iç{^in inslrunientfiilfi, ai^q.uelt il fi't siicçédpr , quel(^>ie t;ems après, Ùon^ijjendiurfi musicifiuît vofialç^ (^C^itLVl ( Jeai^-Melc^ior) , m-îire de ch^^pe^îe ^ Augs^pnrg , y lit imprimer, vers 1675., un gç<\n4 noni?^>;e d'oçuvres de musique (^'e- î>i!se, en ditliçrens gewrçs. Yo-yèaj Gçyber. Gl. après ce système, il composa ^ Vienne , de 176^ à 17.64» ses opéras d'Hélène ët'P^ris, d'Alceste d'Or- phé*!^ et', en i>-6.5, ce fameux drame exécuté pour la célébralioh du maV riage dé Josépîi II. L'archiduchesse Araalie' 'représentait Apolloia , les archiiluohéssesEFisabeth, Joséphine et Charlotte , les trois Grâces , et l'ar^kiduc Léopold tenait le claVe- çin. / -^ Le Bailli du Rollet, ayant connti' Gluck à Vientie , en 1772, l'enga- gea à mettre en musique , pour Iç théâtre de Paris , son 'opéra d'Iphi- gé.niç en Aulide. Deux an^ aptes, Gluck arriva à Paris , 5 " de s.oJxa^te Bj^^ , et, par la pjoteçiion de I^ rçine î\(l9rie-Anto,i,ne.lte , qjuj a \ a i t, é,lé sp,p « 1 è.y e , il |i»a r v,i ut ., ii(iî\lgré tputesi les cabalies , à fei-r* repré'senler son ouvrage. Iphigénie en Aulide fut jouée, |>iour Ja pre- mière fois, le 19 avril 1776. EUo excita la p^s vive sensation , et l'abbé Arnaud, dans quelques pagç^ éloquentes sur la musique de ce.^ opéra, fut le dip;ne interprèt,^ d^ l'enthousiasme géuéral. Tie succès d'Iphigcnie fut le der- Tiier coup porté sur la scène lyrique à l'ancienne musique française, déjà exclue du théâtre comique par les chef d'œuvresde Durii, dePhilidor, de Monsigny et de Grétry. Mais si Gluck triompha sans peine de Lully et de Rameau , il trouva dans Pic- cini un conîcurrent plus redoutable. Sa rivalité avec ce dernier , ari'ivé en France peu de tems après lui , fut le sujet de discussions très-vivés, qui ne sont pas encore entièrement calmées aujourd'hui. L'opéra d'Iphi- génie en Aulide fut suivi d'Orphée et d'Alceste , en 1776 j d'Armide , en 1777 ) dlphigonie en Tauride et d'Echo et Narcisse, en 1779. En 1775 , il avait donné le petit opéra de Gythère assiégée , qui eut peu de succès , et qui fit dire à l'abbé Arnaud , qu'Hercule était plus ha- bile à manier la massue fjue les fuseaux. Les jeunes compositeurs qui veu- lent se former à l'école de Gluck , doivent joindre à Télude de ses par- titions les analyses que l'abbé Ar- naud en a faites, et qui ont été ré- cueillies dains un volunie, intitulé Mémoires pour servir à l'histoire de la révolution opérée dans la musique par M. le éhévalier Gluck, 178 r, un Vol. in-S**. Les anecdotes suivantes , que nouis tenons dé M. de Corancéz, et dont on a publié une panies^otisle noria dé'M. ÎBernardin- de-Saint-Pfèi're , ne sérolitpâs moins utiles aux gens de Fart. M. dé' Corancéz avait procuré à Gluék la connaiisance de Jèari— Jacques Rousseau. Voici lé ju'g6iiient' c[u'e l'a'utet^r d'Emile portait du la léut de Gluck, avaWt ïa ptemière' représenta lion en Frâribé de soti pre- naier opéi'a' : « Rous«'éa\i tdè dit un' jôtit : { é*e'st M. de Coi*an'ce'z qui parle ) j aH vu beawéoùp de partiiïoris italiennes , dans 'esqùellés il se trouve de beaux mor'ceaut dramatiques , M. Gluck s*ul me paraît avoir rihtcni'ion de donner à chacun de ses personnages \é stylé q\ii pteut leur convenir j mais,. ce qU^ je troUVe dé plufe' ad- mirable , c'est qute ce style une fois afdbpté ne se dément pins Son scru- pule à cet égard lui a fait commettre un anachronisme dans son opéra «te Paris et d'Hélène. Etonné de L ^ . 277 l'expression , ]e lui en demandai l'explication. M. Gluck, continuri- t-il, a répaindu dans le rôle de Paris, avec la plus brillante prbfli^ion , toute la mollesse dont la musique est susceptible; il a mis, au con- traire , dans celui d Hélène une cer- taine austérité , qui ne Tabandonne pas , même dans Texprcssitin de sa passion pour Paris. Celte différence vient sans doute de ce que Paris était Phrygien et flélènè Spartiate j ues. de Lycurgue , et Lycurguè est d< bèaucouD postérieur à Hélène J( SCS gage qu aux lois lycuTguè est de beaucoup postérieur à Hélène Je redis cette observation à M. Gluck. Je serais heureux , me dit-il , si un certain nombre de spectateurs pou- vaient ra'entendré et me suivre dans cet esprit. Dites à M. Rousseau , je vous prie , que je le remercie de l'at- tention qu'il veut bien donner à mes ouvrages ; observez - lui cependant que je n'ai point commis l^anachro- nisme dont il m'accuse, oi j'a donne à Hélène un style sévère, ce n'est point parce qu'elle était Spartiate , mais parce que Homère lui-même lui donnq ce caractère j dites lui , enfin, pour lernainer par uu seul mot, qu'elle était eslimée d'Hec- tor, , « Tout Paris a vu ce même Rous- seau , q^ui dépuis long- tèms ne fré- quentait plus aucun spectacle, suivre sans interruption toutes 1« repré- sentations à'Orphée. C'est à l'occa- sion de cet ouvrage qu'il a dit pu- bliquement que M. Gluck! était venu lui donner un démenti sur la propo- sition qu'il avait avancée précédem- ment, que jamais on ne pourraitfaire dé bonne^ musique sur des paroles françaises. ». M Je suis bien éloigne , me dit il un jour, de partager l'opinion de ceux qui prétendent que M. Gluck nianque de chant. Je trouve que le ôhant lui sort par tous les pores, w « J^e demiànclai un jour à M. Gluck pourquoi , u^'étant pas musicien , ses ouvrages m^'attàchaient dé manière à ne pouvoir souffrir, pendant leur repré entatiori , la plus légère dis- traction ; pourquoi, au contraire, tous les opéras donnés avant lui me semblaient froids et monolouis/, et surtout pourquoi, dans ces opéras. 278 G L tous les morceaux de chant me pa- raissaient se resstmbltr. Cela ne provient, me dit il , que d'une seule cliost', à la ve'rilé , bien capitale. Avant de travailler, mon premier soin est de tâcher d'oublier que j« suis musicien . Je m'oublie moi même T)oui ne voir que mes personnages. Le défaut eouiraireempo sonne mal- heureusement tous les ans qui ont pour hui 1 imitation dt la nature. Le poëie , pour n>' pas vouloir ou ne pas savoir s'oublier, compose des tirades, qui ne sont pas , à la vérité', dépourvues de beautés, mais qui font languir l'action , parce qu'elles sont à contre-sens. Le peintre veut ren- chérir sur la nature , il devient f;»ux ; l'acteur veui déclamir , il devient froid; le musicien veut briller, et produit la saiiité et le déc;oût. Les morceaux de musique que vous croyez se ressemblt^r ne se ressem- blent pas ; vous ne leur feriez pas ce reproche si vous étiez musicien , vous y ^erriez non - seulement des différences très- sensibles , mais sou- vent des beautés qui pourraient vous rendre indulgi nt malgré vous. Cela n'empêche pas que votre observation ne Si it terrible , car s'ils se res- semblent pour vous, c'est parleur manque d\ ffet. w « On chanta un jour chez moi le inorceau , d'Iphigénie en Aulide , Peuvent ils ordonner qu'un pète I 3e ra'apércus qu'il y avait dans le •vers Je n obéirai point à cet ordre inhumain, une longue sur le Je la première fois qu'il se prononce, et qu'il n'y a pi s qu'une note brève sur ce même Je lor.^qn'il est répété. J'observai à M. Gluck (jue cette note prolon'^ée m'avait été désagréable dans le chant, et que; j'étais d'au- tant plus étonné qu'il l'eût employée la première fois , que la faisant dis- paraître ensuite, apparemment lui- même n'y tenait pas beaucoup. » « Cette note longue , d't il, qui vous a si fort cîio |ué chez vous , vous a l elle choqué également au théâtre ? Je lui répondis que non. Eh bien, ajouta-t il, j« pourrais me contenter de cette réponse 5 et, comme vous ne m'aurez pas tou- jours auprès de vous , je vous prie an A ous la faire toutes les fois que vous serez dars un caspareil. Quand l'ai réusii au ihéàlrc, j'ai reiîiporlé le prix que je me propose; il doit m'importer peu, et je vous jure qu'il m'importe peu en effet, d'être trou- vé a;^réable ou dans un salon ou dans un concert. Si vous avez été souvent dans le cas de vous aper- cevoir (ju'une bonne musique de concert n'a point d'effet au théâtre, il est dans la nature des choses qu'une bonne musique de théâtre ne réussisse souvent pas dans un concert. Quant à la note longue sur le Je la première fois qu'Agamem- nom le prononce, considérez que ce prince est placé entre les deux plus fortes puissances opposées, la nature et la reli;:,ion ; la nature l'emporte enfin , mais avant d'articuler ce mot terrible de désobéissance aux dieux , il doit hésiter ; ma longue fq^m© l'hésitation ; mais une fois ce mot lâché, qu'il le répète tant qu'il vou- dra , il n'y a plus lieu à hésitation : la note longue ne serait donc plu» qu'une iaute de prosodie. » « Je le priai une autre fois de m'expliquer pourquoi l'air de la co- lère d'Achille , dans le même opéra d'Iphigénie, me causait un frisson général et me mettait, pour ainsi dire, dans la situation du héros lui- même; tandis que si je le chantais seul , loin de trouver dans le chant rien de terrible et de menaçant, je n'y voyais , au contraire , qu'une marche d'une mélodie agréable à l'oreille. Il faut, avant tout, me dit-il, que vous sachiez que la mu- sique est un art très-borné, et qu'il l'est surtout dans la partie qu'on appelle mélodie. On chercherait en vain dans la combinaison des notes qui composent le chant un carac- tère propre à certaines passions ; il n'en existe point. Le compositeur a la ressource, de l'harmonie; mais souvent elle njême est insulfisante. Dans le morceau dont vous me par-^ lez, toute ma magie consiste dans la nature du chant qui précède et dans le choix des instrumens qui l'accompagnent. Votis n'entendez depuis long-lems que les tendres regrets d'Iphigénie et ses adieux à Achille; les flûtes et le son lugubre des cors y jouent le plus grand rôle. Ce n'est pas merveille si vos oreilles ainsi reposées, frappées subitement do son aigu de tous les instrumens miliulrçsréuais, vous causetji ua G L Hnoiivetûetit extraordinaire, mouve- ment qu'il était , à la vérité , de mon devoir de vous faire éprouver j, mais qui cependant ne tire pas moins sa force principale d'un effet purement physique. » « On ne peut pas dire d'ailleurs ^u'il n'avait pas préparé ces grands «ffets , et qu'il n'en avait pas prévu tout le succès. Tout le niond*e sait 3u'en présentant à Larrivée le role u Chevalier Danois, dans l'opéra d'Armide : J/attends, lai dit-il, de votre complaisance que vous vous chargerez d'un rôle, qui, par son peu d'étendue , est au dessous de vostalens^ mais il y a un vers qui seul . à ce que j'espère, vous ded "m- magera. Ce vers est Notre général •vous rappelle. Larrivée n'a pas élé dans le cas de reprocher à M. Gluck ^e lui avoir manqué de parole. » » Il exécuta un jour sur son piano , le morceau d'Iphigénie en Tauride . où Oreste, livré à lui-même dans la prisoTj, après avoir éprouvé ses agi- tations ordinaires, se jette sur un banc , en disant : Le calme rentre dan^ /nonca?ar.Quelqu'un crut voir wne contradiction dans la basse qui pro onge l'agitation précédente^ il en ût part à M. Gluck , en ajoutant : Oreste est dans le calme , et il le dit. — If ment , s'écria M. Gluck , il prend pour calme l'a/faistment de ses organes f mais la furie est ioujours là ( eu frapfiant sa poi- trine ) '^ il a tué sa mère. » « Je conduisis un jour mon fils , encore enfant à une repr'-sentaiion d'Alcesle. Je l'avais bien instruit sur Je fond du sujet. Il ne cessa de pleu- rer , et m' dlégua qu'il ne pouvait s'en empêcher. J'en parlai à M Gluck «umm' d'un effet assez extraordi- naire. Il me répondit :Monami,celéi 7ie m'étonne pas, il se laisse faire. » «On vient de voir que M.. Gluck ne s'abusait point sur Part qu'il professait, il l'avait trop bien ap- profondi, il savait de plus que les oreilles se lassent aisément , et qu'unefois parvenues à la fatigue, il ne fallait plus compter sur aucun effet. C^est pour rela qu'a-utant qu'il le pouvait, il réduisait en trois actes tous les sujets dont il se chargeait, il voulait que toutes les parties fussent liées ent' 'elles , et pré— ««niassent en même tems une telle variété que îe spectateur pût aller jusqu'à la fin sans s'apercevoir que son attention fut captivée. Il avait en conséquence une manière qui lui était particulière. Il me dit souvent ( ce .sont ces propres expressions ) qu'il commençait par faire le tour de chacun de ses aublicr in- cessamment une vie de Gluck , comme nous rapprenons par uns lettre de M. Salicri. En France , on n'adrafre plus guère l'auteur d'Alcesleqne sur pa- role. Les chanteurs de rAcadémie de Musique, et l'orchestre même^ ont perdu la tradition des opéras dei Gluck. Le seul Garât sait les chan- ter dans le style qui Kur convient. Puisse-t-il inoculer ses int niions musicales à des élèves dignes de rendre les chef d'œ «vres du Cor- neille de la scène lyrique! GLUCK ( Marie Awne de ) ,, nièce et tille adoptive du procéd. nt, née à Vienne en l'jSç). C'étiii une cantatrice vl'une sensibilité exquis»; Elle parlait et écrivait parfaitement plusieurs langues. A l'<^ onze ans, elle commença à apprendre la musique chez on oncU ; raai.s il l'abandonna bientôt dans un df ces accès d'impatience qui lui iiai nt si familiers. Heureu&emeul MiiiÎQo aSo G O 5 "vinl k Vienne à la mêtiM! époque , et offrit à son onoletîe faire un nouvel essai. Ses efforts eurent, à la grande satisfaction de Gluck , le succès le plus heureux. Dans la suite, elle accompagna son oncle dans son vo}'a;>e à Paris. Louis li.V et Louis XVï lui firent Tacoucil le lus gracieux. L^'irapéralrice Marie- l,^liérèse l'avait > gaiement honorée <îe sa bienveillance- Peu après son retour de France, elle tomba dangereusement malade; l'empereur Jostph II lui tiémoigna un vif intérêt, en envoyant toys les jours chez elle pour s'infprmet de sa santé j mais elle succomba à la maladie , et mourut à Vienne, le 21 avril 1776, à Page de dix- sept ans. GLUCK (Jean), né à Plauen , diacre à Markschwœrzenltach sur-la- Saa.le , publia à Leipsick, en 1660, un ouvrage intitulé les Sept Paroles de J.-C sur la Croix, eic. {Hcpla- logus Christi musicus, munças ec~. çlesiasticœ prodronius , ocler mu- sikalisclie betrachlung der heilig&n, r worte Christi atn creulz gespro- chen , al s eîn vorLrab eirii^r geist- lichen Kirchenniu^Lk. C'est la même idée que le grand Haydn exécuta, par lasiiite , V. soP- article, J. Gfuck a com.posé ses sept pièces, dtiins le genre de madrigaux, GLU ME, flûtiste à Berlin #n 1786 issu î'e la famille qui, dans le dix huitième siècle, a donné à l'Al- lemagne tant de peintres et de sculp- teurs. GNECCO (N.). On connaH à Paris , de ce compositeur , La Prova di un opéra séria , jouée avec suc- cès .. l'O'péra Buffa, en 1806. GINESIPPUS, poète del^ancienuiÇ Grè<*e, Alhenfeus {lib. Xj[) le compte parrni les composii^urs. GOBLAj?]N; , ^i ^}^ ^" qousiq,ue la fui e dfs Chasseurs, en u,n acte; la Fête de Saint- Cloud , en un acte; et l'Amant Invisihle , en trois nctes. GOCCINI (GiACOMo), a cpror posé, en 1713, la musique de Tq- péra Ainor jrà gV incanù. G47 , mort à Marpnrg le 5 juin 16 '6 , a publié, enir'autres ouvrages , un Lexicon philosophie cuin , Francfort, i6i3, in'4*^ , dans lequel il explique plusieurs termes techniqut s de musique. GODEFROy ( H.-J.), direeteur de Timprimerie musicale établie à Paris, rue Croix des PetiU Champs, n^. 33, a publié une collection très- précieuse de morceaux de chant ita- liens, montant à quatre-vingt-seize nuiméros. l\ a aussi imprimé les deux ^ traités sui,van& : i^. De la mesure ou de la division du, tems , considérée comrt^e premier élémet^t de la mu- sique et tle U poésie, par B. Bo- n/^si, un.vol. iM-8>''. 2'"*. L'Art de la njAisique théori - physico - pratique général et élémentaire, ouExposi* lion des bases et d^s développeraenS du systéiae de la musique, par M. Key, employé au bureau de l'enregistrement. GODSCHALK ( Eugène ) , ha-^ bile harpiste et violoniste, et en nvême tems compositeur pour cet insirum^nt , vivait, en 1772, à Brux,elles,, et y donna des leçons de violon IL a été gravé à Paris, en 1765 , six symphonies de sa com- position,. G(£PEERT ( J.EAN-G0TTL1EB ) ♦ chanteur et dijrecteujr de musique à la chapelle de la. collégiale de Weesenstein, près D>resde, était ua tx,ès»bon compositeur et un excel- lent maître de musique 11 est mort le 6, juillets 1766. Il est le père du SMÏvanit. G,ŒPFERT(Cha.ivles Gottlieb). maître de conceut à Weimar , un des meilleurs, violonistes d'Aile-» magne, né à Weesenstein vers i734« fut enfant de chceur à Técole de la Sainte Croix et à la chapelle de Dresdp. Lorsqu'il quitta la, maison paternelle pour aller à Leipsick étu- dier la jurisprudence, son père , an moment de leurs adieux , lui remit un violon, en lui disant : f^oilà , mon fila , un instrument : tu con-r- nais ma position , et tu sais qu9 je ne puis guère te donner riar- vantage Si tu es heureux , tu pourras te passer aisément de mon, jaible secours , et si tu es mal* heureux, tout ce que Je peux to donner ne saurait t' aider \ Gocpferi partit, et essuya-hieuld* G O i8i les vicissitudes de la fortune jus- qu'en 1764, où , à l'occasion du couronnement de Tempereur Jo- seph 11, il se rendit à Francfort. Il y rencontra le célèbre Diiters- dorf . etse forma d'après sa manière. A son retour, il parvint, par sou jeu charmant autant que par son caractère vif el agréable, k se conci- lier l'aifection de tous ceux qui eurent l'occasion de le connaître. De 1766 à 1768, ilfut premier solo au grand concert, directeur et pre- mier violoniste à celui de Richter. Les virtuoses étrangers y affluaient alors de toutes parts, et celui qui avait qiielque renommée y était ad- mis. Gœpfert les protégea et les aida de toutes les maaières; mais chaque nouveau rival ne fit qu'augmenter le nombre de ses triomphes , et prouver sa {grande supériorité. En 1769, il partit pour Berlin, et séjourna pendant un an alterna- tivement dans cette ville et à Pots- dam , et s'y perfectionna encore dans son art sous plus d'un rapport. L'année suivante, il se proposa de se rendre en Angleterre , mais pas- sant par Weimar , et s'y étant fait entendre, la duchesse douairière lui offrit un engagement pour six mois à sa chapelle, afin, dit elle, ^u'il pût se reposer de ses fatigues. le délai expiré , elle le nomma maître de concert, avec les condi- tions les pîu» avantageuses. Le suc- cesseur de la duchesse 'le confirma dans cette place. IVous ne connaissons de. sa, cooi-^ po-Siltion que six polonaises, que lui^ même exécutait avec autant d'aisa ce que de vivacité et d'agrément , mais qui embarrasseraient beaucoup la plupart des autres violonistes. Kranz est son élève. GŒRL , est connu , depuis 1783, par trois concertos pour flike , en manuscrit. GŒRMANS, dit Germain , fac- teur dr clavecins et de forte pianos, a oonstruitj en 1781 , un clavecin qui prés 'nie le ra^me systène de sons que la hary»edeM. Gousineau. Il y a pour chaque octave vingt- une tou^hf'S qui entonnent, savoir : sept nott^s naturelles , sept notes bémols et sept notes dièzes. Ainsi, Au-dessus et au dessous de chaque ton naturel on trouve un demi toit majeur et un demi-ton naineur. GOES ( Damiende), gentilhomme Portugais , né, vers i5oo , au bourg d'Alenques. Le roi de Portugal le fit voyager en France , dans les Pays Bas , en Allemagne et en Po- logne. En 1534, il se rendit à Pa- doue , pour y étudier. Il mourut à Lisbonne , historiographe du roi. Glaréan, qui le connut à Fribourg, a inséré, dans son Dodecachorde » quelques morceaux de sa composi- tion , et dit de lui qu'il avait été m componendis symphoniis mugnus artifex et à candis doctis viris ainatus plurimùrn. 11 était poète et musicien . C'est lui qui a fait Thymnc JVe lœtcris inimica mea. V. Haw- kins, t. n. G(£TZE ( Nicolas ) , claveci- niste et violoniste de Rudolstadt, d'abord au service du prince de Waldeck , demeurait , vers 174*^» à Augsbourg , oi!i il fit paraître une sonate jpour le clavecin , avec violon , à laquelle il se proposait d'en faire succéder encore cinq autres. GŒTZEL (Frawcois- Joseph), flûtiste à la chapelle de Télecteur de Saxe, à Dresde, occupait cette place dès 1756', et fut connu par son talent et par ses compositions. On louait son embouchure et son excellente exécution. On connaît de lui six concertos pour flûte , et quelques Vnqi pour le même instrument , en manuscrit. GOGAVIN ( Awtothe-Her^ iwAifw 0 , natif des Pays-Bas, exerça la médecine à Venise. 11 a publié à Venise, en i562 , in-4*^, une tra- duction des auteurs grecs suivans : r**. uâriHoxeni , niusici antiquis-* siini , harmonicorufn elemenlorum, libri ///. a**. Ct. Ptolomœi harino- nicorum S: de musicâ , libri ///, 3v**. Aristotflis de objecta auditut fragmentum , ex Porphyrii coin" inentariis , omniarn nunc priniiini latine conscripta et édita. On as- sure qu'il a entrepris ces traductions d'après le conseil de Zarlin. Du reste, elles sont fort médiocres; celles de W'allis et de Meiho- mius les ont fait entièremeut ou- blier. GOLDRERG , musicien de chain- brs du comte de Bruhl , à Dresde , a8i G O ■vers 1757, était un des meineurs clèves de Séhasl. Bach dans la com- posilion el le feu du clavecin. 11 mouruc d^ns la tleur de l'âge. 11 a lai.ssé vingl-quairc polonaises , une sonate pou le clavecin , avec un menuet, à douze variations, [lour le clavecin, el *ix trios pour flùle , "violon et basse^ tous en manus- Gril. GOLDE ( Je A k-Godeprot), mu- sicien de chambre et organiste de cour à Gotha , y a publié , en 1768, Ode uuf den sterbemorgen der Hezngin zu Gotha. Dans cet ou- vrage y il montre non - seulement beaucoup d'invention et de connais- sance en musique , mais aussi une ha- bileté peu commune sur le elarecin. En 1784' une de Sf.s filles prenait chez le directeur de musique For- kel , à Gœtlingue, d'es hçons de musique vocale , et promettait de devenir une cantatrice très-agréable. Golde est mort vers 1788. GOLDONl ( Carlo ) , né à Venise en 1707, et non en 1710 , comme le préiend Laborde , est mort en 1795. On l'a surnommé le Molière de Tltalie. Sans \^ compa- rer à notre Ménandre , on peut dire «jue de tous les poêles dramatiques italiens , c'est celui qui est le moins dépourvu de bon sens, 11 a composé au moins cent vingt -comédies en Italie, et une trentaine pour les Italiens à Paris. On a de lui trois opéras .séria, mis en musique par Oaluppi ^ et cinquante opéras co- miques, à la tête desquels il '»ut placer la Buona Figliuola , qne la: musiq^ue de IS. Piccini a rendu si célèbre. Goldonj écrivait très-bitri en français ; son Bourru Bienfaisant «»t resté au théâtre, et ses Mé- anoires, en trois vol. in 8*^, se lisent avec le plus vif intérêt. GOLMANELLl (Anne Marie), cantatrice très-renommée de Bolo- gne vers i'"8o. . GOMBFRT ( TVicolas ), a com- posé deux livres de motets à plu sieurs voix, imf»rimés en ï552. GOMEZ (Th mas), abbé de l'ordre de Cîle;%ux , né à Cocca , dans la Vieille-Casii 1 , du diocèse de Ségovie , avait étudié la philoso- phie et la théologie. Il d la ssé , parmi d'autres ouvrages, Rc/mnia- i:ion del canto llano. U est mort à Barcelone en iBB8. V. TF'itle Diari Biograph. GOTNTHIER ( Rose CARPEN- TIER, veuve) femme Ailaire , née à Meta , d'une bonne famille bour- geoise de cette ville , débuta à Bruxelles , à l'âge de vingt ans , dans l'emploi des duègnes d'opéra comique et de soubrette de la co- médie. Après avoir été sept ans dans la troupe du prince de Lorraine, elle débuta en 1778, en vertu d'un ordre du Roi, à la Comédie Ita- lienne , dans les rôles de Simone du Sorcier- de Bobi , dans Rose et Colas } et d'Alix, dans les trois Fermiers. Reçue pensionnaire du Roi à ,1a même époque, elle continua a rem- plir , sur ce théâtre . les rôles de duègne, qu'elle rend avec une gaieté , et une vérité parfaites. L'on sait quels> sont ses succès et les justes applau- dissemens dont le public a constam- ment récompensé son zèle et se» talens. GOODGROOME ( John ) , com- positeur anglais et musicien à la chapelle de Londres vers >75o, fut élevé à Windsor comme enfant de chœur. Dans la suite, il fut reçu à la chapelle royale, où il resta du tems de Charles II et de Guillaume. On a imprimé des cantiques de sa composition. GOODMAWT^ ( John ), célèbre coinposit( ur anglais, vivait à Lon- dres en i5o5 GOODSON (Richard), bache- lier en musique , et organiste à Teglise du nouveau colléî;e du Christ, à Oxford, y fut éla pro- fesseur de musi jue le 19 juillet 1682, et y mourut le i3 jianvier 1717. Son fils , qui portait les mêmes noms , lui succéda dans l'une et Pautre de ses [laces , et mourut le 9 janvier l'i^o. Vov. Hawkins , Hist. GOOLWÏN ou GOLDITVD ( Jfan "I , docteur eu musique, élève de Guillaume Cbild , auquel il suc- céda C( mme organiste à la chapelle royale de Londres, vécut vers 1730. V. Gerberl . Hist. GORDON ( John ) , célèbre professeur de musique au collège de Gresham, à Londres, y est mort au mois de décembre 1739. GORI ( Antonio - Francerco ) , né à Florence ^ d'une famille dij- G O 283 tTnguee de cette ville, le 9 dé- cembre i6t)i , aiiiia beaucoup les belles letli es et !<'S arts , et serait Traisemblablpin* nt parvenu dans la musique au même degré de perfec- tion qu il atteignit dans la prin'.ure , si son père ne l'en eût pas empê- ché. S >n âge ne lui permrtlant plus de mettre la main aux instrumens , il se borna à la partie scientifique de la musique , pour satisfaire en partie le penchant qui l'entraînait vers cei art. 11 publia la Lyra Bar- herina de Do ni. GORLIER ( SiMow ) , a c'crit sur la flûte, sur l'épinetle, et a fait des chausons gaillardes en i558 et i56o. GORSSE ( Louis ) , a publié à Paris, en 8o5, Sapho , poème en dix chants, qui a essuyé beaucoup de critiques au sujet des innova- tions que Fauteur introduit dans la versification française, qui les re- pousse. Boileau et Racine ont à ja- mais fixé les lois de notre poésie , et Ton ne s'en écarte pas impuné- ment. Dans les notes de son poème, M. Gorsse annonce un ouvrage , in- titulé Philosophie de la musique. Il faudrait, pojjr le bien faire, un philosophe musicien , ce qui est rare, ou un musicien philosophe, ce qui tst plus rare encore. GOSSE , est aut-^ur de plusieurs comédies , et de l'opéra comique l'Auteur dans son Ménage, mu— siqu" de M. Biuni, joué en 1798. GOSSEG \ François Joseph ) , menibr»' deTlnstilui ettle la Légion d honneur, l'un des-trois inspec- te ^rs de l'enseignement , et profes- seur de composition au Conserva- toire de Musique, est né, en lySS, à Vergnies , petit village du Hai- naut. A Tàge de sept ans, il se rendit à Anvers, et resta huit ans enfant de chœur à la cathédrale de celte vilU\ M. Gossec s'est formé lui-même, et n'a eu pour maîire que la nature. L'élude seu e des partitions des grands maîtres a perfectionné son talent. Comme le célèbre Haydn , il a regret! é «le n'avoir pu voyager en, Iialie ei vi.siier lesdifiérentes écoles de cttte contrée. En i^Si , il vint à Paris, oi'i il a 15xeconslammentsonsejour.il entra 4'»bordcheï M.de la Popelinière , et conduisit l'orchestre de ses musi- ciens sous les yeux du grand Ha- meau. Il fut ensuite attaché , en la même qualité , à la musique du prince de Condé , pour lequel il composa plusieurs opéras. En 17,0, il fonda le Concert des Amateurs , où le ch^^valier de Saint Georges tenait le premier violon , et qui eut le plus grand succès pendant dix années consécutives. En 1773, il prit le Concert Spirituel , en société avec Gavinies et le Duc Taîné , et le garda jusqu'en 1777, que l'intrigue le lui ôla , pour en favoriser Le- gros, acteur de l'Académie de Mu- sique. En 1784» il fut nommé clief de l'école de chant érigée par le baron de Breteuil. A l'époque de la révolution, il devint maître de mn< sique d« la garde nationale, et fit exécuter, dans les fêles publiq-es , un grand nombre d'Hymnes de ^a compo<-ition , et plusieurs sympho- nies pour instrumens à vent. C'est en 1795 , qu'une loi fixa définiiive- ment Torganisation du Conserva- toire de musique. M. Gossec fut choisi pour être, conjointement avec MM. Méhul et Ghérubini, inspec- teur de l'ctablissenieni et professeur de compositio'i. M. Catel, son prin- cipal é'ève , y fut en même tems nommé professeur d'harmonie. Les élèves de M. Gossec ont, pour la lupart , remporté le grand prix. rmi eux , on regrette le jeune udrot , mort à vingt un ans, et qui dounait les plus belles espé— { Tances. Le plus renommé aujour- d'hui est le jeune Gasse , actuelle- ment premier violon au théâtre de Naples. Quoiqu'âgé de près de soixante- dix-huit ans, M. Gossec a conservé, dans ses discours et dans ses compo- sitions, toute la vivacité de 1» jpu- nesse. Dernièrement, nous eûmes l'honneur de le voir , et nous te trouvâmescomposaut un Te Deuin^ pour se consoler d > la perte de celui qu'il avait fait autrefois, et qui eut une si grande célébrité. Voici la liste des ouvrages de ce compositeur : Musique de théâtre. A l'Aca- démie de Musique : en 1773, Sa- binus, paroles de Chabanon ; en 1775 , Alexis et Daphné,^ Philéraon et Baucis , paroles de Chabauon dt 28 G O Maugris ; Hylas et Sylvie , paroles de Rochon de (..habannes ^ en 1778 , la Fête du Village, paroles de Des- fontaines; en 1782, le Thésée de Quinaull^cn i;;86, Rosine , paroles de ( crsain. Depuis 1789, il adonné îe Camp de Grandpré ; la Reprise de àe Toulon , etc. 11 a en portefeuille plusieurs grands opéras, entr'aulres riitocris , dont le sujet est dans le genre de Sémirainis. A la Comédie Italienne : en 1766, le Faux Lord, et les Pêcheurs; en 1667, le Double Déguïseinent, Toi- Bon elToinelte, etc. Musique iastrumen* aie. Les premières symphonies de M. Gossec ont paru en 1752. 11 en a fait un grand nombre qui ont été exécutées avec succès au Concert Spirituel et an Concert des Amateurs. On parle surtout d'une symphonie cotycer— tante pour onze instrnmcns à tent , et qui malbeureuseme»t est perdue. 11 a aussi publié des œuvres de qua- tuors, de trios et de duos pour le violon. L'instrument de M. Gossec est le violon , et c'est le seul dont il se serve quand il compose. Musique d'^église. Des motels et des messes; une messe des m'orts, en 1760, qui a été gravée, mais dont les planches' ont été vol'éeS chez le graveur : un Te D'eum , dont nous avons déjà parlé; et^ en 1780, \'0 saïutaris knstia, à trois voix, sans accompagnement. L'anedjj^ dote qui a donne lieu à ce defni^' morceau mérite d'être ra^iportée. MM'. Laïs , Chetot) et Roussie^Ui', trio dé chanteur^ célèbres, allaient sonveT>i?, avec M<. Gossec, dîber à' Chf nevicres , village près de SceatilV chez M' de la- Sïille, secréla'ire de l'Opéra. Le" curé' de l'indroit, atri s'y trouvait de tems en ti'ms , l'es' pria un jour Ions trois tie chan'iet à"- son église' pour en fêler dignement le patron. De Vôut mon.' ca?w' , dît' M. Laï>, «V Gossec -û^ut îwws dbn-- ner quel'ejUe' chosfe de sa façprt.- M. Gossec dci«ï*nda au6*«ilôt du p^*-»' pier réî^lé , et , pendant que' dè's' messieurs dëjt'itnaient, il écrivit de ■yervc \'0 saïutaris. Il 1 faitrépélter* aux trois^ chanteurs, et, au bout de deux heures, il est chanté à là' ■ grande satisfaction du ruré et des' 1 paroissiens. Ou voulut l'entendre à' j raris, et , peu dç jours après (Iç jas les premiers; mais les paroles rançaises ( O toi î qui des Hé- breux , etc. ) sont bien loin d'égaler les paroles latines en douceur et en harmonie. M. Gossec a publie, au nom du Conservatoire, des Principes élé- mentaires de musiques, en deux vol. in-folio , et beaucoup de solfèges , qu'on trouve dans la Méthode de chant que fait Suivre cet établisse- ment. Nous ajouterons qu'on a encore de lui la musique pour l'apothéose de Voltaire; celle pour l'apothéose dé J. J. Rousseau; celle pour l'en- terrement de Mirabea'u , qu'on a exécutée récemiiient au convoi du maréchal duc de Montébello, avec beaucoup de marches religieuses ; un chant funèbre en l'honneur d^s rairtisires français assassinés à Ras- tadt; et enfin, l'a mUsique des chœurs dPAthalid ; et rfuelques Oratorios , surtout celui de la Nativité , où il avait introduit un chceUr d'Anges , qui" s'exécutait au-dessus de la voûte, dans la salle du Concert Spirituel. GOSTLING (GuiLo) , musicien a^nglals, a été collaborateur de l'ou- vrage du docteur' Boy ce , intitule Cathefdral Musïck. Voy. Gerbert, Hist*. GO'TF( AfirVbirftdf, éliaiiteur foit* renommé, e'tait etag^gé , ert i7b3 , atï théâtre de TO^iéra, à Stuttgart ,^ à" Fépoqu'e où ce théâtre était par- venu au pluis haut degré de perfec- tion , sous la direiction de Jomelli. Il vivait encorie eti 1774, en Italie GOTTINGCS ( HiE^Nlît ). 11 a fair imprimer à Fi^Ttcfon , e'u i6o5 , un ouvrage in-S", sous le titre Cate— chismus £y. Ltethct^i , à^ quatre par- ' tit^s?:- G OT T S'C H E D ( J%:an Chre:-^ Tteîv ) , prvmiet professeur de pliilo- sbpHie , setiior à rXJnivcrsité de Eeipsick , et collègue au Grand- Collège des Princes , est célèbre ea' , Allençiagne par, les efforts qu'il fit^ ffbifr tirer la la'hgute'etla poésie al- lemande de l'ctatde barbarie où elles étaienl encore de son teinâ. Dans sa "Poésie critique , il a aussi traité dif-* lérens sujets de musique. H y a in- séré : 1^. Idées sur l'origine et l'an- tiquité de la Musique, et sur les qualités de rQje. 2*^ Idées sur les Cantates. S*^. Ide'es sur l'Opéra. On trouve dans ses disserlations plusieurs renseignemcnsiiistoriques. Mitzler les a données toutes les trois dans sa Bibliothèque , en y ajoutant des notes, Gottsclied mourut le 12 décembre i yGS. GOTTSCiiED ( Louise-Alde- gonde) , épouse du précédent , née à Kulmus, le I' ^jvril 1713 , rivalisait avec lui dans la carripre liuéraiie. Parmi plusieurs autres ouvrages, que l'on doit à sa pluçne , dous i^e citons ici que les deux djssertalions sui^ vanles, traduites du français, e;t tirées des Mt*Juoires d«^ TAcadémie des Belles-Leilres de V^^ris : De l'o- rigine et de l'usage ^e la Trort^peltp chez les apciens , par Galland , et Èxaa^en d'mi passage des ouvrages de P|;îlpp s\ir la qiusiquii, 1716. Mar- pur^ a fait r^itnpri(ner l'une t t l'au- tre dîjns ^^i. Bçytrççge ^ topa. Il, p. 38 et 45. JVHdam^' Qottsciied çs.t mo.teà J^eipsiç-k , le î6 uin 176^ GOÛpiM^L (Claude), de B«- sançop,, VundesmeiUii'urs musiciews du seizièçoie siècle , «^lai^, élèye deTé- pqle l rapç,o-Ç.elge , et fut maître de Palestrina , depuis ch.ef de l'école Rq- fl^aipe. „ Il fut f nvelAppe dan^ |e piassacre des Huguefloitsi, qui fut fait à Lyo.u^ en iSys, p,ar ord^-e de Mandclot, gouverneur de cette ville. (roudimel était savant : ce quç té^ pioign/nt queJques-un^s. de ses Jet - ti es tçès hien éççitqse^. latin , et qvii so,ii,t ^nsç'r^*^!^ dan* le îeçueii d^% poésies de Meli$sujs«v SjQt* avji, Oi? a, (^rÇvQvi^djïnel, t^. ks.P$iu- jiçes dfi P^yidi , rois en musiquei à ou^alre pa,rti,ç^» fin i553. î%'** I^atteu? des, çba,nsott,s deiS à^&a^ plus, eïÇQl-. JçûiSi musiciiens, du tewis , Qr.la.ndti: Lassus çt Clavide Gowdii»«l j 3?» \^ PsjauQies de, MarQt. ;, G.QUl v^'E (Armand) , conpupac plusieurs jolis vaudevilles et des re- çiieils dje poésies légères., où le trait j est aussi naturel que piquant, est yegarvlé comme l'un de nos plus agréables chansonniers. On Ta sur- nvmmé lePannarddu dix-nf uvièai« G R =85 GOUGELET. musicien à Paris» V a publié V en 17G8, deux coilcc- lections d'ariett(s d'opéras Fran- çais, avec accompagnement de ^\yi' tare. Depuis, il y a encore ajouté sa iVIéihode , ou Abrégé des règles d'accompagnement de clavecin , et Recueil d'airs , avec accompagne- ment d'un nouveau genre. GOULET, maître de chapelle à l^égUse de Notre-Dame à Parisien 1755 , s'y est rendu célèbre par ses comi)ositions pour l^église. GOU PÏLLIER ou G Q U PILLET, maître de musique de l'église de Meaux, devint maître de musique de la chapelle de Versailles en i683 , par la protection du célèbre Bossuet. Plusieurs des motets de Goupil- Jier furent composés par Desmarets, LQui.>XIV en ayant été instruit par l'aveii même de oupdlier , lui dit : Avez-vous du moins payé i^esnia^ rvis? Goupillier lui a_)ant répondu, oui , le monarque , indigné . lit dé- fendre à Desmareis de paraître ja- mais en sa présence. Cette aven- ture fit tant de bruit, que Gou- pillier fut obligé de se mirer. Le roi eut la bonté de lui donner la vé- téçaoce et d'y ajouter wn bon cano- nioat, pour le consoler de sa dis- grâce ; mais il n'en profita pas Ibng-teras : il mourut quelques an- nées après. GHABUT , maître de chapelle de Charles II, roi l'Angleterre, tt di- rcctewï de musique au théâtre de POipéra de Coweat- Garde n à Lon- dres,, était fraoçais de naissance; ce qui, fit que les oorapositettrs an- glais le pecséculètrent beaucoup , roalgir^ la grande supério-rilé de ses tàlejss. La premièi(e pièce dramati-^ que qwe l'on donna à Londres, sous le noua d'opéra , était de sa composi- tiQO. ^^estAriadnti or the marrie g& 0/ B.acchus : il i'ufc donné eu 1^74 p©.ux la première fois. Le s«coiid o^éra complet, da sa composition , anec des récitatifs., Albion et Alha- nius, y fut représenté en i685. GRAERBNER, fabricant d'inslru- naens de musiq)ue à la cour de rélec- teuT de Saxeà Drresde , né en 173^, ap[)ritson art chea son père, fabri- cant d'orgues et d'motruuiens. Ses i..stTumens sont très-^ estimés en Allemagne. La roi de Saxe aciu«i G R possède l'itislrunienl qw'il construi- sit lorsqu'il fut reçu maître. GRAEFF ( Jean - Frédéric), ronsriJler de chambre et des postes du duc de Brur.f-wiclc , né à Biuns- vick en 1711, un des amateurs de musiqu*^ h s ]>lus instruits ft lis j)lus zélés, a écrit sur ]a chanson et a composé plusieurs moiceaux de cham qui fui Mil trcs-app].';udis. II a été]iublié ,six Recueils d'odes et de chanscns , dont Je ] remirr païul en lySb; Ls Psaumes de Cramer, avic accompagn» m» ni de d»ux >iolt'ns, 1760, i à-dire , Preuve de la na- ture de l'haruîonie dans la basse continue , avec une instructiori pour chiffrer brièvement et régulière- ment, à la\Haye, 1782, avec six planches 5 vingt- cinq fables dans le goût de La Fontaine , pour le chant et le clavecin , Berlin, 1783. Il a été gravé en oulre jusqu'à vingt- quatre ouvrages de sa composition , chacun de six pièces , en sympho- nies , pièces pour le clavecin, et autres morceaux pour la musique instrumentale. L'organiste Lustig dit que les ouvrages de Graf étaient à la vérité, riches en harmonie, mais fort peu expressifs. GRAF (F»édértc-Herm\nk 1 , frcie cadet du précédent, doct(ur pelé à la ïiaye , il s'y rerdit avec sa famiUe , et y dem< u» a jusquVn 177'> , où il lut nommé ,àla place de Seyffert, aux charges quil occupait encore en 1790, Fn 177g , on le fil venir à Vienne pour y composer un opéia pour le théâtre allemand , et en 1783 et 1784 on le charg» a à Londres de la di- rection rt des compositions pour le grand concert que l'on venait d'y établir : il s'acquitta de ces «mplois à la satisfaction générale. On y fit alors tous les efforts ima inables pour l'«ngager à se fixer à Londres j mais il préféra le repos dans sa pa- trie , et retourna à Augsbourg, où il ne s'est occupé depuis de compo'- sitions , qu'autant que les devoir* de sa charge l'exigeaient Les Anglais ^ quoique frustrés de l'espérance de le posséder toujours, n'ont pas ceSsé cependant de lui prouver leur reconnaissance , en lé nommant docteur de musique & Oxfort, dignité dont il reçut le di- plôme au mois d'octobre de l'an 1789. Il-fol le premier étranger do^ rcieilié hors l'Angleterre, qui ob- tint cette distinction Il a composé beaucoup pour la fliàte et les autres instrumens, et plusieurs de ses ouvrages ont été imprimés ou gravés. Ses concrrti grossi , encore en manuscrit , furent principalement recherchés dans les derniers tems. On connaît de lui, en compositions pour la musique^ vocale r 1*^. le psanme vingt neuf ^ d'après la traduction de Gramer,' 2.^. Les Bergrrs à la crèche de Bt th-» 1< em , par Ramier. 3 . Andromède , canlat'^ héroïqu . 4*^1** Déluge, ora- torio. 5'*' . sa cantate Invo. aiion of JYepUinef etc. invocation à JNeptuiMr rt aux Néréides de la Grande-Bre- tagne , pour conserver la supério- riié sur la mer , quMl donna à Lon- dres, en 1784, et qui y fui reçue avec la plus grande faveur. GRAITNVILLE (J.B. Christ.), n ' à Lisieux en 1760 , mort en i8v)5 , a traduic de l'espagnol en français, le poème sur la musi(jue , 4e U Thomas Yriarte. C:lte traduc- tion est à r<^f:-iire : elle fourmille de contresens, et prouve que Grain- Tille ignorait les premiers élémens de la musique. Il a paru sous son nom , dans 1 • Magasin Enc/clopé- dique , t. V, ^ixième année , p. Di , une ■ isseriaiionsur les divers rhyth- mcs employés par les premiers poë tes draaiaiiqu-maître de musique au théàtn^ de Versailles, Jl a coniposé plusieurs recueils de romances, dont quelques-unes ont été publiées; deux concertos do violon, encore inédits, et la mu- sique d'un opéra comique , en deux actes , r( eu au théâtre Feydeau. GRANDI (GuiDo ) , abbé et visi ta leur général de l'ordre des Cal- maldules à Pise , né à Crémone en 167 1 , publia , en 1691 , vin ouvrage sur la théorie de la musique , qui fut suivi de plusieurs autres écrits savans. Il est mort à Pise, le4juil^- lei 1742- V. Jœehcr. GRANDIS ( Fr\koois de ) , cé- lèl)re chanteur de Vérone, mort, en 1788 à l'âge de 70 ans, au service du duc de Modêne. GRANDIS (ViNCEwzo de), da monte y4lbano conir'alliste , lut reçu parmi les chanteurs de la cha- pelle P: ntiGcal'> , sous Paul V. 11 ^ fait itnprim r plusieurs ouvrages , parmi jesq lels on estime piincipale- nienl ses Psaumes. Voyei Adami , Osservazzioni, G ft 287 GRAND VAL. Il a paru de lui , à Paris, en 17.32, un ouvrage, sous le titre : Essai sur )e bon goût en mu- sique. Waither j.arle d<' lui plus ea. détail. Ou a aussi dt; lui des caa'* taies. GtiANltR , célèbre joueur d© viola 'la gamhn , au ser\ice de la reine IVT.ii gueple , à Paiis, y mou- rut vers i'an 1600. L'on assure qu" 1 a été le premi rvirluose de son iems sur cet inst'ument. GRAlNlEd , Frawço's), publia à Pari.s, en 1754, six solos pour la violoDCrlJf , op 1. GRANOM, amateur anglais, fit gravt-r à Londres, vers 1760, douze solos pour tl&ie , op. 1 , et ensuite six trios pour le même instrument. GRASSF.SGiii ; MicAELE ) un des premiers chanteurs d'Italie: vers 1660. GRASSET ( M. ) , actuellement chef fie l'otchtslre dt l'Opéra Buffa, a long-teirs dirigé avec succès les concerts de la Loge Olympique et ceux de la rue de Cléry. Il y a quel- quefois exccuîé des concertos de V olon de sa composition, qu'il a fait graver On le regarde comme le mejl'eur élèv^' de iîeriheaume. GRASSI ( Antonio ) , Romain, de nai sance , t nor fort renommé, vint, en 1768, au tlicâlre de l'Opéra à Berlin , où il se trouvait encore en 1786. GRASS1NI (Madame), canta- trice de la musique particulière de S. M. l'Empereur Napoléon, a une voix de contr'alto d'une beauté rare^ qu'elle conduit avec une habileté plus rare encore. GRATIA ( PiETBO - N"tcot.o ) , maî re de chapelle de la congréga- tion delV Oratorio di S. Filippo JVeri ^ à Fermo , petite ville des état» du Pape, dans la Marche— d'Ancône, a fait imprimer à Bo- logne, en 1706, Messe concertate a 4 voci con viohni , ixx-l^'^. GRAU ( Madame), était en 1783» cantatrice au service de l'électeur d© Coio.;;ne, à Bonn. F^lle avait une belle voix, et son chant était plein de gnùt et d'agrément. GRAUL M ARC- Henri ) , né à Eisenaeh , mnsici» n de chambre du roi de Prusse , et violoncelliste à Berlin, en 1766, jouait fort bien le concerto, et composait fort bien 2P.8 G R pour sotî instrument. L'on trouve , dans IfcS magasins de musique, un concerlo pour -violoncelle, de sa Cumpo^ilion, en manuscrit. GRAUIN (^ Auguste taÉDÉRic ) , frère aîné du célèbre maître de cha- pelle de et nom, né à Wahrenbruck, en Saxe, à la fin du dix-scntième siècle, mourut, en ij^i , à IVlerse- l)ourg , chanteur de 'la cathédrale CL de la viile. GRAUIN ( Charles - Hexri ) , maîue de chapelle de Frédéric II, roi de Prusse , naquit, en 1701, à Wahrenhiuck , en Saxe , où s>on père, Auguste Graun, occupait 1« |>lace de receveur dt- lassise. Il était le cadet de trois lières. Son père renvoya en 1713, avec son second i'rtie ( Jean-Gotllif b ) , à l'école de la Saiote-(^roix, à Dresde. Sa belle Toix lui valut, peu de tems après, la place de chanteur du magistrat. JLe chanteur Grundig 1 instruisit dans la musique vocale, et 1 orga- niste Peaold l.ii enseigna k clavecin. .11 s'exerça en ouire, iui-même, par Tétude des cantates de K< iser , qui ont été publiéfs sous le litre Vie musikalische Landlust. 11 Ks apprit presque par cœur, et ses compo- sitions en rttraceul le caractère. Dès que sa voix eut passé au ténor, il commertça à étudier la composi- tion sous la direction du maître de chapelle Schmidt de Drtsde. Pen- dant qu'il suivait l'étude du coi^tre - point , il s'occupait d'orner son imagination et de loim- r son goùl , comme cbaateur, en suivant les opéras de Lotti et de Heinich , qu'une troupe choisie de chanteurs exécutait alors à Dresde. En 1720, il «piitla l'école de Sainte-Croix, et commença à com- poser pour l'église. Sa liaison avec Pisendel , et le célèbre luthiste \Veiss, ei les secours du docteur Lcescher , de l'architecte Karger, et du maître de cérémonies et poëte de courKœnig, lui lureoi, dans celte occupation, d'une très grande uti- lité j mais ce fut principHlemeBt la recommandation de ce dernier qui lui ouvrit le chemin de la fortune, en lui procurant, à Brun.Mrick, la place de ténor, vacante après le dé- part de Hasse. Graun reçut à l'ins- lantson rôle dans l'opéra qui devait tire représenté au carnaval ^el partit à Noçî , en 17^25 , pour l^runstrîck* La musique des arieltes de son rôle , tel que Schurrmann lavait compo- sée , n étant pas de son goût, il en composa une autre, et la chanta à la grande satisiaciiou de la' cour. C( t es^ai de s; s talens lui vrilul la commission cie composer la musique de ro[>era , qui devait être donné l'été suivant, et, cuitf cela, la place de vice-maître de cliapelle; il con- tinua cependant de chanter > chaque opéra , lanlôt ses propres composi- tions et tantôt celles dis autres. Il vécut de Cette manière , et jouissant de resiimr générale pencfanl plu- sieurs année> , jusqu'à cr q»c le Prince Royal df Prusse \v demanda enfin au duc Ferdinauel Albrt cht , pour l'avoir, « n qualité de chanteur, à sa chapelle de Kheinsberg- Le duc lui ayant annoncé lui - même cet événement heuieux, et lui ayant donne sa démission, Graun se ren- dit, en 1735, à sa nouvelle desliua- tion. Les fonctions de sa nouvelle charge étaient de composer des can- talts pour Its concerts du Prince , et de les exécuter ensuite lui même comme chanteur. Lorsque le Prince monta sur le tiône , eu 1740, il le nomma maître de chapelle, et l'en- voya en Italie, pour y engager les chanteurs et cantatricfs nécessaire» à l'établissement d'un Opéra. Graun se fil enttndre pendanl ce voyage, en chantant ses propres composi- tions , et tut applaudi généralement même par le célèbre professeur Ber- nacchi. A près son retour, le Roi augmenta son traitement jusqu'à deux mille écus ( huit mille francs). Il s'est occupé depuis continuellement de compositions pour l'Opéra jusqu'à sa mort, arrivée le 8 août 1759. Son talent principal , comme chanteur, résidait dans Texécution de l'adagio, quoiqu'il exécutât aussi les traits aveô beaucoup de goût et de facilité. Sa voix était un ténor élevé, peu forte à la vérité, mais agréable. Lorsqwe le Roi apprit , à Dresde, la mort de Graun , il versa des larmes. On le range parmi les meilleurs auieurs classiques, à raison de sa belle invention , du caractère et de l'expression de ses compô5itit}ns , de fe R aSç) 3 la belle toélodie , de son îïarmonie pure, et de l'emploi sage et savant qu'il fait des ressources du contre- point. On pourrait le nommer le £eo de l'Allemagne. Los premières compositions qu'on connût de lui consistent dans les mo- tets, qu'il composa, àDresde , pour ie chœur de Técole de Sainte Croix. Après »voir quitté cette école , il composa depuis 1719, pour le chan- teur Reinholdt, tant de morceaux d'église que , réunis , ils formeraient aisément deux années entières. On y Remarque principalement une can- tate assez longue pouf la fêle de ÎPâques. Depuis qu'il quitta Dresde , et ju.<« u'au moment qu'il entra au service u prince royal de Prusse, il a Composé , à Brunswick : i*^. Ljes ariettes de son propre rôle dans l'o- péra Henri l'oiseleur, ti^. Polydor (en allemand). 3". Sancio et Si— nilde (en allemand ). 4^. Iphigénie en Aulide (en allemand '. 5**. Sci- pion l'Africain ( en allemand ). 6**. Timarela ( en italien) , en lySS. •y*?. Pharao ( avec des ariettes ita- liennçs et des récitatifs allemands ). Et outre cela , beaucoup de musique pour des fêtes de naissance , de morceaux dVglise et de cantates îlaliennes; deux musiques de Pas- sion^ et, en lySï , la musique fu- nèbre à l'occasion de la mort dii duc Auguste Guillaume. A Rheinsbergen , il composa , de- puis 1735 , beaucoup de cantates , de solps italiens, q^u'il chanta de- vant le prince royal , qui ordinaire- ment, en avait compose le texte en ïrançais. Enfin, à Berlin, depuis 1740 ; î**. La musique funèbre lors des obsèques du roi Frédéric Guillaume. 2**. L opèr^A Âodelinda (en italieh ), Ï741. 3*^. Cleop&tra , 1742- 4*^. Ar- tarserse, i7'43. 5o. Catone in Uticd, 1744. 6**' Allessandro nelh Indie , 1744. vj^. Liicio Papirio, in^S. ^'^.Adrianb in Siria , 1745. 9**. De- niofobntc , l'^^Q- L'ariette Mïsefo fargoletto ( do cet opéra) Et verser des larmes à tcus les' auditeurs. io*\ Cajo Fahrizio , 1747- iï*^ Ze Feste galanli , l'j^'j- J^^- Galaiea , pastorale. Il n'y a, dans cette pièce, que les récïlaiifs , les chœurs et un véHO qui soient de sa composition j le Roi avait composé la symphonie et quelques ariettes ^ le reste est l'oit- vrage de Quanz et de Nichelmann. iS'^. Cinna , 1748. 14**. Europa ga~ lante , 1748- iS". Jjii^enia in Au- lide , 1749- 16**. AngeUca e Me- doro y 1749'' ^7**- Corivlano , 1760. 18*^. Fetonte, 1750. 19*'. Mitridale, 1751. ao<>. Annùda , lySi. 2.1'^. Bri^ tannico , 1752. Le chœur final de cet opéra ( f^anm Néron spietatô ) est un chefd'œuvre. 22® Or/eo , 175a 23^. // giudizio di Paride , lySa. 24-'' SiVa, 1753. Le texte dfe cet opéra est du Roi, 25*^. Semira- mide , 1754. -6°. Montezuma , 1755. 27*'. Ezio , 1755. a8^. I/ratelU net- miel , 1756. 29°. Merope , 1766 , {Sans da Capo). On doit y ajou- ter encore deui prologues d'occa- siôtï. Il a été imprimé de sfes ouvrages les suiVans , savoir : 1^. Te Deuni > Leipsick, 1757, en partit. 1^. Lavi- \ nia eTurno, cantate : les paroles sont de l'électrice de Saxe Marie-Antoi- nette. .3?. La Mort de Jésus , Leip- sick, 1760. En 1766, il en parut une seconde édition ^ et le maître de j chapelle Hiller en a publié l'extrait \ pour le clavecin. Cet oratorio , dont \ le texte est df Ja composition de Ramier, est regardé généralement comme le chef d'ceuvre de Graun. 4?. Recueil d'odes choisie* à chan- ter au clavecin , Berliti , 1761. ^^.Duetli , terzeid ^ quintetti, ses- teLti ed alcuni cari, part, Berlin, quatre volumes format de cartes géograph. Ils sont tirés tous de ses opéras composés à Berlin. Kirn- berger les à publiés en 1773 et 1774- ■ ^ » , Enfin, oti éorinaît encore de lui beaucoup de trios pour la rtiusique instrumetilale, et environ une dou- zaine de concertos pour le clavecin , les uns er les autres en manu>crit. Les adagios que ces derniers ren- ferment peuviit servir de modèles d'une coraposition mélwlieuse et touchante pour Ipfclavf.cin. Son portrait se trouve dans les Berh'nerlitleralûr hrie/en. Le maî- tre de rhapelie Hiller ? écrit sa biographie, dont nous avons tiré le présent article. On la trouve aussi au coramrncement de l'ouvrage ci- dessus cité, queKiruberger a publié, d'où Furlfcel i'a empruntée pour U donner au troisième volume de sa | Bihliothèquf' de Musiijue. GRAUN [ Jean - Gottueb ^ , maîie d'- concnl à la cliap'lle rova'e de Brrlin, né à Waliren brucle, pr»'s Dr»cde , le seco.id frère de> d»u>i préf'cd ns. Son père 1 ♦♦n Toya en lyiS, av c son fré'pcad^t, À i'écol'' W« ainlp Croix , à Dresde. Il quitta ci'ite écolf m 1720 , et oon- linua PDsuite , à Drestle, ses ttudes, ta Ml rioce royaï de Prusse, à tîup- ]»in. II obt.nt ensuite la charge de maîtr*' de concert , qu'il a remulie à la satisfaction du Roi et de tous les connaisseurs, jusqu'à sa mori,le ai octobre 1791. 11 était un des plus grands vir- tuoses et des meilleurs compositeurs de son tems. S< s ouvrages, dont il a été gravé seulement six trios pour le clavecin avec violon , Merse- bourg, 1726, consistent pour la plupart en messes, et en plusieurs Salve reginci ," mais ce que l'on estime le plus sont ses concertos pour violon, «lont on en conpaît plus de vingt quatre, ses concertos dou- bles pour \> violoncelle et la gamba, et ses svmph nies, dont il eh existe près détente six. 'Tous ces ouvrages ne sont que manuscrits. Il a aussi écrit beaucoup de quatuors , de trios et de solos pour jsou instru- ment GRAVER AND (N.) ,né à Caên le 2 avr' Ï770, a appis les pre- miers élémens de la musique à la maîtrise oe Sa'fliljpierre et à celle du 8»int Sépnlcîffe C^è'n. A l'âiîe de nminiquk) , vi- caire génér-al de l'ordre dfs domini- cains, à Karples, y naquit vers 1600. Il a écrit plusieurs onvriges savan.s et laissé quelques autres en manus- crits. Pami ces /lemiers , l'o • en remarque un , sous le titre D ' choro et cantu ecclesiastico. Voy. Jœ- cber. GRAVIN A (Jean -Vincent), jurisconsulte romain , a fait impri- mer , en 1696 , à Rome , ses Orntio' nés et ses Opuscu^a , dont il a paru une contrefaçon à Utreeht. en 1713. Parmi ces Discours , nous citons ici le troisième , oià il traite de l'ori- gine et des progrès des sci'^' C'\s , et ensuite delà musique. V. Wal- ther. La musique lui a de grandes obligations , en ce qu'il éleva IVJétasta«^p , et le constitua à sa mort, en 1718, légataire univer el de tous ses biens , qu'on évaluait à trois cent cinquante mille francs , que Métastase rut cependant la gé- nérosité de Tendre aux parens d» testa Ipur. . GRAVIUS ( Jean - Gébome ^ , proprement Graf , i'»su d'une famille nq})le, naquit à Sa'zba'h le ignn- vembre 1643. Ap'ès a^oir .. vi$iié beaucoup d'écoles, tant dans sa pa- trie que dans IVl ranger, il suivit, en 1^72 le d(-cteur en droit Bœ'^kel- mann a Leyde , et y étudia , pendant trois ans, la jurisprudence, sans né;;liger la musique , tant vocale qu'instrumentale ^ dans laquelle il parvint à un très - haut degré de perfection. En rfi77 . il fut appelé à Brème , en qualité de chanteur et coTèquc d'école au gymnase acadé- laic^ue de cette ville. H y restii 6 ipenJiïîit trciîte ans , à la satisfac- tion ^éu 'raie jusv]u'à ce qu'il ob- tint la même place à Berlin, Il y mourut d'apopteiif; au bout de vingt trois ans, le 12 mai 1729, à l'âge de quatre-yingts ans. Il savait jouer ée la plupart des inslrumens , et composait avec facilité. Le roi Fré- de'iio 1er lui offrit la placide maître de chapelle , mais il la refusa , et se contenta île faire quelquefois exécu- ter , à ses frais, ses compositions dans Pét;lisc réformée ^ et de donner dts concerts particuliers dans sa maison. Les Français aVant voulu sur- prendre L^yde en 1672 , furent re- poussés par les éludians de Tuni- Versilé , du nombre desquels était Graf. Les Etats Généraux , pour perpétuer la mémoire de cette ac- tion , firent frapper et distribuer une gran<]e médaille d'argent, avec une inscription latine , portant le nom de chaque étudiant à qui elle était destinée. Celle que Graf obtint à cette occassion porte le nom de «Jean-Jérôme Graf. Il a été aussi gravé dans la même année, à l'âge de vijigt trois ans, d'après le por- trait quïl avait tracé lui tnême en noir , et son nom y est également Graf. On a de lui les ouvrages suivans : Description de la trompette marine, Brème, 1681 ; Chansons spirituelles, à deux dessus , avec B. C. , Brème, i683, in 8**; Leçons de chant, en dialogue, Brème , lyoa, in-8*' ; Riu ' dimenta musicœ praticœ , Brème , 1685, inS^. Un de ses petits- fils était en 1790 à Berlin,: en qualité de conseiller de guerre; le Iloi lui avait accordé des litres de noblesse, avec le nom de Noble de Grœve. GRAY , a fait graVeir à Londres, en 1786, un concerto pour violon, op. T. GRAZIANI. Il a eié gravé de sa composition, à Berlin, vers r 80 , six solos pour violoncell»^, op. 1, et ensuite , à Paris , six idem , op. ?-. GRAZIANI ( Dom Bowiface ) , de Maritio, près deRcime. maître de chapelle au Séminaire Romain y a publié, de i652 à 1678, beaucoup de musique d''égli$e et de chambre. On y trottvô le grandiose de son école. GRAZIAKI ( NrcoLo-FpATN'c. ) , grand chanteur au service de Télec- teur df Cologne vers 1700. GREBËR ( Jacques ) , composa , vers I 00 . la pastorale The Loves of Ergasto f par laquelle on ouvrit, en 1705, le théâtre de Uay-maf ket. Gt\J!CO (Gaetasto), enseignait le contrepoint, vers 1717 . au con— ' servatoire Dei poveic di G'esii Christo , à Naphs. !l fu» le premier maître sancedu doigté, a conçu et praiiLjué le système de l'harmonie, de ma- nière à étonner même les conqiost» teurs ». M. de Livry vient de faire exé- cuter en marbre blanc, à ses frais, la statue de M. Grétry , placée à l'entrée du théâtre de lÔpeia Co- mique. Le portrait de ce grand compositeur a été récemment des-^ sine par M. labey, et giavé par P. Simon. Ce n'est pas sans un pl(iisir extré/ne , dit M. Grélry dans ses Essais sur la Musique, quë pendant mon séjour à Rome , j'ap- pris , de plusieurs musiciens à^es, que ma taille , ma physionomie leur rappelaient Pergolèse. GRETRy ( Mademoiselle Lu- ciiiE ) , la seconde des trois filles du précédent , a fait la musqué du Mariage d'Antonie, joue à la Co- médie italienne en 1786. E.lle com- posa ensuite celle de Louise et Toi- nette, petite pièce représeniée en 1787, et dont plusieurs circons- tances empêchèrent le succès, spé- cialemeni les chagiins qu'elle essuya pendant soa mariage. Y. les Essais sur la musique, par M. Grétry, t. II , page 407. GRET ' 'Rï ( H.) , neveu du célè- bre comptisiieur , a fait graver plu- sieurs romances dont il a composé les paroles et la musi<^ju à Illmenau , est Tauteur de Fécrit intitulé Die heiligen f^crrichlun- gen , etc. £isenach, 1765, in-8^. Le discours forme deux feuilles , et l'Histoire de l'orgue, huit pages. Cet (écrit se ^aii lire avec intérêt. GROSSE (Jean George ) , théo- logue à Râle , y a publié, en 1620 , in-8'' , Coinpendiuni quatuor /a— cultatuni , qui , dans la partie phi- losophique , renferme aussi un Coin- pendiuni rnusices , de seize pages , depuis i36 i5^. GROSSE ( Samuel DiETERic ) , habile violoniste , au service du prince royal de Prusse en 1779, et à la chapelle royale* de Berlin en 1790 , fs*: élève de Lolli et joue du violon dans la manière de ce der- nier. Il a paru à Berlin , en 1783 , un concerto pour violon , à neuf par- lies, de sa composition, et en 1784 l'opéra le Retour désiré. GROSSI, célèbre bassoniste , père de la Silva , a été le jnaître d'Oslc- (der, hautboïste. G R G s H E I M ( Geohge^ Chrétien ) , musicien de cour à Casse!. On y a imprimé , en 1782, Heissiche cadettenlieder , de sa composition, et, quelques années plus tard, trois trios pour clavecin avec violon , qui, les uns et les au« très , se distinguent par l'esprit et la gaîia qu'on y rencontre. Il a ar- rangé Iphigénie en Aulide , de Gluck , pour le forte-piano. GROSSI ( Antonio-Alfonso ) , de Crémone^ chanteur célèbre vers 1690. GROSSI (Jean-Franc.), nommé Siface, V, Siface. GROSSMANN (FnÉDéRiQrEK fille du célèbre acteur allemand de ce nom , cantatrice et actrice à sa troupe, née en 176^, réunissait le talent de cantatrice à celui d'ac- trice. Dès 1785, elle joua à Cassel les premiers rôles dans les opéras allemands Alceste, de Schweiizer , et Gunther uon Schwarzboarg , d'Holïjbaucr. Sa voix avait une étendue telle, qu'elle chantait avec facilité et pureté jusqu'au /a, à l'oc- tave du dernier ya de la portée ea clef d« sol GROTIUS (Hugues), néàDelft, le 10 avril 1 583 , mort à Rostock , le 18 août 1645 , fit , à l'âge de i5 ans , des notes sur Martianus Capella. Ses noies AnnotaLiones in V", et N. Testamentum , etc. renferment plusieurs observations sur la musi- que des Hébreux, GRUA ( Carle ) était , en 1756 , maître de chapelle de Télecteur pa- laiiità Manheim. GRUA (Franc, dt Paulo ) , con- seiller de l'électeur de Bavière et maître de chapelle à Munich , en 1786, à l'époque oii cette chapelle était dans tout son lustre. GRUBER ( George-Guillaume) , né « INuremberg , le Ad septembre 17*29 . eut pour maître de clavecin Dretzel , alors organiste , et , après sa mort , Siebenkces. Ce dernier l'instruisit aussi dans la composi- tion; Le musicien de la ville, Heni" merich , lui donna des leçons de violon. A l'âge de 7 ans , il avait été reçu au choeur de la chapelle. Toutes ces circonstances réunies le mirent en état de voyager , lors- qu'il avait tout au plus 18 ans, et de se faire entendre avec succès à -9^ G U Francfort, h Mnyence, « Leipsicket il Drtsde. Dans celte dcrnièrf vnJe, il prit encore des leçon de contre- point ch<'z Umsiadt , alors maître de chapollt du comte de Bïiihi. Lors de sou retour à Nuremberg , en l^So . il fut n. nime mt-nrtbre de la chapelle de celte vil c Le célèbre violoniste IVrrari étant venuàNu- reiidjerg vers cette époque , et y ayant fait quelque séjour , Gruber «appliqua aussi à étudier sa lua- ziior. i^ors de la mort du maître de chapelle Agrell, il fut nommé à sa p!a<;c le ii février ij85. 11 avait hrij^ué cette placedepuis long-tems, et refusé , pour celle raison , plu- sieurs offres qu'on lui fit de plu- sieurs côtés. Le ao février 1765 delà même année , il obtint encore la charge de maître d» s cértraonies. Gruber a composé un grand nom- bre d'œuvrcs de mu iquc de chant , taul pour Téglise que pour la cham- bre , et pour les instrumens. Nous xieiiavons pas au juste qud en est le mérite ils sont peu connus en France. On en voit le détail dans E. L. Gerber. GRUREil ( Jean Sigîsmond) , fils du précédant , docteur en droit et avocat à Wurt mber« , y a publié , jeu 1^83 un ouvraf^e en allemand , in 8*^ , iniitulé Liitéralure de la musique, ou Instruction pour con- naître les meilleurs livres de musi- que. I) y a classé les ouvrages d'av près les matières qu'ils traitent : c'est un e.ssai encore très imparfait. JEu lybS . il y fit encore imprimer Bcytrœ^e zur litteratur dtr mu- sirk. CV.st un catalogue alphabéti- que d'auteurs de musique. On y trouve quelques ouyragts rares, et enfin B'ogj aphien ei^iigcr tonkicns'- 1er , fin Beylrœi^ zui musthaiis- c/icn gelehrttn ^esc/iic/iie Fiuncf. \nd. Li. ipsick. 1*^86. uni GRUB R H J^Aîf ), musicien très estimé l* Nutembi ri; , né à Si- iiaiiz en (.ariulliic, en 1693. On a §ravc son poriiait à iNu(..raberg, en ^GRUNIKGT^H Erasme ) , ma- gister et j)reniier or liioat ui Ui.hé- rien du d ;c r par ses laleiis que par sîi miaiifii-ence^chania à Pans en 17^4 a\. il .se rePidit à Londres et y prouva .p^rsvio hdhiltié dans le>ré- ciiAÙl et dans 1 action , à quel degré G U de perfeclion sa naiion sMtait alors élevée dans l'un et dans l'autre genre. Eo 1770, il e'tait chanteur à la chapelle de Téglise de Sa inl-An- toine à Padoue, où il jouissaitd'un traitement de q^tatre cents ducats , pour chanter aux quatre grandes fêles de l'année seulement. L'éleclrice douaiiière de Saxe » Marie-Aiitoinelle . l'ayant connu, en 1770, à "Vérone , l'emmena àMu- nich. L'électeur Maxirailien Joseph l'y prit à son service, et lui accorda la plus grande faveur jusqu'à sa mort. En 1776, Guadagni vint à Pots- dam , et s'y Ht entendre devant Fré- déric II , qui lui fit présent d'une tabatière d'or garnie de diamans , la plus riche qu*il ait jamais donnée. Après celte époque , Guadagni re- tourna dans sa patrie, où, selon quelques uns il reprit son ancienne place. Il vivait encore en 1790* Ceux qui l'ont entendu assurent qu'il élaitle premier dans son genre, tantàcausedesa belle figure,qur par son goût, son expression et son jeu. Il était aussi compositeur, et oa préJend «ju'il a composé lui même son r . le dans l'opéra Orfeo. II avait acquis une grande for- tune : il en usait fort noblement , il avait une maison très splendide ; et l'on cite de lui plusieuis traits ho- norables de bienfaisance et de géné- rosité. GUADAGNI (signera) , canta- trice italienne d'un talent extraor- dinaire, selon le docteur Burney , chanta à l'Opéra de Londres dans l'hiver df- 1789 à 1770. GUAJJiTfA ,Giov.), célèbre cantatrice de Venise, épouse du té- nor Babbi , était très-renommée vers lySo. GUALANDI (Marg), nommée Ciamt)o[i df Venise , cantatrice cé^ lèbre , au service du lamlgrave de Hessp Darm^tadl vers 1710. GUARDUGCI (ToMMAso) , de ]Vl"nlefia<;cone , un des premiers chHnle.rs de l'Italie , sous le rapport de l'<^x pression , fut un des meil- leurs élèves de Bernarhi, et se fit admirer sur tous les théâtres de sa pairie , et sur celuii de Londres. Le tem?^ do sa plus grande vogue fut Vers lySo £a 1770, il quitta le théâtre eu- '99 tièrement pour vivre au sein de sa famille , passant Ihiver à Florence et l'été à Montefia-cone , où il avait une maison de campagne richement meublée. GUARNERIUS ( Andréa ), de Crémone, habile luthier. La plupart de ses instrumens portent la daie de 1680. Les violons , les alto et les basses de Guarnerius participent de ceux d'Am^tiet de Stradivarius. GUÉNÉE ( Louis ), né à Cadix au mois d'avril 1 781, professeur de vio- lon à Paris, de l'Académie impé- riale, élève de M. Rode , a publié deux œuvres de duos de violon , deux trios , un œuvre de quatuors, un concerto et des caprices de vio-» Ion : ces ouvrages ont du succès et^ sont estimés. GUÉNIN ( A. ) , ancien premier violon de l'Académie de musique , actuellement attaché au roi Charles IV , est né à Landrectes vers i']^^. On peut le regarder comme un des meilleurs élèves deGaviniés. Jeune, il débuta au Concert spirituel , et obtint beaucoup de succès par IV- légance et la pureté de son j- u. En qualité de pre.mier violon de l'O- péra , il se faisait applaudir dans les solo , surtout dans le concerto en la de Jaruowick , placé alors au second acte du Ballet de ïéléma- que. Il a fait graver en musique instrumentale des symphonies à grand orchestre , des concertos, des trios et des duos pour le violon. Toutes CCS compositions sont chan-^ lames et agréables. V. le Sàpplé- inent. GUÉWIiy ( H N. ) , fils du précé, dent, s'est fait connaître par l'ou- verture el les airs du ballet de Té- lémaque , arrangés pour le piano. Il a en portefeuille des sonates pour cet instrument, ainsi qu^' des airs variés, et une fantaisie sur l'air de laSentinelle. C'est un pianiste très- estimé GUEiVlN (mademoiselle), d'A- miens, a çomî)osé, à i'àgede 16 ans, la musique de l'opéra Daphnis et Amalihée , qui y fut représenté au Concert et géuï'ralement applaudi. V . Merc. de Fr. GUÉRILLOT (H.), membre du Conservatoire et de l'opéra , mort il y a quelques années, se fit, coir^mR violonisle , uqc grande réputatioa Soo G U au Concert Spirituel vers 1786. Il a composé des conccrlos de violon , dont un a été j^ravé à Lyon en 1782. M. Cartier lui a dédié l'œuvre de sonates de Wardini , qu'il a publié sur le manusciit original. GUERINI (FRAnç.) , deNaples, de 1740 jusque vers 1760 violoniste de chambre au service du prince d'Orange, Dans la suite il demeura à Londres. 0(ia, de sa compo»ition, dix ouvrages, composés de solos , de duos et de trios pour le violon , et de quatre solos pour violoncelle, avec basse continue. GUERRERO ( Pedro ), espa- gnol, \in des musiciens les plus dis- tingués du seizième siècle, passa la f>lus grande pai tie de sa vie en Ita- ie , et y contribua beaucoup aux |>rogrès de l'art. On trouve de lui alabibliothéqueimpérialesixmesses dont on fait beaucoup de cas. GDERT ( Jeanne- Marie ) , an- glaise , claveciiiiste au grand concert de Londres, en lybS. Elle y fit gra- ver, en 1786 , quatre sonates pour le clavecin avec violon , et les dédia à la reine d'Angleterre. GUEV ARA ^Pedko de Loyola ) , espagnol , a publié en i582 , à Se- ville , un traité de la composition du plain chant : ^rfe para compo- tier oantoVano , etc. GUGL ( Mathias ) , organiste à la cathédrale de Salzbourg , y fit imprimer, en 17 9, Fundamenta partiturœ in conipendio data . d. i. Kurzer und grundlic'er Unter- richt , etc. li a été publiô une se- conde édition dt cet ouvrage à Augs- bourg , en i']^']. GUGLIELMI ( Pierre ) naquità Massa di Carrara , de Jacques Gu- gliclmi , maître de chapelle du duc de Modène. Il étudia la musique sous son père jusqu'à l'âge de 18 ans, quUI fut envoyé au conservatoire di Loreto, à NâpLs. Le célèbie Du- rante dirigeait alors Cftle école, d'où sont sortis Piccini , Sacchini , Cimarosa , Maio , Traj( tta , Pai- siello, etc. Gugli Irai n'annonçait pas de grandes di«po liions p<>ur la musi- que; mais Ouranle l'assujélit aux travaux ari'lt s du contrepoint et de la coniposit on. Il sortit du conser- vatoire à Tà^e de ;â6 ans, et com- posa presque aussitôt, pour Ic,^ principaux théâtres d'Italie , des opéras bouffons et des opéras sé- rieux , dans lesquels il réussit éga- lement. 11 fut demandé à Vienne , à Madrid , à Londres , et revint à Naples vers l'âge de 5o ans. Ce fut l'époque oiî toutes les fa- cultés de son esprit acquirent plus d'activité , etoiîson génie jeta la plus vive lumière. Il trouvait le grand théâtre de Naples occupé par deux beaux talens qui s'y disputaient la palme, Cimarosa et Paisiello. Il se vengea noblement du dernier , dont il avait à se plaindre : il opposa un ouvrage à chaque ouvrage de son adversaire , et le vainquit constam- ment. Le pape Pie VI lui offrit , en 1 798 , la place de maître de chapelle de Saint- Pierre. Cette retraite fut pour Guglielmi, alors âgé de 65 ans, une occasion de se distinguer dans la musique d'église. On compte plus de deux cents ouvrages de Guglielmi. Les plus saillans sont les opéras des Due Genielle,\e& Serva innarninorata , la Pescatrice j Enea e Lavinia , i due Gemelli , laPastorella nobilej et narrai ses oratorios, la Morte d Olo/erne^ et Debora, ZingarolU regarde ce dernier comme le chef- dœuyrrede Guglielmi. Les musiciens' reconnaissent dans ce compositeur des chants simples et aimables , une harmonie claire et nourrie , et des morceaux d'ensemble pleinsde verve et d'originalité. Il mourut, le 19 novembre 1804 , dans sa soixantedix-septième an- née. Son fils aîné se montre digne de lui. A l'âge de 20 ans , il a ob- tenu sur le grand théâtre de Naples un brillant succès , quïl a confirmé depuis par d'autres succès sur le théâtre ae Rome.V. l'art, suivant. M. Joachim Le Breton a publié une Notice sur P. Guglielmi , dans le Magasin Encyclopédique ^ 1806. t. VI , p. 98. GUGLIELMI (Pierre-Charl.), fiis aîné du précédent, actuellement à Londres, est un compositeur très- distingué. Gomme son père , il a mis en musique l'opéra / due Gemelli» \ C'est , dit on , son mdlleur ouvrage, I II a fa tbeaneoup d' péras bouffons, I qui ont eu du succès eo Italie et ea o u Angleterre. Nous regrettons de n'a- voir pu nous procurer sur cet ar- tiste des renseignenaens plus détail- lés. GUGLIELMI ( Jacques ) , frère «adet de Charles, actuellement at- taché au théâtre de l'Opéra Buffa de Paris , est né à Massa di Carrara le 16 août 1 782. JU étudia le solfège sous M. FrançoW%IVIaz2anii, le chant 6OUS Nie. Piccini , neveu du grand Piccini , et le violon sous M. Ca- panna. Après avoir lait son déhut , comme chanteur , au théâtre iV^r- gentina , à Rom* , il passa à Çarrae, ensuite à Naphs, à Florence, à Bologne , à Venise, à Amsterdam , et enfin à Paris , oh il réside main tenant. GUICCIARDI (Frawç. ) , chan teur célèbre , vécut en Italie vers 1690. GUICHARD ( Jean-Françoîs) , né à Paris en i7+3, a publié, en i8o5 , Fables et Contes , 2 vol. in- 12 On y trouve beaucoup dVs])rit et de facilité. Outre de jolies chan- sons , l'auteur a donné un opéra- comique, le Bûcheron, mis en mu- sique par le célèbre Philidor. GUICHARD (Nie), mort le 25 février 1807 , avait <'té attaché à la iTiu<;ique de Notre-Dame. On a de lui des messes, des motets, etc. qui ont eu de la vogue , surtout à cause de leur mélodie originale. Comme il a long-teras été professeur de gui- tare, et qu il pinçait cet instrument d'une manière très brillante , il a en occasion de publier des recueils d'airs de sa façon, parmi lesquels se trouvent le fameux Bouquet de romarin^ le Coin du feu , Il est passé le bon tems , etc. GUICHARD (Louîs- Joseph), né à Versaillis en 1762 , fut reçu page de la musique du Roi en 1760, et nommé à la musique de la cham- bre en 1776. En 1784 , il devint pro- fesseur à récole royale de chant , laquelle fut incorporée au Conser- vatoire de Musique . lors de sa créa- tion. Maître de chant à l'Académie de Musique en 1792, il s'est retiré avec la pension en 1804. Actuelle- ment il est professeur au Conserva- toire, et chargé de la surveillance des élèves pensionnaires qui y sont «lâblis. U a composé de jolies ro - Sot mances 4 que sa modestie ne veut p:'9 rendra publiqu»*s. GIJICHARDIN^ Louis), neveu de Yx. Guichardin , naquit à Flo- rence en 1S23 , et mourut à Anvers en 1589. Dans sa Description des Pays-Bas , in-folio, 1687, en ita- lien , et traduite en français par Belleforêl, on trouve que l'inven- tion du contrepoint figuré est due aux Flamands. Ce qu'il y a de cer- tain , c'est que l'Ecole flam'^nde est la première qui se soit distinguée , en Europe , dans la comrtosition à plusimrs parties Voy. Vlntroduc- tien de < e dictionnaire GUlDOBONO ; Giov. F^awç. ), de Gênes , célèbre chanteur ver» 1670. GUIGNON ( Jeaw PrKRKE ) , né à Turin , le 10 février i 02 , vint s'élabl r jeune en France , où il s'at- tacha d'abord ani viobncelle , qu'il abandonna pour se livrer au vio- lon. Il devint , en peu d'années , l'émule du fa m ux Leclair. Son ta- lent supérieur le fit cho sir pour donner des leçons de violon au dau- phin, ])ère de Louis XVI , et à ma- dame Adélaïde de Ffance. En i74t> il fut revêtu df la charge âcRoi des violons et Maître des Me" nestriers. Il s'en démit volontaire- ment en mars 1773 , et en demanda la suppression.il obtint sa Télérance à la musique du roi en 1762. Guignon avait le coup d'archet admirable : il tirait le son le plus beau et le plus volumineux de son instrumemt. Nul ne savait mieux, conduire un orchestre. Sa maison était une école publi- que et gratuite pour tous les jeunes gens qui voulaient s'adonner au violon. It a composé quelques so- nates , dos duos , des trios et des concertos. Ses variations sont très- estimées des connaisseurs. Guignon piourut a Versailles , le 3o janvier 1774, des suites d'une attaque d'à- ploplexie. GUILBERT - PIXÉRÉCOURT ( N. ) , né à Nanci en 1778, a composé plusieurs mélodrames et quelques opéras comiqups. Parmi es derniers , on compte TA vis aux Femmes, en un acte, musique da M. Gaveaux, j8o4 ; la Rose b!an- che et la Rose rouge , en trois açle«, luusiquti du même , 1809. , GUILLARD ( NtcolAs - Fran- çois ) , n< à Chartres en 1752 est 'un «IfS p'.ëU's lyrifurs les plus con- nus» de nos jours. Il a ru le bonheur d tra\aill'.r avec Gluck et Sacchitii. "M. Guilli.rd partaj;e avec le Bailli du Kollet la gtoirc d'avo:r traité des sujets -ni m sont pas piiscs aux Soûrcf'S d'> la mythologie , f I dont le fond ect emiuimiDent dramatique. On en iug< ra par les iitn sdes opéras qu'il a donnésàrAradémif de Musi* que Ijh gi me en Tauriant une somme de vingt pences. En i633, il fut itonimé rec- teur à l'église de Saiut- Pierre , à We,stcli( ne, GUINTHER , organfsle de Neus- tadt , fut appelé , en 1789 , à Sainte- Croix de Dresde, où il était regardé comme un artiste des plus habiles. GUINTHER Fred.) , basse-con- tre et bon acteur aux Théâtres d« Weimar et de Gotha , de 1770 à 'GUMBRECHT, chanteur à Ha- novre vers 1664, était en même leras ccmytosilrur. GUIMPELZH AIMER (Adam ), chanteur à Téglise de Sainte Anne a Augsbourg, né à Tro.sberg en Ba- vière , en iSSg , a publié un Cont' pendium musi'cœ len inrimgermani» cmn , dont il a paru, de iSgS jus- qu'en i6o5, quatre éditions in-4** » et plusieurs volumes dr cantiques à quatre et huit voix , qui ont eu anSsi beaucoup d'éditions. Voy. Walther, GUMPENHURER, lé plus grand virtuose au Pantalon, après Hebens- treit, fut engagé pour trois ans à Péter.«;bourg , en 1755 , comme mu- sicien de la chambre, et ht entendre à la cour , ainsi qu'au théâtre , ses caprices et concertos avec beaucoup de succès. Il fyuiita ce pays en 757, GUTHMAiNN, second violon à l'orchestre du Théâtre italien à Pa- ris , y a fait graver , en 1786, six c u 3o3 «uos pour vioîon , tle sa composi- lion, GUY rG ) , néà CompiVgne, est auteur de l'opéra d'Anaoréno , mu- sique «!*• Gr tP' , joué à rAcadémie impéiialeen 1797. H y a dans cet ouvra^e du mouvement et de l'in- térêt ^ mais la versification n'en est ^uère anacréon îque. Le succès biil- lani qu"!! a ol>ienu est dft principa- lem' ot à la mu>iqne enchanteresse de G'éfrv. Oi a aussi deluiPopéra Sophie et Monoars mis en mu siqup par M. Gaveaux , et qui a réussi compléiemenl nu théâtre Fry- GÙY D'ARFZZE. S'il est dans la musique un nom célèbre, c'-^^l, sans coniredi» celni d(^ Gnido , sur- nommé Aretino du liru de sa u^'S- sanre, et que nous appelon-^ vulfifai remenl Guy VArélin ou Guy d' A- rezze ; mais en même fems , il faut le déclarer, rien n'< st plus dîf- fieile à éiahlir que les titres de cet e célébril'. Si l'on en croit la voix puhliqnert lés asserlionsd'un ^rand nombre d'érrivains, Guy n' .st îien moins que le père, et en ■fU'^lque sorte , le créateur de la musique moderne. Il a inventé la gamme ou étendu Té helle du système général, introduit les [»oints qui servent au- jourd'fiui de notes établi Tusage des portées, des clefs, de la «nain harmonique , de l'bexacorde et de la méthode de solfier du contrepoint et d s instrumens à touches. Mais, lorsiju'on examine de plus près les choses , on recon; ait : t^. qu'un grand nombre de ces inventions existaient avant Guy d'Arczze, qu'il en parle même , dans ses écrits , comme de choses universellement admises ; 2*^. quant à celles qui n'existaient point avant lui, il n'en parle en aucurve manière. Tous ce5 obiets sont très-hien discutée dans l'Histoire de la Musique d • M. For- \e.\ , t. If, p. 289 à -^88. Pour ne po'nl f ntrer ici dans des détails qui nons mèneraient beaucoup trop loin, nous renvoyons le lecteur à cet ou vrage , et nous nous bornerons à cette observation , ^u'il paraît qu'à l'époque «!ii vécut Guy, il y avait une grande incertitude et d" nom breuses variations sur les priieipes de la musique et sur ceux de la rio- -%iLiv;ïi eiusiçale. Qu^ vit oajcMx sur celle matière qtie beaucoup de se» devanciers et de ses conteioporains* Il choisit ce qu'il jy ',ea être 1»» meil- 1< ur dans les m'thodes pi-oposoes jusqu'alors, rédigea le? préeepfs, et un cofos de doctrine, et s'a|)pii pia surtout a l'enseigne tient de la lec- ture delà musique. Les succès extra- ordinaires qu'il" obtint , tant par Vexcellence de ses procédés que par l'art .'vec lequel il savait présen;er sps idées fixèrent. sur Ini l'aUentioii générale , le fir nt placer an pre- mier ran^ parmi les inventeurs, et 1. i firent a'tribner un grand o-mbre de découvertes qu'il avait Seulement eu le mérite d'utili>.er. A cet aperçu 1res sommaire, nous essayerons de joindr • quelques dé- tails sur la pers'i'tn" d^^ Guy et sur l'^s lar'irulariiés de sa vie. Les épo- «fues en sont ince laines, et les au- t'urs .'-ont partagés sur ce point. 11 naqui' , à ep qu'if paraîf , vers la fin du dixième siècle . et entra ieune au Mio'i "siè'e «î-^ Pomposa , de l'ordre de Saint Benoît . d^ns le durh * 1 Ferra rp. C»- fut là qu'il im gina ou disposa ses nouveaux procedé-i pour éf^rire et »>our «ensei- gner à lire 1 m sique, et «fu'il »ta- blit une éc'de f.ù il les mit en u'iacje. Il i>araît qu'ils étaient for» supé- rieurs à ceux (jue Ion employait alors, puisque, par leur secoiir- ^ les élèves qui avaiect besoin de dit années pour apprendre à lire la mu- sique, r>u pour mieux dire !e plain- chant, seule mu iq.e cr.\ fû; , de ce tems, l'objet d'un enS'igT^uient mé- thodique , étaient , au Icu' de quel- ques jours , en état de dé h'iffrer un chaut, et devenaient d'habiles chan- teurs en moins d'une année. Ces succès extraordinaires lui allitèrent, comme il arrive presque toujours, des tracasseries de la pa'-t (\c s» s collègues et de ses fivaux Elles al- lèrent au point qu'il fui obligé de au iter .son monastère et de pass- r dans un autre. C'est ce qu'on voit dans une lettre qu'il écrit à Michel, moin» comme lui de Tordre de St.- Bemît , lettre qneBaronius rapporte dans S9% Ann les à l'an 1022, et 'Mabiljoi à Tan 1026. On voit encora dans cette lettre que la renommée de son école étant parvenue jus- qu'au pape J an XI^ (XX selon d'autres j . qui régaait de ï02.\ ù 3o4 G y lo3 '> j ce pontife l'invita par trois rnvoy^s à se rendre auprès de lui. Guy s'y rendit en efle:, accompa- fjnc de Grunoald, son abbé et de Pierre, do>en du cliapiiie d'Arezzo. Il futliès-tien accueilli par le pape: il lui présenta son antiphouaire noté selon sa méthode. Le pape l'admira comme un prodige } et après avoir lu la règle du chant, qui était placée à la xêle , il en 6t Tessai , et se con- vainquit par lui même delà supé- riorité du procédé de Guy. Dans son vojage de Rome, il re- trouva Guy abbé du monastère de Pompos4, qui approuva ses travaux, lui témoigna son regret d'avoir au- trefois écouté ses adv« rsaires , et rinvila à revenir a Pomposa , lui certifiant que la condition de moine dans un monastère aussi tranquille Talait mieux pour lui que le rang d'évêque aue polluti + La/5// reaium Sancie Joannes. est divisée en six parties , que le chant de chacune de ces parties commeifr.e par des sons différens , savoir ; la première par C , qui ré- pond à Ut; la i^. par D, répondant a Re de resonare ; E à Mt de mira ,• F à Fa de faniuli / G à Sol de solve ,• A à La de lahii- Cela posé, il apprend par cœur à son élève le «hani de cet hvmne, et à force de l'exercer, lui faisait si bien retetiii' le son que porte chacune de ceg syllabes «lans ce chant, qu'il puissd le produire à volonté. L'élève sa- chant aussi à quelle lettre répond chaque son, il est clair que quand il verra la lettre il lui suffira pour l'entonn«'r de se souvenir du sou de la syllabe n laquelle elle répond dans l'hymne Saint -Jean. Tel est toul le secret de cette méthode, qpi est fort simple, fort ingénieuse, et qui consiste, comme tout ce que l'on peutfak-ede raison- nable en cette maiière, à aller du plus connu au moins connu. Elle est la base jle la haute réputation de Guy, et paraît être son principal ouvrage. Nous ne savons rien de plus sur ses IraAaux. On croit qu il re- tourna ensuite à Pomposa , que vers ce même tems , il publia son Micro- Jogue , étant alors âgé de trente- quatre ans. On ne sait rien sur l'é- poque de sa mort , qui doit être arrivée vers le milieu du onzièmei siècle. Du reste, il en a été de Guy comme de la plupart des hommes célèbres : négligé pendant sa vie, plusieurs pays, plusieurs sociétés, l'ont réclamé après sa mort. Ainsi h^ camaldules en ont fait un abbé de leur ordre à Avellano. On a prétendu qu'il avait été moine en Allemagne , en Normandie , etc. ToulfS ces assertions ridicules ne mérilent pas l'honneur d'une sé- rieuse attention ; mais ce qu'il y a de certain , c'est que ses procédés et sa méthode se propagèrent avec beaucoup de rapidité en Italie , en France ^ et dans tout le midi de l'Ebrope. Le savant prince-abbé Gerbert à recueilli , dans sa coUf clion , les écrits de Guy qu'il a pu découvrir* O n les trouve , au second tome, dans Tordre suivant : i'^. Micrologus Guidonis , de dis' ciplina artis musicœ. Ce traité ren- ferme , outre 1' pîtr< dédicatoiie à son évêque Teudalde , et outre le prologue, vingt-deux chapitres, dont voici les titres : i.^ Quld facial , qui se ad disoiplinam musicai pa- rât? -^. Quoe vel qunles si'.t notas "vel cjuot? S**. De disposiiione ea- ruin in monochordo. 4*^. Qtiibus sex modis sihi invicem voccs jungan- lur. b^,. De diapason el cw iuniitm G Y 3o5 Pépient sitit ttotœ ? 6^. tlêtn de diui- stonlbus et interprctatione earum. y*'. De afjlnitate vocuin per quatuor modos. 8**. De a'iis afjinitatibus . ^. Item de similitudine 'vocutn , quaruin diapason sola perfecta est* lo*. Item de modis et falsi melL i4**- Item de tropis et virlute musicœ, i5 . De conitno- da vel componenda modulatione. lo-*. £)e niultiplici varictate sono' runi et neuniaruni. ly**. Quod ad cantuni redigitur otnne , quod dici- tur. i8^. De diaphonia , id est , or- gani prœcepto, 19". Dictœ dia- plioniœ per exevipia probatio, ao**. Quoihodo niusica ex nialleo- ruin sonltu sit inventa. Il Guidonis versus de musicœ explanatione , suique nominis or- dine j avec ses Re^ulœ rytlimicœ in antiphonariî sui prologum pro- Jatœ. Ces deux iraiiës, dont le se- conda été regarde l'omm? ia seconde partie du Micrologus ^ sont tirt:s d'un manuscrit de la biblioliièquo de Saint Biaise. ///. Alice regulce de ignoto ean- tu itentidem in antiphonariî sui prologum prolatœ , auquel il est ajouté EpitogiLs de modorum for- inulis et cantuum qualitntibus , en six chapitres , d'après un manuscrit de Saint-Biaise. IV. Epislola Guidonis Mi chaeli Ttionacho de ignolo cantu directa. Pelzius , dans son Thés. nov. anecd. t. VI , p. 223 avait déjà donné cette epîlre, mais moins complète , sons le titre Epistola de artijicio novi cantûs. y. Tractatus Guidonis correcto - rius multcruin errorum qui fiant in cantu Gregoriano in multis loci,s , d*'a|)rèsun manuscrit du quatorzième ou quinzième siècle. f^l. Quomodo de arithineticâ pro- cedit musica L'abbé Gerbert u'e.st paç bien assuré qui est l'auteur de ce traité ; il l'attribue à Gnido parce qu'il l'a trouvé dans un manuscrit, au couvent de Saint-Emmeran , ira- Qiédiauoient aprèi Iç Microlo^u^, Dans le premierfolume de celte collection, on rouvi; encore page 347, Mensura Guidonis ex Cad» Benedicto Burano , du douzième siècle. GUYON ( J. ) , miisicirn français du seizième siècle, de qui l'on trouva plusieurs morceaux dans les douze messes ;i quatre yoix, qui parurent à Paris en i554. GUYOT (mademoiselle), claveci- niste eu réptTtaliou à Paris^ oii elle mourut en 1728, 0 GUYS (M.), négociant français, a fait imprimet à Paris, en* 1776, un ouvrage, ious le titre Voyage lit- téraire de la Grèce , ou Lettres suf les Grecs anciens et modernes , avec un parallèle de leurs roœur-;. La lettre trente huitième traitr- de la Musique chez les Grecs , et rénierme en même tems quelques mélodies de chansons turques et grecauL's. Il a paru une traduction allerîiande de cet ouvrage, dans Laquelle on 1 fort mal à propos retranché ces mélo- dies. G U Z I N G E R ( Jean PiEPRE ) , musicien de chambre de révêque d'Aiobslett, vers 1740, était ua exeellonl virtuose sur la grande viole d'amour , et composait pour cet in.s- Irument. GYRALDUS(Lîi,ius Grégorius), né à Ferrare ini4'^9, ami intime du savant Pio o'e Mratjdoîe, et cé- lèbre savant 'Italie, mourut , en i552 , à l'âge de 74 ans. Parmi ses écrits il se trouve au-si une Ilisio-' ria diatogis decem prœscr/pta, da Poetis antiquis ^ où il iraiîe , au premier dialogue , des effeis de la musique et de son usage dans la gucrison des maladies. Cet ouvrage est en manuscrit. V. Walther. GYROWETX X Adalbert ) , ac- tuoUemcnt à la chancellerie de Vienne, est né vers i^Sô. On doit î» ce compositeur fécond qu;trante- deux œuvres,de musi .;ue in^trum' n- lale , parmi lesquels on compte de» sym|>honies à grand orchestre , dfs svmphonies concertantes, des quin- lelii et un grand nombre de qua- tuors II. a aussi publié des sonaiea de piano ^ et pîuoieurs opi*ras. 29 3o6 H A H HAAKE ( Chiries) , né à Pols- ^am , «tait , en 1790, violoniste de la chambre et de la chapelle du roi de Prusse , à Berlin. On a grave' de ]ui à Polsdam deux concertos de ■violon , et plusieurs autres compo- silions pour cet instrutnent. HAiENECK ( François- AiT- ToiNE ) , l'aîne' des trois violonistes, un des meilleurs élèves de M. Bail- lot, et son adjoint au Conservatoire de Paris, est depuis deux ans ad- joint de iXl. Kreutzer pour les solos, Si l'Acade'mie Impériale de Musique. Ce jeune virtuose dirige actuelle- ment les concerts du Conservatoire. Il a publié, à Paris, trois caprices pour le violon , qui sont très-esti- més. MM. Joseph et Corentin Habe- ■neck , élèves du Conservatoire dans la classe de M. Baillot , ont exécuté avec succès des concertos de violon, dans quelques uns des exercices du Conservatoire. HABERMAN ( Jejln) , directeur de musique à Egra en Bohême , né à Prague en 1712 , fut un des plus forts contrapuntistes , au milieu du dernier siècle. Il a été imprimé, de sa composition , douze mtsses , à Prague, 1746 ^ et six litanies , ï7>i^. î'747 , in-fol. On connait en outre, de l-»i , plusieurs symphonies et so- nates en manuscrit. HACHENBERG ( Paul ) , né en i652, docteur en droit, et conseil- ler intime de Charles -Louis , élec- teur palatin , mort au mois de décembre 1681. Parmi les ouvrages qu'il a publiés, on remarque Ger- mania média, publicis dissertatio-^ nibus in academiâ Heidelbergensi proposîta , in cfuâ tes mediorum seculorwn c/uœ à Trajano ad Maxiiniliaruini I fluxe're ex priscis auctoribus recensentur, mores tri- tus , leges , sacras profanœcjue ce- temoniœ illustrantur , dubia obs- Curaque scriptorum Germanorum loca explicantur. Editio 2. Jenae, 2686, in-4°. Il y parle , au § 4 ^'^ ^^ septième JisserUtioQ Dg sLudiis yeterum Germanorum , de rancîenne musi- que des Allemands. HACHMEISTER (Charles- Christophe) , orgafaiste à l'église du Saint-Esprit à Hambourg , a pu- blié , en 1753 , un ouvrage sous le titre Klavier ubung , bestehend in 5o auserlesenen variationen uher eine menuet zum nutzen der infor- mation componirt, etc. premier vo» lume. Il y fait preuve non seule- ment de bon goût , mais aussi de connaissances profondes dans le contrepoint. HACKWOOD , virruose sur U viole , vécut à Londres vers la fin du dix-huitième siècle. HADRAVA , en 1782 , fit graver à Berlin six sonates de sa composi» lion , pour le clavecin. _ HAEGEMAN (C.) , composi-* teur , connu , depuis 1782 , par deux recueils de sonates pour le clave- cin , chacun de six pièces , en ma- nuscrit. HAENDEL (Georges-Frédéric), naquit h Halle , dans le pays do Magdebourg, le 24 février i684. Ce fut dans sa ville natale que , depuis l'âgé de sept ans jusqu'à quatorze , il développa ses rares talens par les leçons de Zachau , qui y était alors organiste. En 1703, il vint à Ham- bourg , où il composa , l'annét; sui- vante , son premier opéra (Abnira), Le grand nombre d'élèves auxquels il enseigna la musique ne Pempêcha pas d'y donner, jusqu'en 1708 , en- core trois autres opéras, outre un& quantité de pièces pour le clavecin^ de cliansons et de cantates. A cette époque , il partit pour l'Italie , et composa à Florence son premier opéra italien , intitulé Rodrigo j- et ensuite à Venise , en 1709 , celui à'Affrippina , qui eut tant de succès qu'if fut représenté vingt-sept jours de suite, A Rome , il donna sa séré- nade // Trionfo del Tempo / et à Naples , son Àcis e Galatea. Eut 1710, il quitta l'Italie et se rendit à Hanovre , où. l'électeur le nomm» son maître de chapelle, à la place de Steftaai. A U fia de la mômt H A ItUnée , il reprit îe cours de ses voyai;fs et passa i»n Angletene. Il y composa, dans l'espace de quinze jours, son opéra Hinaldo , qui peii- dant lotif; tea.s fut la pièce favorite de la natiou anglaise. Au bout d'un an , il revint à Hanovre. Ayant ob- tenu, à la fin de 17 12, une seconde fois lâ permission de sa cour de continuer ses voyages, il retourna en Angleterre. 11 y trouva alors tant d'occupations, qu'il oublia en- tièrement Hanovre et sa place jus- qu'en i7i4i que Georges 1^^ . son ancien maître, monta sur le trône. Son mérite et le grand nombre de ses protecteurs , lui valurent les bonnes grâces du Roi , qui lui as- signa un traitement de quatre cents livres sterlings par au. Depuis cette époque , il ne discontinua plus de travailler pour le théâtre et pour les concert*;. Quanta sa querelle avec lés directeurs dé son tne'âtre , Voyez l'article Porpora. , Vers la fin de ses jours ,• en lySi , il perdit la vue , mais dans celte triste situation, il conserva son ieu et sa vivacité, et n'en jo^ua pas moins ses concertos sur l'orgue, et com- posa toujours, en dictant s<\s idées, que Smith rédigeait. Six jours avant sa mort , il exécuta encore un de ses oratorios. Il mourut le i3 avril 1709. Haendel avait, la taille grande, la figure noble et pleine de feu. A en juger d'ajjrès un tableau de Tischbein , il isemble que le portrait que Maftbeson a ajouté à la biogra- hie de Hœndel , est 1' plus ressera- lant. Il a laissé à ses parons , en Allemagne , vingt mille livres stcr- liui^s de biens, dont il légua mille livres sterlings à l'institut de secours de Londres. La vie de Haendel a été écrite très- souvent. On la trouve : l*. dans le ■J exicon de musique allemand de Walthcr, à l'art. Hfèrr^^l 5 n^ d-^ns Mattheson ( Alusihalische Ehrenp' forte ) , sous le nom 7éritabb> j 3** dans le Gentleinar^s magazine •de l'an 1760, en anglais 5 4^. ^iaris la biographie de Haindel , que Mat 'iheson a publiée à Hambourg, en •1761 , en allemand , avec le porirait de Haendel : on y a joint en même tërùs Tin catalogue de ses ouvrages pratiques ; 5^*. dans les JYachrich- 04n, 9iQ,f du maître d» chapelle 807 l Hiller, ou ce dernier a donné ilne traduction de celle du Geritletnari's magaz.ne j 6*. au cinquième volume de Hawkins ( H/story of music ) j 7**. dans Hiller {Lcbem bes^hreibun- gen beruhinter inusihgelehrten ) 5 8". dans la Notice sur la tète fu- nèbre en l'honneur de Haend'J , que le doctenr Burney a publiée à Lon- dres , en 1781 , en anglais^ 9*. dans la Jeunesse de Haendel que le maître de chapelle Reichardt fitim{>ri:ner en allemand , à Berlin , . en jySS j 10.** dans l'Histoire de la Musique dudoct. Burney,en anglais; 11*' vt enfin , complète et bien détaillée , dans la traduction allemande que le professeur Eschenburg a donné , en 1785 , in 4? > . En tout, cjuarante-cinq opéras. 2^. Oratorios. Ses ouTtages en ce genre , qui l'ont rendu si cé- lèbres , sont tous en langue anglaise, mais il y en a plusieurs dont le texte a été traduit en allemand , tels que ie Messie, Saùl , et Judas Machabée. Los suivans ont été gra- vés à Londres, en partition, savoir : Esther. 1750 } DeDora et Athalie, 1733; la tête d'Alexandre, 1735 ; Israël eu Egypte , lySS; V Allegro il Penseroso , 1739 j Saùl , 1740 : le Messie, 1741 ; Samson , 1742; Bal- tbazar. et Suzanne, .743 5 Hercule , 1744; un oratorio de circonstance, 1745; Joseph, et Judas Machabée, i746;Josué, 1747; Salomon, 1749, Jephté, lySi.Les œuvres qui suivent ne sont encore qu'en manuscrit, sa-* ?oir: AcisetGaJathée, 17^1; Odecn honneur de sainte Cécile, 1736; Sémelé , t743 ; Alexandre Balus, 1747; Saison, 1749; Théodora , tySo. 11 y laut encore ajouter trois oratorios italiens. En tout , vingt- iU. y. Musique vocale : Motels , huit volumes ; cantates , quatre vo > lûmes ; Te Deuni et Jubilâtes trois volumes ; airs d'opéra , deu\ vo- lumes. Laudate / recueil d'airs et chœurs i moteU et duos 3 eaaUUs , à Hambourg , de 1703 à 1709, et à Rome, 1709 et 1710. 4^. Musique instrumentale : Quatre sonates pour deux hautbois et basse , 1694 ; Concerti grossi ,Was^ sermusik ,/euerwerhsmusik , 1748'i sonatts pour deux violons et basse, deux recueils; suites pour le clave- cin , deux parties, gravées en 1720; fugues et concertos pour l'orgue , trois parties. Sans compter ce qui se t rouVe encore dispersé dans les mains des amateurs. HAEWDLER (J.-W. ) , maître de chapelle de l'évêque deWurzbourg, né à Nuremberg vers la fin érieurement de la flùle , et posàé- dait la meilleure bibliothèque de musique en Angleterre. I*AMILTON (milad>-), épouse de lord Harailton , qui résida long-tems à Naples en qualité d*àmbassa- deur du roi d'Angleterre , réunis- sait les talcns les plus rares en musique , et touchait dti clavecin avec l'expression la plus charmante. Elle mourut, le 27 août 1782. Le clievalier William Hamilton ét&it aussi graad amateur de musi- que : non seulement il jouait lui- même du vit)lon et de la viole , mais il accueMllit en tout tems les vir- tuosies distingués avec beaucoup de bonté. I HAMMER (Frawçoîs-Xaviêr), musicien delà cour du ducde Meck- lembourg, et virtuose sur le violon- celle, né à (Euingue, dans le Ries, en Souabe. En 178^1 , il était encore dans la chapelle du cardinal Bathy- any. Quelque tems après, il voya- gea et entra, en 1785 , au service du duc de Mecklembourg. On a de lui' un concerto pour violoncelle, en' manuscrit. HAM MER ( KiLiAN ). Voy. dans Waliher l'article places Hanimer 'hAMMERSCHMIDT (André),; ne à Brfxen en Bohême , en i6u , moTl,*ie;»j octobre 1G75, à Tâ^e^ Il A 3ri de 64 ans, fut un des plu grands contrapuntistes de l'Allemagne. Walther donne la liste du grand nombre de ses compositions, dont la plupart ont e'ié ecriles pour Te- glise, et qu'il a publier» de i636 à 1671. Il était élève d'Etienne Otten , chanteur à Schandau. HAMMOND ( Henri), docteur *n théoloi^ie en Angleterre , né en i6o5, a laissé un ouvrage sous le titre Paraphrase and annotations upon the books of the psalms , dans lequel il v a aussi une dissertation 8ur les raisons dePusa^e de la mu sique dans le service divin. HANCK ( Jea.n ) , chanteur à Slrehlen en Silésie , a mis en mu- sique quelques cantiques , tirés de Touvrage que le magister Klescheïi publia , en 1679 , sous le titre jElendsslinime. HANDLO ( Robert de) a écrit , en iSaô ,un commentaire sur les Rè- gles de Franco. On doit donc le placer» par rapport au chant me- surable , sinon av*nt , du moins à côté de Jean de Murris. Voy.liaw- kins. HANKE ( Charles ) , directeur de musique au Théâtre à Hana- Lourg . en lyb^ , a fait paraître . en 1786 , son opéra allemand Robert et Jeannette, et ensuite les ariettes et chœurs de La Folle Journée , ou le Mariage de Figaro, en extrait pour le clavecin. La musique du ballet deCaton est aussi de sa composition. Son épouse, en 1790, était canta- trice au même théâtre, et y était très-estimée , principalement dans les airs de bravoure. HANKE ( Martin ) a fait impri- mer à Francfort sur l'Oder, en 1690, seize cantiques de la vie future, in-8^. HANSEL (Jacques), chanteur à Ziltau , vers le milieu du dix-sep- tième siècle. Parmi plusieurs com- positions qu'on a de lui. on distin* gue l'ode allemande , à quatre voix , Jt'leug tnein seelgen aufzu goit , que Laurent Eberhard a insérée dans son Compendiuni musices, HAKSER ( Guillaume) , inspec- teur du chœur aux Prémontrés à Schussenried , né à Unterzeil en Souabe, le la septembre lySB a fait imprimer à Augsboarg , en 176J , wci ouvrage iji4ol. &vu6 Is dire : Psalmodia vespertina etc. HANSMAWN , musicien de la chambre et violoncelliste à Berlin, est élève du grand Duport, et on fait beaucoup de cas de ses talens. HAR ANC ( M. ) , premier violon de la chapelle et de la musique da Roi , né à Paris en 1788 . exécutait , à 6 ans, les sonaies les plus diffi- ciles de Tartini II vojagea dans les pays étrangers depuis 1768 jusqu'en 1761 , qu'il revint en France , et fut reçu à la chapelle du roi. Le dau- phin , père de Louis XVI , le choi- sit , en 1763, pour lui donner des leçons de violon , et en prit jusqu'à sa mort , arrivée en 1760. En 1770 , Haranc fut nommé premier violon du roi, et , en 1775, directeur des concerts particuliers de la reine II avait composé beaucoup de musi- que instrumentale , mais il n'a pas voulu la rendre publique. 11 fut depuis 1790 , premier violon de l'orchestre du théâtre Montansier, à l'époque où cet orchestre était fort brillant , et il est mort en- i8o5. HARD ( Jean-Daniel) , en d^; nier lieu maître de chapelle du d de Wurtemberg, et virtuose sur la viola da gamba, né à Francfort sur le Mein, le 8 mai 1696, fut d'a- bord , pendant cinq ans , au service du roi Auguste Stanislas. Delà il passa, comme musicien de la cham- bre, au service de Jean- Philippe- François , comte de Schœnbôrn ^, alors évêque de Wurzbourg et duc de Franconie. Eberhard Louis , duc de Wur- temberg, ayant eu connaissance de ses talens distingués , l'appela , eu 1725 , à Stuttgard , et le nomma son musicien de la chambre. Le duc Charles Eugène lui confia enfin la direction de sa chapelle. Hard vi- vait encore à Stuttgard en 1757. HARENBERG ( Jean-Chpisto- PUE ) , professeur à Brunswick , y publia > en i.ySS, Comment atio de re musieâ vetustissimâ, ad illus- trandifim scriptores sacros et exte- ros accommodât a. V. Gelehrtc zeitung von Leipzig , année 1753 , cah. 9. H y traite des inslrumens^ des poèmes et des mélodies des an- ciens Grecs et des Hébreux HARMES (H. H.), organiste de l'égUsâdeS. AQ»cliaritt5| à Brêm«^ 3l3 MA \ers le milieu du dix-huitième siè- cle, pxcellait ^rinciialement dans la composition des quatuors concer- tans. HARMINiUS George), musi- cien de Lubcck vers Ja fin du sei- ïicme sièoje , a jmblie' Melismata sacrq-inusica. V. ^loWer ^Cihibria Ut te rata. HARMONIDES , musicien grec , d'ajuès Luqior , le ^^lus grand vir tuûse sur la fliVe, el e'iève de Ti niothée. Son maîtr*» lui rivant fait connaître les 'lifficulle's qu'il y avait à reiupoi 1er le prix aux jtux publics d'Athènes, principalement à cause de l'ignorance des inspecteurs, Har ïnonides crut pouvoir gagner le prix , en y jouant dans un ton extraordinaireraent c'Ievé j mais \\ fut chaise' du théâtre, la première fois^ qu'il s'v montra, HARMOTXIUS, fils du fameux hére'tique Bardesanes , ve'cut en Sy- rie, au d^ixicmp siècle de Père chré- tienne. 11 conlriiua beaucoup à la propagation des hérésies de son père, par les mclodier, agréables qu'il com- posa pour Its odes et cantiques dans lesquels elles étaient contenues. S. Ephrem rédigea des textes difté- rens pour ces mêmes mélodies , et ordonna de les chanter devant le peuple. HARNISCH ( JeanJacqÛes ), TUusicien du dix-septième siècle, Gt Imprimer à Worms , en i652 , un puvrage intitulé Calliope mixta. Cet ouvr'age renferme : i®. des mo- tets et des concertos dV'glise, de quatre à nfuf voix. i:°. Dèlieio} animce christianœ , d'une, deux et trois voix , avec deux violons et viola da gamba. 3^. Salnji concer- tall , de tFois p 8:29. HARPE ( Miss ) , cantatiice au lliéntre de Londres . en 1784 , y fut alors très-estimée à cause de son in tonation pure et de sa grande ex- pression. HARRER ( Gottlob), directeur df musique à Lei'>fSick, vers ly.fS. Pans sa jeunesse il visita Tllalie , ft ^ ^'iiidia le cuolrcpoiat. Legraud Frédéric, lors de son se'jour à Leip- sick , goiita beaucoup .sa manière de jouer, et l'admit tous les jours au concert de la chambre pour y accompagner au forte - pianf). il mourut en 1754 »• à Cailsbade en Bohème, où il s'était rendu pour rétablir sa santé, f^. E L. Gerber , pour le catalogue de ses œuvres. HARRIINGTON ( N ) , doc- teur en musique, quoique simple amateur , est mis au nombre des bons compositeurs anglai.s. Ses airs, ses duos , ses trios , surtout ceux dans le genre tendre et pathétique, sont plans d'expres-ion et de mé- Irdie. Il a fait lui-même les paroles de ses airs, et il n'est pas moins estimé comme poète que coivime "musicien. Le docteur Harringlon est le foridat» ur de la Société Harmo> ni(pie d»^ Bath. HARRIS (Jacques), a e'crit une dissertation en langue anglaise, dont il a paru à Halle, en 1780, une traduction allemande sous le titre : Dissertation sur l'Art , la Musique , la Poésie et l« Bon- heur. HARRISON était célèbre dan» les concerts de Londres , comme ténor, vers 1783. HARRISOTN (John) est célèbre par son invention d'une pendule pour déterminer la longitude en mer. Il naquit a Foulby, le 27 mai 1693. Dans sa jeunesse il fut chef d'une société célèbre de chanteurs d'église. Il fit beaucoup d'expé- riences sur le ton et l'échelle des tons , moyennant un monocorde particulier, qu'il avait inventé, et dont il donne la description dans un ouvrage qu'il publia à Londres en 1775, sous le titre Description concerning such a mechanisni as ■will afford a nice ond true men- suration of tiine. ( Description d'un mécanisme pour parvenir à une me- sure exjcie et vraie du toms ). HART (James), musicien célèbre du dix septième siècle , à Londres, était à la chapeile royale, el à celle de Sainte-Marie. HART (Philippe), fils du pre'- oédent, fut organiste à l'église de Saint -André et Saint -Michel à Londres , et y mourut en 1750 , dans un Age fort avancé. De ses compositions U a été ixa^ HA 3i3 |)Tîme à LoîKÎrffS , en 1728, le Chant nu malin , tire du Paradis Perdu de M'iton; sans comyiter unecoUection de fu^ ios pour l'or2;ue , qui ayait paru quelque lems auparavant. HARÏIG ( le comte ou baron de ^ , dans les années lyiS^ 1716 et 1717 , fut protecteur de l'acatlémie de musique de Pra,!;ue. Slœl?,el et Quanz , ( ce dernier eut , en 1723, l'occasion de Tentcndre) le comptent tous deux parmi les plus forts maîtres de clavecin, et parlent avec éloge du goût exquis qu'il montrait dans son jeu. Il sut, par sa xîorrespondance étendue se pro- curer les meilleures composiiions pour la musique vocale , qu**!! fit ensuite exécuter dans les é£;lises de Prague par les orchestres le mieux choisis, H ARTIG(Frawçois Christophe), en 1790, ténor de la chapelle de l'électeur de Bavière, à Munich, y jouait aussi les premiers rôles à l'o- péra. Il était élevé du séminaire de musique de Mannheim. HARTMANN (C.) , membre de l'académie royale de musique de Paris , un des premiers virtuoses sur la flûte. Au mois de juin 1786, il vint ai Hambourg , et y fit enten- dre plusieurs morceaux de sa com • position. Il publia à la Haye, vers la même époque , quatre concertos pour la flûte, HARTMANN ( Chmstophe- Hekrt ) , organiste à Limbeck , né à Arnstatd, vers 1750, Depuis 1781 il a fait imfirimer deux sonates pour le clavecin , outre quelques recueils de chansons et autres ba- gatelles pour le clavecin et le chaat. HARTMANN (Jeaw), maître de concert à la chapelle royale de Co- penhague, dépuis 1768. 11 fit graver à Amsterdam, en 1777, une sym- phonie. Il est compté parmi' les premiers violonistes. La Borde , dans le deuxième volume de ses Es- sais sur là musique, a donné une Suite d'anciennes chansons Danoises et Norvrèges , qu'il devait aux re- cherches de Hartmann. HARTMANN (Simon) a fait graver à Lyon , vers a 777, diffe'rens ouvrages pour la harpe, i-ntr''autres, U^isdivertiâsemens pour la harpe et le violon, et un« sonate pour deu* harpes , etc. H ART ON G, pre'dirateur en Souabe. Hiller assure qu'il esL le vé- ritable auteur d- l'ouvrage systé- maiique , intitulé P. C. Humant musicus theoretico practicus , qui parut a Nuremberg , «n 1749- U contient presque autant de planches gravées de notes que de feuilles de texte. Adlung conseille de lire cet écrit avec attention HARTUNG , facteur (Porçues au château de Vippach , près d'Erfurt, a construit beaucoup d'ouvrages ex- cellcns en Thuringe. L'un des meil- leurs et des plus grands était celui de Hasleben, dans les environs d'Er- furt , qui brûla en 178.3. Hartung était mort quelques années aupara- vant dans un âge très-avancé. HARTWIG ( Charles ), orga- niste à Ziltau , est connu conim% compositeur depuis 1760. On a de lui un magnificat allemand ; dix- sept ouvertures j sept concertos , six pour la flûte et un pour le violon ; et un quatuor avec basson oblii^é. Tous ces ouvrages sont restés ma- nuscrits. HARWOOD ( Miss ) , une des preraiàfes cantatrices de solo , à Londres vers 1784. HASAEUS (Jacques), professeur au gymnase de Brème a écrit : Dis- putalio de inscriptione Psalini vi" gei>im'i secundi , dans laquelle il prouve qu'il y est parlé d'un instru- ment de musique. L'on trouve cet écrit dans Ugolini tlies. anl. sacer. T^XXYII. pag, 207-230. Il est mort lé 17 juin 1723, à l'âge de trente- deux ans. HASERODT (Jean-André), ci- devant directeur de musique et or- ganiste à Eschwcge , naquit à Schlo- theim en Thuringe , le 12 février 1694. F'oj^-ez lés Biograph. de Hit- ler. HASIUS (Jean-Matthias), en dernier lieu professeur de mathéma- tique à Wiltemberg , fit imprimer, en 1719, une dissertation in 4o , de Tubis stentoreis. ■ HASLER ( Jeaw-Leo ), musicien de cour de rEmpv'veur d'Alle- magne , naquit à iSuremberg en i56..Enr584, il alla à Venise , et ^^ étudia le contrepoint sous le cé- èbre Andréa Gabrieli. En 1601 , il fc 3i4 H A «e rendit à Vienne, oh l'empereur IluJolj)hê II le prit non-seulement à son service comme musicien de la cour , mais lui accorda aussi des lettres de noblesse. En 1608, il entra en qualité d'organiste de la cour , au service des électeurs de Saxe Chréiren II et Jean-Georges. Il mou- rut de la phthisie , le 5 juin i6ia, à Francfort-sur- le- Mein, où il se trouvait alors avec son maître. Voy. Freher. Theatr. et Doppelmayer , historische Nachrichlcn y et Wal- iher. Ce dernier cite trois ouvrages ands il est le réformateur de l'ancienne musique Allemande, qui , se bornant à une grossière harmonie , était dépourvue de mé- lodie. La réputation que cet artiste sVst acquise répond entièrement à son mérite. Les Italiens surtout ont écrit son nom en lettres d'or dans Phis- toire de la musique. Sa gloire au- rait également été immortel le en Alle- magne, s'il n'avait pas composé pour une langue étrangère, Hasse était d'une fij^ure agréable. Il avait un cœur excellent , et beaucoup de noblesse dans les sen- timens. Il a laissé deux fîlles et un fils qui possédaient à un très-haut degré le talentdu chant. Voici la liste de ses compositions, d'après Breilkopf. MUSIQUE n'ÉGLISE. Les oratorios : Serpentes in de-* Serto ; la Virtii a pié délia Croce\ la depo^izione délia croce ,• la ca- data di Gerico ,• Magdalena ,• il cantico dei cre fanciulli ,- la con- persione di S.-Agosiino \ il Guisep' pe riconosciuto. pelle grini al sepul- chro di nostro Salvàtore. Ces orato- rios ont été traduits par le professeur Eschenburg , mis en musique pa^ le maître de chapelle , Hiller, et pu- bliés à Leipsick en 1784 St.-Elena all'calvario , composé deux fois j un Te Deum à Venise, en 1780 ^ Te Deum à Dresde; Litania de la Vierge Marie, Venise 1727; Lita» nia pour deux sop. » un alto et or- gue; Litania pour deux sop. , avec accompagnement , une de ses plus belles compositions. « M. Hillr me la ûtenteadre, en 178a, (dit M. Gerher) H •hantée parles ànmoiseWesPaàleska» Jamais musique ne m'a fait autant de sensation. Peut-être est-ce la même que les demoiselles Hasse chantèrent en présence de M. Burney». Toutes ces litanies sont en laiin . et se trouvent au magasin de musique de M. Breilkopf. Pour U niusiqre de chambre *et de^ théâtre composée par Hasse , Voy. le dictionnaire de M. Gerber. HASSE ( Fadstina Bordom épouse de ) , une des plus grandes cantatiices du dix-huitième siècle, naquit à Venise , en 1700 , de la famille des Bordoni. EIIr étudia la musique Tocale sous la direction du célèbre Michel Angelo Gasparini. Elle débuta au théâtre de sa patrie en 1716. Elle chantait dans la ma- nière moderne de Bernacchi , et contribua beaucoup à sa propaga- tion. Elle fut admirée partout où elle se montra ^ et on ne la nomma communément que la nouvelle 4$*)^- rènn. A Florence, on alla jusqu'à frapper une médaille en son hon- neur; et l'on était en usage de dire que les goutteux quittaient leur Ut en apprennant qu'elle devait chan- ter. Le premier voyage qu'elle fit hors de sa patrie fut à Vienne, en 1724? oii elle chama avec un traitement de quinze mille florins. Sa renom- mée s'éfant ré[)andue aussi à Lon- dres, elle fut appelée au théâtre de cette ville en 1726, avec douze mille cinq cents écus (cinquante mille francs d'appoinJemens ). Elle ré- pondit parfait«'ment à l'attente du public , et surpassa tout ce que l'on avait entendu jusqu'alors , sans en excepter même la fameuse Cuzzoni. La rivalité de ces deux canta- trices fit naître entr'elles quelques difficultés, auxquelles se mêlèrent des personnes de distinction ; de sorte qu'il y eut alors deux fac- tions en faveur de chacune des deux rivales. Ces disputes s'enve- nimèrent au point qu'elles donnè- rent lieu à la mésintelligence entre Haendel et la direction de l'opéra , qui entraîna la dissolution de far cadémie royale. Elle quitta l'An- gleterre , après y avoir encore chanté, en 1728 , dans les deux opé- i:as Adineto et iSiroQ « e( SQ ççndit à A 3i7 Dresde, où elle épousa le célèbre Hasse. Elle y débuta , en 1781, dans l'opéra Cléofide. Le reste de sa vie se trouve dans Tarticle précé- dent, HASSÉ (Nicolas) , organiste à Rostock , composa un grand nom» bre d'œuvres pour le violon , vers le milieu du dix-septième siècle. HASSE (Françots-Xavier), di- recteur de musique à la cour de l'é- vêque de Bâle , a publié à Au.'js- bourg , en 17.51, six trios pour vio- lon , sous le titre Funiculus triplex, seu V^l sonatœ a duobus violinis et otgano seu violoncello , op. 2. HATTASCH (Disma), virtuose sur le violon , à la chapelle de Saxe- Gotha, né à Hohemaut , ville de Bohême, en 1725, entra, en 1751, au service du duc de Gotha, et s'y distingua de bonne- heure, non- seulement comme un des premiers violonistes desontems, mais aussi comme Compositeur pour son ins- trument. Il y est mort d'apoplexie, le i3 octobre 177"', à l'âge de cin- quante-trois ans. On connaît de lut deux symphonies et six solos d« violon , mais seulement en manus- crit. HATTASCH (Aîjne-Françoise), née Benda , épouse du précédent , et sœur des frères François et Geor- ges Bend?i, cantatrice de chambre à Gotha , depuis 1751, est morte vers 1780. HATTASCH (Henri- Christo- phe),lecadet. acteur, a composé, vers 1780, les opéras allemands le Bar- bier de Bagdad et l'Honnête Suisse. HATZFELD (La comtesse de ) , amateur de musique, très-distinguéa de Bonn, vers 1783. Neefe , dans le Magas. de Cramer , p 887, dit d'elle qu'elle a été instruite àVienne par les meilleurs maîtres 4ans la musique vocale, et pour le clave-; cin. HATZFELD ( Le comte Au- guste de), chanoine d'Eichstedt , un des amateurs les plus forts suc le violon. H était élève deVachon, dont il parvint à s'approprier la manière. On dit qu'il jouait trè^- bien le quatuor. 11 est, mort ea 1787, âgé de trcnie-un ans. , HAUGK, vers 1740, fut chan- Uur et. organiste du comte de hywr 3.8 H A Ïmrg, à Gaildorf. Mayer , dans a préface de sou Musik-saal , le conipie parmi les meilleurs compo- siU'urs oe son lems. HAUDENGER a exécuté , en 578a , à Maiiheira , un tonomètre inventé par le célèbre abbé Vogler, Cet instrument , approuvé par l'aca- démie des sciences, de Paris , peut être substitué à l'hélicon de Pyiha- £ore , ou au monocorde des Grecs, e tonomètre montre avec la plus grande justesse si les proportions d''un ton à un autre sont plus pro- chaines, plus simples, plus agréa- bles , ou si ces proportions sont plus éloignées et moins flatteuses. Voyez l'Almanach Musical de 1^83 , pre- mière paTiie, pag. 58. ^ HAi:]CISE]N (W. N), organiste à Francl'ort, sur le Meîn , né à Gehrtn prï*s d'Arnstadt, dans la principauté de Schwarzbourg-Son deershausen , en 1744» * établi à Francfort ua magasin de musique, auquel les amateurs de cet art doi- vent beaucoup de productions dis- tinguées. Il est en même tems com- positeur^ et a fait graver, jusqu'en 1774» quatre œuvres pour le cla- vecin , qui consistent en concertos, et en trios avec un violon et vio- loncelle. HAUFF , chanteur dans le ré^i- ment de Saxe-Gotha , au service de la Hullande , à la Hpiye , éJait né A Goiha. Il a fait graver à Paiis, en 1774, six symphonies, et en- i suite, en 1776 , six sexlnors en har- monie concertante, pour des ins- trum! fts à venlj et enGn à Bruxelles, en 1777, trois trios pout le cla- vecin. , ; HAtISCHILD est connu depuis 1780 , par un concerto pour le cla- vecin , avec accompagnement, en znanusçj-it. HAUSEN (Jean) , musicien de la chamlare , et harpiste dti duc de ■VVeiraa,Çtestmortle5déccfabrel733. Foy^ >Vàlther. ilAU^ER , corniste distingué de la Souabe^ vers 1790. a fait beau- coup de voyages , principalement eu Italie. Son compagnon était Polack. HAVINGA (GËRHABftus), dfga- niste et câmpaniste , à Alkmaer, dans la Nord-Hollande , en 1762, a #«icç4d' sous le titre A gênerai History of the science and Pratic of music , by sir John Hawhins. In five volumes. London printed for T. Parne and son al ihe niecos gathe. 1776 (His- toire générale de la Musique théo- rique et pratique, etc.). Hawkins , après avoir achevé son ouvrage, fit cadi^au du manuscrit au libraire Payne , qui en donna une édition superbe, tant pour l'impression que pour la gravure des notes de mu- sique, et à laquelle il joignit les portraits elles biographies de cin- quante-huit musiciens célèbres. HA"Ï^ nn des meill «urs virtuoses sur le violon , à Londres, vers la fin du dernier siècle. En 1784, il se trouva , comme directeur, à la tête de la réunion de musiciens , lors de l'exéculion de la musique funè- bre en l'honneur de Hœndel. HAYDEN ( Geo*iges ), tnusicieft anglais , fut organiste à l'église de Sainte-Madeleine, àBermondsey, et publia , en 1728 , entr'auires pièces pour le chant, trois cantates de sa composition. ♦ HAYOENSTAMM (M, de), tvh fcassadeur du roi de Suède auprès de la Porte-Otoœane à Consianti- nople, en 1786, y fit donner, en son hôtel à Péra, le ai février, uii opéra italien que lui - même avait mis en musique. Il dirigea l'orciies- Ire en personne. Son épouse , et les ambassadeurs d'Espaajae et de Venise , jouèrent les |Wincipaux rôles. HAYDN ( Joseph ) , naquit le 3i mars lySa, dans le petit village de Horhau^ sur les confins de l'Au- triche et de la Hongrie. Son père , pauvre charron , avait appris à pin- cer de la harpe. Aux jours de di- ïnanche , il jouait des chansons, et la mère d'Haydn l'accompagnait de sa voix. Dés l'âge de cinq ans , le petit Joseph se plaçait à côté de ses parens , et cherchait à figurer un Tiplort , avec une petite planche et nne bajjuette. Un maître d'école de Haimbourg, ville voisine, surve- nant un jour à un de ces concerts, remarqua que Joseph observait par- faitement la mesure. 11 s'offrit ae le prendre chez lui pour le former dans son école. C'est là que Haydn apprit à lire et à écrire, et qu'on lui en- seigna le chant, le violon , les tim- Lales, et autres instrum§ns de mu- sique. U y était depuis deux ans, quand M. Keiter , maître de chajielle impériale, qui, en même tems, di- rigeait la musique à l'église de Saint- Etienne , à Vienne , vint voir le doyen de Haimbourg. Ce dernier lui proposa Haydn. Reiter le fit venir à l'instant. Tu resteras aveâ moi , lui dit il 5 et dès-lors Hay^n fut pen- dant huit ans enfant de chœur à l'église de Saint-Etienne , à Vienne. A peine âgé de dix ans , il fit des progrès si rapides à cette maîtrise, qu'il essayait déjà de composer des morceaux à seize parties. *J?/a/5, disait il depuis en riant, ye croyais dans ce temps-là , que plus le pa- pier était noir^ plus la musique de- ifuit être belle. C'est à-peu-près à cette époque que son père , dans Pespoir d'une grande fortune , vou- lait le faire castrat. Le jour était pris pour l'opération; mais heureu- sement la fièvre le Sauva du fatal couteau A l'âge de seize ans , il fut réformé, parce qu'il avait perdu sa belle voix, oon existence devitit Irès- çénible, et il enuevU toutes les dtf- H A 3,9 ficuUés qui attendent dans la car»- rière l'artiste sans fortune et sans j>rotecteurs. Il donnait df-s leçons il faisait des parties d'orchestre oh il y avait quelque chose à gagner. Son indigence le tenait écarté de la société. Il s'appliquait avec assiduité à la compos lion. Assis à mon cl a» vecin rongé parles fer.y, disait-il, je n'enviais pas le sort des mo* narejues. Ce lut alors que les six premières sonates d Emmanuel Bach, lui tombèrent entre les main. par Griesîngcr, danf AU^ennine musikalische zeilung ^ juillet, 1809). La brillante réputaiiou de Haydn le fit plaeer chez le prince Esthé- razy, en qualité de maître de cha- pelle de sa maison. C'est peur ce prince qu'il composa surtout ces belles .syitphonies, genre dans le- quel il est le premier de tous les compositeurs. C'est encore pour plaire à son protecteur qu'il a tra- vaillé si souvent pour le baryton , Sue celui-ci aimait de prédilection, ►n a rapporté , d'une manière inexacte , l'origine de la symphonie connue sous le nom des Adieux de Haydn. V. la Notice sur Haydn , par M. Frauiery. Voici de quelle façon Haydn la racontait lui- même. Dans la chapelle do prince Es- iherazy se trouvaient plusieurs jeu- nes musiciens , qui l'été , lorsque le Prince habitait le château d'Esihe- r»zi , étaient obligés de laisser leurs épouses à Eissenstadt. H plut une fois au Piince, contre sa coutume , de prolonger son séjour dans ce château de quelques semaines. Les tendres époux, que celte nouvelle alarma , prièrent liaydn de les tirer d'embarras. Ce compositeur eut l'i- dée originale d'écrire une svmphonic dans laquelle chacun des instru— : menis se tait l'un après l'autre, Elle fut exécutée à la première occasion, en présence du Prince, et chaque musicien eut bien soin , au moment où sa partie était finie, d'éleindre sa lumière, de rouler sa musique et de partir, son instrument à la main. Le Prince et les assisians senli;-ent aussitôt l'application de la panto- mime , et le lendemain l'on reçut l'ordre de quitter Eslherazy. La chasse et la pé.he étaient les récréations favorites de Haydn pen« dant son séjour en Hongrie, et il se rappelait toujours avec f)laisir qiie , d'un seul coup de fusil, il avait tué trois gelinottes , qui figurèrent ensuite sur la table de l'Impératrice Marie-Thérèse. Une autre fois, vi- sant un lièvre, dont le coup n'em- porta ffUP la queue, il tua en même lems un faisan , que I» hasard avait fait trouver près de là , et son chien, 2ui poursuivait Iç U«yre | s'étraugl^ flA» un piège. HH En 1780, un chanoine de Cadix ^ria Haydn de composer une mu- sique instrumenlale sur les sept der- nières paroles de i,-C. mourant. Cette musique devait être eïe'cule'e lors d'une fête que l'on célébrait annuelltmenl, pendant le carême , dans la cathédrale de Cadix. Au jour Gxé, après un prélude d'orgue adapté au sujet , Tévêque monte en chaire , prononce l'une des sept pa- roles, qu il accompagne d'une pieuse méditation. Celle-ci achevée, il drs*- cend de la chaire et se jette à genoux devant Taulel. La musique remplit Cette pause, L'évêque remonte plu- sieurs l'ois en chaire , et chaque lois l'orchestre reprend ainsi que la pre- '"^mière fois. Il était bien difficile dç faire suivre, sans texte, sept adagios^ sans fatiguer les auditeurs , et de réveiller toutes les sensations qu'ex- primait chacune des paroles du Sau- veur mourant. Aussi Haydn dé- clara-t-i! que cet ouvrage était un de ceux auquel il s'était le plus ap- pliqué. Ce ne fut que <|uelqurs an- tiécsf.près,qu'un chanoine de Passaw rédigea un texte allemand sous cette musique 5 ce qui confirma pleine- ment l'assertion de Van-SwieteUj que chaque composition de Haydn était susceptible de se voir adapter un poëme analogue. Cet ouvrage a paru à Leipsick , en i8or. , Haydn , ayant obtenu un congé du prince Eslherazy, vint à Lon- dres, où le vœu des amateurs l'ap- pelait depuis long tems. C'est là qu'il composa l'une de ses symphonies , connue sous le nom de la sympho- nie Turque. Piqué de ce que les Anglais s'endormaienttoujours pen- dant l'exécution de ses symphonies, il prom/i à l'entrepreneur du Con- cert de Londres un morceau propre n les tenir éveillés. En effet, il composa V Andante , dans lequeî arrivent inopinément les lymbal» s, les gros tambours, les cymbales, les Irombonnes, etc., de manière à ré- veiller en sursaut le dormeur le plus intrépide. • En 1794» Haydn entreprit un se- cond voyage en Angleieire. Népire, marchand de musique, pè^e de douze enfans, devait être Incarcéré pour dettes, Haydn ar- rangea pour lui cent airs écossais d'iQS le tenre moderne. Ce» aiis 32 t furent tant recherchés qlie Népire paya ses dettes , et paya la seconde livraison cent guinées, double de la somme payée pour là première. Haydn retoucha aussi ^ p<5"r George Thomson , éditeur à Edimbourg deux cent trente airs antiques écos- sais , à raison de deux guinées cha- cun. Le docteur Rurney, célèbre auteur de l'Histoire générale de la Musique^ fut le premier qui proposa à Haydn de se faire recevoir docteur à Oxfon. Le lendemain de sa nomination Haydn dirigea la musique. Dès qu'il parut, tout s'écria : Bravo Haydn! •— / thanh you ( Je vous rend» grâces ) , répondit il. Après avoir passé trente ans en Anglerorre Haendel n'avait pas obtenu Thon* tieur d'être créé docteur à Oxfort» 11 arriva souvent à Haydn que deâ Anglais s'approchaient de lui ^ \^ toisaient des pieds à la tête , et le quittaient en s'écriant ; You are a great nian ( vous êtes un grand homme ). Haydn répéta souvent que c'était l'Angleterre qui lui avait Valu la ré- putation dont il jouissait en Alle- magne. Le mérite de ses o ivra«^es était à la vérité reconnu,- mais cet hommage général qui accompai!ne un génie du premier ordre, ne lui fut accordé que plus tard. Joseph U lui-même ne fut rendu aitentit aux talcns du compositeur que pendant ses voyages. A son retour d'Angleterre, Haydn acheta, dans un faubourg de Vienne, une petite maison , à la je n'oublierai jamais avec quelle îj sagacité le compositeur a tiré de » l'oratorio des Saisons les nuances 3J les plus fines et les filus délicates, j» A chaque trait , celte masse in- » forme s'animait sous les doigts de »> ce nouveau Phidias, et la froide 3> argile devint un dieu vivant ». L'institut de France en agrégeant Haydn au nombre de ses membres , lui envoya une médaille. L'académie de musiique , après avoir exécuté l'oratorio de la Création le 3 nivôse an 9; fil aussi frapper «ne médaille en son honneur , et ce fut M. Cheru- bini qui, dans son voyage,à Vienne, la remit lui-même au grand sympho- niste. « La musique de Haydn, dit M. Gr\jtry ( dans ses Essais ) , peut être regardée comme un modèle dans le genre instrumental , soit pour la fécondiié des motifs de chant ou celle des modulations. L'abondance des moyens le rendrait peut-être abstrait, s'il ne me semblait obser- ver une espèce de régime, qui con- siste k conserver loTtS-'.ems le même trait de chant, s'il module beaucoup^ mais il est riche en mélodie, quand il module moins. » Haydn , dans ses symphonies , est un vérilahle modèle pour toutes les parties de l'art musical Du motif le plus simple et souvent le plus com- mua , il fait sortir le chant le plus élégant, le plus majestueux. Ses sujets sont toujours clairement ex- posés , habilement développes; et ciiaque morceau offre un poëme en action , auquel il ne manque que la parole. L'emploi des instrumens à vent y est admirable. Dans le genre du quatuor, nul n'a mieux su ménager les piquantes surprises, et la lutte animée de la conversation musicale.Vous le voy(^ constamment suivre la route de son génie, et ne jamais sacrifier à la mode H n'a pas fait une seule polo- naise; aussi est-il toujours noble , depuis la chanson jusqu'à la sym^ plionie. Haydn est mort à Vienne Ie29mAi 180Q. Comme un son pur émané de la lyre , son âme s^est exhalée dans les cieux. i Catalogue des ùuvras;€S d'Haydn, rédigé par lui-même, le 4 dé- cembre i8o5. Cent dix huit symphonies. Cent vingt- cinq divertissemens pour le bariton , l'alto et le violonC. Six duos pour bariton principal. Douze sonates pour bariton et ■violoncelle. Dix-sept nocturnes pour barilon. Vingt divertissemens pour divers instrumens , depuis cinq jusqu'à neuf parties. Trois marches. Vingt-un trios pour deux violons, alto et basse. Trois trios pour deux flûtes et un violoncelle. Six sonates de violon avec ac- compagnement d'alto. Trois concertos de violons. Trois concertos de violoncelle. Un concerto de contre-basse. Deux concertos de cor. Un concerto de trompette. Un concerto de fliitc. Un concerto d'orgue. Trois concertos de clavecin. Quinze messes ; quatre offertorios" un Sahe Regina , à quatre voix , H A izS ^f Saline , pour l'orgne " seul ; une cànlîlena pour la messe rie minuit j quatre Responsaria de venerabili,- un Te Deuni ; trois chœurs. Quatre-vingt-trois quatuors (le quatre-vingt-quatrième est incom- plet , et cVstle seul qu'Haydn ait écrit en la naineur). Soixante six sonates de piano. Quarante - deux duetti italiens, chansons, allemandes et anglaises. Quarante canons. Treize chants à trois et quatre voix. Cinq oratorios : le Retour de To- bie 5 Stabat Mater -^ les Dernières Paroles de J.-C. sur la croix^ la Création ; les Saisons. Ces deux der- niers sont improprement appelles oratorio , ce sont plutôt des. cantates. Quatorze opéras italiens , en— tr*autres , V^rmida. Cinq opéras pour les mariouettes allemandes. Enfin , trois cent soixante-six ro- tnances e'cossaises originales , et plus de quatre cents menuets, allemandes et walses. La première sym]>honic de Haydn fut jouée à Paris, en 1770, à 1 ou- verture du Concert des Amateurs y elle eut beaucoup de succès-, et fut gravée par M. Sieber. M. Pleyel a publié quelques symphonies de son maître , en partition -, du même format que les quatuors. Depuis , M. Auguste Leduc a donné vingt- six livraisons des symphonies de Haydn , en partition, et du format in-folio. On doit à M. Pleyel la belle collectiun des quntre - vingt - trois quatuors, et à M. Imbauli celle des cinquante-six choisis dans les quatre* Tingt trois. M. Pleyel a fait paraître encore une superbe collection des sonates de Haydn pour le piano. M. Porro , grand admirateur de Haydn , a fait graver plusieurs de Sf'S compositions, entr'autres, un JSenedictus f le Te Deuni qu'il a traduit en vers français , ainsi que l'oratorio des *yai.Jon5, etc. M. Sieber a donné une éditîdn du Stabat Ma* ter qui fnl joué avec succès au Con- cert Spirituel. Après avoir composé sonSiabat , Haydn dit : Si j'avd'is connu celui de P^rgolèse^ je n'au rais ^as/ait le migiu HAYDN (Mrc.^frère du précéderit^ et maître de chapelle à Salzbourg y est mort le 8 août 1R06. Le maîirci de chapelle Hiller, a fait exécuter â Leipsick une messe superbe , de là composition de M. Haydn. On a en- core de lui dilférens concertos, des symphonies et des quatuors pour le violon. HAYES (Philippe) , docteur ert musique à Oxford , en 17^6, a pu- blié à Londres, en 1768, six con^ certos pour le forte piano. HAYES (William) , professeur de musique à Londres , y fut gra- dué, en 1749» d'une manière aus.si distinguée que glorieuse. Il a eju beaucoup de part à l'ouvrage du docteur Boyce , intitulé Cathedrai music. HAYM ( Nicolas • François ) , musicien , est auteur de l'ouvrage Tesoro britannico. Voy, Waltlier. Il est mort à Londres , le 11 août 1729, à V^?>.%^ de cinquante ans. HEATHÉR ou HEYTHEK (William) , docteur eh musique \ Oxford, né à Harmondsworth eri Middiesex, obtint le grade de doc- teur en i6a2, avecOrlando GibbonSi HEBDEN (John), célèbre mu- sicien et violoncelliste anglais de la fin du dernier siècle. On connaît: de lui , en Allemagne , six concer- tos doubles pour le violon , gravés à Londres. HEBËNStREIT (Pantaleon), inventeur du fameux pantalon ou panlaleon , et en même tems un des plus forts violonistes de son lems, fut en dernier lieu musicien de la cham- bre à Dresde* Eu 1697 ' lorsqu'il n'était encore que maître de danse à Leipsick , il était parvenu à une telle habileté sur son instrument, que le comte de Logi s'écria en l'enten- dant : ConimentX y ai été en llalie^ et j'ai cru avoir enteitdu tout ce que la musique a de charmant , mais je n'ai jamais rien entendu de pareil En 1705, Hebenstreit partit ave<î son instrument pour Pans, et s'y fil entendre devant Louis XIV. Ce prince le combla non-seulement de faveurs , mais daii3;na même donner à ce nouvel insli^ment le nom da baptême de son auteur. L'année .suivante, lors de son re- , tour de Paris, il entra au servies Si. 324 H E clu duc d'Eisenach, en qualité de maître de chapelle et de maître de danse de la cour. Telemann , qui vint à la même cour en 1708, dit, dans sa Biographie ( Ehrenpforte , p. 36l ) , que toutes les fois qu'il avait eu à exécuter un concerto double avec Hebenstreit, il avait été obligé, pour se tenir seulement au niveau avec lui , de s'y prépa- ler plusieurs jours d'avance par des exercices conliauels , et par des frictions aux bras. Ces concorlos doubles étaient de la coirposition de Hebenstreit. En inoS, il passa au service du roi de Pologne, à Dresde, en qua- lité de musicien de la chambre , avec tin traitement de deux mille écus. !Nous itçporons l'époque de sa mort, 11 paraît qu'il vivait encore en 1730. HECKEL (JEAN-CuRÊTTriv), né h Augsbourg , en 1747. >' ût impri- mer un ouvrage allemand , sous le litre Description de la, mélodica de Hein , instrument de musique nou- vellement invente. 1772, in-8'^. HEDERICUS , moine , vécut au nevivièrae siècle. Tritheme assnre, qu'il avait écrit beaucoup d'ou« vrages , principalement sur la mu- sique , et introduit plusieurs can- tiques en rhouneur des saints. Voy. Gerbeit, Hist. HEIBERGFR (Joseph) , musicien et compositeur atlemand , vécut à Rome en 1777. Il était jeune alors, et y donna l'opéra // Coloneflo, que l'on y regarda généralement comme la meilleure production de toutes celles qui parurent au théâtre la jnême année. HEILIGER , premier ténor au chœur de l'église de Hambourg, au commencement jdu dix. - huitième siècle , mourut à Hambourg, vers 1714. HEITVIBRODT, organiste et com- positeur, a fait imprimer à Leipsicit, en 1715. un ouvrage in 8°., sous le titre Die durch antrieb des heil— Ceistes hevvorgebrachte und Golt ■wohlgcfœllige Herzens - und seelen musick m geistreiclien Liedern u. s. w. w^bey au Jînden sowoohl die noten als auch a parte die he- hatinlen m&lodej-gn. Voye* Wal- tliLT, HEmDL ou HAINDL, maître de concert à Inspruck, vers Tan 1782, y a composé la musiqiie pour l'opéra le Marchand de Smyrne. HEmERT ( C. A. ) , chanteur de Mindt;n , vers 1722 , a fait un extrait du manuscrit rare de Regi- nous /intitulé De annonicâ insti- tut ione , que l'on peut lire dans le premier tomr-, p. 83, de Critica mu- sica de Matiheson. HEiNICKE (Jean-Emmawtjel), lecteur et chanteur de la ville de Dortmund , a fait graver à Nurem- berg , vers 1758, six mourqui pour le clavecin , de sa composition. IIEINLEIN (Paul , en dernier lieu directeur de musique, et orga- niste à l'église de S.-Sfbald, à Nu- remberg , ne dans celte ville , le II avril 1626. hn 1646, il se ren- dit à Linz et à iViunich , et Tannée suivants en Italie II se fit enten- dre comme virtuose , isnt sur le cla- vecin que sur lesinstrumens à vent. Pendant ce voyage il se perfec- tionna dans l'art de la composition, et principalement sur l'orgue, au point qu'à son retour d'ilalie , il fut placé de suite au chœur de mu- sique de sa patrie. Il obtint , en ib58, la première place de musique à Nuremberg. On fit alors grand cas de ses compositions et de son jeu. Il raoufut le 6 aotit 1686. HEINSIUS (Ernest), organiste à Arnheim en Gueldre , a fait pa- raître h Amsterdam, vers 1760, six concertos pour violon, à cinq, et ensuite six symphonies à quatre parties. HEINSON (Jeaw), publia à Breslau et à Leipsick , en 1720 , un ' ouvrage sous le titre Der wohlin- struirte und vollkommene organiste oder neuvariirte Choralgesœnge auf detn klavier durchs ganze Jahr. HEINZ ( Wolpgang) , composi- teur du seizième siècle. On trouve quelques morceaux de sa composi- tion , dans l'ouvrage qu'Ammerbach publia à Leipsick, en iSyi, sous le titre Orgel over instruinentta— hulatur. Walther par méprise a donnéAmmerbachetlVicolascommîî deux T)ersonnages distincts. HEINZELMANN (Jean) , a fait imprimer à Berlin , en i65 ', Oraiio de niusica colenda , in introduGl* H E 02 D ffanini Klingenhergii , Munchen- ergensis Marchici , hac tenus Strausoergœ cantoris et informa- loris muntre functis et nobiliter tnerili ,• jam -vocati legitimi can- toris Mariani Berlinensis. Heinzel mourut à SaJswedel, en 1687. HELESTINE (Jacques), excel- lent compositeur pour l'église , en Angleterre, fut org-aniste à la ca-: ihe'drale de Durbam et à l'e'glise de Sainte-Catherine, près la ïoqr, à Londres. l<(e docteur JBlow fut son précepteur dans Tart de la compo- sition. 11 a laissé un grand nom- bre de motets. Il est mort vers le milieu du dix-huitième siècle, danç lui âge très-avancé. Voy. Hawkins, m f tory. HELBERT , musicien allemand et violoniste à Torçheslre de la co- médie française à Paris , a fait grai ver, en 1780, douze trios pour vio- lon, six duos pour flûte et une ar- ' rietle , le Papillon. HELLER (Ferdinand), ténor à la chapelle de Télecleur de Colo- gne , vers Pan 1781 , était aussi compositeur. HELLER ( ZioBrÀTHAM ) , docteur en théologie , né à Ebermergen , dans la principauté de Hohenzol- lern - Oetiiugen ^ en 1716, a fait imprimera Dantzick, en 1761, à l'oc- ÇTsion de Pinauguration de l'orgue dePéglisede S.-Martin , un discours dont voici le titre , Predigt von der "Sveisen and treuen Hand Gottes bey ter sorgfalt dermenschen filr einen gott -v/ohlgefoeleigen gottes dienst ,i bey œfieritlicher zahl- reichen "versaninilung in der ober- p/arrkirche zu S.-Martin in Danzig and 4- advents-sonntage 1760, da die neuerbmete grosse orgeï Gott geheiligel ward , gehalten. Cet or- gue a été construit par Dalitz, et a cinquante- trois jeux. Adlung , dans sa Musica inecanica , p. i83 , en donne la description. HELINGWERF (Pierre), ma- thématicien, à Hoorn en Hollande, vécut au commencement du dix- huitième siècle , et fit imprimer à Amsterdam, en 1718 , in» 4**., fViskunstige affenitig, behelzonde cène ojerhandeling overvede voor iifenie Zacken "van de Malhesis. (Explication algébrique, concer- liîial uQcdigscrtaliûD sur dilTércntes choses principales de la Mathéma- tique). Au deuxième volume de cet ouvrage, il traite de Muslcâ , et calcule d'une manière mathémaii- que l'étendue des tons et la longueur des tuyaux de l'orgue. HELLMATNN ( Jean-Adam-Maxi- milien), claveciniste de l'Empereur à Vienne, vers 1727, voyagea en- suite en Italie , et y composa , eu J738, la musique du drame Abi" ^ HÊLLMUTH (FrÉdÉrtc), musi- cien de l'électeur de Mayence , né à Brunsvick , en 1744, y montra, dés Page le plus tendre, les talens les plus distingués pour la musique. Sa voix ayant passé an ténor, il se rendit en T770, au théâtre de Wei- mar, et delà à Gotha, Il se rendit ensuite à Mayence, où l'électeur le prit à son service. Orv a gravé de lui , à Offenbach , en 1774, trois so- nates, pour le clavecin, avec violon et violoncelle. HELLMUTH (Joséphine) , can-i tatrice de la chambre de l'électeur de Mayence, en 1790, et épouse du précédent, fut d'abord actrice et cantatrice au théâtre de Seyler, oit elle brillait principalement , vers 1772. Elle vint à Mayence en 1778 , et entra au service de Pélecleur. En 1785, elle entreprit un voyage.* et se fit entendre à Dresde. L'électeur lui donna une tabatière d'or de granî prix. HELMBOLD (Louis) , naquit à Thuringe , le^ai janvier i532 , et y mourut en iSqS. Stark, .son succes- seur, fit imprimer à Erlurt. en i6i5,^ les beaux cantiques de Helmbold, HELMER (Charles ), fabricant , de luths et d'instrumens de musi- tjue, à Prague, né dans cette ville, était un virtuose sur le lufcli et sur la mandoline , el fabriqua non seu* lement ces deux instrumens, mais aussi des violons. HELMONT (Van), en 1770, était maître de chapelle à la cathédrale de Bruxelles. HELWIG (Jean-Frédéric'I , se- crétaire et directeur de chapelle du du d'Eisenach , où il mourut en 1729, était aussi poêle. Le livre d» Cantiques luthérien contient plu- sieurs de ses compositions. HEMBERGER (Jeajt-Auguste^ a fait graver, i^nl à Paris ^ua Lyoïi;^ o: ::6 H E jusqu'à dix oeuvrer, consistant en concerto» , quatuors et trios pour Je clavecin, et quatre auvres de trios pour le violon, chacun de six pièces. On y trouve aussi son Bouquet à M. de Buffon^ à quatre parties chan- tantes et deux flûtes, deux violons, deux cors , alto et basse. Ce bou- quet consiste en récitatifs , ariettes, 4uos et chœurs. HEMESIUS (Nathan^, Anglais, « fait imprimer à Londres un ou- vrage sous le tilre DeMusicâ Eyan- geJicâ seu f^indicatio Psalniodiœ contra Tonibum. HEIVimGA. Voy. AEMIIVGA, HEMMERLEm(G.),Onagrave' de lui , à Francfort , depuis 1783 jusqu'en 1790 , huit œuvres , cha- cun de trois sonates pour clavecin avec violon, HEMMERLIN (Jean-Nicolas), musicien de la chanabre du prince ^e Bamberg , y publia, en 1748, six messes pour quatre voix , avec accompagnement de Caldarîi , sons le titre Chorus musarum divino ^pollini accînentium j parmi les- quelli s la troisième est ae la com- posiiion de Hemn^erlin, HEM MES ou HEMMIS, maître de chapelle et organiste à l'église cathédrale d'Osnabruck , afaitim-' primer à Cassel , en 1781, un ou- vrage in-8^. , sous le tilre JYeue jnelodien .x,uin hatholischen ge- sanghuch , %ur Behhrung und Er- haunung der Christen. HEIVIPEL (GEORGE-CmSTOPHE) , musicien de la chambre et violo- niste à la chapelle du duc de Saxe^ Gotha, est connu depuis 1764, par <[3ifférens concertos et symphonies, et par douze solos pour le violon. HENFLING ( C ) . c >nseiiler à Anspaclv , et grand mathématicien nu commencement du dix-huitième siècle, y fil imprimer, le 17 avril 1708 , une épître au président de la Société des Sciences de Berlin , dans laquelle' il traite d'une manière très-savante des monochordos , des iptervales et du tempérament. Il ipourut vers 1720. HENINEQUIN, mécanicien distin- gué, français de nai'-sance , vivait, en 1790, a Dresde, et s'y occupait, depuis vingt ans, de la résolution du problême dilGcjle de rendre les ^p§|,»^menssift0iité§ ^ cprdps , inc»-^ pables de se désaccorder. Il réussit en 1785 , à Taide de Tricklir , au point que l'essai qui en fut fait avec un forte-piano , fut approuvée par les meilleurs virtuoses de Dresde. V. l'art. Tricklir. HENIVIG (CHRÉTiErr-FRÉDÉHic), maître de chapelle du prince Fran- çois Sulkorosky , à Sorau , a fait graver à Berlin, en 177^, un trio pour clavecin , et en 1781 à Leip- sick,un quodlibet pour des sociétés de jeunes musiciens , en deux vo- lumes. Le dernier est une collection de divejrs morceaux pour le chant et le clavecin. En 1782 il fit encore paraître douze chansons francs - maçones , avec quelques autres chan- sons pour le clavecin. On connaît encore de lui , jusqu'à douze symphonies , six quatuors pour violon , et six divertisseraens pour douze instrumens, qu'il a compo- sés , tant avant qu'après l'époque indiquée ci-dessus. HENNING (Chrétien), chanteur à Neuruppin , a fait imprimer, en 1670, à Cologne sur le Sprée , une sérénade de sa composition, HENRI II et HENRI III , l'un et l'autre rois de France, vers le milieu du seizième siècle , étaient très-versés dans la musique , et se firent souvent entendre dans des otîcasions publiques. Voy. Gerberl, Histor. HENRI IV, roi de France , passe pour avoir fait quelques chansons , paroles et musique , entr'aulrts la chanson si connue , Charmante Gabrielle. Je ne sais si c'est une illusion , dit le célèbre Grétry, m^is je crois y retrouver l'ame sensible de ce prince. * HENRI VIII , roi d'Angleterre, depuis Pan i5o9 jusqu'en i547- ^"" tre les connaissances dans les auîres sciences, il en possédait aussi beau- coup dans la musique. Il touchait du clavecin et jouait de la flûte avec perfection. Il chantait aussi fort bien, et il a composé deux messes qui ont été données très- souvent. M. Burney juge que des deux com- positions attribuées à Henri Vill , l'une imprimée dans la collection du docteur Boyce , paraît trop sa*?* vante, non -^ seulement pour titre de Sa Majesté s mais pour être celle 4'aucwï^ ra?iîlre anglais de son tems 5 tu lieu qu'il croît aîse- nient que le motet ( Quam pulchra es '^ peut être de sa composition , et il n'y trouve aucune qualité qu'on Xi'ait le droit d'attendre dans la production d'un Dilettante royal. V. Hist. de la Mus. , t. 3. HENRICI , a fait imprimer à Augsbourg six duos pour la flùie. HENRY (B.), fit graver à Paris, en 1780, un concerto pour violon , à neuf, n**. i. On a du même Henry, des études pour le violon , en deux parties j contenant 1" Des gammes variées^ 7.^. Dts gammes et caprices en double corde j 3**. Des thèmes variés dans les vingt-deux tons les plus usités , depuis ut majeur jus- ques et compris sol dièze mineur. Ces études sont adoptées par M. Ro- dolphe Kreutzer, pour i'exercicejde ses éJèves' HENRY (Louis), célèbre dan- seur de l'Académie de musique, en 1806, y a fait représenter le ballet pantomime de l'Amour à Cythère , en deux actes, musique de P. Ga- Yeaux. Le sujet était rempli de jolis tableaux mythologiques , et la musique parut charmante et fut Irès-goùiée. M. Carbone! en a ar- rangé les airs pour le piano ou la harpe , avec acompagnement de vio- lon. HENRY ( Mademoiselle ) , sœur du précédent, s'est distinguée à l'Académie de musique , comme actrice et comme cantatrice , vers 1804. Elle jè^itles jeunes princes- ses des graireis opéras avec beau- coup de noblesse et de dignité. On se rappelle encore la sensation qu'elle produisait dans les rôles o Antigone , d'Iphigénie , de Po~ lixène, etc. Elle rendait, aussi très- bien quelques rôles comiques , en- tr'autres , celui de Julie , dans l'o- péra des Prétendus. Comme ses moyens s'étaient affaiblis , elle fut obligée de quitter l'Académie de musique en 1007. HENSEL , né à Pétersbourg en 1768, était élève deLolli.En i/^^.' il vint en Allemagne et .s'y fit en- tendre comme virtuose d'une grande délicatesse, et d'une assurance ex- traordinaire. HENSTRIDGE (Daniel) , musi- cien célèbre en Angleterre , et compositeur, était, veis 5710, or- H E .3^7 ganisle à la cathédrale de Ganter- bury, et a laissé différens motels de sa compositiou. Voy. Hawkins 1, Histor. HENTSCHEL s'est fait connaître vers 1770, comme compositeur po^ur réi;Iiso, par différentes cantates. HEPP (Sixte) , organiste et compositeur à la nouvelle église de Strasbourg , né à Geislingen , dans le territoire d'Ulm , le 12 novembre 1732 , s'est formé à Ludwigsbourg sous Jomelli. On a de lui deux so- nates pour le clavecin, injprimées à Strasbourg. Il en existe encore beaucoup en manuscrit. HERBERTUS , célèbre chanteur d'église, vécut au troisième siècle. Il était né de parens Juifs , msis il avait élé élevé comme Chrétien. A une voix excellenle et à une rare habileté dans le^cTiant , il joignait beaucoup de connai.ssances dans d'aulrcs sciences. V. Gerbert. HERBING (Auguste BeiuvArd- Valentin), organiste adjoint à la cathédrale de Magdebourg , mort en 1767 , à la fleur de l'âgo , a fait imprimera Leipsick, en 1758, des Di- verlissemens de musique, consistant en trente chansons comiques. Cet ouvrage eut une seconde édition en 1767. 11 publia ensuite, en I75c^ , Essai de musique , coDtenant les Fables et les Contes du professeur Gellert. Il existe aussi des accom-^ pagnemens d'iostruraens en manus- crit , pour b s deux contes la Que- relleuse et les deux Gardiens. Eu 1767, ii publia le second volume de ses Divertissemcns. Ce fut soa dernier ouvrage. HERBST (Jean-Aî^dré) , maître de chapelle à Francfort-sur-le-Mein, né à Nuremberg , en i588- En iGa8 il fut appelé à trancfort, et y resta jusqu'en 1641 ; il retourna alors dans sa patrie, oi!i on lui avait conféré la place de maître de cha- pelle. Vers i65o , il revint une se- conde fpis à Francfort , où il mou.- rut. Il a publié à Nuremberg- un ou- vrage i!i-4'^. de 95 pages, inljlulo 3I,usîca praiica , sive instructio pro syinpîioniacis dnsist : Eln.a hiuze anieitung v/ie die linaben und anderc , so sonde rb are îust iind liebe zuni singert trui^en avtf jctzi^e iiqjUcnische manie^r^ iiUi-U. 328 H E geringermiich und kurzer zeitdoch ^rundlich kœnnen irifonnirt vuer- den. Il parut dé cet ouvrage une troisième édition en i658 , avec l'addition suivante au titre : Allés tius den furnemslen Italienis- chen "autoribus mit besondem Jleiss zusammengetragen , und mit vielen clausalis und varia^ tionibus gezîeret : sonderlich aber fur instrumentisten au/ violinen, und corneten zu gebrauchen , niit- allcrhand cadenzen vermchret, etc. Le maître de chapelle Hiller dit de cet ouvrage qu'il pouvait servir à pe faire une idée de la musique "vocale du dix - septième siècle. Herbst a encore publié , en 1643 , Musica Poetica, sive compendiuni tnelopoëticum. Cet ouvrage est ])ré- ^édé de son portrait , dessiné d'a- près Tïalure en i635. HERDER (Jean-George), surin- tendant général , conseiller au consistoire suprême, premier pré- dicateur de cour, à Weimar de- Îmisij'jG, né àMorungen en Prusse, e 25 août 1741 1 est mort vers 1804. i Nous ne citerons ici que ceux de ses nombreux ouvraj;es où il traite directement de la musique , où au moins il fait des remtrques gé nérajps que J'on peut appliquer à, ]a musique. ' Ce sont , i^. De l'Esprit de la po^esie des Hébreux, deux volumes; 1702— 1783. Cet ouvrage contient, RU second volume, les dissertations suivanleg , savoir : De la Musique (des Psaumes — sur la Musique, ap- pendice tiré des -Œuvres compîettes d'Asmus . — Réunion de la Musi- que et de la Danse, pour le chant national. ( Cette dissertation se trouve aussi au Magasin de Cramer, deuxième année ). Dans «es Feuilles éparses , chapitre 1, 1786 , il a en- core donné une dissertation sur la question de savoir si c'est la pein- ture 0» la musique qui produit le plus d'effjpls. Outre cela il y a , dans sa dissertation sur l'origine fies langues , dans ses Fragmens , dans ses Forêts critiques et dans sa Dissertation sur les causes de la corruption du bon goûL chez les ipliffé rentes nations , etc. , une foule d'observations précieuses, dont le fnusicien pe^f. faire l'application à HERFERTH est connu depuis 1770 par six symphonies à huit , en manuscrit. HERFORDT , directeur de l'or« chestre à Munster, vers 1785. C'est^ lui qui a composé, à cette époque, la musique pour le prologue alle- mand Coup d'œil dans l'Avenir. HERIGERUS , abbé de Lobeiv, dans i'cvêché de Liège, musicien très-habile, et successeur de Tal- cuiti , dans celle place, qu'il ad- ministra pendant vingt ans, mou- rut le 3i octobre 1009. L'Histoire Littéraire de la France le cite comme Tauttur de l'hymne en l'hon- neur de la sainte 'Vierge , Ave perquam , etc. , ainsi que des deux antiphonies sur saint Thomas l'a- pôtre , O Thoma dydime et O Thoma apostole. Voyez Gerbert , Histor. HERING (Alexandre), orga- niste à l'église de la Sainte- Croix à Dresde, vers l'an 1669, ^^^ ^® précepteur de Kuhnau. Un autre musicien du même nom s'est fait connaître en Allemagne, vers 17641 par un concerto pour violon , en manuscrit. On ne doit pas confon- dre l'un avec l'autre. HERMEîJi ( Jean - Timothée ) , prévôt, de l^glise du Saint-Esprit, pasteur de ceile^~de Saint-Bernard, et assesseur du consistoire à Bres- law , depuis 1775 , naquit à Petz- nick en Pomcranie,en 1738. Pans les Voyages de Sophie, il a arrangé toutes les ckftnsons qu'il» renferment, d'après l^HBiélodies con- nues des meilleurs maures. En 178S, à Toccasion de la publication dts douze symphonies ae Dittersdorff , sur les métamorphoses d'Ovide, il fit paraître un petit écrit intitulé Analyse des douze métamorphoses ^ tirées d'Ovide , et mises en musique par M. Charles Ditlers de Dillers- dorff. Lavatcr, dans sa Physlosno-f mih, tome 3 , nous a censerve son portrait. IJEROLD a fait graver h. Paris, vers 1785 , quatre sonates pour 1^ iiarpe. HERR (Jean-Georges), virtuose sur le cor, né à Gotha, et élève de Keerber, grand maîire sur cet ins- trument, se fit entendre, en 1784, dans les concerts de Hambourg ^ e|y fwl beaucoup applaudi, H E HERRMANN (Jacques), grand mathématicieH , né à Bâle , le 19 juillet 1658, a écrit à Francfort- sur - l'Oder , une dissertation De motu chordarum , etc. HERRMANW (N.), célèbre pia- niste , a eu rhonnf ur de donner des leçons à la reine Marie Antoinette. Il "a composé pour le piano des fan- taisies et des sonates, entr'autres, la Coquette, qui est très -célèbre. HERRMANNUS Contractas , moine, savant de Tordre de Saint- Benoît , naquit en ioi3. Il reçut le surnom àe Contractas parce qu'il était, depuis sa plus tendre enfance, paralytique de tous ses membres. Il est mort k Alesbusen , en io54. Il est également célèbre comme historien et comme compositeur et professeur de musique. Wallher, dans son Lexicon , et Tabbé Ger- bert, dans sa collection des auteurs -de musique , nous ont conservé des preuves de l'un et de Taulre. Le der- nier a recueilli les ouvrages rares de Herrmannus, et les a insérés, dans le second volume de son Recueil, sous le litre Opusciîla Musica. On y trouve en même tems des échantil- lons de la manière de noter à cette époque. HEIISCHEL , directeur de mu- sique , et organiste à Balh en An- fleterre , né dans le pays d'Hanovre. ]e ne fut d'abord que dans ses loi- sirs qu'il s'occupa de Tastronomie et de la fabrication d'insirumens d'optique; mais ayant enfin réussi à découvrir la planète du système solaire , à latjuelle on a donné, dans la suite , le nom dT/ranus , il renonça à la musique, pour se Con- sacrer entièrement à l'astronomie , qu'il a enrichie de ses nombreuses clécouverles. Le reste de la vie de ce gavant distingué appartient à l'his- toire de l'astronomie. HEBSCHEL (Jacques), musi- cien de rélecteur de Hanovre , peut- être frère du précédent , est range parmi Irrs^violonistes les plus distin- gués de la fin du dix-huitième siècle. Il a fait graver ^ Amsterdam , vers Ï775, six quatuors pour le clave- icin , deux violons et violoncelle; et ensuite, à Londres , une sympho- nie à huit. On connaît encore plu- §|.urs çoiiçefto^ pog.r le çlaywjin et le violon , et quelques symphoi nies de sa composition en manuscrit. HERTEL ( Jean— Guillaume ) , naquit à Eisenach , vers 1726, fils du célèbre gambiste Jean Cnrétien Hertel, mort en 1754 , étant maître de concert du duc de Meclclem- bourg -Strelitz ( V.Marpurg-Bey- trsege , tome 3, pages 4^ — 64, et Walther). En 1757, il futcomposi-» teur à la cour du duc de Méckicm- bourg-Schwerin , et ensuite maître de chapelle. En 1770, il quitta cetla chapelle qui resta avec la cour à Ludwigslust, etse rendilà!îchwerin, où la princesse IJlrike le nomma conseiller de cour et son secrétaire. Dans sa jeunesse on le regardait comme un des meilleurs violonistes de l'école de Benda. IVlais la faiblesse de sa vue l'ayant obligé de quitter cet instrument , il choisit dans la suite le forte-piano , où il parvint , en peu de tems, au plus haut degré de perfection. Il est mort d'apo- plexie , le i4 juin 1789, âgé de soi- xante trois ans. Depuis le milieu du dernier siècle, il s'est fait connaître comme un des compositeurs allemands qui ont donné le plus dtî preuves de leur bon goût, tant dans la musique vo- cale qu'instrumentale. Il a publié, Recueil d'écrits de musique , deux cahiers. Leipsick , 1767 et 1758 (en allemand). Il contient , pour la plu- part, des dissertations critiques et des observations tirées de l'italien et du français , sur l'opéra de ces nations. Ses ouvrages pratiques sont : i*'. deux Recueils de chansons, lySy et 1760 ; 2.H. deux romances avec mélodies : on y a joint une lettre écrite à 1 auteur, 1762; 3o. six so- nates pour le clavecin , Nuremberg ; 4°. un concerto pour le clavecin , avec accompagnement , Nuremberg, 1767; 5**. six symphonies, 1767; et 6*^. six symphonies , I7y4- Mais les principales de ses compositions pour la musique vocale , qu'il a compo- sées pour la cour, sont restées in- connues au public. On cite surtout deux Passions avec beaucoup d'é- loges. La première parut en 1762 ; et il travaillait encore , en 1788 , à la seconde , intitulée Histoire dâ Ift passion , en six parties. H E OJO comte palatin et jyge de la ville de Meisebourg, a fait imprimer à Leip- sick , en 1722 , un ouvrage in-4*'. , S lus le litre Memoria beati de- fancti directoris chori musices , Li- psiensis Dn. Johannis Kuhnau , Polyhislovis tnusici , et reliqua , suniinopere incluti , exhibiLa ab , etc.V. Matlheson, Crit. mus., t. i, p. 118. HESSE ( Ernest - Chrétien ) , conseiller de giirrre d« Landgrave Hesse-Darmstadt , et en même tcms le premier et le plus «[rand de tous les virtuoses de TAllemagne, sur la viola da gamba , clait né à Gros- gotlern en Thuringe , le i4 avril 1676. Après avoir lait ses éludes , à Langensalza et à Eisenach , il entra au sertice du landgrave de Darmsiadt. En 1694 , il suivit la cour de son maître à Giessen , et il continua alors , à runiversitc de celte ville , Ses éludes de la juris- prudence , sans négliger les occu- pations de sa place. En 1698, sa cour lui donna la permission de faire un voyage à Paris afin de s''y perfectionner à la vicia da gamba , qu^il avait appris déjà dans sa jeunesse. Il y resta trois ans , et prit des leçons des deux maîtres célèbres , Marais et Torqueray. Ces deux virtuoses étant rivaux acharnés , Hesse se vit obligé de changer de nom , et de se nom- mer Sachs chez l'un , tandis que l'autre le connaissait sous le nom de Hesse. Tous deux étaient telle- ment satisfaits de ses talens et de $es progrès , qu''ils vantaient réci- proquement rélève excellent quils avaient dans ce moment. Ils fini- rent par un défi , afin de savoir le- quel de leurs disciples l'emporte- rait sur l'autre , dans un concert qu'on allait donner à cet effet. Il est aisé de se figurer leur étonne- ment lorsqu'ils reconnurent , au jour indiqué , l'un et l'auiro , en Hesse , ce disciple dont chacun avait vanté les talens extraordinai- res, Hesse se fit entendre alors dans la manière de chacun de ses maî- tres , et fit honneur également à l'un et à l'autre. Il quitta Paris immédiatement après cet événe- ment. En 1705, il entreprit de nouveau ^li voyage, et parcpurul pendant trois ans la Hollande, TAngleterre et l'Italie , où il se perfectionna , principalement dans la composi- tion. Lors de son retour il passa parvienne, et s'y fil entendre de- vant l'Empereur, qui lui fit présent d'une chaîne d'or , en témoignage de sa satisfaclion. "Vers 1713 , il occupa pendant quelques années la place de maître de chapelle à la cour de son prince. En 1719 , il fit, avec .son épouse , son dernier voyage à Dresde , pour y assister aux fêtes brillantes qu'on y donnait alors, a l'occasion du mariage du prince électoral , et où l'on représentait plusieurs des opéras de Lolli et de Heinich. Depuis celle époque, il vé- cut en repos à Darmstadt jusqu'à sa mort , arrivée le ï6 mai 1767 , à l'âge de quatre-vingt-six ans. Ou- tre les corapofeilions pour la musique d'église, qu'il a données . lorsqu'il occupait la place de maître de cha- pelle , il a encore laissé beaucoup de sonates et de suites pour la viola da gamba. HESSE ( Jeanne - Elisabeth ) , née Dœbricht , épouse du pré- cédent. En 1709 , elle brilla au théâtre de l'Opéra à Leipsick, avec srs deux sœurs , dans la suite mes- dames Ludwig et Simouetli. En 17 13, elle se trouva à la cour de de Darmsiadt, et y épousa Hesse, alors maître de chapelle. Elle par- vint, sous sa direction, à un tel degré de perfection , qu^on la jugea digne d'être invitée , avec son époux , aux -fêtes qu'on donna, en iTig, à Dresde. Elle y chanta avrc les cé- lèbres cantatri'cesTesi elDurastanli, et partagea avec elles les suffrages du public. Ell« vivait encore en T767 h Darmsiadt. V. Maltheson , Erenpforte. HESSE (Louis-Chrétien), fils des précédens, en 1766, était au service du prince de Prusse , en qualité de \irtuose sur la viola dg, gamba. On assure qu'il avait hérité de l'esprit et dos tdlens de son père, et que par la prestesse, la netteté et la chaleur de son jeu, il méritait d'être regardé comme le premier virtuose de TEurope sur cet instrument. HESSE (Jean Guillaume) , vir- tuose sur la clarinette , et musioieij I de la chambre du duc de Brun*- \rick, depuis 1784, est né à Nord- hausen , en i-jGo. Selon le témoi- gnage qu''on lui rend généralement, il joue de son instrument avec une habileté et un agrément tout à fait particuliers. En 1786, il fit quelques changemens aux clefs du basson , et appliqua l'embouchure de la clari- nette à ce dernier instiuraent, à la place du tuyau dont on s'était servi jusqu'alors. HESSE (Jeatc-Henri), a fait im- primer à Hambourg , vers 1780 , jinweisung zuni generalbass den- selben leichle zu erlernen ( Manière d'apprendre la basse-continue sans beaucoup de peine ) 5 et ensuite trente-huit Odes et Chansons mo- rales avee mélodies; enfin, le se- cond volume du même ouvrage , renfermant quarante -.UU' Odes et Cantiques de Gellert. HESSEL , mécanicien de Pe- tersbourg. Plusieurs virtuoses avaient essayé en vain d'appliquer des tou- ches à l'harmonica. Il réussit, en 1785 , à réaliser cette idée , et à former de cette manière un instru- ment nouveau, auquel il adonné le nom de Klavier-Harmonica. HEÏES , virtuose sur le violon- celle , vécut à Prague en 1772. HEUDIER (Antoine-François), né à Paris en 1782 , a publié une œuvre de quatuors poujr deux vio- lons , alto et basse, un ■ concerto de violon , et a composé pour les théâtres des boulevards la musique de plusieurs mélodrames. On lui doit aussi la musique de trois bal- lets d'action, représentés sur le théâ- tre de Versailles. HEUM ANN ( Le docteur Chris- tophe-Auguste), né à Aelstœdt en Thuringe , vers i68t, fut inspec- teur du gymnase de Gœltingue, et y publia , en 1726, t^n programme De Minervâ musicâ y sive de erw ditis cantoribus , in^*^. HEUTZENRŒDER ( Sebas^ TIEN ). Feyertag, dans son Sintax. Min. , p. 108 , assure qu'il a été compositeur très habile. HEUZE ( Jacques ) , ci-devant maître de concert à Hesse-Cassel , né à Paris, vers 1738, dirigea, en- core jeune , des concerts , comme premier violoniste. Vers 17S0, il se ïeîi4it k Fétersbourg , el delà , eq H I 33c 1764 ♦ à Fralicfort, pour assister au couronnement de l'Empereur. Dans cette même année, il entra, comme maître de concert , au service du landgrave de Cassel , et y resta jus- qu'en T786. HEUZÉ ( Anne ) , née Scali , épouse du précédent, naquit à Rome en 1752. Jusqu'en 1785 elle fut au théâtre de l'Opéra à Cassel , en qua- lité de première cantatrice. HEYDEN (Seealde) , recteur à l'école de S. 8ebald , à Nurem- berg , né dans cette ville', en i49"' » fut nommé, en iSig , à la place de chanteur à l'école de l'Hôpital ; mais sa grande instruction le fit nommer, dans la suite, à la place désignéa ci-dessus , dans laquelle il mourut , le 9 juillet i56i. Il a publié h Nu- remberg, un traité De arte canendfy ac vero signorum in cantibus u$u , dont il parut trois édition?, depuis i537 jusqu'en i54o. En 1529,1! y avait fait imprimer un ouvrage in* titulé Muslcœ Sùchiosis , in-S**. , dans lequel il traite de l'origine rt de l'utilité de la musique, de l'é- chelle , des touches , des pauses , des tons et de la mesure. Cet ou- vrage a été réimprimé souvent de-^ puis , sous le titre InstituUones ou Rudirtienta niusices. V. Nûruberg- Gelehrton Lexicon. HE¥WOODouHEWOOD,mu. sicien et poêle anglais , né à Lon^ dres. La reine Marie sur son lit de mort voulut l'entendre encore. Après le décès de cette princesse, il fut obligé de quitter l'Angleterre pour cause de religion. Il mourut à Malines, en 1575. HIEN (Louis-Chrétien) , vir- tuose de chambre au service de la^ duchesse de Wurtemberg en 1771 , a fait insérer une sonate pour I^ clavecin , de sa composition , dans les Œuvres mêlées de Bach , qui sq distingua des autres , particulière- ment par son caractère galant et moderne. On assure qu'il se trouvait à Bayreuth en 1790. HILAIRE, évêque de Poitiers au quatrième siècle , né dans la même ville , était adversaire prononcé des Ariens, qui le chassèrent et l'obligèrent à chercher une retraite en Phrygie. Il fut cependant rappelé dans son évêché au bout de quelque tcuas , et y mourut 1© i3 janvier o^-j 33:5 ou Sy^. Il composa , en 355 , les premirres hymnes en vi r.ç latins, avec leurs mélodies j saini Ignace ordonna de les chanter dans les églises. V. Gerbert , Hist. HILDEBRAND ( Chrétien ) , a fait imprimer à Hambourg , en i65i, un ouvrage allemand , in^'^i imiiulé Paduanen und gaillarden à 5 v. V. Cornel. à Beughern, , Biblio— graph. matheniatic. , p. 355. Le second volume de cet ouvrage pa- rut en i66c). HILDEBRAND (ZACHAniE ), ce> îèbre constructeur d'orgues, né en Saxe, était le meilleur des élèves de Godel'roi Silbermann. C'est princi- palement par les ouvrages suivans çfu'il s'est acquis la gloire dont il jouissait, savoir : Torgue dans la nouvelle église catholique du châ- teau de Dresde, de quarante-cinq jeux ; Torgue dans la ville neuve de Dresde, de trente - huit jeux; et l'orguedeSaint-Winceslas, àNaum- 1[>ourg , de cinquante- deux jeux, en 1743, etc. Il a aussi construit un clavecin à lutii , d'après l'i- dée de Jean-Sébastien Bach, duquel on trouve de f)lus amples renseigne- mens dans ^dlunjj inusica iiiecha- nica , t. II, p. 139. HILDEBRAND, fik du préce'- dent, demeurait à Berlin vers 1770 , et fut égaleuient un célèbre cons- tructeur d'orgues. Le bel orgue de l'église Saint- Michel , à Hambourg, de soixante jeux , qu'il a construit, fut achevé vers 1760. HILLE (Jean-Georges), écrivit, €n 1740, un traité allemand (delà Défense de la suite des octaves et des quintes), et l'envoya à la société de Miizler. Ce dernier l'a inséré en entier au second volume de sa Bi- bliothèque. HILLER ( Jean-Abam ) , origi- ■pairement Huiler, maître de cha- pelie du duc de Courlandc , et, depuis 1789 , directeur de musique et professeur à l'église de Saint- ïhomas à Leipsick , est né à Wen- dischossig, près de Gpriiiz, le ^5 décembre 1728. Dans son enfance , il apprit à jouer du violon , de la fl&lc , «lu hautbois et de la trom- pette. S'étant rendu a iVcole de Sainte-Croix, à Dresde , il prit des leeous de clavecin di) célèbre }io- H I milius , alors organiste à Péglise de Notre-Dame, et des leçons de flûte du musicien de la chambre Schmidt. Le chant était cependant son occu- Ï»aiiori principale. Ce qui contribua e plus a former ses olens, ce furent quatorze opéras de Hasse qu'il eut , dans Tespace de neuf ans, l'occasion d'entendre exécuter, et dont il étu- dia avec assiduité les partitions. On se formera une idée du zèle qu'il mit à cette élude, en apprenant que, dans trois mois, il copia les parti- lions de sept opéras de ce maître. En 1758 , il se rendit à l'univer- sité de Leipsick , pour y étudier la jurisprudence. Il continua cepen- dant de cultiver la musique, et composa , outre six symphonies , quelques cantates pour l'église. Il commença dès-lors à s'occuper de la théorie musicale, et publia une dissertation sur llmitalion de la nature en musique. En 1760 , il ût paraître ses Amusemens de mu- sique , le premier ouvrage pratique et périodique publié en Allema- gne. En 1762, il établit un concert dont il fut nommé directeur. Ce con- cert a été souvent cité comme mo- dèle, et M. E. - L. Gerber donné les détails de son organisation h l'ar- ticle Hiller. Après le départ de madame Schmehling pour Berlin , en 1771 , Hiller établît une école de chant pour de jeunes demoiselles. Cette école le mil en état de former , en 1775 , une société particulière d'a- mateurs de musique , ou Concert Spirituel , dans lequel en ne jouait que les ouvrages des maîtres les plus célèbres. En 1786, il alla trouver le duc de Courlande à Berlin, et y jouit de rhonneur d'exécuter , dans la cathédrale ,le Messie d'Hœndel, avec un orchestre de trois cents mu- siciens. En 1789, il fut nommé di- recteur de musique et professeur à l'église de Saint-Thomas , à Leip- sick. On a de lui les écrits suivans : 1**. Dissertation sur rimitalion de la nature dans la musique , i^SS ( Marpurg l'a inséré dans Ip premirr volume de ses Bcytra;ge),a.^. IVa^ çhentUche Nachrichten und an' nierhungcn die musich helreffend , quatre lin ( JNoticesur la représen- laftion de l'oratorio le Messie , de Haendel ) , Berlin , 1786 , in -4'^. C)*^. Trois petites disserlalions à l'oc- casion de la représentation du même oratorio à Leipsick, savoir : Frag- ment du Messie, par Haendel ; sur l'Antique et le Moderne en musique^ Texte du Messie , avec des observa- tions. Il a Composé pour l'église : Deux cantates d''église , 1753 j une petite cantate de la Passioii , 17595 mélo- dies de musique simple pour ceux des odes et cantiques de Gellert ^u'on ne peut chanter d'après les mélodies connues , Leipsick, 1761; le Psaume 100 , composé en entier , iy85 ( il n'a pas été imprimé ) ; J.-B. Pergolèse , Stabat mater, avec la parodie de KIopstock , en extrait pour le clavecin , Leipsick, 1774 i le même, en partition, augmenté d'instrumens à vent, et du ténor et de la basse-contre dans les chœurs , Leipsick, 1776; Recueil de motels à l'usage des écoles, six volumes , Leipsick, de 1776 à 1787 ( ce recueil renferme les meilleures composi- tions d'Homilius, de Kollc, etc. : il y a en outre, dans chaque volume, un motet de la composition de l'édi- teur ) ; lé Te Deuni , de Haendel , pour la paix d'LHrecht, avec U l«xtc latin, Leipsick, 17805 le Stabat mater de Haydn , avec la traduction allemande |)ar Hiller , en extrait pour le clavecin , Leipsick, 1782: les Pèlerins fur Golgatha , oratorio, par Hasse , traduit en allemand, et publié par extrait pour le clavecin, Leipsick, 1784; la Mort de Jésus, oratorio , par Graun , en extrait pour le clavecin , Leipsick, 1786. Quant à ses opéras et à sa mu- sique de chambr*', voyez le Diction- naire de M. Gerbf r. HÎLLMER ^Frédéric Gottlteb), conseiller du duc de Wurtemberg , à Mumpelgard , a publié à Franc- iort, en 1781 , son premier recueil d'odes et de chansons, et à Breslau, en 1785, le second receuil. Il était auparavant inspecteur et troisième professeur dans cette dernière ville. HILTON ( John ) , bachelier en musique et organiste à l'église de Sainte-Marguerite à Westminster, à Londres, au dix-septième siècle , a fait imprimer différens ouvrages. V». Hawkins, oi\ l'on trouve aussi «on portrait. HILTON (Walter), chartreux en Angleterre , vécut vers l'an i43o. En ir'aulres ouvrages , il a aussi écrit Musica ecclesiastica. V. Balœus de scriptor. Brilann. et Pltfœus de scriplor.Anglicis. HIMM ( Louise Marie- Augus* TiNE ) , élève du Conservatoire ( de la classe de M. Plantade ) , où elle a remporté le prix de chant en i8o5, est acluelleinent actrice de l'Aca- démie Impériale de Musique. Elle brille tour-à-tour sur le théâtre et dans le,s concerts. niMMELBAUER (Wenceslas), grand virtuosç sur le violoncelle^ vécut à Vienne vers 178:2. On le louait principalement à cause d« son jeu nerveux et pour son ha- bileté de jouer à la première vue. Il a fait graver à Lyon deux duos pour la flûte et le violon ou le vio- loncelle , op. I. On a eu outre de lui plusieurs autres solos et duos pour le violoncelje , en manuscrit. Il était en morne lems excellent maître de chant. HINE (VyiLLiAM) , célèbre mu- sicien anglais el organiste de Glo- cchter , vivait encore en 1790. HINGSTON (John), célèbre mu- sicien anglais, el élève d'Orlaadô Gibbons, vint à Londres rers Tan 1640, elXut d'abord au service du roi Charles I. Il entra ensuite au service d'Olivier Cromwell , qui était grapd amateur de musique , et instruisit sa fille dans la musique. 11 donnait en .^oulre, toutes les se- maines , dans la maison de Crom— XveW , des concerts auxquels ce der- nier assistait souvent. Cromvrell ajant beaucoup de goût pour les cantiques latins de Deering, King- ston» forma des e'coliers pour l'art du chant, et chanta ces cantiques avec eux. V. ïlavsrkins, Histor. HINNER, musicien de la cham- bre de la reine de France, un des premiers virtuoses sur la harpe , naquit en Allemagne. En 1781, il enchania le public à Londres par sa manière inimitable d'exécuter Y^dngio. On a gravé de lui, vers la même époque, à Paris, six so- nates pour la harpe , avec accom- pagnement de violon. Il &e trouvait a Paris en 1776. et donna au théâ- tre Italien l'opéra la Fausse Déli- catesse. HINRICHS ( J. C. ) a publié un livre allemand , imprimé à Péters- bourg , et qui a pour titre l'Ori- gine les progrès et l'état actuel de la musique de chasse russe. Cet ouvrage, dit M. Suard , est vrai- ment curieux. L'auteur était un ha- bile musicien, professant lui même son art en Russie, Il a été l'ami de J. A. Maresch, inventeur de cette TOusiqne de cors de chasse , qui a été perfectionnée en Russie, et qui produit des effets dont aucune au- tre musique ne peut donner l'idée. V. les Variétés Littéraires, in 8?., t. 4, p. 443. HIWSCH (Alb.-Ant.) , construc- teur d'orgues à Grœtiingue , vers 1762, né à Hambourg, s'est rendu célèbre en Hollande par plusieurs cxcellcns orgues qu'il y a cocs- Iruits. HINSCH (Ewald), organiste de la cour du roi de Daneraarck , à Copenhague, vers i654. ^^ ^ Dant- aick, était élève du célèbre Frober- ger, et lui-même un grand maître dans son art. Voy. Ehrenpforte , p. 74. HITNZE (Jacques ) , musicien de Berlin , yéeut au conaaienccmeot H I du dix-huitièine siècle. Le^ cïinli'- 3ues qu'on a imprimés à la suite u livre de cantiques de Crnger, sont de sa composition. Il était né à Bernau , dans la Marche , en 1622 , et à en juger d'après le canon placé sous son portrait . il semble qu'il était très-bon contrapunliste. INous croyons qu'il a publié plus d'ouvrages que Waher n'en cite. HINZE, ou HEIWZE, ou HAENZE (Joseph Si Moj<), maître de concert du margrave de Branden- 'bourg-Schwedt, depuis 1779 , né à Dresde en 1751. C'est par les leçons de Neruda et Hundt , qu'il atteignit snr le violon le degré de perfection extraordinaire par lequel il devint l'objet de Tadmiration générale. Son jeu était dans le goût de Tar- tini. Voy. Voyage de Bernoulli, vol. II. HIPPIAS, philosophe de l'an- cienne Grèce , natif d'Elis , fut dis- ciple de Hegcsidamas. Il obtint l^e prix aux jeux olympiques, et écrivit sur la musique. HIPPOLYTE (Blaise) , savant moine , et excellent musicien du seizième siècle, enseigna de i547 ^ i549 la musique figurée aux nonnes du couvent d'Urspringen en Souabe, et parvint , pendant, ces deux ans , à les former toutes, au nombre du quarante , au point qu'elles purent rivaliser avec les meilleurs musi- ciens de ce tems. Mais il mourut après avoir terminé cette entreprise, en 1549. y Casp.Brusch. in chronc Monaster. , à l'article Urspringen, HIRE ( Philippe de la ) , pro- fesseur de mathématiques au collège Royal de Paris, architecte du roi , professeur d'architeciure et membre de l'Académie des sciences , né en i638 , mort le 24 avril 1718, était un grand mathématicien et un ha- bile astronome. Il a laissé un ouvrage intitulé Mémoires de Ma- thématiques et de Physique , elc Paris, 1694, in 4**., dans lequel on trouve un traité sous le titre Ex-^ plicatio diversoruin ilJoruui sonO' ruiîi , quos chorda super instru- vienfuni musicuni buccince soni- tum œinulans (trompette irarine), le.nsa edlt , laudatd exposilione P. de Châles , et suppletis particu- laribus nonnullis ad quce dictas pater non attendit. V. Jocchtr, Ge- H O îerlh. Lexic. et Gralier, Bcytrcegèy iur musikalischen, Litteratur. On a encore de lui, dans les Mémoires de l'Acade'mie des sciences, 1716 , p. 262, une Dissertation îptilulée Expériences sur Je son. HlhSCH ( AwDRÉ ) , prédicateur à Bœchlinijeti , a publié à Leyde en 1772, in-i2, un ouvrage intitule : Kircherus Jesuita Gerinanus Ger- maniœ redonatus, sipe artis magnœ de consono et dissono ars miner. HIRSCHFELD ( Chrétien - Ca- jus-LATJREniT }\ professeur de phi- losophie , et secrétaire du collège académic^ue de Kiel , né à Nuchel près Futm , en 1742 , y a publié, en 1770, in-S"^. Plan d'une histoire de la poésie , de l'éloquence de la musique, de la peinture et de la Bcutplure parmi les Grecs. HITZLER ( Mac. JUamel ) , pré- vôt et Conseiller à Stuttgard , en i632 , né à Haidenheim , dans le duché de Wurtemberg, en 157S, V est mort le 4 septembre i635. Parmi d'autres ouvrages, il a aussi publié Musica nova , dans lequel il conseille d'adopter la bébisation^ inventée par lui, au lieu delà sol- misation ordinaire. V. Walther. HITZELBERGER , musicien de la chambre de l'évêque de Wurz- bourg, en 1786. Son épouse, élève de Steffani , y était en même tems cantatrice de la chambre. Il se distin- gua comme virtuose au violon et au violoncel e. Son épouse a son tour étonna par la facilité avec la- quelle elle exécutait les passages les plus difficiles. HITZENAUER (Christophe), a publié en i585 , in - 8°. Ratio coniponendi symphonias , concen-~ lusve musicos. Voyez la Bibliogaph. de Forîtel, et i^rûw^à" Bibl. classiq. page 164. HOBEIN ( Jean-Frédéric ) .or- ganiste h l'église de Notre-Dame à vVolfenbultel , oiî il mourut en 1782, avait rassemble: une grande quantité d'ouvrages pratiques , tant imprimés que gravés. Il était compositeur lui- même , et a l'ait imprimer ; i**, Ely- siunt , drame allemand , Wolf'en- buitel , 1781 , en extrait pour le clavecin, a*'. Chansons avec mélo- dies , Cassel, 1778. 3*^. -Six sonates pour le clavecin , avec violon et vio- loncclje, ibid. f 17ÎJO. 01 - HOBRECriT ou OBRECHT ( Jacques ) , es» un des plus anciens et peut-être le plus ancien uiaUre de l'école flamande dont il soit resté quelques ouvrage^. On croit qu'il passa sa vie à tJtrecht, où il fut maître de musique du jeune Erasme, que sa belle voix y avait fait rece- voir enfant de chœur. Il paraît avoir fleuri dans la dernière moitié, peut- être même dans le dernier tiers du quinzième siècle. D'après Glaréan , le principal auteur qui nous ait transmis quelques renseignemens sur ce patriarche de la musique, Hobrecht avait beaucoup d'inven- tion , de facilité et de chaleur; une nuit lui suffisait pour composer une belle messe. Ses compositions, dit* il, avaient de la majesté et de la simplicité; il ne recherchait pas les singularités comme Josquin. Voyez Glaréan, Dodecachorde , p. 456* Erasme parle de lui avec beaucoup d'estime, et dit qu'il ne le cédait à personne. Il restefort peu des ouvra- ges d'Hobrecht ; on en trouvait cinq messes dans le Recueil de Petrucci, imprimé en i5o8; mais ce recueil est perdu, et il parait qu'on ne pos- sède plus de lui qu'un petit nombre de pièces citées par Séb. Heyden et par Glaréan. HOGHBRUCKER, un des plus célèbres maîtres de harpe vers 1780, a fait, pour cet instrument, plusieurs sonates et airs variés, avec et sans accompagnement. Son neveu avait aussi de la réputation. HOCHREITER ( Jean^Baltha- SAR ) , organiste à Lambach , dans la Haute - Autriche. Les ouvrages pratiques qu'il a laissés , et que cite Wallher, sont tous imprimés de- puis 1706 jusqu'en 17 10, HOCKER ( Jean -Louis ), mi- nistre à Hailsbron , dans la princi- pauté d'Anspach , membre de Faca- démie des sciences de Berlin, né à Leiitersheim en 1670 , est mort le 16 avril 17^6. Parmi les ouvrages qu'il a publiés , on en remarque entr'autrcs un, intitulé Maihematische seelen- lust , oder geistliche BeniUzung matematischer JVissenschaft , en quatre volumes. Le quatrième vo- lume traite de la musique. HŒRREGHT , il a fait graver à Londres, en 1786, Iroi» trios pour clavecin , op. i. H O HŒCK. Fn 1790 , on le regardait comme le plus fort -violoniste de la chapelle de l'électeur de Bavière , à Munich. HŒCRH (Chabtï:s), maître de concert du prince d'Anhalt-Ztrbst , ne' à Ebersuorf, près de Vienne, ïe 22 janvier 1707. Son père com- mença à lui donner , dans sa pre- Iniè/o jeunesse , quelques leçons de \iolon, tt l'envoya, à l'âge de quinze ans , à Pruck , pour y apprendre cet art à fond. Au bout de ses années d'apprentissage , il entra dans la musique d'un régiment, en qualité d'hauboïste. Il resta deux ans en Hongrie et autant en ïransilvanie. Le lems de son service étant expiré , il reviut à Vienne, où il fil la con- naissance de François Benda , qui «tait alors sur le point de se rendre en Pologne. Hœckh l'accompagna , par Breslau, jusqu'à Varsovie , où le Staroste Sukascheffsky les reçut •l'un et l'autre à son service. En 1732, Hœckh fui appelé à Zerbst, en qua- lité dé maître de concert, sur la re- commandation de Benda. Il est mort en 1772 , avec la renommée d'avoir été un des meilleurs violonistes de son tems. Il a fait imprimer à Berlin, en 1761, sept parties pour deux vio- lons et basse. On a de lui , en outre, six symphonies , douze solos l't dix- liuit concertos pour son instrument, en manuscrit.. HŒFELmi^S ( Jean), a fait imprimer à Einsiedel , eu 1671 , in-4'' y JYopellee sacrarum canlîo- num , variis sanctorùni festis ac- comodatce , et binis decantandœ vocibus. V. Corn, à Beughem, Bi- bliograph. mathem. , p. 68. HŒFFELMAÏER (Marie), canlalrice de cour et de chambre de l'électeur de Mayence, en 1784, était comptée parmi les meilleurs vir- tuoses de son tems. HŒFFELMAYER ( THAnnÉE), premier violoniste à la chapelle de l'électeur de Mayence , né à Rasladt en 1750, était l'époux de la précé- dente , et avait une grande rendïn- mée sur son instrument. HŒFFLER ( Coi^RAn\ musicien .de chambre du duc de Weissenfels , rà la fin du dix-septième siècle, né à 3>furemberg en i65o, a fait graver -4ouze parties pour la viola da ^am- ha , avec basse continue , où l'ott trouve son portrait. V. Walther. HŒT»J1CKE, directeur de musi- que et répétiteur îx la société du tlâcâlre de Hambourg, en 1784, a composé la musique de l'opéra in- titulé le Mariage par Amour . ainsi que plusieurs autres ariettes ita- liennes et allemandes, qui n'ont pas été imprimées. HŒNINGER (Emiuen), moine, a fait imprimer, en 17^6, six messes de sa composition , à quatre voix , avec accompagnement d instrumens. HŒVELN ( Conrad de ) , né à une campagne près de Hambourg en i63o , a écrit , entr'autres , Ent- wurf der Ehren Tanz und Sips- schauspiele , en cinq volumes. Ea/ 1669, il vivait dans les environs do Lubeck. V. Moller. Cimbrià litte" rata. HŒTZL (Louis), chanoine régu- lier de l'ordre de S. Benoît , et pro- fés à la Sainte-Croix à Ausbourg , y publia son premier ouvrage, en 1688, sous Xethre Muxica vesperlina Iri^ partita. Psalini ZS, portili in ves^ peras de Doniinicâ y de B virgine, et de variis sanctoruni feslivilaii- bus ver annuni concurrentibus , a I , ii , 3 , 4 voc. Capell. 4 instrum. partiin necessariis parlim. ad libi- tum concerianiibus. HOFER (Akdré), vice maître de chapelle et régent du chœur à la cathédrale de Salzbourg , a lait imprimer, en 1677, "" ouvrage, in folio , intitulé Ver sacrum, s, flo- res musici 5 vocibus et tôt idem ins- trument, producendi, et pro of/er- toriis potissimum servituri , ad occurrentes per annum festivitates cum quibusdam de communi. HOFER (Dé), luthiste au ser- vice de l'électeur de Mayence ,. vers 1738, sous le règne de l'Empereur Charles VI, enseigna la musi- que aux princesses de la cour de HOFFMANN (C.-F.-D ), a fait graver à Francfort-sur le Mein, en 1780, trois quatuors ponr la harpe , avec accompagnement de llûie , de violon et de l)asse. HOFFMANN ( GERHARr> ) , ar- chitecte du duc de Saxe-Weimar, et bourguemestre à Rasteuborg , né dans cette dernière ville le n no- vembre i6go, éluciia les mal' éma- H O liq«es à Jéna , et fut nommé , en Ï719, administrateur des palais du duc de Weimar. Il prit des leçons de musique chez le maître de cha- pelle Jean-Guillaume Dresen , et fit tant de progrès dans la composilion, qu'il se distingua par beaucoup de cantates et autres morceaux d'église, cju'il composa successivement. Pour ses inventions, Voy. Wallhër. HOFFMAN (H.) , né à Nancy en 1760, se livra au sortir de ses îiuman tés à l'étude des sciences , ■vers lesquelles le portaient son r,oût naturel , la tournure de son espritct l'état auquel il se destinait. Il ne négligea pas néanmoins la poésie et les beiles-lettres , pour lesquelles il avait une égale aptitude et une égale inclination. Arrivé à Paris en 1785, quelques pièces de poésies légères échappées de sa plume, firent une sensation assez vive, et attirèrent sur lui l'attention du public et des î^ens de lettres. En 1786 , il donna à l'Académie Impériale de Musique , avec Lemoyne , Phèdre, opéra en trois actes. Le succès de cet ouvrage le décida à suivre la carrière de la poésie lyrique. En 1789, il donna , au même théâtre , Nephté , mu- sique du même auteur : puis , à rOpéra-Comique, Stratonice, Eu- phrosine, et un grand nombre d au- tres opéras, la plupart couronnés clu succès. Ce qui recommande les ou- vrages de M. Hoffman, c'est que la raison y est toujours unie à l'expres- sion , à l'agrément et même à l'en- ■joaement, et que la diction n'y est pas moins soignée que la scène. M. Hoffman a même , en ce qui concerne le style , un mérite parti- culier , c'est qu^il est un des auteurs qui ont le mieux réussi à donner à notre poésie lyrique la symétrie qui fait un des plus grands'charmes de la poésie lyrique italienne, et qu'il est toujours parvenu k atteindre ce but sans altérer la versification , et sans nuire à la justesse de la pensée et à celle de l'expression. M. Hoffman a essayé de paraître sur la scène française; il avait donné à ce théâtre une comédie de l'Origi- nal ; mais les comédiens , mécontens des efforts qu'il avait faits pour maintenir les droits des auteurs , dont il a toujours été le plus ardent défenseur, lui rendirent sa pi-éce , 337 pour ne pas attenter, dirent ils, à sa propriété. Cette impertinence le dégoûta de travailler pour ce théâ- tre, où sans doute il eût obtenu des succès. Voici le catalogue des ouvrages de M. Hoffman : A l'Opéra.Comique : Euphrosine, ou le Tyran corrigé , musique de M. Méhul , 17905 Stratonice, mu- sique du même, 579^5 la Soubrette, musique de M. Solié, 1 79-^5 Aze- line ; le Jockei ; le Secret, mu- sique du même , 1796 ,• Médée , musique de M. Chéruhini, 1797; Ariodant, musique de M. Méhul , 1799 ; Bion , musique du même , 18005 le Trésor supposé , musique du même, 1802; la Ruse inutile, musique de M. Nicolo , i8o5 j Les Rendez- vous bourgeois, musique du même, i8o5. A TAcadémie Impé- riale de Musique : Phèdre, musique de Lemoyne, 1786 ; TNephté, musique du même . 1789; Adrien, musique de M. Méhul , 1799 ; la Mort- d'Abel , musique de M. Kreutzer , 1810 L'opéra à'' Adrien , de M. Hof- fman, a mérité, en 18 10, la première mention, après la Vestale, au juge, ment de la 3\ classe de l'Institut. « Ce j>oëte, disent les rapporteurs, » a enrichi la scène lyrique de plu- » sieurs ouvrages dont les amateurs )) de la bonne littérature n'ont paî w perdu le souvenir. L'étude qu'il a » faite des lyriques italiens, et par- » ticulièrement de Métastase , se » reconnaît dans ses opéras où les » situations les plus pathétiques se » trouvent fortifiées de tous les » accessoires que la pompe de ce )) théâtre peut leuroffrir. Son talent » flexible s'applique , avec un égal » succès, à l'expression des setiti- w mens énergiques et à celle des sen- )) timens tendres et gracieux». HOFFSTETTER ( Romanus ), Voy. le supplément. HOFM AN , constructeur d or- gues. Voy. le supplément. HOFM AN ( Jean - Chrétien ). Voy. le supplément. HOFMAN (Léopold). Voy. le supplément. HOFMAN (Melchior), direc. teur de musique à la nouvelle église, au collège de musique , et à l'Opérai de Leipsick. Ce fut à la mort ckL 22 * ooo H O XclemanTî (en 1704) q»vîl obtinr les deux premières de ses charges. 11 a étcelfve' à Dresde, comme enfant de chœur, sous la direction du tnaître ilr chapelle j. C. Schmidl. 11 porta le Concert public au plus haut dejîre' de spK'udi ur ^ mais ce qui lui fît le plus di; nnomaiée, ce fut sa direction du ihe'àlre de TOpéra et les ouvrages qu'il composa pour cet établissement. En 1710, il fil un voyagf en Angleterre, et il revint à Leipsick ( en .712 .; il re[)rit alors ses charges, que M. Pisendel avait administrées dans l'intervalle. On a de lui ut) Kyrie à grand os- chestrej une année enîière de fêtes d'e'glises et (Quelques morceaux pour les dimanche-^. D^s op. ras qu'il a composés , et qui tous étaient en allemand , celui de Rhea Sylvia fut représenté , à Hambourg , en 1720. HO F MANN ( Michel ), de Bresl.iu, était connu, «lepuis 1764, par plusieurs symphonies, et autres morceaux de musique instrmentale €11 manuscrit. KOFMEISTER (François -An- toine), maître de chapelle, libraire et marchand de musique à Vienne, est célèbre comme compositeur. De- puis le mois de novembre 1785 , il a publié tous Us mois un cahier d'un ouvrage périodique , intitulé Souscription pour le forte - piano ou le clavecin. Cet ouvrage forme un recueil de quatuors et de trios à quatre parties ; de fugues , de concertos et de variations de Haydn, de Mozart, de Vanhall , et aussi de sa composition. Il a fait graver à Lyon , jusqu'en 178 , huit œuvres, consistant en symphonies, quatuors pour la flûte et pour le violon, en trios pour le clavecin, et en duos pour la flCile , etc. On en connaît presque autant de sa composition en manuscrit, composés de sextuors, quintetli , quatuors," etc. Il a étu- die* la musique , et principaleraont le violon , à Sluttgard^ yers 1756, chez J. Martial Greiner. H O H L F E L D , mécanicien de Berlin. Cet artiste, est recomman— dable par deux inventions impor- tantes. La première est une macliine , qui écrit Tes notes à mesure que le virtuose les exécute au clavecin ; Crccd , à Londres, en 1747 » ^^ Un- gci, à Eimbeck, en i^Si , avaient à la vérité e'crit avant lui sur la pos- sibilité d'une machine semblable; mais il fui le premier qui parvint à la construire. Euler avait fait con- naître à peine à Hohlfebî le pro - blême proposé, que ce dernier mit la main a l'ouvrage, et y ré,ussit avec tant de promptitude qu'il fut , en 1752, en état de présenter à Taca- • demie le fruit de -ses efforts. Cette machine consistait en deux cylin- dres appliqués au forte- piano , de manière que l'un recevait le papier, qui se déroulait de l'autre côlé pen- dant qu'on jouait. Les tons se mar- .quaient par des points et des traits , avec un crayon, sur le papier, qu'ua ressort faisait passer, et on les écri- vaitensuite en notes. Mais ce procédé étant encore trop pénible, l'acadé- mie se borna à approuver cette ma- chine , et à faire payer à Tinventeur une somme de vingt - cinq écusj et Ton n'en fit point usage. L'inventcut le reprit en conséquence, et la trans- porta, quelcpies années après , aune campagne du comte de Pod'wils, près de Berlin. Elle y fut biùlée, en 1757, par l'incendie qui consuma cette maison. La seconde invention qu'ofn lui doit est celle du forte -piano à ar- chet, qu'il présenta au Roi en 1754» Cet instrument a la forme d'un forte- piano ; il est monté à cordes de boyau , sous lesquelles se irouve un archet garni de crins, qu'une pe- tite roue met en mouvement ; des pe- tits crochets , attachés aux louches, attirent les cordes sur cet archet. C'est le seul instrument qu'il ait construit dans ce genre. HOINRICH ( AuAM.SiGisMONo), trompette du magistrat de Breslau , mort dans cette ville en 173^^ , élait non-seulement bon musicien , mais aussi compositeur excellent pour la musique instrument^ie. Hoffmann , dans sa Biographie, assure que ses ouvrages furent très — recherchés alors. Voy. Ehrenpforte , p. 16. HOLBACH ( Pa[ilTHIRY, ba- ron d' \ V. le Supp', HOLEERG ( L ;uis baron de ) , naquit à Bergen , en Norwège , en i6S5, et mourut à Paris le 4 1^°" vier 1754. Pendant ses voyages , il fut reçu, à Oxford , uT^nabre de la société de musique. A Paris, il con- nut le P. Gastel , et s'instruisit ave« H O lui dans la musique des couleurs. Attaqué d une fièvre quarte, il avak épuisé tous les moyens de guérisoo , lorsqu'un jour, en revenant d'un concert où il avait pris beaucoup de plaisir, il se trouva entièrement ré- tabli. HOLCOMBE ( Henri ) , un des principaux chanteurs du théâtre an glais lors du premier établissement de rOpéra de Londres, donna en- suite des leçons de clavecin , et composa quelques morceaux de chant. HOLDER ( Williams ), docteur eu théologie à Londres , y a publié, eu 1694 , un ouvrage in 8° , sous le titre O/the natural grounds and principles 0/ harmony ( Sur les raisons naturelles et les principes de l'harmonie). V. Ha\rkins. HOLFELDT, était négociant et virtuose sur la basse dans le comté de Schlukennow , en Bohême , vers 1738. Il quitta le commerce en i^65, et se rendit a Paris comme musicien. Sa grande habileté lui valut une place au théâtre de l'Opéra. 11 con- tinua ses études avec tant d'ardeur qu'il devint bientôt un second Keemp- fer , c'est- à dire qu'il put exécuter des concertos sur son instrument. Après un séjour de dix ans à Paris, son père le rappela dans sa pa- trie. HOLLAIND, maître de clavecin à Paris, y a fait graver, jusqu'en 1781 , plusieurs recueils d'airs , tirés d'opétas comiques et arrangés pour le clavecin. HOLLAND ( Jean David ) , di fecteur de musique à la cathédrale de Hambourg , né sur le Harz , près d'Herzberg , vers 1746, a composé,, vers 1780 , la musi(|ue d'un orato- rio ( la Résurrection de Jésus Christ), Il avait déjà fait imprimer , à Ham- bourg , quelques bagatelles, telLs que : Jeu sans cartes , ou amusemens de clavecin , avec deux violons , 1776 j Texte avec des notes, et notes sans texte, pour des amateurs de clavecin, 1777; et enhn , quelques recueils de cliansons. HOLLY I François - André ) , directeur de musique k la société de théâtre de Wœser à Breslau , né à Bœhiu sch - Luba , près Linz en 17.J7 , audia d'abord à Prague chez le* jésuite-. 11 se consacra dès-lors à la 0'> musique, et principalement à l'étude du forte-piano et de ro)i,ue. Il dé- buta , comme directeur de musique, au théâtre de Brunian. Il demrura ensuite pendant quelque tems à Ber- lin vers 1760, et passa de là au théâtre de Wœser, à Breslau. Il y est mort le4™ai 1783, après y être res é près de neuf ans. 11 a composé, pour les différens théâtres où il s'est trouvé , les opé- ras suivans, savoir : Le Bassa da Tunis : la Cubasse • la Jardinière j l'Eu» hanteur ; !<• Revenant 5 l'Occa- s'ion fait le voleur ; la Victime d^ la fidélité; le Patriote à la campa- gne ; le Temple du Sort j le Temple de la Paix j Deucalion et Pyrrha , mélodrame; le Feu Follet; le Né- gociant de Smvrne ; le Change ; \% Joyeux Cordonnier. Il a aussi com- posé la musique de plusieurs bal- lets HOLMES ( John ) , organiste à Salisbury au commencement du dix- septième siècle, est un des composi- teurs dont les cantiques furent choi- sis et insérés dans le recueil qui f>arut à Londres , en 1801 , sous e titre : Triomphe d'Oriane. HOLMS ( Geoiîgks ) , musicien très-r nommé en Angleterre à la fin du dix linilième siècle, fut organist* à Lincoln. V. Hawkins, History, HOLZAPFER ( Bruno ), sous- prieur du couvent des augustins , à Ratisbonne , a fnit graver, jusquen 1760 , treize ouvrages pour le cla- vecin , dont le douzièu e et le trei- zième consistent chacun dans uu divertissement pour l'or-^ue ou pour le clavecin. Ils parurent à Nurem- berg. HOLZBAUER ( Le père BnuNo), aui>uslin. a fait imprimer à Augs- bourg, en 1749 , vingt-quatre pièce* p( ur le clavecin , sous le litre Ere^ lîii dejiciœ seu ereinila nugustinus. earuUans in cynibalis bene sonai.- tibus. HOLZBAUER (Ignace), maître de chapelle de l'électeur palatin , et conseiller de la chambre des finan- ces, naquit à Vienne en 1718 Ce fut dnns ctite ville qu'il commence à étudier le contrepoint , sous la di- rection du célèbre Fux. Dans la suite . il se rendit à Venise , d'où il revint bientôt après à Vienne. Ayant encore coiisacré quelques U2, 34o HO années à IVtude de son art, il fît un Recoud voyage en Itv>lie. Celte l'ois, il alla à Milan , où il demeura pon- dant deux ans. liC principal but de ces deux voyages e'tait d'augmenter ses connaissances et de former son goût , par le commerce avec les meilleurs compositeurs , et en écou- tant souvent leurs ouvrages. A son retour à Vienne , en 1745 , il fut nommé directeur de musique au the'âtre de !a cour de Vienne. Il eut alors occasion de faire usage dts ta'ens qu'il avait acquis , en compo- sant une firande quantité d'ouvrages pour l'église ^ mais principalement pour le théâtre. Le duc de VVurtera- berg rap[>ela , en i-ySi , à Stuttgard, et l'y nomma son ]»remier maître de chapelle Pendant le tems qu'il y de- meura il travailla presque unique- menlpourl'c^lise et pOTir la chambre. En 1753, il fut ch ,rgé de composer ]a musi(]ue pour l'opéra-pastorale // Pîgllo dclle sel^e , pour le théâtre qne l'on venait de construire à Schwelzingen, Celle composition i eut laut de survè'; qne l'électeur le ' nomiiia enrorc ('ans la même auTîce j maître de chapell: à Manhfim. Il I débuta dans cette ncnvdl,- place par la représeptali<»n à^-. plusi. urs opé- | ras italiens. En lySG , il entreprit ' un troisième 'voyr.ge en Italie, prin- ; cipalenicnt pour entendre et con- Daîlre la chapelle pontificale à Rome. A son retour , il visila Florence , "Bologne, Venise et Vit-nne; mais il «'aperçue partout en iJalie que le chant commençait à décheoir sensi- blement. En 1707, il fut chargé de compo- ser un nouvel opéra pour le théâtre royal de Turin. 11 y fit en consé- quence encore un voyage , et v donna Popéra Nileti , avec beau- coup de succès. L'année suivante , il fil jouer à IVlilaa son opéra AUes- sandro neîV Indie. Cet opéra y fut reçu avec tant d'enthousiasme qu'il y en eut trente représentations de Suite. En 1776 , il composa pour le grand théâtre de Manheira , son o}»éra Giiiïtlier de Schwarzbourg , le seul de ses opéras en langue alle- mande. 11 y fut reprcsenié avec pompe, et plut tellement que non- fieul'jment on le donna à plusieurs ri'prises pendaTit le carnaval , mais ^u'uu le grava en partition^ avec ' une dédicace à l'éleclfur. Son der- nier ouvrage connn est une messe allemande, d'après la poésie du conseiller de finance Kohlenbren- ner. 11 est mortà Manheim, le7avril 1783, à l'âge de soixante douze ans. Le premier ouvrage qui l'a fait connaître ea Allemagne , et qui lui a acquis le plus de réputation , c'est son Gunlher de Sewarzbourg. II serait cependant à désirer que ses ré- citatifs fussent moins variés et moins surchargés d'accorapagneraens. > Il a composé pour l'église quel- ques pièces à Vienne, vers 1748, et quelques autres à Stuttgard , en 1752. Il a publié à Manheim .. dans ce genre , depuis 1760 jusqu'à sa mort , une infinité de messes , de psaumes , de motels et d'oratorios italiens , parmi lesquels nous cite- rons particulièrement les trois sui- vans ; la Morte di Giesu ; la Giu- diita, et il Giudlz'o di Salomone, qui furent beaucoup applaudis ; mais c'e*.t la messe allemande dont nous venons de perler plus haut» que l'on regarde communément comme son cht-f-d'œuvre. Pour le théâtre, il a composé, à Vienne, vers I74*>, plusieurs opéras et ballets pantomimes. Voyez Gcr- ber. Il a été gra\é en outre à Paris, jusqu'en 1770, vingt une sympho- nies de sa composition , réparties en <}waire œuvres. HOLZBOGEN , ci - devant mu- sicien de la chambre du duc de Ba- vière , vivait encore, en 1772, à Munich, où il était pensionnaire et virtuose sur le violon. Le docteur Burney , qui Vy entendit alors , d't de lui , dans ses Vojaacs , qu'il montrait plus de feu que Von ne devait en attendre d'un élève de l'école de ïartini, qui ordinaire- ment se dislingue plutôt par la dé- licatesse et le fini du jeu que par la vivacité de l'exécution. Il composait fort bien pour son instrument- mais il n'a publié qu'un concerto. On connnît de lui, en manuscrit, six symphonies; six trios pour violon j un trio pour cor, hautbois et basson j et un idem pour basson , violon et basse. HOLZEPi , un des meilleurs vir- tuoses sur le clavecin de la fin du dix huitième siècle , a fait imprimer à Lcipsicli, eu 1779 > ^^ recueil de H O fort jolies chansons, avec accompa- gnement de forte- piano. lil/lZHEUSER ( Jean ), acadé- micien à Witiemberg , y fit, en i55i , vn discours public en Tcrs à la iouarge de la musique, qui fut impiîBje ^ dans la même année, à lirfurt. HOLZHEY (Jean-Go»efroi), paslf'ur à Elxleben, près d'Ei fur t, en iy58. Adiung, qui le connut très- particulièrement, lui rend, dans sa Musical ^elalirtheit , le te'moi- ^p^iie qu'il a cté bon compositeur , excellent organiste, psaltcriste et fl\*iliste , etc. Il existe quelques sym- phonies de sa composition. HOMBERGER (Paul), chan- teur à Ratisbonne , né en i56o, mourut le 19 novembre if3^. Daniel Tanner, dans son Calendar. hisLor., dit qu'il fut un chanteur ])ieux et <î'uu grand mérite. Il était compté parmi les bons compositeurs et con- trapuntistes desonlems. \ .Ehreiip- forte , p. T ig. HO M El ( L'abbé ) , maître de musique de la cathédrale de Paris vers 1780 , était connu avantageuse- ment par plusieurs motets de sa com- position. HOMILIUS ( GoDEFRoi- Au- guste ) ^ directeur de musique aux trois églises pripcipales et chanteur à l'école de Sainte-Croix à Dresde, naquit à Roscnlhal , surles frontières de Boht'me, le 2 février \']il^. W fut , depuis l'j'/j.^ , organiste à l'é- giise de Wotre- Dame. En lySS , il obtint la place de directeur, dans laquelle il mourut le premier juin 1785. Il fut un des plus grands or- ganistes dii dernier siècle, et don- i^ait encore, en 177^, des preuves de sa richesse en idées, de sa con- naissance en harmonie et de son habileté extraordinaire. Mais il fut encore plus grand comme composi- teur , et on peut le nommer le pre- mier compositeur de TAllemagne pour l'église. De tous ses excellens ouvrages, il n'a été imprimé qv.ç: sa cantate de la Passion , d'après la poésie de Buschmann , en 1775^ la Réjouissance des Bergers au sujet de la naissance de Jésus, 1777 5 et quel- ques motets , dis})ersés dans les mo- tpls que le maître de chapelle Hiller « publiés en six volumes. Qalïf les oii"v rages publiés que nous venions de citer, Agricoîaparîe encore d'une «ulre Passion d'Honii- lius , dont il donne une «nalyse détaillée. On a gravé en 1786" da sa composition, six airs allemands en f xîraits pour le clav< ci,n , à l'u- saôe des amis du chant sérieux. Outre cela, on connaît encore de lui en manuscrit: i*' Passion, avec un texte en prose tiré de l'Evangile de saint Marc , et avec des airs et des, cbœurs en vers. 2?. La Passion dont nous vcncus de parier en dernier lieu, et dont on trouve l'analyse détaillée danas les JVachricliten de Hiller. au second volume de 17G8. 3*^. Cantate , risu¬e , cati bosclii. 4*^. Une année entière de musique d'église pour les dimanches et fèi<'8 ( les pièces pour les trois grande* fêtes sont surtout des chef-d'œu- vres). S'*. Trente-df^uK motets, 2l wn et deux chœurs, pour le chant seu- lement, b^. Livre de musique simple, à quatre voix, en cent soixîlnte-scpt pièces. 7^*. Six trios pour deux cla- vecins et pcdaîe %'^, Vini^t - deux morceaux de musique simple, varié» et fugues , pour un et deux clave- cins , a^ec pédale. 9*. Livre de mu- sique simple , consistant en mélodies u&itérs à Dre.vd'', H O M M E R T , musicien de la chambre du roi d'Angleterre, fit entendre en 1786, à Hsmbonrg , sur Fcrgue de l'éi^lise Saint-Michel, dif- fércrilcs fantaisies et fuquEs de sa c.orapo.siîion, qui obtinrent le suf- frage des connaisseurs. HOOG, était un des premiers bas- sonistes A-Q Londres en 178:». HOOK ( Jean ) , musicien à Pa- ris , y a fait graver, en 1788^ six concertos pour clavecin , avec qua- tre parties d'accompagneipent. Il s'ét?,ii drià fait connaître par sa Col- lection of sonfs sung at vauxhaH i^ardens in London , 1777, en ex- trait pour le clavecin et eu manus- crit iiOOPER ( Edmotvd ) , composi- teur anglais du seizième s'.fcls, or- ganiste à la chapelle royale et 4 lalbayede WestminsJerà Londres, mourut le i/j juillet îC^ï.Xl est un des auifiirs des Psaumes que l'on publia à Londres , en i5f) j , en qua- tre yoîn'îios. HOPPE (Thomas ) , pasteur dans le pays de Qreiffenberg, né à Penstka S/r-, H O le 8 novembre 1628, était composi- teur et membre d une société de musique , qui s'était former à Greif- fenberg dans le dix-septième siècle , et dont on trouve quelqut'S rensei- gnemens au troisième ^olume des Lettres critiques, pag. ''>7. et dans 3'Almanach de M. Fortel de 1784, p. t83. 11 s'est fait connaître par un re- cueil de Psaumes , qu'il publia k Allsleltein , en 167^ in-fol. , sous 2e titre Greiffcnbergische Psalter und Harfeiilust wider allerley un- lust , wc'cke amer goHe ■; tvœch- tigen schutge und Charf. Bran- denb. , etc. Il est mort le 1 janvier J703. V. Jœcber. HOPPER ( Charles), musicien et compos U'ur à la cour du roi d'Anj^lp'err' , dans le dix-septième siècle. La Mascarade , Plaisir du Bo- , que Ion donna à Londi es , en i63^> . était de sa composition. RORATîUS NAPOUTANUS , selon le témoignage de Doncius , était un grand virtuose sur la harpe. Voyoz E.-L. G* rher. JÎJRN , m.TÎirp de concert des comt<"S de Brnbl à Dresde, est connu dc'jaiis 1760 , par six syraphotiies et six concei tos pour violon , en ma- nuscrit HORN ( Charles - pRÉnÉRic ) , rnusicico de Londres, y a fait gra- ver, vers 1770 6 sonates for the piann-Jorte , with an accompany-' vient for a violin and violoncell , op. I. HORN ( Ferotnano ) , virtuose sur la harpe , né à Rreslau, se trouva en 178^ à Berlin , et en 1787 à Ham- bourg. On adiTcrira , dans l'une et dans Pautre decf'svilb*c,Ron habileté extraordinaire et sa brillante exécu- tion. HORSLEY ( WiLMAMs) , mu- sicien anglais, est né à Londres le ; l5 novembre 1774 Sa première édu- ! cation fut néglig< e; mais en 1796, l ' s'ai)pliqua sérieusement à l'étude de ; la musique vor:ale, et obtint, en ; 3800 , le degré de bachelier on mu- ! sique à l'université d'Oxford. Voici , les ouvrages qu'il a publiés jusqu'à présent : En 1801, un Recueil de morceaux de chant , consistant en canons et madrigaux 5 en i8o3. six sonates pour le forte-piano ; en 1804, ^i\ morceaux pour deux soprano et ; hasse-taille ; en 1806, un sscSnd Recueil de canons et de madrigaux â trois , quatre , cinq et six voix ; en i8og , un choix de leçons de forte- piano , èi l'usage des commençans. HOSTE (L'), compositeur du seizième siècle , de Reggio , a fait imprimer à Milan, en i554, in 4*^» le premier livre de ses madrigaux , à trois voix. HOT ( Pierre de ) , Belge et grand contrapuntiste , vécut vers i56o, et Contribua beaucoup à la peïfectitm du contrepoint. H0TH0B1(P.-Jean.), carme du quinzième siècle, a laissé un ou- vra;:j;e, eo manuscrit, intitulé De proporlione et cnntu figur. de con- Lrap. de vionochordo , que l'on conserve encore à Ferrare. Voye» Martini , Sloria. HOTTETERRE, né à Rome, excellent flûtiste , a donné des Principes de flCite , et un livre , intitulé l'Art de Préluder. HOTTETERRE ( Madame), était, une habile violoniste vers 1748. HOTTmGER ( Jean - Henri ) , savant professeur de Zurich, prin- cipalement versé dans les langues orientales, né dans cette ville le lo mars 1620, est mort le 5 juin 16S7, au moment qu'il allait se rendre à Leyde , où on Pavait nommé pro- fesseur. Walther cite , parmi les ouvrages qu'il a laissés , son Histo- ria ecclesiastica novi teslanienti , en neuf volumes in 8* , oiî il traite, au tome ni, p. 716, de augmentés niusiccff seculo XIV /actis. HOWARD ( Samuel) , docteur eu musirjue à Londres , né dans cette ville vers 1718, fut d'abord , vers lySi , enfant de choeur à la chapelle du Roi, et y jouit des le- çons de Bernard Gates. Le docteur Boyce , dans sa Cathedral music , nous a conservé plusieurs morceaux de va composition. HOWES ( Williams) , musicien anglais , fort renommé au commen- cement du dix-septième siècle , né près de W^orcester , fut d'abord en - f'rinl de chœur de la chapelle du Roi à Windsor. I^ors de la rébel ion , il suivit le Roi à Oxford , et y fut nommé chanteur â l'éi^lise du Christ, Anrès la guerre civile, il revint à Windsor , et y obtint la paie de soldat jusqu'à ce qu'il put rentrer H U 3i3 dans sa charge. Il est mort membre de la chapelle royale. i:OYER ( David ) , peintre de la cour un Roi de Prusse ^ à Berlin , : depuis 170;;, e'iait en même tems très-habile sur le luth. V. JYicolai j Beschreibaiig von Berlin. HUBER ^^Pakcraci: ) , violoniste à rorcheslre du théâtre de Vienne , en 1772, et maître de balht de la cour, a fait graver, à Paris, six duos pour ^^ioloa et viola , op. 1 5 et ensuiie, à Ljon , quatre quatuors pour flûte, violon , viola et iyass'e. On a en outre encore quelques s^m" phoaies et trios de sa composition , en manuscrit. Le docteur lîurney fait un grand éloge de ses compo- sitions. HUBERT ou UBERÏI ( An- ToiKK ) , chanteur et altiste au théâ- tre de 1 Opéra de Berlin, castrat, naquit à Venise , et , selon d'autres, à Vérone, de parens allemands. En 1741, il entra à Berlin, au service du roi de Prusse. On ïy admira non seulement à cause de sa belle voix el pour sa manière grande et noble de chanter Vadugio , mais aussi pour son action. Il était élève de Péeole célèbre de Porpora , et c'est par cette raison que le Roi lui avait donné le surnom de Porpo- rina. U est mort à Berlin le 2.0 jan- vier 1783. HUBERT ( Chrétien-Gottlob), constructeur d'orgues et fabricant d'instrumcns à la chapelle d'Ans- pach , né à Fraustadt , en Pologne', en 1714 j entra d'abord au service du margrave de Bayreuth , en 1740, et passa en 1769 à Anspach. Ou re- cherche beaucoup ses ouvrages, con- sistant en clavecins et forte-piano , qu'il a en partie inventés et en partie perfectionnés. HUBERTI II a été gravé à Vienne, vers 1760, un ouvrage, intitulé JYeiie jnethodenmœsige viola d'amour en trois volumes. HUBERTI (N.), ancien violo- niste de Tacadémle de musique, a publié beaucoup d'ouvrages surtout pour son instrument, HUBERUS (Georges), musicien et poëte célèbre, vécut vers 1667. HUBLER (Carolike.Elisabeth), née Sltinbrecher , en 17-33, actrice à Pétersbovirij , débuta au ihoàirç en 1745 , et fut engagée en 1765 à celui de Leipsick. C'estla preuiièie cantatrice pour laquelle Hilkr com- posa ses opéras. HUBNEii ( Jean ) ; violoniste très habile , mais aveugle, de INu- reuiberg , y naquit en i63i. On y estimait tellement SfS talens qu'ga grava son portrait en 1670. HUCB ALDUS , nu HÙGBAL- DIS, où HUBALDUS, ou UBAL, DUS, moine savant, l«- sieurs compositions pour elle. Èiliî enseigna Part du chant à la prin- cesse Anne do Dannemarck, et la reine Marie l'aima beaucoup. Elle est mort/,e H U de là quelques irscursions en Hon- grie. En 1736, il retourna à Cassel, «^t y prit alors, chez Agrell , des leçons dans Tart de la composi- tion- Le comte de Witgenslein le nom- ma , en 1737, son maître de cha- pelle. Il quitta ce service, en 174°, pour prendre la place de maître de musique au régiment de dragons de \Valdeck, au service de l'Autriche lî y avait la direction du corps des hautbois , composé de douze hom- mes , et était chargé en même lems de la partie des compositions. La musique de ce régiment ayant été supprimée en 1749 , Hupfeld se ren- dit eu Italie, où il prit des leçons de violon, à Crémone, de Dome- nico Ferrari , et , à Vérone , de Tranquillini. Il éludia en même tems l'art de la composition sous le maître de chapelle Barba. A son re- tour en Allemagne, en 1751, il obtint du prince de Waldeck la place de maître de chapelle à Arolsen. De là, il passa , en 1753, au service du comte de Sayn et Wiltgenstein-Ber- lenbourg , en qualité de maître de concert. Il y resta jusqu'en 1775, où il lut congédié lors de la réduction de celte chapelle; mais il obtint en- core dans la même année la même place à Marburg. Il y donnait, en 1790 , des leçons sur tous les instrumens , quoique le violon fût son instrument principal. Ses compositions se distinguent par une grande pureté. Il regardait le maître de concert Leder , de Hildes- beim , et le baron d Eschlreuth , de Cassel , comme les meilleurs de ses élèves. De ses ouvrages , il a été gravé , à Amsterdam, six solos de violon, op. I 5 six trios de violon , op. a ; et six symphonies , on. 3. Outre cela, on trouve encore , dans les Œuvres mêlées de Hafner, un concerto pour flûte, et trois sonates pour le clave- cin. Le nombre de ses compositions qui sont restées manuscrites est très- grand 5 elles consistent en sympho- nies^ en concertos pour violon, pour flûte, pour clavecin, et pour vio- loncelle, en des airs italiens , et en quatuors, trios et solos. V. Cramer, Magasin , première année , page 759 HURK A, chanteur de la chambre de l'électeur de Saxe, à Dresde. On trouve, dans Ja gazette de Bosler , qu'en 1789 il a passé , dans la même qualité , au service du roi de Prusse, avec un traitement annuel de mille CCllS HÛRLEBUSCH ( CoNRARn-Fna- dértc ) , ci-dfvant maître de cha- pelle du roi de Suède , et, en dernier lieu, organiste à la vieille église réformée d'Amsterdam, naquit à Brunswick vers la fin du dix-sep- tième siècle , et apprit les premiers élémens do la musique chez son père ( V. Wallher ) . En 1715, il se rendit à Hambourg, et, en 1716, à Vienne. En 1718 , il fil un voyage en Italie, qu'il parcourut pendant trois ans. En 1721 , il retourna, par Venise , en Allemagne, et se fit entendre k Munich. HurlebuschserenditàSlockolm rn 1723, et y fut accueilli avec grande faveur; mais la promesse de lui donner la place d'organiste n'ayant pas été réalisée , il donna sa dé- mission bientôt après , tt revint, en 1725, une seconde fois dans sa pa-' trie. L'année suivante , on l'appela à Bayreulh et à Dresde, pour lui of- frir la place de maître de chapelle à l'une et l'autre de ces cours; mais les conditions ne lui ayant pas con- venu , il refusa, et se rendit, après un séjour de six mois, chez son père, en 1727, h Hambourg, où il nsta jusqu'en 1731. A cette époque, on lui proposa de passer en Russie , proposition qu'il refusa, parce qu'il craignait de n'y pas trouver une récompense ])roporlionnée à son mérite. En lySS, on lui offrit encore la place d'organiste à l'église de Saint Pierre à Hambourg; mais il ne voulut pas se soumrtire aux épreuves usitées, et refusa. I! obtint enfin cette même place h Amsterdam, par la recommandation pailicnlière, selon Luslig , d'une de ses anciennes voisines à Bruuwick. 11 y vivait en- core en 17H2. En Hollande, il n'a jamais touché du forte piano que pour y jouer des fantaisies. Il se fâchait si queliju'un, le seul Locatclli excepté , voulait faire son éloge. Dans sa jeunesse, il était virtuose sur le clavecin , et principalement sur l'orgue. Ses compositions &.oa4 H Y 3^7 tellement surchargées d'art et de bizarreries que les amateurs en sont rebute's , et que , pour nous servir de l'expression de Lustïfî , elles restent au magasin d'Alef/osen comme des pierres. Mattheson. dans son Ehrenpforte^ rite de ses ouvrages, les suivans : Traité de rharnaonie, qu'il avait commencé en Italie en 1718, et ter- miné à Brunswick en 1^26. 2^ , Les opéras V Innocenza dif/esa , Bruns- wick, 1722; Arminio , Stockolm , 1724; et Fiai/ io Cunjèerfo , Bruns- wick, 1727. De ce dernier, il a été gravé , à Amsterdam , douze airs en partition 5 et en outre , beaucoup d'ariettes isolées d'opéras, tant en italien qu'en allemand. 3^. Plusieurs grandes musiques pour des occasions solennelles. 4°- Quelques recueils décantâtes italiennes de chambre, avec et sans accompagnement d'ins- trumens. 5*^. Quelques recueils d'oies allemandes avec mélodie, que l'on trouve dispersées dans l'ouvrage que le conse lier de cour Gvaef a pu- blié à Halle , en deux volumes , dans les années 1737 et lySg, sous le titre Recueil de diverses odes choisies , avec dos airs composés par les meil- leurs maîtres. 6^*. Différentes sonate a 4 stromenti 5 différentes ouver- tures ei soJos; quelques pièces pour l'orgue el pour l'église- quatre con- certos pour le clavecin , tous en ma- nuscrit. Ensuite : Compositioni mu- sicall per il cemhalo , divise in due parti , gr^vé à Hambourg vers 1737 j Compositioni musicali per il ceinhalo , preservate corne le mie alfre composizioni dalla Bizarrie, op. I et op. 2, gravés à Am.'.terdam vers 1750 ; et enfin, un livre de musique simple à l'usage des églises réformées , gravé à Amsterdam à la même époque. Voyez Mattheson , Ehrenp'orte , et les Lettres criti- ques , t. Il , p. 468. HLlS ( J.-B. ) , a fait graver à Lyon , en 1780, Recueil musical , contenant six chansons nouvelles , avec accompagnement de harpe ^ six autres pareilles, avec accompagne- ment de guitare^ deux duos, avec accompagnement de deux violons et basse j une marche guerrière à grand •rchestre j une romance pour le forte-piano ; une chasse pour le cla" vecin , avec accompagnement de vio- lon, flûte et violoncelle. HUSDIJS ( Ga-briel ), musicien de Hambourg au commencement du dix-septième siècle , était né k Mo- derau. Il a publié les Cantiques de Luther, et d'autres théologiens, avec mélodies, traduits du bas-saxon en allemand, avec une préface. Yoy, MuUer, Cimbria litterata. HUTSCHENREITER (Georgks- GouEFRoi ) , a fait imprimer à Mag- dfcboui'g, en 174? > ^^ programme des Hydraules;, l'un des principaux chef d'œuvres des anciens. HUYGHENS ( Constantin ) , gentilhomme hollandais et conseil- ler intime du prince d'Orange, a écrit, en i64i , un traité, en hol- landais ( De l'usage et de Tabus d^!» orgues ) , qu'il a fait imprimer à Leyde. Il est mort le 28 mars 1687 , dans un âge très-avancé. Voy. Wal- ther. HUYGHENS ( Chrétien ) ,^ sa- vant Hollandais , grand mathéma- ticien, et fils du précédent, naquit à la Haye le 14 avril 1620. Dès sa plus tendre enfance , il étudia , sous la direction de son père, les mathé- matiques, la géométrie et la musi- que. Après avoir terminé ses études à Leyde, il se rendit célèbre dans plusieurs pays, oiji il voyagea, il mourut à la Haye le 8 juin i6y5. Des ouvrages qu'il a laissés , nous ne citons ici que JYovus Cyclus harmonicas , que Von trouve aussi ^ dans l'Histoire des ouvrages des sa- vans, Leyde, 1724 , in-4'' , tom. IV, numéro 2. On connaît ses vers pour Ninon. Voyez Ninon, HYMMEN (Jean- Guillaume- Bernard ) , conseiller intime du roi de Prusse , à Berlin, y a fait im- primer, en 1773, vingt-cinq chan- sons , avec airs ; et auparavant, en 177 1, douze chansons et douze pièces de galanteries mêlées. HYLLER ( Martin ) , prédica- teur à Œls , en Silésie , mort en i65i , à l'âge de soixanteseizo ans. Dans le nombre de ses sermons, il s'en trouve un de noces, Lejpsick, 1621 , in-4° , contenant un Ènco-^ mium musices» 348 J A I-J JACKSON D'EXETER (Wil- liam), compositeur anglais vers la fin du dernier siècle , a publié à Londres, en 1769 , Songs, op 7; auquel il fit succéder, en i'y'-o,son op. 9, intitulé Canyynetto's for three voices. Les ouvrages qu'il a publiésauparavant consistent; l'^^en sonates pour le clavecin, avec et sans violons ^ 2*^. en chansons j 3^. dans une élégie à trois voix ; 4"' dans un motet avec une ode ; 5**. en des hymnes à trois voix. On le re- gardait comme un des meilleurs compositeurs de son tcms. JACOB, élève de Gaviniés, était violoniste à l'orchestre de TAcadé- Bftie de musique. Kn 17%, il publia un« nouvelle méthode , il entra au servie? da margrave d'Aaspach , en qualité Je violvjnce'iist.; de la chambre. Il a fait beaucoup de voyages , et s'est fait entendre sur le vi-jloncelle dans presque toutes les villes de TEuiope, et partout avec un égal succès. JAEGER, fils du précéd^>nt, né à Anspaoh en 1777, n'avait encore que onz2 ans qtiand il fut nommé musicien de la chambre, et violon- celliste en activité de service, à la chapelle d'Anspach - Bayreulh, -A peine âgé de neuf ans, iî exécutait déià sur le violoncelle des solos avec une prestes des recherclies sur la théo- rie de la musique , un volume in 8*^. comme cette théorie n'est que le développement du système de Bal— lière , voyez Tarticle de ce der- nier. JAMES (John), célèbre orga- niste et compositeur de Londres , écrivit dans un style savant . t éle^éj mais il n'a fait imprimer^ue trois ou quatre chansons. A sa mort , en 1745, un grand nombre de mu- siciens de Londres accompagnèrent son cortège et y chantèrent la marche funèbre qu'il avait compo- sée lu'-même. JAN (Martin), chanteur à So- Tau vrs i65o, et un des j-lus cé- lèbres compositeurs de son lems , a fait imprimer Passions le me'irum , de sa composition. Voyez Pnnz , Gesch. JANITSCH '^Awtoiive') , virtuose sur le violon, et comp >siteur pour cet instrument, an service du cuite d'Œttingen -Wallersiein , était très - célèbre vers 1784 Dans la suite il fut presque continutl'ie- ment en voyage. Il demeurait à Hanovre en 1790. JANISCHT ( Jean-Gothlteb ) , musicien de la chambreet contrebas- siste du roi de Prusse, né à Sch- "weidnilz on Silésie, le 79 juin 1708, apjirit la musique de très - bonne heure, et se rendit ensuite à Bres- lau , afin d'y entendre les musiciens de la cour dt> réiocleurde Mayence, qui s'y trouvaient alors , et de se perfectionner ])ar leurs leçons. Kn 1729 il partit pour l'université de Francfort-sur rOdër, où il composa, pendant les quatre années de séjour qu'il y fit, neuf à dix oeuvres de musique, telles que cantats, se rénades et musiques funèbres, que l'on y exécuta , ^ tradui de Pangliisetde l'allemand un grand nombre d'ou7 vraszes sur les arts. Dans 1 • tora. I du Recueil des pièces intéressantes qu'il a publié, en «-ix vol. in-8**. , on trouve la traduction de l'écrit d'Engel , intiiulée Ubtr die mu- siknlische Mahlerey i de la Pein- ture musicale ) ; Berlin , 1780 , in-8°. JANSON ( Jean Bapttste-Aimé- JosF.pH^ naquit à Valenciennes en î it42' C'était le prem er élève de ! Bt'riaud sur '*' violoncelle. 11 d 'buta I au concert spirituel en 1786. L'an- ! née suivante , il HCcom]>agna en Ita- î tal c le pr-nce hérédiia"re de Bruns- 1 wick , et fit partout admirer sou j rare talent. Il se trouvait à Ham- bourg en 1783 II revint à Paris vers 1789 , et fut nommé profes- seur du conservatoire en 1795. II est mort à Paris le 2 septembre t8o3. On a de lui des trios, des qua-i tuors pour violon, et six son;» tes pour violoncelle op. 4» lySS. JANSON ( Louis Auguste - Jo- seph ) , frère du précédent, né à Valenciennes le 8 juillet 1749 > élève de son père, est aussi un des vio- loncellistes les plus distin;^ués de nos jours. Il entra à l'orchestre de l'Académie de musique eu 1789. Il a publié un oeuvre de trios pour violon alto et basse; il a, outré cela , composé six sonates et six concertos de violoncelle. JANTET a fait graver à Ams- terdam, vers 1786, trois duos pour violon çl viole, op. i. JANSENIUS ( Corneille), evê- que d'Ipres, fameux par la secie à laquelle il a laissé son nom, était tié à Accoy, village en Hollande , le 28 octobre i585. Il fut d'abord docteur et professeur de théologie Louvain ;* l'Université' de cette ville l'envoya à Madrid , comme ambassadeur auprès du roi d'Es- pagne. Il était adversaire prononce des jésuites, qui, pour se venger, le traitèrent d'hérétique et le firent déclarer tel. Il est mort de la peste ic 6 mai i638. Dans son Commentairq sur les cinq livres de Mojse, on trouve plusieurs renseignemens sur les antiquités des Hébreux, par rapport à la musique de re peuple. JANUS (Jean). Après la mort de Luder Knop j il a publié, à Brème , en 1667, leChant du Cygne de ce dertiier, augmenté de quel- ques allemandes et courantes, etc. a une et deux voix. Voy. Corneil.^à Beughem Bibliograph> matheni. , p. 337. JANUS ( MxKTiN ) , mort vers 1660 , est compté parmi les com- positeurs des premières mélodies de musique simple. Voy. le livre de chant de Nanmbourg. JARNOWICK ( GioRNOviCHi , connu vulgairement sous le nom de), rélève favori du célèbre L(dli, débuta au concert spirituel par le sixième concerto de son maître. Ce début ne fut pas heureux 5 mais Jarnowick ne se déconcerta pas , et joua son premier concerto en la majeur qui obtint le plus grand succès. Pendant dix ans le genre de Jarnowick fut à la modo. Jus- tesse , pureté , éiéganca caractéri- saient cet habile violoniste, mais il lui manquait un son vigoureux , une ame sensible, un brillant ifa- calto , et surtout une tète à points d'orgue. Aussi le célèbre Lamolte, violoniste allemand , possédant les qualités qui manquaient à Jarno- wick, lutla»t-il de pair avec lui. Des circonstances impérieuses ayant forcé Jarnowick de quitter la France, il fut remplacé par V ioiti, dont le jeu nerveux , la brillante cadence , et surtout les belles com- positions , 0rent oublier bientôt son devancier. Jarnowick, en 1783 , se trouvait I B 3'>t engagé, comme premier violon, à la chapelle du prince royal de Prusse. Le maître de chapelle , Wolf, le connut à Berlin, et a consigné dans ses voyages l'enthoa- siasrae qu'excitait ce virtuose cha- que fois qu'il se faisait entendre. On a gravé de sa composition , à Paris , sept symphonies et neuf concertos de violon. 11 était né à Paris, do parens italiens , et il est mort à Pétersbourg en 1804. Voici quelques anecdotes sur cet artiste célèbre. Dans un voyage qu'il fit à Lyon , il aniioTiça un concert ii six francs par billet. Voyant que personne n*' se [)ré- sentait, il résolut de se venger de l'avarice des bourgeois de Lyon; en conséquence il remit le concert au lendemain , mais à trois francs le billet, il y eut foule cette fois. Mais au moment de commencer, on s^élonna de ne pas voir Jarnowick , et l'on apprit qu'il venait de prendre la poste. , Un jour Jarnowick se trouvant chez BaJlleux, éditeur et marchand de musique, cassa , par mégarde , un carreau. Qui casse les verres les paye y s'écria Bsillcux. — C'est juste, reprit Jarnowick, combien faut-il vous donner? — Trente sous. — Tenez , voilà trois livres, — Mais je n'ai pns\ de quoi -vous rendre, — Eh bien , nous sommes quittes , répliqua Jarnowick , et en même tems , il cassa un second carreau. Jarnowick était souvent aux prises avec le chevalier de Saint- Georges, habile violoniste et forte épée. Dans la chaleur de la dispute , if lui appliqua un jour un fort soul- flet. Saint-Georges se contenta de dire : J'aime Iro'y son talent pour me battre avec lui. JAUG était fabricant jd'instru- mens à Dresde. Lœ'ilein fait l't5- loge de ses violons et de ses aulre.s ouvrages en erénéral. Il a été le maître de Hunger a LeipsicK. , et \ivait encore en 1774- IBERGHER, compo^^itcur célè- bre de la fin du dix-linitiènic siècle, né à Rome, descendait d'une fa- miile allemande. IBIGUS est regarde comme l'in- venteur de la sambuca , espace da cymbale. Il vécut dan^-l.-^ soix antièmc oly mpiade.V . Forkel, Geic/i. toa». I. 353 J E JEAN, (î'Erfurt ou de Saxe , sa- vant récollet d'Lrfurt, \éciit \ers le milieu «lu quatorzième siècle , et écrivit plusieurs ouvrages étrangers à la mutique. Mais le P. Martini assure que, dans un manuscrit du Quinzième siècle, de la bibliothèque e Ferrarc , il a trouvé un Traité de la composition de la musique, dont il est l'auteur. Voj. Martini, Storia. JE AN, de Fulde , moine, vécut Ters 8b5 , et fut disciple de Rlia- Lanus Maurus. Selon Tabbé Ger- berl , il fut le premier en Alle- magne qui mit des cantiques eu musique ( varia modulaiione )• V. Histor. de Gvrhert. JEAN DE DAMAS , célèbre compositeur pour Téglise , au liui- lièaie siècle , inventa de nouveaux ' signes pour ex{>riraer les intervalles entiers. Il mourut en 760. Waliher donne plusieurs dctails à son égard. JEAN DE PADOUE, a publié à Vérone en iSv^ un vol. in 4° . i"- litalé : lnslitutiones musicœ. Voy. Lipenvi , Biblioth, pbilosoph. , et Walilior , musicaJisehe Lexicon. JEAN GEORGE II, électeur de Saxe, a composé le Psaume 117 pour dos trompettes et des tym- bales , qui, lors de la fête pour la paix, fut exécuté aux vêpres, le 2 févier 1679. V. Geier, Friedens ■preçj-ii^t. JEEP ( Jean ) , compositeur du dernier siècle , natif de Dransfeld , dans le duché de Brunswipk , a pu- blié deux volumes de Chansons à deux, quatre et cinq voix, sous le titre Sludenten - gaerteîn , dont il a paru une quatrième édition à Nuremberg , en 1614. Voy. Wal- ther. JEFFRIES (Math.) , bachelier en musique à Oxford, était, vers Tan i5'K>, chanteur au chœur, et •vicaire il la cathédrale de VVils. JÉLIOTTE (Pierre), né en Béarn , célèbre haute-contre à l'A- cadémie de rausiquo , en 1762 , se relira avec la pension en 1755. Il aurait i>u se distinguer aussi comme compositeur. En 174^, il donna à Versailles, pour le maria ■îe du Dauphin, père de Louis XVI, un ballet inlilidé Zélisca , dont La ÎJoue avait fait les paroles , «t qui eut beaucoup de succès. La Bof Je ajoute qu'on a de lui un grand nombre de chansons charmantes, et qui le paraissent toujours, même chantées par d'autres que f)ar lui. 11 vivait encore en 1780, mais dans un état voisin de la misère. JENIKEN , compositeur du dix- septième siècle , a fait imprimer à Magdebourg, en 1667, des ballets et des sarabandes à cinq voix. V. Cùrncl, à Beughem , Bill. Math., p. 377. JENKINS , un des premiers et des plus habiles trompettistes de l'An- gleterre. En 1783 il vivait à Lon-i^ dies. JENKINS (Johm), violoniste et compositeur en Angleterre, a fait imprimer à Amsterdam, en 1664, Pouvrage suivant, de sa composi- tion : Engels speel. — Tkresoor, iweide deel . jool van roo de niewatt allernanden , courunten , sarabayiden . ayrs , etc. gesteld door olf de lionstighsLe violisLen deser tydt in engelant voor l^as enviool , en ander speel i^ereet' schap ,' mede 67 spelsteuhen als allemand^ n , courant en , etc. voor trvce violen en bas als mede een Bassus continuas ad placitani. Voy. CorneL à Beugh, Bibl. math. p. 428. JEROME de Moravie, domini- cain , vécut vers le milieu du trei-« zième siècle , du tems de Saint- Thomas d'Aquin. Il demeura pen- dant quelque tems à Paris , au cou- vent de Saint - Jacques, où l'on trouve encore de lui un traité de Musicd. V. Ech^rd , de Scrijtto^ ribus ordinis do/ninicanorum. JESSER , virtuose sur le cor, natif de la Bohême, se trouvait vers 1784 au cap de Bonne- Espé- rance. On asiure qu''il possédait une habileté extraordinaire sur son instrument, et tju'il savait en tirer les .sons les plus mélodieux. JETZE (Paul), professeur de mu^^ique , de poésie et de langue grecque, à Stettin , fut le dernier qui porta le titre de professeur de musique. Ses successeurs n'eurent que celui de chanteur. V. Œlrich , Nachrichlen von akadeni. wurden der musik , p. 44- JEVES (SiMO\) , vicaire, dcPé- glisc de 5aiui.-P.nil à Londres , au ï N— J O 353 commencement du dix - septième siècle , composa , en socie'té avec Henri Lawes, les airs et les chansons pour les musiques qu'on exe'cutait à White-Hall devant Charles I. Il est mort à Londres en 1662. Voy. Hawkins , History. JEWIT (RondalouR;iwdolphe), musicien très ce'Ièbre en Angleterre, fut élève d'Orlando Gibbons . et d'n^ord organiste à Dublin. En 1689, il quitta l'Irlande et se ren- drt en Angleterre. Il y obtint enfin la place d'organiste à Winchester, où il mourut quelques années après. V. Hawkins, Hlst. IGNANIMUS (Angeltjs) , moine dominicain , a publié Madrigali , en trois livres ; Moteti , tnissœ et psalini vesperarum , lamentationes et responsaria in septimanâ sanctâ^ de trois jusqu'à six voix. Il a écrit en outre Décanta pleno, et ricercate cOn l'intavoJatura, arrangés d'après la meilleure manière. V. Echard , de Scriptor. Ord. Dominîcan. IKEN. A fait imprimer une dis- sertation sous le titre De tubîs Hebrœorum argenteis. V. Biblio- thèque de Mitzler, t. IV, p. 120. IMBAULT ( J. - J. ) , professeur et éditeur de musitfue , est né à Paris, le g mars 1753. C'est à dix ans et deoii, qu'il a connu Gavi- ufés et a pris des leçons de violon de ce grand maître. A dix-sept ans il débuta aux concerts de l'école gratuite de dessin , fondée par Ba- chelier , et il y obtint tant- de suc- cès , que M. de Sartine lui ac- corda le droit de nommer à une place dans cette école. Il a joué plusieurs fois au concert spirituel et au concert olympique. Les symphonies .concertantes de Viotti ont été exécutées trois fois par M. Imbault et par l'auteur, de- Tant la reine Marie Antoinette. Comme violoniste, M. Imbault est un des meilleurs élèves de Gavi- niés. Comme éditeur de musique , il s'est attaché plus constamment que tout autre h donner des éditions belles et correctes , même dans les ouvrages les plus ordinaires 5 outre cela il en a publié un grand nombre de très bonnes et de très-importan- tes j on lui doit le Traité de la Fugue et du Contrepoint de Marpurg ; l'é- cole d'or^^ue par M. Jos. MarUpi, les Méthodes de violoncelle, par Til- lière, Bréval et L, Duport. Il a publié en 1808 , xine superbe édition des quatuors d'Haydn, au nombre de cinquante-six , avec 1p portrait de ce compositeur. Il possède plusieurs quintetti manuscrits de Bocche-^ rini, qu'il se propose de faire graver. Peu de tems avant la mort de Gaviniés , en 1800, il lit donner deux concerts au bénéfice de son maître, qui, pour lui on témoigner sa reconnaissance , lui remit son portrait dessiné par P. Guérin. Eu 1810 , M. Le Sueur a nommé M. Im- bault membre de la chapelle de S, M • l'Empereur. IMBERTI de Francia a laissé un Traité de musique que l'on con- serve encore en manuscrit dans la bibliothèque de Barberini, n^.84i. V. Martini , Storla. IMMLER , chanteur de la Ville de Cobourg , et bon violoncelliste ^ est célèbre depuis 1775. Il a composé beaucoup de sonates et de musique dŒglise , parmi lesquelles on re- marque le Te Deutn de Klopstock. Il n'a été rien imprimé de ses com- positions. INGRAIN J organiste à l'église Saint— Etienne à Paris en 1753 , a composé plusieurs fugues excellen- tes pour l'orgue , qui ne sont connues qu'en manuscrit. INNOCENT III, (Le pape ) a composé le chant de la prose T^eni , sancteSpiritus. INSANGUINIS , célèbre auteur d'opéras , florissait en Italie vers 1776- JOANNES ( C^sAR-AuGusTi- T?rus ) , compositeur excellent pour l'église , vécut vers 621. JYicol. An- tonius dans sa Bibliotheca Hispa" nica , pag. 238 , dit à son égard : In ecclesiasticis ofjlciis quœdatn eleganter et sono et oratione coni' posait. JO ANNES , ( Monachus Mene^ vens is )était lecteur de musique et d'arithmétique , ainsi que l'assure Ant. à Wood , dans son Historia et antiquitates univei'sitatis Saxo- niensis , îib. II , pag. ^32. On le confond ordinairement avec Joannes Erigena. JCËCHER(ChR1STIAN GoTTLIEB;, professeur d'histoire à Leipsick, a publié , en lySo , en quatre volumes 23 354 J O iii-4*'» "^ Dictionnaire liistorique des gens de lettres , refait sur celui de Mencken, auleur du livre in— fje'nieux , mais si imparfait, de la Charlalanerie des savaos. Dins le Dictionnaire de Jœcher on trouve plusieurs articles sur les musiciens célèbres. JOHNSON , compositeur pour Fe'glise, à Hambourg; , a été , si nous en croyons Tabhe' Gerbett , fort ce'- lèbre dans son lems. Serait-ce peut- èAie El. P Johnson, qui vers la fin du dix - huitième siècle fit graver, à Amsterdam six fugues pour Tor- gue ou le clavecin. JOHNSON ( Edouard ) , com- positeur à Londres , y ve'cut au commencement du dix-septième siè- cle. Plusieurs de ses cantiques se trouvent dans le recueil dt; canti- ques à cinq voix , qui parut à Londres , en i6ui , sous le litre : Triomphe d'Oriane. JOHNSTONE (Madame), épouse du célèbre commodore an- giaisde ce nom. Pendant la guerre de l'Amérique . elle demeurait à Lis- bonne , où elle se fit admirer comme cantatrice. Elle s''aj)pelait alors miss Charlotte Dee. Jolinstone fit sa conquête dans cette ville, tt la reconduisit à Londres, où plusieurs envièicul son bonheur. Elle touchait du foite-piano d'une manière sur- prenante. JOL AG E( Charles Alex awdbe), organiuvième siècle ; il fut très-habile musicien et fort bon poète. Voyez Gerb. Hist. JOSQUIW ( JosQiTiw DEPREZ, dit ). Tels sont les noms sous les- quels nous désignons un composi- teur de Fécole flamande, connu en mille endroits sous une multitude de dénominations différentes , telles que celles de Josquin , Jusquin , Jossien , Jodocus , Jodoculus , etc. , quant au prénom, et de Depret , J^esprés , Du pré , de SpirieL , a Prato , a Pratis , Pratensis , etc., quant au nom. Quelques soient ses véritables noms , aucun compositeur n'a , en aucun tems , joui d'une ré ]-»utation pltis grande que la sienne: il a été xinanimement regardé, par les Italiens , les Français et les Alle- mands, comme le plus grand com- positeur Je son tems , et comme le plus habile maître qu'ait produit l'ancienne école flamande , si fertile en savans composiieurs. Malgrécette haute célébrité, il est impossible de donner sur la per- sonne de J. DEPREZ aucuns rensei- gnemens bien précis. Ce que l'on peutdirede plus probable, c'est qu'il était né vers i45o en Belgique \ et ce qu'il y a de certain , c'est qu'il y a encore m ce pays une famille de ce nom , auprès de laquelle nous avons pris des renseignerat-ns à son sujet; mais nos recherches ont été infructueuses. Il fut élève d'Ocken- lieitu , sur la mort duquel il com et canon, à cinq parties, sur le plain-chant de Ylntroït de la me-se des morts. Cette pièce savante et sin- gulière se trouve dans l'Histoire de la Musique de Burney, et autres cuvrages modernes. Adami da Rol- sena dit qu'il fut chanteur à la chapelle pontificale du tems de Sixte IV, c'est-à-dire de 1471 à i4b4; De là , il fut maître de chapelle à Cambray , ou du moins il séjourna dans celte ville, selon J. Manlius, qui , dans le troisième volum^^ de ses Collections, rapporte une querelle qu'il eut avec un copiste qui s'émit permis de corriger son chant; enfin, on croit généralement qu'il lut rmi- tre de chapelle de Louis XII. Gla- réan, dans son Dodecachord^, iva- primé en 1647 , le nomme le Prima- rium des chanteurs du ïloi , et ra- conte quelques anecdotes qui sup- posent qu'il le fut eu effet. Ce prince lui avait promis un bénéfice et avait oublié sa promesse; Josquin, pour la lui rapf)eler, composa un moKt sur ces paroles : Mentor esta vcrhi tuiexc. ( Souvenez-vous , seignejjr , de vos promesses ). LeRoi n'y ayant pas fait attention , Josquin en ht un autre, sur c^s paroles : PortJo mea non est in terra vivent iutji. (Je n ai point de partage sur la terre des vivans ). Celte fois , le Roi corn-, prit le sens du motet, et donna nu bénéfice à Josqain , qui , P^^'^'^ ^^ ^^- mercier , composa un troisième mo- tet , sur ces paroles : Sonitatan fecisli cwn&ervo tuo Domine, etc. ( Vous avez usé de bienfaisance en- vers votre serviteur, etc.) ; mais Gla - réan%emarque que le désir l'avait raiouxinspiréquela reconnaissance, et que son dernier motet ne valait pas le précédent. Glaréan raconte encore que Jos- quin composa pour Louis XII , qui avait la voix très- faible, un canon à quatre parties , ou ce prince faisait une tenue , et il rapporte ce canon , qui n'a xw d'extraordinaire. Malg'é le témoignage de Glaréan, on a élevé quelques doutes sur l'o- pinion que Josquin ait été niî^îlre ; de chapellede Louis XII. Guifiaume I Dupeyrat, dans ses Recherches snr la chapelle de nos Rois, dit que cette charge n'a été créée qne par Fr.in- ' cois i-' ; «'^ CoUiete, dans son His- posa une rfe>/oraao/2ea contrepoint < loue dit Vèrmajid^is , atinbac^c* 358 J O tlei nier prince les anecdotrs que nous v(;nons de rapporter sur Louis XII. I/auLcur des Elogia quorumdajn Gei inanoruin ihcologoi u/n, ciié par M. Fotkçl , dit , dans celui de Lucas Lossius, proriOTicc en i585, que Je»' <{nin fui utusicieu do l'empereur IVlaximili(-t) , qui le clicrit el le pio- té^a beaucoup. Mais tous ces téraôi- ^nagos «c détruisent pas celui de Gi.'irean , écrivain contemporain , cjuf avait e'ié, vers i520 , à Paris, où al avait vu J. Mouton, maître de <"hapelle de François I'', avec qui il avait conversé , et dont il pouvait iciiir ces taits, encore récens. On ne sait point au juste l'année «le la mort de Josquin : on croit «qu'elle arriva dans les premières an- ï>ées du seiz'cme siècle. On fit sur âui.comraesur son maître Okenlieim, plusieurs épitaphes et déplorattons -ou chants tunèbrfs. Swertius , dans ^es Athcnis ^elgicis , a conservé xine épitaphc qui se trouvait, sous ^on portrait, dans l'église de Saint- Gudulé de Bruxelles, el un chant i'unèbre fait par Gérard Avidius, de INimè^'ué, qui se dit élève de Jos- quin. On trouve dans le Recmil de <;hansons françaises , à cinq et six "\'oix . imprimé en i545, à Ai)vers-, «îliez Tilman Susato, l épitaplie mise «u musique , à sept voix, par Jérôme Tinders. La déplorât ion d' Avidius i'ut encore mise eu musique, ix quatre "voix , par Bcnedicais , et à six voix par N. Gomliert. La première est beaucoup meilieure; on la trouve dans Burney et dans Forkel , tome {Second. ^ Josquin fut, ainsi qwRttous J'avons déjà dit,regac|'éà t'uuaniniitéromme Ve premier cornjtosrteur de son lems. Tous les écrivains de celte époque , ïî. Finck, Séb. Htyden , Glaréan,j Fabre d'Eiapl(s , et autres, reten- tissent de ses éîoj^es^ ils .s'accordent à reconnaître en lui tous les dons dei. la natxire et de l'art : rida; inven- tion, originalité, expre'^sion, con- naissance approfondie des réj^les et, de toutes U;s ressources de la com- position , habileté sans égale à les ^ employer. Il est, disent-ils , le maître fies notes , il en fait ce qu'il veut , Jes autres en font ce qu'ils peuvent. Malj^ré son talent et sa facilité, Jîftsquia soignaii siugulièrexntnt ses vi'<^ es , et-T)c se pressait point do les publier. C'est à la réunion de tant de « au^ts qu'il faut attribuer non- seultment l'éclat, mais la solidité de sa gloire. Admiré de ses conte m- porains, Josquin servit de n ocièle à st-s successeurs. Les didactiques de son teras et «eux d«s générations suivantes, appuyèrent leurs prt- otptesde sou autojïlé el de ses rx<'m- ptcs. Séb He^ ù(.n . Glaréan, Zarlin, Arlusi, Cerone , Zacconi, R< raidi, Buononcini , enfin, jusqu'iiù pèie Maitini, qui écrivait de nos jours, le citent à chaque pagej clsi, aujnui- «l'hui , il n'est plus connu qu<; d'un pf'ï'il nombre d'érudits , «'est qoo dans Tespaee de trois siècles , (pii se iont écoulés depuis sa moi i , la musique a subi , dans sa const'tution et dans sa notation , des révolutions immenses j; c'est qu'en général les musiciens ont très- peu de zèle pour s'instruire de tout ce qui concerne l'histoire de leur art , el que le dé- faut de bons ouvrages sur celte ma- tière ( du moins en notre langue ) , leur rendrait l'instruction difficile , quand même ils en auraient le de- sir. Josquin avait composé un très- grand nombre- d'ouvrages. Presque tous ont éié imprimés à [)lusirurs reprises dans le courant du seizième siècle. t)n assez gri^nd nombre ^ont jiarvenus jusqu'à nous. M. Foilcel , dans son ex<^elb'ite Histoire de la musique {Allg. Geschicle der inu- sick , t. II, p. 557. Lejpsick, 1790), donne à ce sujet d'exceîlens détails. JNous y renvoyons le lecteur. JOST , musicien de Vienne y a rom|»osé vers ingojes.deux opéras : Le Voleur de pommes , et le Bar- bier de Benzing, a vç!C f^usieur'. bal- lets, dont il n*a été rien imprimé. JOUBKFiT, organiste à la cathé- drale d«» Nantes en 1788, a donné en 1776, au Concert spirituel de Paris , rOratorio françaisde sa cooii- position : La ruine de Jérusalem , ou le Triomphe du Christianisme»!! a tn outre composé pour le théâtre de Nantes, en 1778, l'opéra la Force de l'Hahitttde. JOUBERT , violoniste au théâtre de l'opéra de Paris vers i6qo, était un des meilleurs élèves tltJ LuUy 5\ir le vioIoQ. IS— JOVANELU (ïfoGER) , chan- leur clé la chapelle pontificale à Rome «u commencement du dix- fc'ptième siècle , a fait paraître à Venise en i664 » "" volume de mo- tels à cinq voix. Voyez Gerbert , Hist. JOZZÏ ( Joseph ) , maître d^ chanta Amsterdam en 1762* né à Rome, fit graver, en 1761 , à Amster- dam , huit sonates per Cemhalo , lib. I. Voyez Lettres Critiques, tOiU. II. JflHOV ( GuTi.LAUME ) , n publié à Leyde en lyîS un ouvrage \iï-f{* sous le litre : Conjeclanea m Psal- 1/iorum titulos. Dans ce traité il prouve que la musique artificielle , ne nou| vient point des Grecs , mais des peuples Orientaux , rt princi- palement des Hébreux ou Chal- déens ; et que c'est de ces derniers que Pythagore l'apprit , et que viennent les noms les plus anciens dt-s instrumens de musique. Il s'at- tache particulièremeût à expliquer les titres des Psaumes, IRRIG ( Sebastien.) . musicien allemand à Paris , y a fait paraître en 1766 , douze sonates pour le cla- Yecin dans le goût d'Albertini. ISAAC (Henri), contrapun- tisie allemand du seizième siccle célèbre par ses compositions. Voy. Hawkins. Il lut maître de chapelle dfc l'empereur M^ximilien I, et eut pour élève le célèbre maître de chapelle Louii Senfel. ISHAM ( John ) , organiste à Vé- Sflise de Sainte — Marguerite , à "Westminstv r , est mort au mois de jnin 172b. 11 a écrit un grand nom- bre de composit!on> très-estiméos pour l'église. Voy. Hawkins , hist. ISMENÏAS , né à Thébes . s'é- tait acquis par son habileté tant de richesses , qu'il put donner , au té- moignage de Lucien , sept talens,, pour une seule flûte. AElien rap- porte qu'il fut envoyé en Perse comme ambassadeur. ISO , a donné à PAcadémie de Musique , en 1759, les deux opéras suivans : Phaëtuse , paroles de Fuse- lier-, et Zémide, paroles du chevalier de Laurès. ISOLA , compositeur italien , a donné au théâtre royal du Turin, in ijgi , l'opéra la ConquUta del J U 35(1 vello d^oro. Voy, Almanacco de' teatri di Torino , i7t;8. ISOUARD (NicoLo).Voy.irï- colo. JUDEWKŒTMG ( Hans) , a fait paraître à Vienne , en i523 , un écrit, in '4**» sous le litre Eine schœne kunstJiche unlerwcisung , etc. Voyez Gruber , Beyirœge , page 39. / ^ JULIEN (N.), s'enga?;ea , en 1770, au Théâtre Italien. Il fit gra- ver en 1780, sous le nom de Julien l'aîné, un recueil d'ariettes d'opéras comiques, pour deux violoncelles. Il ser.tit possible que ce violoncel- liste fut le frère du chanteur. JULIEN ( Pierre ) , publia , en 1570, le Vrai Chemin, pour ap— prendre à chanter toute sorte de mu- sique. JUMILHAC (LeP.de), béné- diclin , a donné un ouvrage sur le chant d'église, iniiiulé : la Science et la Pratique du Plain Chant , etc. par un religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1673, in-4*'*. Parmi les manuscrits que l'auteur a consultés , il faut compter celui de Saint-Evroult en Normandie, qui contient le Micro- logue de Guy d'Arrezzo , son An- tiphonaîre et son Graduel , rtc. Aussi en rapporte - t-il plusieurs passages. JUMILHAC (LÉON de), aœa- leur, élève de M. Baillot sur le viu» Ion, a publié, en 1810, douze va- riations pour le violon , sur Fair ; Que ne suis-je la fougère ! JUNGNICKEL, a publié à Francfort, en 1676, Fugeninpedal und Manual durch aile tonos zu Lrartiren. Voy. Corn, a Beugh, JBibl. viathem. , p. 338. JUNIUS ( Adrien ), docteur en médecine, philosophe, historiogra» phe et poëte à Horn , en Holhinde ,, naquit dans cette ville , le premier juillet i5i2 j et mourut à Armuyden, en Zéelande, le 6 juin i57.'>. Il a écrit un Nomenclateur , en diverses langues, qui a été imprimé plusieurs^ fois. Il explique dans cet ouvrage, sous le titre ; Musica instrumenta^ eoque spectanlia , plusieurs termes^ techniques de musique. Voy. Wai^ iher. 36 o J U JUNKEft» ( Charges -LouTs ), chapelain de la cour à Kirchberg depuis 1759» tïé à AEhringen , fut d'abord précepteur dans le philetn- tropin de Heidesheim. On a de lui les écrits suivans : i'* Zwanzig homponisten , eine sklzze, 1776. !>?. Tonkunst,\n-%^ , 1777. 3"*. i?e- Irachtungen ûber malerey , ton iind Bildhauerkanst , 1778, in 8'^. 4*^. Einîge der 'vornehmsten Pjlich- len eines hapellnieîsters oder jiiu- sihdîreclors , If^interthur , i7>3 ^ in -12. 5*. Uber den ff^erth der Tonhunst , Bayreulh, 1786. Outre cela , il a fourni aux Mizellaneen nrlisiischen Innhalts , de Meusel , «ne dissertation ( Uber die anspu- cher musick ) , tome V , page 100. Et au Muséum pour des ariistes , du même auteur : Artistische Be- inerkungen au/ einer Reise njon u4ugsburg nacfi Muncîien , premier cahier, pag.iio; Beineikungen auf einer Rcisc nach ludwigsburg und S.tuttgard, second cahier, pag. 69 ; f^om Lohri der Kunst , troisième ca- hier, p. 3 ; Johann Martial Grei- ner,ihid , p. 25; Junge tonkunstler unserer zeit ^ ibid- , pag. 27; Ein Nachtrag za der schœnen kupelle in Munchen , ibi<} , p. 3î. En ouvrages pratiques, il a fait graver deux concertos pour le cla— "vecin , avec accompagnement j et, en outre, quelques bagatelles pour le même instrument. JURGENSEN, fabricant d'ins- trnmens , Tecùlà Schleswig en 1783. Il a construit : i*'. Son Claveciu royal , de citiq pieds de long , de la largeur d'un clavecin ordinaire , avec douze variations. 2°. Un Bell- sonoreal , avec cinq variations. JUST (J.-A.), musicien de la cour du prince d'Orange, à la Haye, né vers 1750 , étudia la musique d'a- foord à Berlin, chez Kirnberger, et ensuite, vers 1770, à la Haye, chez {bchwindeln. Il est compté parmi les plus grands virtuoses sur le clave- cin dans le goût moderne. Il a fait graver pour cet instrument, à Ams- terdam et à la Haye, treize ouvrages, c'est-à-dire, treize œuvres de six sonates, de trios, de divertisse- xnens et de concertos, dont on a contrefait une partie à Paris. Outre cela , il a composé la musique des 9()éras le Marchan4 de Smyrne , et le Page,* et une cantate pour I wn programme in -4*^ , intitulé : De juris Consulta jiiusico. KAISER ou KAYSER ( P. L. ) . musicien à Winterthur en Suisse, né à Francfort - sur -le- Mein , en 1736. "^En 1784» il fit son second voyage eh Italie. Il touchait du clavecin avec un goût exquis. Oa reconnaît facilement dans ses com- positions la manière de Gluck^ ^"i* ^V cherchait à imiter. Il a publié , jusqu'en 1790 , les ouvrages suivans : Chansons alle- mandes avec mélodies , W^interthur, J775. — Hommage au portrait de Gluck, dans le Mercure allemand ^ de 1776. —Chansons avec accompa- gnement de clavecin . Leipsick , ^777- — Cantate pour la fête de Noël, Vv interLhi.r, 1781. — Deux sonates en symphonies pour le clavecin , avec Taccompagnement d'un violcn et de deux cors , Zurich , 1784. KAISER (Elisabeth), non moins célèbre par son talent de cantatrice que par sa b^iité et sa fécondité , obtint, a l'âge de quinze ans , les plus grands succès sur le théâtre de l'opéra de Dresde. Elle eut de son mari Carie Kaiser, ténor d'un médiocre talent, vingt -trois en- fans, dont quatre couples de ju- meaux. De Dresde elle passa à Stockholm. Le roi de Suède , Fré- déric , trouva cette mère de vingt- trois enfans encore assez btUe pour 362 K A eu faire sa maîtresse déclarée : elle rut de lui son viugt qualrième «n- laijt, au(|u«l on donua le no ai de H< .ssenstein. Le roi dut à celle leinme la conservalion de ses jours dans rincendie di* la salle del'O- jvra . à Stockholm. Déjà toutes les ïri.ichiaes du fond du théâtre élaiout en ieu , sans que les spectateiirs s'en aperçussent, et tous les se- cours qu'on y portait devenaient jriîiiJes. Elisabeth Kaiser voyait le ciangrr, mais elle eut assez <îe pré- Si nce d'esprit pour s'approcher, tout eu chantant, et sans interrompre sa pantomime, de la loge du roi , auquel elle taisait des signes qu'il ne comprenait pas. Enfin , profilant d"un niomtint favorable , elle lui dit : Sire ^ éloignez - -vous j le feu (U à ta salle. Le roi l'ayant r>n- i.rriilue sortit aussitôt. Dès qu'Elisa- l'Çtli put présumer que son auiant était en sûreté, elle cria au feu! iiu feu 1 Et gagnant sa loge, eJe jeta son fils royal , âgé de quatie ans, par la fenêtre, qui n'était >ias fort élevée, et se précipita après lui. '-''%' KALKBRENNER ( Chmstian) , Juii prussien, mort à Paris le lo août j8o6 , dans sa cinquante - uuième année , était né en lySS, à Mun- een , dans Télcctorat de Hesse. Il tut pour maître le célèbre Emma- nuel Bach, et se distingua dit-on parmi ses nombreux élèves , au point d'être reçu très-jeune encore à la chapelle de l'éltcteur. Il quitta Hesse- Casse! pour se rendre à lu cour de Berlin. Attaché au prince Menri , frère du grand Frédéric , il composa pour son théâtre les cpéras suivans : I^a Veuve du Ma- labar , Démocrite ; la Femme et le Secret, etc. En 179S , il parcou- rut quelques cercles de rÀllema- gne, visita ensuite l'Italie, et de là enfin , se rendit en France. Paris devint le terme de se^Toyages et de ses succès. Il fut reçu peu a]>rès maître de chant à l'Académie impé- riale de musique, où il donna 01) m- pie qui n'eut qu'une seule représen- lulion, etc. 11 est mort au moment cià il préparait la mise en scène de i'o^éia d'Œuouc, reçu par le Jury en l'an S, et destiné à paraître de'' l'an 9. Qutlques morceaux de ce'' ouvrage, qui n'était d'abord qu'une canlaLe, avaient enlevé tous les Suffrages dans plusieurs concerts où l'auteur les avait fait entendre. Kalkbrenner a composé aussi quelques ouvrages sur la théorie de l'art musical. Il a pulilié à Ber- lin un Traité d'accompagnement , et à Paris, un Traité de ia Fugue et du contrepoint, d'après le sys- tème de Kiichcf . On lui est encore redevable d'une Histoire de la Mu- sique , en deux volumes in-8'^., pu- bliée en i8o2. Ce qui est d^e de remarque , elle estéarile en français par un Allemand. L'auteur n'a pas eu le tems de l'achever (i). La par- tiont assez es- timées. Il a publié, pour son ins- trument, deux oeuvres de sonates; plusieurs fantaisies j un trio, avec accompagnement de violon , alto et basse , et une sonate à quatre mains. Il achève en ce moment un grand opéra , dont BI. Paganel a fait les paroles. K.AMMEL (Antoine) , musicien de la chambre et flûtiste du roi d'Angleterre, à Londres. Il demeu- rait auirefois à Prague , et semble être Bohémien de naissance. Eu 1782 , il existait déjà dix- neuf ouvrages de sa composition, publiés en partie à Londres , et en partie à Amsterdam et à la Haye. Ils renferment six œuvres de six duos, aulaut de trios , quatre œu- vres de six quatuors et six con cer- tos ," tous pour le violon ; et en outre six symphonies et six trios pour le clavecin. On a encore de lui une quantité d'autres morceau» isolés pour instruraens, en manus- crit. Il a le chant agréable et mélodieux , quoique sa compo- sition ne soit pas toujours de 1* (i) Comme il était Juif, il ne s'attache guère qu'A la musique des Hébriux. K É ?m rhis grande pureté. Voyes L. Gcr- Ltr. ivANNENGIESSEIl ( J. J.),ui»i^ «i<'ien de la chaïubrc du roi de Prusse, ne' à Hanovre. En lyoS , il Liait à Berlin, au S'Mvice du prince de AVuriemberg, On assure qu'il eiaii très habile sur le violon ei sur le clavecin , ei bon com[iosileur pour ces deux iustrumens. On le regarda comnje le meilleur maître de chant di Berlin. Il a été imprimé de lui , en 1788, trois duos pour deux so- pranos. KAPSBEj^GER ( Jean-Jhrome), Allemand, issu d'une famille noble, a elo célébré par Kirch«ir el Wal- thvT pour ses composilieus aussi 1) ombreuses que variées , et pour NO a exécution sur presque tous les jnslruuieus , et spécialement sur le LheorLo-luLe , dont Tinventiou est moderne. 11 aussi aidé Kircher dans sa compilation, intimlée Musurgia. Voj. Hawkins, UisLory, tome iV , page i83, KARAUSCHEK, .s'est fait con- naître , vers 1762, comme composi- timr, pai- différeus morceaux de mu- sique instrumeniale , tels que des concertos pour basson et violon- celle et des symphonies. KARR , musicien allemand , de- m* utaut à Paris , y Qt graver , vers 178-i, deux concerto;» pour vio- lon. KARR ( Henri ), habile pianiste, né à Di'ux- Ponts en 17^4, a pris des leçons de piano de M. L'Eten- dart, le meilleur élève de Balbàtre. 11 a publié jusqu'à présent , pour le piano : i*^. Une grande sonate. 2*"'. Une. fantaisie sur les airs du ]Vfa- riage de Figaro. 3". Ijue fantaisie sur un' air de Cendrillon. 4^* Un divertissement. 5**. (Quelques recueils de romances. 11 a aussi plui>ieuis ou- vrages sous presse. KAUER (F.), musicien de Vienne, y a publié : Karzge/aste hlavlerschule /ùr anfœnger, 1766 j Kuf{ge/aste vioLinschuie fur arim Jœtii^er , 1787 j etenlin, tantasia per ciavic. solo. C'était un composi- teur médiocre. KAUl MANN. On a grave: sous ce nom, à Paris, eu 1784» "" re- cueil d'airs nouveaux pour deux violons i mais aous iguoroas si c'est le violoniste Kaufmann de Berlin» ou un autre , qui en est l'auteur. KAUSCH ( Jeajv-Jose;ph ), doc- teur en philosophie e*,en médecine, naquit à Lœwenberg le i(> novembre 1751. Il a publié à Breslau , en 1782, une disséVtation fort intéressante suc rintiuence des sons, et particuliè- rement de la musique, sur les affec- tions de l'âme ^ suivie d'une aulie sur le but immédiat des beaux-arts , in-6^. K.ECK ( Jean ) , bénédictin à ïegernsce. Dans la Schedula yrc- fessionis , écrite de sa propre main , et achevée le 8 décembre 144^ , que l'on conserve encore dans ce cou- vent, il se nomme lui-même Fruter Joannes Keck de Glengen , pres- byter u4ùgusLance diocesis , aniuni ac sacrœ theologiœ professer. Le prince-abbé Gerberl a découvert, dans le même couvent, un manus- crit de sa main, ayant pour titre : Introductoriuin viusicœ, et l'a don- né dans le troisième volume, p. 819, de sa Collection des auteurs de mu- sique. K.EEBLE (John) , organiste ^è l'église de S. Georges , i Londres , depuis 1769, étaitelèvedu célèbre Pt- puscb, ce grand partiiian delà musi- que grecque, et qui fuicompié parmi les plus grands clavecinistes d'alors. Keeble a adopté l'opinion de son maître, et l'a développée dans un ouvrage très-savant , et fort bien écrit ï^'l^'il fit imprimer à Londres , en 1754» sous le titre The theorj- of harmonies : or an illustration of tne grecian harmonica , in two parts. ( La théorie de l'harmonie-, ou explication de celle des Grecs j deux vsai public eut cependant unt de succès , qu'il reçut la commission de composer encore la musique do l'opéra Basilitis, qui devait être re- présenté l'année suivante. 11 satisfit à celte demande avec le même suc- cès. La situation brillante où se trou- vait alors l'opéra à Hambourg , lui ayaht inspiré le désir dy perfection- ner ses talens , il s*y rendit à la fin de 1694, et v débuta par la re- présentation de son opéra Basilius. La représentation de son opéra Irène ne put avoir lieu qu'en 1697 ? elle tui suivie de cell% de l'opéra Janus, et de la pastorale Ismène , que Mattheson qualifie de Cliàr- rnante. Depuis ce moment, il resta cons- tamment à Hambourg , et y fut pendant quarante ans le premier et le plus estimé des compositeurs pour ce théâtre. 11 y a donné suc- cessivement , et avec un succès tou- jours égal, jusqu'à cent seize o))éras. Il a aussi composé beaucoup d'ora- torios et des morceaux de musique d'église à deux chreurs , quand il était chanoine à la cathédrale. En 1700, il établit un concert d'hiver, dans lequel on distinguait principalement le grand violoniste EberhardReinwald, et les meilleures cantatrices de ce tems. En 1703 , Keiser, en société avec- un homme de lettres nommé Dru- sike , entreprit lui-même le bail et la direction de l'Opéra j mais son penchant pour le plaisir ne lui ayant pas permis de balancer sa dépense et sa recette , il en résulta que Drusike cessa au bout de six ans ses p^ie- mens et s'éloigna. Keiser eut alors recours aux talens sublimes dont la nature Pavaildoué, elcomposa dans cette seule année (1709; huit opéras nouveaux. Leproduilde son travail. ^ joint au mariage avantageux qu'il conclut à la même époque avec la fille d'Oldenburg, praticien et mu- sicien du magistrat, le tira avec honneur de la position critique où il s'éiait trouvé. En 1716, il donna, en société avec Mattheson , des concerts [>u- blics z\xBaunihaitse. Depuis 1728, il fit un séjour de quelques années à Copenhague, chta le comte de We- del , et y obtint le titre de maîira. de chapelle du Roi j mais.il retourna K Ë dans la suite k ïlamboiirg , fl y fut no^mmé, en 1728, chanteur à la ca- thédrale , place à laquelle est an- nexée celle dechanoineàceUe église. En 1734^ '1 donna l'opéra de Circé, le dernier de ses ouvrages pour le théâtre, et vécut depuis, dans la retraite , chez sa fille , dont il avait fait une excellente canlatrice. Il mourut le 12 septembre 17^9 , âgé de soixante six ans. L'Allemigne, TAngleterre et l'I- talie même, à ce que prétendent les Allemands, lui doivent la perfection de la mélodie. Mattheson et Tele- mann assurent que Haendel et Hasse «e sont non seulement formés d'après lui, mais quils ont souvent profité de ses inventions. Grann lui même, dut beaucoup à la lecture des ou- vrages de Keiser. • Les chants de Keiser surpassajent en Allemagne tout ce que l'on avait entendu avant lui. Mattheson , dans son Ehrenpforte , dit que ses com- positions se chantaient avec une fa- cilité extrême , et pour ainsi dire d'elles mêmes. Scheibe rapporte que Mattheson n'appelait Keiser que le Îtremier compositeur d'opéra dans 'univers. Hasse a dit à M . Burncy ( Voyez Voyages de ce dernier , tome 11 ) quil regardait Keiser connue le premierniusicien de l' univers; qu'il aidait écrit encore plus que Scar- lattij et que ses mélodies , malgré les chattgeinens que cinquante ans avaient apportés dans la musique, étaient si harmonieuses que Von pouvait les mêler parmi d'autres modernes sans que lès connaisseurs mêmes pussent s'en apercevoir. Le maître de chapelle Reichardt, dans son Magasin, page 36, parle avec la même chaleur du génie de Kei- ser. Nous regrettons qu'il ne reste que fort peu de ses compositions. Ses ouvrages imprimés sont per- dus. Tout ce que nous avons pu en découvrir se borne à une ariette, que le maître dr chapelle Reichadt a conservée dans son Magasin. Voy. E L. Gerber. KEiSEK ( Madame ) , fille d'un musicien du conseil de Hambourg, nommé Oldenburg, épousa Kei ser en 1710. C'était une canta- trice excellente , (jui sut rendre avec toute la délicatesse possible , les mélodies suaves composées par son époux. Elle ne chanta d'abord qu'à rof)éra .jusqu'à ce que Maliheson , alors chanteur à la cathédrale, l'in- trorluisît on 1716 au chœur de cette église , pour y chanter dans les mu- siques solennelles , honneur qu'au- cune personne du sexe n'avait encore obtenu avant elle. Elle mourut à. Hambourg en 1735. KEISER ( Made^oisere ) , fille unique des deux précédens , et de- puis 1740 cantatrice à la chapelle royale de Copenhague , se relira au bout de quelques années , et mourut à Copenhague en 1768. Mallhesoa lui rend le témoignage qu'elle fut non-seulement une canlatrice ex- cellente, mais qu elle possédait aussi beaucoup d'esprit et toutes les qua- licés aimables de son sexe. KEK , ex - jésuite à Manhein , y fut directeur du séminaire 7 3G6 K E mes , composés de sonates, de trios et de concertos pour le clavecin , <3e préludes de musique simple , et de fugues pour l'orgue. Il a aussi écrit plusieurs passions et cantates pour l'église , que l'on connaît en manuscrit. Le ibéâlre ne lui doit qu'un seul opéra inlilulé: Die Scha- denfreude , qu'il fit imprimer en i'-82. 11 s'est fait connaître, comme auteur , par son Instruction théori- que et pratique pour apprendre la èasse continue * à l'usage des com- mencans, publiée en allemand eu 1788: KELLISER (.Jean-Pierbe) , ci- devant chantfur et organiste à Grac- fenrode , en Thuringe , né le 24 sep- tembre 1706, apprft les premiers élémens de son artcbezNagel , alors chanteur dans son lieu natal. Le fils de Nagel lui donna ensuite des le- çons de clavecin. Ce dernier ayant clé appelé à Dielcndorf , comme cbanieur , Rellner l'y suivit, et resta avec lui pendant deux ans pour pro- filer de ses leçons. Dans la suite , il se rendit à Zelle , chez l'organiste Schmidt , chez qui il resta encore un an. De là , il passa à Suhla , et y étudia encore pendant un an Vart de la composition chez le célèbre organiste Quehl. A l'âge de dix-sept ans, il revint à la maison paternelle, et y demeura trois ans. Il obtint alors la place de chanteur à Fran- kenhayn , d'oij il retourna, après deux ans et demi dans sa patrie. Il était organiste très -habile et savant fuguiste. Il se vantait d'avoir connu et fréquenté le grand Haendel et Sébastien Bach, et Ton raconte que,s'étant aperçu un jour que Bach était entré dans l'église, il commença Je thème de la fugue B, A , C , H, et l'exécuta d'après sa manière ex- cellente. Il a laissé beaucoup de composi- tions, dont on a gravé les suivantes : ï**. Certamen vius/cum, préludes, fufiues, etc., 1748 et 1^49, six suites. 2*^. Une musique simple pour deux clavecins et pédale. 3*^. Quatre suites, sous le ùlxe Manipulus mu- sices. Oulre cela, ou connaît de lui, en manuscrit, quelques passions et autres pièces de chant pour l'église, sans compter une quantilé d'autre» compositions pour le clavecin et l'orgue. Marpurg, dans §e» Be^^ ircEfe , tome premier , a dcimé sa biograph'ft. liELLY , lord anglais, et ama- teur de musique à Londres. Il a été gravé dans cette ville, vers 177^» plusieurs symphonies, et s>x trios pour -violon , de sa composition. KELWAY , organiste à l'église de Saint- Martin de Londres vtri i74'f- L'honneur que lui fit llaendf 1 d aller souvent à son église quand il savait qu'il v jouait prouve st)n grand mérite. On a gravé de lui , à Londres , un livre de sonates pour le clavecin. KEMPE (EMMAWtJEL-BENJAniTIV ), a fait imprimer à Dresde, en 1737, Programma de sacris luuslcœ prot' fectis opud 'veteres Hehrœos. KEMPE (Jeatï), fils d'un sé- nateur de Wolau , en Silésie , fut chanteur à Winzig en 1619, et on le comptait alors parmi les musi- ciens les plus célèbres. Il jouissait aussi , comme poète , de beaucoup de réputation. Voyez Christ. Ph. Kœllneri schediasma de eruditis , ff^olovia oriundis , p. 4*>. KEINDAL, organiste à Lon('rrs, y fit graver, en 1780, un livre de piècps pour l'orgue. KENIXEDY ^Miss), jeune can- tatrice du théâtre de Londres , y chantait habituellement les rôles sé- rieux, et on l'y admirait, vers 1783, principalement à cause de sa voix sonore et de son goût exquis. KEINNIS (GuiI.LAUME-GoMMAR)i directeur de musique de l'église de Saint' Pierre, à Louvain , vers 1768. On le regartlait , en 1772, comme le fjremier de tous les.violonistes K E son onm^e, Harmonica mnndi , eu cin(j livres^ dans le Iroi^ièrau il traite avec élendue des propor- tions^ baruîoniqufis et des elornens du chant. Sa doctrine est fort com- mune et fort peu solide. On voit , par exemple, qu'ail tache de prou- Ter que le mouvement des corps célestes et Tharraonie dans la mu- sique reposent sur les m«mes prin- cipes théoriques. KERKADO (Mademoiselle), est auteur (le la musique de la Méprise voionlaire, opéra comique en un acte , paroles de M. Duval , joué au théâtre Feydeau, en i8o5. ^ KERL ( JEATt - Gaspard de ) , maître de chapelle de l'électeur de Bavière , à Munich , naquit dans la Haute -Saxe vers 1625. J'rès- jeune encore , il vint à Vienne , et y ap- prit les premiers élémcns de la mu- sique sous la direction de JeanValen- tini , maître de la chapelle de l'Em- pereur Ferdinand IH. Ce prince l'en- voya, vers 1649, à Rome, chez le célèbre Jacques Ctrissimi , afin de s'y perfectionner entièrement dans son arl. Kerl répondit psrfai tenaient à l'attente de son protecteur, et par son habileté sur l'orgue et ses talons dans la composition , se montra d'gne d'être le disciple d'un aussi grand m?îire. Ayantaopris que l'em- pereur LéopoUl I"r allait être cou- ronné, à F'rancfort-sur»le-Mein , le 22 juillet i658, il .s'y rendit et se concilia l'amiiio du vice-raaîtrfî de la chapelle impériale ( Jean-Henri Schmeizer, au point que celui-ci le recommanda à TEmpereur, et ins- pira à ce Prince le thsir de l'enteti- dre. Léopold lui envoya un thème, qu'il devait exécuter le lendemain sur l'orgue, à quatre parties. Kerl accepta avec enthousiasme Phouneur de se taire eniendre; mais il supplia le monarque de ne lui montrer le thème qu'au moment qu'il se trou- verait sur ror£;ue Dès que l'Empereur fut arrive' à l'église , Kerl commença par une fantaisie superbe , et entra ensuite dans le thème, mi'il exécuta d'abord à deux parties. L'admiration doses auditeurs fui à son comble, lorque, aj)rés un adai^io excellent, il rentra une seconde fois dans le thème, qu'il exécuta d'abord à trois, ensuite à quatre, et enfin , à cinq parties au 5D7 moyen dd la pe'dale , en y ajoutanB encore un contre- thèmo, une varia- lion de la mesure paire eu impaire, et les autres artifices du contrepoini double. U 6t ensuite exécuter une messe brillante de sa composition. L'empereur et les autres princes pré- sens furent tellement charmés de l'art qu'il avait déployé dans ces deux épreuves, que le premier lui accorda sur-le-champ des lettres de noblesse , et que les électeur» palatin et de Bavière lui firent à Irt fois l'offre de le prendre à leur ser-» vice en qualité de maître de chapelle. Kerl accepta l'offre du dernier, et le suivit à Munich , où il accrut en- core sa renommée par les comppsi* tions qu'il y donna dans la chapelles de l'Electeur. Connaissant parfaite- ment le goût italien , il eut soin d'arranj^er son chant de manière à satisfaire celui des chanteurs de ce pays qui se trouvaient alors à la cha- pelle de Munich , ce qui ne contri- bua pas peu à sa célébrité. Cette complaisance ne pulcenen-t dant le mettre à l'abri de Tenvie. Las des tricasseries qu'on lui sn<;- citait continuellement , il leur fit exécuter une pièce, dans laquelle il donna aux chanteurs les intervîflles les plus extraordinaires et les "pi ni? difficiles à saisir, ce qui les rencHt ridicules. Après cette ven^PTnce , il se retira à Vienne, où on lui con-. îér'\ , vers 1^77 , la place d''or!:^an!sto à l'église de Saint - Eiienne, 11 y donna en même tems des leçons de musique, et y mourut vers if)()o. "De ses ouvrages, on a imprimé les snivans : 18. Selectw; sacrarum cantLOflum , i opus mîssnmrn , 2, 3 , 4 , 5 vocum , JYorinb. 16^9. 2^. Moduîatio organica super ma- gnfjîcat , octo tonls ecclesinstlcis respondens , Monach, 1686. 3*^. Si% messes, composées avec un art ex- traordinaire, Nuremberg, 1689. Oa connaît encoreen manuscrit : i*^. Sa Missa nis;ra , écrite entièrement en notes noires , chose rare pour ce tems. 2*. Un concerto pour d'^'ux castrats, avec basse continue. 3^. Un trio pour deux violons et une f^am-' en. 4*^. Des toccates et suites pour le clavecin. KERNER ( Laurettt) , musicien de Hambourg, vers 1C90, fiai le 368 K I maître de Maltheson pour le contre- point. KERNTL ( P.-F. ) , a fait graver à Amsterdam et à la Haye , vers 1782, deux œuvres de duos pour flûte, et un de duos pour violon. KERPEN (H.-C, baron de), cha- noine aux cathédrales de Mayence et de Wurzbourp; , et protecteur du concert d'amateurs de musique dans cette ville, où il jouait lui-même du violoncelle , a composé l'opéra le Naufrage , et en outre plusieurs Autres pièces , dont on a gravé , à Manheim, trois trios pour clavecin, ^ avec accompagnement de violon , op. I. En 1783 , parut, a Mayence, «on ode d'Adieu , et une sonate de clavecin , insérée dans l'Ecole de musique, de Vogler, KERZELL ou KERZELLI ( Mr- CHEL ) , musicien à Vienne. On a de lui six quatuors, avec violons conccrtans , et six duos pour vio- lons , dont les derniers parurent en 1783. Vers T787, il se trouvait à JVloscow. , KESSEL, chanteur à Freyberg en 1770, est- connu par différentes compositions pour l'tiglise , en ma- nuscrit. RESSELRmG ( Jeaît-André ) , chanteur à Ringleben , en Thuringe, sur la Géra, vers I744- Dans la pré- face qu'il écrivit pour les Kirchô'^ nendachten de lYeumeister y\\ sou- tint que Dieu avait ordonné la mu- sique d'église par les prophètes. Un anonyme, qui signa Z. R. , ayant cherché à réfuter cette assertion , il publia en 1744? ^ Erfurt , un se* cond écrit , sous le titre Zwingîius redivivus ( parce que Zwingle avait clé aussi ennemi de lajmusique d'é- glise ). Il lâche d'y justifier son opi- nion. KETTE ( Albert) , organiste de la cour et de la cathédrale de Wurz- hourg , né dans les environs de Schvyurzenberg, 60,1726, apprit les clémens de la musique chez son père, ^^ui était maître d'école , et y fit tant de progrès qu'il fut en état , lors de Ja mort de ce dernier , d'occuper sa place , quoiqu^il n'eut alors que onze ans. Dans la suite, il vint à Wurzbourg, pour y faire ses études. Y ayant trouvé le célèbre organiste Bayer . il profita de toutes les occa- sions pour renlemlre, et fiuit par prendre même des leçons de lui. Paf ses efforts, il parvint à un tel degré de perfection qu'à la mort de Bayer , en 1749» il obtint sa place. H s'exerça particulièrement dans la fugue , et composa une quantité de morceaux pour l'église, de con* c«rtos , de parties , etc. Il a aussi formé plusieurs élèves. Ilniolirut, dans la force de l'âge, en 1767 , âgé seulement de quarante-un ans. Voy. Meusel , Miscell. artist. Inh. , cah. 6 , p. 37. KICKER (Christophe), musi- cien polonais au commencement da dix - septième siècle. Staiavolsci, dans son Elog. cent, illust. Polon. Franck/. 1625, assure qu'il fut un des compositeurs célèbres de son tems. KIESELBERGIN ( Madeleink), nonne très-savante et bonne musi- cienne du couvent de S. Nicolas, à Eisenach , mourut d'apoplexie en 1452. Voy. D. Paullini philosoph. feyerabend. n. 179. KIESEWETTER (Jean-Fré- déric) , archiviste de la chambre de finances, et premier violon à la cha- pelle d'Anspach , un des meilleurs violonistes de l'école de Benda , naquit à Cobourg. Après avoir fait son cours d'études, il prit à Rudols- tadt, chez Graf, des leçons de flûte et de hautbois ; mais il quitta dans la suite ces instrumens, pour choisir le violon , sur lequel il parvint, en peu de tems , au plus haut degré de perfection. Il obtint la place qu'il occtipaità Anspach, à l'occasion du mariage du margrave en 1754- Son fils cadet , âgé seulement de dix ans , auquel il avait enseigné la musique , donnait, en 1790, les plus belle es- pérances. KIWDERMANN (Jean-Erasme), organiste à Saint-Egide , à Nurem- berg, naquit le 29 mars 1616. Ce fut un des plus célèbres compositeurs et organistes de son tems. Il mourut le ï4 avril t65'i. Outre quatre ou- vrages pratiques, composés de toc- cates , de fugues, de sonates , etc. , pourForgue, qu'il fit graver en ta- blature allemande, il a encore fait imprimer , en i643 , un ouvrage in - 4"^ , qu'il dédia an magistrat d'Ulm , et qui porte pour titre Ma- sica calechetica , oder catechismiis auf die ô kauptstuche desselben 'géricfiteï , wahisy" hochzvx'éen ge- î,œnge , vor und nach dem esscn » sanijiit eitieni inorge n-und abtnd san^cn von F> sUnifnen und einein generalbass. Voy. Walthcr. KIING ( CHAnrES ) , musTcipTi et composilf-ur anglnis , fut bachtlier tn inusiqup à Oxiord . vt -vicaire à 1 egiise de Saint Paul à Londres, II fut élevé dats lé choeur de cette enlise par le docleut Blow . Il obtint en- suite la plaCo d'organiste dans une * autre église. Il est mort le 17 mars 1745. Il a composé quelques motets et plusieurs cantiques. Voy. Haw- kins. KING ( RoBEKT ) , composifrur an-iais et musicien à la chapelle du roi Guillaume, à Londres, fur, êh i6g6 , crcii bachelier en musique à Cf^mhridge. On a de lui plusieurs tnorccaux pour le chant. KÎKG ( William ) , organiste et conijiosiieur au nouveau collège d'Oxibrd. Il à été iuiprimé, de sa composition , poésies et chansons de différent» s espèces pour le lliéorhe, le clavecin et la liasse, Oxford, 1688, in fol. 11 nv-'iit rédigé cet ou- vrage pour madame Cutvley. KIR.BYE ( Georges ) , musicien angl .is au commencement du dix- sepiièmc siècle, étiit alors connu à Londres c;aime un des compositeurs les plus distûigués. On trouve diifc- •rens morceaux de sa composition dans les Triomplies d'Orianè. KIRCHER ( At;iaïvase), jésuite, né àBuchow, dans la principauté de Fulde , en if)n2, ix.1l d'abord professeur à Wi- zbourg , ensuite à Avignon, et en deruior lieu à Rome, ôi!i il mourut le 3o octobre i68o , à rài^e de soixante-dix- huit ans. Il a fait imprimer à Rome, en i65o , un ouvrai^e , en deux volumes in- folio , sous le titre Dîusurgia ijel ars magna consoni et dissoni ^ avec des jdanches. Cet ouviage eut en- core deux édiiions parla suite. Il est composé de dix livres dont voici les titres : Lih. I. , Analosnicus. — • lÀl), II-, Plnlologicns Lib. III ^ Hannonicus. ' Lib. HT", Geoine— tricus, — Lib. F~, Mclothelicus. — Lib. VI , Orgariicus. - Lib. VII , Diacriiicus. — Lib. VIll , Miri- Jicus. — Lib. IX, Magicus. — Lib, Xf Analogicus. Il iraiie daijs Kl jfig cet OuTrage de : Masîca combintitô- rea , rfictorica , spfiigniica , cl/ii- ca-, pohtica , fuonarchica , àiis^ tocralica , democralica , teconô- mica, mélaphysica, hierarchiccT archetypa, etc. André Hirsch eu a donné un extrait m 1662 sous le titre : Kircherus, jesuita gennanuà germaniœ ritponalus , seu Urti's magnœ de consono et dissonô ars minor. A la fin du premier volume on trouve une chanson dont la mi/- sif|ue est de la composition du roi Louis XIII, et un air italien de rempereur Ferdinand III, D;jns un autre ouvrage , que Kir- ^ cher publia en t654 , à Rome, sous le litre De arte magnelicâ , \\ trait© aussi de la musicfue. Un troisième ouvrage, qu'il fît imprimer à Kemi»- Phonurgia , a été traduit en alle- mand par Agathon Carione. KIRCHHOF, Saxon, h ai- piste à Copenhague vers i;86, se fit enteti-^ dre -vers i 58, avec le plus grand succès, à la cour de Russie , à P'e- tersbourg. Il existe , de sa couiposi- tion^ SIX recueils pour la h^rpe, deux: vioUns et basse , et quelques solos pour la harpe , tous eu mauUs-. Cru.' KIRCHHOF (Godeproi), e'iait a iinlle vers 1762, et a fait graver \ Am.sterdara, en 175J , un A B C musical. ^ KIRCHMAÎER ( ThÉodotte ) docteur en philosophie et adjoirt de la faculté philosophique b Wit- temberg, y a'fait imprimer en 16-2" txn écrit in 4=-, intitulé Schedia<;]nk phjr.;iciini , de virihus mirandis loni consoni, en trois chap 1res dont le, premier traite De virihul mirandis toni consoni in nu vendis ajïccti bus, -elle second Jn concis tandis ac rumpendis corporibus • et le troisième In curandls morbis ' KIRCÎ-INER, chanteur à Bich. - lobe en 1770, se fit connaître à cei le époque par une année de musique d église, k grand orchestre , et /t quelques symphonies, en man'us- ''kïRKMANN a fa't graver à Londres , vers 1782 , six Icssons ou sonaies pour le claveciu, on ^, KIRMAYR, comnositeur Vrès, estime, s'est fait connaître, vers -4 J70 K I 5970, par plusieurs quatuors, quin- tettis , etc., pour le violon. KII\TVBEBGER(Jean Philippe), musicien de la princesse AmaJie de Prusse , naquit à Saalleld, en Thu- ringe, le 24 avril 1721. Après avoir appris, dans son pays natal, les premiers élémens du clavecin et du •violon , il prit des leçons sur le pre- mier de ers instrumens chez le cé- lèbre J.- P. Kfcllner , alors organiste à Graefenroda , en Thuringe. En a 788 , il se rendit à Sondershausen , où il continua son étude du violon sous la direction de Meil , musicien de chambre dans cette ville. Il pro- jQla en même teras de toutes les occa- sions pour former son goût, en fréquentant a^fc assiduité la cha- pelle du Prince, et chercha h se fa- miliaristr avec la manière de Tor- ganiste Gerber , i> wiilv'en grundsœtze zum gehrauch der har- monie ( Principes de l'usage de l'har- monie) , 1773. 4*^ L'Art de la com- position pure, second volume, pre- mière seconde et troisième partie , 1776 5*^. Grundsatze des gênerai basses aïs ersle linleti zur komposi- tion ( Principes de la basse continue comme premiers élémens de la com- position ) , avec beaucoup de plan^ ches , 1781. 6*^. Gedanhen uber die versckiedenen lehrarlen, etc. Idées sur les difféi-entes méthodes de com- positions , etc.), 178^. 7". Anlei- tung zur sing koinposilion mit oden in verschiedenen sylbenmasen ( Ins- truction pour apprendre la compo- sition du chant , etc. ^, Beilin, 1782. C'est enfin h lui qu'm doit la plupart des article? de musique con- tenus dans le premier volume de la Théorie des beaux- arts , par Sal— zer. Quanta ses ouvrages Y>^«^'q"es, on peut vf.ir le Dictionnaire de E. L. Gerber. KIRSTEN , d'abord organiste à l'éiilise réformée, et. depuis 178), k réalise du Château , h Dresde , est connu , depuis 1770 , par six trios pour clavecin , avec un violon, h l'usage des commençaus, et par diverses sonates faciles pour le cla- vecin. KITTEL ( Christoph"e) , orga- niste de la cour et compositeur à Dresde, a publié, en 1657, douze cantiqups à quatre vois , pour le clioeur de petits oicliestres, par le m:>îlre de chapelle Schiitz. KITTEL ( J. C. ) , organiste à l'église du magistral d'Krfurt, y na- quit ve«"s «724, et est mort en cette ville en 1809. Il était alors le seul élève encore vivant du grand Sébast. Bach, cl diqne sous tous les rapports de ce grand maître. Il n'a été imprimé de lui qu'un seul recueil de six sonates de diffé- rens genres pour le clavecin, qui parut en 1787 Mais on conn:^ît eu manuscrit plus de vingt musiques simples variées, plusieurs préludes et fugues, un livre de musiques sim- ples h quatre voix , et d'autres pièces pour le ch^vecin. Lorsqu'il quittai 'école de Bach, à Leipsick, il obtint la place d'orga- niste à Langensala. Ce ne fut qu'en 1756 qu'il MÎulk Erfuru K L KLtJN , joueur de flule Ifaver- sière au Concert Spiriluel de Paris, en i^bo, y a fait graver, à cette époque , trois diverlissemens pour deux violons. KLEIN, organisée de la grande éi;lise de la Haye, naquit à Ham- bourg. C'est lui qui composa la grand'.' musique, en trois parties , qni fut exécutée dans son ëi^lise le i8 s:ptembre 1788 en mémoire de la révolution. L'orchestre était com- posé de quarante chanteurs et de solfiante iiistrumens. KLEIN ( Jean- Joseph ) , avo- cat et organiste à Téglise de la ville d'Eisenberg. a publié à Géra , PU Î783, un ouvrage, in 8^ , sous le titre J^ersuch. eines lehrbuchs, etc. ( Essai d'une instruction systéma- tique de la musique pratique). En I785, il fit encore paraître Choral- huch mit eineni vorberlchle , elc* ( Livre de musique simple , avec une introduction sur ce genre de musique et-sou usage dans le service divin )* KLEINKNECHT (Jeaw), père de plusieurs musiciens de ce nom qui se sont rendus célèbres, vécut an rommencement du dernier siècle à Ulm, où il fut maître de concert < l organiste en second à la cathé- diale. KLEINKNECHT (Jean-Wolf- GAWG j , fils aîné du précédent, et maître de concert à la chapelle du margrave d'Anspach , naquit à Ulm le 17 avril 1715. Il fit ses premières études au gymnase de cette ville , et y acquit les connaissances éten- dues qu'il déploya dans la suile. Son père lui enseigna la musique, et il y fit tant de progrès qu'à Tâgtt de huit ans, il put se faire entendre sur le violon devant le duc de Wur- temberg , et à différent! s cours , o\x il fut généralement admiré. Encou- ragé par CCS premiers succès , il ré- solut de se consacrer entièrement à la musique. Le hasard favorisa ses desseins. Le duc de Wiirtemberg le nomma, en 1733, son musicien de chambre, et Tappela en celte qua- lité à sa chapelle à Sluttgard , oii'se trouvait alors , en qualité de maître de chapelle , Brescianello , un des premiers violonistes de son tems. Il lui le prenïigr oiodcU' d'après lequel le jeune Kleinknecht chercha à $• former. Après la mort du Duc , il fit des voyages à différentes cours , et ob- tint , à celte occasion , une place do violon à la chapelle d'Eiscnach. L'épouse de Frédéric, margrave de Bayrculh , ce grand protecteur des de la fête de la lïaissaace du margrave. Les agrémens qu'il. trouva dans celte cour et la faveur que lui accorda le Prince firent, qu'oubliant Eise- nach , il accepta la place de maître de concert que ce dernier lui avait offerte. Il y fit la connaissance de Fr.inçois Benda . et sa manière lui plut tellement qu'il Tadopta. Le premier enthousiasme s'étant éva;>orc, il se ressouvint du due d'Eiscnach, qui l'avait com'jlé de grâces , et il commença à se repro-» cher l'ingratitude de l'avoir quitté sans congé. Dans le dessein de répa- rer sa faute, il prétexta le désir de visiter encore pendant quelque tems les différentes académies de musi- que, et demanda sa démission. Dès qu'il l'eut obtenue, il se rendit à Eisenach pour offrir ses services à son ancien maî..re, qui i'accueilUt avec bonté. Il employa le tems qu'il y passr» (jusqu'à la mort du Duc) à cultiver de plus en plus ses talens, et v acquit tant de célébrité, qu'on avait appris à peine la mort du Duc à Bayreuth, qu'on l'invita d'y retour- ner pour rentrer dans la place de niaîlre de concert. Lors du chan- gement du gouvernement, en 1769, il passa avec les autres membres de la chapelle à Anspach, oii il jouit jusqu'à sa mort de la bienveillance du dernier margrave. Il est mort le 20 février 1781, .t l'âge desoixante^ onze ans. 11 fut musicien très-habile et maî - Ire de concert excellent. Il savait principalement saisir au ]>rpmier coup-d'œil l'idée du compositeur , qu'il exécutait ensuite avec vivacité, et avec l'exactitude la pli:S rigou- reuse dans la mesure j Pour se lairc une idée de «on habileté, il suffit de dire que liasse et Jomelli l'ont jugé dij^'titf de leurs éloges. 372 K L RLEINRNECHT ( Jacq- es-Fri> bÉRic ) , second fiJs de Jean Kleink- nrckt, djrcclonr de chapelle à la cour d^^nspacl», un des plus grands \i: luoscs sur la tlùte iraversière ijue l'Allrmagne ail produits, naquii à Ulm le 8 juin 1732. Ses nombreuses oompositions re distinguent autant par la nol>lcsse du style que par leur grande pureté. VoicS celles qui ont été gravées ; Six sonalf^s pour flûte , TSureraberg, jr7_,8- trois irios pour fliite , ibid , 1749 ; six soles pour le même instru- ment, à Londres, contre son gré 5 six sonaics , à Paris ; six solos pour violon, ibid,- six trios pour fliiie , ibid, 1767 5 un concerto double pour deux flùl«*s,, ibid > 1776. Un nombre infiniment plus grand de coucerios pt de sonates, pour toutes sor es d'inslrumcns , n'est connu qu'en manuscrit: Son frère, le maître de concert, a formé un de ses fils sur le violon , tt on peni. jnger de ses lalcns , en apprenant qu'à son re- tour de Tuniversilé de Leipsick ( en i'-88 1 , le mnrgrave le nomma , irai- gré sa jeunesse , membre de la cha- pelle d'Ans par h. KLEllNKNECHT ( J. -Etienne), troisième fils de JVan Klcinknechi, tl flnii.Ue à la chapcile de la cour à Anspach, naquit à Ulm le 17 sep- t.pibre 1731. Deux de ses fières ayant déjà embrasse la musique, son père le mit a'u gvmnase y)our étudier les sciences; mais voyanl qu'il avait un ^oiil décidé pour la musique, il finit par l'envoyer , en 1700, à Say- reu.h , auprès de ses frères. Il y rencontra Dœbbcrt, maître du Mar- grave ur la flûte, et ce fut par les îeç-.us de ce dernier, et aidé par ses Irères, qu'il acquit bientôt assez de çonnais-'^anees non -seulement pour se faire entendre, avec succès, dans les concerl5 d'amateurs de cette ville, mais aussi pour donner lui-même des leçons sur cet instrument. Le Margrave ayant établi , en 1754, une académie de musique, dans laquelle chaque amateur pou- vait se faire entendre, Kieinknecht jjrofita de cette permission pour faire connaître son talent. 11 réussit si bien , que le Margrave le reçut à sa cbafie'le, et le choisit même pour l'accompagner sur la flûte. Il fut ëès-lyrs le cojupasuon de tous les ^ voyages que ce prînce fit à ses diffe-» rentes maison de campagne. La guerre de sept ans, qui éclata quelques années après, ayant amené Gœizel, célèbre flûtiste de Dresde , à la cour de Bayreuth , Kieinknecht sut si bien captiver sa bienveillance qu'il l'honora de son amitié , et lui communiqua toutes ses connais- sances. Les leçons de ce grand vir- tuose contribuèrent h lui faire at- teindre le dernier degré de perfec- tion. Outre plusieurs voyages aux dif- férentes cours des environs, il en fit aussi un en 1766, avec Tagré- mcnt de son prince , en Saxe et en Thuringe. Ses talens lui valurent partout l'accueil le plus favorable et beaucoup de présens. On trouve . dans Meusel . Mis- OsU. artist. Inh. , douzième cahier, page 334, sa biographie, telle qu'il Fa écrite lui-même en 1782. IN'ous ne ])ouvons nous empêcher de faire remarquer l'harmonie et Vamilié de ces trois frères, qui, peridarit trenie ans , ont vécu ensemble dans la [)lus parfaite union. KLEMSTEIN, musicien à Vienne, fit graver à Linz, en 1784, 12 va- riaz. per il forte - piano secondo Varia : schœnheit gleicht dcr jun~ gen rose , nel opéra das Jrrlicht. RLIMHATH, musicien à Pari% y a fait graver, vers 1780, flecueil de petits airs pc*ir le clavecin , ""^KLIINGHAMMER (J.-C). En 1777 , avait commencé à publier , à Salzwedel , nn ouvrage périodique , sous le titre Theoretisch praktischc, gednnken ilber dieTonhunst , etc., premier cahier. Mais il n'a pas con- tinué celte entreprise. KLOB , se fit connaître, vers 1780, p«UGLIjNG, orléaniste à réijjlise de Saint-Pirrrc- et- Saint-Paul, à Danlaick ,en i'-8a-est compté parmi les meilleurs virtuoses sur leclavecin et sur l'orgue de la fin du dix-hui- tième siècle. Il a aussi composé plu- sieurs concertos pour le clavecin , dans la maruèie <'e Schobert. KLYMA ( Le Père ) , vécut, vers 1767, dans un couvent aux environs devienne, et fut très - renommé , dans celte ville , comme composi- teur. KNECHT ( Jusiiv-Hf.nri), maître d éeolc luthérien etdirecteur de musique à Eiberach , naquit dans celte ville le 3o septembre lyS». Sou père lui &0Q prçjuiei maîUe de ma- siqnc; mais, n^'ayant que des cot?- naissances très-bornées de cet art, il ne put lui donner que quelques leconsdechaniet de violon. Cramer, organiste à l'église catholique de lu même ville, lui enseigna les prin- cipes de la basse continue, dans la- quelle Knecht fît bientôt tant de progrès, qu'au bout de six mois il put se passer de rinstruclicn de son maître. A l'âge de douze ans, il fit son premier essai public dans l'art delà . composition par un opéra, intitulé Abel et Caïn. Le génie ({u'il y mon- tra éveilla ratlcntion du conseiller de cour Wieland , et lui inspira le plus vif intérêt pour le jeune compositeur. Il l'encouragea non- seulement à continuer son étude, n;ais il l'admit aussi dans sa raaisoa et lui apprit à connaître les ouvrages des grands mnîîres, ainsi (jue la' prononciation dfla langue italienne. Kiiecht se familiarisa dèslôrs ave"fc îes compositions des pn miers maî- tres , tant pour l'église c\\\e po.tr le théâtre et la chambre, et augmenta en même lems chaque jour ses con- naissances dans la théorie de la mu- sique par la lecture dts meilleurs auteurs. Il apprit aussi, sans au- cunes leçons, à jouer de la flûte, dtfc hautbois, du cor et de la trompeitoi mais la délicatesse de sa poitrine- l'obligea, quelque tems après, de renoncer à ces inslrumens. En 1708, il se rendit à l'église- collégiale d'Esslingen, et y conti- nua l'élude de la mu-sique , sous Schmidt, alors, directeur de mu- sique à cette église. Les leçons de ce dernier sur Torgue, la "lecture- des écrits de Bacîi et Je Marpur" , et principalement les compositions de Graun , qu'il y apprit à ccui- naître. lui servirent à former son goùl et à développer les talens qu'il fit briller par la suite. Après avoir demeuré trois ans à Esslingen , il se préparai-t à se- rendre à Tuniversité , lorsque Dell, directeur de musique dans sa ville natale, donna sa démission, parc* que son âge avancé l'empêchait de- contiimer ses fonctions, Kneclit â "é seulement de dix-neuf ans, se mit alors au nombre des aspirans à ceit» place, et Tobtint par l'éle^ïlion una- ïiime du maj^istrat, après ujj exame^v 374 K O clans lequel il avait pleiticmrnt sa- tisfait ses juives. On peut lire la biographie de'tail- lée de ce virtuose remarquable dans la Gazelle de Bossler , de 1790, nu- méros 6 , 7, et suiv. Pour ses ouvrap;es théoriques et pratiques , voyeï: M. Gerber. KNEFERLE. oreranisle à Eichs- tœdt en 1783, a étudié la musique h Kaples , pendant huit ans. On as- sure qu'ii est un virtuose excellent fciir le clavecin et sur le basson. KNIGGE ( Adolphe -François- Ft^t. dÉric-»Louis , baron de ) , ne à Bredenberj,' , dans le pays d'Ha- ïiovre , le 16 octobre 1752 , a f.ui graver à Francfort-sur-le-Mein , en J781 , six S0I03 pour le clavecin. KWIGHT ( RiCHAiiD ) , fut le quatrième professeur de musique au «collège de Gresliam, à Londres. KINOBLAUCH (Jean - Chris- tophe ) ,* musicien de la chambre et bassoniste du roi de Prusse , à Ber- lin, depuis 1788 , naquit à Potsdam vn I744' ^^ 1781 » il élait encore au service du margrave de Schwedf. Il s'clail fornîé sous Is célèbre Eich- Dcr , et jouait , comme solo , de son instrument avec hea^icoup d'habi- leté. KNŒBEL , célèbre musicien et compositeur , vécut à Goldberg , ■vers le milieu du seizième siècle. Ce lui lui qui instruisit le célèbre or- jj;aniste ( aveujîle ) Gaspard Krumb- horn sur la flùie , sur le violon et le clavecin. Voyez Wahrendor/f , Li<;giiitzsch merlixvurdigh. •KlNUPFER (Jean-Magnus), Gis tle Sébastien Kniipfer , fui, en der- nier lieu , compositeur de la cham- tre du prince de Saxe Zietz, et en même teras poète, jurisconsulle et aiotaire impérial. Il avait été orga- rïiiste d'abord à Jena , et ensuite à îVnrembourg. KOBELIUS ( Jean AuGusTTi^ ), receveur du prince de Saxe-Weis- senfels et directeur de chapelle, naquit à Wœhlilz, entre Halle et Jtlersebourg , le 21 février 1674. H apprit la musique, et parlieuliére- in^nt le clavecin, en 1689, chez JMicolas Braus, alors organiste de \i'le à Weissenfcls, et, après sa mort , chez Jean - Chrélieu Schiû- itTdecli.er, son successeur. Ensuite il étudia pendant trois aVis la com^ po.silion ciiez le maître de oliapelle Jean-Philippe Krieger. Enfin, il Ct un voyage à Cobourg , Erlang , Nu- remberg , Anspach , Slullgard , Augsbourg et Venise. A s-on rrtnur, il fut nommé musicien de chambre à Weissenlels. En 1712, il oblirtt la place d'organisle de la ville de Sangerhausen , d'où on l'appelln , en 1713 , à la chapelle de la Sainte- Croix de Querfurt, en qualité de directeur de chapelle. Il y resta jusqu'en 1725, oià il fut nommé à Weissenfels aux places susdites. Il y mourat le 17 août 1731. Il a donné au théâtre allemand plusieurs opéras depuis 1716 jusqu eu 1729. On a en outre de lui beaucoup de sérénades , de concertos, d'où-, verlures , de sonates , plusieurs chants d'église à un et deux cliceuis. Voy. Walther. KOBRICHT ( Jeat^ - Antoine ) , organiste à Landsberg en Bavière. Depuis 1748 jusqu'en 1767 , il fit graver, tant à Nuremberg qu'a Augs- bourg , treize ouvrages, consistant en sonates pour le clavecin , en préludes et fugues pour l'orgue , et en symphonies pour instrumens. KOCH ( Antoine - Albert ) , maître de chipelle du prince de Bernsladt au commencement du dix- huitième siècle , composa plusieurs opéras, et mourut à (Els vers 173G. KOCH ( Françoise Roman A, née GIRANECK ) , cantatrice Irès-es- timée du théâtre allemand, naquit h Dresde en 1748- Elle débuta , en 1765, au théâtre de Leipsick, comme danseuse dans la troupe de Korh, Elle épousa, dans la même année-, le maître d<;s ballets de ce nom , cjni 61 d'elle une des danseuses 1rs pl^s agréables et les plus habiles. Elle prit ensuite, en 1707 ^ des leçons de clavecin de Gerber. Le maître de chapelle Sohweitzer , à Weimar , lui enseigna , en 177T , la musique vocale 5 et c'est par ses leçons qu'elle parvint, dans l'art du chant, 2i cette perfection qu'on admira en elle pendant dix ans. En 1787, elle y avait déjà entièrement renoncé. L'art lui doit deux fils et une fille, qui se sont distingués de bonne heure , Tune comme cantatrice, elles autres comme des virtuoses très - habilM K O 375 SUT le vioion et sur le riolon- celle. KOCH (Henrt-Chrétiew ), mu- sicien de chambre du prince de Scliwarzbourg Rudolstadt , na(jtiit à Rudolstadt vers 1748. Le Prince renvoya , en 1772, à Weimar, afin d'y former son goût et de se perfec- tionner sur le violon , sous la di- rection du célèbre Gœpfert, alors maître de concert à celte cour. Il a faii imprimer en 1762, à Rudolstadt, un traité, in 8^, sous le titre Essai d'instruction {>our l'art de la com- position , qui est écrit avec beau- coup de méthode et de clarté. Le second volume de cet ouvrage pa- rut en 1787, KOCH ( Jean- Auguste-Chrfs- TOPHE ) , directeur de l'Opéra Biilfa, à Polsdam , en 1774» né à Zerbst , était non-seulement fort bon maître dechantetexcellent violoniste , mais aussi compositeur distingué pour l'opéra comique. Il a traduit on al- lemand l'opéra français le Bûcheron, musique du célèbre Philidor. Il était basse-coptre à TOpéra. KOCH (Julie-Caroline), fille du précédent, et cantatrice au grand théâtre de l'Opéra de Berlin, de- puis 1774» naquit à Hambourg, et apprit de son pèrel'art du chant. Elle chantait l'adagio et l'allégro avec une perfection égale, et touchait du forte - piano d'une manière très- agréable. Elle épousa dans la suite Verona, et mourut à Berlin le 20 juin 1783, à l'âge de vingt -cinq ans. KOCK (Henri-Christophe), a publié, en 1802, un Lexicon mu- sical, en doux volumes in-S*'. Cet ouvrage, (|ui est purement dogma- tique, a oDtenu l'estime des théori- ciens. L'auteur en a donné un abré- gé en un volume in-8'* , Leipsick , 1807. KCEHLER. Dans le recueil qui parut à Spire, en 1782, on trouve plusieurs pièces pour le chant et pour le clavecin , de sa compo- sition , qui se distinguent par un chant coulant et agréable. KCEHLER ( Georges-Frédéric), à l'occasion du Jubilé d'un chanteur, a prononcé un discours très-savant, qu'il a publié ensuite, sous le litre Eloge dc|la musique d'église KCEHLER ( JeAW-LouIS ) , or- ganiste à Weissembourg , dans Je ]\ordesau,en inSS, a fait imprimer vers celte époque , à Aug.^bourg, les deux ouvrages suivans , savoir : ^n- genehnier zeitvet treib , etc. ( Passe- tems agréable entre deux amis de la musique , consistant en 6 sonates lé- gères , et composées dans le goût lo plus nouveau , pour le violon , avec accompagnement obligé de clavecin) j et ensuite : 24 leichte und ange- nehnie , etc. ( Morceaux légers et agréables de galanterie pour la harpe , lesquels peuvent également se jouer sur le claveciu ). Le second volume de c<.l ouvrage parut ea 1760. KCËLBEL , musicien de la cour et corniste à Pélorsbourg , natif de la Bo/iême, se trouvait à cette cour en 1730 Dans la suite , il demeura pendant quelques années à Vienne, d'où il se rendit à Constantinople , avec la suite de l'ambassadeur de la Hollande , et retourna entin , en 1754, à Pétcrsbourg, et y rentra au service de l'empereur de Russie. Il employa dix années pour porter son instrument à un tel degré de perfection , qu'il put jouer dans tous les tons. Voy. M. E.-L. Ger- ber. KŒLER (David) , musicien du seizième siècle , à Zvrickau , a fait imprimer à Leipsiolc, en x554 « les Psaumes de David , mis en mu- sique , à quatre , cinq et six voix. KŒNIG ( Jean-Balthasar) , directeur de musique à Francfort- sui le-Mein y a fait imprim r , en 1738 , un cantique à Tusage des églises réformées, dont voici le titre: Hanndnischer liederschat\ , oder allgemef.nes choralbuch , etc. KCENIG ( Jean - Mathieu ) , commis à la chancellerie royale à EUrich , en Prusse , a publié » en 1782 , deux recueils de chansons aVec des mélodies j ensuite , en 1783, l'opéra Lilla , ou la Jardinière , en extrait pour le clavecin j et enfin , en 1784? six sonatines pour le cla- vecin. Il a aussi composé la musique d'un autre opéra (l'Exécution). KŒNIG ( Jean-IIlric de ). Ea dernier lieu, conseiller de cour et mr.ître des cérémonies du roi de Po- logne .à Dresde, naquitàEsslingen, çoSouabe, le 8 octobre i6d$. Après. 376 K O a\oir terminé le cours ô.e ses éludes À Stultgard et aux univorsilcs de ïubingue et d'Heidclbrrg , il de- meura pendant près de dix ans à Han)bourg , où il donna les pre- mières preuvt s de ses lalens sublimes en puësie. Dans la suite, il se rendit à Dresde, ei s'y concilia leilctneru )9 laveur du Ko) , que non - seule- ment il lui covfera successivement plusieurs charges honorables; mais qu'il lui accorda aussi des titres «le TiObiesse. 11 y est mort le i4 mars 174-}.. 11 a écrit une dissertation sur la comparaison du rhytbme dans la poésie et dans la musique, que 1 Ou jrpnve dans TAppeudice des œuvres de T> 'sser. Il aimait beaucoup la musique, çX, s^tait acquis df s connaissances olendues dans cet art pendant son î-cjour à Hambourg; et à Dresde, où rojiéra était alors au plnsJiautde £jrc de S])lcMde!ir. C'est h celle |)ré- diîeciion de Kœnig pour la mu- f^ique que l'Allemagne doit deux de ses plus grands maîires, Hasse et Graun , qu'il recommanda, comme lenors Tun à la direclion du théâtre de rOpéia, à Hambourg , et l'autre ^u théâtre de Brunswick. kœîvig8bt:rger ( R -S m a iiTAN us I , bénéuichn au couvent de Priiflinge«i , dans le pays de Muns- ter , a publié à Angsbonrg, depuis ï74o jusqu'en 1760 , vingt (]ev(x grands ouvrages pour la musique vocale et instrumentale, dont plu- sieurs coniicnnent six messes. Les autres renferment six litantrs, des psaunaes. des concertos pour l'orgue, pn Te Deutn , douze sonates con- certantes, etc. KŒNICSLCEWE , est connu, depuis 1782, par un concerto pour le clavecin, à grand orchestre , en ipanuscrit. ' KŒKBER ( Ignace ) , musicien de la chambre et cornîste du duc de Saxe Gotha , né à Mayence vers 1744' ^^^ compté parmi les plus grands virtuoses de l'Allemagne sur son instrument. Il a voyagé Jong-tems, et a resté la plupart/lu tems à Parjs. Il est vraisemblable que ce fut dans celle ville qu'il ri- valisa avec Punlo. Herr , son élève , qu'il a formé à Golha, atlestc s:es talens comme professeur, il éJaij,ausfi fomppsilçiir , et on j^ fie lui plusieurs. concertos porir deux cors, en ma* nuscrit. En 1785, il établit un ma- gasin de musique à Gotha. On assure que, depuis 1787 » il renonça au cor et clioisil le basson, sur lequel il fiarvint également à une extrême ial)i'eié. KOHAUT, excellent luthiste, attaché au service du prince de Conii , a fait jouer aux Italiens: le Serrurier, paroles de la Pi bar-» dière, en 1764^ la Bergèie des»Alpes, paroles de Marmonlel , en 1764 j Sophie ou le Mariage caché , eu KQHAIJT oM KOHOT ( Cîiar. LES ) , secrétaire tie la chancellerie de la cour de V ' nne , le plus grand luih'rtc de la (in du dix huitième siècte , publia son premier ouvrage à Leipsick, en i;f)I , sous le titre Divcrtimcnlo i per il liuto ohlig. ^ violin. e basso. Depuis , on a. encore connu dr lui , mais S(ulc- raenl en manuscrit , un concerta pour luth; douz< trios pour b môme instruincnl • douze solos pour i/lc/n, et six trios (lour violon. On croit, qu'il était (lis de Kohol, luthiste, né en B.diême , lequel fut en 1710 , à Bre^lau , le maître de Baron. liOHL, a fait graver à Paris, vers 1784, six quatuors pour cor , violon , viole et basse. KOHN ( Auguste ) , musicien de la chambre du roi de Prusse, vio-, loniste et directeur du concert des Amateurs, à Berlin , naquit »à Kœ- nishcrg , en Prusse , en 1732. Il apprit de son père les premiers élc- mens de son art , qu'il coniiiina ensuite chez un violoniste, nomtné Zacho-vv. Il vivait encore en 1790. KOLB ( Jeaîv-Baptiste ) , musi- cien à Fiuth, près Nurcjnberg, ntj à Neudellelsau , en Franconie, le 3i aoûl 1743, était élève du grand Haydn. Il a fait graver à Paris , ver» 1782, six quatuors de sa composi- tion , pour violon . On trouve encore de lui, dans le Magasin de We«;t- phalie, à Hambourg , les ouvrajresi snivans en manuscrit, savoir : can- tate j)Oar un soprano, avec inslru- mens ^ trois ariettes allemandes , pour soprauo, avec inslrumens; deux çoncerlos pour le clavecin , avec deux violons et basse; ron- deauj^ , menuttset airs, avec el sansi variîilig»s, |)ottr le claveciu el auirei% K O 377 instrumens; quintelti et trios pour hautbois, clarinelle et basson. K O L B ( P.-Carlomaiv ) , béné- dictin trAschbach , en Bavière, a fait imprimer à Augsbourg , \er5 i/So , le premier voliiaie de ses Preainbula v.'.rsat et cadentiœ , d:•• aiitrs essais lui concilicrt.ni la protection de plu- sieurs personnes de disiinction , et cntr'autres celle du maître de cha- fielJe Vincent Albrici. Ce dernier ui communiqua ses compositions et lui peruiit d'assister aux exer- cices et aux répétitions de la cha- pelle. Sa liaison avec cette famille lui procura parmi d'autres avanlages celui d'apprendre de bonne. heure la langue italiiDne, la seule qu'où parlait habituellement dans la mai- son à rassembl.'e des Etals, il le remplaça pendant toute la durée de son absence. A neuf ans, son père le conduisit à Torgau , et ensuite à Freyberg ^ où on le reçut coninic concertiste. S'y étant suffisamment préparé tant dans les sciences rjiie dans la mu- sique, il partit, en 1716, pour l'u- niversité de Leipsick, n'ayant qu'un " seul florin ( quarante- cinq sous) son de distinction , où il fut traité avec générosité. Dès qn'il fut mieux connu, il fut reçu membre de TO- péra. Les leçons qu'il donna dans beaucoup de maisons du pn mer rang, les concerts où il jouait comme premier violon , et la rdace d'orga- niste à l'églisf de Saint-Niculàs, qu'il occupa pendant le tems de l'absence de l'organiste Vetter, le firent connaître dans les environs , de sorte qu'il lut invité plusieurs fois tant à Weissenfels et Géra. a5 3S6 K qu'à Gotha et Mersebourg. En 1719, il établit à Vittemberg, un concert public , qui fut beauomip fréquenté. Ce fut aussi dans cette ville qu'il se m-tria. Après un séjour de quelques années, pendant lesquelles il avait fait un voyage en Allemagne, il fit la connaissance du conseiller des états de Wichmannshausen , c[ui le prit avec lui à Dresde, où il lui pro- cura la connaissance de Schmidt , de Heinichen , et principalement de Volumier, avec qui Kunzen se lia de ramiiié la plus étroite. Il parvint aussi à perfectionner son goût et à éiendre les connaissances dont il avait appris les élémens à Leipsick, sous la direction de Chrétien Rau *>i de Jean Ruhnau. Ces mêmes amis lui fournirent aussi l'occasion d'exé- cuter plusieurs de ses compositions pour iéglise , de §es ouvertures et de ses concertos , qui furent ap- Îdaudis au point que la Reine réso- ut de lui conférer la place de maître de chapelle. L'offre que la direction de l'Opéra de Hambourg lui fit, en 1728, de la place de compositeur auprès de ce théâtre, l'éloigna de Dresde. Il y composa, en 1724, les chœurs, les symphonies et les récitatifs, ainsi que quelques ai iettes de l'opéra Ro- mulus et Remus. L'année suivante , il y donna encore les opéras : Cri- tique du théâtre de Hambourg et Cadmus. Son engagement étant ex- piré, il employa ses loisirs à don- ner des leçons de musique dans les înaisous de quelques uns dts prin- cipaux habitans, et à composer plu- sieurs morceaux , qu'il y fit exé- cuter, et que l'on applaudit beau- coup , surtout un oratorio de la Passion. Son fils Charles- Adolphe avait Atteint dans l'intervalle l'âge de huit ans. Ses progrès étonnans dans la musique déterminèrent le père à entreprendre avec lui , en 1728 , un voyage en Angleterre et en Hol- lande. Ce dernier ne revint que l'année suivante à Hambourg , oi!i ses élèves l'attendaient avec impa- tience. En 1732, il fut appela à Lubèck , en qualité d'organiste, p'ace qu'il accepta , et dans laquelle il débuta , à Pâques 1783 , par uae .inu3ique d'iatroduction à trois u chœurs dans un oratorio Voy.E.- tri Gerber. Mattheson le compte parmi les lus grands orléanistes de son tems. t' rs renseignemens qu'il donne sui^ lui se terminant à l'an 1740, et nous n'avons pu découvrir nulle part la moindre notice ni sur les évènemens postérieurs de sa vie ni sur l'époque de sa mort. KUIMZEN ( Adolphe-Chaples, selon d'autres , Jeaw- Adolphe ), fils du précédent, et directeur de mu- sique à Lubeck, naquit à Witlem- berg le 22 septembre 1720. Les ta- lens extraordinaires qu'il montra sur le clavecin firent de lui, dés rage de huit ans , l'objet de l'admi- ration générale à Hambourg , et lui ouvrirent l'accès dans les meilleures maisons. Son père »ésolut de le mener avec lui en Hollande et en Angleterre. Ils partirent de Ham- bourg je II août 1728, et se firent présenter au roi de Dannemarck, à Aurich , où il se trouvait alors avec la Reine et le Prince héréditaire. Le monarque les accueillit de la manière la plus flatteuse et les com- bla de faveurs. Ils se firent entendre ensuite à Amsterdam, à Harlem , à la Haye, à Leyde et à Rotterdam. Le mérite du jeune virtuose trouva partout l'admiration et la récom- Ëînse qui lui étaient dues. De la oUande, ils passèrent en Angle- terre, et arrivèrent à Londres le 4 octobre de la même année. Ils rencontrèrent dans le docteur Pe- pusch un ami sincère, qui les ac- cueillit avec bonté , et les aida de tout son pouvoir. Les talens du jeune homme ne tardèrent pas à exciter à Londres, comme en Hol- lande, Tenthousiasme le plus vif et le plus général, au point que non- seulement on accourut de toutes parts à ses concerts ; mais que le savant Magnus Blase lui-même ne dédaigna pas de le chanter dans un de ses poèmes. Après un séjour de six mois à Londres , Kunzen et son fils re- vinrent à Hambourg le 7 mai 1729. C'est le dernier renseignement que nous ayons pu nous procurer sur la jeunesse de Kunzen et sur ses progrès dans l'art. On ne le re- trouve dans Thistoire de la musique ^u'fti tySo, comme maître de cha- ' p lie à ScliWPrin. C\st es taltns par une altaque d'apoplexie , qui . en 1771 ^ lui enleva lusai^e de ses mains, et l'obligea de se iaire nommer un adjoint dans la per- sonne d( son élève Kœnigslœ'W. Le s< ul (uvrage de sa composi- tion qui ail tté gravé, consiste en d(^uze onales pour le clc^\eein, op. 1. Ma s il en a laissé un grand nombre en manuscrit, qui conlienni nt, outre jdusieurs symphonies , ^ingl un concertos jxiir violons , huit con- certos pour flûte, six itle/fi pour liautbois, he. ueoup de duos pour violon , et douze sonates pour le clavecin. Parmi ses grand.s ouvrages pour la musique vocale , nous re- in rquons, enlr'autïes , un oratorio de la Pa ,sion , loralorid Die gœlt licite Bcrufung des pîaubçns Jibra- honis , et huit caniales et sérénades pour d< s (êfes parffeulières. L'ou- vrage que Cramer pnLlia en 1787 , sous le titre Flora , renier me aussi plusieurs de ses compositions, KLNZF.TN ( FRÉDÉrîc- Louis- Ëmhe), fils ilu précédent, musicucn et compos teUr d'abord à Hambourg, et depuis i 88 à Copenhague. Ses Com]>osiii()ns des cantiques de Cra- mer forment le quatrième volutne des Polyhymnia , que ce dernier fit Jiaraîire a Leipsick en 1785. Ces méU dies , au nombre de quatre- Vingt onze, sont écrites avec beau- coup de goùl. On en trouve l'ana- lyse détaillée dans le Magasin de Cramer, seconde année, p. 5o3. On annonça encore de lui u Copen— hat^ue, en 1786, Zersîreutc compo- sili'Tien fur gcsang und klavier , ainsi que lextraii pour le clavecin de son opéra Holt^er Danske , et de ses chœurs et aricti* s pour Hermann et les princes de Klopstok. KCINZEN (GoDEFnoi), musicien de chambre et bassoniste à la cha- pelle du duc de Meckkmbourg-. K U 3B7 Scbtretin , ëtait , en '7^0» depuU >ini;i ans au service de ce prince* On lestimait alors autant ])ar son habileté sur .«on insi 1 up. eni que pour ses belles composiiinrs IVous ne ci* ions de lui qu'un concerto doublé pour basson et violon , que l'ou connut , en 1762, en manuscrit. KUPPLER ( Jean-Geokges) , fabricant de f >rte pianos , élève d« Strin , s'est cial)li à Nuremberg en 1789 Voy. la Gazette de Musique, seconde année, page 271. KIJRZ ( Jean ), organiste et direct ur de nxusique à Calw , au pavs de Wiirlr mheVg^-vtrrs 1720, avait alors un ouvrage prêt à être imprimé, sous le titre CI assis pri'- ma musices , d.mt Maitbeson parle dans son Parfait Maître de cha-* ] elle. !Nous ignorons s'il a été pu- blié. Long t( ms atiparavanl il s'é- •tait fait connaîlie par un ^utrâ éerJt , qui pai ut à Tul ingne en 1681. 11 a pour litre ; Neaerfiinden& har/e y so durch ein klovier , gleich ei/iem spiiiet zu scJilagcn (Harpe dune invention nouvelle, qui se joue au moyen d'un clavier > à la ma* nière des épineltes ). KURTXINGER ( Ignace-Fkaw- çoïs-Xavier ), musicien de cour a Mergentheim, a fait graver à Au,^s- bourg,vers 1758, David et ApoUo^ iste pro/anus Parnassi , is sacef cœli ulerque rex et jubllaris ar~ chiphonascus chori , sive ^ syni- phouiœ solemnîores scd brèves à 6 , tam pro ecclesiâ quani aulâ composiiœ , op. 1. KIJSTNER , musicien de cham- bre et hautboïste à Darmsiadt en 1781 , réunissait une très -grande habileté â l'exécution la plus ex- pressive. KUSSER (Jeaw), directeur de musique à l'église de la Trinité, à Presbourg , en Hongrie , y publia en 16*^9, un ouvrage in/j^ , intitulé Concenluuni sacroruni ^ st 5 x'o— , cihus decantandoruni , op. 1. Con- \ tinens Ij. Psalmos et 7 magnifia \ caf. il serait possible, dilM.Gerber, j que ce lut le même que le célèBre ! Cousser. Voy. cet article. 25. 588 LA LAAG ( Heitri ) , organiste a ï'église de Saint - Marie , à Osna- biuck, y vivait encore en 1783, dans un âge très avancé. Les cla- ▼ecins qu'il a construit sont encore très estimés. Il a publié les ouvra,';es suivans : A nfangs grande zum kla- i/ierspielen und generalhass ( Ele'- xnens de clavecin et de basse conli- iiue), Osnabruck, 1774, in-4**, et Funfzig lieder mit inelodien fiirs idavier ( Cinquante chansons avec mélodies pour le clavecin ) , Cassel, ^777* Quavantc*trois de ces chansons sont tirées des ouvrages de Lava- ter , et sept sont des cantiques con- nus. LABARRE ( Louis Julien CAS- TELS de ) , ne" à Paris le 24 mars 37-71 , est issu d'une famille noble de Picardie Viotti fut son maître de violon. En 1791 , il se rendit à ÎNaples , où il éluclia la composition à l'école de Sala, au conservatoire de la Pietà. En 1793, il rentra en France , et acheva de se perfection- ner par les conseils de M. Méhul. Après avoir été deux ans premier violon du Théâtre de Molière , il passa à l'Académie Impériale de musique , par le concours qui eut lieu , au Conservatoire de France , le 5 pluviôse an 9. On connaît de ce compositeur les ouvrages suivans : trois œuvres de duos pour le violon ; deux recueils de romances 5 une scène des adieux du Cid à Chimène ; des caprices et airs variés pour le violon. En Tan 6 , M. de Labarre fit jouer, au Théâtre de Molière , les Epoux de seize ans , ou Auguste et Ma- rianne, opéra en un acte. Le poëaae parut froid , et la pièce n'eut que trois représentations. LABARRE ( Michel de) , com- positeur et célèbre flùliste , né à Paris vers 1680, et mort dans ïa même ville vers 1744 ' donna à l'O- péra f en 1700 . le Triomphe des Arts, paroles de Lamottej et, en 1705 , la Vénitienne , paroles du même. Il a aussi donné des duos et trios pour la ilûte. LABBÉ , aîné' , et LABBÉ , ca- det , étaient tous deux joueurs de violoncelle îi l'Opéra. Le premier y entra en 1727 , et le second en 1780. Leur nom de famille était Saint - Sévin. Quoiqu'ils eussent quitté depuis long-iems l'état ec- clésiastique , le nom d^abbé leur resta, et passa même au fils de l'un d'eux. Labbé , cadet , était très- habile sur le violoncelle, et contri- bua beaucoup par son jeu à mettre hors d'usage la viola da gamba. LABBE, fils, célèbre joueur de violon, s'est appliqué surtout à l'ac- compagnement de la voix et du cla- vecin. Il serait devenu un des pre- miers artistes de son siècle, s'il avait su rendre l'expression qu'exige la sonate, et surtout Tadagio. Il s'est fait connaître , comme compositeur, par huit oeuvres de violon. Il a aussi publié, en 177a, un ouvrage, inli-- tulé Principes de violon. LABORDE ( Alexandre de) , a publié, en 1806, une Lettre à ma- dame de Genlis sur les sons harmo- niques de la harpe. L'auteur pré- tend que M. Casimir Béeclcer a re- nouvelé des Grecs les sons harmo- niques qu'il fait entendre sur la barpej ce qui est réfuté victorieu- sement par les divers écrits dans lesquels les anciens parlent de la musique et des inslruraens. LABORDE ( Le P. de ) , a fait un clavecin chromatique sur lequel l'abbé Roussier a publié un Mémoire en 1782. Voy. le Journal desSavans, in-4^ , 1782, p. aSa. LABORDE (Jean-Benjamin), né à Paris, le 5 septembre 1734, d'une famille très* riche, reçut une éducation très-brillante. Il eut pour maître de violon le célèbre Dau- vejgne, et Rameau lui enseigna la composition. Destiné pour la finance, son in- clination le porta à la cour , où , de premier valet de chambre de Louis XV , il devint en peu de tems le confident et le favori de ce prince, dont les bienfaits le mirent en état de faire face aux prodîgalite's où l'entraînaient un genre de vie très- dissipée et sa facilité naturelle. Il avait néanmoins, durant ce tems même , cultivé la musique avec plus d'ardeur que d'application j et , dès lySS, il avait donné l'opéra comique : Gilles garçon peintre, qui fut très» bien accueilli, et qui fut suivi d'un grand nombre d'autres dont quel- ques-uns obtinrent du succès. A la mort de Louis XV , arrivée en mai 1774, il quitta la cour, se maria , et commença à mener une vie plus tranquille et plus sérieuse. Il rentra dans la compagnie des fermiers - généraux j dont il avait déjà fait partie plusieurs années au- paravant, se livra à des études en divers genres 5 et , en 1780, il pu- blia son Essai sur la musique an- cienne et moderne, quatre volumes in-4**, avec figures. Cet ouvrage fut elabli avec beaucoup do luxe , mais il s'en faut bien que 1-e mérite ré- ponde aux dépenses dont il a été l'objet. Si l'on excepte les gravures , qui sont assez soignées , et aux- quelles on peut même reprocher d^être infectées du mauvais gotit qui, à cette époque , déishonorait en France tous les arts de dessin , le reste de Touvra^ïe ne mérite aucune considération. L'auteur ne s'est pro- posé aucun but , n'a suivi aucun plan. Ce sont des pièces de rapport échappées à vingt mains différentes, composées dans des opinions sou- "vent contradictoires, marquées la plupart au coin de l'esprit de parti, manquant de solidité dans la doc- trine , et souvent même dépourvues de style. Enfin, les soins les plus indispensables semblent même avoir manqué à cet ouvrage, qui est d'une incorrection excessive, surtout dans les dates, les noms propres et les citations, et qui, par là , atteste la légèreté avec laquelle travaillait son auteur. Laborde a fait de même imprimer k grand frais beaucoup d^autres ou- Trages aussi vicieux pour le fond que pour la forme, et l'on ne saurait trop regretter qu'avec autant de z;èle et une fortune aussi considérable , il n'ait pas evi , en général , pl*s de discernement, plus d'application, et qu'il ait presque toujours choisi pour collaborateurs de^ gens beau- LA 38ç> co»p plus incapables , et tout aussi inattentifs que lui. La révolution française entraîna la ruine de Laborde: exposé, comme ancien fermier-général , aux pour- suites des révolutionnaires, il s'était retiré dans le département de la Seine-Inférieure, et y vivait oublie â la faveur de la ressemblance de nom qu'il avait avec Laborde le banquier de la cour, et un autre Laborde, fermier - général comme- lui, lorsqu'une indiscrétion t-chap- pée k^ une personne qui lui appar-». tenait de très -prés, découvrit son existence et sa retraite. Ramené à Paris , et mis en prison , il eut l'imprudence, malgré les instances, de ses amis , de presser son juge- ment: il périt le 4 thermidor an II (le 20 juillet 1794), cinq jours avant la chute des tyrans. Nous avons jwgé Laborde comme écrivain sur la musique. 11 était plus estimable comme compositeur, quoiqu'il n'eût pas des connaissances très-profondes dans la composition , quoiqu'il appartint à une très-mau- vaise école, et qu'il ait tra\'aillé à l'époque ou le goût en musique , et dan? tous les arts en général, a été détestable en France. Il avait de l'imagination et un goût naturel , qui a souvent triomphé des circons- tances désavantageuses où il s'est trouvé. Il y a de lui de fort jolies, chansons , telle est celle P^ois -tu ces coteaux se noircir,- celle qui a pour refrain L' amour me fait , belle brunette / celle Jupiter un jour en fureur, et beaucoup d^autres. La- borde aimait beaucoup sa musique,^ et convenait qu'aucune autre ne lui faisait autant de plaisir, ir était sur ce point inconséquent comme sur tout le reste. On trouve à la tête du Voyage eu Afrique , de Saugnier , publié à Paris en 1799, une notice sur lui fort détaillée , mais assez ridicule- ment écrite ; le lecteur pourra la, consulter. M. Gerber a fait sur cet auteur une cumulalion d'erreurs , qu'il est. à propos de relever ici : il regarde Laborde compositeur d'opéras , e% Laborde auteur de l'Essai sur la mu- sique comme deux anteur-s différens. Cette méprise est pardonnable à queK ques égards 5 mais en voici une qui L A § 3 0,0 Easse toute mesure. A rariicle de labotde ( omposiirur,il plare Gilles garçon peiulie au nombre H • srs opéras^ puis, â lailiclc de Gilbs, jl dil : M. Gilles, inuicUn de Paris , a fait jouer en celte ville le Garçon peintre, tl<^- On croit «nlendr*- le siniir de Lafoniaine , j qui prend le P>rée pour un nom d'homme ; mais ce cjue l'on ne peut ; croire, en Toyani une erreui et une conira'licliou de celle force, c'est que MGerber soii seul auteur de , son, Lexique 5 et l'on a lieu de pen- | ser qu'il est 1 t>uvrage de plusieurs 1 personnes , qui ne se sont jamais communiqué leurs travaux respic- lifs , et qu'il n'a point éié imprimé ar M. Breiikopf seul , mais dans iversps imrimeries, et revu p-r des proies diffère us. LABRUÈRE (Charles AwTOTNE LECLERC de 1, mort en i7.'»4 j « lâge de irenle neuf ans , esi .«-urlout célèbie par-son opéra de Dardanus, inis en musique d'abord par Rameau, et relouclié ensuite par Sacchini, La- harpe sNsl plu à détailler les beautés poétiques de cet opéra. Voy. Cours •de Littérature, tome XIL LACASSAGINE ( L'abbé de ) , a publié, à Paris, les ouvrages sui- Tans : Traité ^éuéral des élémens du chant, 1766, in 8" ; L'uni cleffier musical , pour servir de supplément au ïraiié général , elc.^ Recueil de fables mises en musique, 1754» Voy. l'arlicie Pascal Boyer. LACÉPÈDE ( M. le comte B.-G.- Et. de), grand chancelier de la Légion d'honneur el membre de rinstitut, est ué à Aven en 1 n56. n publia à Paris, en 177H, dessym phonics à grand orchestre et des symphonies concertâmes. En 1785, parut sa Poétique de la musique , en deux volumes in-8*. L'auteur y applique ses préceptes à ses propres opéras , qui , malheureusement pour îes lecteurs, son! encore dans son porte feuille. Il aurait été réellement utile aux jeunes compositeurs , en prenant ses exemples dans les ou- vrages de l'immortel Gluck, Outre plusieurs grands opéras , dont trois ont été versiGés par M. Pagancl , on connaît de M dé Lacépède quarantç sextuors manuscrits , qui ont été f xçcvités avec succès dans plusieurs conceris , ■notamment aux séancet publiques de la société philolhec- nique et chez M. Davaux. LACHABEAÎJSSIÈRE (Ange- Etienne ^AvifR de "> , auteur de rilusieuis ouvrages d'ainati(|ues e^ yriijUfS , est né à P-riseï 1753. Il a fait avec Dalayae Its opteras co- miques suiv ns : 1 Eclipse totale, eu I 81 ; le Corsaire, en i^ô.'i, Azémia, en 1787, ulisian (u 1807. Avec M. l abre. il a fait l'Embarras du choix Cl C'folirte deLicliiGflc. M. df Ladiabeaus.sic'rt; est un^ littérateur très iiisiru 1. Il ?chève en ce moiuent une traduction en prose de l'Enéide, ténélon en avait fait une , qui malbi ureusement est per- due. On n'a conseivéqu'u e partie de sa traduction en pro-e de l'Odys- sée. V<'y. le tome VI de sesCJËuvres oomplites (édition de Didot, gvo- lum in 4* ). * LACH AINTRIE ( Mademoiselle), une des premières virtuoses de Paris sur I orgue et le forte piano , vers 1770, Y a fa l graver deux concertos pour le clavecin , avcc accompagne- ment. LACHNITH ( Louis-ViNCEsLAs), né à Prague en i 56 , a d'abord été maître de la musique et des spec-. lacies de» ducs ré.i comme p emier cor, et joua plusituis fois au Con- cert Spirituel av- c succès. Il Ira» vailla à se perfectionner sur cet instrument sous M. Rodo'phe. Des raisons de sanlé l'ont ensuite oblip;é de le quitter. II eut pour maîlie de composition le célèbre Philidor. M.Lachnith a partagé son tems entre l'enseignement et la composi- tion. Il a formé un grand nombre d'élè^ eet produit beaucoup d'ouvra- ges. CeuX' ci consistent en 1**. Una Méthode dB doigté pour le forte- piano , qu'il a conjposéo a\ec M. Adam, et que le Conservatoire a adoptée. Il y a ensuite ajouté deux parties, 2*. Dix huit œuvres de mu- sique, telles que symphonies, qua» tuors , concerlos, sonat s pour lo piano et pour la harpe, et une granMe quantité de musique arran- gée. 3*^. Ouvrages dramatique , sa- voir : l'Heureuse Réconciliation (aux Italiens) j TAnliquaire (a^ ihéàirt L A Soi éé Monsieur) ; le Mauvais Fils (au théâtre Montansier). 4'*. Ouvrages dramatiques arrangés pour l'Acadé- mie Impériale, savoir : les Mystères d'Isis , d'après les airs de la Flûte enchantée, de Mozart , auxquels il a ajouté des récitatifs (i) ; l'oratorio de Saiil, pasticcio formé de chef- d'œuvres des plus grands maîtres j qu'il imagina pour remplacer les concerts spirituels , enfin , la prise de Jéricho, du même genre. Dans ces deux oratorios , il a eu M. Kal- brenner , père, pour collaborateur. M, Lachnith a en manuscrit : \^ . Les Fêles Lacédémonfennes , opéra en trois actes j paroles de M. Santerre. i^ . lin œuvre de sym- £hanies , exécuté aux concerts de la ogft Olympique. 3*^. Un œuvre de quatuors pour le violon. LACOMBE , avocat, beau-père du célèbre Grélry, a écrit, avec autant de justesse que d'élégance, sur les arts et la littérature. Il a publié , à Paris , îe Spectacle des beaux-arts, un volume in-12 , et le Dictionnaire portatif des beaux arts, «n volume in 12. Dans ce df-mier ouvrage ,' on trouve des notices sur plusieurs musiciens^ et, dans l'autre, des observations judicieuses sur la musique. LACROIX (Antoine -Philippe de), a publié à Lyon, en 1694, in-12, l'Art de la pov-sie française et latine, avec une iJéf. de la musique sous une nouvelle méthode, LACROIX (R ) , musicien fran- çais, a fait graver à Paris , vers Î783 , six sonates en symphonies pour le clavecin , avec accompagne- ment de violon , œuvre i. LADURNER ( N. ) habile pia- lî'ste ,1 et ooiupositenr instruit, a publié plusieurs compositions pour son instrument. Il à mis en musiqne quelques fragmens des Poésies Gai- liquesdeM. Baour-Lormian. M. La- durner réussit principalement dans le genre sorabreet pathétique. On lui doit d'excellens élèves, tels que made- moiselle Pingenet eiM* Boëly , qui [; vient de publier son ptfniier teuvfe ^ dédié à son maître. M. Ladurner a donné quelques opéras au théâtre Feydeau. LADURNER (Madame), épouse du précédent, était connue, avant son mariage , sous le nom de ma-< demoiselle Lajonchère. Elève da célèbre Mestrino , elle a brillé , comme violoniste, dans plusieurs concerts publics. Tous les mercredis elle donne chez elle des concerts varticuliers, et joue le premier vio- on avec autant de précision que da goût. LAETA (FuLviE, eiMELAivTHo, ou NiGELLi ) , sœurs et filles de Ju- lius Pomponius Laetus, vécurent au quinzième siècle , et furent très cé- lèbres par leurs connaissances éten»^ dues dans les langues , dans la poé- sie et dans la musique, tant vocale qu'instrumentale. On tirouve leur panégyrique, avec leurs portraits, dans Boissardi Icon. viror. illustra pag. 104. LAFFILARD , à donné , en 1710, des Principes IrèS-facile.^ , qiii con- duiront jusqu'au point de chante^ toute Sorte de musique à livre ou- vert. On y trouve la première idée du chronomètre. LAFONT ( Ch. Ph.), célèbre vio- loniste, actuellement en Russie , est né à Paris. Sa mère , sœur de Bor— theaume, lui mil l'archet dans les mains , et le premier air qu'il joua fut le menuet d'Exaudeti II eut Bertheaurne pour maître de violon , et prit des leçons de composilioa d'abord de M." Navoigille, l'aîné, et ensuite de M. Berton. Il apprit la chant de lui-même. C'est avec soU oncle Berlheaume qu'il fit son pre- mier voyage dans diverses parties de l'Europe. En 1794 , M. Garât le présenta au public comme chantenr. Il brilla ensuite, comme violoniste, aux concers de l'Opéra et de la salle Olympique. Nous Connaissons de lui trois concertos de violon, dont un est gravé chez M. Auguste Leduc. Nul violoniste n'a porté plui*^ (i) M. lachnith a fait aussi l'air de Bocchons (Soyet sensibles) auquel celui ai Mozart sert «'accompagnement, et qui est r«pété dans trois couplets, avec le chœur péras de Parme et de Venise. Il quitta Parme comblé des bien- faits de rinfant, et retourna à Pa- doue auprès de Tartini, dont il fut reçu avec tendresse , et dont il sui- Tit encore les savantes leçons jus- qu'en T'jrGg. M.Lahoussayea conduit les plus fameux orchestres d'Iralie, d'Angleterre et de France. Au bruit des succès de son élève , Tartini disait avec satisfaction : Je n'en suis pas surpris , j'ai toujours dit aue mon élève Pietro serait un jour 1^ A. TEBEEUR DES VIOLONS. Après être resté quinze ans en Italie, M. Laboussaye se rendit à Londres, en 1769, avec P. Gu— glielmi , et , après un séjour de trois ans, il revint à Paris. 11 fut alors nommé chef d'orchestre du Concert Spirituel et de la Comédie italienne. En 1789, il sue é«laà Mestrino , en qualité de chef d'orchestre du théâ- tre de Monsieur y et ensuite du théâtre Feydeau. On sait que lors de la création du Conservatoire de Musique, il était professeur de pre- mière classe , et qu'il fut depuis supprimé , sans respect pour son âge, son mérite et quarante ans de service. Enfin, M. Lahoussaye, père et ayeul d'une nombreuse famille, consacre les restes d'un grand talent, dont la tradition se perd tous les jours , à une société choisie de vrais amis qui sait l'apprécier , et s'éton- ne qu'il n'ait pas encore reçu une pension méritée à tant de titres. ^ M. Lahoussaye n'a publié à Paris qu'un œuvre de sonates pour le vio- lon. Il en a sept à huit œuvres en manuscrit, ainsi que trois œuvres de duos et une douzaine de concer- tos pour l'église. LAlNÉ (Etientve) , qui remplit les rôles de premiers à l'Académie de Musique , est né à Vaugirard Il était très- jeune encore quand M.Berlon, directeur de l'Opéra, ap- prenant qu'il annonçait de grandes dispositions pour la musique, le Tint chercher lui-même chez ses parens , et le fit étudier dans les écoles de ce tems-là. M. Laine, à l'âge de quatorze ans , débuta à l'Académie de Musique , dans un des petit» actes goqqu^ sous le nom âefragmefîs : c'e'tait en 1770» ^P^' que du mariage du Dauphin , Il J a environ quarante ans que M. Lai- né est attaché à l'Acadéu.ie de Mu- sique; et pendant ce long intervalle de tems , son service n'a souflerl au- cune interruption. lia créé un grand nombre de rôles, auxquels il a su im- primer un cachet dramatique , ainsi que madame Saint Huberiy. Sous le rapport musical , M. Laine est plu- tôt l'élève de la nature que de Fart; mais, sous celui de l'action , on re- connaît qu'il a pris ses modèles au Théâtre Français, et qu'il s'est for- mé surtout d'après Lekain. T\ul ac- teur ne possède une chaleur aussi pénétrante et plus capable d'échauf- fer la scène. Cet artiste estimable fut très-lié avec Sacchini , qui, sans lui, n'eût peut être pas travaillé pour l'A- cadémie de Musique , et qui lui con- fia les premiers rôlesdeses opéras. LAITNEZ ( Alexandbe) , poëie français, né à Chimay, mort ^ Paris le t8 avril 1710, est aussi connu par ses bons mois que par ses pièces anacréoniiques. La plupart de ces dernières ont été mises en musique par Moreau , premier au- teur delà musique des chœurs d'Es- ther et d'Athalie, tragédie de Ra- cine. Laincz a fait aussi une cantate, intitulée :1e tombeau de Lambert, musicien. LAIRET ( Mademoiselle ), était, vers 17845 organiste de l'église de Sainte Croix, en la cité, à Paris , et maîtresse de clavecin. LALANDE ( Michel - Rtchab» de ), surintendant delà musique du Roi , naquit à Paris le i5 décembre 1657. Placé comme enfant de chœur à l'église de Saint Gcrriiain l'Auxer- rois, il apprit non - seiiFment la musique, mais encore toutes sorte» d'inslrumens , et surtout le violon. Il s'attacha aussi avec succès à l'or- gue et au clavecin , et se vit orga- niste en même tems de quatre églises dans Paris. M, le maréchal de IVoailles ayant parlé de lui* au Roi , ce prince le choisit pour montrer le clavecin aux deux y>rincesses «es filles Ce fut Ik l'époque de là for- tune de Lalande. En iGS^ , le Roi le maria à Anne Rehel , fille de Jean Ferry Rebel. Peu de tems après la mort dé son épouse ( en 172a ) , L À h^ fialande reçnt du Roi le colliVr de l'ordrr de Sainl-Miche]. 11 mourut d'une fluxion dt- poitrine , le 26 juia 172^1, âi^é de soixante- sppl ans et demi , dont il rn avait employé plus de (piMranle - cinq au service de Louis XIV el de Louis XV , ayant donn*' pendant cet espace de ums soixante motets à grands chœurs. Lalaiide a aussi donné la m^^^ique de Mélicerte , celle du baIN t dible que M. Lalive d'Epinay leur fils el ne- veu , qui entendait chaque jour les ineillf^i'rs virtuoses de Paris , ne pr t un goùl vil pour les arts. Son père lui fit apprendre la musi(|ue dès l'âge de sept ans. 11 y fit d*s progrès ra- pides. Il eut 1("< meilleurs maîtres de son temps : Béraut pour le haut- bois , Eckard j)oiir le clavecin , Bé rard pour le violoncelle . et ensuite Duporl. Il s'af>pliqui principale- ment à connaître à fonds la musi- que , et sur-tout l'accompagnt'ment du clavecin. Il n'a jamais été bien fort sur aucun instrument ; cepen- dant il fait toujours sa partie dans |«s concerts , tant sur le i'grle-piauQi que sur la basse, Talto, et princi- palement sur la contre basse, soa mstrumfnl de jtrédlection. Son à- plonib dans la mesure lui tient lieu d'exécution. Dans toutes les circons- tances do sa vie , il a toujours cul- tivé ce labnt pour son amusement. En Basse-lNavare , où il était con- > seiller au parleme t j à Paris, où il a été inouS'|ueiair<'-gris ; au régi- ment dt' Schomberg (dragons ) , où il a Servi quelque années. 11 a com- pos- diffen ns morceaux , exécutés en société, dans les con' er; s, comme ari' ttes , trios pour violon, alto et violoncelle j q. atuors pour cor , flùt<> , violoi et basse ; plusieurs piè- ces d'harmonie militaire 5 six séréna- des pour dtux hautbois, deux clari- nettes , deux cors et deux bassons j un petit opéra , joué en société ; le Tonnelier . remis en mu'^iquej qua- tre messes à quaire voix et grand chœur , arrangéts sur l-^s plus beSux opéras de Sacchini , Piccini , etc.; enfin beaucoup de romances. Retiré et marié Fribonrg avec une des nièces de feu le général de Boccard, depuis 1775 , c'est ce dernier genre qu'il a principalement adopté ; il eu a plusieurs recueils manuscrits. Il n'a jamais rien voulu publier 5 ce- pendant , depuis peu , à l'instante sollicitation de quelques personnes, il a consenti à livrer à la gravure trois romances, avec accompagne- ment de forte piano ou harpe. M. Lalive d'Epinay vit présente- ment à Fri!)ourg , en Suisse, au mi- lieu de sa famille , composée d'un fils et de deux filles, qui, tous les trois, sont amateurs et cultivent » , avec leur père, l'art et le goût de la musique. LALLEMANT , docteur en me* decine el age 879, de canlicis Psal- terio vindobl subuexis. V. Gerbert, Hist. LAMBERT, abbé de Saint Berlin, .vers icg.'ï , fut un homme très-sa- vanl, , qièi cnseiiina la musique. V. Gerbert. LAMÎ'EFîT (MfCHF.L) , beau- ère île lulJy, naquii en )6io, à ivnni'e, pdiie ville du Poitou II >iul ioii jt'unc à Paris ^ et se ûi ai- | Ç mer du cardinal de Richelieu , qui se plaisait à l'entendre chanter. Il excellait sur le luth et ^ur le ihéorbe. Nommé maître de nîasique de la chambre du Roi, il devint le maître à la mode. Il avait tant d'écoliers qu'il tenait chez lui une espèce d'a- cadémie. Il mourut à Paris en 1696. Lambert est le premier en France qui débrouilla le chaos du contre- point, en formant des chants agréa- bles. Ses Brunettes devinrent des airs, quan,d il y joignit des basses harmonieuses. LAMBERT (Jean-Henri) , con- seiller d'architecture du roi de Prusse , membre de l'académie de Berlin , naquit à Lindau. En 1774, il lut , à l'académie de musique , ua mémoire sur le tempérament en musique , que l'on inséra , deux ans après, en français^ dans les nou- veaux mémoires de l'Académie. Il est mort le 25 septembre 1777. Voy. son éloge dans les mémoires de l'a- cadémie de Berlin, de 1778, où il est question de deux écrits de ce géomètre-physicien, l'un sur la vi- tesse du son , et l'autre sur lès tous des flûtes. LAMBERT ( M. ) , a publié , à Paris , plusieurs recueils de roman- ces. Son oeuvres, dédié- à^ madame de Geulis , a paru en i8o5. LAMBERT (N.) , excellent gra- veuràParis, a donné, d'après les dt-ssins originaux , les portraits de plusieurs musiciens célèbres , sur- tout de ceux qui forment la pré- cieuse collection de M. Fayolle, tels que Gorelli , Tartini , Gaviniés, Pugnani , Viotti, Cimarosa, Mes- irino , Bruni, Nardini, etc. LAMBO ( C. ), organiste à l'église de Saint Nicolas à Hambourg , pos- térieurement à 1755, fit imprimer en 1754 et 1755, un recueil diodes avec mélodies, qu'on estime beau- coup. Le second volume de cet ou- vrage ne parut qu'en 1764. LAAil, directeur à l'église prin- cipale de Rouen , fit imprimer , en I ai , à Paris, in-folio, cantates, petits motels à ijne, deux et trois voix , et un cantique nouveau à d"s cathédrales. Dans la prélace de cet ouvrage, il ti&aïuiac la manière de comjpo&er la musîqne (ÎVglise , et promot , ou- tre un grand nombre de composi- tions de ce genre , un traité sur ce sujet, dans lequel il prétend prou- ver que Torganisalion de la musique d'église en France est la meilleure , et préférable même h celle de l'Ita- lie. LAMOTTA (Martim) , sicilien de naissance, en 1610, était ténor à la chapelle pontificale, où on l'es- timait beaucoup , à cause de ses grands talens. V. Adami, Osser- vazzioni. LAMOTTE (Antoine HOU- DARÏ de ), né à Paris le 17 jan- vier 1672, mourut le 2G décembre i^Si. Depuis 1697 jusqu'en 1707, il donna ueuf grands opéras, qui réus- sirent tous ; Alcione , musique de Marais j Sémelé, musique du même j Amadis de Grèce, musique de Des- louches ; Canente , mnsique de Co- lassej Marthésie, musique de Des- touches ; Gmphale , musique du même j etc. Et en comédie-ballets ; l'Europe galante, musique de Cam- pra ; la Vénitienne , musique de La- Uarrej les Ages , non rais en mu- sique et non représentés. Lamotte est le créateur de la comédie-ballet. Sa versification est facile, élégante, et les détails en sont gracieux et pleins de finesse. LAMOTTE (François), pre- mier violon de la chapelle impé- riale à Vienne, était né dans cette ville en 1751 ( d'autres le disent Flamand ). A l'âge de douze ans, il joua devant toute la cour un con- certo de sa composition. En 1767 , l'Empertur le fit voyager. Il annon- çait dès lors ce que M. Burnev di- sait de Jui cinq ans après, au il serait un jour le premier violo- niste de l'Europe. 11 jouait des pages entières sans changer de corde. Mais rien n'éga- lait la célérité avec laquelle il exé- cutait, d'un coup d'archet , de très- lon/^s passages en staccato ,• mais il se servait alors de la sourdine. En 1739, il vint à Paris , et de là iTse rendit à Londres. Ayant fait beaucoup de dettes dans cette der- nière capitale, il fut enfermé dans la Tour. Il en fut tiré, ainsi que beaucoup d'autres, dans une émeute excitée par le lord Gordon II s'en- luit ea ïl^oUaade, où il mourut en L A 397 1781 , à Page de trente ans, et de- truisit, par sa mort prématurée, les espérances que son talent avait fait naître. Ses œuvres gravés sont : trois concertos pour le violon, Paris, 1770, et six solos pour le violon, Londres ; des airs variés pour le violon , Paris. Lamotte était surtout grand lec- teur. Un Anglais l'avait adopté par spéculation. Après lui avoir donné d'habiles maîtres, il le fit voyag r pour le faire entendre, et se rem- boursa bien au-delà de ses avances, snr le montant des recettes que le talent de Lamotte lui produisit. 11 l'obligeait, outre huit heures fixes de travail par jour, à exécuter àia première vue , tous les solos qu'il lui présentait. Cette méthode en fit un lecteur si habile, que dans la suite on ne lui montra ni concerto ni cantate , ni caprice , qu'il ne fût capable de jouer « prima ,v' stà, Dansun voyagf cju'ij fità Prague, un secrétaiie du duc de lurstem- berg, nommé Bablizeck , voulut lui tendre un piège. 11 composa pour lui un concerto très difficile en si majeur, qui comporte cinq dièzes a la clef, et ne mit les parties snr les pupitres qu'au moment de commen- cer la ritournrlle. Lamolte ne fut nullement embarrassé. Pendant l'in- troduction du concerto, il monta son violon d'un demi ton au dessus du diapazon de l'orchestre, et joua avec la plus grande aisance son concerto en ut majeur , ce qui mys- tifia passablement M. Bablizech. Jarnowick voulant un jour éprou- ver Lamotte, il lui proposa déjouer avec lui une symphonie concertante à son choix. Quel est le virtuose , lui répondit Lamotte, qui peut se distinguer par là? Je vous offre autre chose , moi : apportez un concerto de votre composition , j'en apporterai un de la mienne ,- vous jouerez le inien, et je jouerai le votre. Apparemment Jarnowick trouva la proposition un peu forte ^ elle resta sans exécution. Voy. la Correspondance des professeurs ep amateurs de musique , 1804. LAMPADIUS , chanteur à Pc- glise de Lunebourg , a publié Coni- pendium musices , Berne, i537, in- 12. Ce petit ouvrage , qui est sous la forme de dialogue , est design? 598 h A camme elatit a l'usage des commen- cans, et renferme dune niai.itie aussi exacte que prc< ise 1«'S r nies et au très pièces à grand orchestre, qui n'ont pas été imprimées. LAMPRUS, maître d Aristoxène, natif d'Erylhrûca , a Ldssé trois ou vragessur la musique. Suidas assure qu'il a écrit quatre cent cinquaale- deux ouvrages , parmi lesquels oti estime le plus ceux qui traiient de la n;usique. Ces ouviaj;»'^ , dont nous a^ons à regr< tter la perle, Irai ent 1**. des j«)U^ réputation. LANG (Jean -George ) , maître de concert de l'électeur de Trêves, àCoblenz, naquit dans la Bohême en 1724. En 1749 , il fit un voyage en Italie , et y étudia le contrepoint à Naples. On a gravé , depuis 1760 , tant à Augsbourg , Niiremberg et Offenbach , huit œuvres de sa com- position , consistant en symphonies et concertos , quatuors et trios pour le clavecin , et une fugue pour l'or- gue, à trois. L'on connaît en outra de lui plusieurs autres compositions en manuscrit, parmi lesquelles on distingue deux concertos doubles pour deîix forte-pianos. LANGDON (Richard), orga- niste à Exesler , à Londres, y fit paraître, en 1769, un ouvrage, in- titulé A third collection of cantata» and songs, with acconipanynients ( Troisième collection de cantate», et de chansons , avec accompagne- ment). LANGE ( Ernest ), membre du magistrat et juge ^ la vieille ville de Dantzick, a publié à Hambourg^ en 1760 , un ouvrage, in-8°, ayant pour titre : Die i5o Psalnien auf die bcyden evangelischen gemei- nen iibliche nielodien , in deutsche reime gebracht ( les cent cinquante Psaumes mis en vers allemands , d'après les mélodies en usage aux églises luthériennes ). LANGE ( G.- C). On connut, vers 1780, plusieurs concertos et trios de sa composition pour violon, en manuscrit, LANGE (Madame Marte -An- toinette) ,née Weber, épouse de l'acteur de ce nom, ^si connu en Allemagne vers 1784, fut première cantatrice au théâtre de la cour de Vienne. Elle était née dans cette dornièie ville. Avant de venir à Vienne , elle était au théâtre de rOoéra, à Munick, LAKGIUS (.JÉROMti.GEoncrs) , rbantt'ur à Francfort sur- ]"Oder , fut lîti des meilleurs musiciens et rompositeurs du seizième siècle. Frappé de paralysie aux pieds et fiux mains , il fut obligé de se dé- mettre de sa place , et mourut le pf e- raier mai iSSv- Walther rapporte les ouvrages qu'il a publiés. Voyez Polii Hemerolog. siles. F'ratisla— viens, p. 164. LANGLÉ ( Honoré -Fratvçots- Marie), né à Monaco en 1741 , fut envoyé à Naples , à Page de seize ans , par le prince de Monaco , pour y apprendre la composition , et en- tra au conservatoire de la Pieth , où il étudia sous Caffaro , le plus savant élève du célèbre Léo. Langlé demeura huit ans au conservatoire de la Pielà , et en devint premier maître de chapelle. Il y fit exécuter des messes et des motets, qui méri- tèrent les applaudissemens des pre- miers maîtres de Tltalie. Arrivé à Paris en 1768 , il ne tarda pas à s'y distinguer, soit au Concert Spiri- tuel, soit au Concert des Amateurs, pour lequel il composa plusieurs scènes lyriques , telles que le mo- nologue d'Alcide , celui de Sapho , la cantate de Circé , etc. C'est en 1791 que l'opéra de Corisandre fut représenté sur le théâtre de l'Aca- démie Royale de Musique. Le succès de cet ouvrage engagea Langlé à en composer d'autres, qui n'ont point été joués. Tels sont les opéras de Mahomet II , le Choix d'Alcide , Tancrède , etc. Comme théoricien , Langlé a donné successivement plusieurs trai- tés , qui lui ont fait beaucoup de réputation. En voici les litres: Traité d'harmonie et de modulation, en 1793 j Traité de la basse sous le rhant, en 1797; Traité de la fugue, rn 180© ; TNouvelle méthode pour chiffrer les accords, en 1801. A la tête des élèves de Langlé , il faut compter M. Dalayrac , qu'on 1 peut appeler le second Grétry de rOpéra- Comique. Langlé, membre et bibliothécaire du Conservataire , est mort âgé de soixante-six ans , le 20 srj)i(inbre 1807 , à sa maison de camp;ii;i e de Villiers-le-Bel. Voy. son Éloge, par M. Fayolle, dans les Quatre Saisons duPariiasse, Hiver, 1^08. • L A LATv^IÈRE (Nicolas). Veri 1645 , il fut , à Londres, maître de chapelle de Charles I-r , roi d'An gleterre, et y fut très-estimé comme compositeur. Il était en même tems peintre et graveur excellent. Il mon- rut à Londres. L'on y conserve un tableau de Vandyck , où Lanière est peint sous la figure de David jouant de la harpe. LANUSSE (M.), élève dç M. Langlé, a fait la musique de beaucoup de mélodrames, joués avec succès sur les théâtres des boule- vards. LANZETTI (LuciAVVers 1725, était cantatrice à la cour de Forence. LANZETTI ( Salvatore ) , vir- tuose sur le violoncelle, au service du roi de Sardaigne, né à Naples , fit graver à Amsterdam, en 1786, douze solos charmans pour le vio- loncelle, et y publia encore, quel- que tems après : Principes du doigté, du violoncelle pour tous les tons. LANZI ( Fkawcesco ) , était un chanteur célèbre en Italie au Gom> mencement du siècle dernier. LANZI ( Petronio ) , maître de chapelle à Bologne. En 1770, il fut élu pour^ présider au concours que les membres de la société philarmo- nique , et les compositeurs étaient en usage de donner annuellement à l'église de S, Giovanni in monte , par l'exécution de leurs composi- tions. C'était la seconde fois qu'il présidait à cette lutte; et les Kyrig et Gloria , qui furent exécutés les premiers, étaient de sa composition. Voy. les Voyages de M. Burney, tome I, page 166. LAPINHA ( JoAQuiNE ), canta- trice au théâtre italien de Lisbonne, est née au Brésil. Son teint rem- bruni, qu'elle a hérité de sa mère, ne l'empêche pas d'avoir une ligure belle et imposante. Sa voix est forte et agréable , son chant (Jps plus mé- lodieux , et son action pleine de feu et de sensibilité. Lapis ( Santo ), compositeur italien , au commencement du dix- huitième siècle, demeurait à Venise, et fut un des compositeurs qui y ■ donnèrent, en 1729 et 73o , les opéras la Gçnerositd di Tibcrio ci L A 4oi In Pedc in cîmento. En 1762, il alla à Amsterdam, où il ûl graver six duos pour le chant j des chan- sons françaises, en deu\ parties { et six trios pour violon et flufee. LAPLACK ( PiERBE-SiMON de), membre de la première classe de rinslitut, auteur de la Mécanique céleste , est compte' parmi les pre- miers géomètres de l'Europe. Il s'est beaucoup occupé de Vapplication de l'analyse à la physique. JMM. Pois- son et Biot , ont montré , suivant ridée de M. de Laplace^ sur la vitesse de la propagation du son , oii^ , si Ton fait entrer dans le cal- cul le développement de chaleur qui se fait dans chaque compression de l'air, et qui augmente l'élasticité, les résultats de la théorie peu\'ent être accordés avec les observations. Les résultais des recherches de M. Biot sur la propagation du son par. des vapeurs , prouvent l'exis- tence d'un développement de cha- leur dans la propagation du son. D'après les expériences de M. Biot , les vapeurs d'eau , d'alcool et de Féther propagent le son aussi bien que l'air. Cf s expériences constafent l'idée de M. de Laplace , que , dans la propagation du son par des flui- des expansibles , les petites compres- sions par les vibrations du corps sonore, causent un développement de chaleur qui accélère un peu la vitesse de la propagation. Voyez le Traité d'acoustique de M. Chladni, pag. 273 et 281. LARCANI , est connu , depuis jn^o, par une ariette italienne, LA.. CHER ( Madame ) , célèbre amateur sur le violon , a joué , avec succès , des concertos et des airs variés dans plusieurs concerts pu- blics. M. Barni lui a dédié le premier œuvre de quatuors qu'il a fait gra- ver à Paris. LABDEMOY ( Antoine ) , en j65t, lit imprimer, à Genève, les Psaumes de David , réduits nouvel- lement en une méthode facile pour apprf'ndre le chant ordinaire de l'é- glise. Voy. Cornel. a Beiigh. Bibl. Math. p. 176. LAPiOCHE . a rais en musique un grand nombre de chansons, en vogue à la cour de Louis XIV. LARRJVÉE (Henri), né à Lyon le 8 septembre i^Si^ entra au tliéâ- tredePOpéra en t755, le jour même de la retraite de Jcliotle. On lui a l'obligation d'avoir précipité la mar- che du récitaiif , qu'on ralentissait trop , et de l'avoir rapproché de la déclatualion et même du débit de la tragédie. Ceux qui ont joui de sss talens n'oublieroni jamais Ja ma- nière sublime avec laquelle il jouait et chmiait le rôle d'Agamemnon. II avait créé ce rôle sous les yeux de Gluck , et aidé des conseils de ce grand homme. Noblesse, dignité, énergie , voix sonore et brillante , déclamation juste et animée, telles furent les qualités qu'il posséda à un di'gé éminent, et qui le firent briller trente-deux ans sur la scène lyrique. Larrivée est mort des suites d'une paralysie , le 7 août 1802. Oa sait qu'il chantait du nez. Un jour , un piciisant du parterre, en l'enten- dant, s'écria : Voilà un nez qui a une belle voix ! LAPiRlVÉE (Madame), née Lemière , épouse di^. précédent et sœur du fameux violoniste ,. débuta, à l'Académie de Musijue en 17S0, se retira en lyôS , et reparut en 1757. Le son de sa vuix se mariait admirablement aux sons d(; la fliiie. Elle obtint la pension en 1778. LARUIC (PfERPEde) Pelrus Platensis , f'anç?»isde nation , maî- tre de chapelle à Anvers, acotnposé des messes e» des mjt'lsen i549« V.Glaréan , Iv.a^chaS. LA RUE ; Eugénie de Bpauinar- chais , épouse di- IVI. Edouard de ) , élève de M. Suibeli, est une pia- niste très djj t n^uér". Elle exécute les morceaux 1rs (dus difficiles avec autant d'r'ner^ie que de précision., LA RUE (Madame %o-t de), cé- lèbre harpisfe , a fait graver pour son instrumimlsix œuvresde sonates qui prouvent b' aucoup de talent dans la oomnosiiion. LARUETTE, né le 27 mars t^Si, débuta, en 175^, au renouvelicment de l'Opéra Comique à la foire Saint- Laurent. En 17G2, il fut reçu à la Comédie Italienne., lorsque l'Opéra- Comique fut réuni à ce théâtre , et il se relira en 1779 , après avoir fait pendant dix-sept ans , les délices du public. Il a composé j)lusieurs opé- ras, qui ont eu du succès. Il a donné à la foire : Le docteur San^^rado j riieureux Déguisement; le Médecia 16 * Xni L A d'amour 5 Tlvrognc corrige; et Gen- (1rii]oi3. A la Comédie Italienne : Le Dépil généreux ; le Guy de chêne ; et les deux Compères. LARUETTE (Madame) ^épouse du précédent , douée^par la nature d'une très-belle voix, acquit, dès l'enfance même, une réputation dans le chant. A quatorze ans , elle fut appelée au théâtre de 1 Opéra , oiî elle joua , avec le plus grand suc- cès , 1<' rôle de Ci letie , dans le De- vin du village , rôle d'autant plus difficile à rendre , qu'il est plus près de la nature. Deux ans et demi après son entrée à l'Opéra , elle débuta au théâtre de la comédie italienne , où elle fut reçue en 1^61 Elle se re- tira en 1777. LASALETTE (P. S. de), a publié à Paris , en i8o5 , une sténographie musicale , qui n'a pas eu beaucoup de succès. 11 a , en ce moment , sous presse , un ouvrage sur les divers systèmes de la musique ancienne et rnoderne , dont M. Roquefort est l'éditeur. LASALLE (Le marquis de ) , amateur , a fait la musique de TA— mant corsaire , pièce jouée à la Co- médie italienne, en 1762. LASCEL^X (Guillaume") , orga- niste de Saint-Elienne-du Mont, à Paris , est né à Poissy le .^ iévrier 1740 5 d'une honnête fam, lie , qui occupait des places dans lajudica- ture de cette ville. A dix-huit ans , il quitta Poissy , pour être organiste à Chevreus«'î , oi!i il resta jusqu'en 1762. 11 vint alors à Paris, et de- meura cinq ans chez M. Noblet , pour V apprendre la composition. En 1769, il fut reçu organiste de Saint-Etienne du-Mont et du sémi- naire de Saint-Magloire. A la mort de M. Noblet, il fut nommé orga- niste des Mathurins, et, par suite, au collège de Navarre. Voici la notice des ouvrages qu'il a publiés : en 1768 , un livre de so- nates de clavecin. En 1771 et 177^, un journal de pièces d'orgue. En i'- et un Essai sur l'art de l'orgue , qui est , en ce moment sou- mis à l'examen de la^lassedes Beaux- Arts de l'Institut. LASCARINI (Fhançois-Mar. ) , jouit, vers i65o , en Italie , de beau- coup de réputation comme chan- teur. LARCHI , célèbre chanteur ita- lien , se fit entendre, en 17 15, à Londres , et y fut universellement admiré. ^ LASSUS ( RoLAwnde), appelé par les Italiens Orlando di Lasso , né à Mons en iSao, fut d'abord enfant dft chœur dans la paroisse de Saint- Nicolas ; plus avancé en âge , il passa en Italie, demeura en Sicile , à Milan et à Naples , oi!i il fut maître de musique. A Rome, il de- vint maître de la chapelle de Saint- Jcan-de-Latran. En Angleterre, le roi Henri VIII le reçut avec hon- neur. Il fut ensuite directeur de \^ musique du duc de Ravière. Le roi de France Charles IX voulut lui donner un pareil emploi. Enfin , après avoir reçu des distinctions honorables de l'empereur Maximi- lien II, il mourut à Munich, le 3 juin iSg'j , emportant avec lui la réputation du premier musicien de l'Europe. Le magistrat de Mons lui fit ériger une statue dans l'église de Saint Nicolas. Il a publié, tant en Italie qu''en Allemagne, y\w grand nombre d'ou- vrages de sa composition , parmi lesquels les connaisseurs estiment principalement celui que son fils aîné ( Rodolphe de Lassus "i a fait paraître, après sa mort, à Munich, en 1664, sous le lilre Ma g' nu m opus luusicuin coinplectens omnes caïf tiones , qiias motetas vulgô va- cant , etc., à 2 — 12 voc. L'on con- serve encore dans les archives de musique, à Munich, un m.inuscrit précieux de ses ouvrages , orné de vignettes superbes. On trouve sa biograjjhie dans l'Almanach de mu- sique , de Forkel, de 1784, page j6i. LASTRE ( M. de ) , amateur de violoncelle, à Nismes, est UQ ex-» cvUeal accQûipasnaUwr» L A t^ASU^E (De), premier rriaître de chani des chaurs de TOpéra vers i^85, élail charge de Ja partie du • goût , de la pureté de la diciion 61 de la déclamation. 11 est mort à Paris , il y a osé, en trois actes ^ 1782. 11 a été reçu à l'Académie Ftan- çaise , à Tâge de quatre-vingts ans ^ ce qui lui a fait dire, dans son discours de réceptid^n ; il y a ùr— GEIVCE. LAURENBEP.G (Pierre) , doc- teur en médecine et professeur de poésie à Rostok. Selon le témoi- gnage que lui rend Mattheson dans son Ehrenpforle , il est le véritable auuuV de Touvrage que Sartorius publia à Hambuurii; en 1622 , sous Je litre BcUain musicale , d. i. die geschichte de^ im mnsihalfschen rciche entstandencn krieç,es. La se- conde édition de cet ouvragé parut en 16..6, et la troisième en 1629. Cet e dernière fut publiée par l'au- Irur lui-même. Dans \ Oi ganisien- probe , de Vîattheson on trouve uti extrait de cet ouvrage. LAURENTI fPiÈTKo-pAoLo) , Bolonais, a fait la musique des trois opéras iuivans : AtliUo lie^olo in 4-^ T. A AJricaf 1701 j / diporti d'Aînore in villa, 1710 j Esone ringiovenito, 1716. LAURENTI ( Laurent ) , direc- teur de musique et chanteur à la ca- thédrale de Brème , na(|uit à Hu- 6uin , vers la fin du dix-septième siècle. Il s'est fait estimer pour ses cantiques , qui parurent en 1700. LAURENTIUS (Chrétien), en dernier lieu organiste àla courd'At- tenbourg , naquit dans le comté de Tonna. Le célèbre chanteur Lau- reniius lui enseigna les premiers élémens du clavecin. Il continua ensuite, sous la direction du maître de chapelle Witten , non-seulement rétude de cet instrument , mais aussi celle de la composition. Le duc de Gotha ayant eu l'occasion de connaître ses grands talens , lui confcra, en 1722, la place d'orga- niste à la collégiale de Golh^. Il ioua aussi à la chapelle de la cour, et fut chargé , en même-teras, d'en- seigner la musique aux jeunes prin- ces. Il est mort vers 1750. Ou connaît de lui plusieurs pièces de clavecin et d'orgue, en manuscrit. LAtIRENZI (Phtliberto), donna à Ferrare , en i665 , l'opéra EsilLo d'Aniore. LAURE]>ÎZATNI CONTI ( Ma- RiATVA ) , cantatrice italienne, très- renommée au commencement du dernier siècle. LAURIETTI , fit graver , à Pa- ris , en 1780 , six quatuors pour le violon. LAUTENSACK (Paul) , orga- niste et peintre à Nuremberg , na- quit dans cette ville. Voy. Fuesli , Kunstler-Lexicon, LAVAL (De) , était compositeur de ballots du roi de France , à Pa- ris vers I754' Son fils commença , cette même année, à l'aider dans ses fonctions. L AVOYE-MIGNOT , a publié , à Paris , en 1606 , Traité de musi- que pour apprendre à composer, à plusieurs parties. LA VIT ( J.-B.-O.) , ancien élève de l'école polytechnique , auteur d'un traité complet de perspective, publié à Paris en i8o4,en deux vol. in-fol. , avoc cent dix planches , a donné, en 1808, un tableau compa- ratif du système harmonique de Py- thagore et du système des modernes. LAWES (Hewi^i), chevalier et musicien de la chamJDre de Charles I^' , roi d'Angleterre, à Londres, vers 1633. Parmi les compositions qu'il a données au théâtre , on re- marque la fameuse mascarade, Co- rnus , de Milton , qui parut en i734- Hawkins lui conteste les titres de sa gloire. LAWES (Guillaume) , frère du précédent, était, à la même époque, connu comme compositeur pour ie théâtre. Il mcmrut en i645, lors du siège de Chester Miltou célébra, dans un poëme , son talent pour la musique. LAYS (François LAY, dit), est né le 14 février lySS, à la Barihe de NesLès , ancien diocèse de Commin- ges. A l'âge de sept ans , il entra à la chapelle de Guaraison: Jelioitc avait été élevé à Bétharam ,; autre cha- pelle appartenant à la même insti- tution. (.>e$ chapelles , situées au rai- lieu des forêts, et où les voyageurs venaient chercher l'hospitalité dans les tems orageux , avaient pourtant de la musique trois fois par jour y et jamais la même. On imagine les progrès que dut y faire le jeune Lays. A dix-sept ans , il se rendit à Auch pour y laire sa philosophie, et fut en même tems nommé précep- teur des enfans du secrétaire de l'intendance. Comme il sentait le be- soin de la solitude^ il retourna àGua- rai8on,poury faire pendant diux ans un cours de théologio, et se desti- ner à rétat ecclésiastique. Il étudiait alors le traité de la grâce; mais s^ap- percevant qu'il n'avait ni -la grâce efficace ni Ta grâce suffisante, il se détermina à étudier en droit à Tou- louse. H n'y resta qu'un an. Son ta- lent, icomme chanteur, avait déjà fait beaucoup de bruit. Des cha- noines du chapitre de Saine-Etienne le prévinrent qu'on le demandait à Paris , et Lays se disposait à partir, quand on lui apprit qu'un homme, porteur d'une lettre de cachet, ve- , nait à Toulouse pour le prendre. Il }(, an -va dans la capitale au mois 1 d'août 1779. Six semaines après, il ^ débuta à l'Académie de musique. A cette époque , leé sujets ne faisaient pas leur noviciat par des rôles. On cherchait d'abord à connaître la puissance de leurs moyens. Le pu- blic était seul jury , et l'on, était di- L E 4oS ne de paraître dans un tôIc", qtiand )1 avait d'il : voilà une belle voix. Lie premifT dcJDut de Lays eut liou à la fin «Vun balltt , et il chania l'air de Berton père ; Sous les lois de l'hyiiirn quand VamoUr nous engai^e , {jin ootiitnença sa réputa- tion. Le premier rôle quSl créa tut celui du S«;i/mieur bienl'aisani. i de- puis , il se disJingna dans Ifs opéras de Gluck , de Ptccini , de Saccbini, etc. , notamrafni en jouant le rôle d'Oreste, dans iphigénie en Tauride, avec la célèbre madame Saint-Hu- berty. C'est avec la même caniairice qu'il chania plusieurs fois au con- cert spiriluel des morceaux où J*ex— pression fut portée au plus haut degié. Les amateurs l'ont souvent applaudi «lans le p^idit suuin , du t^fa^a^ de Haydn. Comme Lays avait appris la langue latine, il accentuait les paroles qu'il chantait dans la mu- sique d'église , et reraportrtit une gloire qu'il est rare de mériter au- jourd'hui, f C'tsi à Lays que Grétry dut le succès de son opéra de Panurge. Le jour même de la première représen- tation , deux in«lividus menacèrent Lays de le rouer de coups de bâton , s'il avait l'audace d'articuler une pa- role du rôle de Panurge. Le soir , il eut le courage de chanter j il fut siflé à chaque mot, et parvint à faire aller la pièce jusqu'à la fin, en al- liant la dignité qu'il devait au pu- blic avec l'amitié qu'il lavait pour l'auteur de la musique. Le succès de Panurge fut décidé à la seconde représentation , et ce^tte pièce a été jouée Six cents fois. Peu de lems après, Lays donna une preuve d'amitié à Vogel , auteur de Déraophon. On répétait cet opéra chez une duchesse, et la cabale se prononçait déjà avec •violence. La duchesse elle-même de- manda à Lavs ; Est ce que vous trouvez cela bon ? — Je suis obligé de m'y connaître , répondit-il. Un des rôles ovl Lays a pblenu le plus de succès, est sans contredit et lui d'Anacréon. Dans les six cents vers de son rôle , il a su passer par toutes les nuances de la mélodie et Ae la déclamation , jusqu'au simple débit. A la puissance des moyens Lays joint une excellente méthode. Il n'a jamais pris la manière pour de la grâce , la mignardise et l'afféterie pour de l'expression , et les convul- sions pour de l'énergie.' Quand on lui dit qu'il a bien chanté dans un opéra , il répond : En ce Cas là _, j''ai mieux accentué quà Vordinaire- Cet artiste a composé beaucoup de musique , non pour la publier , mais pour apprendre à mieux juger celle des autres et à mieux l'exécuier. Parmi les élèves qu'il a formés , ou dislingue surtout madame Chéron. LAZARI (Alberto ), a fait pa- raître , k Venise , en lôSy , un ou- vrage ayant pour titre, Gloria di f^enetia , e altre musiche d voc& sala , etc. , op. 3. Il est probable que c'pst le même que celui dont parle Walther , et qu'il cite comme ecclé- siastique et maître de jçhî»pelle à l'é-» glise II Frati y à Vemse. LAZZERINI (GusTAvo), ténor au théâtre de l'Opéra -Buffa , de Pa- ris , il y a quelques années, y bril- lait à côté de Mesdames Strina — Sacchi et Georgi Belloc. I» a publié i"^. deux œuvres d'ariettesilaliennes; 2°. une pastorah' italienne , dédiée à son ami Nitot Dufrêne , acteur de l'Opéra , qui a de«siné et gravé le portrait de G. Lazzerini. LEACH, vers 1780, fit gravera Londres un oeuvre de trios pour deux violons et basse. LEARDI ( GiusEppE ) , né à Pa- ris, était jin chanteur célèbre , à la fin du dix-septième siècle. LE AU MONT ( Le chevalier de ), officier du régiment de Neustrie. On a de lui un duo concertant pour clavecin, avec violoncelle, qu'il publia à Paris en 1786. LEBAILLY (N.), né à Caen le 4 janvier lySô , auteur d'un recueil de jolies fables , publié en 1783 , a retouché TOpéra de Corisandre , musique de Langlé. Il a fait les opéras suivans , qui sont reçus de- puis long— lems à l'Académie de Musique ; Soliman et Eronyme, ou Mahomet II , musique de Langlé ; Œnone , musique de Kalkbrenuer j et le Choix d'Alcide , mu,si(jue de Langlé. LEBAILLY-DU-ROLLET, au- teur des drames lyriques d'Iphigénie en Aulide et d'Alceste, mis en mu^ sique par Gluck , est mort à Paris en X786. C'est à lui q_ue l'on a l'obli- 4o6 L E galion (ravoir facilité à l'Orpliée al- |t»niancl les moyens d'opérer la i:é- •volulion, musicale eu t'rance. LEBEGUE, organisie do Saint IVÎeriy et ^e la Chapelle du Rpij-çst mort en i^oo.. .Son exécution , qui paraissai.t.inconcpvable , était due , dit I^ahoridfi,, à.ujie troisième main, 'd^un de ses'élèvc&, donL.il s<; servait sans q^i'on; le $nt,;iiil.co..ré3ultait un eiïet prodigieux. ^-. ' LEBER ( Henbt) i était maître do chapelle à Salzhoiirfï, î»" commen- cement du djjciliuiiipme sièclr.. LEBEtJE (Jean)', membre de l'aCatlémie des jnsçriplion's et belles- letlres, na<{uit à Auxerre en 1687, ct'monrutà Paris vu 17^)9. Ce savant artii(juaire'âf?u1)lîé plusieurs ouvra- g^es d'érùdiuhicit ", cntr'aulros , un traité historiqù%'rt*prati(|ue, sur le chant ecclésiastique , Pctris, 1741, nu vol. in-8^. C'est un livre plein de rechercbes curieuses- et instruc- tives sur celte matière. LEBLANC ( y\. Hubert ), doc- teur en droit de Paris , a publié, en i7.fO , à Amscerdam , un oMvrafîe fort bi.sarre, sous le titre de DélV-nse de la basse de viole contre les entre- prises du violon et les prétentions d4j violoncelle. Le style de l'ouvraç^e répond à la singularité du titre. On y voit que « le violon était échu w en partage aux Italiens, la flûte j) a;jx Allemands, h; clavecin aux » Au ;]ajs , et la ba«se de viole aux )j Français. Le pèra Marais avait )) établi Pempirede la basse de viole, ))■ qu'il avait, comme Simon à l'é- jj gard de celui d'Athènes, formé » d'une foule de belles y»iècfs. For- j) croy , noi^veau Sélim , l'avait >) étendu ,en subjuguant les sonates, 3> conquête prodigieuse L( s Dé- 3) caix l'avaient consolidé, du côté 3> de racconipagnement , par unq 3) façon dégagée de manier Tar- )) chet , en sorte que cet empirtv, 3) de forme triangulaire , se trouvait 3; remparé de trois côtés Mais le 3) Ciel se plaît à confondre les plus D grands projets par les plus petits 3) moyens Sultan Violon, un > avorton, un pygmée , se met en j) tête la monarchie universelle. . . . 3) 11 tient conseil f\vec ses, depx ncc- j) lytts, rncssire Clavecin èî, sire Vio- ^ lç>çijpeUe...^^ç.^t^i;^l Je irpijls , i} «' avait senti que ses corde.? étaient 5^ trop courtes et trop grosses ; il » n'(-n projette pas moins de rayer du » nombre des acteurs de la musique » la basse de viole n la û\\le , pour » régn/ r sur leurs ruines. Attaquée » la Viole , lui saut< r dessus, sultan « Violon Vrût fait volorttiers; mais " il InMait livx' r bataille Il « aborde donc hiimbhra' ni le Cla- » vécu et le Viv>1onctll,- , et leur » dît : Beaux sir en faveur j mais si vous vous as- « sociiz à moi , il ne tiendra qu'à >J.,vous de faire fortune.... Ils le re- « meroièreni affectueusement, lui » firent le compliment qu'il était » l'Alexandre desinstrumi ns mieus » que Rodi'ard celui des chats, l'At- 5J tila , le fléau do la Basse «le viole... « Le Violoncelle , qui , jusqucs-là , » élf.ii misérable, cancre, hère et » pauvre diable, dont la condiiioa » était'^e mourir de faim... «se forgs » une félicité qui le fait pleurer de >' tendresse , etc , etc. » La conduite de M. Hubert Le- blanc , d'ailleurs grand bas-violiste, était aussi singulière que ses écrits. Ayant reçu avis , un malin , au sor- tir de son lit, que 'Timprimeur «l'Amsterdam consentait à publier son manuscrit, il partitsur-le-champ en robe de chambre, en bonnet de nuit , en-pantouû de re- nommée à cause de sa grande éru- dition. Dans les DisserlaLiones phi- loloi^icO'bihliographicœ , in quihus de adornandâ Bibliothecd , etc. £LC tnusices studio , etc. , qu'il pu- blia à Nuremberg en 174^, ^^--r^ , on trouve une dissertation : De inii- sicâ , ejus/jue proprietatlbus , ori- gine , progressa, cultoribus , et stu- dio bene instituendo. Le docteur Forkel fait l'éloge de celte disserta- tion. LEGOUVÉ (GABr.îEL), célèbre auteur tragique de nos jours, a re- fait cntiérem; nt le troisième acte de l'opéra de Monlano et Stéphanie , musique de M. Berton. Il a aussi écrit , pour le même compositeur , l'opéra de Tyrtée, qui n'a pas été Teprésenlé. Voy» VarUcle Berloa. LEGRAND, musicien de Pari»? y a publié, en 1780, une ariettq ( Invocation à l'Amour ) , avec ac- comj»agnempnt de six instruraens. LEGRENZI. On a de sa com- position le psaume ï2o ( Laudate pueri Doniinuni , etc.) , à douze , qui fut conr.u , en manuscrit , vers 1750. LEGROS^ ( Joseph), né le 7 sep- tembre 173Q, à Monampteuil, vil- la.'^e du diocèse rie Laon , débuta à l'Académie de Musique le premier mars 1764, par le rôle de Titon , dans lequel ii eut le succès le plus brillant. Il consola le public de la retraite de Jéliotte. Nourri des bons principes du maître de chapelle de Laon , Legros se livra aussi à la composition. Il donna à l'Opéra un acte, qu'il avait fait en société avec Désormery, père. En 1777 1 il se chargea de l'entreprise du Concert Spirituel , et il n'épargna rien pour y attirer les plus ct'lèbres virtuoses de l'Eurone, Voy. le Suppléaient. LEHMANN ( Jean- Georges- Gottlieb) , en 1790 , était chan- teur et directeur de musique et or- ganiste à l'église de Saint-Nicolas, à Berlin 5 il naquit dans celte ville. En 1779, il jouissait de la réputa- tion d'être très-habile sur le clave- cin et Torgue, et de chanter très- agréablement. On le comptait aussi parmi les bons maîtres de chant , quoique son école ne justifiât pas I la grande opinion que l'on avait de lui à cet égard, si l'on en croit M. E.-L. Gnrber. LEHMANN ( Jean-Pierre) , or- ganistp. Vovezle suopléutent. LEHNEIS (Charle.<^.Mathîeu), maître de concert de l'électeur d© Saxe, était élève de Tarlini , et dirigea la chapelle de 'Dresde , en 1766. LEHRITTER, frère utérin de l'abbé Sterkel, et musicien de cham- bre de Tévêque de Wurzbourg, était estimé, en 1786, comme excellent violoniste. LEIGTIION (Willam), che- valier et j>ensionnaire du roi d'An- gleterre, à Londres, y fit imprimer, en 1614, «n recueil de chansons, sous le litre : Larmes ou complaintes d'âmes affligées, dans des airs et des chansons, pour la musique vo- cale et instrumenialc. .Les pièce» L E 4"i «ontenuesdans ce recueil sont toutes des meilleurs maîtres , el il semble que le seul mérite do l'e'diLeur est celui du choix, LEISRINGUIS (VoLKMAR),en dernier lieu, pasteur à Buchfarlh. Waliher cite de lui plusieurs ou- vrages de musique , auxtjuels il faut ajouter un discours, qu'il lit impri- mer en 1611, à Je'na, sous le titre Corona inusices quum ex rectissi- mis et suai/issimis ac ex musaruni cliarllatumque , etc. On assure que le style guindé dans lequel ce dis- cours est écrit est tout ce qu'on y trouve de remarquable. LÉLU ( J.-B.), eiève de Pai- siëilç , n'est connu en France que par des romances et des airs , dont les paroles lui ont été faurnics par MM. Duhos , Armand Gouffé, etc. On cite surtout la Piéle' Filiale, mise en rers par M. Constant Dubos. LEM (MlCHAJLA-IwANOWICZ 'l , inspecteur du chœur de la chapelle impe'riale à Pe'lersbourg en 1768 , avait c'té d'abord chanteur à celte même chapelle. Le chœur consistait alors en douze basse contres, treize lenors , tjpfize haute-contres, quinze discanls, et presque autant déjeunes élèves. LEM (Pierre), était premier violon et solo à la chapelle royale de Copenhague depuis i^S). Le maître de concert Hartmann fut son premier maître sur cet instrument. Le Koi !e fit ensuite voyager, afin de perfectionner son goût. Lors forza vinta dalV onore , i^oj 5 ei // trofeo delV Innocenza y 1704. Voy. Glor. dell. Pdes. LEMME ( Charles ) , était or- ganiste à ré^li«.e de Sainte-Cathe- rine vers 1780. La musique lui doit, ainsi qu'à son père , plusieurs amé- liorations du clavecin. Voy. le Dic- tionnaire de M. Gerber. LEMOYNE (Jean -Baptiste M OI]N E , di t ), fils de Louis IVI oi ne, ancien consul, naquit, le 3 avril 1751 , à Eymet , département de la Dordogne , et mourut à Paris le 3o décembre 1796. Après avoir fait ses études musicales à Périgueux , sous son oncle, maître de chapelle de la cathédrale de celle ville, il par- courut différentes provinces de France, dans plusieurs desquelles il fut chef d'orchestre des théâtres. Il se rendit en Allemagne , pour y tra- vailler à la composition sous les cé- lèbres GrauQ et K.irubcrger. Dans le cours de ses voyages eu Allema- gne, il composa plusieurs morceaux de musique de circonstance, en- tr'aulres , à feei lin, un chœur d'orage pour un ancien opéra (Toinon et Toi nette ) , qui eut le plus grand succès, et lui valut, de la part du Prince royal, le cadeau d'une su- perbe tabatière en or remplie de ducats, li fut nommé maître de mu- sique du théâtre de ce Prince , et eut l'honneur de donner quelcjucs kçons au grand Frédéiic , qui lui accordait la plus grande estime. U donna, à Vaisovie , le Bouquet de Colette , grand opéra en un acte, dans lequel madame Saini-Huberly joua pour la première fois à Varso- vie. Lemoyne enlrepril alors l'édu- cation théâtrale de cet actrice qui depuis est devenue; si célèbre à Pa- ris. Il employa près de quatre ans à la former. A son retour en France, il couiinua de lui donner ses soins. 11 fit représenter à l'Académie de musique : Electre , en trois actes , i783j Phèdre, en trois actes, 1786J INephté, en trois actes; et les Pré- tendus , en deux actes , 1789 } Louis IX , en trois actis , ainsi que les Pommiers et le Moulin , en un acte;, 1790. Depuis, il donna, au même théâtre, JVIjlthiade à Mara- thon, cl toute la Grèce. Ces divers ouvrages eurent beaucoup de suc- cès , notamment Phèdre, INephté, elles Prétendus. Lemoyne eut l'hon- neur d'être le premier auteur de- mandé par le public au théâtre de l'Opéra, à la première représenta- lion de IVepîité. Il est à remarquer que ce com- positeur est le seul artiste français dont les ouvrages se soient soutenus à côtés de cenx de Gluck, de Pic- cini , Sacchini, etc., qui ont régé- néré notre théâtre lyrique. Lemoyne donna aussi plusieurs opéras au théâtre Feydeau : Elfrida- le Petit Batelier, et le Mensonge oillcieux. En mourant, il laissa deux grands opéras, dont l'un était risle des Femmes, JSous ne devons pas ouhlier qu'il avait fait l'opéra de Nadir ou le Dormeur éveillé,, qui ne put être représenté, à cause de l'incendie des Menus , où la plus belle décoration , réservée pour cet ' ouvrage, fut consumée. L E 4i 3 LEM0Y!NE (GAiiniEL), fils du précédent, est né à Berlin le i4 oc- tobre 1772. Ce célèbre pianisie a composé plusieurs ouvrages pour le piano, et un grand nombre de ro- mances , entr'autres, le tombeau de Mjrlhé. Il n'a pas dédaigné d'écrire deux opéras comiques pour des théâtres du second ordre 5 mais il n'y a pas mis son nom , par respect pour ce- lui de son père. Il s'est fait enten- dre souvent avec succès dans le midi de la France et, à Paris, aux con- certs de ;V1. Lafont , célèbre violo-- nisie. La î^loire et l'amitié ont uni les noms de Lemoyne et de Latont , et rappellent aux amateurs les plus douces sensations musicales. LENAIN, a publié à Paris, en 17()6, des élémens de musique , etc. Cet ouvrage n'est t'ait que pour les commençans. LiiNGLOS (De), musicien de ch:xiubre de Louis XIV, roi de France , jouait de la guitare et du throrbe, et mourut en i63o. C'est le père de H célèbre INinon. LENCLOS (Mademoiselle de). Y oyez JYinon. LENDORFF , abbé à Paris , y fit graver, ju5qu"'en 1781 , quatre œu- vres, dont le dernier renferme trois quatuors pour clavecin , violon , viola et violoncelle. LENDORFFER ( Mathtas ) , musicien allemand. Il a été gravé de sa composition , à Nuremberg , vers 1 760 , Divertimenti pastorelll , con 'variaz. à cenib. solo. Il ne serait pas impossible , dit M. Gerber, que lui et le précédent fussent le même individu. LENDORMY , a publié des ob- servations sur i'alto-viole. Voyez le Mercure de France, I779> janvier, ^' LÊNGENBRUNNERUS (Jean), moine bénédictin au couvent de Te- geinsée, dans la haute Bavière , fit imprimer en iSSg, à Augsbourg,un traité, sous le ùir en Musices haud vulgare compendium , etc. LENNEP ( Joa^.-Dan. ), pro- fesseurdes Ijangues grecque et latine, €t , depuis 1761, recteur de l'uni- versité de Grœningue, était renom- mé pour son iiabileté extraordinaire sur la flulé. LINTON ( John ) , flûtiste cé- lèbre à lachapelledu roi Guillaume, à Londres, ver» 1690. Voy.Hawkins, Hist. LENZ ( J.-N.), organiste à l'église des Jésuites dfr Rotterdam , y a fait graver trois concertos pour le cla- vecin, que l'on estime beaucoup. LENZ (H.-G. ), musicien de Paris, y a publié, vers 1786, son premier œuvre , composé de troi$ sonates pour le clavecin, avec un violon. LEO ( Leowardo ) , né à Naples en 1694, est regardé comme le plus grand peintre dans son art. Oa croit qu'il étudia la musique sous Alexandre Scarlatti. Lco partage avec Logroscino , Pergolèse , et quelques autres de ses contempo- rains, l'honneur d'avoir placé Técole de Naples au-dessus de toutes celles de l'Europe pour la musique théâ- trale. Il composa aussi beaucoup de musique d'église. Pendant plusieurs années, il fut maître du Conservatoire de Saint- Onufrio , où il eut pour disciples Piccini, ïrajetta , et plusieurs autres célèbres compositeurs du dix-hui- tième siècle. Léo est le premier qui ait réussi dans ces accorapagneraens savans , qui fohl donner à l'air le nom d'-^rm a Ostinazione comme dans ce mor- ceau d'Apostolo Zeno ( Ombra di^ lefta del caro sposo ). Quoique sou génie le portât de préférence aiix compositions nobles et pathétiques, il eut aussi du succès dans le bouf- fon; et parmi ses opéras, de ce dernier genre, on cite celui qui est intitulé : // cioè ( C'est à dire ). Le 5ujct de cette petite pièce est uu homme dont le tic est d'ajouter c'est-à dire à tout ce qu'il dit, et qui pour vouloir tout expliquer , n'en est que plus obscur. C'est peut être ce qui a donné l'idée du personnage de M. Vautour , le- quel répète à chaque phrase : c'est donc pour vous dire. Léo ne vécut qus cinquante-un ans , et mourut d'apoplexie en 1745. _ Voici les titres de ses princi|Saur opéras : Cajo Gracco , 1720; 7'a- inerlano , 1722; Tiinocrate 1723; Calone in tjLlca , 1726; Argone ^ 1728; la Clemenza di Tito, ifàS ^ A\^ L E Si face , 1757; Ciro ticonosciulo , J7395 Achille in Sciro , 1740J f^o- h'gcso, 17445 Ja Comtessa deW amore e délia vlvlii. On a aussi cle lui dfux oratorios ( Sanla Llena et la Morte d' Abele). Parmi ses raorcpaux d'église, on cite surtout i-QX\ Ave maria Stella , gravé par M. Porro, et son Miserere, que M. Choron a inséré dans la collec- tion des classiques. Léo était très-attentif à rexéou- lion de sa musique. On dit que, devant faire entendre son Miserere dans la semaine sainte, il cor^roen- çail les répétitions le mercredi des cendres , et continuait ainsi tous leS jours avec la plus grande altenlion jusqu''au terme fixé. Le caractère distinctif de ce maî- tre esl ]ti grandiose. Cette qualité Lrille éminemment dans son Mise- rere , oh l'on admire une science profonde de contrepoint, une no- lilesse et une clarté de st} le , un art de conduire aussi nalurelleraent qu'habilement les imitations et les modulations, qui donnent à Técole de Napies une supéiiorité marquée sur toutes les écoles de musique. LEO (François), fut connu en Allemagne, vers 17.54, par l'inter- mèdr // Tiirco finie. LEO (Georges). On connaît de lui , depuis 1758 , un concerto pour la flûte d'amour, en manus- crit. LEO , magisler. D'après Je Trio- diuni , il fut un tles compositeurs de mélodies pour les h\mncs grec- quos^ LÉON 1er, successeur de Sixte III à la dignité pontificale, élu le 10 mai 440 ' et mort le 3o octobre 4^^! , est connu comme grand orateur. Ses ouvrages ont été imprimes d'abord en ÏG75, à Paris, en deux volumes in 4*^, et ensuite en 1700 , à Lyon, in-folio, et à Rome en 1753. Le père Martini le compte parmi les auteurs de musique. LEON VI , le Sage , empereur d'Orient , prit les rênes du gouver- Tirmenten 869, et mourut le 11 juin 911. 11 a écrit plusieurs ouvrages, dont quelques-uns ont été imprimés. Le reste se trouve encore en u^anus- crit et dispersé dans les biI>liolhè- qucs. I/abbé Gerbert compte parmi •les éciilâ de musique son Troparia codina unJecim , que l'on irbViié dans l'ouvrage intiiulé Oclo ecliô grœcoruin. \oy. Histoire de l'abbc GerJ)ert. LEON IX , pontife romain , issu de la famille des comtes de Dachs- bourg. Avant son tleciion . il por- tait le nom de Bruno et étail alors éveque deToul. Celait un des mu- siciens les plus habiles de son lems. On a de lui , outre plusieurs can- ticTues, l'Histoire du pape Grégoire, qu'il a mise en musique. Sigebert prétend que Ton peut le placer ix rôle de Grégoire' , sous le rapport des canliqufS qu'il a composés en riionueur des Saints. C'est lui qui a faU les mélodies pour les Responso' ria en l'honneur de saint Cii iaque,. de saintHjdulphe, éveque de Tièves, et de saint Olhyla V. Ceux de saint Hy hanîé dans les synagogues, où les j«re- rnières personnes de la noblesse se rendaient pour l'entendre. Les Juifs l'en chassèrent , parce qu'il avait chanté dans le Messie de Haendel et au théâtre. Les Juifs de Rerlin ne montrèrent pas la même intolé- rance rn 1786; car treize Juifs chan- tèrent lors de l'exécution du Messie dans l'église de Saint Nicolas. LEONI, premier claveciniste de Lyon vers 1770 , y demeurait déjà depuis long-tems. LEONI ( Benoît ) , fit gr?.ver à I^ondres, en 1770, Six lessonsfor th harpsichord. LEOÎNI (Léo), maître de cha- E 4îS pelle H là cathédrale de Vienne". Outre les ouvrages ciîés par Wal- ther , il a encore fait imprimer à Venise, en i6i5, in -4'^, PriniA parte delV aurea corona ingevi— mata d' armonici concerli, et, en 1608, in-4'', // primo libra de mo- tetti à Otto voci. LEONY (Pierre) , a fait gra- ver à Paris, en 1768, six trios pour le violon , op 2. LÉOPOLD I t, empereur d'Al- lemagne , né le 9 juin 1640, et moit le 5 mai 1706 , était à la fois un des clavecinistes les plus habiles, et des compositeurs les plus exercés de son tems. Il fit faire une collection des ouvrages des premiers compositeurs de son siècle , tant pour l'église que pour l'opéra. Cette collection , re- liée en parchemin, avec les armes impériales, est sans contredit la plus nombreuse et la plusJjamplète qu'il y ait en Europe. A ^aque opéra, il avait devant lui la partition, afin d'en surveiller l'exécution. Souvent même il y jouait le premier forLe- piano , et le maître de chapelle Fux était alors chargé de lui'itourner las feuillets. Fux , étonné de la grande exacti- tude qu'il mettait dans l'exécution , s'étant écrié un jour : Il est doni^ mage. Sire, que vous ne soyîei pas musicien J Léopold lui répon- dit tn souriant : Je me troupe beau- coup mieux à ma place. Comme compositeur, ce prince a donné dif- fère a les pièces pour l'église , que l'on conserve encore à Vienne. LÉOPOLD (AcfllLI.E-DANlEL), av -ugle-né , posséda des «connais- sances trèsrélendues , tant en théo- logie , en jurisprudence , en poésie eten rhétorique, que dansl'histoire, dans la géograpiiie, dans beaucoup de langues, et principalement dans la musique. Il chaulait fort bien , et jouait d'une manière distinguée de la gamba , de la flùlc et du vfoïon. Il était né à Lùbeck le n juin 1691, et mourut le 11 mars 1753. LEP^AYEN ( N. ), amateu-, élève de "J. - H. Levasseur , jotie très hic» le solo sur le violonceiie et accompagne avec beaucoup de goiàl et de précision. M. Raoul, cé- lèbre amateur violoncelliste, auteur 4i6 L E d'une ëicellenle méthode de TÏolon- celle , a dédié à son ami Lepayen un œuvre de sonates pour cci ins- trument. LTEPILEUR D'APLIGWY, a publié, en 1779, un ïiailé sur la musique et sur les moyens d'en perfectionner Texpression. C'est un ouvrage bien écrit, mais rempli de vues superficielles. LEPILEUR DE BRÉVAWNES | ( M. ) , poète , neveu du précédent , rst connu par de jolies roniances, enti'aulres celle de VAmntir caché dans une rose , dont la musique est de M. Choron. LEPORATI ( Etienne ) , com- Îiositeui d'opéras , très estimé vers e milieu du dix -huitième siècle, est connu en Allemagne par quel- ques ariettes de sa composition. LEPREUX ( L'abbé ) , maître de musique^ie la Sainte-Chapelle vers 17S5, 'wR- connu par plu^jieurs messes à grande symphonies , et par un Te Deuin exécuté en 1787. LEPRmCE, né en i733,mort en 1781 , Jilait non - seulement un excellent peintre, mais un musi- cien très-agréable. Il jouait supérieu- rement du violon. S'ét^nt embarqué en Hollande pour Saint - Péters- bourg , un corsaire anglais vint at- ' taquer le vaisseau , qui fut forcé de se rendre. Leprince se saisit de son violon , et se mit à préluder avec beaucoup de sang froid. Les corsai- res étonnés suspendirent le pillage, et lui rendirent ses effets 5 en même trms, ils le prièrent' de les faire danser. Heureusement pour les au- l es passagers, la prise fut déclarée nulle au premier port. Voy. le Né- crologe. LERICHE ( M. ), violoniste du Concert Spirituel eu 1789 , a fait graver des airs variés pour le vio- lon. LEROY ( Adrien ) , excellent luthiste , beau frère de Robert Ballard, établit le premier une im- primerie de musique. Il donna , en i583, un Traité de musique. Voyez VdiXÛcityBallard. LEROY ( Etienne), chanteur renommé sous Charles IX , faisait le rôle de Mercure dans le spec- tacle que ce t*rince fit représenter quatre jours avant la S.Barlhélemy, en 1572. LESËBERG ( Joachim ), cha- noine à la cathédrale de VVonstorp, a publié, en 1^19, un ouvrage in-4**, soûs le litre : Oreiliones de lionesto- ruin convivLOt\.rn , cum primis musicoruiu , i psiusque musiccs ju~ cuadit le et utiUlate. Hagœ Schii- raiiiburgif:oruin. LESMA ( Carlo ) , chanteur cé- lèbre de Milan , vivait vers l'an 1690. LESUEUR ( JEAN -François ) , chevalier de la légion d'honneur et directcuf de la musique de S. M. l'Empereur Napoléon, est né vers i^B*i, d'une ancienne tanaille du Comté de Ponihiu laquelle a comp- té, pendant une suite ift; siècle , plu- sieurs de ses membres qui ont mcriié des récompenses honorables par de hauts emplois, non seulement dans le militaire et la robe, mais encore dans le sacerdoce , les lettres et les arts; et dont l'un des derniers fut Eustache Lesueur, peintre illustre du siècle de Louis XIV. M. Lesueur fit ses premières étu- des musicales à la maîtrised'Amiens< Il entra bientôt après au collège de cette ville, pour achever son cours de langues anciennes et y faire sa philosophie. On rapporte qu'à Tàge de six ans et demi il sembla présager le génie qu'il a déployé dans son art. Un ré- giment passait , et la musique mili- taire se faisait entendre. L'enfant s'écria , transporté de joie : Coni* menl ! plusieurs airs à la fois ! Lesueur a été maître de chapelle de plusiieurs cathédrales de France, notamment de celle de Paris, pour laquelle il a composé un ^^rand nom- bre d'oratorios , de messes et de mo- tets. Les succès extraordinaires que ces différentes pièces de musique ont obtenu à la métropole de Paris, à la chapelle du Roi et au Concert Spi- rituel, et les opinions écrites dans les journaux par Sacchini , Piccini , Philidor et Grétry, ont placé M. Le- sueur, depuis trente ans, au premier rang des cf>mpositeurs de PEurope* Sacchini disait de lui, vers 17865 Je ne connais en Italie que deux L Ë 4l7 inaitres de chapelle capables de régulier. M. Lifbucur ctaiL alors très - jeune. Non sculemetilM. Lcsueura beau- coup ifAvaillo |K)ur Teglise, mais il a encore eniiclji la scène lyrique de cinq opéras, que Topinion publique a signales comme des ouvrages du premier ordre en ce genre. On se rappelle la lettre que Paisieil» c'cri- . \\{ a ce compositeur, en i8o5, pou;: le féliciter du succès de son o()éra dus Bardes. 1**. La Caverne, opéra en trois acles , fut représentée sur le théâtre 1 eydcau en lygS. M. Lesueur it)l^6 du;sil le premier, dans ce genre, les chœurs sjllabiques, dont Rameau a^ail donné le premier exemfde ( à l'Académie de Musique ) dans le tlîœur admirable ( Brisons tous nos Jeis, etc.) de l'opéra de Castor et Toi lux. '^*^. Paul et Virginie, autre opéra sérieux en trois acJes, fut représenté au même fhéâlre en 1794. Parmi les beautés dont cet ouvrage étincelle , on admira surlouiriiymne au soleil, qui a été répété depuis avec succès dans les concerts publics. 3»°. Télémaque, tragédie lyrique m trois actes , fut représenté au même théâtre en 1796. On remarqua dans cet ouvrage, comme dans les deux précédons, une couleur locale «.|ui transporte les auditeurs dans le lieu même où l'action est représen- iJe. 4**. Les Bardes, tragédie lyrique en cinq acles, furent représentés à j -Académie- de INIusique en i8o4- C'est au sujet de cet opéra qu'oD.s'est accordé à dire que lélévaiion et le sublime étaient le caractère de ja musique do M. Lesucur , toujours écrite avec la simplicité et le grand goût de Tanlique. ici le compositeur s'est proposé de renouveler les im — ]!ressions que ses auditeurs ont éprouvées à la lecture des œuvres d'OsSian ; et Téirangeié même de sa mélodie produit Peffet qu'il avait lien d'en attendre. [VL Lesueurafait faire un pas à Tart dans certains contrastes frappans qu'il a su em- ])runter à sa musique d'église, où. il avait eu Tidée de les employer d'a- bord. Ainsi , par exemple , dans les Bardas, deux chceurs d'un caractère différent, et n'en formitil pourtant qu'un seul , ont déjà animé séparé- ment drux scètHS précédentes , et le musicien, dans une troisième scène, a Tart de les rassembler, pour for- mer des tableaux dignes des grands pontrasles de Michel-Ange. b^. La Mort d'Adam , tragédie lyrique en trois actes, fut repré— .sentee à l'Académie de Musique en 1809. On sent combien un pareil su- jet eut offert de difficultés à un corq- jiositeur vulgaire. La seule musique (onvenable ici était celle des pre- miers hommes. Elle deAait donc respirer ce caractère de .simplic té native, dont nos mœurs et la per- fection même de l'art nous éloignent de plus en plus. M. Lesueur, qui possède un génie musical éminem- ment Biblique , traita ce sujet d'une manière sublime, et mit ainsi 1« sceau à sa réputation. On peut résumer en peu de mois les caractères distinctifs de ces cinq opéras: Dans la Caverne, la mu- sique est forte et nerveuse j dans 'i'éiémacpjie , mélodieuse et fantas- tique ; dans Paul et Virginie, fraîche et sentimentale j dans les Bardes, brillante , héroïque , et vraiment Ossianique ,• enfin , dans la Mort d'Adam, simple^ énergique et so- lennelle. he grandiose que M. Lesueur a su répandre dans tous ses ouvrages lui a mérité la faveur spéciale de l'Em- pereur, qui l'a nontimé successeur de Paisiëllo , comme directeur de sa chapelle, et qui lui a fait présent d'uae tabatière en or , portant pour exergue : L'Empereur des Fran- çais A l'auteur des Bardes. Nous ne parlerons pas ici d'une vingtaine de pièces musicales, com* me oratorios, messes et motels, que M. Lesueur a déjà composées pour la chapelle impériale , où elles pro- duisent la plys viveS"nsation chaque fois qu'on les exécute. M. Lesueur .s'est fait connaître aussi comme auteur de plusieurs éciitssnr la musique. En l'^S'] , il a publié un volume in-S'*, intitulé Exposé détaillé d'une musique, une, imiiative, et particulière à chaque solennité. Pai mi les divers suffrages es a cet ouvrage important , cvlui de M. le comte de Lacépédv' , 4i8 I. E grand écrivain et grand composi- teur lui-même, est sans doute d'un ^rand poids aux yeux des lecteurs. M. de Lacépède écrivait en lyb^ : w M. Lesueur ne s'est pas conienié » de donner une forme dramatique i) à la musique d'église , en la > composant de tableaux toujours j> analogues aux cérémonies reli— î) gieuses : il a voulu ( et ceci est 5> une idée très- belle et très-neuve ) » qu'elle présentât un caractère par- » ticulier à la fêle puur laquelle elle 3) serait composée' j afin d'y parvenir, 3) il a imaginé de placer, dans les » différens morceaux de sa musique, 3) la peinture des diverses circons— j# tances de l'Histoire sainte rappe- » lées par chaque solennité parlicu- 3) lière. Sentant d'ailleurs que si les j) tableaux offerts par la musique 3) représentent, avec force, les di- » vers sentimens et même leurs dif^ » férenies nuances , ils manquent 3) toujours de la précision nécessaire 3» pour qu'on puisse, sans un secours M étranger, reconnaître toutes les 3D inleniionsdu compositeur, il a cru i) devoir faire entendre assez souvent )) les airs sacrés qui , liés depuis long- y tems à des paroles très-connues , 3j ont acquis, pour ainsi dire , une j) expression déterminée, et peuvent » fixer les significations vagues ou V éclaircir les intentions obscures. 3i Tel est le plan de M. Lesueur. » Une TVolice sur la mélopée , la rhylhmopée, elles grands caractères de la musique ancienne, imprimée dans la traduction d'Anacréon , par M. Gail , est de M. Lesueur. Plu- sieurs écrivains périodiques , en- tr'autres, M. Ginguené, la trouvè- rent très savante , et propre à jeler un nouveau jour sur rhisloire, en- core très - obscure , de la musique des Grecs. On connaîtla lettre de M. Lesueur à son ami ( M. Guillard ) , divisée en six parties , et publiée en i8o2. Les compositeurs y ont irotwé d'excellentes vues sur l'art , et, en particulier , sur la musique scé- nique. Depuis long-leras, M, Lesueur prépare un ouvrage très - étendu , intitulé : Traité général sur le carac- tère mélodique de la musique ihéâ- irale et incitative, f^. le suppL LESUF.UR , célèbre maître de chapelle , composa une messe et une symplionie lugubre, qui fut exécu- tée à Rouen, chez les religieux de saint Dominique , le g septembre i683. LÉTENDART ( N.) , né à Paris en 1770, est regardé comme le meil- leur élève de Balbâtre sur le piano. 11 a composé des sonates et des con- certos pour son instrument; mais il n'a encore rien publié. On lui doit plusieurs élèves distingués, entr'au- tres M. Henri Karr. LETOLRNEIJR , célèbre clave- ciniste de Versailles , enseigna la musique au Dauphin et aux prin- cesses de Louis XV, et vivait encore en 1754- LELITHARD, musicien de cham- bre du margrave de Brandenbourg- Culmbach. Vers 1760, on a gravé de lui, à Erlang, quatre œuvres pour le clavecin, LEUTO (Cavalier del), célèbre organiste de Rome, Piet. Délia Valle, dans sa Dissertation ( de Musicd œtalis suce) , que l'on trouve dans les ouvrages de Doui, au tom. Il, p. 253 , parle de lui avec de grandi» éloges. Voy, Gerber , Hist. LEUTWEIN (Chrétien-Lotjis), pasteur dans le pays de Wurtem- berg , fit imprimer en 1775, à Tu- bingue , un ouvrage sous le titre T^ersuch einer ricJiligen théorie von der hibllschen vcrshunsL , etc. ( Uhéorie de la poésie de la Bible, où l'on explique la construction ex- térieure des cantiques et poèmes de la Bible , d'après le rhyihmc hébreu, ainsi que les genres de vers qui en résultent). La Gazelle de musique, seconde année , p. 820, donne en détail les matières traitées dans cet ouvrage. LEVASSEUR ( Jean-Henhi ) , dit le icune , attaché à la musiquft de S. M. l'Empereur, membre du Conservatoire et premier violoncel- liste de l'Académie de Musique , a reçu des leçons de Cupis , et des conseils de L. Duport. On doit à ce professeur d'excollens élèves , en • ir'aulres,îlMM.\'îaudiot, Dclamarre, Boulanger, IVorblin, etc. LEVASSEUR ( P/ehre - FiiAN- çoTS ) , dit Levasseur l'aîné, pour le distinguer de Levasseur , le jeune ( quoiqu'ils ne soient pas parons), I h E est né à Abbevîlle , ]e ii mars 1753. Destiné d'abord à la prêtrise, il fit les cLudcs nécessaires pour em- brasser cet état. A dix-huit ans, il entra dans la carrière musicale. Pendant trois mois seulement, il apprit de Beîleval , les principes élémentaires. Il étudia ensuite, sans j maître , la musique et le violoncelle, i C'est de tous les violoncellistes ce- lui qui, pour la qualité du son, se I rapproche le plus du célèbre L. Du- port En 1789, il joua des concertos de Duport au Concert Spirituel, et, vers le 18 fructidor an 4, il se fit entendre aux concert de Feydeau. Il est aciuellement artiste de l'or- chestre de rOpéra et de la chapelle de S. M. l'Empereur. LEVASSEUR ( Mademoiselle Rosalie ) , née à Valenciennes , jouait avec succès les rôles d Al- ceste , diphigénie , etc., vers 1777. Un jour qu'elle faisait Iphigénie en Tauride , étant à moitié ivre, ma- demoiseTle Arnould s'écria : C'est IpJiigénie en Champagne. Une au- tre fois , le parterre applaudissait sa Toix criarde , ce qui fit dire à la même mademoiselle Arnould; Elle a la uoix du peuple. LEVE. On a gravé à Paris, en 1780 , six *onates pour le clavecin , avec violon obligé. 4ïq Londres un recueil de chansons de sa composition , en deux {utits vo* lûmes. LEVRIER UECHAM-RION LEVENS, compositeur et maître de musique de la cathédrale de Bordeaux , a publié , en 1743, in 4^i Abrégé des règles de l'harmonie, pour apprendre la composition. Cet ouvrage est divisé en deux parties. La première concerne la comjiosi- tion \ la seconde présente un nou- veau système de sons. LEVERIDGE ( Richard) , cé- lèbre chanteur et compositeur de Londres au commencement du dix- huitième siècle, avait xine voix de basse-contre forte et pénétrante. Il composa, de 160,9 à 1719, plusieurs opéras, que l'on donna à Londres. Dans un âge déjà très-avancé , sa Toix n'avait encore rien perdu de sa force, et il osa proposer une ga- geure de Cf ni guinées , qu'il chan- terait encore la basse aussi bien que tout autre. Il est mort en 17Ç9 , âgé de qualre-vingl dix ans. U existe à (TN.), poète lyrique, a fait plu- sieurs opéras comiques, entr'auires le Bonhomme Misère, ou le Diab'e couleur de rose , mis en musique par P. Gaveaux. On trouve dans les Mélanges de littérature étrangère , tome V , quatre lettres de Méta."^- tase traduites par M, de Cham-Rion» L(;s deux premières sont adressées à M. de Chatcilux, tiles dtux autres à «Saverio Mattci. Métastase s'y plaint de la contexture des opéras italiens , et demande une reforme à cet égard. On serait dans le cas de la demai - der encore aujourd hui. M. Levrirr destine à l'impression un ouvrage intitulé : Histoire de TOpéra- Co- mique. LEWIS ; Jeaw), dans ses Ori- gines Hebruici f qu'il publia en anglois , trait<- aux chap. 20 et 21- du septième livie, des insirumens de musique, Voy. Wolft , Annier» hun^en uber îundii judische Hei- ligthunier , lih. 4, c. 4« H était na- tif d'Alflighem , dans les Pays-Bas , et mourut en iSyy. LEYRE ( De), ami de J. J.Rous- seau , a fait plusieurs romances his- toriques , que le philosophe de Ge- nève a mises en musique, enlr'autres, Au fond d'aune sombre vallée,- la romance d'Edwin et Emma , et celle- ci , qui est si connue, Je Vai planté^ je Vai vu naître. M. P. Garât a mi» en musique la romance de De Leyre, Trésor d'encens , fortunée Ara- bie. LIBERATI (Antimo), de Fo- ligno , chanteur à la chapelle pon- tificale et organiste à l'église délia Santîssima l'rinita de' Pelleg-rini ., et en dernier lieu, maître de ciïa pelle et organiste à l'église di Santa délia Maria delV anima délia nazione Teuionica , à Rome , vécut dans la dernière moitié du dix septième siè- cle. En 1684 , il écrivit une lettre ayant pour titre : Lettera scritta dal sig. Anlimo Liberati in risposta ad una del sig. Ovidio Persapegi , qui lui avait demandé son avis sur cinq candidats , qui aspirait nt k la place de maître de- chapelle à une église de Milan. C< t avis contient une foule d'obbcr^ations sur la luu- 27. 420 L «icfue , crui firent beaucoup clesén- saiion alors. V. Hawlcins et Wal- tlier. On a tncore d'Antimo Libé- rait EpiLome délia musica , excel- lent manuscrit de la bibliothèque Chigi. LIBERT, s^est fait connaître, vers 1780 , par six duos pour flûte , en ixia.uscrit. LIBERTI (Hekri) , organiste à Ja'caihe'drale d'Anvers , natif de Grœnin£;ue, était célèbre au com- mencement du dix-sepiiéme siècle, autant comme compositeur que comme organiste. Vau-Djk a gravé- son portrail. LIBON (Philippe ^ , né à Cadix, vers 1780 , d'une famille Irançaise , apprit eti cette ville les élérneris de la musique et du violon. Ses pre- luiers progrès sur crt instrument ayant fait concevoir d'heureuses es- pérances , il fut, dès l'âge de i4ans_, envoyé à Londres auprès du célèbre Yiolti, sous lequel il pas^a six ans conséculifs. Cet habile maître le prit en affection , el bie.niôt lui Gt jouer en pubMo des concertos , et même, avec lui , des sympiionies concer- lanles, au grand concert d'Hay- Markttl. Il eut Tavaniage de coti- "naître particulièrement en Cv°tle ville lo célèbre Haydn , qui y éiai) à cette époque , et qui lui confiait avec plai- sir rexécution de ses quatuors , et iémoigua publiquement sa saiisf?Hc- 'lion sur l'intelligence et la fidélité avec laquelle il rendait ses idées. En 1796, passant par Lisbonne pour retourner à Cadîx, il se fît entendre à la cour. Le prince de Portugal le retint en qualité de solo. En 1800, il est venu à Paris , où il sVst livré à la profession de son instrument et à la composition . qu'il avait étudiée avec Cimador. Il s'est fait entendre avec beaucoup de succès dans les principaux concerts , tels que ceux de mes(iames Catalan i , Colbran , et plusieurs autres qu'il a donnés pour son compte. 11 a publié un œuvre de duos , deux ceuvres de trios , OHïttie concertos. LICCARI J ViGToiRE - Rose ) , Romaine, jouissait, vers 1700, dune £;rande réputation comme canta- trice. LICHTENAUER, maître de chapelle de l'él rtenr^de Trêves vers xydoj et, dans la suite, organiste à î là cathédrale d'ôsnabruck. On a d# lui : 24 of/eitoria in honorent sanc" il Sa crament/, y gloriani f^irginis ^ inundicjue contenituni , à 4 voc. et instrum. Cet ouvrage a été imprimé à Angsbourgen i736. LICHTEINBERG ( J.-H.-W. > , chanteur à Belsig. Vers 1777 , on l'a connu par un oratorio de la Passion et par différentes cantates , en ma- nuscrit. LIGHTENSTEIGER ( Jea*- Ernest) , musicien de cour du duc de Meinungen , a publié , à Nurem- berg, deux sonates pour le clavecin; ensuite , à Amsterdam , en ini-y^ , douze sonates pour cet instrument , op. I. LIDARTI ( Chrétien-Joseph ) , compositeur el membre de la société philharmonique, vivait à Pise vers 1770. On a gravé de lui , à Paris , en I7f^i8 , six trios pour le violon el six symphonies. On connaît en outre de lui six sonates pour le clavecin avec un violon , t'n manuscrit. LIDL( ANT.),de Vienne, virtuose sur le bariton, vivait encore eu 1790. Il a beaucoup perfectionné cet ins- trument, dont l'invention date de 1700. Pour la forme , il ressemble à la viola da gamba , à la seule excej>- tion près qu'il a' sur le revers ilcs cordes de fils de laiton , qu'on doit jouer avec le pouce, Lidl aaugniL'nté jusqu'à vingt- sept le nombre des cordes iniérieures , y compris les demi tons. On assure que rien n'é- galait son habileté sur cet instru- ment. L'auteur de l'Almanach de musique, de 1782, lui rend le té- moignage que son exécution avait autant de douceur que de force , et se distinguait par les liai ons les plus surprenantes et les jvius har- monieuses. Il a fait graver à Amsterdam «i à Paris, jusqu'en 1783 , siipt œuvres , consistant en duos . quatuors et quinletti pour le violon , violon- celle et flûte. En 1784, il publia encore, à Berlin, un andnriti no pour le clavecin avec variations. On a aussi de lui quelques compositions pour la gamba , en manuscrit. LIEBE ( Chrétiev )., organiste à Eranenstein , en Misnie , na(juii^ Freyberg le 5 novembre i6')4- H dé- veloppa de bonn«ï heure ses-talens pour la composition , el , avaut ÎJ ïTi^ me qu'il se rentlil à l'urîversîle, i' -avaii c]éy\ lo latin , le grec ^ l'iivbipii, le chal. i52. LIGHTFOOT ( Jea n ) , docteur en théologie, vice- chancelier de l'uni ver.sité de Cambridge et préfet à l'église de S?inie-Catherine , na- quit à Stone, dans le comté de Stafford , le 29 mars 160a. Il était très versé dans 1rs langues orien- tales. Il mourut à Ely le 6 décem- bre 11:75. Dans sa Descripl. du mi- nisler. teinpU ïîieiosolyin/tani , il Iraiie , sccl. 2, I?e caiiLoribus et m us ira te m pli. LIGNE VILLE ( Le marquis de), prince de Conca, composa, vers 1768, un Salve regina, en forma de canon, à deux voix, qu'il fit graver à Florence. LIGOU ( Pierre dit l'abbé ) , né à Av.'gnon v^^s 1749» ^ ^té nomme organiste à Alais en 1769. On con- naît de lui les opéras ; Argent fait tout cl Les deux Aveugles de Fran- conviîle. Il a en manuscrit, l'opéra d'Armide, paroles de Quinault-, et celui de Samson , paroles de Vol- taire. Ses motets, ses messes et s: n Te deuin , ont eu beaucoup de suc- cès, ^ï. Ligoufutlié avec madame de Bourdic - Viol, laquelle disait, lorsqu'on lui parlait d' Alais : Je ny ai vu que Vabhé Ligou. LilND (François), fit graver à Augsbourg , en s73o. Suites pour leclaviicin, et une ariette avec douze variations. ' LINDENMEIER ( Christophe)^ né à Heidenheim le iS octobre 1602, était professeur de musique à Tu- bingue vers i63^. Avant cette épo- que , il avait occupé plusieurs char- i^'js distinguées dans l'église. Eu. 423 L dernier lieu , il fut surintendant jînÇnëral d'Adelsberg , et mourut dans celle place, à Hirschau , le 39 juillet 1666. LINDNER , ci-devant organiste à la cathédrale de Freyberjï en i y3o. jouissait de son teras de beaucoup de renommée. Voy. EhrenpforLé. LmDNER ( Gr. - Fr. ) , a fait imprimer à Koenisberg , en ij^J , tin traité, intitulé : T^cin rechtmœ- sigen und gott -wahlge/œlligcn Gebrnuch âer musick. LINDNER ( JEA^ - Joseph .Fré- déric), musicien de chambre du roi de Prusse et flûte traversière, naquit à Weikershcim, en Franco- I nie. Le célèbre Pisenrit des leçons de violon du grand Coreîli. Après avoir beaucoup voyagé, il se retita cq Hollande , et établit I ^ 2 4 lin concert public à Amslcrdara. Il «l'iigeait aussi des conceits particu- liers , «t employait le reste de son \etns à renseigticment de la nausiirjne et de la composiiion. A sa mort , arrivée eu lyG^ , la société des Amateurs d'Amsterdam prit le jdeuil. Locatelli a fait plus de caprices et de faniaisics qu'aucun violoniste de son tems. C'était un habile ins- trumentiste et uft compositeur trè^- iécond. Quantlûn connaît ses belles ^o^nates, Surtout celles de l'œuvre X, on est loin de penser, avec M. Burney, que les compositions de Locatelli excitent plus de sur- prise que de plaiiir. Le preiiiicr ûeuvre, formant douze cOncerti grossi ^ parut à Amster- dam en' i'72i ) le second , composé de sonates pour la flfite traversière , avec accompagnement de basse, en 1732; le iroisèrhe , intitulé /'^/ft? del violino , savoir : douze coiïceltL con, vingt quatre capricci, violino primo, secondo , alto, violcncello aolo e Lasso y etc., lySSj le qua- trième renferme six inlroduzioni et six concerU , I735j 1<^ (.'inquième contient six sonates en trio, 173b j le sixième, douze sonates de violon, 1737; le septième, six cancer, l a (juattro , 1741 i 'c huitième , six sonates de violon , et quatre trios pour deux violons et basse, 1752. rfous ne connaissons pas le neu- vième oeuvre; mais nous avons sou- vent entendu le dixième, qui est rempli d'intentions dramatiques. LOCATELLI (Jeaiv), direc- teur d'une société de bouffons et chanteurs italiens , avec laquelle il se rendit à Pétersbourg tn i']ùG , y resta quelques années, et eut un succès prodigieux jusqu'à la mort de l'impératrice Rlii^abeth, époque à laquelle sa société fut obligée de se d sscudre. LOCATELLI (GuisEPPE), na- quit à Florence, où il jouissait d'une grande réputation comme chanteur vers i78o> LOCATFXLO (Domentco) , or- ganiste à réglise de Saint-Antoine, a Padouo , en 1770. Voy. les Voyag. de Burney , f. I. LOCCHINl, maître de chapelle ] ^u conservatoire do l'Ospedaletto , ^ Yenisc, ne à Kaplos. En 1770^ L O on donna, au th^àlre de Padoue, Topera sérieux Scipio in Carthago^ qu'il avait corajîosé. LOCHON (C fi ARLES). On a grave à Lyon, en 1780, six duos pour violon , op. I , de sa composition. En 1788, il était pVemi»r violon à rOpéra tt au Concert Spirituel de Paris. LOCK ( Mathe-.v ) , chanteur nu chœur de l'église cathédrale d'Exester , f t fort bon compositeur vers le milieu du dix —septième siècle , a éerit les ouvra{;es sutvans : Modem, church-niusic preaccused ^ censurcd , and obslriicted in its performance hefore Lis tnajesly{luA musique moderne d'église, blàruée, ciili([uée et arrêtée dans ses progrés avant le règne de S. M. ) , 1666 , ^n és^ y- to ihe advancement ofmusic by castirig away ike f>erplea:ity of différend c.lifj s and utjiling ail sorts > of music. Iule, viol , violins, orgati harpsicord , etc. , in one universal character { Essai sur les progrès que la musique a faits en écartant la difficulté des clefs différentes , *t en réunissant sous un caractère universel, toutes sortes de mu- siques , tels que luth , viole , violon, orgue, clavecin , voix, etc. ; , 1672, LOCICMA^^N ( Jean ) , membre tle la société d'Apollon qui existait h Londres vers le milieu du dernier siècle. Les recueils de pièces de musique que celle société publia vers l']\o j à l'usage dft ses concert?, renferment plusieurs morceaux ar- cour'ait , vers 1725 > la Bohème, aveo vae troupe errante de musicieias , et L y jouait lies flirs de daTise aux fêtes de villages. François Bcnda , que Je hasard jela alors dans cttle trou- pe , lui rend le Icmoipjnnge qu'il tirait de son instrument un son a^réiible, et qu'il composait lur-même ses airs , qui ne laissaient pas d'a- voir un cerlain degré d'àgréiuf^nt. Ce fut le premier modèle que Brnda chercha à imiter. Voy. l'article de François Rpnda. LŒHLEIN ( Georges - Smoix ), maître de chapelle à Dantzick, na- 3uit en 11^27 à Neustadt, dans le uché de Cobourg. Enrôle à seize ans dans les troupes du Roi de Prusse, il assista à plusieurs cam- pagnes , et entr'aulres à la bataille de Col lin , où il resta parmi les morts au champ de bataille. Les Autrichiens vainqueurs, lui ayant trouvé encore quelques signes de vie, le firent transporter dans l'hôpital. Il retourna, quelque tems après , dans sa patrie , où ses parens portaient encore le deuil de sa mort. Eu 1760, il se rendit à Jcna , dans le dessein d"y faire ses éludes. Sa grande habileté sur la harpe lui procura une foule de con- naissance.'» dans cette ville , et lui ouvrit les meilleures maisons. Il s'appliqua dès lors à la musique avec tant de zèle qu'il obtint , en 1761 , la place de directeur de musique vacante pâl- le départ de Wolff, depuis maître de chapelle à Wei- mar. Après la conclusion de la paix, en 1763 , il se transporta à Leipsick, où il s'occupa à donner des leçons de clavecin et de violon. Le grand concert de cette ville le reçut en même tems parmi ses membres, comme lipieniste au premier violon, et comme solo au forte-piano. Outre cela , il établit quelque tems ajjrès un concert parliculier d'amateurs , composé pour la plupart de ses propres élci es , et qui se donnait ordinairement tontes les semaines. Dans ces concerts, il jouait lui- même de tous les instrumens , sans en excepter même ceux à vent. Les morceaux de musique qu'il leur pro- posait étaient, et» général, de sa composition , et il était dans l'usage de les graver lui raênne ta l'eau forte. En 1779, il fut appelé à Dantzick, cri qualité de maître àc ciiapellc j O 4^-5 mais , le climat ne convenant point à sa santé délicate, il y mourut au commencement de i7H:i, à l'âge de cinquante-cinq ans. On a de lui quelques ouvrages théoriques, qu'il publia pendant son séjour a lieipsick, savoir ; i^. Kla- vierschitle , oder kurze und grand- licJie f etc. ( Ecole de clavecin, ou Instruction courte et raisonnée dans la mélodie et dans l'harmonie , ex- pliquée par des exemples), Lein- sick, 17O5, in-4''. La troisième édi- tion de cet ouvrage parut en 1779' 1^ Klaviersch.ule, zwei ter hand,Glc. ( Ecole de clavecin, second volume, dans le quel on enseigne racconma- gnement de la basse non chiffrer, et les autres harmonies omises dans le premier volume , expliqué par six sonates avec accompagnement d'uu vi'olou ; on y a ajouté un traité du récitatif) , Leipsick , 1781 , in - 4*^. 3*. Anweisiing zuni vioîinspieien mit praktiscfun , etc. ( Elémens tîe violon , expliqués par des exemples et par vingt quatre petits duos) , Leipsick , i774- Les ouvrages pratiques qu'il a pu- i)lié5 depuis 1766 , [)our le clave- cin , sont au nombre de six , tous gravés par lui-même, et composé en parties de sonates , de trios, de quatuors et de concertos. IXEN ( Jeatv-TMichel de ) , na- uit à Francfort sur le-Mein le 21 écembre 1694 II f"t en dernier lieu coi>seiller intime du roi de Prusse et président de la régence des comtés de Tockenbourg et Lingen. Doué par la nature des talens les plvis rares , il eut encore le bonheur de recevoir , dès son enfance , l'édu- cation la plus soignée, de manière qu'il fut en état , dès l'âge de quinze ans, de fréquenter l'université de Marbourg, et d'y soutenir, à dix- sepi ans, une thèse publique {De jure , quod ex injuria oritiir). En> 1712, il passa de Marbourg à Halle, où il étudia à la fois les belles-lettres et la mi\sique. Il est mort le 22 juillet 1776. Il a laissé beaucoup d'écrits , tant ihéologiques que politiques ; il n'y en a qu'un seul qui ait rapport à la musique : c'est le quairicuic volume de ses (ÎLuvre.s diverses , ouô J.-B, Mullerpublk ta 17^2. l 426 L LŒSCHER (Gaspard), «lecteur et professeur de théologie à Witiem- berg , naquit le 8 mai i636 à Werila sur la Pleisse. De i656 à 1668, il fit ses e'tudes à l'université de Leipsick, d'où il fut appelé -k Sondershausen. Il vint à Wiltemberg en iGSn, où il mourut le 11 juillet 1718. il y fit imprimer, en 1699, une dissertation in-4*^ iOe Saille pcr musicani eu- rato ). Voy. Waltlier. HiUer, dans sfs Biographies de musiciçns, p. 82, ])arle du fils de Lœscher, et le vante non-seulement comme un ami zélé de Part, mais aussi comme un vir- tuose habile. LŒSCHNER, se fit connaître, vers 1783, par différentes parties ]iour des cors ou trompettes obligés, avec accompagnement de violon, en manuscrit. LŒWEN ( Jean . Frédéric ) , secrétaire à Schwerin en t^58, y , publia , vers cet époque , deux dis- sertations , savoir : i*^. Notes sur la poésie de l'ode. 2^. Notes sur la poésie de la cantate d'église. On trouve l'une et l'autre dans le re- cueil d'écrits de musique, par Hertel, cah. I et 2. LOFORTE. On trouve sous ce nom différentes ariettes d'opéras , en manuscrit, qui furent répandues en Allemagne vers 1782. LOGI , comte de la Bohême, et ■virtuose célèbre sur le luth, naquit en t688. L'empereur Léopold , pour récompenseFson habileté extraordi- naire , le créa comte. Il vécut au commencement du dernier siècle , à Prague , jouissant d'un revenu an- nuel de quatre-vingt mille florins d'Autriche (deux cent seize mille francs), et s'y consacrant entière- ment à la musique. Il passa une partie de sa jeunesse en Italie et en France. En 1697, il demeurait à Lfipsick , et ce fut dans sa maison qu'eut lieu la lutte fameuse, entre lui ( sur le luth ) , Kuhnau ( sur le clavecin) et Hebenslreit (sur le pan- talon \ 11 mourut à Prague en 1721. LOGROSCINO, etnonLogror- gîno , comme l'écrit M. Gerber , d'après Laborde, était contempo- rain de Pergolèse , de Feo et de Léo. 11 a servi de modèle à tous les com- positeurs dans le genre de l'opéra buffa. On lui doit swrtout Finven- ùon àQsJinals* o LOHELIUS (JEAN-.mLSCHlOK- GEL ) , prêtre de l'ordre des Prémon» très , et directeur de musique au couvent de Strahof, à Prague, na- quit à Dux , en Bohême, en 1724. H a fait imprimer, en 1786, une Des- cription de l'orgue de l'église pa- roissiale du couvent des Prémontrés de Strahof, à Prague, précédée d'une histoire succincte des orgues pneumatiques d'église. 11 y soutient, contre Sponsel, que le genre d'or- gues en usage aujourd'hui a été connu avant le quatorzième siècle. On a de sa composition huit ora- torios, cinq pastorales, beaucoup de messes , d'offertorios et de lita- nies , et une quantité de pièces de clavecin. LOHEINSTEIN ( Daniel-Gas- PAPD de ) , syndic de Breslau, né à Nimptsch , en Silésie, le 5 janvier 1635, un des amateurs de musique les plus instruits et les plus distin- gués. Dans son A nui ni us , il a in- séré un discours très -savant sur les effets de la musique. Il est mort en i683. I LOISEAU, de Paris, inventa 1 une nouvelle manière d'imprimer les notes , dont il fit , en 1768 , son premier essai par la publication de , ses Amusemens lyriques. Ballard, graveur de notes , privilégié , lui suscita pour cette raison un procès, qui fut jugé en faveur de Loiseau. LOI3EL ( Jeaiv-FbédÉ:;icJ, mu- sicien de Paris, y fit graver, vers 1780, six quatuors pour violon, op. 1 , et ensuite taois concertos pour le même instrument. Il mourut à la fleur de l'âge. LOLLl (Antonio) , célèbre vio- loniste , naquit à Bergame en 1728. Depuis 1762 jusqu'en 1773, il fut maître des concerts du duc de Wiir- temberg. Il passa ensuite en Russie, où il excita tellement l'admiration de Catherine II, que cette Impéra- trice lui donna un archet, sur le- quel elle avait écrit de sa main : Jrchctfait par Catherine II pour V incomparable Lnlli. En 1785, il fit un voyage en Angleterre et en Espagne. 11 vint aussi en France, et se fit entendre au Concert Spiri- tuel de Paris, et dans les concerts du baron de Bagge , dont il était le violoniste favori. Depuis 1789. il s'était retiré en Italie. Peu avaalde L O 4^7 mourir , il disait : Je ne veux plus jouer que pour les têtes couronnées. 11 a tirii ses jours à INaples , en 1794, âgé de soixanic-six ans. La dextérité qu'il avait acquise sur son instrument étail tout à fait surprenante. 11 montait plus haut qu'aucun virtuose n'avait pu le taire avantJui. Ses caprices le maîtrisaient tellement dans les solos, que l'accom- pagnateur le plus exercé pouvait à pf ine le suivre. Lui- même était in- capable d'accompagner le chant, parce qu'il n'allait jamais en me- sure. Ayant été prié de jouer un ada- gio , il le refusa nettement, et dit : Je suis de Bergame , et les habi- ta ns de celte ville sont trop /eus pour pouvois jouer l'adéi^io. On a gravé de lui , à Paris , plu- sieurs concertos de violon, dontles deux premiers parurent en 1769 , et trois œuvres de sonates. Son dernier œuvre fnt publié à Berlin, sous le titre : Ecole du violon en quatuor, à deux violon , alto et violoncelle. Il a laissé en manuscrit des concertos et des quatuors LOLLl ( Dorothée), cantatrice et actrice excellente, célèbre en Ita- lie de 1770 à 1780. LOLLi ( Joseph ) , vice - maître de chapelle à Venise, un o})éra , intitulé Ariberto e Flavio , régi de Longo- hardi. Voy. Glorie de/la poesia. LOING , compositeur «le Londres, publia , en 1768, un recueil par ses compositions. LOOSEMORE ( Georges), cé- lèbre musicien anglais du dix-sep- tième siècle , fut bachelier de mu- sique au collège de la Trinité , à Cambiidge. LOOSEMORE ( Henri ) , ba- chelier en musique à Cambridge vers i64o, fut le premier orgaaist« au collège de cette ville ; il vint eti' suite à la cathédrale d'Exester. Un autre de ce nom , qui occupa également cette dernière place , doit y avoir établi le premier orgue. LORAUX ( Fillette ) , poëte ly- rique , a donné . en 1791 , au théâtre de l'opéra — comique, Lodoïska , opéra en trois actes , musique de M. Chérubini. LORAZI , compositeur italien très - agréable , a donné l'opéra le Maître de chaj»elle , que 1 on jouait» vers 1780, sur les théâtres de l'Al- lemagne. LORENÏE ( Andréa ), Espa- gnol, a publié ; El porque délia tnusica , canto pLino , canto de or^ano y contrapunto ^ y coiaposi- sz'on. AÎcala , 1672. LOREr»jZINl, était cantatrice du théâtre royale de Turin en 1785. LOREKZrn ( Bernard ) , né à Kiricheim , en Allemagne , vers 17G0, est élève de son frère Anto- nio Lorenzili , maître de chapelle de la cathédrale de Nanci. Il est entré à l'Opéra, en qualité de vio- loniste , vers 17 88. Il a composé environ deux cent cinquante œuvres de musique , ^icls que solos, sonates, duos, trios, quatuors, concertos, pour violon et autres instrumens, symphonies, etiL dont quarante seulement sont gravés. LOREINZO , castrat , voyagea , vers 1783 , en Allemagne . où il eut beaucoup de succès, principalemeùt dans des airs tendres. LORENZO ( Diego ) , grand conlrapnntiste du seizième s'ècle , étail Espagnol de naissance; mais il vécut ^ircsque toujours eu Italie, 428 L O cl y contribua beauconp aux pro- grès <]e l'ai t. LOSCÎIEK., élait, en 1785, di- Tecleur de musique à Prague. LOSE ( Jérôme Henri ), élait , en 1740, musicien du magistral à Hambourg. Mattheson le cite comme un des meilleurs virtuoses sur la 'viola da gamba et sur le violon. Voy. Ehrenp/orle. LOSSIUS ( Luc), de Lunebourg, a donné à Nuremberg, en i563, £roteinata inusicœ practicce. LOTTI (AwTONio), en dernier lieu , maître de chapelle à Saint- IMàrc, à Venise, et chef de î'école vénitienne , jouissait d'une grande réputation pendant les vingt der- nières années du dix-septième siècle. Il était d'abord organiste à Péglise de Saint Marc , et ce fut dans ct ite place qu'il acquit ses connaissances profondes dans l'harmonie , qui le mirent au-dessus de tous les autres compositeurs de son tems. Hasse , qui le connut à Venise en 1727, le choisit pour son modèle. Assistant un jour à l'exécution d'un ouvrage de Loiti , il' s'écria : Quelle expres- sion! quelle variété! et en même tems quelle justesse d'idées ! M, lîurney parle avec chaleur de l'impression qu'il resentit en en- t( ndant à Venise une messe de la composition de ce grand maître. Ses compatriotes lui rendent le témoi- gnage qu'il joignit à l'art et à la ré- gularité des anciens, toutes les p:râces, la richesse ct le brillant des compositeurs modernes. On peut juger du succès qu'il eut comme compositeur d'opéras , par la seule circonstance qu'il travailla srns interruption depuis i683 jusqu'en 1718, pour le même théâtre de Ve- nise. Ce fut là aussi que le prince électoral de Saxe le connut et l'ad- mira en 1712, ce qui donna lieu, dans la suite, à l'invitation qu'il reçut, en 1718, de venir à Dresde lors du mariage de ce prince. H y fîomposa l'opéra Gli odi delusi dalsangue , et retourna, en 1719, •à Venise. Walther cite avec éîoge un ou- vrage de Lolti, imprimé et composé de dix huit madrigaux à deux, trois, quatre et cinq voix. H existe aussi Je lui, dans le magasin de !3rcil1<.opf, à Ldpsick, un Miserere en manus- crit, à quatre Toix, et quatre ins* trumens. Pour la liste de ses opéra», \oy(z I^aborde. LOTTI (Santa Stella). Voy. Stella. LOTTIN ( Dems ) , professeur de musique et de violon à O léans , est né dans celte ville le 19 novem- bre 1773. A TAge de douze ans , il étudia la rausi(|ue pour son plaisir; mais ses rares dispositions enga- gèrent SCS parens à lui donner le meilleur maître de la ville, avec lequel il travailla deux ans. Le cé- lèbre Fridzeri , passant vers cetti^ époque à Orléans , l'emmena à Rennes, pour le placer au nonil»re de ses élèves pensionnaires. Après trois ans d'études sur le violon . li; jeune Lottin^ revint dans son pays natal , où il acheva de cultiver son jeu. Il ÛL plusieurs voyaees à Pari,«, et prit des leçons de JVl. Grasset. Depuis, il s'est fixé à Orléans. 11 y remplit la place de premier violon au théâlre , et c« Ile de chef d'or- chestre du Concert de- Amateur.', Le 2 août 1809, M. Grétry étant venu à Orléans, M. Loltiu lui fit entendre ses élèves dans une fwle délicieuse qu'il donna à ce grand compositeur. M. Lotlin est auteur des ouvrages suivans , pour le violon : i*^. Mé- thode de violon. 2^. Trois grands duos concerlans. 3". Un concerto, dédié à son hw'i Démar. 4*^' ^'^ duos. 5**. Six duos. 6^. Trois grands duos 7*^. Dfuxième concerto. 8^ Six duos faciles. 9^. Recueil de walses pour deux violons. 10^. Reçue il d'airs variés. LOTZ ( Théodore), fabricant d'inslrumens à Presbour? , en Hon- grie, vers 178a. Voy. le Diction, de M. Gerber. LOUIS XIII , roi de Frnnce de- puis i6o6jusqnVn lG/|3, était bon composileùr. On trouve plusieurs mornraux de lui , dans la Musurgia^ de Kirclier. Lahorde a donné, d a- près le P. Mersenne, une chanson de la composition de ce prince, clans le second volume de l'Essai snr la musique. 11 a\ait aussi compose la musique de quatre psaumes , de Go- deau , ct un De profundis ^ qlu^ , deux joTirsavantsa mort, il ordonna de chanter à -SCS obecques. L V 4M "LOUIS ( Madame ) , épouse de M. Louis, aichiit'cle célèLie, est tin amateur Irès-dislingue. L'opéia de Fleur - d'Epine , qu'elle avait composée pour une société parlica- iiére , a été jugé digne du théâtre de rOpéra - Comique , où il a été représenté. LOVAÏllNI, célèbre ténor ila- iien , se lit entendre, en 1769, à Londres, où il fut Irès-applaudi. LOWIS ( John ), conuapuiitiste du seizième siècle. Joaneiii , dans «on JYoi'. Thés, music. Icb. l , a conservé plusieurs motets de sa •composition. LUCCHESI ( Andréa ) , maître de chapelle de l'ék-cteur de Cologne, à Bonn, naquit le 27 mai 174^ à Motla, dans le Trioul vénitien. Il eut pour maîtres dans l'ait de la «composition , savoir : Cochi , de JlNaples, pour le style du théâtre, etj pour le style d'église, le père Pao- Jucoi , élève du père Martini, de liolof^ne ; et ensuite SerateJli, maître de cJiapelle du doge de Venise. En 177Ï, il vint a Bonn , avec une société d'acleurS d'opéra, et entra, en qualiléde maître de chapelle, au ser- vice de l'électeur , avec un traite- iTieiîl de mille florins. 11 excellait ])rinci paiement sur l'orgue , instru- ment qu'il éiudia beaucoup en Ita- lie. Comme compositeur, il aimait la manière légère, gaie et agréable ; mais sa composition se dislingue parmi cclks de ses compatriotes par une pureté extraordinaire. Dans ses ouvrages pour l'église, il néglige cependant , par complaisance pour les amateurs, le rhythme rigou- reux. Il a donné au théâtre : i<^. L'opéra V Isola délia foriuna , Venise , 1765. ii**. // niarito geloso ^ ibid. , 1766. 3^. Le donne sempre donne ^ ibid 4*^. // matrinionio per asLuz- %ia , Venise, 1771. 5^. Il giocalore amoroso , intermède à deux per- sonnages. 6**. Une cantate, à l'oc- casion d'une grande fêle que la ré- j>ublique de Venise donna , en 1767, au théâtre 5. Benedetto,en l'honneur du duc régnant de Wiirtc-mberg , qui s'y trouvait alors. 7^. // natal (il Giove. 8 '. L'Inganno scoperto , l'un et Vautre à Bonn. 11 a donné en outre, dans celle dernière ville, plusittur^ autres inlerjnèdes, can- tates , et autres pièces d'occa- sion. Pour l'église, il a composé, cn- tr'aulres i*^. Une musique de vêpres à deux chœurs. li*. Un oratorio la- tin. S*'. Un Te Deuin\ tous les trois pour le conservatoire Degli Incu- rabiïi , à Venise. 4"^- Une messe fu- nèbre pour les obsèques du duc de Monte Allegro, ambassadeur d'Es- nagne à Venise. S""*. Une messe pour la Collégiale de S. Laurent, à Venise. 6 •'. Une messe et vêpres pour la fête de la Conception de la Vierge ( à Vérone). 7**. Plusieurs autres messi .s et motets pour la cLapeile de Bonn. De ses compositions pour inslrn- mens , il a été gravé trois sympho- nies; six sonates pour le clavecin, avec un violon; un trio pour le cla- vecin et deux concertos isolés pour le même instrument. D'après les renseignemens donnés, en 1783, par l'organiste de cour Neefe, on a de Lucchesi , encore en manuscrit, plusieurs concertos pour clavecin , et quatre quatuors pour ce même instrument. Voy, Magasin de Cra- mer. LUCCHESINI ( Jacques , comte de ), chff d'escadron au régiment de cuirassiers de Sehri au service de l'empereur Oliarles VI , et le premier mi nibre de la société de musique , établie par Miizler. 11 resla sur le champ de bataille de Krotzka , en 1739. lia composé plusieurs cantat«s et concertos. Mitzlcr a fait graver à Leipsiok, en 1742, un de ses con- certos pour la flûte. LUCCHESINI (Laura-Guidio- ciONi ) , dame Lucquoise , d'une fa- mille très - distinguée , publia, de 1590 à 1595, trois pastorales, qu'E- miiio del Cavalière mit en mu- sique. LUCCHmi ( Benoit ) , abbé du couvent de Saint-Benoît, à Paly- rone , dans le seizième siècle, naquit à Mantoue. On lit, dans Arrare. Pietr. Délia Valle parle de lui dans sa dissertation {De musicd cetalis suée), t. II , p. ai}3. 4^0 L U T.TjCIEN , un des g(?nies les plus billans de l'anliquité , naquit à Sanaosate, en S^rie, du tems de Tempereur Trajan, et voulul d'a- bord apprendre l'art de la sculp- ture j mais, ayant cassé la première pierre qu'il voulait travailler chte son maître , il fut mal irai lé par ce dernier au point qu'il quilla enliè- rtmcnt cet art pour se consacrer aux sciences. Dans la suite , il se fit avo- cat-, mais les subtilités dont il fallait faire usage dans celte profession n'é- tant point selon son goiàt, il y re- nonça également , et s'appliqua dès lors îi la philosophie. Après avoir vccullong-tems à Athènes, il revint Ters la fin de ses jours dans sa patrie , où il mourut, âgé, dit on, de quatre- vingt - dix ans. De ses divers écrits , nous ne citons ici que ceux qui ont rapport à la musique , tels que ses Harmonides. Outre cela on trouve plusieurs passages sur la musique, épars dans ses autres ou- •VI âges, dans ses Dialogues des Dieux . et dans sa dissertation De Saltalione , etc. LIJGI"NI (Francesco), Milanais, florissait en 1600 , et chanta long- tems la basse- taille à la cathédrale cle Mi'laji. ^ LUDECUS (Mathieu) évoque de Ha\elberg, né à Wilsbach, dans la Marche , mourut en 1G06. Il a publié un missel, qui contient des cantiques , des hymnes, etc. il pa- rut à Wittemberg, en iSb'g, in -fol. V. Walther. LUDOVICI (Jacques-FrédéricI, vice-chancelier et premier juriscon- sulte à Giessen , naquit à Vachols- hagen, dans la Pomérp.nie, le 19 septembre 1671. Parmi d'autres écrits il a laissé une disserlatiou {De eo quod jusium est circà campanas \ elle a été imprimée en lySg et en 1-80. Il mourut le i4 décembre. 1723, à l'âge de cinquante-deux ans. LIJDWIG (Mag. GoDEPnoT), né à Bayreulh le 26 octobre 1670 , en dernier lieu , recteur au gymnase de Schleuftiugen , dans le comté de Hcnneberg, y a publié, en 1703, un ouvrage in -S*', sous le titre Scliediasina sacrum de îiymutis et hrmnopœis Henneber^icis. 11 est n\«rt let 21 avril 1724. Voyc* Joc- eher. LUDWIG (Jacques-SebaltI), chanteur ^1 Técole de Saint-Laureut, à Nuremberg , né dans celte ville en t6i6, emporta à sa mort, en i663, l'estime d«' ses compatriotes. LUDWIG (Jean-Adam- Jacques ), membre d«; la société des Abtillcs de la Haute Lusace , et de la société économique du Palatinat,. naquità Sparnt'ck, dans le margra- viat de Bayreuth , le prt mier octobre i^So- 11 a laissé plusieurs écrits sur la construction des orgues, savoir; 1*^. f^ersuclivon den Eigenschaflen eines recht schujjenen orgelbauers, en lySg , in - 4*^ ( Essai sur les qualités nécessaires à un construc- teur d'orgnts ). 2*^. Sclireiben an herrn J. S. Hoffmann , obevorga- nlsteii in B restau ( Lettre à M. Hoff- mann , premier organiste à Bres- lau), lySg. 3'* Vertheidigung des H. Sorge wider H. Marpurg { Dé- fense de M. Sorge contre M. Mar- purg ). 4''- Gcdanhen uber die grossen orgeln , die uber deswegen keine wunderwerke stnd ( Idées sur les grands orgues , qui, pour cela , ne sont pas encore des mei:^ veilles ). 5*^, Den unverscJiotmten Entehrern der orgeln ( Aux détrac- teurs des orgues), Erlange, 1764^ in-4^ Il mourut en 1702. LUBBING. On connut de lui, vers 1780 , en manuscrit , neuf va- riations du i;hœur allemand Freti dich selir , o nieine Seele , pour l'orgue. LLDEBS ( Jean Henri), célèbre or^^aniste à Flensbourg , naquit le 24 février 1677 à Relling , bourg dans le comté de Pinueberg. Depuis troisgénéralions , les Luders étaient tous connus comme de bons orga- nistes. A l'âge de douze ans , il en- tra à l'école latine de Gliicltstadt, où le célèbre organiste François- Henri Muller lui enseigna, pendant cinq ans, le chant et le clavecin. Dans la suite , îl prit encore à I/,chœ , chez Jean - Conrad Resen- busch , des leçons dans Tart de la composition, et principalement dans le style d'église, et continua cette étude jusqu'à l'âge de vingt ans. H rechercha alors les grands v riuoses des autres villes, et vint enfin à Hambourg , où il d.mieura quatre aûs, pour s'y former d'aprcs Lubcclu, L U 43i organiste à l'église de Saint'Nicolas. En i';o6, il lut appelé' à F lensbourg, «n qualité d'oi'gauiste, place qu'il occupa avec honneur jusqu'en 1740. Ses priucipales compositions sont : i?. Une année de iêles pour deux sopraui et basse , avec trois ius- trumens. 2*^. Un oratorio de la Pas- sion , à cinq voix et à neuf instru mens. 3°. Douze suites pour le clavecin. On estime heaucoup ses ouvrages , mais ils sont restés ma- nuscrits. Voy, Ehrenpforte. LUIGI, était un célèbre contra - puntiste italien vers i65o, L'auteur de l'Histoire de la musique le cite avec heaucoup d'éloges. LUINI, célèbre «opraniste de Milan, fut nommé, en 1^58, ciian- leur du théâtre de l'Opéra de Péters- bourg. LULLY ( J.-B. ) , surintendant de la musique du Roi, et son se- crétaire en la grande chancellerie, naquit k Florence en i633. Suivant la remarque de Charles Perrault, il peut être regardé comme Français, puisque tous ses ouvrages ont été produits en France. Amené dans ce pays à l'âge de quatorze ans , il ne savait encore que jouer du violon. On s'empressa d'aller l'entendre dans les concerts , et mademoiselle de Montpensier l'attacha bientôt à son Service. Louis \ÏW voulut l'en- tendre. Ce monarque , qui se con- naissait en hommes, le retint à sa cour , et lui donna l'inspection sur ses violons ; il créa menne une nou- velle hande en sa faveur, tpii fut appelée les Petits violons, pour la distinguer de la bande des vingt- fjuatre, la plus célèhre alors de toute l'Europe. Lully donna tous ses soins à la troupe des Petits violons , et composa pour eux des symphonies, des trios, et autres pièces de mu- sique instrumentale. Avant lui, on ne considérait que le chant du dessus dans les pièces de violon : il fit chanter toutes les parties aussi agréablement que la première ^ il y introduisit des fugues admirahles^ et surtout des mouvemens jus(|ue- là inconnus à tous les maîtres. 11 fit entrer dans les concerts jusqu'aux tambours et aux tyuibales. Euûn , par l'art d'employer les dissonances, il lira la musique franchise de Tin- sipidité oi!i elle languissait alors. C'est un homme de génie qui a préparé la route à tous ses succes- seurs, et dont le nom relen lira dans la postérité , quelques soient les ré- volutions de la musique. Lully fit l'essai de son talent pour le genre lyrique, dans des ballots composés pour la Cour , et dans les- quels Louis XIV devait danser. A l'un de ces divertissemens , le Roi impatienté de Ja longueur des pré- paratifs , fit dire au musicien ({u'il s'ennuyait d'attendre. Luliy répon- dic ; Le Roi est bien le maître , il peut attendre aussi long tems qu'il lui p] a ira. En général, il avait la^ répartie très-vive. En 1681, onjoua. à Saint-Germain , la comédie et le ballet du Bourgeois Gentilhomme , dont il avait composé la musique ; il chanta lui-même le personnage du Muphti. Le Roi lui en fit des com- pliraens. Sire, lui dit-il, j'avais dessein d'éire secrétaire du Roi,' vos secrétaires ne voudront plus jne recevoir — Ils ne voudront plus vous /•«cet'o/r, reprit le monarque» ce sera bien de l'honneur pour eux,' allez, voyez M. le Chancelier. Lully alla trouver M. de Louvois , qui lui reprocha sa témérité , en lui disant que toute sa recomman- dation était d'avoir fait rire. Eh ! Tête 'bleue , lui répondit Lully, vous en feriez autant, si vous le pouviez. Ce musicien était très recherché dans la société des grands seigneurs, qu'il égayait par des contes et des saillies. Comme il s'y livrait volon- tiers il abrégea ses jours ^ mais il conserva sa gaieté jusqu'à la mort. Etant à l'extrémité et abandonné des médeci-ns, le chevalier de Lor- raine vint le voir. Oui , vraiment, vous êtes fort de ses amis, lui dit madame de Lully ; c'est vous qui l'avez enivré le dernier, et qui êtes cause de sa mort. Lully prit aussitôt la parole : Tais -toi, tais" toi , ma chère femme , M. le che-" palier m'a enivré le dernier , et si j'en réchappe , ce sera lui qui m'enivrera le premier. Il mourut à Paris le 22 mars 1687, âgé de cinquante-quatre ans, et fucjnhu- mé dans léglise des Petits -Pères , où SA famille lui éleva un superbe tombeau. 4 32 L U Voici ]Vnita[»lie que Santcuil fit pour Lullj : Perfida mors , fnimîca , audax h - meruria et extors , i.rudclis^'uc et cœca , probis ie iiùsoliumus isîis. JS^on de te qucrimur , tua si'nt Lœc uni'ca magna : Scd quando per te populi regisgac ioluplus , ISon an te au dit /s rapuit qui c anti- bus orbcrn , i^uliius eripitur ^ querimtir modo ; surda fuisti. Les opéras île Lully sont au nom- J)re de dix,-»fuf : i''. Les Fêles de l'Amour et de Baccîius , pastorale en trois act , tia- ^{^édie en cinq actes , lO^S. S''. Le Carnaval j mascarades uissance. Raujeau , détendant Luliy rappe- lait Cicéron vengeant Hurtensius. LULLï ( Chrétiep: ), un des trois fils du préciiènuî siècle , pour Tiu- tér^Tiède la Bouquelièie. LULLY ( Jf.an -^Louis ) , se- cond fils de Jcan-Bapliste Lully, a composé, avec f 0.1 lière, L; ba'.lcl de Zéphire et l lore , qui lui re[)rc- senié à Paris eu iGl)8. LULLY ( Louis ) , troisièrue fils de J<:au-Baptisle Lully. Perrault y ajoute encore trois ûllcs. U paraît que ce l'ut Louis qui fil le pius de progrès dans Pari de la composition. Le théâtre de l'Opéra , de Paris, lui doit Topera d Orphée, qu'il com- posa Si-ui en 1G90 , et les opéras Zéi.hire et Mure , iG83 ; Alcide , ou le Triomphe dTierculf , iGgS^ elle ballet des Saisons , 1675, dont il a composi- des parties. LUNEAU DEBOISGERMAITV ( P.-J. l'rx. ) , auteur de plusieurs ouvraii;es iilléraires, et, enti^autres, d'un mauvais commentaire kSv?, tra- gédies de Racine, a publié l'Alma- nach Musical d<"S années 1781 , 1782, 1783. C'est un recueil lait sans choix et sans £<^ûl, co-mme L Û 453 ioTites les compilations du même auteur. LUND ( Daniel ) , a écrit une disserlalion ( De musicd Hehrœo- rum) y qui fut imprimée à Upsal , «n 1707. LUINDIUS ( Jean) .paslfurln- ihérien à Tonderti, dans le couché de Schleswig , né à Flenslouig ( n l638,est mon f n 1686. Parmi d'au- tres ouvrages . il en a laissé un, sous le ihreJUdîsche hcil gthunier, dans lequel on trouve unt* très- bonne dissertation sur la musique des Hé- breux. Crt ouvrage fut publié d'a- bord par Sandhagtn , en 3 Volumes în S'*. , avec quelques cbangemens. ÏVluhlius en donna , dans là suite, une seconde édition in-fol. , cfitiè remrnt conforme au manuscrit de l'autf ur. LUWSDŒRFFER ( Albbecht- Marttn ) , célèbre organiste à l'é- glise de Saint-Laurent à Nuremberg, Vers 1688. LUPUS (Chrétien), auguslin et professeur de théologie à Lou- "vain , y mourut en 1681. Dans son Traité sur Tcrtullien , il parle des castrats et des cantatrices dans les églises. V. Gerbert, Hist. LUSITANIO ( Vencenzo ) , mu- sicien et auteur de musique , vivait « Rome vers le milieu du seizième siècle. Il soutint, contre Vinccn- lino , que les anciens Grecs avaient connu le genre des sons diatoniques purs. Cette dispute eut alors tant d'intérêt pour les savans de Vllalie, que les deux antagonistes eurent une espèce de lutte publique dans la chapelle pontificale à laquelle assis- tèrent le cardinal de terrare, et tous les connaisseurs et amateurs de musique qui se trouvaient alors à Rome. Voy. Arteaga, tomel, page -222» LUSSCtlKY ( Jean-Gottlob ) , libraire à Aurich, dans l'Ostfrise , ■vers 1762, était virtuose excellent sur la viole. LUSTIG C Jacques-Guillaume), organistp à l'église de Saint-Martin, à GrseningUe , naquit à Hambourg le 21 septembre 170^). Son pète , organiste et secrétaire de l'église de Saint Michel , dans rctle ville , lui donna les premières Uçbns do mu- sique, et il fit assez de progrès pour lire en état, dès sa di^iiéme année , dé faire les fonctions de soti père; Lors de la mort dn ce derniei , il fut nommé organiste à une des suc- cursales, quoiqu'il n'i ûi alors que seiz3 ans. Il élus mois, à Londres, afin d'y entendre les opéras de Haendel dans toute leur perfection. Depuis ce tems, il a demeuré constamment à Grœ- ningue, où il vivait encore en 1772, On doit le compter parmi le petit nombre d'organistes qui ont su réu- nir à une grande habileté beaucoup de goût et des connaissances éten- dues. On A de lui beaucoup d'écrits sur la musique, dont voici Its princi- paux : 10. Inleiding lot de mu- zîecJikunde ( Introducsion à la con- naissance de la musique ). 2 . yï:/ù- sikaale spraûk konst { Grammaire de musique/), Am-^terdam , 1764, in 8^^, etc. Voy. le Diclionhaire d« M . Gerbet*; II a traduit aussi beaucoup d'où- Trages de l'allemand en hollandais, entr'aulres : i ". Quanz : Instruction pour la flûte Iraversière , 1756. a^.Werkmeistcr : Preuves deP.;rgue avec notes. 3^. Schmidt : Musico- iheo-ogia. l\^ . Wodiizka ; Elemens du violon 5*^.Màl)aul: Nouvelle ins- truction pour Tusagp de la flùle tra- versière. 6^^, Marpurg : Leçons de clavecin. 7^. Journal dps Voya^^es de musique , par Burnf y. Ce der- nier ouvrage est très estimé à cau-^e des nntes et ||^s augmentations du tra 'ucteh'". De ses compositions . il a été |, gravé : i'' Six sonates pour le cla- vecin, à Amsierdim jV. p^e.rvolg- slukjrs op MaJuiut''s musikanle lydoerdryf S>n"les aux Amnsemeiis de musicjue de Mahant ) ellts con- sistent «n vingt ariettes spiritueUes 3d 4^-4: ' L et dix mondaines. On doit y ajou- ter encore un recueil trés-iniéres- sant de notices sur cent quarante- cinq musiciens , que Marpurg a inséré au second volume de ses IjCttres critiques, et d'où nous avons tiré cet article , d'après sa biogra- phie, écrite par lui-même. LUSTIG ( Antoine-Mathieu), frère cadet de Jacques Lustig , et , depuis 1740» organiste à l'église de Saint-Paul , à Hambourg , y vi- vait encore en 1762. LUSïf G ( JÉRÔME ), fils de Jacques Lustig, né à (iroeningue en ly/j.^ , vivait , vers 1762 , à Amster- dam, et s'y distingua autant par son habileté sur la clarinette et l'orgue que par ses talens dans la composi- tion. On l'estimait principalement comme un des meilleurs maîtres de clavecin. LUSTIG (DonoTHÉE), fille aî- née de Jacques Lustig , naquit h Grcenin^ueen lySy. Dès sa neuvième {innée elle chantait avec succès dans l'église de Saint- Martin , aux jours de fêle. Dans un âge plus avancé , elle fit également, sous la direction de son père , les progrès les plus étonnans sur le clavecin , tant pour le solo que pour l'accompagne- ment. LUTHER ( D. Martin ), pro- fesseur à Wittcmberg , naquit à 'Eisleben le lo novembre i483. Il avait Tusage d'inviter h sa table les m'jiUeuis chanteurs de la ville , et de passer ses après-dîners avec eux, en chantant des motets spirituels. Il préfera principalempnt ceux de la coranosiiion de Louis Senfel, maître de chapelle du duc de Bavière j et il dit un jour, lorsqu'on venait de finir le chant d'un des motets de ce compositeur : Je vie mettrais en pièces sans parvenir à Composer un motet semblable ,' mais Senfel ne saurait, à son tour, prêcher un ps'tnine comme moi. Walthor loue pri|É^!)alément la mélodie du c»tïIU{vi^ Jesaia dem prophctendas ^eschah, et remarque avec quelle adresse Luther avait su a 'aptt'r les notes d'après le vérila hl(? accent. On lit , dans le 3Ia^a- zin des Birch-und Kunst Hasndels , que Hopndoî lui-même convient qu'il a étudié soigneusement les composi u tions de Luther, et qu'il en a beau- coup profité. Dans les lettres de Luther, que Budée a recueillies et fait impri- mer , l'on en trouve une à la page 2i3 , adressée à Louis Senfel , à la louange de la musique ; cette même lettre a été insérée dans l'Almanach de musique de Forkel (de 1784) » page 107. Quelques années après, xTïr" ^^^^)» il écrivit encore, à Wittcmberg, Epistola ad omnes musicœ cultores , que l'an trouve dans la préface du second volume des Œuvres de Melanchion, éditioa d'Augsbourg, de i544etde 1596. Luther mourut à Eisleben le 18 fé vrier i546, et fut enterré à Wit- tcmberg. LUTTER (J.-B.K maître de chapelle du roi d'Angleterre et élec- teur d'Hanovre, à Hanovre, y na- quit le « mai 1G98. Ayant reçu dès sa première jeunesse des leçons de musique , et doué d'ailleurs des ta- lens les plus rares , il fit de tels progrès que le roi Georges le jugea digne de sa protection particulière , et le mit entre les mains du maître de chapelle Venturini, pour l'ins- truire dans l'art de la composition. Il y parvint bientôt à une telle per- fection , qu'à la mort de Venturini, en 1745 , il mérita de le rempla- cer. LUYR ( Adam), musicien suisses vivait vers i58o. Hawkins , dans son Histoire , lui attribue une grande part dans la perfection du contre- point. LUZY ( Medemoiselle ) , canta- trice au théâtre de l'Opéra, à Paris , en 1769. S\Uant retirée dans un couvent, mademoiselle Arnould s'é' cria ; Elle s'est fait sainte, en ap- prenant que J. - C. s'était fait homme. LUZZASCm ou LuzzAsco , a composé plusieurs madrigaux à cinq voix, divisés eu quatre livres. Fer- rare, i584. LUZZO ou LUCIO ( Francesco , Vénitien , a traité le genre erotique avec succès. On a do lui les opéras snivans : Gl'Amori d'Alessandro Magno e dij Rossano , i65i ; Il Pe- ricle effeminato , i654 ; luirida- r.iantc 3 i-^S^-^ Jledoro , i658. L Y LYCAON, deSamos, est compté par Boè'ce au nombre des bons musiciens de l'ancienne Grèce. Ou lui attribue Tinventiou de la hui- tième corde de la lyre. LYCART (Bebnakd), futunde ceux que le roi Ferdinand appela à 3?faples , pour y établir , conjointe- ment avec Franchino Gaforio , une académie de musique. Voyez Ar- teaga, p. 195. LiYCOSTHÈNES ( Conrad ) , professeur et diacre à Bâle , né à Kubeac , dans la haute Alsace en i5i8, employa quinze ans Je sa vie à la rédaction de son Theairu/n vitœ hunianœ 3 dans lequel on trouve plusieurs passages relatifs à la musique. Il est mort à Bàle le 95 mars i5ôi. Son gendre Théod. J. Winger contiana cet ouvrage après sa mort. Vdy. Freher, Thea", LYDIAT ( Thomas ), savant Anglais, naquit à Ockerton, dan» le comté d'Oxford, le 26 mai iSja. Pendant les douze ans qu'il fut recteur à Ockerton, il y prononça six cents discours sur l^harmonie évangélique, S'étant porté, dans la suite, garaotdes dettes de ion cou- sin , il fut réduit à la misère iusqu'à sa mort, arrivée le i^ avril i646« IVous ne citons ici , de ses ouvrages, que son Marmoreutn chronicon S^rujidelianum cum annotutioni-^^ bus. LYSIAS, était, au rapport de Plutarque , un des meilleurs musi- ciens de Tancienne Grèce* riN DU PREMIER VOLUME:^ ERRx\TA du premier volume. A la fin de l'article BANTI (Sigra) lisez: son larynx est conservé à Bologne. A la fin de l'article Baron de BAGGE , lisez : il est mort à Paris , en 1790, Les articles BONTEMPI et RONTEMPO doivent être re'unis en un seul. \ Au commencement de l'article BOUCHER , lisez : né en 1778. A l>rticle COLTELLINI (Céleste) , lisez : née en 1764. A l'article DUIFFOPRUGCAR , lisez, page igS ^ U§ne 'j : entendant parler des tdlens , etc. Effacer Tarticle DULSICS. (Jea.iv), que M. Gerber a mis dans json Dic- tionnaire ^ pour Jean Dussek , père du célèbre pianiste. A la fin de Parlicle FABRONI , lisez : mor^ e/z i8o5. N Page 220 , première colonne, ligne 5o, lisez : et six duos pour 'violon et violoncelle, Jorniant l'œuvre -j. A l'article JARNOWICK , deuxième colonne , page 12, lisez: il est mort à Hambourg j en it:o4. Les articles Henri Chrétien KOCH et Henri Christophe KOCK, apt)ar— tiennent au même individu ( Henri C/iri dophe KOCH ). Au lieu de LYCART . page 435, ligne 6, lisez : HYCART.\ jy. B. Nous donnerons un ERRATA de tout l'ouvrage à la fin da second volume.